Questions pour toi :

- Dans quel état d'esprit as-tu créé ton personnage ?
J’étais paumée, pas très sûre de moi. J’avais une idée très floue de ce que je voulais construire, avec ce nouveau personnage, sur ce nouveau forum. Je savais juste que je voulais finir à Serpentard, ma maison de cœur et d'esprit, écrire sur ce qui me faisait mal. Et puis, en travaillant sur la répartition d’Aya, tout m’est venu spontanément. C’était comme si j’écrivais mon portrait, mais bien sûr, en arrangé et quelque part en bien plus brisé également. Je n’aime pas forcément le fait de me projeter dans mes personnages, mais c’est quelque chose d’instinctif j’imagine. On y met forcément de soi. Cependant, je ne dirais pas que j'ai créé mon personnage lors de sa répartition, mais au fur et à mesure. J’ai dessiné ses contours, et aujourd’hui Aya a bien évolué.

- Aya était-elle le premier personnage que tu as inventé ?
Non, j’ai eu d’autres personnages, dans bien d’autres univers. Autant de filles que de garçons, je crois. Ils sont toujours en vie mais sont archivés et bien loin, dans un coin de mon esprit. Je ne les ressortirai jamais, ils ont fait leur job et c’est suffisant. Certains étaient des parties de moi, d’autres des pantins avec lesquels j’essayais plein de choses improbables. Et maintenant, c’est fait. Ces lubies me sont passées. Je n’y pense plus et Aya n’a rien en commun avec eux. C’est pour ça que je suis toujours ici. Avec Aya.

- Quelles relations entretiens-tu avec elle au quotidien ?
C'est mitigé. J’aime beaucoup Aya, mais je ne la chéris pas parce que ce n’est pas mon but. C’est un personnage brisé mais qui survit, qui trouve toujours ses ressources seule, avec les quelques rares indices que je lui laisse. Je ne lui rends pas la vie facile, mais j’aime la voir se débattre et se relever. Elle a encore bien d’autres choses à vivre. Je ne dirais pas que c'est mon cobaye, ma petite poupée avec laquelle j'aime jouer, parce que c'est un peu plus profond que ça.

- Sans le forum, existerait-elle toujours dans ta vie ?
Sans aucun doute. Parce que son alter ego est une partie indispensable à ma vie aujourd’hui. Je pense qu’Aya existera toujours, quelque part, au fond de moi, parce que c’est grâce à elle que j’ai rencontré Azphel, mon compagnon aujourd’hui, mais aussi parce qu’elle m’inspire. Ses ambitions m’inspirent, sa façon de se battre contre tout et contre elle-même, de nager à contre-courant parfois m’inspirent. Et j'aime l'idée de continuer à écrire ce que je vis avec Azphel, du point de vue des deux sorciers. Ce sont des mots que l'on ne trouve pas forcément au quotidien.

- A-t-elle son libre arbitre, ses propres décisions ; la situation t'échappe-t-elle parfois avec Aya ? Comment ?
Elle m’échappe constamment. Parfois, je commence un RP, plus ou moins important, et ses réactions me viennent spontanément. Sans réflexion précise. Sa colère aussi, j’ai l’impression. Celle qui pousse en elle comme un arbre fou, envahissant. J’ai l’impression qu’elle ne réagira jamais totalement comme je le voudrais. Qu’il y aura toujours un événement qui m’aura échappé, et que j’aurai pourtant écrit, et qui la touchera particulièrement. C’est très fort. Elle fonctionne beaucoup avec mon inconscient, mais également avec ce que j'ai de plus profond mais de délibéré également, je crois. Elle m'aide à y mettre des mots. (Sur les maux.)

- Qu'aimerais-tu lui dire si tu la rencontrais ?
Qu’il lui faudra encore bien du courage. Je n’en ai pas fini avec elle.


Questions pour Aya :

- Que penses-tu de ta narratrice ?
J’imagine déjà que c’est le fameux lien Créatrice-Créature, qui nous relie. Je suis son monstre, sa Chose. Et pour ça, elle a le don particulier de m’énerver. Elle n’est pas vraiment fiable, assez cruelle dans les aventures qu’elle veut me faire vivre. Mais j’ai l’impression qu’on se ressemble plus qu’autre chose aussi. C’est peut-être pour ça qu’on ne peut pas se blairer mais qu’on s’aime quand même, au fond.

- Quel conseil de vie as-tu envie de lui donner ?
D’avoir confiance en elle, j’imagine. D’assumer ses imperfections, les penchants un peu plus sombres de sa personnalité (bien que j'ai ouï dire que c'était une sacrée peste). Parce qu’elle en a autant que moi. Apprendre à canaliser son despotisme, son perfectionnisme ambivalent. Et arrêter de colmater, sans cesse, les murs qu’elle fabrique autour d’elle. Elle compte beaucoup trop sur ses murailles, renforce toujours les falaises qu’elle dresse autour d’elle. Mais ça, je suis mal placée pour le dire. Elle le retranscrit totalement en moi.

- Nous avons demandé à ta narratrice ce qu'elle aimerait te dire ; que répondrais-tu à cela ?
Que j’ai encore beaucoup à prouver, j’imagine.

- As-tu quelque chose à lui dire ? Un souhait particulier ?
Qu’elle continue à écrire, à me faire vivre sous sa plume. Peu importe si les premiers moments me manquent, me semblent bien loin même. Aujourd’hui, j’ai avancé, grâce à elle, et je sais qu’elle adore la notion de clair-obscur, me faire me balader entre les deux, l’espoir et le doute, l’ombre et la lumière. Je souhaite juste continuer à lui apporter.