Pas de nouvelle, bonne nouvelle ?

Jo envoie une lettre à son ami et parrain du monde normal

Cher monsieur Figelegraal j'espère que vous allez bien, je vous écris depuis l'école où j'ai déjà eu l'occasion de me familiariser avec l'environnement ainsi que les lieux. Nous sommes logés dans un château il y a beaucoup d'espace et plein d'élèves avec qui discuter. J'ai déjà fait la rencontre d'une fille extrêmement attirante, aussi intéressante, mais bien plus âgée que moi, je ne peux vous décrire le sentiment d'excitation qui me parcourt à vrai dire. J'espère que tout va pour le mieux chez vous et qu'Aggressor ne fait pas trop de bêtises. Je vous suis très reconnaissant de vous occuper de lui, ce pauvre petit a besoin de compagnie. Par ailleurs, j'ai une dernière chose urgente à vous transmettre, les cours recommencent bientôt alors je dois faire vite : je vous supplie de garder un œil bienveillant sur ma mère, de la protéger quand elle sera là. Il se pourrait que mon père s'en revient à la maison, je ne sais pas combien de temps il va rester enfermé. Vérifiez qu'elle ne manque de rien à son retour durant mes longs moments d'absence elle pourrait se sentir seule et faite en sorte qu'elle puisse avoir de mes nouvelles même si je sais qu'elle ne sera pas à la maison pendant un mois. Elle m'a prévenu avant de partir qu'elle devait se rendre avec une amie en France où elles allaient visiter la cathédrale de Rouen. Il paraît qu'une gargouille monstrueuse hante les lieux. Des récits de voyageurs font mention plusieurs fois d'une rencontre avec un monstre hideux surgissant du fond des eaux pour noyer ses victimes. Bien sûr ces histoires sont étranges et paraissent surnaturelles, il ne s'agit en fait que de mythes. Mais j'y accorde beaucoup d'importance, j'espère aussi qu'elle ne s'attirera pas d'ennuis.

Sachez que mes pensées vous accompagne, je pense beaucoup à vous, c'est le moteur qui m'aide à palier à l'ennui et à trouver des trucs sympa à faire. Les week-end semblent longs et j'ai hâte de vous revoir pour les vacances. Je nous imagine tous les quatre à Noël autour d'un bon repas. Ce serait mon plus grand rêve de nous voir nous réunir comme une famille. Signé Jonas.

Rencontre entre le Serpent et l'Aigle

Eurydice Cawrthy et Hana Dawson

Il faisait plutôt beau pour un jour d'hiver. Les rayons du soleil réchauffaient légèrement l'atmosphère froide du matin; les oiseaux piaillaient gaiement, le saule cogneur remuait lentement ses feuilles. Pour célébrer ce que j'appelais "La renaissance", car la vie commençait à reprendre, je décidai de me promener un peu dehors. Je pensai aller au Lac, mais je pensais qu'il y aurait peut-être trop de monde là-bas.

J'optais plutôt pour la volière. La compagnie de ces oiseaux me plaisait beaucoup; après tout, j'avais toujours aimé la faune et la flore. J'entrai donc dans celle-ci, et aperçu que je suis seule. Parfait. J'aperçois une chouette magnifique à quelques pas de mon emplacement actuel. Je m'approche lentement, le bras tendu, en espérant que l'animal ne s'envolerai pas. Et il ne s'envola pas; non, au contraire, il se laissa caresser doucement en fermant légèrement les yeux, sûrement de plaisir. Plaisir partagé de mon côté. Puis, soudain, un hululement retentit dans la volière. Je suis un peu prise par surprise, et lève la tête pour voir la chouette - ou est-ce un hibou? - qui avait poussé ce cri. Au même instant, un battement d'aile attira mon attention: la chouette blanche que je caressais s'envolait gracieusement. Je contemplais son vol magnifique, et regardais quelques-unes de ses plumes virevolter avec indépendance dans les airs, lorsqu'un bruit attira mon attention. Un bruit de pas. Je me retournai, et vis une femme qui devait avoir une vingtaine d'années, des cheveux bruns bouclés encadrant son visage à la perfection, et des yeux bleus dans lesquels j'aurai pu noyer mon regard. Je la vois s'approcher, et je continue de la fixer. Je sais bien que c'est impoli, mais sur le moment je n'en prend pas conscience. Soudain, je me rend compte que ce que je fais est mal, et je détourne le regard. Mais, malgré tout, j'ai une envie irrésistible de la regarder. Elle m'intrigue: elle est seule. La plupart du temps, je ne croises pas de personnes en solitaire. Ou alors très rarement. Et là, je me sens étonnamment proche de ladite personne.

Quoi qu'il en soit, je la regardait s'approcher d'un hibou plutôt majestueux. Dans ma tête s'engage alors une longue bataille: que faire? J'avais trois options. Soit je restais là en spectatrice, à la fixer telle une impolie, soit je l'ignorais et cherchais un nouveau hibou, soit j'allais la voir pour lui parler. Il est vrai que je n'ai jamais vraiment adressé la parole à quelqu'un encore à Poudlard. Et je ne sais pas pourquoi, mais j'arrive bien plus à m'entendre avec les personnes plus âgées que moi qu'avec les personnes de mon âge. Sûrement à cause de la précocité intellectuelle, comme me dirait mon ex-psy moldu. En vérité, ça n'avait pas été grand-chose: juste deux trois séances et un test de QI. Mais j'avais encore en souvenir son rire foncièrement mauvais et ses yeux moqueurs. Ne me demandez pas pourquoi, je haïssais ce type.

Pour mettre fin à cet éternel combat qui faisait rage, je procédais par élimination. Primo, je ne voulais pas la fixer; et puis, peut-être que la jeune femme le prendrait mal. Deuxio, je voulais bien l'ignorer, mais... Ma curiosité l'emportait. Restait donc l'option "engager une conversation". Malgré ma timidité, je me disais que quelques liens sociaux ne seraient pas de trop; après tout, certes, la solitude me sied, mais je pourrais aussi faire un effort et me sociabiliser un minimum. Prenant mon courage à deux mains - j'ai toujours un peu d'angoisse à l'idée de parler à de nouvelles personnes, je m'avance, et lance un timide:

- B... Bonjour?

HRPG:

Merci pour le L.A. d'Eurydice Cawrthy :3 (je l'ai juste utilisé pour que tu puisses faire ton apparition :3)

RP avec Hana Dawson

HRPG:

Un ciel bleu délavé éclairait Poudlard. Eurydice était de mauvaise humeur. Les piaillements étaient détestables, ils se répercutaient longtemps, semblables aux groupes de jeunes filles qu'elle exécrait particulièrement. Le réveil avait été difficile et elle avait manqué de peu l'aurore. * quel dommage..*
Les beaux temps cela n'existaient que pour satisfaire les demoiselles en détresse rêvant de conte de fée. Les jours de pluie, la tempête, les orages avaient quelque chose de vraie, dans leur nature imprévisible et profonde. Ils éclaboussaient les âmes avec une telle intensité.

Elle pourrait peut être se tremper les pieds au bord du lac, cela changerait un peu. La serpentard trouvait agréable la sensation d'être pieds nus, caressant l'herbe, la terre, l'eau du bout de ses pieds.
Malheureusement quand elle arriva, une cohue se prélassait tranquillement. Des groupes poussaient un peu partout autour de l'étendue d'eau. Elle se sentit désemparée et resta plantée là un moment, les bras ballants.
*au diable mes projets !* pensa t-elle. Cela lui rappela les parcs de Londres où dès qu'un rayon de soleil transperçait, les gens se trémoussaient sur les pelouses sans une once de gêne.
Sa marche reprit sans qu'elle s'en rende compte. Le lieu importait. Les seuls endroits fréquentés qui n'étaient pas dérangeants étaient les bars et les bibliothèques. Elle pouvait observer à son aise devinant des histoires défendues, faisant partie d'une masse sans vraiment l'être, bercée par le flot incessant de paroles ou le bruit des pages qui se tournent. D'ailleurs, la petite brune aurait bien besoin de boire un verre, de se détendre et d'oublier.

Dans un clignement, la volière s'ouvrait déjà à elle.* Qu'est-ce-que je fais là ? Je cherche la compagnie de piafs maintenant ?*
Les oiseaux étaient fourbes et elle ne les appréciait pas. C'était apparemment réciproque. Les animaux sentent les moindres tensions. Pourtant, elle ne comptait plus les jours où elle s'était amusée à donner à manger à des écureuils et autres petites bêtes moldus. Les créatures magiques avaient quand même plus d'envergure.
La jeune fille se sentit très observée dès son entrée. * qui pouvait bien avoir l'indécence de faire ça ?* pestant intérieurement.

Une petite chose était non loin de là livrant un combat intérieur, se dandinant presque. Elle avait un air familier, des yeux d'une couleur indéfinissable, beaux et si étranges à la fois. * en fait, on dirait une version de moi-même quand j'étais plus petite. Mini-moi est en train de m'adresser la parole. Je parie qu'elle doit avoir des tas d'ami(e)s*
Elle semblait si innocente avec sa jolie crinière; Eurydice n'eut pas le courage de la repousser. Une nostalgie nouvelle l'habitait ; elle avait déjà dix sept printemps. Un soupir s'échappa à cette pensée.

« Bonjour. Eurydice enchantée. Je peux t'aider ? »
On voyait que l'habitude des civilités étaient un peu trop bien ancrée.

Reprenant plus gentiment pour ne pas briser le moral de cette autre :
« Et alors, tu es toute seule ? Tu dois être en première année ? Comment trouves-tu Poudlard ? Il y a pas mal de monde au lac si tu es perdue. »

Peu de gens venaient lui parler sans une bonne raison et puis Mini-elle était presque attendrissante.
Elle se décida à ne pas la laisser vagabonder toute seule et finir comme elle, dans la solitude, par une si belle journée il fallait l'avouer.

Je lisais la mauvaise humeur dans les yeux de la jeune femme, et regrettai un peu de l'avoir abordé. C'était peut-être une mauvaise idée. Mais, comme d'habitude, ma curiosité avait prit le dessus. Ma curiosité prenait toujours le dessus. Et parfois, je la maudissais secrètement. Mon impression d'être malvenue d'intensifia lorsque la Serpentard - je me souvenais vaguement de l'avoir aperçue à leur table - lâcha d'un ton qui me démoralisa un peu:

- Bonjour. Eurydice enchantée. Je peux t'aider?

Mais soudain, Eurydice sembla se rendre compte que j'étais mal à l'aise, et me demanda d'un ton plus doux:

-Et alors, tu es toute seule ? Tu dois être en première année ? Comment trouves-tu Poudlard ? Il y a pas mal de monde au lac si tu es perdue.

Je me détends un peu, sans malgré tout perdre cette impression de ne pas être la bienvenue. Malgré tout, je sourie gentiment et réponds:

- Hana Dawson, Serdaigle, enchantée! Oui, je suis en première année...

Je marque une pause avant de poursuivre, un peu plus joyeuse que précédemment:

- J'aime beaucoup Poudlard. J'ai l'impression d'être chez moi ici. Et... Non, je ne suis pas perdue. Je n'aime juste pas vraiment la compagnie des autres. Mais quand je t'ai vue... Je ne sais pas, tu m'as semblé... Différente? Alors... J'ai cru que peut-être qu'avec toi... Je pourrais bien m'entendre?

Je me tais, soudain consciente de dire quelque chose de stupide. Nous étions de deux maisons différentes, et d'âge également bien différent. Peut-être espérais-je juste avoir quelqu'un sur qui compter? Je ne sais pas, je suis perdue. Le problème, quand on réfléchit trop vite, c'est que parfois on oublie la raison d'une certaine action. Et puis, visiblement, nous étions diamétralement opposées. Comment avais-je pu avoir la stupidité de penser que cette fois... Cela pourrait marcher?

Je m'apprête à m'excuser pour lui avoir fait perdre son temps, mais une lueur dans le regard de la Serpentard lui fit changer d'avis. Une lueur... De nostalgie? Comme si... Je lui avais rappelé quelque chose. Et, encore une fois, ma curiosité prit le dessus. Plutôt que de m'excuser et repartir chercher un oiseau - décidément, j'adorais ces bestioles!, je reste plantée là, attendant une réponse, et peut-être une explication au sentiment mélancolique que j'avais fait naître en elle. Bon sang, que je haïssais ma personnalité!

Eurydice posa son regard un instant sur un magnifique hibou. Des nouvelles, elle n'en recevrait pas de son père et sa mère pensait toujours que tout allait bien dans leur famille ; qu'il suffisait qu'elle soit là quand elle était de retour pour tout arranger, tout reconstruire. C'était devenu de plus en plus pesant. Elle n'avait qu'une hâte partir, trouver un boulot et s'installer dans un studio ou autre chose. Il le fallait pour sa survie, pour ne pas mourir de chagrin.

La petite Hana était une palette d'émotion. Elle passa de la mine déconfite à celle plus détendue d'une fille de son âge mais pourtant, son être brillait d' une lueur d'intelligence farouche.

J'aime beaucoup Poudlard. J'ai l'impression d'être chez moi ici. Et... Non, je ne suis pas perdue. Je n'aime juste pas vraiment la compagnie des autres. Mais quand je t'ai vue... Je ne sais pas, tu m'as semblé... Différente? Alors... J'ai cru que peut-être qu'avec toi... Je pourrais bien m'entendre?

*Pourquoi hésite t-elle ? Suis-je intimidante ? Bah en même temps, t'as vu comment tu lui as parlé, elle a cru que t'allais la dévorer sûrement*

« De toute façon, tu n'as pas besoin de te presser pour te trouver des gens. Puis je pense que tu sauras très bien t'intégrer. »

La serpentard n'avait jamais été timide juste effacée en général ou au contraire cherchant les autres mais face à un impératif celui de s'exprimer. Il n'y avait jamais eu d'entre-deux, de demi-mesure.
La dernière phrase était un léger cri. Elle aurait aimé être aussi honnête à son âge...C'est cela qui la décida. Elle ne pouvait pas indéfiniment détester les autres sans les connaître, il fallait se laisser des chances, des ouvertures.
*Bon un peu de chaleur pour cette gamine ne te fera pas de mal ! Je suis vraiment bête* s'exhorta t-elle.

« Eh bien, je ne faisais rien de particulier, on pourrait peut être s’asseoir dans un coin et discuter si tu veux ? Tu as l'air de beaucoup aimer les oiseaux. Je t'ai aperçu tout à l'heure.
Est-ce-que tu as faim ? »

Elle ne lui ressemblait vraiment pas avec son air de chiot perdu, sa gentillesse, son insistance. Tout en elle transpirait l'envie de connaître la jeune femme, l'envie de partager.
Elle aurait voulu avoir quelqu'un aussi à Poudlard à son arrivée, prête à l'attendre et à lui donner la patience dont elle aurait eu besoin. * Allez, je n'ai rien à perdre*
Et tout à gagner. La demoiselle retroussa ses commissures dans un demi sourire pour Hana. Elle n'allait sûrement pas jeter une gosse parmi les fauves de Poudlard.

- De toute façon, tu n'as pas besoin de te presser pour te trouver des gens. Puis je pense que tu sauras très bien t'intégrer.

Je crus tout d'abord que cette phrase était synonyme de "Laisse moi tranquille, débrouilles-toi toute seule." Je me résolus à ne pas mal le prendre: après tout, c'est moi qui ai commencé à l'aborder. Peut-être n'ai-je fait que lui causer des problèmes. Encore une fois, je m'apprête à m'excuser, mais cette fois, j'allais résolument le faire. Mais lorsque j'ouvre la bouche, elle me coupe - je ne pense pas qu'elle s'en rend compte.

- Eh bien, je ne faisais rien de particulier, on pourrait peut être s’asseoir dans un coin et discuter si tu veux ? Tu as l'air de beaucoup aimer les oiseaux. Je t'ai aperçu tout à l'heure. Est-ce-que tu as faim ?

Je m'apprête à accepter son invitation et à dire que je n'ai pas faim, mais mon ventre n'a pas l'air de vouloir me laisser faire; il grogne comme s'il n'avait rien eu depuis des jours. Gênée, je baisse la tête et rougis fortement. Je balbutie:

- Ou... Oui, je veux bien qu'on aille s'asseoir quelque part... Et... Je... J'aime beaucoup tous les animaux...

J'ai légèrement l'impression de m'être ridiculisée. Mais bon, tant pis. Je ferai avec, après tout. J'avançai vers un banc et m'y assis, attendant que Eurydice fasse de même. Je sortis ma baguette de Pin de ma poche et la contemplai légèrement. Je ne sais pas pourquoi, elle me donnait du courage. C'est la baguette qui choisit son sorcier, m'avait un jour dit ma mère avant de mourir. Je ne comprenais pas vraiment la signification de ces mots à l'époque, mais maintenant je crois comprendre que la baguette fait ressentir au sorcier qu'elle choisit des choses... Particulières? C'était comme si... Elle voulait me convaincre qu'elle était faîte pour moi. Quoi qu'il en soit, la tenir dans ma main me faisait étrangement du bien - peut-être la constitution du bois et la plume de corbeau qui y était renfermée y étaient pour quelque chose - et me donnait du courage lorsque j'en manquais. Non pas que je sois peureuse, mais ma timidité est une entrave de laquelle j'ai beaucoup de mal à me libérer. Je sourie lentement, et range ma baguette. Je suis remontée à bloc. Prête à faire face à ma solitude, à la combattre. Mais surtout, à tenter de vaincre rien qu'une fois cette peur des autres qui me hante.

Ou... Oui, je veux bien qu'on aille s'asseoir quelque part... Et... Je... J'aime beaucoup tous les animaux...

*Je ne vais pas la manger, elle devrait se tranquilliser, est-ce-que je lui dis ? Non c'est plus drôle comme ça*

Eurydice suivit nonchalamment la Serdaigle jusqu'au banc puis sortit de ses poches des petites friandises dont des choco-grenouilles. C'était si addictif ces choses-là.
« Tiens, tu peux en prendre, cela fera office de déjeuner pour ma part » dit-elle accompagné d'un clin d’œil.
La salle était toujours pleine à craquer au moment du déjeuner ; la Serpentard essayait de l'éviter dans la mesure du possible. Penser à cela lui fit faire une grimace de dégoût.
Elle aimait ce calme qui régnait autour des deux jeunes gens ponctué par l'expression de quelques oiseaux.
Elle remarqua les joues en feu de la demoiselle et cela l'amusa presque. Il y avait aussi les petites fleurs qui poussaient juste à côté, comme de nulle part, exploitant une toute petite parcelle de terre.
Ses doigts effleurèrent les pétales dans un geste affectueux. L'air était encore frais en cette saison mais cela la revigorait vraiment. *Inspiration … expiration... *

« Tu as raison, les animaux ne mentent jamais.
Je vois que tu as sorti ta baguette. Comment s'est passée la rencontre ? »

C'était de la pure curiosité qu'il fallait bien entretenir de temps en temps. * A onze ans, qu'est-ce-qu'on ressent déjà ? *. Et puis la gamine avait l'air intéressante pour son âge.
Le regard de la brune s'intensifia à la vue de la baguette. Elle aussi se rappela soudain combien celle-ci avait été un tournant dans sa vie et comment elle avait façonné cette journée avec gravité. Chacun avait son histoire. Une histoire qui méritait d'être racontée. Elle se demandait comment elle avait pu oublier ce moment et le ranger avec tant de facilité dans un placard de son esprit. Cela était l'occasion de dépoussiérer tout cela.
Sa baguette reposait dans sa poche intérieure dans un poids inoubliable.

Pourquoi donc compliquait-elle toujours les relations alors que cela pouvait être si simple ? Une question qu'elle se demandait toujours.

Je regardai Eurydice s'asseoir et sortir un paquet de sa poche. Des chocogrenouilles. Mon ventre n'en gronda que d'avantage. La Serpentard la regarda dans les yeux et lui fit un clin d'œil en lui disant:

- Tiens, tu peux en prendre, cela fera office de déjeuner pour ma part.

J'acceptai les sucreries avec joie. Je n'aimais pas trop la compagnie. C'est pour ça que manger seule dans le parc, à l'écart des yeux curieux, me plaisait bien plus. Je croquai dans la friandise avant qu'elle ne puisse s'enfuir, et savourai longuement le goût chocolaté qu'elle produisait. C'était toujours bon pour remonter le moral ou faire frémir les papilles de contentement! Quelques bruits de chouettes accompagnèrent le calme qui prospérait autour de nous, et je ne pouvais qu'admirer ce calme enivrant. Je vis Eurydice se pencher afin d'effleurer les pétales d'une des fleurs, et sourit intérieurement. Hana, mon prénom, était la traduction de fleur en japonais. Nom qui me correspondait bien d'ailleurs, car on me comparait souvent à l'une d'elles, sensible et réservée, avec une beauté intérieure que je montrais une fois prête à éclore. Une fois prête à m'ouvrir, plutôt.

- Tu as raison, les animaux ne mentent jamais.

J'esquissai un léger sourire à l'écoute de cette phrase. C'est vrai, j'avais une confiance aveugle en ces petites bêtes affectueuses. Soudain, Eurydice regarda ma baguette et ajouta:

- Je vois que tu as sorti ta baguette. Comment s'est passé la rencontre?

- A vrai dire, je répondis, merveilleusement bien. On a un lien très puissant, elle et moi, j'ajoute, littéralement subjuguée par le souvenir de ma rencontre avec ma baguette. Et la tienne, avec ta baguette? continuais-je, afin d'alimenter la conversation.

Je voyais la curiosité briller dans son regard. Je me rends alors compte que j'ai abandonné ma timidité afin de m'ouvrir. D'éclore. Et d'un côté, c'était tant mieux. Mon subconscient commençait peut-être enfin à accorder confiance à autrui? Je l'espérais de tout mon être, bien que je savais que ce ne serait sûrement pas aussi simple. Toute ces années, suffisait-il uniquement que je rencontre les sorciers pour m'épanouir? Ce serait bien trop facile, j'en doutes donc. Quoi qu'il en soit, j'adressa un sourire rayonnant à Eurydice en la remerciant intérieurement pour sa gentillesse - elle avait sûrement dû faire un effort pour abandonner sa brusquerie précédente. Quoi qu'il en soit, je la remercierai toujours pour avoir été la première personne avec qui j'ai réellement engagé une conversation.

C'était un peu comme un miracle, au fond. J'avalai entièrement ma chocogrenouille, et dès que ma bouche fut vidée de tout goût sucré, je demandai, curieuse:

- Dis-moi... Qu'est-ce que tu aimes faire, toi? Tu as des passions?

J'étais curieuse de savoir à quoi s'intéressait la Serpentard. Après tout, chacun a ses différentes passions, comme moi j'aime le chant, le théâtre, le dessin, la lecture, et... Oh que j'aimais écrire des histoires fantastiques à mon image, qui suivent mon imagination! En fait, mes passions c'est tout ce qui se rapporte à la créativité...

Je souhaitais juste me rapprocher d'elle. Après tout, j'avais vraiment besoin de quelqu'un sur qui me raccrocher. J'espérais juste que je ne la ferai pas fuir.

HRPG:

Elle écoutait tranquillement la jeune demoiselle parler tout en se demandant quelle genre de sorcière elle allait devenir dans ses quelques années à Poudlard. *J'espère pas une petite effrontée, j'en ai assez avec moi*
Années qui la façonneront et la transformeront grâce à ses rencontres. La mignonne avait aussi un bon appétit. Elle avait vu juste et en profita pour en enfourner une dans sa bouche mâchonnant de plaisir. Délice.

Eurydice se fit la remarque qu'elle avait aimé son cocon de douceur mais qu'il lui avait manqué quelque chose de plus profond.
Cette dernière année, elle la désirait sans regrets. La solitude savait offrir tellement tout en rongeant petit à petit l'être. Des larmes de poussières se formaient toujours aux pieds de ces personnes arrogantes.

Elle évinça la première question. Des secrets ne se perdent jamais n'est-ce-pas ? Sa langue ne se déliait pas aussi facilement surtout qu'elle n'en avait tout simplement jamais parlé à qui que ce soit. La confiance chez elle devait se conquérir. La serpentard était bien trop imprévisible pour devenir la personne de quelqu'un. Tout du moins, c'est ce qu'elle pensait.

Hana lui fit un de ces sourires réchauffés par le soleil par de rudes nuits d'hiver. C'est vrai qu'ils sont si bavards et révèlent tant de choses. Les siens n'arrivaient pas toujours aux bons moments alors elle se contenta de lancer un sort en chucotant :
#orchideus !

Un petit bouquet de muguets apparut dans ses mains. Elles ressemblaient à des petites clochettes se balançant au bout des tiges. Elle le tendit à la belle enfant à côté d'elle. Elle se doutait que ce n'était jamais aisée de parler avec d'autres personnes comme la première fois où l'on se déshabille devant quelqu'un.* l'effet doit être le même ma ptite dame* se dit-elle dans un rire intérieur.

« Tu sais tu ne devrais pas vieillir trop vite et profiter de ta vie ici. Tu vas t'y plaire »
La brune devait bien aimer cette gamine car tout en soupirant elle renonça à l'affront de ne pas répondre :
« La botanique. Tout ce qui est naturel en fait.
Sinon ce que je pourrais faire...J'aime bien aller prendre un verre et attendre, observer. C'est ce moment que je choisis pour ne pas être pressée.
Et toi ? Tu dois avoir des tas d'histoires à raconter, je t'écoute volontiers. »
Des passions se bousculaient en elle par centaines car chaque chose tombait sur une autre, poussait toujours vers cette brûlure de l'âme qui fait aimer la vie.

Je vis Eurydice manger à son tour une chocogrenouille. Elle avait l'air de se régaler. Je lui sourie à nouveau, et elle me surprend car je m'attends à la voir sourire en retour, au lieu de quoi elle murmure simplement "#Orchideus", et un sublime bouquet de muguet apparut dans sa main. Ebahie, je la vois me le tendre et je l'accepte avec un "Merci" timide. Je suis trop époustouflée pour dire quelque chose.

- Tu sais, tu ne devrais pas vieillir trop vite et profiter de ta vie ici, tu vas t'y plaire.

J'acquiesce lentement, un sourire gai s'esquissant sur mon visage. La Serpentard continue:

- La botanique. Tout ce qui est naturel en fait. Sinon ce que je pourrais faire...J'aime bien aller prendre un verre et attendre, observer. C'est ce moment que je choisis pour ne pas être pressée. Et toi ? Tu dois avoir des tas d'histoires à raconter, je t'écoute volontiers.

Je ne comprends pas tout de suite pourquoi la jeune femme dit ça, puis je me souviens de ma question, que le sortilège avait chassé de ma mémoire. Je sens le parfum des fleurs. Il est revigorant, agréable, et me donne un regain d'énergie.

- Pour ma part, j'aime beaucoup les sortilèges, répondis-je, absorbée par le doux parfum qui m'emplissait les narines. Sinon, j'adore le vol et les cours de potion... Et en dehors des cours, j'adore tout ce qui est artistique! J'aime beaucoup chanter, dessiner, lire, ou même écrire des petites histoires pour le plaisir!

En guise d'exemple, je brandis ma baguette et lance lentement le sortilège: #Avis... Une ribambelle de magnifiques colombes surgirent de ma baguette et se mirent à voler joyeusement dans les airs.

- C'est sans doutes le sort que je préfère jusqu'ici... Il est magnifique! Tout comme le tien...

Je regarde Eurydice. Je la connais à peine, mais je l'apprécie déjà grandement, et la considère un peu comme un modèle à suivre. De la grâce et de la beauté émanait de sa personne, du moins je trouvais qu'elle était belle. Je m'en veux un peu d'avoir cru aux préjugés des gens envers Serpentard, comme quoi toutes les "mauvaises personnes" finissent à Serpentard. C'était peut-être vrai, mais cela ne voulait absolument pas dire que tous les Serpentards étaient mauvais: au contraire, Eurydice en était la preuve vivante. Je l'admirais déjà beaucoup, bien que je ne la connaisse qu'à peine. J'esquisse encore un sourire, et tend mon bras libre, qui ne tenait pas les fleurs. Une colombe vint s'y nicher avec plaisir, et je la caressais comme je pouvais. J'avais toujours eu ce lien étrangement étroit avec les animaux: ils m'aimaient beaucoup, je les aimais tout autant. Et je sais que ça n'a rien à voir avec la magie: ça avait toujours été comme ça, ça avait commencé bien avant que je ne m'aperçoive même de l'existence de la magie. Soudain, une question titille ma curiosité, même deux à vrai dire, et je n'hésite pas à poser la première:

- Dis... Je ne connais pas grand-chose à la botanique... Je n'ai eu que très peu de cours de cette matière, et ne sais pas vraiment ce qu'il y a de passionnant dans cette matière... Pourrais-tu m'apprendre?

Cependant, je garde la seconde pour moi. Je n'allais tout de même pas lui demander de m'apprendre le sort qu'elle venait de jeter!

HRPG:

Le petit bouquet faisant son effet; elle l'observa à la dérobée avec son air étonné proche du ravissement. Son nez se noya à l'orée des pétales. Eurydice savait exactement l'odeur qui devait la chatouiller. Ce n'était pas le velouté des roses mais elle n'allait quand même pas l'ensorceler.
Les fleurs ont un si beau langage beaucoup plus épanoui que les sorciers.

Son charmant babillage se poursuivit. Elle avait tellement de passions, d'espérances enfouies. Eurydice était attentive comme elle ne l'avait jamais été pour une fillette de son âge. *Elle me plait bien la petiote*
« Je te croiserais peut être à la bibliothèque.
Est-ce-que tu chanteras quelque chose pour moi une autre fois ? » demanda-t-elle subitement.
C'était la promesse d'une autre rencontre.
Des tâches de couleur s'étalaient maintenant dans le ciel tandis que la fin d'après-midi se terminait. Des reflets miroitaient dans les cheveux de sa compagne.

Hana avait déjà la fibre de la magie. Tout à coup, elle fut emmenée par la surprise de voir une envolée d'oiseaux montant vers le ciel. Elle se tortillait de plaisir et elle n'était pas la seule au vu de la colombe joueuse. La brune espérait que la candeur de la petite bleue ne serait jamais froissée. Cela lui arracha un demi sourire au coin des lèvres.
« Persévère et tu pourras maîtriser des sorts tellement extraordinaires. J'en suis sûre » dit-elle avec une voix rêveuse.

S'enfonçant dans ses pensées et après un doux silence elle lui répondit :
« Voir les plantes grandir donne une immense satisfaction. La flore est imprévisible, pas comme les gens qui nous entourent en règle général. C'est physique aussi, mettre ses mains dans la terre, être sale et éprouvé par le travail. La botanique réveille les sensations comme ce bouquet que tu tiens entre tes mains. Elle a beaucoup de choses à t'apprendre et comme ça tu penseras à moi à ton prochain cours de botanique. En plus, Miss Lynch est très pédagogue. »
C'était la première fois qu'elle prenait vraiment le temps de lui répondre. Mais il y avait des sujets que l'on ne pouvait pas bâcler ou simplement survoler.

« Sur ces paroles, je te raccompagne au château si tu veux ? Il commence à se faire tard. »
Ses jambes s'étaient engourdies pendant la discussion et elle songeait à régler certains détails avant son départ à l'étranger.
Mais avant tout, elle ne voulait pas que la Serdaigle se ballade en début de soirée toute seule et elle espérait qu'elle aurait le courage de se présenter pour le dîner en compagnie des jeunes de sa maison. Elle eut un dernier regard vers la volière près d'elles.

RP avec Mary Drake

Le temps commençait à s'adoucir, bientôt le parc et la volière serait à nouveau envahit d'élèves qui pour l'heure préféraient passer leur soirée bien au chaud dans leur salle commune. Ester profitait alors de chaque petit moment de solitude. Elle appréciait particulièrement la volière, à cause de la vu qu'on y avait. Tous vantait les mérites de la tour d'astronomie et il était vrai qu'on pouvait y voir très loin, mais le coucher de soleil était tout aussi beau à admirer d'un peu plus bas. Et ici il y avait de la vie, des petits êtres destiner à voler au loin. Liberté enchaînée. Ils pouvaient aller partout, mais à condition d'emporter du courrier avec eux.

Ester resta un long, très long moment assise à regarder dans le vague, un parchemin sur les genoux ou une plume dans la main. Elle ne savait pas trop ce qui lui avait prit aujourd'hui, mais elle avait eu envie de prendre des nouvelles de sa famille. Au moins de son frère, mais la verte tremblait tellement à l'idée de découvrir qu'il n'en avait rien à faire d'elle lui aussi qu'écrire lui était impossible. Alors la sorcière avait renoncé. Il valait mieux ne pas se faire souffrir inutilement. Ne pas le faire souffrir, continuer à l'aimer et à penser à lui à distance. Ainsi, il n'avait rien d'autre sur le parchemin qu'un vulgaire et impersonnel "Salut petite frère. Ça va ?".

Acceptant enfin que ça avait été une mauvaise nouvelle de vouloir lui écrire, Ester déchira morceau après morceau le parchemin qu'elle avait en main, jusqu'à ce qu'il ne soit plus possible de continuer. La verte sortie ensuite sa baguette pour faire léviter ce qu'il restait de ses espoirs d'avoir un jour des nouvelles. Tout ce qu'elle espérait, c'était qu'il s'en sortait mieux qu'elle. La sorcière, qui n'avait pas encore totalement la main sur sa nouvelle baguette, commença donc à travailler sa précision. Enflamment chaque morceau, un par un.

Musicaaa (à relancer désolé)

Bonjour Mary. Il est l'heure de te réveiller. Tu n'es pas seule Mary. Ce n'est ni le temps ni le lieu adéquat pour dormir. Arrête un peu d'essayer de rêver, ce n'est pas ici que tu vas y arriver. De chercher aussi. Tu passes ta vie à trouver des solutions, quelques banales explications. Tu ne fais que ça petite, tu cherches, cherches encore, farfouilles partout à le recherche d'un trésor. Pas n'importe lequel. Et ça Mary, ça tu le sais. Il n'y a pas à la clef quelques lingots d'or. Non. Ce n'est de toute façon pas ce qui t'intéresse. Pour toi, le vrai or ne vaut pas plus que celui des farfadets. Tu l'as toujours su que ce n'était pas ça que tu cherchais.Tu t'obstines pourtant. Et malgré tout, tu n'en as pas pour ton argent – ou plutôt ton temps. T'as envie de comprendre Mary. De savoir ce qui les a poussé, chacun à leur tour à te faire du mal. Le premier de tes fardeaux, c'est la Mort. Celle qui a entrouvert la porte, te montrant alors une toute nouvelle réalité. T'aimes pas la Mort. Tu ne la comprends pas. T'aurais voulu qu'Elle et ses copines Temps et Maladie restent loin de toi, mais à une énorme distance d'Elle aussi. Elle ne t'a pas écouté et a donc frappé. Sauf qu'il n'y a pas que ça. Il reste maman Mary. Cette femme qui s'est d'un coup éloignée, pas à pas, sans d'autres explications. Tu n'avais rien fait. Juste reçu une lettre inattendue. Ne serait-ce pas à elle que tu en veux le plus petite ? Parce qu'au fond, la chapelière et la vipère, elles ont juste profité de ta faiblesse, celle que ta génitrice et la Mort t'avaient offert en cadeau. Comment voulaient-elles qu'une fille idiote comme toi trouve un trésor sans ni carte ni boussole pour la guider ?

-Tais toi ! Tais toi ! Tais toi tais toi tais toi !

Le cri résonne alors que les regards consternés se tournent vers moi. Je viens de déranger la quiétude de cet endroit. Super. La honte arrive et vient rosir mes joues. Se réveiller en sursaut de cette façon n'est peut-être pas la meilleure des choses pour passer inaperçue. Je n'y peux rien, ce n'est pas fait exprès, mais quand même. Je craquais rarement en public avant. Mais oui, c'est là le problème. Le petit avant. Parce qu'il fut un temps où tout était parfait, où j'arrivais à ne rien laisser passer. Mais comment faire maintenant ? Les cernes qui rongent les joues, la peau qui perd tout ce qu'elle pouvait avoir de rosé et qui n'est plus qu'une petite couche qui sépare l'extérieur des os. Les cheveux courts et gras. C'est fini, avant représente le passé. Je ne veux plus voir ces yeux accusateurs. Jugeurs. Je me lève, m'étends dans ma figure squelettique. Je peux pas supporter ça. Tout comme cette sal*perie de nouvelle voix. Qui n'est pas le ver. Cette chose affreuse n'est autre que ma mauvaise conscience. Ce que je ne veux pas m'avouer, elle le fait à ma place. Pourtant, nous avons toutes deux le même but final. Trouver le trésor. Bien que ses paroles soient lourdes et compliquées à entendre, elles permettent de me motiver. J'en ai marre d'être toujours dans le flou. Marre de ne pas savoir. Alors je décide de fuir. De changer cette condition qui est la mienne depuis bien trop longtemps. Je quitte la salle dans laquelle j'étais, plus que déterminée. Marre d'attendre, de laisser les choses s’enchaîner. Si je veux des réponses, je me débrouillerai pour en obtenir. Fini de chercher dans le vide, une chose au moins dans cette put*in de vie doit avoir du sens. Maman ne pourra plus se cacher derrière la barrière émotionnelle qu'elle a placé entre elle et moi il y a environ 5 ans. J'ai accepté l'ignorance, mais je ne peux plus à présent faire comme si de rien n'était. Et si elle ne veut pas me répondre directement, je continuerai à la harceler afin de comprendre. Je me battrai jusqu'au bout pour cette satanée carte. Les réponses, si importantes. Elles font partie du cercle très limités des choses qui comptent vraiment en ce moment.

Déterminée, je me dirige vers la volière, plume et parchemin à la main. J'peux plus rester comme ça. M'être trop perdue ne m'a apporté rien de bon... En arrivant, je me rends compte que je n'ai plus eu de réponses depuis un certain temps de la part des deux seules personnes à qui j'ai eu la folle idée d'envoyer des lettres. Ils ne répondent plus. Ai-je dit ou fais quelque chose de mal ? Un mot mal placé peut-être ? Mais comment pourrais-je le savoir ? Je n'ai aucun moyen, voilà le problème. Une inconnue et un être parti. Je peux pas... Je me demande comment je survis parfois à la solitude. Mon job à la tête de Sanglier me fait voir du monde mais le stress persiste. Tout le temps. Si les proses ne peuvent plus me faire sourire, qu'est-ce qui le pourrait ?

Je m'aventure de plus en plus loin à l'intérieur. Je ne peux pas m'empêcher d'être encore une fois émerveillée. Les oiseaux surplombent tout, leurs yeux me suivent, ils sont aussi aux aguets qu'un chien de garde pourrait l'être. Noss vient très vite se percher sur mon épaule. J'adore cet oiseau. Il n'y a pas plus gentil que lui. Même quand j'oublie de lui apporter une friandise – comme aujourd'hui – il n'est pas rancunier. C'est une brave bête. Il a l'air consterné et fixe quelque chose non loin. Je suis son regard du Duc – enfin, la direction dans laquelle sa tête est tournée et vois effectivement de petites lumières rouges briller. En m'avançant de plus en plus, je remarque que se sont de petites boules de feu qui consument des morceaux de parchemin. Ma première intuition est de fuir, de peur d'être encore sous le joug d'une quelconque hallucination. Sauf que ce n'est pas possible. Si je l'étais, je n'aurais pas fait une réflexion comme celle-ci. La deuxième, c'est de me joindre au ballet enflammé. D'abandonner l'idée de réponse et me joindre à cette danse brûlante. La dernière, en revanche, est moins marrante et beaucoup plus responsable. Je n'ai toujours pas tilté que j'étais préfète à présent. Je ne peux plus faire comme si de rien n'était. Ni laisser passer ce genre de choses, même si je suis totalement capable de faire exactement pareil deux heures plus tard. Je ne serai jamais la petite élève modèle. Mais si les autres arrivent à le croire, ce serait un plus. Histoire de faire bonne impression, je peux essayer de dénoncer cette élève. Alors je me place devant elle, sans même penser à éteindre le feu qui est seulement à quelques centimètres. Je ne sais pas ce que je peux faire pour la ''punir''. Pas du tout. Alors je lance la chose qui est à la fois la plus débile et la plus crédible.

-Je.. Tu dois venir avec moi. Faut qu'on parte trouver ton directeur, tu ne peux pas utiliser la magie en dehors des cours, je commence, en ne sachant même pas si je raconte la vérité. Enfin, je murmure pour moi et moi seule : c'est idiot ce que tu fais Mary. Sans blagues.

Ester laissa les premiers morceaux de parchemins se consumer, gardant les autres en réserve. Ses échecs à répétition la rendait folle de rage contre elle-même et contre le monde. Elle ne se souvenait pas avoir eu autant de mal à dompter sa première baguette, ne comprenait pas pourquoi celle-ci lui résistait autant. En un sens, elle avait parfois l'impression de revenir à ses débuts. Être tremblant de peur au milieu des ténèbres. Voir ces flammes voler était pourtant envoûtant de beauté, elles procuraient chaleur et lumière.

La verte arrivait pourtant à détester ses flammes parce qu'elle représentaient tout ce qu'elle avait perdu et tout ce qu'elle perdrait encore. Elle-même était devenue un être froid, fait de glace et d'amertume. Elle avait changé, savait l'accepter de temps à autre, mais Rachel et son naturel insouciant lui manquait. Néanmoins, malgré les erreurs de parcourt, Ester savait qu'elle avait fait au mieux et c'était assez pour qu'elle continue à avancer. La verte releva donc sa baguette pour continuer à entraîner sa précision lorsqu'elle fut surprise par une voix féminine.

-Je.. Tu dois venir avec moi. Faut qu'on parte trouver ton directeur, tu ne peux pas utiliser la magie en dehors des cours.

La dernière année relèva le regard vers la voix, identifiant immédiatement une préfète de la maison des serdaigles. La présence d'une "autorité" ne l'a fit pourtant pas bouger d'un millimètre. En fait, elle ignorait jusqu'à ce soir que les préfets faisaient vraiment attention à l'utilisation de la magie en dehors des cours. La suivre ? Non, pas question. Ester n'était d'humeur à être gentil.

La sorcière dévisagea la préfète, essayant d'en apprendre un peu plus sur ses intentions à son égard. Elle tilta lorsque la brune se parla à elle-même bien qu'elle fut incapable d'entendre quoi que ce soit, essaya de lui restituer un prénom. En vain. Cependant Ester comprit bien vite qu'elle ne risquait pas grand chose. Il y avait peu, très peu de chance qu'elle connaisse son nom. Etant préfète, elle se devait également de respecter le règlement, aucune utilisation de la magie n'était donc à craindre. De plus, Ester se savait au moins un peu protéger par son propre badge de l'élite qu'elle portait à la poitrine et pour finir, avec l'absence prolongé de Kholov, les professeurs eux-même ne pouvaient pas faire grand chose de plus que de distribuer des heures de colles. Rien de très effrayant en somme. Ester rigola alors, continuant à faire joue-joue avec sa baguette.

- Je ne crois pas non. J'bouge pas d'ici.

ça change de l'affreux pavé cette fois-ci

Mes paroles ressassés. Comme toujours. Regrettées, c'est journalier. Le mot s'envole tout seul. Des fois j'aimerai bien tourner la langue sept fois, avant de faire n'importe quoi. Sauf qu'avec ma tête d'oubliée, ça ne le fait pas. Et ne tilte. Je le fais une, deux fois, puis j'oublie et me maudis. C'est toujours après avoir parler que je me rends compte de ce que je dis. C'est assez frustrant. Il devrait y avoir une règle, comme ça, pour obliger les gens à réfléchir avant de radoter. Certains couteaux pourraient donc éviter d'être lancés. Cependant, celui qui tient vraiment à détruire à coup de langues de vipère, si il réfléchit plus, ses remarques seront encore plus piquantes, et les haches détruiront plus. Quant à la spontanéité, elle disparaîtra. Les mots seront faux, mâchés, limite vites préparés. Ils perdront ce qu'ils avaient de délicat, de doux, de sucré. Bien voilà Mary, voilà encore une fleurissante idée, tout droit sortie d'un monde que tu t'accapares, et de pensées aussi futiles qu'inutiles. Tout le monde ne doit pas réfléchir avant de sortir des âneries, cependant avec toi ça devient nécessité.

Et toi
Toi
Qui vient me hanter
Quand ça te chante

Et toi
Toi
Tu ne réfléchirais donc pas
Avant de me tuer sans pitié
A coup de mots bien aiguisés

J'oublie encore que je ne suis pas seule. Relevant la tête, j'ai vite compris que nous nous dévisageons mutuellement. Insolence, insolence, mais pas de la désobligeance. Elle n'a pas l'air dans la déchéance. Et n'a pas non plus envie de lever son c*l pour que je puisse la dénoncer. J'ai un petit moment d'hésitation. Se battre, être lâche, ou rester avec elle dans son délire, écrire ma lettre tranquillement, puis fuir en continuant la ligne de la faiblesse et pleurer en gémissant. C'est compliqué, mais j'ai la tête embrouillée. Il suffirait de quelques mots pour que la situation s'inverse. Non pas que je sois dans une position de supériorité, loin de là, je dirais plutôt un truc instable où la balance ne peut pencher que de son côté. Il faut réfléchir, si je me mets à sa place, il n'y a pas photo, je m'arrangerai pour rester, peu importe qu'il y ai oui ou non une forme d'autorité. Encore moins moi, je ne sais même pas me respecter à moitié, comment d'autres pourraient réussir cet exploit ? C'est dans l'ordre de l'impossible et de l'inimaginable. Pour confirmer mes pensées, l'élève dit clairement qu'elle ne bougera pas. Comme elle veut, c'est son problème, pas le mien. Nous verrons la suite.

Noss tourne la tête
Tu réfléchis plus
Tu t'assieds sur le sol
Pour écrire des mots fâchés

Tu veux te battre
Pour les explications
Même si ça te tue
D'avoir peur
De savoir
Ou pire
Qu'il n'y ai juste pas de raisons
Juste une haine sans nom

Je commence à écrire, à donner ma haine à l'une des deux choses qui me donnent envie de partir. Ils s'enchaînent, les mots, ils veulent se venger. Je n'arrive cependant pas à retomber dans une bulle, entre l'oiseau et la fille, rien ne me permet d'être sereine. Que ferai-je si elle continuait à cramer des morceaux de parchemins, à emporter tout. Ce n'est pas rassurant, mais quitte à vouloir être seule, et ne pas attirer des ennuis à la verte, peut-être que je peux la chasser. Elle n'a pas l'air d'avoir un tempérament semblable au mien, mais je peux toujours essayer de faire ce qui serait parfait pour me faire courir vite et loin. Parler. Ennuyer. Poser des questions, c'est ça qui me fait peur. Car les questions sont faites pour réfléchir, et pour réfléchir il faut connaître ses valeurs, surtout pour un avis. Et connaître ses valeurs est une chose beaucoup trop difficile à mes yeux. Je me vois mal exposer des opinions. Si je manie bien la partie, avec un peu de chance et deux neurones, elle partira. Ma dernière partie s'était conclue sur ma victoire aux yeux de l'adversaire, même si de mon point de vue en réussissant j'avais en quelque sorte échoué, le principal c'est que dans la forme, j'avais gagné. Il suffit donc de reproduire le même schéma pour qu'avec un peu de chance, je gagne une nouvelle fois. Déposant ma plume, je capitule :

-Très bien, si tu ne bouges pas, je reste ici, avec toi. je commence, perdue. Les tremblements s'entendent dans ma voix. Mais pourquoi t'obstiner sur les parchemins, il n'y a rien d'autre que tu puisse détruire à coup de langues de feu ?

Le rire d’Ester fut fugace, comme souvent ces derniers temps. Il devenait de plus en plus difficile de s’ouvrir aux autres aussi. De faire les bons choix. Il n’y a pas si longtemps elle n’aurait pas cherché à combattre l’autorité. Elle se serait excusée, s’en serait retournée. Et ça n’aurait pas été de l’obéissance, juste du respect. Pour le travail de l’autre. Pour la personne. Mais ce soir rien ne pourrait la faire bouger, ne serait-ce que par fierté. Pourquoi s’acharner à suivre les règles de toute manière ? Ce n’était pas comme si cela assurait une quelque conque protection contre les dangers. Autrement elle n’en serait surement pas là, à brûler les restes de ce qui aurait put être une lettre. Allait-il seulement bien ?

Sans vraiment y prendre garde, Ester remarque que la préfète prend place, commence une lettre elle aussi. Peut-être finirait-elle brûlé elle aussi ? Les moldus semblaient croire qu’écrire des injures, des excuses ou des explications pour ensuite les détruire, ne pas les envoyer, pouvait faire du bien. La verte n’avait jamais eu l’occasion de vérifier si cette croyance était d’usage aussi chez les sorciers. Ester de son côté n’en n’avait jamais vu l’intérêt. Et cette satanée baguette qui refusait d’être plus précise !

-Très bien, si tu ne bouges pas, je reste ici, avec toi.

Oui, ça la verte l’avait comprit. Mais ça ne l’a dérangeait pas. Ou peut-être que si. La née-moldue était un peu confuse face à ses propres émotions, encore sous le choque de cette lettre qu’elle n’avait pourtant pas écrite. A croire que le simple fait d’y avoir pensé avait suffit à la détruire un peu plus.

- Mais pourquoi t'obstiner sur les parchemins, il n'y a rien d'autre que tu puisses détruire à coup de langues de feu ?

Ester ne put empêcher les souvenirs de défiler, réveillant en elle une colère sourde. Son bras, qu’elle enserrait maintenant de sa main droite (la main qui tient la baguette), laissant les flammes faire leur travail, semblait de nouveau la faire souffrir. Ce n’était pourtant pas possible. Ou juste impossible. Pourtant la verte avait la désagréable impression que le feu continuait de se répandre. Même sans le vouloir, les mots de la préfète avaient eu du mordant.

- Tu vois autre chose à brûler dans les environs ?

L’école peut-être. Ce n’était pas une si mauvaise idée. Ou la pire qu’elle n’avait jamais eu. Après tout Ester le savait à présent, souhaiter quelque chose de la sorte n’était pas une bonne idée. Il n’était pas bon de tout obtenir, parce qu’il y avait toujours un prix. Etait-ce dû à la magie ? Ou à la vie ?

- Tu devrais t’imposer plus tu sais.

Ester, qui avait repris son enchantement enflammé, garda le regard fixe sur les morceaux de parchemin. Sa voix, en revanche, était un peu plus douce qu’auparavant. Enfin douce, juste moins glacial. Plus neutre. Moins dans la provocation. La sorcière se voulait quand-même de bon conseil, la demoiselle avait l’air bien sympathique malgré ses menaces. Elle était sorcière, elle devait sans doute savoir se défendre. Elle avait le règlement de son côté. Il n’y avait pas de raison qu’elle ne puisse pas faire entendre sa voix, tant que ce n’était pas ce soir, avec elle que la bleue la faisait entendre.

- Tu comptes rester jusqu’à quand ? Arrête-moi si je me trompe, c’est bientôt le couvre feu.

Ou ça l’était déjà ? Décidément, l’heure n’était pas assez tardive pour qu’elle puisse s’en souvenir. De mémoire elle ne l’avait respecté que durant sa première, deuxième et troisième année. Par la suite elle avait rencontré Nyx et dès lors le couvre feu n’avait plus eu beaucoup d’impacte sur elle. Cependant, nul doute que cela ferait tache dans le dossier d’une préfète, plus que sur le siens en tout cas, de s’éterniser trop dehors. Pour faire respecter les règles, fallait d’abord les appliquer soi-même. On est d’accord ?