Pourquoi une jeune fille s'autorisait-elle à aller hors de son dortoir à une heure pareille? Il fallait bien avouer d'Helena qu'elle était plutôt tordue et que quelles que soient ses décisions elles n'étaient jamais des plus saines voire des plus censées. Elle ne croisa pratiquement personne tout au long de son cheminement vers la bibliothèque (dont son unique but était de fouiller la réserve). En même temps la plupart des élèves devaient être rentrés pour les fêtes chez eux. Cela semblait plutôt logique. Mais Helena, elle, était  revenue juste après Noël. Quelque chose la dérangeait chez elle. Peut-être la venue des grandes familles de Sang Pur connues pour leurs actes passés (qu'elle admirait) et avec qui elle était reliée par le sang avec tous les mariages arrangés qui n'étaient là que pour être certains que la lignée sang pur perdurerait. En tout cas c'était son cas car elle était d'une lignée pure depuis plusieurs siècles. Si ce n'est depuis toujours. Aussi c'est pour cela qu'elle fût déçue d'apprendre que son frère qu'il irait à Serdaigle. Certes il aimait lire mais tout de même.

Après s'être auto-persuadée qu'elle ne faisait aucune action néfaste (Ce qui était plutôt rare), elle entra dans la bibliothèque en pleine nuit et c'est avec les quelques lampes allumées (il devait donc y avoir du monde) qu'elle éclaira son chemin. Était-elle seule? Oh cela faciliterait grandement les choses pour accéder à la réserve. On disait que Tom Jédusor y avait trouvé des petites perles alors pourquoi pas elle? Si Poudlard n'avait pratiquement pas changé ces derniers siècles, pourquoi la réserve l'aurait-elle été? Il fallait s'avouer une chose, la bibliothèque était d'une grandeur et d'une splendeur incontestée. Helena se demanda combien de livres on pouvait y trouver. Ça pourrait intéresser son frère. Elle repoussa un instant ses mongs cheveux bouclés et flaboyants (plutôt coiffés ce soir là) dans son dos et se mit à la recherche de la réserve dont elle connaissait l'emplacement. Était-ce interdit de se cultiver la nuit? Il ne lui semblait pas. Elle avança avec discrétion mais c'était sans compter sur une pile de livres mal rangéz (des Poufsouffles sûrement) et se la prit en pleine jambe (autant dire qu'elle était haute) ce qui fit un bruit plutôt fort, et qui résonna dans toute  la bibliothèque.

Helena avait répondit avec ironie. Elle imita le garçon en s'asseyant sur la table à sa manière. Il dit s'appeler Peter McRain. C'était plutôt commun comme nom. Elle se demandait quelles pouvaient être ses origines, mais avec un nom pareil les choix se limitaient un peu. C'était plus écossais ou irlandais. Mais après tout, qu'en avait-elle réellement à faire? Il semblait plutôt sûr de lui ce qui était une clé de la réussite. Il aurait pu être à Serpentard, mais l'insigne qui brillait était celle de la maison Serdaigle. Un bûcheur donc. Cela expliquait sa présence nocturne dans la bibliothèque. Elle se mit à regarder un peu partout. Quand elle ne savait pas quoi dire ou faire, son regard fuyait dans les moindres recoins de la pièce où elle se trouvait. Il lui avait tout de même demandé une seconde fois. Peut-être se montrerait-elle un peu plus coopérative sur ce second tour.


Elle se mit à sourire, et, ne sâchant pas pourquoi, commença à glousser, puis à rire, d'un rire hystérique et malveillant. C'était toujours comme ça avec elle. Elle se stoppa alors net, d'un coup, et regarda le garçon. En attendant sa réponse, la vipère prit un des élastiques autour de son poignet d'une blancheûr maladive et osseux, et tenta d'attacher sa véritable crinière bouclée mais plusieures mèches lui tombèrent dans les yeux et d'autres s'échappaient de toutes parts. Aussi, voyant que ça ne servait à rien, elle le retira et chaque mèche retrouva sa place folle. Elle inspecta le blason de son interlocuteur quelques secondes sans dire un mot puis reprit.




La verte et argent avait fait trainé la consonne "s" comme un serpent avec des intentions douteuses mais se rappela qu'il s'agissait de la maison de son jumeau. Ah voici une des choses qui la tracassait le plus. Qu'il ne soit pas à Serpentard. En attendant, elle pouvait savoir ce qu'il se passait dans la salle commune. Entre eux ils se disaient toujours tout. Les bruits de couloirs, les rumeurs, dès que l'un ne savait pas quelque chose l'autre se plaisait à le lui apprendre. En tout cas ils avaient une complicité hors du commun mais là n'était pas la question. Helena ne fit aucun geste quand son regard remonta, sans expression, sur le visage du garçon. Ses joues creuses étaient ombrées par la seule lampe visible, au coin de la pièce.

Si elle appréciait sa maison? C'était presque un sacrilège, une insulte que lui demander cema! Ah, Serpentard était sûrement la maison la plus méritante, la plus noble! Les plus grandes figures y étaient allées telles que Merlin, Tom Jédusor, Bellatrix Lestrange, Lucius Malefoy! Les descendants des plus grandes descendances s'y retrouvaient, n'importe quel élève qui se trouvait dans cette maison avait le droit et le devoir d'être fier! Aussi, Helena leva le menton d'un air satisfait et affirma avec dignité.



C'était même plus qu'une évidence. Les dernières années qu'elle avait passées à Poudlard avaient su la déterminer en tant que véritable fourbe et véritable sang pur. Ceci grâce à sa maison bien sûr mais aussi grâce à son caractère d'ordinaire mauvais. De plus elle ne traînait que très rarement avec les autres élèves sauf pour voler le devoir de deux trois Poufsouffle mais rien de plus. Après elle aimait faire ses tours seule, et elle n'avait pas encore été réellement prise la main dans le sac. On se tenait toujours à des soupçons car on ne l'avait jamais dénoncée. Faute à son père et son poste haut placé du ministère.



Puis elle soupira, mais en souriant. Après tout, elle était plutôt explicite avec cette phrase. La verte et argent prit à cœur la remarque de Peter sur le choixpeau.  C'est vrai que si Benjamin n'aimait pas tant la lecture, il ne serait pas allé à Serdaigle mais l'aurait accompagnée dans la salle commune des serpents. Et puis ce vieux bout de tissus avait peut-être besoin de repos depuis quelques décennies maintenant. Il avait tout de même voulu, deux siècles plus tôt, envoyer Potter dans la maison des Serpents. Tout le monde avait le droit à sa retraite et la sienne aurait dû prendre effet il y avait deux siècle. À cette pensée, Helena sourit. Au moins il avait eut la présence d'esprit de la laisser aller à Serpentard.

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