Après s’être assurée d’être assez éloignée de l’étendue d’eau, Harel s’accorda une pause afin de changer ses vêtements et de chausser ses chaussures. Elle alla récupérer la petite boule de tissu fourrée au creux de son sous-vêtement. En levant le sortilège, elle put constater qu’ils étaient humides, mais pas dégoulinant comme ce qu’elle portait. Pour éviter une utilisation excessive de la magie sur un court laps de temps, elle ôta sa chemise et enfila son pull à même la peau. Chaussure au pied et écharpe protégeant sa gorge dénudée, elle reprit son chemin. Sa cape et sa chemise en train de sécher grâce à sa chaleur corporelle. De temps à autres des cris s’élevaient au milieu du labyrinthe attestant la présence des autres étudiants. La jeune Chaitan s’imaginait certains d’entre eux isolés et au prise avec des créatures parfois hargneuses. Un sourire sardonique déforma sa bouche à cette idée.

Enorgueillis par sa victoire, elle augmenta l’allure peut désireuse de s’attarder plus que nécessaire dans ce dédale lugubre. En outre, elle se maudissait de ne pas avoir fait un détour par l’infirmerie avant de rejoindre le cours. Sa balade au fond de l’eau glacée du lac n’arrangeait pas son état. Son pieds trébucha et mit en péril son équilibre, ses genoux touchèrent durement le sol en terre battue.

Agenouillée au sol, ses yeux s’écarquillèrent de surprise. Un gnome ! Rageusement, elle sauta sur ses pieds, prête à en découdre avec cette sale petite créature, sorte de patate génétiquement modifiée affublée de membres. Lorsque ses yeux tombèrent sur son adversaire, elle fonça droit sur lui, baguette armée.

Imbécile ! L’orpheline ne put empêchait une pointe de soulagement en réalisant l'identité de son adversaire sur la seconde zone, l’affaire serait rapidement bouclée. Elle se rapprocha de la silhouette disgracieuse affalée sur le sol et à bout portant jeta un " levicorpus ". Ensuite, à l'aide de mouvement circulaire sa baguette le fit tournoyer dans les airs avant de relâcher le sort afin que la vitesse catapulte le gnome autre part. Affaire réglée ! La prochaine fois, il s'attaquera à quelqu'un de plus magnanime.

La cinquième année se remit rapidement de la première épreuve, désormais, elle voyait bien mieux ce que le professeur avait prévu et cela la rassurait un peu. Elle marchait - errait serait sans doute plus exact - depuis quelque temps déjà et désespérait de trouver la seconde créature. Elle était persuadée d'avoir emprunté ce chemin au moins une ou deux fois et pourtant, toujours pas d'ennemi en vu...

Heather commençait sincèrement à perdre patience. C'est quelque secondes plus tard, à un croisement, qu'elle repéra un autre élève. Elle voulut le suivre mais une muraille végétale infranchissable se dessina devant elle avant qu'elle ne puisse le faire. Jurant, elle recula d'un pas et son pied buta contre quelque chose. Elle perdu l'équilibre et tomba à la renverse.

Là, elle avait vu quelque chose à ces pieds, mais il s'était déplacé avant qu'elle ait pu voir ce que c'était. Elle balaya la zone du regard pour le retrouver, et le vit à nouveau, juste à côté d'elle. La créature se rua sur une des jambes de la Serpentard, bouche grande ouverte, prêt à mordre. Muée par un réflexe de survie, elle lui fit goûter sa semelle taille 38 et le corps de la créature tomba au sol, assommé.

Elle s'en approcha un peu. Minuscule, une tête grotesquement disproportionnée recouverte, ça et là, par quelque touffes de cheveux éparses... Aucun doute possible, il s'agissait d'un gnome ! L'Irlandaise savait comment s'en débarrasser, mais elle rechignait à le faire car elle était bien trop dégoûtée par la créature. Toutefois, elle voyait bien que le gnome commençait à reprendre connaissance et n'avait donc plus le choix !

Elle n'avait jamais dégnomer un jardin mais elle voyait à peu près le principe. La verte et argent attrapa la créature par ces pieds et se plaça devant la haie. Elle le balança ensuite sans ménagement par-dessus et fut surprise de voir qu'un gnome, ça vole très bien. Elle entendit à peine le bruit sourd qu'il produisit en s'écrasant de l'autre côté, le son ayant été étouffé par le labyrinthe.

Après sa rencontre avec le Pitiponk, Eva reprit sa route à travers le labyrinthe. S'il y avait bien une chose qu'elle ne supportait pas dans un labyrinthe, c'était ce sentiment d'enfermement, et que quelque chose, n'importe quoi, pouvait vous tomber dessus à chaque recoin sans que vous l'ayez vu ou entendu venir... D'un autre côté, c'était bien plus intéressant et utile que d'affronter des créatures dans une salle de classe, en ayant eu le temps auparavant de réfléchir à ce qu'on allait dire ou faire. Cependant, leur professeur avait parlé de plusieurs créatures, et elle croyait bien ne pas s'en tirer à si bon compte avec seulement le Pitiponk!

Alors qu'elle se demandait une fois de plus par où elle devait aller, et qu'elle s'apprêtait à tourner à droite après avoir rapidement débattu de la question -de toutes façons, où qu'elle aille, elle serait toujours perdue, et il fallait bien que tous ces chemins mènent quelque part! A moins que, comme les escaliers de Poudlard, ils ne se déplacent d'eux-mêmes au cours du temps, ce qui paraissait tout de même peu probable-, elle se sentit brusquement attrapée par les cheveux. Une horrible petite voix aiguë, non, plusieurs petites voix aiguës comme des crécerelles se mirent à piailler dans ses oreilles. En un instant elle se trouva prise au coeur d'un véritable tourbillon aux reflets bleus électriques, composé de petites créatures surexcitées qui s'agrippaient non seulement à sa chevelure, mais aussi à ses vêtements, à la courroie de son sac, à ses oreilles, aux lacets de ses chaussures (de manière plus générale et pour abréger, à tout ce qui pouvait être saisi). Et tout d'un coup Evangeline quitta le sol!

Elle se mit à hurler sans réfléchir, et sans effet, sa voix se trouvant noyée au milieu de celles des lutins -car c'en était forcément, des Lutins de Cornouailles au vu de leur intéressante couleur. Ils n'étaient, elle le savait, pas vraiment méchant, mais leur esprit farceur pouvait devenir très dangereux pour leurs victimes, et Evangeline n'avait aucunement l'intention de finir accrochée à une branche quelconque comme une veste à un portemanteau. Elle saisit sa baguette, se demandant quels sortilèges utiliser pour s'en débarrasser, et porta finalement son choix sur un classique des classiques, le maléfice de répulsion, qu'elle se mit à crier d'une voix aussi aiguë que celles des malicieux pixies.

"Lashlabask! Lashlabask, Lashlaba..."

Pfiou! Envolés comme des moineaux, les lutins! Ils allèrent s'écraser un ou deux mètres plus loin. La brunette s'empressa de réagir, sachant pertinemment que cela ne suffirait pas à les dissuader.

"Duro!"

Un par un, les lutins (il n'y en avait finalement que six, même si elle avait eu l'impression qu'ils étaient au moins deux fois plus nombreux, tant ils étaient vifs) furent changés en pierre. Certes, ce n'était guère charitable, mais au moins la Serdaigle était-elle maintenant tranquille. Elle tenta tant bien que mal de remettre un peu d'ordre à sa tenue, y renonça après quelques secondes à peine, puis reprit son chemin d'un pas qui se voulait assuré, et se demandant bien quelle était la suite du programme.

Jessica marchait à pas feutré sur le sol boueux couvert de ronces, des buissons et des plantes grimpantes recouvrant les murs de pierres. Pas très rassurant le paysage et en plus de ça il faisait assez sombre. Avec un soupir la jeune fille continua tout droit non sans manqué de tomber par deux fois. Bientôt deux chemins apparurent à la jeune fille. Lequel prendre ? Elle sortit alors une pièce de sa poche et fit un pile ou face.

[size=180]F[/size]ace ! C'est partit pour celui de droite ! Et, zut, c'était encore plus boueux et elle ne manquait pas de se prendre les pieds dans chaque racine. La blonde pria pour ne pas tomber tout droit dans un marécage ou alors dans des sables mouvants ! La franco-britannique bifurqua à droite et se retrouva  devant une étendue d'eau verte. Elle devait impérativement faire trempette ou alors faire demi-tour... Elle prit un caillou qu'elle lança pour voir la profondeur et c'est seulement dix minutes plus tard qu'un petit bruit retentit. Roh. Jess enleva ses baskets qu'elle envoya valser sur la berge d'en face. Elle prit son souffle et se jeta tête la première dans l'étendue d'eau.

[size=180]S[/size]oyer devait être arrivée au milieu lorsqu'elle sentit une main glacé empoignant sa cheville et son corps entier fut parcouru d'un frisson. Elle se débattit comme une furie voulant atteindre la surface. En regardant derrière son épaule droite la rouge et or aperçu un visage pâle encadré de cheveux verts emmêlés et de dents jaunes à l'air tranchants. Un être de l'eau. Cette vision la fit paniquée encore plus et le fait qu'elle connaissait rien sur cette espèce l'aurait presque fit pleurée de frustration. Etrangment le mi-homme mi-poisson décida de me lâcher. Sans perdre plus de temps la Gryffonne remonta à la surface et inspiration un bon bol d'air avant de se tourner vers la créature qui la regardait cruellement. Que faire ? Elle ne savait rien de rien sur ce truc ! D'un geste rapide la 'chose' prit son triton et lui blessa l'avant bras. La sorcière comprit qu'elle devait se débarrassée de ce poisson pourris avant toute chose. En poussant un cris de fureur elle s'élança sous l'eau derrière la bestiole sa baguette en main. Elle voulait lui jeter un sort mais le mi-homme mi-poisson était beaucoup trop rapide. La blonde fit l'inventaire des sortilèges avant de s'écrié :

- Immobuuulus !

La créature marchait maintenant en ralentis et la rouge et or en profita pour hurler en faisant les bons mouvement de poignée :

- Incarcereeem !

Aussitôt des cordes surgirent de nulle part et emprisonnèrent l'être de l'eau. Soulagée la jeune fille s'éloigna du 'poisson pourris' et pour protégeait ses arrières elle s'écria :

- Leviiicorpus !

La créature surprise se retrouva dans les airs retenue par le bout de sa queue. Arrivée à la berge la franco-britannique laça ses chaussures et voyant l'être de l'eau s'étouffée en lévitation, la blonde prise de pitié, annula le sortilège. Puis elle s'enfonça un peu plus dans le labyrinthe. En route pour la zone deux !

Evangeline continuait sa progression à travers le labyrinthe, avec la désagréable mais sûrement pas si fausse impression de tourner en rond. En fait, elle commençait même à se demander si il y avait une issue à ce maudit dédale vert! Curieusement, elle remarqua par terre une espèce de gros caillou gris. Jusque là, il n'y avait eu que de l'herbe impeccablement coupée... Et ses multiples rencontres avec diverses créatures la conduisaient désormais à se montrer prudente avec un peu tout ce qui sortait de l'ordinaire. Leur professeur avait parlé de quatre zones; elle n'en avait encore traversé que deux. Mais après tout, un caillou, c'est bien inoffensif! Quel besoin avait-elle de se faire peur pour si peu?

Elle continua son chemin, avec l'impression que sa tête se faisait de plus en plus lourde sur ses épaules, un peu triste sans vraiment bien comprendre ce qui la chagrinait. Elle se retourna, regardant derrière elle avec espoir, mais bien sûr il n'y avait pas plus d'issue par derrière que par devant. En revanche, le gros caillou lisse et luisant était juste derrière elle. Pourtant les cailloux ne se déplacent pas? Et elle était bien certaine de ne pas en avoir revu depuis le premier, quelques minutes plus tôt... Mystère.

Elle continua d'avancer, avec la désagréable impression d'être suivie, se retournant constamment pour essayer de voir d'où provenait cette sensation. Chaque fois le caillou lisse se trouvait derrière elle, comme blotti dans son ombre, et pourtant, elle avait beau fixer toujours le sol devant elle, elle ne passait jamais devant aucune pierre. Irritée, elle poussa du bout du pied le petit morceau de pierre... Qui se déplia, laissant apparaître un corps velu et une grosse tête lisse et grise! C'était ce qu'elle avait pris pour un caillou. Elle hurla comme devant une tarentule (bestiole charmante qu'elle n'avait jamais pu supporter), et donna de grands coups de pieds dans la créature.

Ce devait être un Povrebine: son père, qui avait déjà été en Russie, quelques années plus tôt, pour un quelconque voyage d'affaires, lui avait raconté avoir croisé l'un de ces petits démons grisâtres, et les lui avait même longuement décrits lorsqu'il s'était apperçu qu'il avait capté l'attention de sa fille. Il en parlait en plaisantant, et lui avait expliqué qu'il ne fallait pas les redouter, car même si en croiser un pouvait se révéler fatal à long terme, il était extrêmement simple de s'en débarrasser: une simple Stupéfix, qu'Eva s'empressa d'appliquer, y suffisait amplement

Ainsi débarrassée de la troisième épreuve, qui lui avait paru exceptionnellement facile comparée aux deux autres (cela lui laissait présager le pire pour la fin...), elle reprit sa route vers la quatrième et dernière zone.

Plus que deux zones et elle pourrait sortir de cet endroit lugubre. Il lui tardait. Sa peau frissonnait, son crâne était de plus en plus douloureux et elle sentait son nez lui piquer. La jeune fille se dit qu'elle devait être dans un bien piètre état. Le labyrinthe continua de la balader de gauche à droite, parfois il s'offrait même le droit de la conduire à un chemin sans issu. Agaçait, elle avait tenté de créer un trou dans la haie. Impossible, la végétation repoussait aussitôt. A la normal, la magie la fascinait et elle lui vouait respect et dévotion, mais ce jour-là, Harel la maudissait. Or, ce n'était pas en ronchonnant contre une satané plante qu'elle parviendrait au bout.

Son ouïe perçue un bruit non loin, comme si quelqu'un marchait de l'autre côté de la haie. Elle fut presque soulagée de se dire qu'un autre étudiant se trouvait dans les parages. Confrontée à des créatures depuis un temps qu'elle n'estimait même pas, l'idée d'une présence humaine relevait du miracle. Un autre bruit attira son attention sur les hauteurs. Ses sourcils se froncèrent. Effectivement, depuis le départ, elle ne s'était pas méfier de ce qui pourrait se trouver sur les haies. Son pas s'accéléra, espérant ainsi mettre de la distance avec cette menace potentielle. La fatigue commençait à peser sur son corps. Autant de sorts jetés en peu de temps n'était pas habituel.

Ses yeux sombres se levèrent au ciel, dépités, et sa bouche expira bruyamment. Un chemin sans issu. Maudit cours. La jeune Chaitan se fit violence pour ne pas décharger sa colère contre le mur végétal qui se recomposerait quoi qu'elle ferait. En plus d'un cours pratique de Défense Contre les Forces du Mal - très instructif - c'était aussi une véritable guerre des nerfs. Un coup d'œil jeté au sol pour une raison qui lui échappa une poignée de seconde plus tard, elle découvrit des auréoles sombres sur la terre humide. Qu'importait leur nature, cela ne présageait rien de bon, elle n'allait pas s'attarder dans le coin pour le savoir. Hélas, son temps de réflexion fut de trop. Au bout de l'allée se dressait une petite silhouette. Dans un premier temps, Harel s'apprêtait à pester contre ce qu'elle croyait être un gnome. Néanmoins, la forme ratatiné coiffé d'un bonnet l'encouragea à y regarder de plus pré.

Un nain de jardin ! De l'endroit où elle se tenait cela y ressemblait étrangement. Pourtant son instinct l'incita à se méfier de la petite forme. Forme qui ne s'attarda pas puisqu'elle disparut aussi rapidement. Sale nabbo ! Qu'il fuit, l'adolescente se souvenait avoir brisé tout ceux des Greenwood dans un excès de colère. En même temps qu'elle se félicitait de l'aura impressionnante qu'elle dégageait, un caillou s'abatis sur son crâne. Machinalement, ses yeux fouillèrent le haut des haies. La petite silhouette se tenait là-haut. Un autre cailloux atterrit sur son visage. Peste !

Un sourire suffisant étira les lèvres de la quatrième année. Que cette petite chose sournoise continue son petit manège. Une seconde fois la silhouette disparut. La sphère magique qui la protégeait lui avait-il fait comprendre qu'il ne pourrait rien contre elle ? Cela semblait trop facile. Comment ce nain vicieux pouvait-il abandonner si facilement. Elle patienta quelques minutes, puis avisant que la silhouette trapue ne réapparaissait pas changea de tactique. Harel défit son sort pour reprendre son chemin, en apparence, car ses doigts restèrent crispés sur sa baguette, un sort prêt à être décoché au moindre mouvement. Un cailloux s'abatis douloureusement entre ses omoplates. Aussi vite que ses réflexes le lui permettait, elle réalisa un demi-tour et lança un " diffindo ". L'exclamation qui raisonna dans l'obscurité l'assura que sa cible était touchée. S'il voulait du sang, le voilà servit. Sans plus de cérémonie l'orpheline s'éloigna sans se douter qu'elle venait d'éliminer un " Chaporouge ", ces petites créatures qui attirés par le sang et qui s'attaquaient aux personnes isolées.