Un tour près du Lac au coucher du soleil

Milena était toujours aussi gênée de son attitude, mais elle suivi son ami pour s'asseoir là où ils se trouvaient il y a de cela quelques minutes. Stuart ne semblait pas chercher à comprendre les mots incompréhensibles de Milena, mais elle ressentait un besoin de s'expliquer et d'être claire et sincère avec le vert et argent. La jeune femme savait qu'elle n'aurait pas beaucoup de vrais amis alors elle voulait croire que Stuart en était un et ne pas lui cacher la vérité. Alors, elle posa son regard sur le lac et se racla la gorge pour attirer l'attention du Serpentard.

-Avant de t'embrasser je pensais à quelqu'un, il s'appelle Maxence, nous avions encore que 14 ans, il n'était pas à Poudlard, mais il vivait dans le village auquel le manoir de mes parents appartenait. Je le voyais souvent à l'époque, je l'aimais éperdument et je croyais que cela pouvait marcher entre nous. Quand je t'ai embrassé j'ai pensé à la première fois ou je l'ai embrassé lui, c'était ici, je l'avais amené pour lui montrer la beauté des lieux. Puis nous sommes restés ensemble presque un an, ne te fiche pas de moi ... Nous avons couché ensemble et le lendemain il m'annonçait notre rupture... J'ai appris que c'était un pari entre des amis .. " Celui qui coucherait avec la poupée en porcelaine en premier" .. Et je pense que j'ai besoin d'amour à présent que je suis prête à retrouver, mais, je ne sais comment faire ...

Rien qu'a raconté cela Milena avait serré les poings et son regard était devenu plus noir et plus méchant que jamais, si elle ne savait pas se contrôler, elle aurait surement frappé Stuart. Plutôt que de frapper son nouvel ami, elle sortie sa bouteille d'eau et en but plusieurs gorgées pour se calmer puis elle reporta de nouveau son regard sur le jeune vert et argent. Elle lui sourit pour lui faire comprendre de ne pas s'inquiéter, mais, dans sa tête une seule chose résonnait " Quel con. Quel salop". Elle s'était promis de le frapper et de lui faire payer quand elle le croiserait de nouvea . Puis elle devait maintenant répondre à la question du jeune homme

-Je n'ai jamais enfreins le règlement, si mes parents venaient à l'apprendre je me ferrais tuer je pense mais j'aimerais bien tester quelque chose ... Juste pour savoir ce que cela fait de transgresser une loi.

Elle avait retrouvé son sourire et ses joues rose, mais, son regard montrait encore une haine forte, mais, elle voulait que le vert et argent l'aide à transgresser les lois.

Mais Milena ne répondit pas tout de suite à sa question qui se voulait uniquement à devier le sujet de conversation sur autre chose que sur les amours de Milena. Non, la jeune femme trouva simplement le courage de tout lui expliquer et Stu fut touché par cela, si elle faisait ça c'est qu'elle devait tenir à lui. S'installant correctement, c'est à dire de façon à regarder son amie dans une position confortable, le vert et argent écouta avec une grande attention les propos de son amie et au fur et à mesure de son récit, il ne put retenir un sentiment de tristesse et de haine profonde envers la jeune femme et ce Maxence. Stu avait eût la chance de trouver quelqu'un d’extraordinaire du premier coup .. Enfin Alexander était certes violent, vulgaire, pas extrêmement attentionné, et un peu spécial dans tout son être mais il l'aimait et le prouvait chaque jours qu'ils passaient ensemble. C'est pour cela que Stuart regardait Milena avec une grande peine dans les yeux, essayant comme il le pouvait de comprendre sa douleur. Il voyait la fureur s'installer dans le coeur de la jeune femme et elle devait se faire violence pour ne pas la faire sortir en ce moment même. Attrapant sa bouteille d'eau à moitié vide, elle avala rapidement quelques gorgées d'eau froide pour se calmer les nerfs. Stu qui la regardait toujours avec le même air désolé écouta Milena lui dire qu'elle n'avait jamais enfreint le règlement ne serait-ce qu'une seule fois.

Abasourdis devant ce fait, Stuart resta quelques minutes la bouche ouverte, choqué de cette réponse. Mais m*rde lui passait son temps à chercher à passer outre le règlement ! Balbutiant légèrement il demanda confirmation :

- JAMAIS ? Cela veut dire que tu n'es jamais sortie la nuit, que tu n'es jamais allée dans la forêt interdite la nuit, que tu n'as jamais volé quoique que ce soit dans le bureau du concierge, que tu n'as jamais jeté des bombabouses au milieu d'un groupe de Gryffondors, que tu ne t'es jamais introduite dans la réserve de la bibliothèque sans autorisation, que tu n'as jamais organisé des paris illégaux lors d'un duel .... Et encore bien d'autres choses ???

Stuart s'arrêta enfin pour respirer et reprendre ses esprits. Il n'avait cité qu'une infime partie de possibilités d'infraction au règlement mais après une sage décision, il décida d'initier son amie à l'art noble des farces diverses et variées. Se relevant d'un bond il décida avant toute chose de laisser s'exprimer la colère de Milena pour être tranquille après. Souriant d'un air psychotique il lança :

- Bon, il est temps de t'initier à tout ça alors ! Mais avant ... Frappe moi. Allez frappe-moi ! Ça te soulagera alors frappes-moi bordel !

Il avait un peu haussé le ton sur la fin de sa phrase et ne laissait pas vraiment le chois à Milena, il était près a accusé le coup et de toute façon, il aimait ça alors autant que son côté masochiste serve à quelque chose.

Le faite que la Serpentard est annoncée au vert et argent qu'elle n'avait jamais transgressé une loi, fit au jeune homme l'effet d'un choc frontal. Pour lui cela semblait impossible, mais pourtant c'était belle et bien le cas, la jeune femme couleur porcelaine n'avait jamais rien fait de tout ce qu'avait énoncé le Serpentard. Elle voulait sincèrement essayer avec lui pour connaitre au moins une fois dans sa vie l'adrénaline de ne pas obéir à une loi. Après qu'il sembla remis de ce choc, il annonça à Milena qu'il allait l'y inicter. Un magnifique sourire se dessina sur les lèvres fines de la verte et argent, mais Stuart demanda quelques choses à Milena qui lui effaça son radieux sourire. Stuart venait de demander à Milena de le frapper, mais cela était hors de question, elle ne le toucherait pas et encore moins de façon violente. C'était NON ! Elle serra tout de même les poings, laissant ainsi espérer son ami et au moment de frapper, elle stoppa son poing et s'approcha de l'oreille de Stuart.

-Je ne te frapperai pas, en tout cas pas maintenant. Si tu m'aides à trouver celui que j'aimerais c'est envisageable.

Puis elle remit son visage face à celui du vert et argent et lui fit un de ses plus beaux sourire aussi enjôleur que possible. Milena faire du chantage ? Jamais ! Elle voulait seulement avoir ce qu'elle voulait de quelques moyens que ce soit. Et Milena était convaincu que Stuart connaissait pleins d'hommes qui pourraient correspondre aux goûts de Milena. Elle ne savait, comment le jeune homme allait réagir à cela, mais pour une fois Milena avait un brin d'espoir.

Le sourire de Milena quitta son doux visage et la vert et argent serra les poings comme pour frapper son ami. Mais Stuart voyait bien dans les yeux de la jeune femme qu'elle ne le ferai pas. Maintenant son regard de défi dans les yeux rouges de la jeune femme il ne bougea pas d'un seul millimètre lorsqu'elle avança son poing en face de son visage fin. En fait son amie se contenta simplement de lui souffler une phrase à son oreille, lui expliquant que si il lui trouvait une âme soeur, elle le frapperait avec plaisir. Ouais vu comme ça, pour une personne normale, cela semblait totalement contradictoire, frapper pour remercier n'était pas logique. Stuart lui, envisagea sérieusement cette possibilité, mais malheureusement il avait dans son répertoire d'amis peu de garçons qu'il appréciait. La plupart qu'il connaissait en fait, était soit en couple, soit des connards finis. Après il en connaissait surement des sympathiques mais pas extrêmement bien non plus ... D'un air désolé, il dit à son amie :

- Désolé mais je ne connais pas beaucoup de garçons en fait, enfin des c*nnards si mais des gens bien, pas trop ... Je connais beaucoup plus de filles pour tout te dire !

C'était vrai, les rencontres qu'il faisait était essentiellement féminine et ses meilleures amies étaient des filles. Bon, après tout il n'allait pas s'en plaindre, elles étaient géniales. Et puis il avait quand même un bon ami garçon, Aymeric ! En revanche Stuart était vraiment désolé de briser les espoirs de la Serpentarde mais après tout, elle finirait bien par rencontrer quelqu'un non ? Et puis Stuart étant quelqu'un de très sociable, si elle restait avec lui elle aurait peut être l'occasion de se trouver une personne à aimer. Au alors elle pouvait toujours envisager de sortir avec une fille ... D'ailleurs Stu n’était même pas sûr que Milena soit 100% hétérosexuelle ...

- Sinon tu peux toujours ... sortir avec une fille ?

Il avait dit ça l'air de rien, d'une voix légère et sans expressions particulières sur le visage. Après tout il demandait juste au cas-où car des filles bisexuelles et lesbiennes il en connaissait quelques unes ...

Milena avait perdu espoir lorsque le jeune Stuart lui annonça que malheureusement il ne connaissait que peu de garçons, ou que ceux qu'il connaisait était des connards finis. Sur le visage de Milena on pouvait voir un trait de tristesse, mais elle ne se laissait pas abattre si facilement. Puis le jeune homme sorti une phrase qui mit Milena très très mal à l'aise, jamais elle n'aurait put penser que le vert et argent comprenne cette chose si vite .. Il ne pouvait pas le savoir Milena en était convaincu, comment aurait-il put comprendre en si peu de temps que Milena pouvait aimer aussi les filles. La verte et argent mordit un peu sa lèvre inférieure et regarda au sol, ses joues commençant à légèrement rougir.

- Comment l'as-tu deviné ? Que j'aime aussi bien les filles que les garçons ?..

Son ton était bas et un peu gêné, personne ne l'avait jamais su. Elle ne l'avait jamais avoué à personne, car elle avait peur du regard des gens et surtout de sa famille à son égard si elle venait lui annoncer qu'elle aimait une fille, ce qui était déjà arrivé d'ailleurs. Elle osa regarder de nouveau le Serpentard qui souriait et qui ne semblait pas "choquer" par cette nouvelle.

- Tu pourrais me présenter des filles tu penses ?..

Le petit espoir de Milena était revenu soudain, mais elle se sentait toujours aussi gênée et aussi mal à l'aise à ce sujet . Elle avait les joues rougit et le regard enfantin.

Quand Stuart avait demandé à Milena si elle aurait pu être intéressée par une compagnie féminine plutôt que masculine, il n'avait pas pensé que cela la mettrai autant mal à l'aise. C'était vrai quoi, il n'avait proposé ça que par hasard, tellement cette hypothèse ne le dérangeait pas et semblait normale pour lui. Quoiqu'il en soit la vert et argent était profondément gêné et ses joues blanches devinrent roses alors qu'elle se contentait de fixer le sol en demandant à Stu' comment il avait deviné. En fait le garçon n'avait rien deviné du tout, il avait vraiment proposé ça au hasard sans réfléchir. Milena le regarda finalement de nouveau dans les yeux, essayant visiblement de faire fît de sa gêne. Stuart ne comprenait pas vraiment pourquoi elle était gênée de cela, après tout, contrairement à ce que certains idiots pensent encore malheureusement, être homosexuel n'est pas une tare et il n'y a donc aucune honte à avoir.

La jeune femme demanda alors si le Serpentard pourrait lui présenter des filles ... C'est alors qu'un plus grand sourire se dessina sur les lèvres du Serpentard; oui cela devait être possible, en effet. Il hocha la tête mais rajouta :

- Ça doit pouvoir se faire, mais pas maintenant.

Il lui fit un clin d'oeil, attrapa sa sacoche en cuir puis proposa à Milena de faire un petit tour, histoire de se dégourdir un peu les jambes. Le vert et argent réfléchit ensuite sur a formation d'animagus et à l'animal qui lui conviendrait le mieux. Plus tard, il voulait à tout prix en devenir un, pour savoir ce que c'était d'être un animal et pour être proche d'eux. Il aimait tellement les animaux ! Certainement bien plus que les humains. Il se demanda si c'était aussi le cas de son amie et si elle aussi voudrait passer la formation d'animagus quand elle en aurait l'âge. Et surtout, surtout, il était curieux de savoir quel animal lui correspondrait et si elle y avait déjà réfléchi ..

- Dit, tu as déjà pensé à devenir animagus plus tard ? Si oui tu as une idée de l'animal qui te correspondrait ?

Après, peut être que la jeune femme n'y avait jamais songé et qu'elle n'avait pas la moindre idée de l'animal qui lui irait le mieux mais Stuart était avide de savoir si c'était le cas ou non. Lui avait déjà longuement pensé à son soi animal et pensait l'avoir trouvé ..

Le jeune Stuart proposa à la verte et argent de se lever et d'aller se promener et Milena acquiesça tout de suite, car celle-ci commençait à avoir de légers fourmillements dans les jambes, elle remit alors ses talons et se leva pour se trouver à côté du vert et argent. Ils marchèrent quelques instants sans prononcer un mot et le Serpentard se décida à parler.

"- Dit, tu as déjà pensé à devenir animagus plus tard ? Si oui tu as une idée de l'animal qui te correspondrait ?"

Cette question intrigua quelque peu Milena, mais après tout c'était une question comme une autre. Milena aimait beaucoup les animaux, mais pas jusqu'à à être un des leurs, elle aimait sa vie humaine et avait de grandes ambitions pour plus tard même si elle devrait se battre pour réussir elle n'hésiterait pas. Etre mage noir n'est pas donné à tout le monde, mais elle savait qu'elle pouvait le faire. Elle avait déjà penser tout de même à quelle animal lui correspondait.

-Le renard me correspondrait je pense. Mais puis-je te demander quelque chose ? Connais-tu tes parents génétiques ?

Cette question tournait dans la tête de Milena depuis un bon moment, la famille de Milena fréquentait beaucoup de familles aux Sangs-Purs comme eux et elle savait bien que les Sangs-Purs n'aimait pas vraiment côtoyer les moldus, mais après tout comme l'avait dit auparavant Stuart si c'était des traitres à leurs sangs c'était compréhensible, mais cela intriguait tout de même Milena. Elle serra alors son pendentif en attendant la réponse de son ami.

Alors qu'ils marchaient tranquillement sur les rives du lac, appréciant la fin d'après-midi avec sérénité, les deux nouveaux amis continuaient de faire connaissance en douceur. Ils avaient quand même passé toute la journée ensemble quand on y pensait bien et il s'en était passé des choses ! Stuart était heureux d'avoir fait la connaissance de Milena et il était aussi très heureux qu'ils soient devenus amis. En fait il était très rare que le Serpentard se fasse des ennemis plutôt que amis, il était vraiment quelqu'un de facile à vivre et qui s'accordait avec beaucoup de gens. Bon après c'était sûr qu'il ne fallait pas non plus trop le faire ch*er mais en général tout se passait bien. Le vert et argent appris donc que la jeune femme, si elle serait animagus, pourrait être un renard. Stuart lui, était persuadé d'être un animal comme une hyène, à cause de côté rieur ultra développé.

Puis la jeune femme qui semblait avoir une question qui lui brûlait les lèvres depuis un petit bout de temps déjà, finit par céder et questionner le jeune homme sur ses parents biologiques. Le vert et argent lui fit un sourire et alors qu'il s'apprêtait à répondre, un magnifique hibou noir au reflet marron vint lui déposer une lettre avant de se poser sur son épaule. Stuart, intrigué, ouvrit l'enveloppe doucement pour enfin reconnaître l'écriture d'Alexander sur le papier abîmé. En fait c'était une feuille de cours sur la politique des Elfes ou la lettre en question avait été écrite au dos. Roulant des yeux, il lu en souriant :

Un immense sourire un peu niais se dessina sur le visage de Stuart et le jeune homme resta ainsi plusieurs minutes avant de reprendre ses esprits. Il se demandait ce qu'il avait encore bien pu faire mais il était bien trop heureux à l'idée d'un weekend en amoureux pour en tenir compte. Il regarda Milena et lui montra la lettre pour qu'elle la lise tout en disant :

- Je te parlerai de ma famille plus tard ! Faut que je réponde vite comme tu peux lire, sinon il va me faire un ulcère. Ça te dit une petite sortie à Pré-au-lard dans une semaine environ ? On parlera de tout ça et tu pourras me dire pourquoi tu as cette fiole.

Serrant fort le morceau de papier dans ses mains, il fit un clin d'oeil à son amie tout en se dirigeant rapidement vers la volière. Il lui cria un " A BIENTÔT ! " suivit de un " JE T’ÉCRIRAIS POUR LE JOUR EXACT " avant de disparaître derrière plusieurs arbres.

[ RP TERMINÉ ]

[ suite du RP avec Stuart Allan Pot - RP précédent ]

~ ~ ~ Tour de Serdaigle – Dortoir des filles ~ ~ ~

Quelques minutes après cette étrange et soudaine rencontre, Lizzie regagna rapidement la Tour de Serdaigle, et fonça directement dans son dortoir. Elle posa ses livres et son sac, puis s’allongea quelques instants sur son lit baldaquin aux rideaux bleu foncé. La jeune fille repassait en tête les derniers évènements de la soirée et réfléchissait. Ce garçon, ce Stuart, semblait exercer une curieuse fascination sur la sorcière, et elle était incapable d’expliquer cela de manière rationnelle. Cette situation l’agaçait. Lizzie n’était pas du genre à croire au mystère, au destin, aux coïncidences. Bien sûr, elle aimait beaucoup rêver, lire ou écrire des histoires se déroulant dans un monde imaginaire, merveilleux et fantastique. Mais elle avait toujours su très bien faire la différence entre le rêve et la réalité. Pour elle tout devait avoir une explication logique voire scientifique. Son esprit avait toujours fonctionné de façon cohérente, raisonnée et sensée, le hasard n’avait rien à voir là dedans. Et le Serpentard semblait échapper à toute logique, à toute explication sans que la Serdaigle puisse comprendre pourquoi, tout autour de lui n’était que mystère. Il était une énigme que la jeune fille se devait de résoudre. Puis sortant de sa rêverie, Lizzie regarda sa montre et constata qu’il était l’heure de dîner dans la Grande Salle. Elle se leva, prit une cape plutôt épaisse au cas ou elle en aurait besoin – ce qui lui éviterait de refaire un aller-retour jusqu’ici – sortit, puis descendit…

~ ~ ~ Grande Salle – Table des Serdaigles ~ ~ ~

Durant le repas, Lizzie continuait de penser à Stuart et notamment à ses dernières paroles avant qu’ils ne se quittent « Rah j'vous jure, ces Serdaigles et leur assiduité au travail ... Ça marche pour moi. On se retrouve après le repas alors, mais soit pas en retard surtout … Oh et amuse toi bien avec ton travail surtout ! »… La Serdaigle était contente que le jeune homme ait accepté de la retrouver après le dîner. Elle en fut agréablement surprise car elle s’était attendue à un refus catégorique de sa part. En effet, la jeune fille avait remarqué comment le vert et argent avait été pris au dépourvu de sa proposition. Elle-même fut étonnée de sa propre audace car ce n’était pas dans ses habitudes d’abandonner une soirée de travail au profit d’une ballade avec une autre personne, surtout un garçon, un Serpentard qui plus est. Le travail… Quelque chose qui comptait énormément pour Lizzie, parce qu’elle y prenait du plaisir évidemment, mais aussi parce qu’elle voulait réaliser ses rêves et ses ambitions. Si elle voulait entreprendre la carrière qu’elle avait toujours souhaité, elle savait pertinemment qu’elle devait mettre toutes les chances de son côté pour y parvenir. Mais la jeune fille n’était pas qu’une acharnée de travail, elle savait très bien s’amuser et prendre du bon temps, c’est juste qu’elle ne mettait pas forcément en avant cet aspect de sa personnalité. Aussi, quand une occasion de ce genre se présentait à elle, Lizzie savait très bien la saisir. Entre deux bouchées de pommes-de-terres sautées et de ragout de bœuf, la jeune fille repensait au sourire charmeur que lui avait adressé Stuart quand il avait répondu à sa demande. Apparemment l’enthousiasme qu’il en avait éprouvé semblait indiquer que lui aussi avait envie de retrouver la jeune fille. Sans doute avait-il été intrigué par elle, tout comme elle avait été intriguée par lui et qu’il souhaitait mieux la connaitre. C’est ce qu’elle espérait tout du moins. Elle avait beaucoup de questions à lui poser, elle voulait en savoir plus sur lui, en souhaitant que le jeune homme accepterait de se dévoiler un peu. La Serdaigle chercha le Serpentard du regard à travers la Grande Salle. Elle observait la table des verts et argents mais ne l’aperçut pas. « Tiens donc, il n’a pas voulu manger ? » se demanda Lizzie. Décidément, ce garçon était vraiment bizarre, indéchiffrable…

Une nouvelle fois Lizzie jeta un coup d’œil à sa montre, il était bientôt 20h. Elle termina rapidement sa part de tarte aux pommes, but une dernière gorgée de jus de citrouille, puis elle se leva, sa cape sous le bras, et sortit de la Grande Salle pour rejoindre Stuart qui devait l’attendre dans le Hall d’entrée.

~ ~ ~ Hall d’entrée ~ ~ ~

Lorsque Lizzie passa les portes de la Grande Salle, la jeune fille s’avança vers le grand escalier de pierre, à la recherche du Serpentard. Mais elle ne mit pas longtemps à le trouver. Stuart était bel et bien là, celui-ci l’attendait tranquillement les mains dans les poches, à côté des grands sabliers, l’air nonchalant. La jeune fille ne put s’empêcher de sourire, « Il a vraiment l’air de débarquer d’une autre planète… » se dit-elle. Elle s’avança alors vers le blond qui l’observait de ses impénétrables yeux noirs tandis qu’elle le fixait de ses intenses yeux couleur saphir. Les deux jeunes gens se saluèrent, puis lui expliquant qu’il n’avait pas remis la main sur son briquet, Stuart proposa à Lizzie de faire une petite ballade au bord du lac, afin qu’ils puissent discuter un peu ensemble. La Serdaigle accepta avec plaisir, après tout, les 7ème années avait la permission de trainer en dehors de leur dortoir jusque 23h, elle ne risquait donc rien à se promener un peu à l’air libre. La sorcière enfila sa cape, réajusta son écharpe, puis tous les deux poussèrent les lourdes portes de chêne…

~ ~ ~ Au bord du Lac ~ ~ ~

Une brise fraîche fouetta immédiatement le visage de Lizzie, qui serra un peu plus sa cape contre elle. Ses boucles brunes voletaient contre son visage, car la jeune fille avait décidé de laisser ses cheveux détachés, eux qui d’ordinaire étaient bien trop souvent noués. L'automne était bel et bien là, et il se faisait sentir. Le soleil n’était pas encore totalement couché, et on pouvait apercevoir au-delà des montagnes le crépuscule projeter sa magnifique palette de couleurs rouge et rose sur toute la surface du lac. Le spectacle était à couper le souffle. Et Lizzie ne put s’empêcher de s’arrêter quelques instants afin de profiter de cette vision éblouissante et féérique. Le temps semblait s’être figé. Puis reprenant leur marche d’un pas lent, la jeune fille brisa enfin le silence du soir :

- Oh fait, je suis navrée que tu n’aies pas pu retrouver ton briquet. J’ai cru comprendre qu’il avait apparemment une certaine valeur pour toi. C’est exact ? demanda-t-elle.

La jeune fille prit le risque de remettre ce sujet directement sur la table car elle avait évidemment l’intention de le lui rendre et elle ne voulait pas non plus faire trainer cette situation plus longtemps que nécessaire. La sorcière avait noté à quel point le jeune homme avait eu l'air très dépité de l'avoir perdu, et cela l'intriguait. Ce n'est qu'un briquet après tout. Avant que Stuart ait pu lui répondre, Lizzie plongea sa main de manière totalement inconsciente dans la poche de son pantalon afin de toucher le briquet, comme pour s’assurer qu’il était toujours là. La Serdaigle n’avait pas remarqué alors le regard soupçonneux que lui lançait le jeune homme…

Dès que Stuart eût tourné les talons pour quitter Lizzie, une sorte de vide s'était aussitôt engouffré en lui. Bien qu'il sentait le regard saphir de la Serdaigle peser sur son dos légèrement courbé, le Serpentard avait continué sa marche silencieuse et solitaire vers les profondeurs du château. Ne prenant même pas la peine de jeter un dernier regard envers la bleue et bronze pour voir si elle s'en sortait avec tout ses vieux bouquins, le Serpentard continua son chemin avec rapidité. Ce n'est que lorsqu'il tourna à un nouvel angle du couloir que Stuart réalisa vraiment à quel point il avait hâte d'être plus tard dans la soirée. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il allait faire pour s'occuper et surtout, bien plus grave, il savait très bien que seul, il n'irait jamais manger. Et il se devait de manger, il le savait. Il savait qu'il avait atteint un poids critique qui mettait sa vie en danger. Mais lorsqu'il était seul comme ce soir, il n'arrivait pas à avoir suffisamment de courage pour se forcer à aller prendre son repas dans la Grande Salle. P*tain de lâche.

Ses forces le quittant, Stuart se laissa bêtement glisser contre le mur de pierre froide. Assit, seul au milieu de ce couloir glacé, le vert et argent se contenta de rester là sans bouger, le nez en l'air et perdu dans ses pensées. Il se dégoûtait, vraiment. Pire même, il se haïssait. Ou plutôt, il haïssait cette lâcheté et cette faiblesse qui s'emparaient trop souvent de lui. Bordel, un seul petit repas ce n'était quand même pas si dur que ça à affronter. Alors pourquoi diable n'y arrivait-il pas seul ? Pourquoi avait-il besoin d'une p*tain d'aide constante comme si il était un handicapé ? Lui avait la chance d'avoir toute sa tête, il avait la chance de pouvoir marcher et bouger normalement, alors pourquoi n'en profitait-il pas ?! Soupirant rageusement, le Serpentard posa sa tête dans le creux de ses mains fines.

Raah mec t'es qu'un gros con. Un p*tain de gros con de lâche

.

Ouais, c'était ça. C'était juste un connard de lâche et il le savait très bien. Recroquevillé sur lui même, sa tête posée sur le mur derrière lui, Stuart scrutait le sol avec un regard éteint, se ressassant sans cesse la même chose, comme toujours à l'heure du repas. Telle une litanie, il entendait les personnes qui l'aimaient essayer de l'aider, tout faire pour qu'il s'en sorte ... Et lui, malgré cette torture mentale, restait bêtement assis là plutôt que d'aller manger ne serai-ce qu'une seule p*tain de pomme de terre.

Finalement le temps passa ainsi, lentement et bercé par les pensées noires du Serpentard à son égard. Des larmes perlèrent aux coins de ses yeux, mais elles ne coulèrent pas. Soufflant pour chasser la boule qui lui serrait la gorge, Stuart se releva finalement avec difficulté, prenant appui sur le mur. Vraiment, il devait faire pitié. Son regard d'ébène tomba alors sur la fenêtre devant lui qui donnait vue sur l'extérieur du château. Le soleil descendait lentement, baignant le ciel d'une couleur magnifiquement orangée. Cette vision rappela au Serpentard le rendez-vous qu'il avait avec cette personne qui l'intriguait tant. Lizzie .. Cette pensée lui arracha un sourire et combla alors un peu le vide qui s'était emparé de lui, balayant au passage les idées sombres dont il avait été en proie quelques instants plus tôt. Cette jeune femme avait quelque chose qui le fascinait. Étais-ce parce qu'elle semblait être son exact opposé ? Oui, c'était surement ça.

Décidant pour lui qu'il était plus que temps de se bouger de là et d'avancer un peu, Stuart quitta le couloir froid à grande vitesse. Il n'avait pas envie de rester dans cet endroit ou quelques minutes encore, il s'était sentit si mal. Descendant les grands escaliers tout aussi rapidement, il arriva finalement dans le hall avec une bonne dizaine de minutes d'avance. M*rde il était vraiment pressé de la revoir on dirait ... Les mains dans les grandes poches de son épais gilet en laine noire, le Serpentard attendait Lizzie d'un air nonchalant, sagement appuyé contre un mur. Finalement, après une quinzaine de minutes, il la vit arriver. Pendant une seconde il s'était dit qu'elle ne viendrait peut être pas et qu'elle aurait préféré travailler dans son nid à Aigles. Visiblement il s'était trompé.

Yô.

Le Serpentard l'interpella lorsque cette dernière fût située à un bon mètre de lui. Durant ces quinzes minutes il avait bien réfléchit et il en était venu à la conclusion que de chercher son briquet dehors alors qu'il l'avait forcement perdu à l'intérieur du château de Poudlard était absolument inutile. De plus, quelque chose lui disait que cette Serdaigle savait quelque chose au sujet de son zippo et une voix dans esprit ne cessait de murmurer " C'est elle qui l'a. " C'est donc pour cette raison que le vert et argent expliqua à la jeune femme qu'il n'avait pas remis la main sur son briquet mais qu'il pensait savoir ou il était et donc qu'une petit balade près du lac le tentait bien.

Lizzie accepta avec plaisir et les deux élèves sortirent en silence par la lourde porte en bois du hall d'entrée. On se les gelait grave dehors, en parti à cause de ce petit vent glacial qui s'était levé et Stuart resserra un peu son écharpe autour de son cou. L'air de rien, il n voulait pas attraper la crève, après c'était chiant pour bai .. euh, travailler. Arrivés près du lac grâce à quelques foulées de pas vives, les deux compagnons stoppèrent un instant leur marche pour admirer le paysage baigné par le couché du soleil. C'était vraiment magnifique. Stuart avait tendance à penser que c'était ça la vraie magie, le spectacle que la nature offrait chaque jour était bien plus magique que n'importe quels sorts lancés par un sorcier. Reprenant alors leur balade, Lizzie brisa le silence qui s'était installé en remettant sur le tapis le briquet du vert et argent. Stuart ne pouvait s'empêcher de trouver ça louche, surtout avec tout les doutes qu'il avait déjà.

Oh fait, je suis navrée que tu n’aies pas pu retrouver ton briquet. J’ai cru comprendre qu’il avait apparemment une certaine valeur pour toi. C’est exact ?

Stuart la regarda de cet air insondable qui le caractérisait tant pour tenter de déceler chez la jeune femme la moindre petite faille qui pourrait lui assurer à 100% que c'était bel et bien elle qui avait son briquet. Et effectivement, Lizzie fit un geste qui intrigua le Serpentard. En effet la jeune femme avait glissé une de ses mains dans sa poche tout en prononçant cette phrase. C'était elle qui l'avait, il en était sûr. Néanmoins le vert et argent fit comme si de rien n'était et décida de répondre à la Serdaigle avec un sourire malicieux.

Oui j'y tiens beaucoup en effet. Tu veux savoir pourquoi je suppose ?

Discrètement il glissa sa main gauche sur baguette en olivier, sagement rangée dans sa poche de gilet. Puis, jouant le jeu et sans laisser le temps à la Serdaigle de dire si oui ou non elle voulait connaître toute l'histoire de cet objet, il continua :

En gros je l'ai depuis mon entrée à Poudlard, cadeau de mon fiancé suite à notre première fois. Il a allumé une cigarette avec juste après et comme visiblement je le méritais, il me l'a donné.

Et bon je te passe les détails plus ou moins romantiques hein, on s'en fout après tout.

Et voilà toute la fantastique histoire liée à ce merveilleux briquet, extraordinaire n'est-ce pas ? Néanmoins c'était le premier cadeau que lui avait fait Alex', alors il y tenait. Et puis il symbolisait leur première fois ensemble et donc leur amour. Mais p*tain c'était trop niais de dire tout ça, non vraiment, plutôt crever.

Inexpressif, Stuart ne lâchait plus de son regard noir le visage harmonieux de Lizzie. En réalité il était concentré, concentré sur son briquet et sur sa baguette qui lui roulait entre les doigts. Lancer un accio .. Ne pas le lancer .. ? Choix difficile, vraiment. Finalement Stuart décida d'attendre un peu, il voulait voir si cette Serdaigle était honnête ou si sa présence avait déjà un peu corrompu cette personne si droite, si juste et si réfléchie ...

Lorsque Lizzie tourna à nouveau la tête vers le jeune homme, celui-ci la fixait une fois de plus de son regard sombre et profond. La jeune fille avait la vague impression que le Serpentard tentait de l’analyser, de pénétrer dans son esprit pour savoir ce qu’elle pensait, ce qui n’arrangeait rien au malaise qu’elle commençait à ressentir. « Si c’est un Legilimens, je suis mal… » pensa alors la Serdaigle. Mais Lizzie essayait toujours de rester la plus neutre possible, afin de n’éveiller aucun doute chez Stuart, « Enfin, de toute façon, il finira bien par savoir… » se dit-elle.

- Oui j'y tiens beaucoup en effet. Tu veux savoir pourquoi je suppose ? répondit-il accompagné d’un sourire malicieux.

A ce moment précis, les rayons du soleil couchant luisaient si intensément sur le visage des deux jeunes gens, qu’on aurait pu croire qu’ils se trouvaient encore en plein jour. Lizzie continuait d’observer le jeune homme, et comme frappée par une espèce d’évidence, la sorcière remarqua à quelle point Stuart était maigre. Ses joues étaient vraiment creuses, ses pommettes saillantes et la peau de son visage semblait tendue. La jeune fille se souvint alors à quel point elle avait trouvé ses mains décharnées également. Et puis sans qu’elle n’ait eu besoin de réfléchir plus longtemps, le lien se fit tout seul dans la tête de la Serdaigle. Son absence lors du repas… Sa silhouette si fine… Sans en être totalement sûre, Lizzie comprit alors quel mal rongeait le jeune homme. Et contre toute attente, la sorcière ressentit un profond élan de compassion envers lui. Elle se demanda si la situation le rendait malheureux, s’il avait besoin d’aide… Et puis se rappelant soudainement quel était l’objet de leur discussion, Lizzie se rendit compte qu’elle avait vraiment envie d’en savoir plus à propos de Stuart et de ce fameux briquet.

- En gros je l'ai depuis mon entrée à Poudlard, cadeau de mon fiancé suite à notre première fois. Il a allumé une cigarette avec juste après et comme visiblement je le méritais, il me l'a donné. Et bon je te passe les détails plus ou moins romantiques hein, on s'en fout après tout, déclara-t-il.

- Je… Waow… C’est…

Elle avait voulu une signification, et bien elle l’avait eu c’est certain ! Lizzie s’était attendue à tout sauf à ça, au point de ne même plus pouvoir articuler le moindre mot. Ce qui la rendait aussi abasourdie par cette révélation, c’était le message profond qui était lié à cet objet pourtant si banal à première vue. La jeune fille n’était jusqu’à présent jamais tombée amoureuse de sa vie. Mis à part quelques flirts avec deux ou trois Serdaigles ces dernières années, elle n’avait toujours pas connu l’amour, le véritable amour, et elle rêvait depuis longtemps de pouvoir vivre cette sensation merveilleuse. Voir que Stuart semblait avoir trouvé sa moitié depuis longtemps, au point même d’être déjà fiancé, la fascinait complètement. Et le fait que le jeune homme venait de lui dévoiler quelque chose de si intime, avec une petite pointe d’embarras certes, l’avait touché. Jusqu’à maintenant, Lizzie aurait juré que Stuart était ce genre de mec un peu rebelle, se croyant au dessus des lois, et qui surtout prenait le plus grand soin à cacher ce qu’il y avait de plus profond en lui pour se donner des airs d’insensible.

- Écoute… Lizzie ne put soudain réprimer son envie de rire. Ne crois surtout pas que je veuille me moquer de toi au contraire ! s’empressa-t-elle d’ajouter en voyant le regard hyper-concentré de Stuart qui ne bronchait pas. Mais je ne m’attendais vraiment pas à ce genre d’explication venant de toi. Je pensais juste que c’était un cadeau de la part d’un de tes amis, rien de plus. Et franchement… Je trouve ça vraiment adorable en fait, finit-elle par avouer, un peu gênée. Je ne t'imaginais pas aussi… Sentimental.

La Serdaigle adressa à Stuart un sourire tout à fait sincère. Finalement, il n'était pas aussi bizarre qu'il en avait l'air, il était humain comme tout le monde. C'était surtout un garçon plein de surprise apparemment. La jeune fille se mit alors à croire qu'une franche amitié pourrait naître entre eux. Pensant que c’était là le moment idéal pour lui rendre le briquet, Lizzie, qui avait toujours la main droite dans sa poche, amorça un très léger mouvement du bras afin de sortir le fameux objet. Mais le jeune homme fut plus rapide qu’elle…

Alors qu'il attendait la réaction de Lizzie suite à sa presque déclaration d'amour envers son petit-ami, le vert et argent fût soudainement prit d'une peur panique, d'un mal-être face aux deux yeux bleus de la jeune femme. Ils le fixaient si intensément ... Le Serpentard eût soudain peur que Lizzie ne remarque son "problème". Et bordel, il ne voulait pas qu'elle sache. Non, elle ne devait pas savoir, sinon elle comprendrait qu'il n'était qu'un lâche et un faible. Il ne pouvait se permettre d'être vu ainsi par cette fille. Il voulait juste oublier tout ce merdier et ce, au plus vite. Alors elle ne devait pas savoir. Et bon sang, ce n'étais pas en ressassant encore et encore la même chose que cela irait mieux. Non pour commencer, il fallait déjà qu'il arrête de penser à ça, oui il fallait arrêter d'y penser. Ce n'était bon ni pour lui ni pour Lizzie et puis, après tout, peut être n'avait-elle rien deviné du tout. Elle n'avait rien vu de son corps hein ? Alors, elle ne savait pas.

Un moment absent, Stuart pria très fort Merlin pour que la bleue et bronze n'est rien remarqué de ce passage à vide dans son esprit. Certes il fuyait encore une fois la maladie en tentant de l'oublier, mais ce n'était de toute façon pas en se rabâchant sans cesse la même chose qu'il allait guérir. Fort de cette constatation, Stuart reprit ses airs préfabriqués un peu hautain et amusé et plongea à nouveau un regard cette fois-ci totalement présent dans les prunelles de la Serdaigle. Attrapant une cigarette de la poche intérieure de son gilet, Stuart la porta à sa bouche sans l'allumer. Bah ouais, il avait plus de briquet l'air de rien .. Et comme il ne voulait pas que Lizzie voit sa baguette, il était plutôt coincé de ce côté là. Fait chier tiens.

Je… Waow… C’est…

Le Serpentard haussa un sourcil interrogateur face à cette non-élocution dont faisait preuve la jeune femme. C’était la première fois depuis leur rencontre qu'elle se montrait ainsi prise au dépourvu. Bah quoi elle pensait qu'il avait trouvé son briquet dans une poubelle et que comme il l'avait trouvé joli il l'avait prit ? Il avait des allures de clochard à ce point ?

Écoute… Ne crois surtout pas que je veuille me moquer de toi au contraire ! Mais je ne m’attendais vraiment pas à ce genre d’explication venant de toi. Je pensais juste que c’était un cadeau de la part d’un de tes amis, rien de plus. Et franchement… Je trouve ça vraiment adorable en fait. Je ne t'imaginais pas aussi… Sentimental.

Ah non en fait elle ne le prenait pas du tout pour un clodo mais pour un simple être humain capable d'éprouver des sentiments envers autrui. En gros elle le voyait comme un p*tain de sentimental. Dur. Mais Stuart préférait ça à l'option "clochard des rues". Souriant doucement, le Serpentard décida qu'il était temps pour lui de fumer un coup, au diable l'attente, il récupérerait son briquet à l'aide de la magie. Regardant plus ou moins vers le sol en souriant toujours, le Serpentard était en réalité concentré sur un sortilège informulé. Bordel ce que c'était pratique ces trucs là. Discret à souhait et donc utile pour prendre par surprise. Bon évidement il n'arrivait pas à lancer des sorts extrêmement compliqués sans dire leur formule mais le sortilège d'attraction était néanmoins dans ses capacités.

Il ne fallut que quelques secondes pour que le petit zippo jaune à coeurs rouges ne s'envole d'une des poches de la cape de la jeune femme pour venir atterrir dans la main droite du garçon. Et à peine Stuart eût-il récupéré son briquet que celui-ci actionna la petite molette situé sur le côté de l'objet pour produire une magnifique flamme bleue. Oui bleue, et c'était juste parce qu'il trouvait cela joli. Point barre question suivante. Allumant sa cigarette, Stuart en tira une longue bouffée avant de s'avancer vers Lizzie, collant presque son nez fin sur celui de la jeune fille. Tout en faisant un sourire mi-amusé, mi-maléfique, le vert et argent recracha toute la fumée qu'il avait ingurgité sur la jeune femme, soufflant narquoisement :

J'te jure, c'est mal de voler ! On te la jamais dit ?

Se reculant finalement du visage de la Serdaigle, Stuart lui lança un regard sévère du haut de ses vingt centimètres supplémentaire. Il resta ainsi quelques instants, sa main gauche tenant sa cigarette en l'air alors que sa main droite maintenait son bras opposé contre son torse. Son expression stricte et énervée bien en place sur son visage émacié et cerné ou une coiffure improbable mixant le rasé et le long s'associait pour venir orner cet étrange visage, Stuart laissa un silence faussement lourd de reproches flotter quelques instants entre les deux amis baignés par la lumière du couché du soleil. Mais bon, il fallait bel et bien avouer que le jeune homme n'en voulait pas du tout à la bleue et bronze et que, pour éviter que Lizzie ne fuit en courant devant lui - car il devait sérieusement commencer à être flippant-, Le Serpentard fit un alors une chose simple mais qui parlait plus que de simple mots. Oui, Stuart accorda alors à cette personne si différente mais pourtant si complémentaire, un sourire d'une douceur extrême. Un vrai sourire, honnête et amical.

D’un seul coup, et sans que Lizzie n’ait pu anticiper quoi que ce soit, le briquet qui se trouvait toujours dans sa poche fila soudainement entre ses doigts pour se volatiliser vers Stuart, qui l’attrapa de sa main droite d’un geste rapide. Totalement prise par surprise, la Serdaigle le regarda avec des yeux ronds, l’air profondément décontenancé. « Un sortilège d’attraction, informulé en plus, j’aurais dû m’attendre à ça… Comment ai-je pu être si stupide ! » pensa Lizzie. Depuis le début, elle n’avait même pas vu que le vert et argent avait empoigné subtilement sa baguette magique. Stuart, qui semblait surtout s’amuser de la situation, alluma une cigarette qu’il venait de sortir quelques instants plus tôt. Celui-ci se mit alors à tirer une longue bouffée puis il s’avança lentement vers la jeune fille, qui ne savait plus du tout comment réagir. La Serdaigle n’osait rien dire et appréhendait la réaction du Serpentard dans un silence presque insoutenable. Quasiment nez-à-nez, Stuart plongea ses yeux ténébreux dans ceux de Lizzie, un sourire indéchiffrable accroché à ses lèvres. Puis contre toute attente, le jeune homme recracha la fumée qu'il avait inhalé sur le visage de la jeune fille et lança d’un ton railleur :

- J'te jure, c'est mal de voler ! On te l'a jamais dit ?

La jeune fille, qui une fois de plus fut prise au dépourvu, se mit alors à tousser bruyamment. La fumée de cigarette la faisait presque suffoquer. Alors elle se retourna, et entre deux quintes de toux, elle répliqua le regard mauvais :

- Et toi on ne t’a jamais dit que c’était mal de cracher de la fumée sur le visage des gens ?

Face à cette réaction, Stuart recula de quelques pas et lança à la jeune fille un regard sévère, laissant échapper une impression lourde de reproches. Les deux jeunes gens se toisèrent ainsi durant quelques secondes, laissant une fois de plus un silence pesant s’installer. Seuls les rayons du crépuscule semblaient se moquer d’eux, tant leur éclat se faisait plus lumineux que jamais. Lizzie en voulait à Stuart de l’avoir ainsi méprisé de cette façon. C’était fourbe, c’était mesquin, et c’était exactement le genre d’attitude que la Serdaigle détestait au plus haut point. Puis finalement, après réflexion, la jeune fille changea d’avis et finit par se dire qu’elle l’avait en fait bien mérité. Elle l’avait tellement bien cherché qu’elle ne pouvait pas lui en vouloir après tout, c’était logique. Alors, au même moment où Lizzie jeta un regard beaucoup plus attendri et rempli d’excuses, le jeune homme lui afficha un sourire d’une profonde douceur et d’une grande sincérité. La sorcière n’avait encore jamais vu ce genre d’expression apparaître sur le visage du jeune homme et elle comprit tout de suite que Stuart lui pardonnait. Non seulement il ne lui en voudrait pas, mais en plus cela signifiait clairement qu’il ne lui en tiendrait pas rigueur et qu’il était prêt à lui offrir son amitié.

- Écoute… commença Lizzie complètement embarrassée, cherchant ses mots. Je suis vraiment désolée. Je n’avais aucune intention de te le voler et encore moins de le garder. J’avais juste envie de t’embêter un peu tu vois ? Et puis je m’étais dit que si tu ne le retrouvais pas tout de suite, ça me ferait une bonne excuse pour te revoir. Et puis si je le gardais au moins, j’aurais eu l’occasion de te le rendre et d’entamer la discussion, d’apprendre à te connaitre tout ça… En fait je me rends compte à quel point c’était totalement stupide de ma part… Je suis vraiment la reine des idiotes…

Lizzie avait dit tout cela d’une traite, sans presque reprendre son souffle. Elle tenait vraiment à s’excuser et à se justifier. Elle voulait faire comprendre à Stuart à quel point elle n’avait eu aucune mauvaise arrière-pensée envers lui. Elle espérait vraiment qu’il croirait à ses explications et qu’il ne la prendrait pas pour une folle ou pour une imbécile. La jeune fille commença alors à tripoter ses cheveux, regardant le sol, comme si elle avait eu honte de ce qu’elle venait dire. Qu’allait-il penser d’elle maintenant ?

L'air doux qu'affichait Stuart à cet instant semblait calmer la Serdaigle. Visiblement elle n'avait pas du tout apprécié le fait d'être aspergée de fumée cancérigène. Tant mieux, c'était le but après tout. Le Serpentard aurai eût bel air si il était tombé sur une fumeuse. Heureusement pour lui il devait avoir visé juste, Lizzie avec son profil d'élève model n'était certainement pas du genre à être accro au tabac. Après tout, fumer c'était mal. Et elle ne faisait jamais rien de mal, pas vrai ? Du moins c'est que croyait Stuart dur comme fer, mais il pouvait peut être être surpris, qui sait ? Finalement la jeune femme prit la parole d'un air gêné, visiblement embarrassée par cette situation. Intrigué, Stuart haussa de nouveau un sourcil, curieux de savoir ce que la bleue et bronze allait lui sortir.

Écoute…

Je suis vraiment désolée. Je n’avais aucune intention de te le voler et encore moins de le garder. J’avais juste envie de t’embêter un peu tu vois ? Et puis je m’étais dit que si tu ne le retrouvais pas tout de suite, ça me ferait une bonne excuse pour te revoir. Et puis si je le gardais au moins, j’aurais eu l’occasion de te le rendre et d’entamer la discussion, d’apprendre à te connaitre tout ça… En fait je me rends compte à quel point c’était totalement stupide de ma part… Je suis vraiment la reine des idiotes...

Alors là ! Si il s'attendait à ça ! Restant muet pendant quelques secondes, le Serpentard finit simplement par éclater de rire. Cette jeune femme était vraiment passionnante. Elle était tout ce que Stuart n'était pas et cela le fascinait. De plus elle venait clairement de lui avouer que lui aussi l’intéressait. Ravi par ce fait, Stuart attrapa alors le menton de la jeune femme de sa main trop fine pour lui faire relever le regard. Bordel, elle avait sérieusement l'air mal ! C'était pas la mort pourtant, Stuart lui pardonnait. En plus il savait pertinemment depuis le début que c'était elle qui avait son briquet. Alors pas besoin d'en faire tout un drame ! Le Serpentard ne comprenait pas pourquoi elle avait l'air si gênée, lui ne fonctionnait pas du tout comme ça alors, que devait-il faire ? L'air de rien il l'aimait bien cette fille ..

Le vert et argent décida alors de réagir à sa façon, il ne savait pas si c'était bien ou non, - il s'en foutait en fait - mais il espérait qu'avec ce geste Lizzie comprendrait qu'il se fichait pas mal de ce qu'elle avait fait tant qu'il avait récupéré son briquet. Sans qu'elle n'ait le temps de faire quoi que ce soit, Stuart se courba légèrement pour l'enlacer. Les bras par dessus les épaules de la jeune femme et sa tête collée contre sa chevelure brune, Stuart profita de cet instant pour tirer une autre longue bouffée sur sa cigarette, discrètement. Puis, se reculant doucement, il adressa un autre de ses sourires indéchiffrables à la jeune femme avant de lui recracher une nouvelle fois en plein visage, toute la fumée qu'il avait ingérée.

On va dire qu'on est quitte maintenant.

Ah ça, ça allait surement l’énerver ! Mais Stuart n'en avait strictement rien à faire. Au moins elle arrêterai peut être de croire que le Serpentard la méprisait pour son semi-vol. Elle n'avait pas encore comprit que le jeune homme lui portait un immense intérêt ? Il n'allait pas la haïr pour un geste qui consistait en plus à rester en sa compagnie ! Tournant finalement le dos à la Serdaigle pour faire face au lac noir, Stuart se baissa pour attraper un galet plat qui traînait par là. Le faisant sauter dans sa main gauche, le Serpentard lança à l'attention de sa nouvelle amie - Oui, nouvelle amie - la plus longue et la plus gentille phrase de la soirée.

Tu sais, je ne t'en veux pas du tout. J'ai toujours plus ou moins su que c'était toi qui l'avait pris.

En fait si tu veux tout savoir, tu m’intéresses aussi. C'est vrai quoi, on est tellement différent ! C'est fascinant tu ne trouves pas ?! Alors ne te sens pas idiote. Tu ne l'es pas

. Contrairement à certains qui le sont ..

Finalement, Stuart lança le galet en direction de l'eau noire dans une tentative de ricochet. La pierre rebondit sur la surface du lac cinq fois avant de sombrer dans les eaux profondes et glacées de cette magnifique étendue d'eau. Ceci fait, Stuart se repositionna alors face à Lizzie et dans un sourire doux, il demanda :

Bon, que veux-tu savoir sur moi ?

Il était prêt à répondre à ses interrogations, quelles qu'elles soient. Il sentait au fond de lui que cet échange allait s’avérer très intéressant. Plongeant son regard noir dans celui saphir de la Serdaigle, le Serpentard resta ainsi planté devant elle, sans bouger. Il attendait de voir les réactions de Lizzie face à son comportement qui ne suivait aucun raisonnement logique. Qu'allait-elle lui demander ?

Apparemment, Stuart paraissait abasourdi de la réponse de Lizzie, lui non plus ne s’était visiblement pas attendu à ça. Mais que croyait-il ? Que la Serdaigle n’était qu’une petite voleuse ? Une jeune fille froide et hautaine, incapable d’éprouver de l’intérêt autre que pour les livres ? Ou qu’elle n’était pas capable de s’intéresser à un garçon tel que lui ? Le Serpentard semblait avoir perdu brusquement l’usage de la parole quand il se mit soudainement à éclater d’un rire franc et chaleureux. Finalement, le jeune homme avait l’air ravi de la réaction qu’avait eu la sorcière. Savoir que Lizzie s’intéressait également à lui avait dû à la fois lui procurer un certain plaisir et le surprendre. Tout compte fait, celui-ci devait penser que la jeune fille n’était pas aussi prévisible qu’elle en avait l’air. Cette attitude détendit incroyablement la Serdaigle, soulagée que Stuart ne se soit pas moqué d’elle.

Le jeune homme s’avança vers la bleue et bronze, puis saisit son menton délicatement du bout de ses doigts fins, afin de mieux observer son visage. La jeune fille lui lança un regard interrogateur, se demandant le sens de cette soudaine proximité. Alors, sans que Lizzie n’ait pu prévoir son geste, le vert et argent se pencha légèrement vers elle et l’enlaça de ses grands bras. Tête contre tête, la sorcière passa ses bras également autour de Stuart, profondément troublée. N’étant pas habituée à ce genre de démonstration affective de la part d’une personne qu’elle connaissait à peine, Lizzie fut en réalité très touchée par cette réaction qui en disait bien plus long que des mots sur ce que le Serpentard ressentait pour elle. Puis desserrant doucement leur étreinte, le jeune homme fixa à nouveau la Serdaigle dans les yeux, affichant ce même sourire énigmatique, et rejeta une fois de plus la fumée de cigarette qu’il venait d’inspirer.

- On va dire qu'on est quitte maintenant.

D’un geste brusque, Lizzie s’écarta de Stuart et repoussa la fumée de sa main, tout en réprimant une nouvelle quinte de toux. Même si cela l’irritait, car non, décidément elle ne supportait pas cette odeur écœurante, elle ne lui en voulait pas pour cette fois car elle avait très bien compris que le jeune homme avait juste cherché à la taquiner amicalement, rien de plus. Lorsque la jeune fille se retourna vers Stuart, celui-ci faisait face au lac noir et lui tournait le dos.

- Tu sais, je ne t'en veux pas du tout. J'ai toujours plus ou moins su que c'était toi qui l'avait pris, commença le Serpentard. En fait si tu veux tout savoir, tu m’intéresses aussi. C'est vrai quoi, on est tellement différent ! C'est fascinant tu ne trouves pas ?! Alors ne te sens pas idiote. Tu ne l'es pas. Contrairement à certains qui le sont … Ajouta-t-il dans un murmure.

Puis le jeune homme jeta un galet qu’il venait de ramasser en le faisait ricocher à la surface de l’eau et se retourna vers la Serdaigle qui lui adressait un sourire affectueux. Rien n’aurait pu en ce moment même faire plus plaisir à Lizzie que ces paroles si pleine de sincérité et d’amitié. Apparemment, la curiosité qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre était totalement réciproque, et ce sentiment ne fit que renforcer la sympathie que la Serdaigle ressentait à l’égard de son nouvel ami. C’était exactement ce qu’elle pensait, en dépit de leur personnalité si différente leur entente paraissait véritablement étonnante. Cela n’avait rien de prémédité ou de logique, c’était tout bonnement surprenant. Et le fait que Stuart osait dévoiler ainsi ce qu’il pensait d’elle sans aucune pudeur, la touchait beaucoup.

- Bon, que veux-tu savoir sur moi ? demanda-t-il alors.

La jeune fille fronça légèrement les sourcils et plongea dans sa réflexion. Il y avait tellement de choses qu’elle voulait savoir sur lui ! Tellement de question à lui poser ! Et sans doute tellement d’autres choses encore à apprendre de lui. « Mais par où commencer ?… » se questionnait Lizzie.

- Pour commencer… Lança Lizzie calmement, avant qu'elle ne change subitement de ton. Pour commencer, je t’interdis formellement de réitérer ce que tu viens de faire ! J’ai horreur que tu me souffles cette immonde fumée sur la figure ! Et je te jure que si tu le refais ne serait-ce qu’une seule fois alors je te jetterai un sort dont tu ne te remettras pas de si tôt ! Et crois-moi que j’en connais des tas ! Alors prends garde à toi si tu ne veux pas te retrouver avec des tentacules sur la tête ou… Ou ailleurs. Et je n’hésiterai pas à le faire tu peux en être sûr !

La jeune fille avait dit ça de la façon la plus menaçante possible, en enfonçant bien son index dans la poitrine de Stuart, afin qu'il prenne véritablement au sérieux cet avertissement. Lizzie se fichait royalement que les jeunes de son âge fument, boivent ou se débauchent des pires façons qui soient, tant qu’on ne la forçait pas à faire comme eux ou qu’on ne la dérangeait pas avec ça. Et puis elle-même était loin d’être une sainte. La Serdaigle ne jugeait pas les gens sur leurs attitudes, après tout chacun a bien le droit de disposer de sa vie, de sa santé et de son corps comme il le souhaite, tout le monde a le droit de vivre libre. Pour elle, seuls les actes comptent et rien d’autre, car c’est dans les actes que les gens montrent ce qu’ils valent vraiment, et ce, peu importe leur philosophie de vie. La jeune fille voulait juste lui faire comprendre un adage auquel elle s’était toujours tenue et qui consistait grossièrement à « Tu me fais pas chier, je te fais pas chier, et tout ira bien dans le meilleur des mondes. ». Puis sans lui laisser le temps de répondre, considérant cette mise en garde comme acquise, Lizzie se mit à marcher tranquillement et poursuivit comme si de rien était :

- J’ai cru comprendre que tu avais l’air assez proche du professeur Burton dans ta façon de lui parler. Étant donné qu’il a l’air assez jeune, je me suis dis qu’il ne devait pas être sorti de Poudlard depuis bien longtemps, et j’imagine que tu as sans doute dû le connaitre durant sa scolarité. Est-ce que vous êtes amis ? interrogea la jeune fille.

Plutôt que d’embrayer directement sur des questions très personnelles, Lizzie avait choisi d’approcher Stuart sur un thème plus général et commun à tous les deux. Elle préférait d’abord discuter de sujet assez ordinaires et simples à aborder, pensant qu’elle arriverait plus facilement ensuite à atteindre des questions plus intimes, de peur que dans le doute, le jeune homme ne se rétracte trop vite…

Le dos légèrement courbé à cause de sa grande taille et de sa maigreur, Stuart faisait face à la jeune femme en affichant un petit sourire confiant. Sa cigarette terminé depuis quelques secondes, la Serpentard avait dès lors rangé ses mains dans les larges poches de son gilet. Ses longues jambes fines plantées dans ses Dr. Marteens en vichy rouge, le vert et argent se tenait fermement sur place, prêt à répondre à la moindre des questions qu'allait lui poser la Serdaigle.

Pour commencer… Pour commencer, je t’interdis formellement de réitérer ce que tu viens de viens de faire ! J’ai horreur que tu me souffles cette immonde fumée sur la figure ! Et je te jure que si tu le refais ne serait-ce qu’une seule fois alors je te jetterai un sort dont tu ne te remettras pas de si tôt ! Et crois-moi que j’en connais des tas ! Alors prends garde à toi si tu ne veux pas te retrouver avec des tentacules sur la tête ou… Ou ailleurs. Et je n’hésiterai pas à le faire tu peux en être sûr !

Si au début de la phrase de la jeune femme Stuart souriait encore, il fallait bien avouer qu'avec le reste de sa réplique, son sourire avait complètement disparu. L'index de la jeune femme planté au milieu de ses côtes apparentes, le jeune homme devait réprimer un petit sourire sadique de plaisir tant la Serdaigle appuyait fort contre son torse. En fait il n'avait pas eût trop de mal à cacher son côté masochiste à la bleue et bronze car là, elle le faisait quand même un peu flipper. De toute façon il ne comptait pas recommencer ce geste, lui était peut être fumeur mais c'était son choix. Alors il comprenait que certaines personnes aient fait le choix d'être en bonne santé.

Levant les mains en signe de capitulation, Lizzie se recula finalement pour reprendre un air plus doux. Et bien, il fallait éviter de trop l'emmerder cette fille ! Cela faisait au moins un point commun aux deux jeunes gens, Stuart était capable de tuer lorsqu'il était réellement énervé. Enfin, espérons que les deux nouveaux amis partagent d'autres traits de caractères que celui que leur prodiguait la colère. Suite à cette menace qui ne laissait en aucun cas le droit au Serpentard de protester, la Serdaigle se remit alors en marche, doucement. Intrigué et amusé par ce changement de comportement, Stuart emboîta le pas à la jeune femme, un petit sourire en coin sur le visage.

J’ai cru comprendre que tu avais l’air assez proche du professeur Burton dans ta façon de lui parler. Étant donné qu’il a l’air assez jeune, je me suis dis qu’il ne devait pas être sorti de Poudlard depuis bien longtemps, et j’imagine que tu as sans doute dû le connaitre durant sa scolarité. Est-ce que vous êtes amis ?

Le Serpentard marmonna un simple petit " Mmmh ". Il n'avait pas pensé une seule seconde que Lizzie lui demanderai ça. Enfin d'un certain côté cette question se rapportait directement à la passion première de la bleue et bronze, c'est à dire " Les études ". Jouant avec son briquet, Stuart s'amusait à faire apparaître la flamme bleue pour la toucher du bout des doigts, arrêtant ce geste juste quand la douleur se faisait sentir. Finalement, le Serpentard jugea bon de compléter son " Mmmh" par quelque chose d'un peu plus éloquent.

Je connais bien Aym' ouais. C'est une vieille connaissance, il a quitté Poudlard il y a un certain temps déjà mais j'ai gardé contact avec. En fait Luna, sa fiancée, est une de mes meilleures amies, elle m'a beaucoup aidé lorsque .. Enfin, elle m'aide toujours mais ... Hum, enfin voilà quoi, c'est un de mes amis, oui !

Il aurait dû la fermer, il en avait trop dit. Lizzie allait le prendre pour un fou avec cette phrase sans queue ni tête. Néanmoins le jeune homme joua la carte de l'impassibilité et fit comme si de rien n'était. Il rajouta même d'un ton un peu narquois et amusé un petite phrase servant à cacher l'autre :

Pourquoi, ça t'as choqué que j'lui parle comme ça j'paris ?

Ses yeux noirs plongés dans ceux couleur océan de Lizzie, Stuart ne regardait plus du tout le sol ni même où il mettait les pieds. Alors évidement, il fallait bien sûr qu'un de ces enfoirés de petit rocher vicieux viennent se glisser sous ses pas pour le faire tomber. Trébuchant et soulignant sa chute d'une pléiade d'insultes envers le pauvre cailloux, Stuart s'agrippa alors à la première chose qu'il avait sous la main, soit Lizzie. Accroché au cou de la jeune femme, Stuart lui fit un magnifique sourire d'excuses avant de se redresser du mieux qu'il pouvait. Face à la jeune femme, ses bras toujours autour du cou de celle-ci, il lança :

Deuxième câlin en 5 minutes ! C'te chance !

Se décrochant finalement de la jeune femme, le vert et argent accorda à son amie un autre de ces vrais sourires qui surgissaient seulement lors de ce genre de moment. Au fond de lui, le Serpentard priait pour que cette soirée ne prenne jamais fin. Il se sentait tellement bien en compagnie de cette fille. Cela faisait des années qu'il n'avait pas ressenti ça. Plus il parlait avec elle et plus il sentait un lien fort se tisser entre eux. Et il était persuadé que cette rencontre hasardeuse au détour d'un couloir allait déboucher sur une magnifique histoire d'amitié. Ce genre d'amitié presque indestructible qui n'arrive qu'avec de rares personnes au cours d'une vie.