Cours de Divination n°5 - Le Chamallow

Du monde avait rapidement rempli la classe. Certains ne semblaient pas particulièrement dérangés par l’heure matinale, ou alors ils ne le montraient pas. Des bonjours entre eux, par-ci par-là, la brune ne préférait pas faire trop attention à cela. La laisser calme et tranquille le matin pour qu’elle se prépare mentalement à la journée qui s’annonçait, sans doute pleine d’agressions sonores et peut-être un peu physiques. Sa collègue Shela entra dans la salle. Cela eut pour effet de déstabiliser Theophania dans sa rêverie. La jeune fille qui s’approcha avait le bras en écharpe. Pourtant la brune ne la pensait pas particulièrement casse-cou. La blonde demanda si elle pouvait s’asseoir. Evidemment. Theophania hocha la tête, pas encore décidée à parler. Le mieux pour ne pas qu’elle passe une mauvaise journée était de faire le calme, le vide dans l’esprit. Nouveau hochement de tête quand elle lui fit remarquer que la salle était moche. Ca n’avait d’ailleurs de cesse d’interroger la verte qui ne comprenait pas comment on avait pu en arriver là au niveau de l’aménagement. Elle était fatiguée. Vraiment. Pas envie de bouger, et surtout pas envie de communiquer avec les autres. Alors elle attendrait d’être un peu plus au calme avec Shela pour lui demander ce qui avait bien pu lui arriver. Et puis peut-être qu’elle le dirait à l’une des filles avec qui elle parlait et comme ça elle n’aurait pas besoin de faire la fouineuse. C’était cependant relativement inquiétant. D’autres filles. Certaines personnes étaient tellement plus enclines à se faire une vie sociale dès le matin. Theophania n’avait jamais compris ce concept.

Quand tout ce beau monde eut fini ses discussions polies, à peine sincères, et fut retourné à sa place, le professeur commença son habituel petit discours de début de cours. Il avait abandonné les lunettes étranges du dernier cours. Mais il avait toujours un comportement aussi bizarre. Ses paroles sonnaient terriblement déplacée pour la jeune verte. Elle ne comprenait pas le pourquoi du comment. Une mention à l’intitulé du cours. Chamallow. Oui. Forcément ça l’avait interpellée en entrant. Mais elle n’en attendait pas moins d’un homme qui faisait dormir ses élèves en cours. A vrai dire Theophania était particulièrement sceptique face à cette matière. Rien ne valait la vraie divination. Celle dont on s’imprègne. Celle qu’on n’apprend et qu’on n’apprendra jamais en cours. Celle qui vous possède. Celle qui vous montre que vous n’êtes qu’une petite chose au milieu d’un univers infini dicté par des puissances des milliards de fois plus puissantes et plus incontrôlables que vous. Et pourtant elle était là. Fallait-il considérer le thème du cours comme une sombre pitrerie ? Comme un énième pied de nez aux élèves ? Une preuve s’il en fallait que cette matière n’avait rien de conventionnel ? Qu’elle existait anticonstitutionnellement, à l’encontre de tout bon sens surtout. Rien que la salle donnait un indice. La brune espérait tout de même ne pas être venue pour rien.

Une fois le discours de lancement de l’activité terminé, quand tout le monde parti à sa tâche, Theophania se tourna vers sa voisine de table. Fatiguée comme elle l’était elle pouvait comprendre que Shela ne soit pas bien en joie ce jour. Et puis au vu des innombrables blessures qu’elle s’était infligé avec l’entrainement elle pouvait comprendre la frustration, ce sentiment étrange qui vous revient en pleine face quand vous vous rendez compte que votre corps est imprévisible et qu’il ne vous appartient pas. La préfète posa une main délicate sur la main valide de Shela. Pas bien longtemps. Juste pour montrer la présence. Au début elle se passa de mots. Puis, quand elle l’eut retirée elle prit la parole, doucement pour ne pas se faire remarquer.

- La journée va passer vite t’inquiète pas. Si tu veux je prendrai le tour de ronde ce soir comme ça tu pourras te reposer. Sauf si tu veux prendre l’air bien sur. En attendant si t’as besoin d’aide pour copier.

Elle ne proposa pas son aide directement. C’était suffisamment compréhensible. Pas besoin non plus d’alourdir le moment. Elle reporta son attention sur son parchemin sur lequel elle n’avait encore rien écrit. Un chamallow. Oui bien sur elle se souvenait. C’était pas bien compliqué. Les moments où elle se gavait de sucreries avaient été si rares dans son enfance que forcément elle s’en souvenait. Elle prit donc sa plume, mais dans un geste un peu brusque la secoua et se mit de l’encre sur le bras. Son haut était vraiment tout cracra. Elle lança un discret #Recurvite et reprit sa tache. Première expérience. Dernière aussi.

Ma première expérience de chamallow a été brève. C’était il y a huit ans. J’avais sept ans. C’était un été et de la famille était venue nous rendre visite. Pour l’occasion une de mes aïeules avait amené des chamallow afin que nous en grignotions sur la plage pendant que les adultes discuteraient. Je ne mangeais pas de bonbons à l’époque (maintenant non plus d’ailleurs). Ma grand-mère me l’a tendu, et m’a dit que c’était meilleur si on le mangeait en une seule fois. Alors j’ai pris cette petite chose rose qu’elle avait ramené des Etats-Unis et je l’ai mise en entière dans ma bouche. Ca avait un gout vraiment étrange. Et puis c’était un peu trop gros pour moi. Alors avant même d’avoir eu le temps de sentir correctement le goût de la chose je me suis étouffée avec. Cette chose rose avait glissée dans ma bouche et s’était retrouvée à l’entrée de ma gorge. J’ai donc failli mourir. Inutile de préciser que je n’ai jamais retouché à ces bonbons depuis.

Voilà. C’était un des parchemins les plus inutiles et pitoyables qu’elle n’ait jamais écrits. Mais puisqu’il le fallait… Elle aurait pu mentir, prétexter à un vieux feu de bois, une partie de campagne. Mais mentir nécessitait de réfléchir et là elle était vraiment trop fatiguée. Elle préférait garder son énergie pour se lever et pour prendre le chamallow sur le bureau du prof. Après tout personne à part lui ne lirait ce petit bout de texte. Elle fut la première à se lever. Peut-être que les autres écrivaient des romans. Peu lui importait. Elle se dirigea vers le bureau, posa son travail et prit ce qui lui revenait. En retournant à sa place elle détailla les autres qui étaient encore en train d’écrire.

Ouah c'était un réveil en fanfare qu'avait vécu Merry. D'abord elle avait rêvé de grenouilles toutes aussi dégoûtantes l'une que l'autre, accompagnées de leur compagnon les crapauds aux pustules jaunes et aussi grosses que des cerises. Puis finalement, elle avait fini par se rendre compte de la présence de ces créatures étranges et repoussantes dans sa chambre et plus particulièrement dans ses cheveux. Ce que c'était cracra tout ça. Mais finalement, malgré tout le nettoyage qu'elle avait dû faire avec ses camarades de maison, la rouquine était parvenue à arriver à l'heure à son premier cours de la journée. Le cours de divination. Qui avait l'air bien sucré d'ailleurs vu les confiseries que les élèves allaient peut être bien étudier durant cette heure de cours. Le Chamallow. Qu'est ce que c'était bon. La jolie rousse en avait tant mangé durant son enfance. Presque à s'en faire péter le ventre. Mais dieu ce que c'était dur à dire. Surtout marshmallow le dérivé du premier mot. Aussi dur à prononcer que le mot anticonstitutionnellement. Et c'était pareil pour les fautes ! Merry ne savait pas écrire ces deux mots sans faire une seule erreur. Quelle idée de créer des mots aussi compliqués aussi...

Enfin, l'un d'eux n'avait pas l'air de déranger le professeur qui le prononça avant de se reprendre et de donner le nom facile de la friandise que Merry espérait déguster avant la fin du cours. Mais la rouquine n'avait pas tout bien compris. Raconter sa première expérience avec un chamallow ? Il avait de ces idées ce professeur. Mais la Harper aimait ça ! Entendant les derniers mots de monsieur Spinner, la britannique n'attendit pas plus longtemps avant de prendre un parchemin vierge et propre pour écrire tout ce qu'elle avait sur le cœur à propos de cette délicieuse friandise.

Le chamallow et moi... une grande histoire dès le début. La première fois que j'en ai vu un, je devais avoir à peine cinq ans. J'étais partie en colonie de vacances... du moins mes parents m'avaient envoyé en colonie de vacances avec mon frère et les animateurs avaient souhaité faire un feu de camp. Avec ces fameux chamallow que nous allions d'ailleurs griller. A première vue, j'en ai eu peur. Je ne savais pas de quoi il s'agissait. Ca avait une forme carrée. Cubique même. Et je n'avais aucune envie de manger un cube en plastique à ce moment là. Et pourtant, les animateurs m'ont forcé. J'ai croqué un bout de ces morceaux de sucre rosés et préalablement grillés dans un premier temps. Puis j'ai tout mangé. J'ai laissé fondre cette friandise douce et sucrée dans ma bouche un long moment avant de déglutir tellement j'aimais le goût. Et bien sûr, j'ai fini le paquet sans en laisser aux autres. Le lendemain crise de foie. Mais je m'en fichais pas mal. Le chamallow m'a fait autant de mal autant qu'il m'a fait plaisir. Et c'est toujours le cas. Vive le chamallow.

Merry n'était pas peu fière de ce qu'elle avait écrit. Pour une fois qu'elle avait écrit quelque chose d'assez potable. Contente d'elle, elle se leva finalement, parchemin plié en deux afin de le donner à son professeur en souriant. Entre temps, il avait lui même déposé des chamallows coloré devant lui avec les initiales des élèves. Merry attrapa donc le rouge qui lui revenait avant de retourner à sa place, salivant presque devant le joli bonbon. Elle l'aurait vraiment bien mangé. Mais elle se contenta simplement de le déposer devant elle sur son bureau. Puis elle chercha une autre occupation pour faire passer le temps. Tiens, elle voyait drôlement bien Lydie d'où elle était. Ca lui donnait une idée. La jolie rousse attrapa un bout de parchemin dans son sac qu'elle chiffonna assez bruyamment dans ses mains. Et le missile partie en direction de la tête rousse de sa camarade. Oui oui oui oui (je fais comme Julien Lepers) il partait bien ! Et bim ! En plein dans la tête héhé. Et oui elle avait bien visé.

Éviter de regarder Shela, objectif difficile à tenir. Pourquoi une telle attitude hein, pourquoi lui avoir dit ces mots sur un ton pareil ? Jade avait beau chercher dans sa mémoire, elle ne comprenait pas ce qu'elle avait pu faire de mal. Juste ses paroles peut-être, trop idiotes. Alors à présent elle était idiote pour la Serpentard ? Hm.. En plus de cette sensation amère dans la gorge, Jade la sentit se nouer. C'était pas normal, elle ne devait pas être touchée par ce genre de chose c'était même très bien hein ! Parce-que si Shela l'évitait, elle pourrait continuer à tenir ses engagements envers elle-même. Ouais, continuer. Alors qu'elle ne cessait de les bafouer sans même le vouloir. Bon sang, était-elle faible à ce point ? Cette situation était plus compliquée que l'orthographe du mot anticonstitutionnellement. Mot un peu trop compliqué à prononcer pour le langage chantant de l'Italienne d'ailleurs. Oui oui, elle avait essayé, tâchant de le prononcer correctement sans émettre un son. Nul besoin de parler réellement pour se rendre compte qu'on trébuche sur les mots. C'était frustrant, après tout ce temps elle aurait dû parler correctement, mais non. Elle trébuchait encore, se relevait bien sûr, mais trébuchait sans cesse. Hmf..

Un coup d'oeil à ses côtés, échappé, sans qu'elle ne puisse le retenir. Arf, saleté d'inconscient qui pousse à des choses qu'on ne souhaite pas faire ! Quoique, si, elle voulait savoir pourquoi, comment, pour quelle raison. Mais sa fierté disait non non non. Face au coeur et à la tête qui disent oui oui oui, quel choix faire ? C'est là le choix de toute une vie. Au quotidien, choisir qui on veut être peut-être capital. Écouter son coeur avait toujours été une nécessité pour la blondinette, règle qu'elle se forçait pourtant à contredire depuis des années. Alors, peut-être devrait-elle définitivement se fixer, bon sang !

Ouais non, ça ne fonctionne pas comme ça dans sa tête. Coeur, tête, stop, assez des réflexions cracra ! Shela est partie. Constatation soudaine, mais bel et bien réelle, la préfète a retrouvé sa place au fond de la classe. Avait-elle dit quelque chose ? Oui, Jade se souvenait des excuses. Elle n'y répondit pas, parce-qu'elle n'aurait su quoi répondre, n'en ayant pour le moment pas le coeur. Coeur ou esprit ? Nouvelle interrogation, qui parle, qui tient les ficelles, qui la mène à la baguette ? Stop. Le cours allait débuter, il n'était plus l'heure de douter. Se forçant pour retrouver un minimum de concentration, la blondinette observa le professeur. Harradas avait toujours été très particulier comme professeur. D'ailleurs, comme personne en soi également.. Une façon de penser et d'agir bien différente de la "normale" imposée, ce qui rendait son cours particulièrement attrayant. M'enfin en même temps, quel cours ne l'était pas pour l'Italienne ? Elle aimait apprendre, découvrir de nouvelles choses et de nouveaux univers.. Mais chaque cours était tout de même différent, chaque professeur aussi. La blondinette aurait pu apprécier la Défense contre les Forces du Mal si McKinley n'était pas aussi odieux. Malheureusement à force, elle n'apprenait rien de cette matière ce qui finirait forcément par lui nuire. Quel calvaire. Une moue boudeuse prit sa place sur ses lèvres rosées, un problème après l'autre je vous prie.

- Bienvenue ! BIENVENUE ! Bienvenue au cours de Divination. Alors avant que vous ne commenciez à vous poser trop de questions sur l'intitulé du cours, nous allons tout de suite passer à la pratique ! Vous allez tous prendre un parchemin et m'inscrire dessus la première expérience que vous avez eu avec un chamallow. Que vous l'ayez fait rôtir sur un feu de camp, volé à votre voisin ou que ce soit votre grand oncle Omar qui vous l'ai cuisiné, je veux TOUT savoir sur cette première expérience. Mais surtout, ne montrez votre feuille à personne. Une fois effectué, vous viendrez me donner votre parchemin et vous prendrez votre marshmallow respectif. Chamallow pardon. Que je vais bientôt disposer sur mon bureau... Aller hop ! Au boulot !

. . . Mais what ? Même dans un état proche de la déprime, le visage de Jade prit des teintes beaucoup plus enfantines l'espace de quelques instants. Même pas de la stupeur non, juste une certaine curiosité mêlée à une moue interrogatrice. Il était sérieux ? Peut-être était-ce un test quelconque pour démontrer que tout le monde peut prévoir ce que l'autre va marquer, puisqu'il s'agit là d'une.. "expérience" tout ce qu'il y a de plus classique. Un chamallow.. Tout le monde en avait déjà mangé non ? Peut-être que c'était pour montrer que chacun vit au moins une fois la même chose dans sa vie, chose facile à prévoir ? Rhaaa trop de questions. Passons à l'action directement.

Jade n'avait que peu l'habitude d'écrire en cours. En dehors des devoirs bien évidemment, mais sinon elle passait son temps à mémoriser ce qu'on lui apprenait. Sa mémoire d'éléphant n'était véritablement efficace que de façon auditive. Chacun son truc, beaucoup apprenaient en écrivant ou en lisant il parait. Elle, c'était en écoutant, tout simplement. En tous les cas, cette fois, le temps était à l'écriture ! Cela tombait plutôt bien en fait. Jade n'aimait pas parler. Enfin si, mais pas en anglais. Pas tant qu'elle ne saurait pas prononcer chaque mot correctement, tant qu'elle ne réussirait pas un discours fluide et sans accrocs. Oui, elle était perfectionniste. Trop sans doute. Mais c'était quelque chose que la blondinette aimait bien chez elle, son perfectionnisme avait beau être à la limite du maladif il n'en était pas moins utile dans la vie de tous les jours. Elle s'organisait correctement et réussissait bien mieux les choses grâce à lui. Alors certes ça pouvait paraitre énervant, mais elle aimait bien cette part d'elle-même. Évitons donc de la blâmer, pour une fois qu'elle aimait quelque chose venant d'elle-même.

Bref, à vos plumes. Fouillant dans sa mémoire, l'adolescente émit une légère moue. Elle leva alors la main, celle-la même qui tenait la plume, avant de prendre la parole.

- Professeur ? Je vais noter ma "première" esperienza.. mais je doute qu'elle le soit.. réellement. Je suis presque sicu.. sûre d'avoir déjà eu affaire à un Chamallow prima.. enfin.. avant.. ce premier souvenir.. Mais je ne m'en souviens pas, probabilmente.

Ses tous premiers souvenirs eux-mêmes remontaient à ses.. trois ans, peut-être. Et il ne s'agissait là que de bribes, des flashs qui apparaissaient parfois, à des moments clés ou dans ses rêves. La mémoire avant est incroyablement instable, et pourtant c'est bien avant qu'on apprend les mots, les premiers pas, les premières couleurs ou les premiers objets. C'était un phénomène assez étrange finalement mais Jade aimait beaucoup cet aspect étrange qu'avait le cerveau humain. Conservons un peu de mystère dans ce monde qui veut tout savoir.

Secouant légèrement la tête, Jade se mit au travail. Faisant attention à ses mots et leur orthographe, à son écriture mêlant rondeur enfantine et finesse féminine, elle laissa la plume courir sur le papier librement. Parler de ses souvenirs d'enfance lui donnait toujours du baume au coeur, ainsi elle ne faisait pas réellement attention au temps qui passe. Sa plume grattait le papier, laissant libre cours à ses souvenirs.

La salle était maintenant bien remplie. Toutes les maisons étaient représentées et une Gryffondor était venue s'installer à côté d'Emily. Ne l'ayant jamais vue auparavant, elle s'était contentée de lui afficher un sourire de politesse. Parce que oui, elle n'était pas complètement asociale non plus. Bon, il commence quand ce cours sur le chamallow?

Six heure, l'horloge émet un bruit, le professeur ferme la porte avec sa baguette et commence à parler. Il semblait être bien réveillé, lui. En tout cas, son ton de voix et son "BIENVENUE" eurent pour effet de sortir la Serdaigle de son état semi-conscient. Cette fois, elle était prête. Oublions cette heure matinale et en route!

Ecrire sa première experience avec un chamallow? Oui, bien sûr. Tout le monde se souvient de sa première expérience avec un chamallow. Par chance, Emily s'en souvenait très bien. Oh oui qu'elle s'en souvenait! Comme si c'était hier. La rousse fit une boule du parchemin cracra sur lequel elle avait dessiné et s'en empara d'un nouveau, tout beau tout neuf afin de raconter son histoire.

Parchemin:

Enfin fini! Du haut de ses sept ans, Emily avait eu envie de mourir à ce moment précis. Aujourd'hui? Elle trouvait l'histoire plutôt amusante. Reposant sa plume, l'adolescente embarqua son papier et alla le déposer sur le bureau du professeur. Elle pensait avoir prit des siècles à écrire son souvenir, mais la plupart des élèves étaient encore en train de gratter. Une fois le parchemin arrivé à destination, la jeune fille s'empara du chamallow de couleur bleue qui lui était destiné. Tenant la friandise du bout des doigts, elle regagna sa place.

La fillette avait sorti ses affaires. Avant bras sur la table, elle tentait de s'empêcher de scruter les élèves présents. Être la plus jeune, ça l'angoissait. Heureusement, elle avait reconnu en Merry un visage rassurant, familier. Mais ça avait été de courte durée puisque la rouquine s'était assise bien derrière Lydie. Cette dernière sentait battre son coeur à la chamade. Pourquoi était-elle si tourmentée? Ça n'avait aucun sens. Un coeur ne battait pas aussi vite si peu de temps après le réveil. La fillette tenta de prendre une grande bouffée d'air, mais au moment de relâcher le souffle de ses poumons, elle bloqua. Maintenant ainsi sa respiration, les joues grotesquement gonflées, elle semblait particulièrement stupide.

- Bienvenue ! BIENVENUE ! Bienvenue au cours de Divination.

Sortie de sa rêverie, la rouquine ne pût se retenir de hausser un sourcil en relachant l'air de ses poumons. Car, oui, ça faisait beaucoup trop de bienvenue. Elle ne se sentait absolument pas la bienvenue. Elle se sentait juste perdue au milieu de vieille tête.

- Alors avant que vous ne commenciez à vous poser trop de questions sur l'intitulé du cours, nous allons tout de suite passer à la pratique ! Vous allez tous prendre un parchemin et m'inscrire dessus la première expérience que vous avez eu avec un chamallow. Que vous l'ayez fait rôtir sur un feu de camp, volé à votre voisin ou que ce soit votre grand oncle Omar qui vous l'ai cuisiné, je veux TOUT savoir sur cette première expérience. Mais surtout, ne montrez votre feuille à personne. Une fois effectué, vous viendrez me donner votre parchemin et vous prendrez votre marshmallow respectif. Chamallow pardon. Que je vais bientôt disposer sur mon bureau... Aller hop ! Au boulot !

Cette fois si, la fillette se mordit la langue. Curieusement, cet exercice l'amusait. Oh oui, elle comptait bien se montrer coopérative, suivre les exigences de son enseignant.

L'énoncée de l'exercice était, en apparance, d'une simplicité enfantine. Il ne lui fallait pas énormément de réflexion pour se souvenir de la dernière fois qu'elle avait eu affaire avec un chamallow. Mais, elle réalisa rapidement que tout ses souvenirs mettaient en scène le même acte: elle mangeait la sucrerie, sans scrupule.

En soit, manger un chamallow était en quelque sorte, le condamner à mort. Qui était-elle pour abréger la vie d'une sucrerie? L'abolition de peine de mort n'était-elle pas un article phare de la constituion des moldus? Oui, et de ce fait, n'agiraient-ils pas anticonstitutionnellement en mangeant ce chamallow? La réponse était également oui.

Bien. Il fallait qu'elle se concentre sur la première fois qu'elle avait goûté la guimauve. Dans les oursons en guimauve, ça ne devait pas compter. L'image de chamallow gisant dans une baignoire émergea brusquement dans son esprit. Elle venait du jour où elle avait fait tomber son butin d'Halloween dans la salle de bain, mais était-ce la première fois qu'elle avait rencontré ces sucreries? Elle ne fêtait Halloween que depuis qu'elle habitait en Angleterre, or le mot "Chamallow" lui venait spontanément dans sa langue maternelle. Elle connaissait donc cette friandise bien avant. L'image des berlinguots de son rêve matinal lui revint. Avait-elle eut un rêve prémonitoire? Non. Elle avait juste faim. Se concentrer ainsi sur une gourmandise en particulier ne l'aidait pas dans son douloureux appétit.

Finalement, une nouvelle image surgit de sa mémoire, s'affichant directement devant ses paupières, closes. Elle n'attendit pas que celle-ci s'estompe et s'emparra imédiatement de sa plume. Elle restranscrivit le souvenir, d'une écriture spontanée, enfantine.

Parchemin:

Lydie préféra ne pas se relire. Elle ne savait pas comment elle avait pût ne pas penser immédiatement à sa rencontre avec son meilleur ami d'enfance. Elle ne reposa pas les yeux sur les mots qu'avait griffé sa plume sur le papier, car elle savait qu'elle racontait mal. Elle savait que jamais de simples lettres ne pourrait décrire les sentiments qu'elle avait éprouvé ce soir là. A la fois le calme que suscittait en elle l'étendue du ciel et l'exitation du sucre qui s'écoulait dans sa gorge.

La rouquine imita ses camarades et confia son morceau de parchemin à son enseignant. Elle regagna sa place, rapportant l'agicheuse gourmandise. La guimauve lui faisait de l'oeil, sans gêne aucune. Elle lâchait des relents doucâtres qui forcèrent Lydie à bloquer sa respiration à nouveau.

Subitement, un objet entra en colision avec le crâne de la rouquine. Celle-ci ouvrit de grand yeux. L'affront lui venait de dos. Quel genre de sorcier oserait en attaquer un autre alors que celui-ci était de dos? Un serpentard, oui. La née-moldue resta de longues secondes immobiles, n'osant pas se retourner. Enfin, elle entreprit une rotation de son buste de façon extrêmement lente. Soudain, le visage de Merry apparu dans son champ de vision. C'était elle. Oui, la rouquine en était persuadée. Se détendant immédiatement, Lydie projeta une vengeance, son cerveau réfléchissant à toute vitesse. Son aînée mériterait bien qu'on lui fasse une Constantinerie.

Sortant sa baguette, Lydie murmurra un #Accio en visant le chamallow de Merry. La sucrerie arriva rapidement sur la table de la deuxième année et celle-ci y appuya fermemant le poing. Si la lionne voulait récupérer son chamallow, elle devrait se lever et, par conséquent, se faire pontentiellement réprimender.

Un « BIP » strident le fit sursauter, plus qu’il ne l’aurait voulu mais bon, que voulez-vous ? Asclef-d'ut-3 était un nerveux, toujours à cran, jamais rassuré, angoissé pour un rien… Et dubitatif face à son professeur de divination tout frais. Sceptique, il ne put s’empêcher de pencher légèrement la tête sur le côté – afin d’avoir une meilleure vue – en voyant l’emplacement dévolu à la baguette de Mr. Spinner… C’était pas dangereux de faire un truc pareil ? Enfin bon, lui disait ça, et n’était même pas fichu de faire un feu qui brûle avec un Incendio… Chacun ses tares…
Puis, il finit par interrompre brusquement sa séance de reluquage en détournant le regard vers l’objet strident qui l’avait sorti de ses méandres délicieusement brumeux, et où sa ferveur créative se faisait sentir si anticonstitutionnellement… Ni Merlin, ni Directeur. Soyons fou, soyons libre-penseur, pour l’heure seulement… O, le doux spasme de la psalmodie élucubrative !

Tiens ? Avait-il raté la partie théorique, pendant qu’il rêvassait ? Ils passaient déjà à la pratique ? D’un œil fatigué, il parcourut la classe du regard, suivant le manège des allers-et-venues distraitement… Oui oui, l’était en retard… Salazar saurait lui pardonner cet égard ! Mais comment ne pas être distrait lorsque l’on dort peu et que toute notre attention est concentrée sur des rêveries sans suites, ni logiques, et ni plus de fondements ?
Tâche ardue, matière adulée… Où il excellait. L’Optimal de la Rêvasserie lui revenait avec démesure ; oui, pour sûr !

Bon, où en était-il… ? Ah oui, la pratique du chamallow… Un peu trop fade, sucré, et moldu à son goût, s’il se souvenait bien… Mais quelle prescience, c’était justement le but de l’exercice ! Décidément, il ne cesserait jamais de s’émerveiller lui-même… Etait-ce donc cela le secret de l’amour éternel ? Un émerveillement constant ? Oh, il devait probablement commencer à tomber amoureux… De son foie. Et de son esprit qui avait un peu de mal à tenir la route…
Ravalant une toux pestiférique, et non point périphérique – tout ceci ne faisait vraiment aucun sens ! – il prit avec défiance et élégance la fragrance de volatile qui lui servait d’instrument : sa plume donc, pour ceux qui suivent. Et épargnant la description fastidieuse des détails suivant : plonger la plume dans l’encre et tracer de son écriture douloureuse des lettres aux traits droits et aux courbes arabestiques parfaitement illisibles, il traça quelques symboles qui pourraient ressembler, à s’y méprendre, à un devoir sur le chamallow… Eh oui mon bon monsieur !

Parchemin:

Et, relevant sa plume, Asclépiousse relu ce qu’il avait écrit, et vit que cela était bon. Un brin cracra, cette histoire de gazon, mais qui était-il, lui, malheureux serpentin, pour face à la vérité implacable d’un maître scolastique ?
Eh oui, il faisait des efforts d’honnêteté… Et puis, sa chère grand-mère lui avait dit de jouer le jeu de la Divination avec foulosophie… Alors, il était franc !

Bon, c’était le temps de rendre sa copie…
Avec des gestes précis et osseux de vieux garçon maladif, il roula doctement son parchemin avant de se lever, et là… Le drame !

Qu’est-ce qui avait pu causer une action pareille ? Etait-ce sa fatigue matinale ? Son angoisse de l’échec inexistant ? Ou bien son poids existentiel, qui lui firent expérimenter la gravité au plus près ? Quelle qu’en soit les raisons, il savait désormais où il se trouvait… Sur le sol atrocement blanc… Ou peut-être sur l’idée tapis qui sentait le polystyrène ?
En des gestes spasmodiques, il se remit prestement sur ses guibolles avant de tendre le parchemin à son professeur, faisant celui qui ne s’était pas rétamé en se levant de sa chaise. Tout ceci était suffisamment honteux pour la personne… Mmmh… Non, il résisterait à l’envie de jeter un coup d’œil en direction de ses camarades de Serdaigle, au risque de se prendre un charmant regard moqueur dans la figure… L’on ne dirait pas comme ça, avec ses petits airs coincés, mais Ascléfrousse était un être sensible… Quand ça l’arrangeait. Sinople oblige.

Bon, prendre le chamallow à son nom discrètement et regagner dignement sa place… Ou l’inverse ? Tiens, c’était marrant, y avait ses initial en lettres vertes sur un bonbon tout de chlorophylle vêtu… Il avait le droit de changer de couleur ? Nah mais, ce n’était pas pour faire la fine bouche, mais il préférait le carmin, ou le lie-de-vin, en fait… Mais vert serpent, ça lui allait aussi… Quelle drôle ségrégation colorée tout de même…
Et le voici repartit. Voilààààà…. Mission marshmallow accompli ! D’ailleurs… Chamallow, marshmallow… Oui, ça sonnait pareil, mais était-ce pareil ? Mmh… A noter ça aussi, tiens…

Tout de même, elle avait bien changée depuis qu'elle était enfant. La Serdaigle se remémorait le souvenir chamallowesque qu'elle avait remit sur parchemin il y a quelques instants: si elle s'était rencontrée elle même à l'âge de sept ans, elle se serait probablement détestée. La personne qu'elle était aujourd'hui n'avait rien à voir avec celle qu'elle était il y a moins de dix ans. Elle avait été une enfant très têtue, prête à tout pour avoir ce qu'elle voulait. Et oui, elle l'était encore aujourd'hui, mais à un degré plus modéré.

Ses yeux glissèrent vers le chamallow bleu portant ses initiales. Qu'allaient-ils faire avec ça? Surement quelque chose en rapport avec le parchemin qu'ils avaient dû remettre au professeur. Bien que l'adolescente ne voyait aucun lien entre les deux. Tout ce qu'elle espérait, c'est qu'elle ne devrait pas manger la friandise rose. Car même si depuis ses sept ans, elle avait perfectionné la routine mâcher, avaler, elle trouvait toujours que ce bonbon avait un goût horrible. Un goût dit-on, mais c'est plutôt l'absence de goût qui est dérangeante ici, et ne parlons même pas de cette texture... Juste berk.

Boum. C'est ce bruit qui tira Emily hors de ses pensées. Levant la tête elle remarqua qu'Asclépius était au sol. On va mettre ça sur le compte de l'heure un peu trop matinale pour qu'un être humain soit complètement maître de ses jambes. Intérieurement elle avais envie de rigoler, c'était comique quand même. Cependant, son visage resta impassible. Tomber comme ça c'est déjà pas cool, alors si en plus quelqu'un se met à rigoler... D'ailleurs elle se senti un peu mal pour ça sur le coup, et s'il s'était blessé? Bon apparemment ça avait l'air d'aller puisqu'il avait fini par se relever, mais quand même.

Plus aucune distraction en vue. La Serdaigle n'avait plus qu'à se résoudre à attendre que les autres élèves aient fini pour que le cours puisse reprendre son... cours.

Avouons qu'une des particularités notables de m'sieur Radis est le fait formidable qu'il donne l'air de ne jamais pouvoir perdre son sourire. Disgracieux parfois, certes, mais n'oublions pas qu'un sourire est aussi contagieux que la dragoncelle. Au moins. Point assez pour étreindre mon visage - le rayon ne doit pas être suffisant -, mais il donne une chouette raison de venir admirer le spectacle qu'il est. Inimitable excentrisme, et c'est ce qui fait les bonnes gens. Me demande s'il roule aux mêmes idées une fois hors de sa classe. Prestance pour saluer annoncer expliquer, devoir gribouiller quelques mots et chercher son chamallow. Devoir se lever, en somme. Ne pas se désengager pour autant, qui peut prévoir la suite, point obligée de l'avaler forcément, et je pourrais aisément le refiler. Dommage qu'Ian ne soit pas là. D'ailleurs. On n'devrait pas nommer les matières. Le but est d'apprendre deux trois trucs, spécifier les termes soumet les profs à se faire moult dossiers barbants et subjectivement inutiles, autant laisser libre cours à, l'imagination qui permet tout. Préférer cette notion - à d'autres, le système, moi j'aime la non-spécialisation et les belles choses qui sortent d'un esprit et non d'un classeur.

Et puis une main qui se fait plume assurée. Je pense commencer à comprendre. Té est le vent qui est puissant et sait se faire doux, le vent qui peut pousser sa voix tout en la gardant naturelle, qui murmure chante ou tonne, celui qui dose parfaitement. La journée va passer vite t’inquiète pas. Si tu veux je prendrai le tour de ronde ce soir comme ça tu pourras te reposer. Sauf si tu veux prendre l’air bien sur. En attendant si t’as besoin d’aide pour copier. Plus la douce pression. Lui adresser le sourire que Radis n'a réussi à me tirer, pas bien grand mais sincère de reconnaissance. Incliner la tête, se demander. Se poser cette question qui n'a jamais franchi le seuil de mes lèvres, mais la retenir. Point le moment. L'émotion vacillante et le mécontentement-colère caractéristique lorsque l'on foire sans se jeter à bras ouverts dans la désolation, parce que le rouge est anticonstitutionnellement préférable au bleu, pas vrai. S'énerver aussi quant à l'énoncé, peut être, manière chevaleresque d'écrire, sarcasme suintant.

Bout de parchemin :

Poétique à souhait, mais que voulez vous, ça lui changera des expériences culinaires. Encore que. Chercher à ne pas trop y songer, plier le parchemin en deux et se lever avec précaution. La longueur laissait à désirer ? Eh bien, si vous êtes en quête de détails, n'hésitez surtout pas. J'aime laisser place à l'imagination du monde, les gens sont bien assez doués pour ne pas trop leur en avouer. S'avancer, zieuter droit devant soi en espérant ne pas trébucher comme le jeune homme de tout à l'heure, déposer le papier et prendre son cube sucré. Le S vert tracé dessus empêcherait peut être la dégustation, qui sait. Bien qu'après tout il ne s'agisse que d'un minuscule morceau. Rien de terrible. Retourner s'asseoir et s'appliquer à lui ériger des remparts, le chamallow au centre et de toutes parts des plumes stylos rouleaux, construction de château fort.

- Dis, rester concentrée sur son travail, tu aurais le nom d'un chouette château ?

Merry s'amusait bien à ce cours malgré son expérience du matin qui aurait pu lui donner froid dans le dos et où elle aurait même pu s'imaginer dans un étang marécageux en compagnie d'amphibiens tous aussi répugnants les uns que les autres. Elle ne comprenait même pas comment les élèves de première année faisaient pour se ramener avec un crapaud ou une grenouille comme animal de compagnie. Autant prendre son temps et attendre d'avoir de l'argent pour se payer un animal plus majestueux ou même plus mignon plutôt que de prendre ça. C'était bien ce que Merry avait fait.

Cet épisode passé, la rouquine s'était rapidement retrouvé en cours de divination après la longue absence de son professeur durant de longq jours. Néanmoins, il revenait en pleine forme et cela faisait plaisir à voir. Le cours avait démarré sur les chapeaux de roues avec une partie pratique. Légère partie pratique puisque les élèves avaient dû écrire sur une feuille de parchemin la première expérience qu'ils avaient eu avec un chamallow. Chose que la britannique avait fait avec plaisir, se laissant abandonner à son imagination. C'était bien amusant d'ailleurs. Et ça attisait son côté emm*rdeuse en même temps.

Après avoir récupéré son chamallow sur le bureau du professeur et lui avoir rendu sa feuille de parchemin, la rouquine avait décidé d'embêter un peu Lydie. Chiffonnant sans scrupule une feuille de parchemin, la jeune fille avait ensuite visé l'autre rousse de Gryffondor avec la boule en papier. Cette dernière ce l'était prit en pleine tête, à l'arrière du crâne au plus grand plaisir de Merry qui afficha un grand sourire au moment où Lydie se retournait pour voir d'où cela promenait. Mais la joie de la Harper fut de courte durée lorsqu'elle constata, stupéfaite, que Lydie venait de lancer un #Accio sur son chamallow, ce dernier se retrouvant désormais sur le bureau de l'autre lionne, bien en sécurité sous sa main. Tiens donc. Rusée la Nouël.

Se mordant la lèvre inférieure, Merry jeta un œil à son professeur qui semblait occupé à ramasser les parchemins des élèves encore concentrées. Alors ni une ni deux, la jeune fille quitta sa place, et commença à s'avancer en restant accroupie, à ras le sol. Amusée d'un côté, la lionne restait néanmoins sur ses gardes et avait peur de se faire réprimander par son professeur. Ce qui ne l'empêcha pas d'aller soulever la main de Lydie brusquement pour récupérer son chamallow qu'elle écrasa presque au creux de sa main, avant de retourner s'asseoir à sa place en ricanant. Elle devait encore se venger de ça.

Surpris et angoissé à la limite de la panique, Esteban n'en croyait ni ses yeux ni ses oreilles. Riri Vacuitas était en train de rire. Oh Merlin ! Ce jour est à marquer d'une pierre blanche ! Encore faut-il qu'il soit moins raide, et qu'il relâche complètement la pression pour que ce soit plus naturel. Quelque chose que le Français ignorait semblait l'amuser. « Je ne dis rien. Mais peut être aurait tu préféré péter. Soit tu as de la barbe mal placé, soit tu t'es loupé. Ça ne serais pas étonnant toute façon. » Mais de quoi parle-t-il ? Un temps de réflexion lui semblait nécessaire : premièrement, pour se remettre de ses émotions, et deuxièmement, pour comprendre les propos de son voisin. Alors, sa vue était brouillée à cause de cette pilosité surprenante de ses sourcils... « Oui, oui, oui ! 'Pas fait exprès. » Crut-il bon de préciser. Sûr qu'avec ses sourcils il peut former un mot qui battra le record de l'adverbe le plus long en français : anticonstitutionnellement.

« BIENVENUE ! Bienvenue au cours de Divination. Alors avant que vous ne commenciez à vous poser trop de questions sur l'intitulé du cours, nous allons tout de suite passer à la pratique ! » Génial ! Pas de théorie au début du cours, et le chamallow est la pièce maîtresse de la partie pratique. D'ailleurs, on peut faire d'indénombrables choses avec. Tout comme on peut faire des merveilles avec une baguette magique. Esteban émit un ricanement sadique en dévisageant son voisin. Serait-il punit s'il lui lance malencontreusement un sort ? « Tu sais que le Cracra allias Cracha (disons que c'est cracha, ce n'est plus très cohérent mais bon) est un hydrique de crabe et de chat ? » Mince pourquoi a-t-il dit cela d'un coup ? Il aurait dû tourner sept fois sa langue dans sa bouche. Rouge comme une tomate, il voûta ses épaules ayant dans l'optique de se fondre dans sa chaise. Il est si irrationnel parfois...

Ne surtout pas aller à l'ouest, ni dans les nuages, mais rester à l'est et sur terre. Se concentrer sur les explications de son directeur de maison pour ne pas perdre le nord. Voilà. Relater sa première expérience avec le chamallow ? No problemo ! Se perdre un moment dans les méandres de ses pensées, afin de reconstituer un souvenir intact, ayant un début concret et une fin concrète. S'emparer de son stylo fétiche (ce n'est de sa faute s'il n'arrive pas écrire avec un plume), et coucher une partie de sa vie sur un parchemin.

Parchemin:

Mon préfet préféré (Je ne connaissais pas encore l'autre) me répondit rapidement, sans trop faire attention à sa réponse. Avait-il bien compris ce que j'avais essayé de lui dire ? Peut-être qu'il avait juste crus que je me moquais de lui ? Pour une fois ce n'était pas le cas, je décida alors de rester faussement endormis dans mes bras. Les yeux fermés je pensais et dérivait au gré de mes ondes cérébrale, c'est ce qui se passe quand on va mal. J'allais pourtant bien mais j'étais fatigué … Hé oui parler toute la nuit avec un être aussi étrange que poétique n'était pas reposant, ou alors c'est mon esprit qui avait décidé de rester éveillé. Soudainement un bruit me réveilla, l'horloge. On avait le droit de réveiller ses élèves avec une t-elle violence ? C'était contraire à la constitution ? Monsieur Haradas l'a t-il fait anticonstitutionnellement ? On s'en fou … Je relève la tête et écoute le prof.

Nous devons donc écrire sur un parchemin notre première expérience avec un chamallow ? Oui pourquoi pas … Mais pourquoi faire ? Était-ce une métaphore ? Une métaphore pour parler d'autre chose ? Comme un événement marquant duquel on garde un très bon souvenir ? C'était possible après tout, surtout en divination. Mais le prof avait l'air un peux fou, étrange en tout cas, comme Esteban. Il avait donc peut être rien voulut caché. Dans tout les cas je dois écrire ce texte. J'aimais bien les sucreriries mais pourtant … Je n'en avais pas trop mangé, et cela ne m'avais pas marqué du tout. Quelque chose me sortit de mes pensées, un bruit sur ma droite. La dernière fois que j'avais entendu un bruit similaire c'était Esteban le fautif. Sauf que cette fois c'était Asclépius, il venait de tomber. Oui, il était tombé sur le sol neuf, laid enfin tout sauf cracra. « Pfffffff » Je ne pus l’empêcher de partir celui là, pourtant je ne pus m’empêcher de de penser que la fautive était la fatigue. Retour à mon parchemin.

Parchemin:

Voilà j'avais écris mon texte, laissez moi expliquer ce que j'avais fais. J'ai commencé mon texte, et après quelques minutes de réflexion et débat avec moi même. Je me suis levé pour aller chercher mon marshmallow et je suis retourné à ma place avec afin de décrire mon expérience avec ce dernier. Rien de plus. La fille à l'accent italien posa une question. Enfin elle essaya de parler anglais. D'ailleurs ce n'était pas une question, mais une indication. Le cours avançait et ce fut à mon tour de poser une question.

« Monsieur ? Je me demandais si votre énoncé était en fait une métaphore ? Une métaphore pour parler de quelque chose d'autre ? Comme un événement marquant duquel on garde souvenir particulièrement agréable ? »

Hop une petite question, participer pour progresser, c'était la clef. Tout ce qui compte c'est progresser. Le reste n’existe pas. Mon voisin se mit à ririre, ce qui eut comme effet de me faire me tourner dans sa direction afin de le regarder. Ce dernier me dévisageait avec un ricanement sadique, que cherchait-il ? Ma question mentale obtenue rapidement une réponse :

« Tu sais que le Cracha est un hydrique de crabe et de chat ? »

Puis il devint rouge et tenta de fondre afin de fusionner avec sa chaise. Evidemment ça ne fonctionna pas. Pendant ce temps j'affichais une poker face :

« Oui »

Ton blasé et méprisant, mais rapide et expéditif cette fois. Soudain, « #Accio » quoi que. Je me retourne intrigué par ce sort lancé. En me retournant je vit un marshmallow voler jusqu'à la table juste derrière moi. Celle qui avait lancée le sort (Lydie) écrase le chamallow de l'autre rouge (Merry). Je ne savais pas pourquoi … L'écraseuse professionnelle de chamallow était donc la plus jeune, en tout cas elle semblait être la plus jeune. La seconde, celle qui semblait être l’aînée se leva de sa chaise pour avancer comme un crapaud sans aucune grâce. Elle semblait amusé, s'amusaient-elles ? C'est comme ça qu'on jouait chez les rouge ? … Elle récupéra son bien et repartie à sa place. Super elle avait du perturber tout les élèves derrière …

« Bande de gamines »

Voilà c'était dit c'était gratuit. Sur un ton méprisant et lent tout en regardant les deux filles à tour de rôle. Je l'avais dis relativement fort afin d'être sur d'être entendu par les deux fautives. Peut être que j'avais été entendu par toute la classe. Le regard tout autant méprisant, je fini par le détourner pour atterrir sur mon voisin le semi-animal. Son regard, ce fut comme une évidence et mes mots s’échappèrent en français, ma langue natale. Je n'ai pas crié, juste parlé bas avec une intonation surprise. Niveau sonore il était sur qu'Esteban ait entendu. Peut être mes voisins arrière directe (Lydie & Emily).

« Le bal masqué ! »

Affalée, les bras croisés, la tête collée contre la table froide. On pouvait dire que j'avais une manière plutôt originale en ce qui concernait ma tenue en cours. Mais vous savez quoi ? Je m'en fichais. M'sieur Spinner n'avait même pas fait son speech de bienvenue et la moitié des élèves n'était pas encore arrivée. Alors même si certain ne trouvaient pas ça correcte, je me permettais de finir ma nuit ici. De toutes façons je n'em*erdais personne et j'étais quasiment éveillée. Je ne ronflais pas, je ne parlais pas dans mon sommeil. Avantageux. D'un geste lent, je levais ma main. Ma main lourde et engourdie, je devais me gratter le front. Anticonstitutionnellement, mon corps me demandait toujours des choses chiantes aux mauvais moments. Et je parlais de la constitution de mon état physique et de ma santé. Pas des lois les plus chiantes du monde, non ça je m'y intéressais pas.

Je me souviens de situations au mauvais moment. Par exemple, quand j'ai eu envie de faire pipi en plein examen de métamorphose. Quin n'avait pas tellement aimé. Du coup je m'étais tapé un Piètre... Je me souviens aussi de la fois où j'avais oublié de déjeuner et que le premier cours du matin avait été celui de médicomagie, Rurik nous avait demandé de plonger nos mains dans du sang alors bah évidemment.. je m'étais évanouie. Puis la fois où j'avais eu super faim en cours de soin aux créatures magiques. J'avais sorti, discrètement bien-sûr, des petits gâteaux emballés, l'hippogriffe que l'on étudiait s'était rué sur moi et m'avait presque déchiqueté la main. A chaque fois, mon corps me demandait des choses, et à chaque fois, ça finissait mal.

Plus le temps de penser à mes malheurs, quelqu'un poussait mon sac, quelqu'un se mettait assis à côté de moi.

- Hey ! Comment tu vas ? Berzingotte, tu verrais ce qu'il s'est passé ce matin dans mon coin de dortoir. Une invasion de grenouilles ! Merci les garçons immatures qu'on a écopé dans la maison...

Cette voix m'était familière, très familière. Tranquillement je relevais ma tête et me redressais. Piou c'était dur... Mes cheveux étaient partout sauf à leur place, c'était la panique capillaire. Je tournais mon cou et observais. On aurait dit un zombie prêt à sauter sur sa proie et a.. mais ce n'était pas le cas ! J'étais bien humaine, en chair et en os et le cannibalisme c'était pas pour maintenant. Merry se tenait à mes côtés. Elle était venue s'installer avec moi au fond, et elle avait bien fait. Je préférais que ce soit elle plutôt que tous les autres élèves. J'avais brièvement écouté ce qu'elle m'avait dit et l'information que j'avais principalement retenue était : invasion de grenouille, garçons immatures. Je vois que ces gars-là ne perdaient pas le nord, ils allaient s'en mordre les doigts et j'allais leur faire leur fête. Je me devais bien de faire ça, en tant que... super préfète ?

Je voulais lui répondre, mais je n'eus pas le temps, le grand, ô grand professeur prit la parole et commença son fameux speech. Oui, oui, ouiiiii, on connaissait !

-Bienvenue au cours de Divination. Alors avant que vous ne commenciez à vous poser trop de questions sur l'intitulé du cours, nous allons tout de suite passer à la pratique ! Vous allez tous prendre un parchemin et m'inscrire dessus la première expérience que vous avez eu avec un chamallow. Que vous l'ayez fait rôtir sur un feu de camp, volé à votre voisin ou que ce soit votre grand oncle Omar qui vous l'ai cuisiné, je veux TOUT savoir sur cette première expérience. Mais surtout, ne montrez votre feuille à personne. Une fois effectué, vous viendrez me donner votre parchemin et vous prendrez votre marshmallow respectif. Chamallow pardon. Que je vais bientôt disposer sur mon bureau... Aller hop ! Au boulot !

Je me frottais les yeux, allez Eléna, fallait se réveiller maintenant. La sonnerie t'avait explosé les tympans et ce n'était plus le moment de dormir, hop, au boulot. Tandis que les autres prenaient leur crayon en main prêt à écrire, je déballais tranquillement mes affaires. De toutes façons, il n'y avait pas de quoi se presser. Autant prendre son temps et bien faire les choses. Alors j'ai ouvert mon sac et j'ai sortit ma trousse, rempli de crayon et de ma plume et de mon encre, mon cahier de divination et.... oups, j'avais pas de feuille de parchemin. J'avais tout simplement oublié d'en mettre dans mon sac. J'étais irrécupérable. Du coup bah... je me tourne vers mon amie et lui tapote l'épaule.

- Dis t'aurais une feuille pour moi s'teu plait ?

Elle hoche la tête et me dis que je peux en prendre une dans son sac. Super, je suis sauvée ! Je me penche, attrape le sac de Mémé en ayant espoir qu'aucune grenouille s'y soit réfugie, et je sors une feuille. Je repose son sac et balance le mien par terre par la même occasion. Un bruit de clochette se fait entendre dans toute la salle, bah ouais j'avais oublié d'enlever la clochette de mon lapin de pâque que j'avais accrochée à la fermeture de mon sac. Boulet boulet. Mes amis m'aiment bien, c'est déjà ça. J'ouvre ma trousse lentement et prend un crayon, je le pose et prends finalement ma plume. Indécis, moi ? Non. Je mets mon coude sur la table et tient ma tête dans ma main du même bras, celui de droit tient ma plume, prêt à écrire. Mais là franchement... J'ai pas l'inspi.

Je réfléchis quand même. Ma première expérience avec un chamallow ? Mais j'en sais rien moi, je n'avais presque jamais bouffé cette m*rde durant ma triste vie d'adolescente. Quoi qu'une fois je me souviens... Disons que mon frère aimait beaucoup cacher ses bonbons et que moi j'aimais bien... les lui voler.

l'histoire qui tue:

Après l'écriture de ma merveilleuse histoire, je pose ma plume et baille un bon coup. J'ai un peu mal au poignet mais ça va passer. Je me lève et me dirige vers le bureau. La plupart des élèves ont déjà fini, je me sens.. lente ? Allez Elé, on s'active. Du coup je prends une démarche un peu plus rapide et active et j'arrive rapidement près du tableau. Je pose le parchemin sur la table et je prends un chamallow, il est rose, un rose bien pâle. J'ai envie d'en prendre deux et d'en manger un... mais je peux pas. Alors du coup je me contente de celui-là, le seul, l'unique, le chamallow rose pâle ! Je retourne à ma place et me met assise, le dos collé au dossier. Je pose mon chamallow et je l'observe, il me donne faim. Alors je claque des dents. Cracra. Mais l'envie de manger ne passe pas. J'observe le bonbon et j'attends.

LA de Riri et de Merry accordééé

Sous l'oeil amusé de Lydie, Merry était devenue grenouille. Accroupie de façon sordide, la lionne s'avança jusqu'au bureau de la fillette. Soulevant les minces doigts de cette dernière, la cinquième année récupéra sa friandise et rejoigna précipitemment sa place. La plus jeune des deux lionnes lâcha un rire silencieux.

« Bande de gamines »

Les coins de la bouche de la Lydie s'affaissèrent immédiatement et ses yeux se posèrent sur la source de l'injure. A la table devant elle se trouvait un serdaigle. Il avait prononcé ces mots d'un ton ostentiblement méprisant. La née-moldue se retourna vers Merry et lui sourit simplement. Il en fallait plus pour éteindre la flamme de son enthousiasme.

- Riri rit pas beaucoup, chuchota-elle à l'intention de Merry avant de riquaner.

Croisant le regard de son aînée, la fillette comprit que les deux rousses semblaient d'accord sur un point: le rabat-joie méritait, lui aussi, une constantinerie. Elle détourna alors son attention de Merry pour le poser sur ce Riri. Elle observa donc le jeune sorcier de dos alors qu'il était assis sur sa chaise. Sa tête, parsemmée de cheveux châtains en bataille, était tournée vers son voisin, un autre serdaigle. Lydie était quasiment sûre de ne l'avoir jamais croisé auparavant. Il était grand. Beaucoup plus grand qu'elle. Si bien que, lorsqu'elle tandis le bout de ses doigts vers l'épaule du garçon, elle dû se redresser sur son siège. Avant de toucher l'aigle, Lydie positionna son chamallow sur la paume de sa main libre.

Le Serdaigle pivota la tête vers la rouquine lorsque celle-ci tapota sur son épaule gauche. Profitant d'une parfaite ouverture sur le visage du jeune sorcier, la lionne murmurra un #Oppugno avant que le garçon n'ait le temps de s'interroger sur l'étrangeté de sa position.

Elle n'avait pas utilisé sa baguette. Depuis un certain cours de Défense contre les Forces du Mal, elle s'était entraînée à maîtriser les sortilèges les plus simples, sans usage de sa baguette magique. Ainsi, son chamallow, qui reposait jusqu'à présent sur la paume de sa main droite, levée vers le ciel, à hauteur de ses yeux, partit immédiatement l'incantation lancée. Adoptant une trajectoire parfaite, la friandise atterrit exactement au centre de la cible que s'était visualisée Lydie. Celle-ci se baissa aussitôt sous son bureau, pour s'abriter, mais également afin ramasser la guimauve qui avait par la suite glissé jusqu'au sol. Elle se demandait si une trace rouge ferait son apparition sur le front de Riri, une fois qu'elle aurait regagné sa place. Mais cela était peu probable, étant donné la mollesse de la sucrerie.

Le cours de divination avait à peine commencé qu'il partait déjà en cacahuètes. Du moins, pour Lydie et Merry qui se comportaient n'importe comment pour s'amuser et faire passer le temps, attendant que tout le monde ait rempli et déposé son formulaire sur le bureau du professeur, attrapant par la même occasion le chamallow qui leur était destiné. Les deux lionnes avaient été assez rapides pour faire tout ceci et se devaient de patienter. Mais Merry ne l'avait pas vu de cette œil là, préférant provoquer son amie en lui lançant une boulette de parchemin bien chiffonné.

Mais l'autre lionne avait décidé de se venger. Ricanant dans son coin, Merry n'avait pas vu ce qu'il se passait jusqu'à ce qu'elle sente quelque chose à côté d'elle. Oui c'était bien ça ! Son chamallow se faisait la mal. Écarquillant les yeux, elle vit plus loin Lydie en compagnie de sa baguette magique. Ah oui d'accord elle voulait jouer. Retenant son hilarité difficilement, Merry s'était finalement mise en position grenouille pour rester discrète et récupérer son chamallow sans se faire engueuler. Retournant vite à sa place, la jeune fille avait caché le chamallow afin que Lydie ne le récupère plus.

- Bande de gamines.

Merry tourna la tête en entendant ces simples mots. Ils venaient d'un Serdaigle quelques rangs plus loin. Il se prenait pour qui lui ? Vraiment coincé du cul le bleu. Fallait qu'il se détende. Et d'ailleurs, Lydie avait l'air de vouloir se venger, une fois de plus. Échangeant un regard avec la lionne, Merry la regarda par la suite lui lancer un sortilège. Le chamallow vola sur le font du Serdaigle avant d'atterrir un peu plus loin, justement sous le bureau de la rouge et or. Rigolant en silence, elle jeta un oeil à Lydie qui s'en alla le récupérer avant d'ajouter une simple phrase.

- Cap ou pas cap de le manger ?

Oui. Réponse monosyllabique qui n'engage à rien. Pas d'ouverture d'esprit ; refus d'en savoir un peu plus. Marque de fabrique de Vacuitas. Mais Esteban l'a connu plus... bavard ? Certes, dans ces cas il prend ses airs pétants et méprisants. Hum... Que faire maintenant ? Le chasser d'un bon coup de pied aux fesses serait intolérable, le savoir vivre l'interdit. Objection : encore et encore. Ne surtout pas faire attention à lui. Laisser la curiosité de côté, et ne pas s'acharner à trouver la "bande de gamines". Oh le petit c*on, il a fait exprès de hausser le ton... Bref. Il reporta son attention sur le chamallow. Sucré et beau à voir ne veut pas forcément dire délicieux. Il l'observa sous toutes les coutures, bien que sa vision soit brouillée. Il goba la friandise réfléchissant à la cause de son mal-être. Merlin, il ne comprend pas. Peut-être qu'il devient aveugle et très...

« Le bal masqué ! » Quoi ?! Esteban manqua de se rompre le cou. Ses yeux vairons braqués sur son voisin. - Tu... Tu étais au bal masqué ? » Information pas encore assimilée. Quand ce fut le cas, il chercha les probabilités qu'il ait pu croiser son chemin, et fait des trucs louches avec ou sur lui. Ses souvenirs sont flous pour d'autres très étranges. A-t-il réellement tué un oiseau ? Est-ce lui qui a joué au puching ball avec sa chaussure. Sûrement. « Pff... Ce fichu bal nous a transformé. » Dit-il pour lui-même.

Il délaissa à nouveau Ri... Vacuitas pour se concentrer sur sa petite personne. Miroir, mon beau miroir dit moi qui est le plus beau (moi) toi. Puis d'un geste las il passa sa main sur son visage, main qui arrêta net sa progression. Par Zeus ! C'est quoi ce bins ? Il tata frénétiquement les deux matières touffues au niveau de ses sourcils. Ensuite, il prit un miroir dans la poche de sa robe de sorcier. Il eut un temps d'arrêt où il dévisagea Vacuitas comme s'il lui avait dit "put*in tu te promènes avec un miroir". Ben, chacun ses tics-tocs... Soufflant un bon coup, il porta la glace au niveau de son visage. Il était si abasourdi qu'il en resta muet. Figé, livide. Automatisation : mouvements spasmodiques et lents. Il se tourna vers Ri... l'autre. « Fais-moi rire, fais-moi rire ! C'est une métamorphose ; il ne peut pas se transformer tant qu'il sera aussi stressé. Bon sang ! Il ne maîtrise pas totalement son don. - Je vais devenir tout moche... J'veux pas être comme... toi ! » Cette réplique fut tranchante comme une lame aiguisée.

« Riri rit pas beaucoup »

Que c'est amusant ! En fait non ça ne l'est pas. C'est une blague faite et refaite, cela aurait put être drôle si je venais de commencer mon existence. Soit, elle dit une blague, sa l'amuse, tant mieux, moi je n'en ai rien à faire. Continuons de suivre le cours en attendant la réponse d'Esteban. C'était sans compter sur la joie de vivre de l'écraseuse professionnelle de chamallow qui me tapa l'épaule. Je me suis retourné, par acte de politesse simple lorsque, « #Oppugno ». Le chamallow de la jeune Lydie s'envola pour atterrir en plein sur ma face d'aigle. Normal après tout. J'ai malgré tout eu un réflexe de survie en reculant légèrement la tête et fermant les yeux. Mais trop tard, je me l'étais quand même pris. Ouvrant les yeux après l'impact je regardais la lanceur de chamallow qui était morte de rire, elle récupéra son truc rouge puis retourna à sa place. Ce qu'elle ne savait pas c'est que … Même cela je n'en avais rien à faire en fait. Ce n'est pas important, c'est rien du tout, juste un geste enfantin et immature. Y prêter attention, de l'importance ou être blessé à cause de ça ne rimait à rien. J'allais me retourner mais avant je dis d'une voix froide, rapide et forte de façon à ce que tout le monde puisse m'entendre.

« Bourde aussi absurde que la stupidité de la concerné. C'est une certitude. »

Puis je me retourna de nouveau, entendant par la même occasion la voix de Merry, mais c'était sans importance. Je voulais progresser, elles étaient un frein pour tout le monde, c'était une certitude, elles créeraient des lacunes et était aussi décorative qu'une urne. Jeune comme j'étais, je pensais vite et ne voyais pas le monde comme je le vois actuellement. Mais était-ce une mauvaise chose ? Ma réaction était vraiment mauvaise ? Ou alors c'était leur comportement qui était mauvais ? Des questions, tout le temps des questions. Je ne lui prête plus attention. Soudainement Esteban me répond :

« Tu... Tu étais au bal masqué ? Pff... Ce fichu bal nous a transformé. »

Donc il y était bien. L'Homme fou, celui qui me prenait pour élus et qui m’empêchait de draguer convenablement. J'en était sur, des yeux vairons ça ne cours pas les rue, et encore moins exactement de la même couleur. Un geste d'Esteban (la tête à claque) me fit sortir de mes pensés. Il venait de sortir un miroir, je le regardais alors bizarrement, pourquoi avait-il tout le temps un miroir ? Il s'aimait à ce point là ? Le mec … Narcissique … Pfff. Mais soudainement il change, soudainement il stop ça main. Soudainement son visage joyeux se transforme en visage malade, livide. Il se tourna vers moi pour me demander un service, service que j'étais incapable de rendre.

« Fais-moi rire, fais-moi rire ! Je vais devenir tout moche... J'veux pas être comme... toi ! »

Le ton était (volontairement?) blessant, cependant, je n'y prêtais pas attention. Comme pour Lydie je n'en avais rien à faire. Cela ne m'atteint pas et je m'en fiche complètement. C'est rien, juste des mots sans importance et sans valeur. Je roule des yeux, il s'en ai enfin rendu compte, amen. Il lui en aura fallut du temps. Mais je ne vois pas en quoi le faire rire l'aidera en quoi se soit. Je décida alors de répondre dans un premier temps à sa réponse déguisé en question, le laissant dans la panique.

« Oui j'y était, tu m'appelais l'élu ! Je suis sur à 100% que c'est toi. Les yeux ! »

Sur un ton joueur un peux moqueur. Comme ci que je me vantais d'avoir deviner. Puis je redeviens sérieux et prend une grand respiration et lança un sort sur mon voisin adoré.

« #Réparifagex »

Sort de réinitialisation. Il était censé regagner ses sourcils, mais également ses cheveux d'origine. La temps semblait se figer, avais-je réussis ou pas ?

HRPG (Esteban):