Délaissant ses aimables distractions, emplies d’une innocente fugacité, le Serpentard reprit une attitude sérieuse, qu’il semblait habiter avec un tantinet trop de perfection. Une telle attitude avait eu tendance à causer de véritables désastres, en retour, sur sa vie sociale… Ou peut-être pas… N’y avait-il toujours qu’une seule raison pour expliquer une situation ? Voilà qui était bien primaire et réducteur… Une pensée tout simplement catastrophique et malheureuse… Comment pouvait-on se contenter de ne suivre qu’une seule pensée ? Qu’une seule ligne directionnelle ? Comment pouvait-on, ne serait-ce que songer à ne suivre qu’une seule et unique ligne ? Il fallait pour cela être vraiment triste, sinistre même… Etre l’essence de l’inintérêt le plus total, la quintessence de la médiocrité existentielle…
Et le voici repartit dans son confort orgueilleux plus que satisfaisant. Encore une attitude dont il n’arrivait pas à se passer… Lui aussi avait sa marotte, tout cela était bien trop triste à dire…

Mais il déchanta bien vite, et manqua de casser sa précieuse plume sur son parchemin – tandis qu’il retranscrivait la sainte parole scolastique. Quoi ?
Le regard bête, il dévisagea son professeur, d’un air plus ou moins empreint d’une certaine vacuité intellectuelle. Devaient-ils vraiment lire l’avenir dans des chamallows ?

Au sein de son petit esprit brumeux, un petit bonhomme en salopette parme, s’activait pour huiler les rouages de l’imagination et du soupçon d’excentricité ; tandis qu’un autre, en pardessus jaune mimosa (ou moutarde, voire poussin… Il n’arrivait tout simplement pas à se décider !), se chargeait de stopper les valves de la Convention et de la Bienséance. Extinction du système. Redémarrage. Ouverture des paupières.
Oui, non, ce n’était pas si absurde finalement, c’était faisable… Un exercice comme un autre… Il n’était pas venu pour apprendre le flamenco non plus.

Bon, avant toute chose, préparer la table d’opération de façon pragmatique : il ne voudrait pas risquer un accident mortel et enflammé…
A cette pensée, l’Underlinden se trouva rembrumit, et préféra chasser de son esprit, les quelques bribes de souvenirs dérangeants qui pourraient venir le perturber dans la réalisation de son exercice… Alors, feu portatif… Un p’tit #Incendio au fond du bocal ferait l’affaire non ? Et voici qui était fait.
Mais le Sinople demeurait sceptique : dû à son incompétence existentielle, ses feux avaient tendances à ne point s’embraser… Pas assez de passion, que voulez-vous ? En tout cas, plus depuis quelques temps…

Concentratiooooooooon…
Par un réflexe conglomératif dû à son excès de réflexion imposant une communion cérébrale, son museau se mit à bouger ; et il se tourna alors vers son aimable voisin poufsoufflant :

« - Il semblerait que nous devions nous échanger nos chamallows pour la suite de l’exercice. Puis-je ? »

De toute façon, sa main, telle une araignée faite d’os anguleux, se tenait déjà prête à saisir sa proie.

Essayer de deviner des présages peu ou prou absurdes dans les objets de son quotidien (ou de celui de sa grand-mère), n’avait jamais été sa tasse de thé. Etait-il trop cartésien pour cela ? Ou trop kantien ? Plutôt trop étriqué ?
Ça y est, il commençait à fatiguer… Sûrement cette supposition d’un Fatum inévitable, qui commençait à le lasser. Soyons clair, une bonne fois pour toute : le destin, ça n’existe pas.

« Contrairement à toi, je ne suis pas "bizarre". Je suis magnifique ! Ces deux termes ne vont pas ensembles ! »

Un air blasé et désintéressé s'afficha sur mon pâle visage qui s'endormait petit à petit. Comme-ci que cela m'atteignait. Il me descendait et se vantait. Chose normal pour un être humain après tout … Il enchaîna sur un ton nettement plus vivant pour ne pas dire énervé.

« C'EST DE TA FAUTE ! Tu... tu es si... Tellement un handicapé de la communication, Que tu ne pouvais pas me prévenir et que...humph... »

J'affichais le même air que précédemment. Il n'y avait rien d'autre à faire de toute façon. Toute façon à quoi servait la communication ? On s'attachait pour se déchirer par la suite. Se faire confiance pour finir dans la plus grande méfiance.Autant chercher du réconfort auprès des morts.

« Tu penses être unique en étant à l'écart et en créant ton propre univers. Mais tu n'es pas unique seulement exceptionnel. T'inquiète, ensemble on enlèvera ce voile qui t'empêche de dissocier la réalité et l'utopie. C'est notre destin ! »

Il avait un grand sourie aux lèvres. Comme-ci qu'il était convaincu d'être le messager de ma vie. Le messager qui doit me rendre mon humanité. C'était la deuxième fois que je me faisais moraliser aujourd'hui. Une première fois par Erundil avant de venir en cours cette nuit. La deuxième fois c'était maintenant. Un messager perturbé. Je commençais à m'endormir, et ma voix se fit plus molle et lente. Mais elle restait parfaitement compréhensible.

« Je ne sais pas si je suis unique, tout ce que je veux c'est avoir plus de technique. Je ne cherche pas à créer d'univers, ne me la fais pas à l'envers. Tu es déjà dans un autre univers et je ne te demande pas de redescendre sur terre. Personne ici n'est exceptionnel pour le moment. Peut être le deviendrons nous quand nous aurons des séquelles. Je suis dans la réalité, j'essaye de ne pas l'oublier. Tu aimerais m'aider, m'aider à quoi ? Peut être sommes nous lier, peut être somme nous soudé par l'avenir, peut être que nous allons mourir. Si tu compte m'aider j'accepte. Cependant je ne fais confiance à personne. Je préfère la méfiance. »

Ma voix n'était parfaitement calme et endormis. Comme-ci que c'était un discours normal pour un gosse de 15 ans. Bon, la suite de l'exercice. Je me relève en baillant bruyamment. Réactive le feu et regarde les gouttes tombé. Deuxième goutte.

* Esteban qui se réveille du bon pied, il se met à chercher ses chaussettes rose fluo dans le dortoirs *

Après tout, nous sommes libre de nous habillé comme nous le souhaitons. Troisième goutte.

* Esteban qui s’emmêle avec ses lacets défait et qui fini par tomber prenant ainsi exemple sur Asclépius le vert. *

Intéressant, mais comment savoir si tout cela était vrais ? Bref coup d’œil aux pied d'Esteban, un de ses lacet est défait.

* Je ne vais rien lui dire. Si il tombe je saurais que tout cela est bien vrais, que ce n'est pas n'importe quoi. Ainsi je pourrais apprendre des choses plus élaboré à l'avenir. Si c'est bien vrais, la divination est une matière crucial. Utile pour vaincre ses ennemis. *

Je regarde Esteban d'un air non chaleureux et lui lance une phrase tout aussi molle.

« Je n'ai rien vus d'intéressant. D'abord tu mettais des chaussettes rose fluo. Puis je t'ai vus noter ton cours en toute simplicité … et toi ? »

Me voilà parfaitement menteur. Ce n'était pas une mauvaise chose après tout. Si ?

Jade se triturait les sangs. A la voir se mordiller les lèvres avec autant d'acharnement, le Poufsouffle se demanda si sa réaction n'avait pas été un tantinet excessive. Après tout, la jeune femme ne s'était peut-être pas rendue compte de sa présence. Nonobstant le sentiment persistant de vexation, Corwin se déraidit sensiblement, sans pour autant se déparer de sa pose nonchalante. La mine sévère écartée, il détourna complètement ses yeux du blanc pâteux Ikea, et hocha la tête en direction de la préfète.

- Ça va.

Même sans se départir d'un ton morne, il ne comptait pas lui faire une scène pour si peu. On pouvait connaître plus grand malheur après tout. Mais une note acide se terra néanmoins dans un coin de sa tête. Une discussion devrait se tenir entre les deux comparses, quitte à la voir une nouvelle fois péter une durite et le frapper de ses poings minuscules.

Jade regagna finalement sa place. En la suivant des yeux, il remarqua un Serdaigle en train de le dévisager. Une brindille aux cheveux châtains dont il avait à peine noté l'existence. Celui-ci avait dû observer leur échange. Le gringalet n'eut même pas la décence de tourner la tête, et lâcha un soupir de mépris en croisant son regard.
A peine tranquillisé, Corwin sentit de nouveau la moutarde lui monter au nez. Crispant les mâchoires, il fixa le Serdaigle d'un air sinistre, voire mortel. Les narines dilatées d'énervement, il se retînt de ne pas se lever pour aller encastrer la tête androgyne dans la table. Certains Aigles s'avéraient être parfois de parfaits c***ards prétentieux. Il fallait espérer que cette caractéristique ne soit pas inhérente à cet emblème.
Contenant avec peine son envie d'emplâtrer le crétin irrévérencieux, il reporta son attention vers le bureau. Ses pensées s'envolèrent un instant. Heureusement, certains Bleu et Bronze se détachaient du lot. Une certaine personne en particulier, encapuchonnée dans un voile de ténèbres, l'attirant irrésistiblement. Les heures et les jours passaient, mais son esprit semblait se tourner constamment vers elle. Le besoin de la voir une nouvelle fois le rongeait, lui tordait les tripes à chaque réminiscence. Cela s’avérerait être une catastrophe s'il n'avait pas la chance de se trouver à son côté plus encore.

Perdu dans sa fantasmagorie douloureuse, il en avait presque oublié de prêter attention au professeur Spinner. Ce-dernier entama l'énonciation de la pratique à venir, leur expliquant la marche à suivre. Enfin. Enfin la présence de ce chamallow prenait un sens. Voilà qu'ils allaient devoir utiliser le bonbon de leur voisin respectif, visionner au travers des fumées leur expérience avec le petit cube en sucre, et déterminer un présage en fin d'exercice.

Comme cela s'annonçait amusant. Corwin afficha un rictus. Fouiller dans le passé d'une personne, voilà qui promettait d'être intéressant. Les bocaux planèrent dans l'air chargé de Suède, et vinrent se poser délicatement face à chacun.

« - Il semblerait que nous devions nous échanger nos chamallows pour la suite de l’exercice. Puis-je ? »

Asclépius n'avait pas perdu de temps, et s'était déjà saisi du chamallow jaune. Cette nouvelle rencontre lui était sympathique. Peut-être à cause de son air perpétuellement blasé, de ses tournures de phrases. On était loin de l'ultra-violence chez lui. Mais il avait un petit air à écouter du Beethov'. Une personne à priori digne d'intérêt. Bien plus que l'autre brindille de Serdaigle.

- Je me permets.

Corwin attrapa le petit cube vert, et le fit tourner entre ses doigts tout en fixant le "S" dessiné.

- Alors, Asclépius. Ta première expérience avec ce bonbon a-t-elle été une douce découverte … ou un véritable désastre ?

Les mots énoncés n'exigeaient pas forcément de réponse, même si poursuivre l'échange serait sûrement distrayant. Corwin médita les paroles du professeur avant d'entamer l'exercice. C'était curieux. Pouvait-on considérer que l'ultime étape du cours revenait à dire qu'il maîtrisait le destin de son voisin entre ses doigts ? Ses visions auraient-elles un impact sur le cours de la vie ? Le vice se trouvait-il dans le fait qu'il connaîtrait le futur d'Asclépius, et pouvoir, le cas échéant, s'amuser avec ? Ou tout cela revenait-il finalement à une vaste fumisterie, destinée à leur faire croire qu'ils étaient capables de lire l'avenir.

Qu’est-ce qu’il était en train de se passer ? Pourquoi est-ce que chaque cours, dans ce château maudit, se transformait en désastre ? C’était comme si le destin de chacun de ces cours – surtout ceux de leur professeur de Divination – était qu’il arrive au moins une catastrophe à chaque fois. M’enfin, cette fois ça n’allait pour l’instant pas très loin, juste une espèce de joute entre deux élèves. Ecoutez, que grand bien leur fasse, mais Marjory était là pour travailler. Pourquoi est-ce qu’elle se serait levée à cette heure-ci sinon ? Un œil noir en direction des turbulents élèves, elle se reprit au retour de Jade à sa place. Alors qu’elle attendait du professeur qu’il les reprenne, il ne fit que demander s’ils avaient bien tous leur chamallow. C’était peut-être pour ça, tu me diras, qu’il arrivait toujours des malheurs à ce cours ! Où est-ce que le prof s’était fait formé à la pédagogie ? Chez les bisounours ? Nouveau regard mortel vers les perturbateurs. Poussant un soupir bien trop bruyant qui la poussa à jeter plusieurs regards autour d’elle, elle continua tout de même d’écouter ce qu’il disait.

- Alors voilà, vous allez échanger votre marshmallow, chamallow, marshmallow, chamallow  avec votre voisin et vous allez créer un feu portatif dans votre bocal. Faites léviter le marshmallow au dessus du bocal et attendez qu'il fonde. Vous verrez, une première goutte de sucre tombera dans vos flammes et vous aurez un visuel durant un léger instant de la première expérience que votre camarade a eu avec un chamallow. La seconde vous montrera comment votre camarade s'est réveillé ce matin. Et la troisième montrera quelque chose qui va lui arriver aujourd'hui. Une fois ces trois gouttes accomplies, faites tomber le chamallow dans le bocal avec un cheveu de votre voisin et le feu devrait cesser. Vous pourrez alors constater au fond du bocal, des images dessinées par les cendres du marshmallow mêlé à son cheveu carbonisé. Vous pourrez alors prendre vos manuels "Lever le Voile du Futur", taper deux fois dessus avec votre baguette pour activer la version alimentaire du manuel et chercher la signification des symboles ou des images qu'il y a au fond de votre bocal. Durant l'expérience n'ayez pas peur si vos flammes changent de couleur, c'est parfaitement normal. Allez-y ! Bonne chance !

Ok, il fallait un bocal, de la lévitation, très bien, du feu, super, faire tomber des gouttes de sucre, toussa, parfait, la plume grattait le parchemin avec précipitation. Il ne fallait pas qu’elle oublie quoi que ce soit. Et puis, écrire la réveillai un peu plus, ce qui n’était pas de trop. Elle se demandait bien ce que Jade pourrait voir lors de ces trois gouttes chamalliques … Son premier souvenir, si c’était bien celui de ce fameux anniversaire, qu’est-ce qu’elle y verrait ? Le gâteau ? Et la façon dont elle s’était réveillée … D’ailleurs, sa blonde voisine n’avait pas dormi, à ce qu’elle lui avait dit … Que verrait-elle alors ? Elle allait bien voir, après tout. Espérons juste qu’on ne verrait rien de sinistre dans les présages pour la suite de la journée. Un petit mot pour elle, et Jade déposa son chamallow devant elle après avoir pris le sien. Petit sourire penaud. Elle arracha l’un de ses cheveux et le déposa à côté de sa voisine.

- Tu auras besoin de ça, aussi …

Ton hésitant. Elle avait peur de ce qu’elle allait voir … Et bien sûr, de si elle allait réussir ou non. Cela ne regardait pas qu’elle, cette fois-ci, il fallait qu’elle fasse attention à tout pour pouvoir le reporter à sa voisine. Voir si elle avait raison dans tout. Puis son homologue se lança. Ok, ça allait être à elle ensuite. Bientôt. Soupir. Ok, à elle de jouer. Bocal, feu portatif. Parfait, voilà qui est fait. Un coup d’œil à Jade, continuer sur sa lancée. Il ne reste plus que le chamallow. Lévitation. Ça, c’était facile, c’était un sortilège qu’elle gérait plutôt bien. Depuis plusieurs années. Très bien. Fond, petit chamallow. Fond, fondant, fondu. Le voilà presque prêt. Première goute qui perle. On y est. Gardant les yeux bien ouverts, encrés sur le bocal, elle vit la goutte s’agrandir, de plus en plus, puis se détacher comme au ralenti et tomber dans les flammes.

HRPG: Vu avec Marjo pour la vision d'avenir.


En soi, l'exercice ne serait normalement pas très compliqué pour Jade. Les sorts à utiliser, elle les connaissait, elle ne provoquerait donc pas de catastrophe monumentale durant ce cours. En tout cas pas tout de suite. Par contre, c'était ce qu'elle allait voir qui lui donnait des frissons. Peu connaissent à l'avance leur destin ou celui des autres, la nature est ainsi faite. La divination allait contre cette loi toute simple et Jade ne savait toujours pas si elle devait l'apprécier ou non.

La vérité ? Elle voulait en permanence savoir ce que lui réservait l'avenir. Son passé était trouble, son présent tout autant, et son futur alors ? Que lui offrirait-il ? Est-ce que ça valait au moins la peine de se battre autant qu'elle le faisait ? Cela faisait un moment que la question trottinait dans sa tête et elle aurait beaucoup aimé avoir des réponses à ce sujet. Mais d'un autre côté, voir ce que nous réserve l'avenir.. ça lui paraissait tellement irréel, et d'un côté incroyablement dangereux. Un avenir qui ne nous plait pas nous pousserait forcément à vouloir le modifier, mais cette initiative pouvait être à double-tranchant. Provoquer un désastre plus grand encore par pur égoïsme et curiosité étrange. Ne vaut-il pas mieux se contenter de ce que l'on a au lieu de vouloir toujours plus envers et contre tout ? Question à laquelle elle ne pouvait malheureusement pas répondre, car si elle avait l'occasion de changer son passé.. elle le ferait, sans hésiter. Égoïsme quand tu nous tiens.

En parlant d'égoïsme, sa voisine était là elle aussi et devait effectuer l'exercice. A force de trop penser, Jade en oubliait l'essentiel. Observant le cheveux blond, l'Italienne tenta de se remémorer à quoi celui-ci allait servir. Hm.. C'était pour la fin de l'exercice, ça au moins elle en était sûre. Comment l'utiliser, plus trop. Mais elle copierait sur sa camarade de classe hein, après tout ça servait à ça aussi de tolérer un voisin - bien que là, il s'agissait de Marjory, Jade faisait bien plus que tolérer la plus jeune.

- Tu auras besoin de ça, aussi …

Un hochement de tête tout simple, sans mot. En revanche, ses prunelles observaient le visage de l'autre préfète, y percevant un doute. Elle aussi ? Avait-elle peur de ce qu'elle allait voir ou s'agissait-il d'autre chose ? A voir. En tous les cas, Jade saisit du bout des doigts l'une de ses mèches blondes, y prélevant un - plusieurs plutôt, impossible de n'en arracher qu'un - cheveux pour que sa camarade puisse faire l'exercice elle aussi. Le déposant plus loin sur la table, espérant qu'il ne s'envole pas, Jade se concentra de nouveau sur sa tâche. Le chamallow fondait, lentement et une goutte finit par tomber au coeur des flammes.

L'instant d'après, une image, brève, rapide, fugace. Des ballons, des rires aussi, présents mais comme en échos. Et puis une bouille blonde, tout sourire, croquant avec plaisir dans un gâteau.

La vision fut courte, trop courte. Étrangement, Jade aurait voulu en voir plus. Un rire enfantin, innocence d'autrefois. Marjory était adorable déjà à l'époque, l'Italienne avait reconnu ses traits. Et ce n'est qu'une fois lucide qu'elle comprit pourquoi ce gâteau lui semblait tellement particulier, ce n'était pas tous les jours qu'on voyait un gâteau entièrement fait de chamallows. En tout cas, pas pour elle. La première vision commençait bien, mais la seconde serait-elle du même acabit ? Étant donné que la plus jeune se trouvait  ses côtés, son réveil n'avait pas été mortel. Avouons que c'est un bon point tout de même, même si la réflexion s'avère débile. Bref.

Pas le temps de regarder sa camarade, déjà la seconde goutte tombait, faisait crépiter les flammes et provoquant une autre onde. Et de nouveau, adieu le décor blanc horrible de la salle de classe. Voilà qu'elle visualisait le dortoir de Poufsouffle, celui où résidait bien évidemment son acolyte. Celle-ci était là d'ailleurs, dans son lit, s'y tournant et retournant pendant plusieurs minutes. Danse étrange accompagnée par la mélodie agaçante d'un réveil strident.

Et nouveau retour à la réalité. Réveil peu agréable pour sa comparse, Jade préférait encore ne pas avoir dormi du tout. Il était tout de même assez étrange de se dire qu'elle venait de voir des bouts de vie. Chose précieuse, souvenir impérissable. Bonne chose ou mauvaise alors ? Pour le moment, la divination ne semblait pas être une trop mauvaise chose. La demoiselle n'avait aucune raison d'y voir du négatif, elle aimait beaucoup cette matière d'ailleurs. C'était les mauvais présages qui lui donnaient la chair de poule. Bien entendu, il fallait voir les choses du bon côté, mais ça n'était pas toujours facile. Et puis, Jade se surprit à avoir envie de voir un passé: celui de Shela. Pourquoi se retrouvait-elle avec un bras dans le plâtre ? Pourquoi avait-elle était si désagréable un peu plus tôt ? Ce désir était acceptable puisqu'elle voulait connaitre cette information uniquement.. pour pouvoir comprendre. Et aider. C'était plus fort qu'elle, la jaune et noir ne pouvait faire autrement, elle s'inquiétait pour Shela. Malgré les mots durs, malgré la déception, elle voulait le bien de la préfète des serpents. Quelle idiote elle faisait. Léger soupir.

Il restait une vision à avoir. Celle qu'elle craignait le plus. Et si elle voyait un avenir sinistre pour sa camarade ? Si elle ne pouvait rien faire en découvrant un futur malheur ? L'impuissance était sans aucun doute ce que Jade détestait le plus au monde. Mais soit, c'était un exercice. Il ne fallait pas voir le mal partout et puis sa sévère tendance à accumuler les ennuis n'était pas une généralité, fort heureusement. C'est seulement à cet instant que l'Italienne se rendit compte d'une chose: elle avait levé légèrement sa baguette pour écarter le chamallow de la flamme, comme appréhendant le verdict. C'était inconscient, ce qui prouvait bien à quel point elle s'avérait névrosée sur certains points. Rapprocher le bonbon des flammes, doucement et le voir fondre de nouveau. Avalant lentement sa salive, Jade attendit le verdict.

Pourtant, rien ne changea. Lorsque la troisième goutte tomba, il n'y eut cette fois aucun changement de décor et Jade cru d'abord qu'elle avait échoué quant à la troisième vision. Mais non, quelque chose avait changé. Pas les mêmes mouvements de la part des autres élèves, qu'avant que la goutte de sucre tombe. Elle voyait un futur, mais un futur incroyablement proche. Trop proche, Jade n'aimait pas ça. Elle apprécia encore moins de voir Marjory rendre son potentiel repas matinal en plein cours. Minute, elle était malade ?

Pas le temps d'intervenir, ou poser des questions. Normal, il ne s'agissait là que d'une vision. Mais elle n'aimait pas du tout cette vision. L'adolescente eut du mal à réaliser qu'elle était revenue dans la réalité. Vision trop similaire à cet instant où elle évoluait. Mais lorsqu'enfin, elle comprit, Jade tourna le regard vers Marjory, fronçant légèrement les sourcils. Elle n'aimait pas ça du tout et son ton sérieux fit écho à son inquiétude.

- Tu es malade ?

Jade lui avait à son tour donné quelques cheveux, que Marjory plaça sous son parchemin pour ne pas les perdre. Si, lorsque tout serait fini, elle ne trouvait plus les cheveux pour laisser le chamallow finir de bruler … Elle ne savait pas trop ce qu’elle pourrait faire. Mais pas d’inquiétude. Elle avait juste à se rappeler où elle les avait placés puis de revenir les chercher au bon endroit. Parfait. La friandise était donc en place, au-dessus du bocal dans lequel brulait le feu, comme il était demandé. Elle avait tout ce qu’il fallait. Les yeux rivés dans le chamallow qui se réchauffait, tous ses doutes lui revinrent à l’esprit. Qu’allait-elle voir ? Le souvenir, et la façon dont Jade s’était réveillé ce matin, ça allait encore … Mais ce qu’il allait se passer aujourd’hui … Et pire encore, l’interprétation des signes qu’elle trouverait au fond du bocal … L’avenir lui avait toujours fait peur. L’avenir, oui. Mais pire encore, savoir ce qu’il allait se passer, peut-être vivre dans la peur de ce qu’elle savait allait arriver … Et maintenant, elle devait en plus interpréter l’avenir de sa camarade. De son amie, puisque c’était ainsi qu’elle la voyait. Elle espérait vraiment ne rien voir de grave … Ou de dangereux. Mais à présent, plus le temps de tergiverser. Maintenant … Première goutte.


Premier flash. [Une simple tasse de chocolat, entre des grandes mains, mains d’adultes, mains féminines. Seulement, pas si simple que cela. Dans le liquide fumant, flottaient quelques chamallow.] Alors c’était ça, son premier souvenir lié à un chamallow … A qui appartenaient ces mains ? Avant de pouvoir aller plus loin dans le questionnement, son regard fut attiré par une deuxième excroissance grossissante dans le bas de la friandise.

Deuxième goutte. [Jade, dans les quartiers jaunes et noirs. Se coiffant au-dessus d’un lavabo. Se nouant les cheveux joliment. Puis se penchant pour mouiller son beau visage.] Fin du flash. Alors voilà ce qu’il était arrivé ce matin. Ce n’était donc surement pas au réveil, puisque la belle n’avait pas dormi. Mais plutôt lors de la préparation.

La troisième goutte tomba beaucoup plus vite que la jeune Poufsouffle l’avait prévu. Elle n’était donc pas préparée lorsqu’arriva le dernier flash … [Couloir vide. Sombre. Une jeune fille marchant d’un pas décidé vers une porte en bois.] Les cachots ? Qu’est-ce que Jade allait faire aux cachots ? C’était assez sinistre comme lieu, alors que la blonde était très lumineuse. Enfin, après tout, elle avait ses raisons, elle faisait ce qu’elle voulait ! Et puis, elle était grande et savait bien se protéger toute seule. – Dans l’esprit de Marjory, l’idée comme quoi de toute façon, dans le château il ne pourrait rien lui arriver, s’échappa aussi vite qu’elle arriva. Elle avait vu bien assez de choses depuis son arrivée pour savoir que cette idée était plus que fausse. – Elle lui faisait confiance.


C’était finit. Les trois gouttes avaient coulées. D’un coup de baguette, elle laissa tomber le chamallow ramolli dans le bocal et dans le feu, puis souleva précipitamment son parchemin. Avec trop de précipitation surement, puisque les cheveux le suivirent et s’envolèrent. Oh non ! C’était son matériel de cours ! Sautant sur ses pieds comme pour suivre la mèche, elle put heureusement en ramasser un au bout de sa table, qu’elle déposa dans le bocal. Un soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres et elle se tourna vers sa belle voisine. Ses yeux se retrouvèrent devant un regard inquiet, sourcils froncés. Qu’est-ce qu’il se passait ? Qu’est-ce qu’elle avait bien pu voir ?

- Tu es malade ?

Malade ? Quelle avait été sa vision ? Elle l’avait vu inconsciente ? A l’infirmerie ? Maintenant qu’elles en parlaient, elle ne se sentait pas très bien. Elle était fatiguée.

Voilà exactement pourquoi elle avait peur d’une technique comme la divination. Cela nous amenait uniquement à avoir peur de l’avenir, plutôt que de vivre l’instant. Il y avait seulement une minute, elle se sentait très bien et pensait uniquement à son cours et à ce qu’elle avait vu dans le bocal. Mais à présent, avec cette question, elle se doutait qu’elle l’avait vu dans une circonstance pas très positive. Et maintenant, elle se sentait malade. Est-ce que c’était alors la vision de Jade qui allait influer sur ce qu’elle y avait vu ?

- Non, je vais bien. Enfin, je crois … Je n’en suis plus si sure maintenant …

Voir sa camarade courir après une simple mèche de cheveux s'avérait très drôle. Si elle les perdait ce n'était pas bien grave, Jade avait encore un bon stock sur la tête alors ça ne servait à rien de paniquer ainsi. Mais voir la plus jeune aussi impliquée dans son exercice faisait plaisir à voir. Jade retint donc le rire qui lui chatouillait la gorge, se contentant d'un sourire en coin montrant - trop - bien ce qu'elle pensait. Marjory avait toujours eu une place un peu spéciale dans l'esprit de Jade - non, pas dans son coeur, c'est pas vrai - et c'était toujours aussi agréable de partager un cours à ses côtés. Cela faisait un moment d'ailleurs, quand elle y pensait. Bref, le sujet n'était pas là.

- Non, je vais bien. Enfin, je crois … Je n’en suis plus si sure maintenant …

Évidemment, sa question avait provoqué un doute chez sa camarade. C'était dans la logique des choses après tout, si elle pensait que Jade l'avait vue malade - ce qui était vrai - elle se rendrait malade elle-même. Le contraire de l'effet placebo. Ou exactement cet effet d'ailleurs, elle ne savait plus trop. L'état de Marjory n'était pas mortel fort heureusement, mais tout de même.. Jade n'avait aucune envie de savoir ce genre de chose. Quoique, maintenant qu'elle savait, peut-être pourrait-elle changer le destin de sa camarade ? On en revenait au dilemme exposé lors du tout premier cours de Divination.. et Jade n'avait aucune envie de s'en rappeler. Mais ses convictions étaient les mêmes: on peut changer son avenir, qu'il soit bon ou mauvais. Si on fait en sorte de le changer, il est modifiable à volonté. Notre futur ne dépend pas que de nous, certes, mais pas que des autres non plus, c'est une interaction sans fin. Et là en l’occurrence, elle pouvait peut-être changer les choses..

- Je n'ai rien vu di simile, t'en fais pas. Tu as juste l'air un peu 'pallido.. enfin pâle.

Mensonge, c'était pas beau. Mais elle préférait agir de cette façon plutôt que de ne rien faire du tout. Peut-être que ça rassurerait la plus jeune et que la vision un peu plus tôt ne resterait qu'une vision perdue dans les nombreux chemins possibles dessinés par l'avenir, loin des mauvais présages, plutôt agrémentés de journées paisibles. Par pitié. Elle ne voulait plus aucun malheur sur son chemin.

Histoire de faire encore mieux passer le mensonge, l'Italienne agrémenta ses paroles d'un doux sourire rassurant. Elle jouait très bien la comédie, c'était quelque chose qu'elle avait apprit au fil du temps et des expériences. Mentir était devenu comme une seconde peau. Et pour une fois, ça s'avérait plutôt utile, même si Jade aurait préféré que ça ne soit pas Marjory en face.

- Alors, cosa mi.. m'attend aujourd'hui ?

Curiosité quand tu nous tiens. Sa journée était toute tracée et en règle générale elle n'avait rien à cacher. A part une chose. Rien de trop sinistre ou suspect, c'était là le principal. Et avec un peu de chance, l'autre préfète ne tomberait que sur son repas du midi hein. Évitons de flipper pour rien..

Il restait un dernier exercice à exécuter si elle se souvenait bien. Mais elle avait du mal à se souvenir de toutes les instructions, l'anglais et l'Italien se mélangeant dans sa tête. Ce n'était pas pratique du coup, pour réfléchir posément. Solution à tout ? Copier sur les autres. Observant quelques instants autour d'elle, Jade mémorisa les gestes de chacun. Petit à petit, les instructions du professeur lui revinrent en tête. Laissant tomber le chamallow entier au coeur des flammes, y ajoutant peu après les quelques cheveux blonds de sa voisine. C'est tout ? De toute façon, elle ne pouvait pas faire grand chose de plus car les flammes vinrent s'éteindre la seconde d'après. Comme les autres. Normalement elle avait fait correctement les choses. Restait plus qu'à comprendre ce que signifiaient les marques laissées par le chamallow brulé. Et là au moins, elle se souvenait du manuel à utiliser, manuel dont elle se saisit eeeet.. observa les autres avant de faire quoi que ce soit. Deux coups légers sur le dit manuel et voilà qu'elle se mettait à la recherche d'une solution. Mouais, elle n'était pas sûre de bien chercher.. Hm.. A voir.

HRPG:

Une fois la confiserie désirée entre ses griffes, le Serpentard la plaça au-dessus du feu portatif, comme demandé par le professeur… Alors… S’il avait bien tout suivit, ce bonbon devrait être empreint des souvenirs de son camarade quant à sa première expérience avec un chamallow… La première vision ne devrait donc pas être trop difficile…
Un léger flash, comme il en avait souvent. Pas grand-chose, juste ce qu’il fallait. La première goutte de sucre venait de tomber, et le voici qui avait eu une brève image de son voisin en train de… Beeeuuuuuuuurk… Boire une boisson absolument ignoblissime ! Comment pouvait-on ingurgiter pareille substance ? Fallait pas être sain d’esprit !

Le Serpentard tirait une tête de trois pieds de long. L’était un brin maniaque, l’Underlinden. Et il n’aurait jamais envisagé d’avaler une espèce de boisson pseudo-alcoolisée, constituée en grande partie de chamallows… Rien que l’idée retournait son petit cœur délicat d’être sensible…

Mais à peine remit de ses émotions, v’là qu’une autre vision d’horreur venait de s’offrir à lui : le réveil de son voisin. Tiens, lui aussi pratiquait le « mens sana in corpore sano » ? Mouais, bah, il aurait presque pu le deviner tout seul, que le Poufsouffle faisait quelques exercices matinaux pour se réveiller… Et pour être parfaitement honnête, il s’en tapait le coquillard avec une plume de hérisson de ce que faisait son voisin, qui il était et comment il pouvait bien interagir avec l’existence… ça ne le concernait en aucune manière ! Qu’on cesse sur l’heure de l’impliquer dans des affaires qui le dépassait complétement, merci bien.
De nouveau, il se sentait défaillant, avec les effluves de chamallow qui venaient lui tourner la tête. Allez, bientôt finit… Plus qu’une troisième vision… Mais probablement la plus difficile... Voir l’avenir… Etait-ce possible… ? Mais il ne voulait pas savoir lui…

Allez, de la concentration, on ne perd pas de vue l’exercice…
Avec insistance, il observa la troisième goutte de chamallow tomber, et pour la troisième fois depuis le début de ce cours, il se sentait vaseux. Dans son esprit, était brièvement apparue l’image de son voisin en train de parler avec Jade, la préfète des Poufsouffle. Mais… ça s’était déjà passé ça, non ? Ah non, l’était pas dans le cadre… Tiens, étrange… Serait-ce un événement ayant la possibilité de se produire ?

Sceptique et maintenant le chamallow d’une main, il occupa l’autre à noter ses « visions » sur son parchemin, avant de s’engager dans la prochaine étape. D’abord, prendre un cheveu de son voisin… Et hop, ni vu ni connu mon gars – puis faire tomber à la fois le chamallow et l’ersatz de pelage dans le feu portatif, et attendre que tout soit consumé…
Entre-temps, il se permit d’ouvrir son manuel de divination Lever le voile du futur (pour divinateurs débutants et voyants en apprentissage), tapota deux fois dessus avec sa baguette et l’ouvrit : section alimentaire.
Bon, le chamallow n’était plus, ainsi que le cheveu. Par contre, de nouvelles formes étaient apparues…

Chaussant ses lunettes d’un air docte, le Serpentard, en bon procrastinateur qu’il était, s’efforça de dessiner sur son parchemin les formes qu’il percevait, suite à la combustion de son chamallow… Tout ceci était fascinant…
Enfin, cela aurait pu l’être… S’il y comprenait quelque chose… Pour être honnête, le Sinople était complètement perdu, voire dépassé, et avait l’étrange impression de faire n’importe quoi… De nouveau, il se heurtait à des impossibilités existentielles… Enfin, surtout à son incompétence chronique…
Et glissant dans la mauvaise direction, il se demanda ce qu’il faisait ici… Il ne comprenait rien, était perdu, et n’avait pas spécialement l’impression de réussir… Devait-il faire davantage d’efforts… ? Mais lesquels ? Et comment ?

La main tremblante, il tâcha de tourner les pages de son manuel, à la recherche des formes correspondantes… Sans trouver satisfaction, à l’exception de quelques-unes… Mais rien de bien probant… Tout ceci lui était pourtant familier…
Oui, ça lui rappelait ses premières versions latines… Lorsqu’il cherchait les mots les uns après les autres, et essayait ensuite de bidouiller une phrase à peu près cohérente… Alors que ce n’était vraisemblablement pas ainsi qu’il fallait procéder…

Donc, il lui fallait traduire des signes, de nouveau… Alors, avant tout, chercher le verbe, ce qui joint les autres signes entre eux… Puis trouver son sujet, et les objets de l’action…
Donc le sujet était son voisin, un Poufsouffle du nom de Corwin… Bien, c’était déjà ça… Le verbe ensuite… Quel était le point charnier dissimulé derrière ce chamallow ?

Concentré, le Serpentard perdait toute notion du temps. Il voulait comprendre, il voulait savoir ! Si son raisonnement n’était pas complètement absurde, il devrait être en mesure de déduire une prédiction de ce chorème de signes sucrés ! Mais laquelle ?!

Ne pas paniquer, ne pas paniquer…
Il avait bien un dictionnaire à ses côtés non ?

Bon, déjà, il y avait le signe en haut à droit, qui apparemment signifie la perte… Cet autre au centre, qui représente la force… Et le petit là, tout en bas, à droite, presque insignifiant, qui représente la conscience… Que pouvait donner ces trois éléments ensemble, en plus de son voisin… ?
Mais puisqu’il fallait au moins écrire quelque chose, il inscrivit une traduction vaguement bancale sur son parchemin, ayant en tête l’idée de la retravailler, afin de pouvoir donner une interprétation… Interprétation qu'il s'empressa de noyer dans l'encre de sa plume, tant elle ne le satisfait pas...

« Avoir conscience de sa force, au risque de la perdre »

Son écriture était bancale, image de cette interprétation qui ne voulait rien dire. Agacé, le jeune homme entreprit de fixer son voisin un petit moment afin d’essayer de trouver un secret insondable, qui pourrait lui assurer une interprétation vaguement cohérente…

…
Encore une mauvaise technique…

Agacé, il déchira méthodiquement son parchemin, et en fit un petit tas, qu’il mit au fond du bocal, avant d’en sortir un nouveau, qu’il fixa un long moment, tentant peut-être de communier avec le fantôme de la présence de sa grand-mère en ces lieux.
Peine perdue, cause désespérée, et espoir fou…

Pour...Pourquoi me coiffe t-il ? Je le laissais étonnement faire. Restant calme, je le dévisageais par la même occasion, un air de dégoût. Il finit par arrêter. Je le vois prendre le temps de sélectionner un cheveux, un des miens. Maintenant ça me reviens, c'était la fin de l'exercice. Il semblait tellement concentré. Je soupirais puis j’attrapais sa brosse à cheveux, il devient bien y en avoir à lui dessus. Oui sûrement, les plus court, forcement. J'en pris un et le mit dans le bocal. Esteban et moi l'avions fait au même instant. Le Chamallow tomba en éteignant la flamme. Au fond il y avait une forme, j'avais du mal à savoir ce qu'elle signifiais, puis j'étais à moitié mort sur ma table. J'attendais … Encore et encore … J'étais vraiment mort. Mes yeux se rouvrir un court instant, je vis Esteban avec un livre, cette vision me réveilla et je me redressa d'un coups sur ma chaise. Fallait que je sache ce que c'était, ce que ça signifiais ! Baissant la tête pour observer mon sac par terre … J'avais la flemme de prendre mon livre, enfaîte, j'avais la flemme de me baisser. Fort heureusement, Asclépius avait poser le sien sur le bord de sa table, de mon coté. Parfait, je tendis le bras et l'attrapa du bout des doigts, pour le poser sur ma table.

« Il ne te manquera pas autant que le philtre de paix je suppose. »

Ma voix claquait comme-ci que je venait de lui lancer un « Avada Kedavra ». Mais j'avais raison après tout. Tapotant sur le livre. Les pages se succédaient puis il s'arrête au final sur une page avec différentes formes et leur explication. Hum, voilà qui était intéressant … Mais j'avais du mal à y croire, en effet mon voisin s'était levé et n'était pas tombé … Alors qu'il aurait du si j'en crois la vision … Pfff … Que de bêtise … Un cours pour gamins et gamine … Comme les deux rouge derrière moi. Que faire ? Attendre ? Je referme le livre et pose la tête sur la table. Mes yeux se ferment … Petit à … Petit … Je suis fatigué … La réalité commence à se mélanger aux rêve. Des gens me parlent, je leur répond … Certains se moquent de moi … Je n'en ai rien à faire … D'autres rigole, je ne sais même pas pourquoi … Soudain, une chute … Je sursaute et me réveille. Ce n'était pas un gros sursaut, mais suffisamment pour me réveiller ou montrer que je m'étais endormis. Je soupire une nouvelle fois. Je commence à m'ennuyer et j'ai l'impression de ne rien apprendre … Je suis venus pour apprendre pourtant … Cela devient mortel … Mon regard se perd en direction du plafond. Je rêve éveille.

HRPG: