« Riri rit pas beaucoup »

Que c'est amusant ! En fait non ça ne l'est pas. C'est une blague faite et refaite, cela aurait put être drôle si je venais de commencer mon existence. Soit, elle dit une blague, sa l'amuse, tant mieux, moi je n'en ai rien à faire. Continuons de suivre le cours en attendant la réponse d'Esteban. C'était sans compter sur la joie de vivre de l'écraseuse professionnelle de chamallow qui me tapa l'épaule. Je me suis retourné, par acte de politesse simple lorsque, « #Oppugno ». Le chamallow de la jeune Lydie s'envola pour atterrir en plein sur ma face d'aigle. Normal après tout. J'ai malgré tout eu un réflexe de survie en reculant légèrement la tête et fermant les yeux. Mais trop tard, je me l'étais quand même pris. Ouvrant les yeux après l'impact je regardais la lanceur de chamallow qui était morte de rire, elle récupéra son truc rouge puis retourna à sa place. Ce qu'elle ne savait pas c'est que … Même cela je n'en avais rien à faire en fait. Ce n'est pas important, c'est rien du tout, juste un geste enfantin et immature. Y prêter attention, de l'importance ou être blessé à cause de ça ne rimait à rien. J'allais me retourner mais avant je dis d'une voix froide, rapide et forte de façon à ce que tout le monde puisse m'entendre.

« Bourde aussi absurde que la stupidité de la concerné. C'est une certitude. »

Puis je me retourna de nouveau, entendant par la même occasion la voix de Merry, mais c'était sans importance. Je voulais progresser, elles étaient un frein pour tout le monde, c'était une certitude, elles créeraient des lacunes et était aussi décorative qu'une urne. Jeune comme j'étais, je pensais vite et ne voyais pas le monde comme je le vois actuellement. Mais était-ce une mauvaise chose ? Ma réaction était vraiment mauvaise ? Ou alors c'était leur comportement qui était mauvais ? Des questions, tout le temps des questions. Je ne lui prête plus attention. Soudainement Esteban me répond :

« Tu... Tu étais au bal masqué ? Pff... Ce fichu bal nous a transformé. »

Donc il y était bien. L'Homme fou, celui qui me prenait pour élus et qui m’empêchait de draguer convenablement. J'en était sur, des yeux vairons ça ne cours pas les rue, et encore moins exactement de la même couleur. Un geste d'Esteban (la tête à claque) me fit sortir de mes pensés. Il venait de sortir un miroir, je le regardais alors bizarrement, pourquoi avait-il tout le temps un miroir ? Il s'aimait à ce point là ? Le mec … Narcissique … Pfff. Mais soudainement il change, soudainement il stop ça main. Soudainement son visage joyeux se transforme en visage malade, livide. Il se tourna vers moi pour me demander un service, service que j'étais incapable de rendre.

« Fais-moi rire, fais-moi rire ! Je vais devenir tout moche... J'veux pas être comme... toi !  »

Le ton était (volontairement?) blessant, cependant, je n'y prêtais pas attention. Comme pour Lydie je n'en avais rien à faire. Cela ne m'atteint pas et je m'en fiche complètement. C'est rien, juste des mots sans importance et sans valeur. Je roule des yeux, il s'en ai enfin rendu compte, amen. Il lui en aura fallut du temps. Mais je ne vois pas en quoi le faire rire l'aidera en quoi se soit.  Je décida alors de répondre dans un premier temps à sa réponse déguisé en question, le laissant dans la panique.

« Oui j'y était, tu m'appelais l'élu ! Je suis sur à 100% que c'est toi. Les yeux ! »

Sur un ton joueur un peux moqueur. Comme ci que je me vantais d'avoir deviner. Puis je redeviens sérieux et prend une grand respiration et lança un sort sur mon voisin adoré.

« #Réparifagex »

Sort de réinitialisation. Il était censé regagner ses sourcils, mais également ses cheveux d'origine. La temps semblait se figer, avais-je réussis ou pas ?

HRPG (Esteban):

C’était clair. Oui, parfaitement l’air. Corwin se demandait ce qu’il pouvait bien foutre ici. Le prof avait eu l’air bien sympa avec sa petite briquette de lait, mais sérieusement, une rédaction sur un chamallow. Il en avait côtoyé des profs un peu à l’ouest. Certains semblaient même parfois venir d’une autre planète. Mais là, c’était à se demander si un record ne venait pas d’être explosé à l’instant. Anticonstitutionnellement parlant, on ne pouvait pas faire mieux comme démarrage.

Ecrire donc sur la première expérience avec un chamallow. Le Poufsouffle jeta un coup d’œil pour le moins désabusé à l’ensemble des élèves, s’appliquant déjà à répondre aux attentes du professeur Spinner. Son voisin, un Serpentard, terminait presque de rédiger sa propre note. La suite promettait d’être grandiose.

Levant le regard au ciel, Corwin se décida finalement à se mettre en branle, et se saisit de sa plume. En vérité, se souvenir de sa rencontre avec le chamallow ne lui demanda que peu d’efforts, puisqu’elle remontait à l’été précédent. Souvenir mémorable. Ça oui, il était sûr et certain de bien s’en rappeler.

Il exécuta donc les consignes, pestant intérieurement contre l’envie qui l’avait pris d’en savoir plus sur cette discipline. De ce fait, même s’il était quasiment sûr que l’anecdote paraîtrait quelque peu inappropriée pour un élève de son âge, au moins il jouerait franc jeu. Car oui, pour le coup l’expérience en question ne collait pas à celle du petit bonbon placé au-dessus d’un feu de camp, avec maman et papa qui vous câlinent. Autant voir si au moins une chose d’intéressante sortirait de ces premiers instants de cours, au combien nébuleux.

Anecdote:

Une première expérience pour le moins instructive. Je n’aime pas la vodka.

Un grand bruit le tira soudainement de son écriture. Son voisin venait de s’étaler dans la rangée. Bonjour la honte pour le pauvre. Corwin n’émit pas un son. Il n’avait aucune envie de rire sur l’instant. Le malheureux réinstallé, le Poufsouffle plia son parchemin, et alla le déposer au bureau du professeur, attrapant au passage le chamallow orné de son initiale.

De retour à sa place, il déposa le petit cube jaune face à lui. Il le fixa un instant, hébété, ne sachant trop quoi penser des minutes qui suivraient. Il jeta un coup d’œil à son voisin, qui avait l’air déjà totalement replongé dans ses pensées. Corwin ouvrit la bouche, et parla d’une voix morne.

- Bien remis de ta gamelle ?

Se frottant machinalement le bout du nez, le Serpentard lança un regard bien digne du noble Sang-Pur qu’il était, le mépris en moins, et l’agacement en plus, en direction de son très cher et estimé camarade de Serdaigle qui avait l’impudence et la coquinerie de se moquer de son auguste personne… Ou pas… Il n’avait perçu qu’un vague soupire méprisant, mais il était difficile de se tromper sur le propriétaire d’un tel soupire !
« Ririra bien qui riracracra le dernier » pensa-t-il en s’emmurant dans un silence boudeur, ne prêtant ainsi que bien peu d’attention à son voisin. Un Poufsouffle, s’il en jugeait du blason, mais sans plus… Disons, qu’il n’avait pas pris la peine de se renseigner sur l’intégralité des habitants du château… Il avait autre chose à faire comme… Penser à autre chose. Et ceci l’occupait suffisamment.

Franchement, qu’on lui trouve plus lucratif comme activité, que de se perdre dans des ambitions irréalisables ? Un volontaire ? Non ? C’est bien ce qu’il se disait. Un point pour Asclairvoyant.

Mais, curieux comme il était, il n’avait pu s’empêcher de suivre distraitement l’agitation située de l’autre côté de la salle… Une bagarre entre deux Gryffondor et des Serdaigle, visiblement… Enfin bon, avec une équipe pareille : la petite rousse du cours de Potion et Mr. Vacuités, y avait de l’ambiance de garantie, pour sûr !
Y devrait lui parler au Vacuitas, un d’ces jours, tiens… Voire, profiter de ce bon sentiment de sociabilité qui l’animait pour se décider à sociabiliser avec l’ensemble de ses petits camarades… C’est qu’il ne connaissait pas bien sa promotion… L’était mignon, l’Arcturus avec ses conseils, mais lui, Ascléfrousse, n’était guère à l’aise en société… Tout de moins, dans les domaines qu’il ne maîtrisait pas…

Le Vert-et-Argent commençait à se perdre dans l’énumération de ses capacités, comptant sur ses doigts osseux pour être sûr du résultat, quand son voisin manifesta sa présence, en lui rappelant sa maladresse précédente…

Vaguement surpris, il tourna son regard dans sa direction et se permit de le détailler – voire de le scruter du regard – pour se faire une idée du blaireau. Bon, il ne semblait pas particulièrement antipathique, et quand bien même, ils étaient coincés ensemble pour le cours à venir donc… Autant faire preuve d’un minimum d’amabilité…
Ouais, amabilité… Ja, ja, facile à dire… Allez, fallait bien se forcer un peu dans la vie… Sans en faire trop, bien évidemment, histoire de ne pas se mettre à réciter son dossier médicale au premier inconnu qu’il croisait… Ceci ne confirmerait que bien trop son statut de vieux garçon bien coincé comme il faut…

« - Oui… Finit-il par répondre sur un ton distant ; pour les efforts d’amabilité, on repassera ! Je pense que j’arriverais à me remettre de ce terrible affront commis sur mon auguste personne… Finit-il quand même par lâcher, avec un petit sourire en coin. » Et pour faire preuve de sa bonne foi, il tendit une main tout aussi osseuse et maladive que l’ensemble de sa personne à son camarade, histoire de faire un brin de connaissance on ne peut plus conventionnel, et rassurant… Comme il les aimait… En voilà un sujet qu’il maîtrisait désespérément bien : la convenance… « Asclépius Underlinden, enchanté. ». Etant un être pourvu d’un certain sens de la délicatesse sociétale, il épargna à son voisin l’étalage de son patronyme au complet. Déjà qu’il suintait le sang-purisme par tous les pores de sa peau, il était inutile d’en rajouter…

Chaque personne réagit différemment aux nombreux évènements que la vie peut apporter. Positifs ou négatifs, ces moments capturés dans une mémoire bien trop sélective se veulent parfois hachés, sans réelle signification à force de temps. Ils nous hantent ou se font oublier, nous descendent plus bas que terre ou nous donnent encore plus de raisons pour se relever. Tout dépend de chacun, d'une personnalité qu'on ne choisit pas forcément mais qui évolue de façon étonnante au fil du temps.

Ainsi, le simple souvenir que Jade avait en tête n'était pas des plus précis. Il y avait des images dont elle se souvenait à la perfection, certes, mais ce qu'elle ressentait à ce moment là primait. Ce bien être, cette confiance, plus rien ne pouvait l'atteindre à l'époque. Rien de mauvais, que du beau et du bon. Les soucis, les ennuis, ça n'arrive qu'aux autres tant qu'aucun ne nous a atteint. Chaque souvenir compte dans l'évolution d'une personne, que personne n'en doute. Les souvenirs, chose précieuse. C'était grâce à ses souvenirs que Jade pouvait écrire ces mots. Même si il ne s'agissait là que de l'histoire d'un chamallow. Chaque chose, même la plus minime qui soit, se rattache à un souvenir, un moment. Des personnes aussi pouvaient faire partie de l'équation, donner le sourire, du baume au coeur.. ou au contraire peser à ce même coeur.

Fort heureusement, le souvenir qu'elle couchait sur papier était positif et pour le coup, lui donnait le sourire, des larmes qui voulaient lui monter aux yeux ; larmes qu'elle retenait. C'était un beau souvenir. Un souvenir simple, mais un souvenir fait de bonnes choses. Les gens ne profitent jamais assez des plaisirs simples de la vie, ne demandant que plus en permanence. Créature éternellement insatisfaite, décidément. M'enfin Jade n'avait pas réellement de leçons à donner à ce propos, bien au contraire. Elle avait beau se contenter du plus simple - puisqu'elle y avait été contrainte - il n'empêche qu'elle souhaitait toujours mieux faire, aller plus haut et en apprendre plus. Qualité ou défaut ? Impossible à juger.

En tous les cas, il était temps de terminer son petit texte. Ce n'était pas des plus fameux, mais bon, il y avait pire tout de même. Et puis l'avantage d'écrire plutôt que parler, il était immense pour elle. Étonnamment, elle maitrisait bien mieux l'anglais à l'écrit plutôt qu'à l'oral. C'était peut-être normal, ou pas du tout, en tous les cas ça restait un sacré handicap que de ne pas avoir une élocution correcte. Il suffisait de voir les réflexions qu'elle pouvait se prendre parfois. Bien sûr, à cette pensées, Jade eut la réflexion cinglante de McKinley en tête, ce prof totalement dingue. Il avait forcément été embauché anticonstitutionnellement ce type, pas possible autrement. Oui oui, elle pourrait regretter de penser ce genre de choses envers un professeur, pire, elle n'hésiterait pas à répandre ces réflexions à qui voudrait bien les entendre. M'enfin peut-être. Pour l'heure, la demoiselle était encore en phase d'observation. Moins de déprime, mais plus réservée encore qu'à son habitude. Et puis, il y avait tout le reste, y compris les mots de Shela en début de cours. C'était un détail, un petit rien, pas grand chose. Mais c'était le genre de chose qui déstabilisait l'Italienne en un clin d'oeil. Pourquoi ? Elle ne l'avouerait jamais. Sujet suivant siouplait.

Parchemin:

Relisant son texte à plusieurs reprises, l'adolescente vérifiait ses mots pour que chacun d'entre eux soit cohérent. Elle avait prit soin d'écrire correctement, évitant une rédaction cracra qu'elle n'aurait pas supporté elle-même. Perfectionniste, le retour. Il n'empêche qu'elle se trouvait particulièrement.. enfantine, dans sa façon d'écrire. Du moins pour cette fois. C'était assez déstabilisant, comme si l'enfant décrite dans ces lignes s'était exprimée à sa place. M'enfin, ce n'était pas bien grave.. Elle avait parlé avec son coeur. Ou plutôt écrit.

Mais soudain, quelque chose la sortit de sa rêverie. Non ce n'était pas la bataille idiote qui était née entre deux Gryffondors, mais plutôt la chute d'un Serpentard. Oui oui, Asclépius avait chuté devant tout le monde. Trop plongée dans ses pensées pour pouvoir y faire attention, Jade n'avait pas remarqué comment ni pourquoi le vert et argent avait fini par terre. En tous les cas, il semblait aller bien. Mais cette constatation n'empêcha pas la blonde de se faire du soucis. Elle n'y pouvait rien, c'était dans sa nature.

Mordillant sa lèvre, hésitante, Jade observa les différentes activités de la salle de classe. Décidément, rien de très tranquille. Une sorte d'affrontement semblait même être né entre les deux Gryffondors et un Serdaigle qui ne lui était pas inconnu. Riri, qu'elle avait déjà eu l'occasion de croiser à d'autres cours. Il semblait plutôt particulier, pas vraiment du genre à passer par quatre chemins ou même tout simplement peu habitué à blablater pour ne rien dire. Quoi qu'il en soit, ses mots firent sourire la demoiselle, il fallait avouer qu'il n'avait pas tout à fait tort. M'enfin. Se lassant rapidement de cette petite guerre inutile et passablement ennuyante, l'Italienne reporta son attention sur son parchemin et sur Asclépius. Bon, déjà, finir ce qui était demandé, après elle irait prendre des nouvelles. Voilà qui était un bon plan.

Se levant donc, Jade rejoignit le bureau de l'enseignant, lui tendant son parchemin en mordillant légèrement sa lèvre. Sale habitude que celle-là, mais la blondinette avait toujours peur de mal faire. Sans doute n'aurait-elle pas dû stresser pour un simple texte comme celui-ci - d'autant plus qu'elle n'avait absolument aucune idée de la fonction du texte en question - mais voilà, on ne peut changer en un claquement de doigt. Tentant de sourire au professeur, Jade repéra ensuite les chamallow jaunes, récupérant avec soin celui qui lui était destiné. Puis, elle fit demi tour, tout droit vers sa place, mais elle s'arrêta en route, près de la table du Serpentard qui était tombé un peu plus tôt (Asclépius), lui adressant un léger sourire comme elle en avait l'habitude.

- J'ai vu che era.. tu étais.. tombé, tu ne t'es pas fais mal ?

Le regard toujours planté dans les yeux d’en face. Cette question subsistante. Pourquoi cette attitude ? La main toujours posée sur le bras de Jade. Comme réconfortant. Elle adorait la belle blonde. Et l’adorait encore plus depuis qu’elle avait été promue au rang de préfète avec elle (anticonstitutionnellement, il fallait le dire, de façon tout à fait arbitraire - c'était le directeur qui choisissait). Et l’air qu’elle arborait à l’instant lui donnait un coup au cœur.

- Oui. Bene.

La réponse de sa collègue ne la rassura pas. Elle n’avait vraiment pas l’air bien. Mais … Elle n’avait pas l’air de vouloir de soutien. La voix qu’elle venait de prendre et le ton définitif de ses paroles le montrait bien. Alors, oui, bien sûr, elle allait la laisser tranquille. En tout cas, le temps de ce cours, car il allait commencer. La verte reparti à sa place. En s’excusant. Mais ce n’était pas des excuses comme Marjory les aurait souhaitées. Pas accompagnées d’explications. Non, juste deux mots avant de s’enfuir pour retourner sur son siège. Les yeux bleus se fixèrent sur celui-ci et celle qui s’y trouvait. Essayant de lire son expression, de comprendre comme elle le pouvait, d’essayer de capter son regard. Mais rien. Cette histoire était un peu cracra. Cracra dans le genre bien sale, en tout cas cela ne lui disait rien de bon. Qu’est-ce que la fille avait voulu savoir, découvrir, ou quoi que ce soit, en collant son nez sur la tête blonde ?

Bip. L’horloge au-dessus du professeur fit un tel bruit. Elle était assez près du tableau pour l’entendre. Ce son cassant les quelques conversations alentours la réveilla de ses pensées troubles. Il était 6h, le cours allait donc surement commencer. D’ailleurs, le professeur Spinner ferma la porte d’un coup de baguette. C’était le moment – retournons à nos chamallows. Et en effet, le plus extravagant des pédagogues de l’école prenait la parole. « Nous allons tout de suite passer à la pratique », comme il disait. Oh oui ! Même si la théorie était très intéressante, la pratique était tellement plus amusante ! Et puis il demanda de noter sur un parchemin notre première expérience avec un chamallow. Hum, c’était pratique ça ? Première expérience … Qu’est-ce qu’elle en savait, déjà ? Ça devait être à un anniversaire surement … Un des siens ou un de ses amis ? Bon, il fallait bien qu’elle écrive quelque chose … Alors qu’elle reprenait sa plume dans sa main, sa voisine prit la parole :

- Professeur ? Je vais noter ma "première" esperienza.. mais je doute qu'elle le soit.. réellement. Je suis presque sicu.. sûre d'avoir déjà eu affaire à un Chamallow prima.. enfin.. avant.. ce premier souvenir.. Mais je ne m'en souviens pas, probabilmente.

Ça, c’était une réflexion qu’elle était censée. Mais bon, elle au moins avait l’air de savoir de quoi parler. Mais Marjory … Elle jeta un œil sur le parchemin que sa collègue grattait, puis vers la Serpentarde. Elle parlait à sa voisine, préfète elle aussi. Elle avait l’air beaucoup plus amical que lorsqu’elle était venue la voir. Qu’est-ce qu’elle lui avait donc fait ? Bref, il était temps d’arrêter de se rependre. Il fallait qu’elle se mette à écrire, à son tour.

Parchemin:

Voilà … C’était tout. Enfin, tout ce dont elle se souvenait. Elle laissa ses yeux se promener autour d’elle, sur les différents élèves qui grattaient aussi au moment où sa voisine se leva. Est-ce qu’il y avait quelque chose d’autre à dire ? Il fallait peut être qu'elle écrive plus ? Jade avait l'air d'avoir écrit beaucoup, elle ... Restant quelques secondes de plus la plume à la main, elle la déposa finalement pour se lever, aller à son tour récupérer le bonbon aux couleurs de sa maison avant de retourner sur son siège. – Hum, vraiment inconfortable, en s’y assaillant de nouveau s’était encore pire que la première fois. – Elle plaça le carré duveteux sur sa table puis attendit de nouvelles instructions du professeur … Ses yeux se dirigeant inconsciemment vers la Serpentarde qui était occupée à construire des sortes de remparts autour de son chamallow verdâtre.

HRP:

Fort heureusement, le serpentin ne s’était pas retrouvé à tendre la main dans le vide, afin de serrer un ectoplasme de solitude… C’est que cela aurait été fort incommodant et vaguement honteux… A rajouter sur son tableau d’honneur des maladresses sociales quoi. Les conventions, il maîtrisait… Quand il en avait l’envie. L’empirisme de la convenance quoi.
Un coup d’œil supplémentaire sur son voisin lui permit de confirmer le fait qu’il y aurait matière à conversation avec ce Pouffy… Une information qui avait toute son importance, en sa présente situation estudiantine.

Réprimant le besoin irrésistible de s’étirer comme un ressort en faisant craquer l’intégralité des articulations de son corps chétif, il choisit de répondre avec une certaine amabilité à l’énergumène Or-et-Sable :
« - C’est également mon premier cours de Divination, mais je ne pense pas que ce nous aurons le droit à de la psychologie de comptoir : ce ne serait pas des plus pertinents. » Il passa sa main sur sa nuque un instant, pensif. « Nul ne sait de quoi l’avenir sera fait après tout. »

Et sur ces sages paroles, il s’apprêtait à retourner dans un mutisme temporaire, quand un doux accent pas si inconnu que cela s’adressa à sa personne. La demoiselle lui demandait s’il allait bien ? Pour le coup, il ne put s’empêcher d’être un brin surpris, et en conséquence, se mit à l’observer bêtement, tel le Stangulot moyen hors de l’eau, loupant ainsi le coche sur un litige intéressant entre les deux Pouffys…
Entre eux deux, Sinéad et Violette, Asclépius se demandait sincérement si tous les membres de l’éminente maison Poufsouffle étaient aussi sympathiques… Non pas qu’ils ne le soient pas à Serpentard, mais l’individualité était davantage de rigueur…

Ce qui, pour être honnête, avait tout pour lui plaire. Mieux valait être seul : au moins, on savait qui réprimander et détester en cas d’échec. La solitude était ainsi plutôt rassurante…
Bon allez, faut se ressaisir là, allez Ascléfrousse, réponds à la dame !

« - Oh, je vais bien, je te remercie… Finit-il par bredouiller. Tomber n’est pas très grave en soi, c’est rester au sol qui eût été des plus inconvenants, à mon sens… »

Et pour ponctuer sa tirade, son regard clair passa doucement d’un protagoniste à un autre ; se trouvait-il de nouveau au cœur d’un différend ? Voilà qui était bien plus inconfortable que ces chaises de moldingues…

Même dans sa bulle, Jade ne pouvait décidément pas s'empêcher de s'inquiéter pour les autres. Sans doute aurait-elle dû se montrer plus prudente, arrêter de parler à d'autres personnes et juste se renfermer. C'était un bon plan ça, normalement. De base, c'était même le meilleur plan qu'elle pouvait mettre en place pour aller avec ses résolutions. Alors oui, bien sûr que oui, c'était un bon plan, sauf que ça ne fonctionnait pas comme ça. Elle avait beau faire tous les efforts du monde, certains réflexes s'avéraient impossibles à surmonter. C'était décidément de pire en pire dans sa tête, plus rien ne tournait rond. M'enfin, après tout ce n'était pas un crime.

En revanche, l'oeil observateur de la blondinette ne tarda pas à apercevoir le visage de Corwin perdre son sourire à partir du moment même où elle s'était adressée à Asclépius. Alors bien sûr, la question à poser était simple: avait-elle ignoré le Poufsouffle. Non, du tout. Et pourtant, elle aurait eu toutes les raisons pour ça. Ce soir là, alors que le concert battait son plein, elle avait presque perdu les pédales et elle en avait beaucoup trop dit. Pour elle, ce n'était pas facile de se confier, surtout pas sur un sujet aussi douloureux que sa famille. Et pourtant, elle avait parlé. Sans doute était-ce une accumulation, un trop plein impossible à retenir et c'était tombé sur lui, à ce moment là précisément. La vie était décidément bien ironique, plusieurs personnes attendant qu'elle se confie à eux et elle.. elle préférait parler à un.. presque-inconnu. Sans doute était-ce justement cet éloignement sentimental qui l'avait rassurée et poussée à en dire plus, à en dire trop. Pensait-elle naïvement que confier ses problèmes à quelqu'un qui n'en avait rien à faire donnerait un meilleur résultat ? Oui. Honteusement, oui.

Mais voilà, Corwin était bel et bien élève à Poudlard, dans sa maison en plus. Elle avait toutes les chances de le croiser au détour d'un couloir. Alors la théorie de l'inconnu tombait à l'eau. Mais est-ce pour autant que Jade allait l'ignorer ? Non, elle n'était pas comme ça. Encore un point sur lequel il lui était impossible de faire dos rond. Elle aurait sans doute dû commencer par saluer son camarade avant de parler à Asclépius, mais non. La vérité était simple: elle avait peur. Peur qu'il en parle, peur qu'il en sache trop aussi. Connaitre les secrets de l'Italienne n'était jamais bon, il ne s'en rendait probablement pas compte.

- Salut Jade.

Voix presque froide, oui, il lui en voulait bel et bien. De nouveau, un combat interne fit rage chez la blondinette. Elle n'était pas sensée y accorder de l'importance, se détacher étant probablement la meilleure des solutions. Ah si ça pouvait fonctionner aussi facilement.. Non, immédiatement, elle s'en voulut. Mordillant l'intérieur de sa joue, la demoiselle cherchait un moyen de se rattraper alors que bon sang, elle n'aurait pas dû ! Saleté de conscience. Faisant tourner le chamallow entre ses doigts puis entrouvrant alors les lèvres, Jade n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit.

- Oh, je vais bien, je te remercie… Tomber n’est pas très grave en soi, c’est rester au sol qui eût été des plus inconvenants, à mon sens…

Avec tout ça, l'Italienne en aurait presque oublié la chute du Serpentard. Presque, n'exagérons pas. Partagée, un peu perdue, Jade hésita de longues secondes avant de sourire légèrement, mais timidement tout de même.

- Bonjour Corwin, spero che.. tu vas bien..

C'était sincère et elle espérait que le plus jeune ne lui en voudrait pas trop. Il n'y avait pas tant de raisons que ça, si ? Rha, de toute façon elle n'était pas douée pour juger ce genre de chose. Ses relations avec les autres ayant été particulièrement limitées pendant plusieurs années et les derniers mois n'ayant rien arrangé, Jade ne savait plus réellement si ce qu'elle faisait était bien ou mal. Elle ne tarderait pas à le savoir de toute façon. En tous les cas, elle tourna ensuite le regard vers le vert et argent.

- Certes, ma non è.. jamais agréable. Bon cours, in qu.. dans ce cas !

Wowowoh, c'est quoi cette voix légère, presque enfantine ? Ça ne lui ressemblait pas. Enfin, ça ne lui ressemblait plus, disons. Elle avait du mal à laisser parler cette part d'elle dans l'enceinte de Poudlard, puisqu'elle avait perdu une partie d'elle-même depuis pas mal de temps.. M'enfin, ce n'était pas bien grave, non ? Mordillant sa lèvre, nerveuse à l'idée d'avoir - encore - fait une bourde, la blondinette adressa un sourire timide aux deux comparses avant de rejoindre sa place où Marjory semblait avoir terminé elle aussi. Bon, c'était une bonne chose au moins. Pitié, faites qu'elle arrête de gaffer et que les bonnes nouvelle reprennent leurs habitudes..

Une chose est sûre, il était quasiment impossible de deviner quelle serait la suite du cours. Harradas était toujours aussi surprenant quant à sa manière d'enseigner, mais c'était bien la première fois que Jade se posait autant de questions à propos d'un intitulé. Franchement, qu'allaient-ils faire avec ce chamallow ? Et pourquoi ce souvenir ? Il y avait forcément une solution, mais quoi ? Au moins, se poser des questions était bénéfique pour Jade qui pouvait laisser ses pensées se perdre loin de tout. Et particulièrement, loin du souvenir de cette soirée où elle en avait trop dit. Raconter son malheur n'était pas quelque chose qu'elle aimait. Tout conserver, garder pour soi, c'était bien plus prudent. Connaitre un bout de sa vie, c'était se confronter à ses épreuves et pouvait laisser deviner les défis qu'elle s'imposait dans le futur. Du moins, ce qu'elle voulait faire mais elle était loin d'être certaine d'en avoir le courage. Déterrer des cadavres peut apporter son lot de catastrophe. Relever le défi ? Elle ne le saurait que devant le fait accompli. Mais jamais, Ô grand jamais qui que ce soit ne devait s'en mêler. C'était son combat.

Mordillant encore et encore sa lèvre, Jade avait du mal à réellement réfléchir. Pourtant, sa curiosité était bel et bien présente, comment faire autrement avec un tel mystère. Mais non, son esprit avait décidé de l'abandonner tout simplement vers une réflexion plus sinistre. Voilà bien quelque chose qui arrivait trop souvent à son goût, mais elle n'y pouvait malheureusement rien. Quel que soit le moment, ses souvenirs revenaient la hanter, l'obligeant à garder une certaine distance avec les autres, ne pas s'attacher, surtout pas. Quelle blague envers elle-même, mais ça c'était un secret..

Qu'à cela ne tienne, si elle ne se trompait pas, tous les parchemins avaient été rendus. Le cours allait donc pouvoir continuer et la demoiselle n'attendait que ça. Une simple réflexion pouvait être déviée, mais pas sa concentration habituelle pour les exercices demandés. Du moins si exercices il y avait, mais pratique étant souvent synonyme d'exercice.. peu de chance pour que ça ne soit pas le cas. Au lieu de réfléchir dans sa bulle, l'Italienne se dit soudain qu'elle ferait mieux d'écouter, n'est-ce pas une bonne idée ?

Heureusement, elle n'avait apparemment loupé qu'une remarque envers une des Gryffondors qui mettaient le bazar. Tant mieux. Pour les deux. Comprendra qui pourra. Des bocaux lévitèrent jusque devant chaque élève. Des bocaux maintenant ? Mais qu'est-ce que tout cela signifiait bon sang d'bois ?

- Alors voilà, vous allez échanger votre marshmallow, chamallow, marshmallow, chamallow avec votre voisin et vous allez créer un feu portatif dans votre bocal. Faites léviter le marshmallow au dessus du bocal et attendez qu'il fonde. Vous verrez, une première goutte de sucre tombera dans vos flammes et vous aurez un visuel durant un léger instant de la première expérience que votre camarade a eu avec un chamallow. La seconde vous montrera comment votre camarade s'est réveillé ce matin. Et la troisième montrera quelque chose qui va lui arriver aujourd'hui. Une fois ces trois gouttes accomplies, faites tomber le chamallow dans le bocal avec un cheveu de votre voisin et le feu devrait cesser. Vous pourrez alors constater au fond du bocal, des images dessinées par les cendres du marshmallow mêlé à son cheveu carbonisé. Vous pourrez alors prendre vos manuels "Lever le Voile du Futur", taper deux fois dessus avec votre baguette pour activer la version alimentaire du manuel et chercher la signification des symboles ou des images qu'il y a au fond de votre bocal. Durant l'expérience n'ayez pas peur si vos flammes changent de couleur, c'est parfaitement normal. Allez-y ! Bonne chance !

Euh.. Hein ? Restant figée l'espace de quelques instants, Jade eut du mal à comprendre tout ce que le professeur avait énoncé. Bien sûr ses chutes linguistiques n'aidaient pas, mais pour le coup c'est sa mémoire qui faisait grève. Et pourtant, dieu sait que sa mémoire était l'un de ses meilleurs outils ! Malheureusement, la combinaison entre réflexion, incompréhension et mémoire en grève.. c'était pas bon.

- Plus qu'à espérer che nessu.. personne ne va.. prédire un désastre..

Oui, ça elle avait comprit tout de même. C'était plus une réflexion à elle-même, mais dite à voix haute. Cherchez l'erreur. Honnêtement, étant donné le passif de ce cours - surtout le premier portant alors sur le Destin, douce ironie - Jade n'avait aucune envie de voir un mauvais présage à partir d'un simple chamallow. C'est tout mimi les chamallow, ça ne peut pas causer quelconque ennui, hein ? Mouais, dans un monde aussi vaste que celui des sorciers, même un chamallow pouvait causer le pire. Méfiance, méfiance, les chamallows sont contre nous.

Bon. Il fallait passer à l'exercice. Le problème étant que Jade n'avait pas DU TOUT tout retenu, bien au contraire. Au moins, elle se souvenait du début, n'est-ce pas une bonne façon de commencer ? Pour le reste, elle demanderait à Marjory. D'ailleurs, c'était une bonne chose que la Poufsouffle soit à ses côtés. Non parce-que franchement, partager ses souvenirs avec quelqu'un d'autre.. nan ça ne lui plaisait pas du tout. Même avec Marjory, ça serait désagréable et la Poufsouffle n'y pouvait absolument rien. Un souvenir mortel hantait les pensées de l'Italienne, souvenir qu'elle ne voulait pas voir ressurgir. Normalement, seul le souvenir du chamallow serait visible, mais quand même.. C'était une intrusion dans son esprit, sans y être.. enfin bref c'était étrange quoi. Se reprenant du mieux possible, Jade tourna la tête vers Marjory.

- Je te prend ça, all'im.. du coup.

Et ni une ni deux, la blondinette se retrouvait avec un chamallow aussi jaune que le sien, qu'elle posa en échange devant sa camarade. C'était comme le plus précieux des cadeaux, celui-ci contenant tout de même une infime partie de sa vie. Peu en auraient l'occasion, Jade étant plutôt secrète sur son passé - et pour cause. Quoi qu'il en soit, en se concentrant sur le bocal, Jade fit apparaitre le feu demandé par le professeur. Heureusement qu'elle arrivait à se concentrer au moins pour ça, hors de question de foutre le feu à la classe entière. Suffit les désastres. Lentement, Jade marmonna un simple #Wingardium Leviosa, faisant ainsi voleter le bonbon jusqu'au bocal et jusqu'au feu dévorant. Plus qu'à espérer que tout se passe bien. Elle, de son côté, était plutôt tendue. Allez, on respire.

Esteban s'écarta dans un premier temps en grognant. Très étrange spécimen. Peut être que je devrais l'isoler pour l'étudier ? A moins qu'il le fasse avant. Puis soudainement ce fut le cassage de silence, les mots briseur de glace !

« Mer...Merci. »

Il l'avait vraiment dit ? Tout bas en plus. Cela était étrange mais ça me satisfaisais, j'affichais alors un petit sourire en coin. Aider avait parfois du bon, mais je n'y croyais pas pour autant. Je vit Esteban avancer, reculer, hésiter pour finalement me … Me prendre … pas comme vous le pensez ! Me prendre dans ses bras ! Il me faisait littéralement un câlin ! Fidèle à moi même, je restais droit et passif. J'attendais que ce moment gênant passe, mais il ne semblait pas vouloir passer. Un type vraiment très excessif. Cependant sa spontanéité était admirable, il marquait des points par ci par la dans mon esprit, mais je faisais tout pour éviter que ça se voit. Il fini par me lâcher, je lui lança un regard en serrant un peu la bouche pour signifier un simple « Ok ». Au même moment, professeur ouvrit la bouche pour s'adresser à Jade dans un premier temps, dans un second temps il répondit à ma question, sa réponse me satisfaisait grandement. Il fini par pour nous dire la suite de l'exercice. Il est vrais que la table à coté était un peu agité, il y avait un boudeur (Corwin) je crois, je ne pus m’empêcher de lâcher un « pfff » de mépris véritablement pensé pour le coups. Bouder les gens c'est tellement bas, tellement lâche, tellement faible … Balançant légèrement la tête de gauche à droite pour signifier mon mépris de la situation. Je fini par donner toute mon attention au professeur, également directeur de ma propre maison.

Il semblait se perdre en parlant, étrange, est-il réellement prof ? Bon, nous devions faire trois gouttes de sucres, pour avoir des visions. Chacune d'elles à un effet différent. Bien, concentrons nous. Ha un bocal, c'est plus simple avec.  Je créa le feu demandé, regarda Esteban, et sans lui demandé la permission je pris son Chamallow de malheur, ni une ni deux le fit léviter au dessus feu extrêmement mortel pour un chamallow, à l'aide d'un #Leviosa. Le voilà en position qui appelait à se destruction, à l'échelle d'un chamallow, cela était une catastrophe sans précédent, un vrais désastre. Son destin était de fondre afin de peut être obtenir un bon présage ou un présage sinistre. J'attendais patiemment qu'une goutte tombe. Après quelques minutes elle fini par tombé, je regardait Esteban amusé, pour une fois ma tête s'habillait d'une autre expression. Ce cours était différent et cela était très amusant. Flash, vision. Ce fut très rapide, mais voilà ce que j'ai pensé.

* Esteban bébé qui trouve un chamallow rose pâle sur du carrelage puis qui le met sous son lit qui fini jeté parce que raplapla *

Une phrase sans respiration, mais c'est bon, c'est une phrase mentale. Quel garçon étrange, vraiment. J'affichais un regard surpris, je le dévisageait, comme pour lui demander des explications.

« Je crois qu'il n'y à pas que au Bal masqué que tu es bizarre … »

Sur un ton bien froid, aucunes émotions, aucun sentiment, aucunes douceurs. Sacré Esteban, il sortait du lot, il était donc différent. Mais les gens différents sont-ils digne de confiance pour autant ? Puis-je lui faire confiance ou non ? Restons replié sur sois-même pour le moment. C'est ce que je pensais fortement, et une nouvelle fois je me convainquais que c'était la bonne solution. Puis j'avais déjà oublié mes voisines arrière. Je fit un rapide tour de classe du regard, voir comment se débrouillait les autres, j'essayais également de croiser le regard de tout le monde, histoire de mémoriser les tête. Cela me servirais peut être à l'avenir, si l'un d'entre eux me pose un soucis, j'aurais moins de mal à les reconnaître.

La réaction de Serdaigle avait déçu la deuxième année. Elle essayait de se consoler, se persuadant qu'elle ne pouvait pas en attendre mieux d'un représentant de cette maison. Elle décida alors de couper toute interraction possible avec le reste des élèves. Le coude appuyé sur sa table, Lydie prît ses aises et posa la tête dans sa main, tournant le dos à sa voisine. Elle observa son chamallow un long moment, songeuse, avant d'entamer un jeu du bout de son index. Elle faisait rouler, tourner la sucrerie sur sa table. Elle ne pût retenir l'ennui qui se propageait doucement dans son esprit, réveillant aux passages des cases d'impatience. Elle avait hâte que l'enseignant débute véritablement son cours.

- Lydie ?

Le corps de la rouquine se figea. De la bouche du professeur, son nom avait été prononcé. Pour quelle raison? Ça elle le savait. Dans quel but? Elle l'ignorait encore. Elle se préparait à être réprimendée. Pourtant, l'homme n'en fit rien.

- Tu as bien ton marshmallow avec toi ?

C'était tout? Leur professeur de divination était-il de ceux qui, trop aveuglé par leur passion pour la matière, oubliait que leur profession exigeait une dose d'autorité? La fillette se contenta de hocher la tête, les yeux grands ouverts, comme prêts à boire les instructions à venir.

- Bien. Bon alors les enfants ? Commençons ! Alors voilà, vous allez échanger votre marshmallow, chamallow, marshmallow, chamallow avec votre voisin et vous allez créer un feu portatif dans votre bocal. Faites léviter le marshmallow au dessus du bocal et attendez qu'il fonde. Vous verrez, une première goutte de sucre tombera dans vos flammes et vous aurez un visuel durant un léger instant de la première expérience que votre camarade a eu avec un chamallow. La seconde vous montrera comment votre camarade s'est réveillé ce matin. Et la troisième montrera quelque chose qui va lui arriver aujourd'hui. Une fois ces trois gouttes accomplies, faites tomber le chamallow dans le bocal avec un cheveu de votre voisin et le feu devrait cesser. Vous pourrez alors constater au fond du bocal, des images dessinées par les cendres du marshmallow mêlé à son cheveu carbonisé. Vous pourrez alors prendre vos manuels "Lever le Voile du Futur", taper deux fois dessus avec votre baguette pour activer la version alimentaire du manuel et chercher la signification des symboles ou des images qu'il y a au fond de votre bocal. Durant l'expérience n'ayez pas peur si vos flammes changent de couleur, c'est parfaitement normal. Allez-y ! Bonne chance !

Lydie fixa le bocal devant elle. Si elle se souvenait bien, il y avait trois gouttes à étudier. Ensuite, il faudrait qu'elle brûle le chamallow dans son entièreté, accompagné d'un cheveu roux de sa voisine. Une image lui vint alors à l'esprit. Malgré toute l'absurdité de la scène qu'elle visualisait, elle ne parvenait pas à éloigner ces pensées sombres et à se concentrer sur le protocole de l'exercice. Car, il semblait que la fillette risquait d'invoquer un démon, attiré par la flamme brulant un cheveu de feu. Si tel était le cas, ce serait un véritable désastre.

Elle n'était tout de même pas dans un des vulgaires films moldus d'horreur dans lesquels les personnages ne pouvaient échapper à leur destin, poursuivit par des créatures entre deux mondes. Le dénouement de ces films était bien souvent mortel, or elle doutait que son vulgaire cours de Divination puisse tourner à la catastrophe , qu'il se transforme en course poursuite dans les couloirs sinistres d'un château présumé hanté par un démon qu'une rousse aurait invoqué. Elle priait donc pour que l'idée qu'elle avait eut en visualisant ce cheveu satanique embrasé ne soit que la conséquence d'un cliché répandu plutôt qu'un véritable présage.

Par précaution, tout de même, elle s'attacha les cheveux en une longue queue de cheval qui lui descendait entre les omoplates. Elle prit son chamallow dans sa main et le tendit à sa voisine. Elle avait du mal à donner son chamallow. La friandise avait le malheur de finir brûlée plutôt que mangée, alors que c'était sa fonction première.

- Je peux? lui demanda t-elle en pointant son chamallow du doigt.

Voilà que, après avoir volé sournoisement le chamallow de Merry et avoir agressé à coup de sucrerie un sombre inconnu Serdaigle, Lydie prenait le temps de demander à sa voisine si elle pouvait ou non lui prendre sa friandise, c'était plutôt ironique. Par simple principe de politesse, mais également afin de se sentir moins damnable, elle préféra attendre la réponse de son aînée rousse avant de commencer l'exercice.