[L1] {L2} Chambres

Ernesto de la Sera, dis Ernesto, arriva devant la porte du 12 square Grimmaud; faisant attention a ne pas faire de bruit dans le couloir, de toute façon, il n'y avait que lui. Il s'installa tranquillement sur un lit, certes peu confortables, mais peu lui importait. Ses habits étaient dans un piteux état, mais bon, ils étaient déchirés, arrachés et du sang semblait avoir coulé sur ses jambes commes s'il avait fui ou couru au milieu de ronces. Il regarda le plafond pendant quelques instants, pensant aux 3 dernières heures de folies qu'il venait de vivre. Soudain, son ventre lui procura une sensation bizarre, cela faisait près de 24 heures qu'il n'avait ni dormi ni manger, il se dirigea vers la cuisine, se demandant si d'autres viendront bientôt. Il aimait le silence, mais cette maison inconnue n'était pas vraiment très accueillante malgré le silence religieux qu'il y règnait...

Une fois sortit du jardin, Artemis traversa le corridor et monta lentement l'escalier, en trébuchant à chaque marche et reprenant son souffle à chaque étage. Arrivé au deuxième étage, il poussa une des deux portes sur le palier et entra dans la pièce qui lui servait à la fois de Bureau et de chambre. Artemis vérouilla la porte à double tour et se déshabilla, il enfila une chemsie de nuit vert pâle sur laquelle était brodé un phénix doré et se glissa dans son lit. Il devait se reposer pour être en forme demain. Non seulement il serait confronté à une meute de mangemorts déchaînés mais en plus à la fin de cette même journée, il devrait combattre Ernesto. le sommeil vaut toutes les potions du monde pensa t-il avant de sombrer dans un profond sommeil.

Artemis dormait. Un fin rayon de lune traversa l'unique fenêtre de la chambre pour aller éclairer le visage de l'auror. Au lieu du visage sévère du boursouflet, il n'y avait qu'une tête de mort ricanante. L'instant d'après, l'espace d'une illusion, il avait retrouvé son aspect normal.

Discrètement dans son cerveau endormi, la liche préparait sa revanche.

Après leur entretien chaotique dans le salon, Ernesto monta une a une les marches de l'escqlier menant aux chambres, notamment celle d'Artémis. Il montait d'un pas sûr, mais c'était une façade, tout en lui bouillonnait, son regard se figeait sur chaque endroit d'ou provennait un petit bruit quel qu'il soit. Devant la porte de la chambre d'Artémis, sa main se leva, hésitant une seconde avant de toquer, de toutes façons, Artémis savaient qui c'était si l'on considérait le ton de son "ENTREZ!". Ernesto s'avança jusque devant Artémis assit sur le lit ou il avait l'intention de dormir, son cerveau était en ébullition, il ne cherchait pas les bon mots ou ce qui allait faire dans la finesse, il voulait simplement parler a son "chef". Il était surement un des rares a oser garder son regard dans celui d'Artémis quand celui-ci se mettait en colère, aussi, il ne détacha pas son regard de celui d'Artémis, ses lèvres s'entrouvrirent:

C'est fou hein? Mon frêre et toi me dites la même chose, vous me demandez si je suis sans peur ou juste très con. Je crois que c'est surtout le second cas, mais j'éssaye de me convaincre du premier. J'éssaye de me persuader que je suis sans peur. Tu sais, j'ai toujours haïs mon frêre de m'avoir laissé pour rejoindre les Aurors. Mais plus je le détestais, plus je voulais être comme lui, il est si calme, comme si rien ne l'atteint, comme s'il surplombait les problèmes de ce monde. Quand je le regarde, je ne vois jamais la peur ou la colère en lui, juste un étèrnel sourire et toujours le même visage, impassible. Je voulais tellement être comme lui, sans peur, je veux tellement devenir comme lui, calme et posé avec un étèrnel sourire que rien ne délogerait, je veux survoler les problèmes de ce monde, je veux ne plus avoir peur. Mais le fait est là, j'ai peur, pour le monde magique, pour Poudlard, pour les Membres de l'Ordre, pour les Aurors, pour toi, pour Andréa. Prends ça comme tu voudras, mais je crois que je vais être sincère pour la première fois depuis longtemps avec quelqu'un, pardonnes-moi de ne pas avoir été a la hauteur de tes attentes. Pardonnes-moi d'être insouciant, stupide et con, mais surtout pardonnes-moi de te dire que je vais démissioner de l'Ordre... Ton rêve sur un plateau hein?

Artemis écouta aptiemment le discours d'Ernesto ( mais était-ce encore Ernesto ? ) et trouva qu'il ne manquait pas de classe. Une fois que le dernier eut fini, et de fort belle manière, le chef de l'Ordre sourit. Enfin....enfin il était débarassé d'Ernesto de la Serna ! Il se leva et fit face à Sam bien que celui-ci fut plus grand que lui et en imposait davantage.

- La démission d'Ernesto de la Serna est acceptée. Sam, vous prendrez-bien un verre de sherry, il est excellent.

Sous le regard éberlué du jeune homme, Artemis alla chercher deux verres et ouvrit une bouteille d'un liquide qui ressemblait vaguement à du vin. Puis, il lui tendit un verre et commença à siroter l'autre.

- Excellent, mais tu n'es certainement pas venu jusque ici pour boire du vin avec un vieux fou. Il eut un petit rire .

Les yeux pétillants, Artemis s'expliqua car Sam ne comprenait peut-être pas.

- Avoir un trublion comme Ernesto de la Serna dans mes rangs est ingérable, je rêvais de sa démission , je te remercie jeune Winchester d'avoir parlé de ta propre voix, j'ai enfin compris. Tu n'es pas celui que tu tente d'être. Tu es jeune et tu te cherches encore, c'est normal, mais il y a des moments où tu ne peux t'empêcher d'être ce que tu es réellement. Je suis très heureux de m'être trompé sur ton compte, très heureux. Accepte mes excuses même si elles n'ont jamais valu grand chose pour personne.

Il jaugea Sam du regard. Il ne savait pas comment il pouvait réagir. Peut-être s'était-il trompé, peut-être Ernesto et Sam n'étaient qu'une seule et même personne en fin de compte. Mais alors pourquoi des personnalités si différentes ? Ce soir, Ernesto avait parlé avec son coeur en tout cas et c'était ce vrai Ernesto ou Sam ou peu qu'importe son nom, c'était cette vraie personne qu'Artemis avait recherché en lui dès le départ. Il avait lamentablement échoué en tentant d'imposer son autorité et c'était finalement un heureux hasard que leur dispute de ce soir ait autant énervé Ernesto, le poussant dans ses derniers retranchements. La sensibilité n'était pas une faiblesse, cela Dean ne l'avait jamais comprit et Artemis comprit pourquoi les deux frères s'entendaient si mal.

[ hj : pas le temps de faire plus désolé c'est peut-être un peu confus ^^ ]

Tu sais Arty, je ne rigolais pas quand je disais que j'allais démissioner, de toutes façons, comme tu l'as dis je ne suis pas indispensable, ni même irremplaçable. Tu me connais mieux que quiconque dans l'Ordre, enfin tu connais une partie de moi, disons Ernesto. Cette partie est en faites la partie de moi qui fait tout ce que je me suis résigné a ne pas faire. Elle agit comme une petite voix intérieure, elle me demande de réaliser mes désirs les plus refoulés, comme tu l'as vu, elle s'en sort même plutôt bien pour se montrer convaincante. Tu sais quand tu as 16 ans, que ton frêre t'as laissé pour combattre des Mangemorts, tu réagis comme quelqu'un de 16 ans, tu te sents d'abord abandonné, puis la colère monte en toi, explosant comme un volcan. Tu n'as qu'une envie, faire payer a la personne qui t'as abandonné, et quand cette petite voix vient et te dis qu'elle peut t'aider a réaliser tous tes rêves refoulés, et bien tu l'écoutes, et tu deviens l'inverse de ce que tu étais. C'est ainsi que de timide et peureux, je suis passé a illuminé et frappa-dingue. Mais plus tu écoutes cette voix, qui te contente en te donnant tout ce que tu désires au fond de toi, plus elle a d'emprise. C'est ainsi que je suis devenu Ernesto, un homme qui fait semblant de ne pas avoir peur, qui ose avouer sentiments et vérités comme si de rien était, mais j'écoutais cette voix parce qu'elle me comprennait et qu'elle me guidait en me rendant heureux. Crois-tu simplement que j'aurais avouer un jour a Andréa mon amour sans cette voix? Mais celà ne change rien a la haine que j'ai pour mon frêre, son coeur est froid, il m'a abandonné, il a abandonné Freya, il a brisé Samira, et ça ne l'a même pas fais osciller. Je veux me battre contre lui, comme quand on était enfant, je veux lui montrer que je suis devenu plus fort que lui. Mais ce but est égoïste non? Si je veux le battre, ce n'est pas pour lui montrer quelque chose, mais pour me prouver que je suis devenu comme lui. Dans le fond, j'ai toujours espèrer être comme lui, devenir fort, détaché de tout, calme. Aussi quand je te disais celà, j'étais ce qui se fait de plus sérieux Arty, l'Ordre c'est finie pour moi, je t'ai trahi toi, j'ai trahi tous les Membres de l'Ordre, je vous ai tous mis en danger par mes actions stupides, égoïstes et irréfléchis, tu sais comme moi que je n'ai plus ma place dans l'Ordre, je ne l'ais jamais eu. Arty, je dois quitter l'Ordre...

Artemis regarda Sam un moment puis soupira. En effet il savait qu'il n'avait jamais eu sa place dans l'Ordre et n'avait jamais compris pourquoi il y était entré, quelles étaient ses motivations ? Le conflit avec son frère semblait insoluble étant donné leurs caractères si différents et si l'Ordre voulait travailler avec les aurors sans problèmes, Sam devait partir. Tout ceci était évident et Artemis le savait déjà, seulement il n'avait pas envie de virer Sam. Où irait-il ensuite ? Que ferait-il jusqu'à ce que les mangemorts le trouvent parce qu'il sera seul ? Non il n'était pas seul.

- Bien, tu ne fais donc plus partie de l'Ordre du Phénix, je te délie de tes serments et je te retire le Secret confié.

Il leva sa baguette et un filin d'or sortit du torse de Sam et fut aspiré par le cristal de sa baguette. Il avait fait tout cela très rapidement car il avait peur de changer d'avis. Il regarda Sam dans les yeux.

- Que vas-tu faire maintenant ? Quoique tu fasses et où que tu ailles je veux que tu puisses nous joindre en cas de problème et je viendrais t'aider. Prends ceci.

Il lui tendit une plume de phénix provenant de Flammèche. Le phénix viendrait aider Sam et viendrait prévenir Artemis en cas de problème.

- J'ai engagé deux membres assez prometteurs, cela devrait aller mais si tu veux participer une dernière fois je te suggère de te rendre au Bar des Ténèbres, ça va chauffer là-bas et on ne pourra pas te prévenir puisque tu ne fais plus partie de l'Ordre. Voilà tu es informé, agis come tu le souhaites. Tu sais que tu auras toujours une famille ici et si tu veux revenir un jour...il te suffit de me contacter.

Bien alors, si ce doit être mes dernières paroles en tant que Membre d l'Ordre, je veux simplement dire que travailler sous tes Ordres a été un honneur, pour ce que je vais devenir maintenant, ne t'en fais pas pour moi, je saurais me recycler. J'ai jamais été doué pour els entrées discrètes, ce qui ne semblent pas être le cas de ma sortie hein? Sortie par la petite porte. Je ne pense pas vraiment a revenir un jour, tout dépendra de mon frêre et de moi. Tu sais, je préfère partir maintenant, mais il y a un objet que j'ai toujours gardé pour te le donner le jour de mon départ, pour aujourd'hui. Les moldus s'en servent, le principe est sympathique, je l'ai simplement modifié, si toi ou n'importe qui dans l'Ordre avez besoin d'un coup de main, ou simplement si vous voulez que je me joigne a vous pour un combat ou un entrainement. Ou si j'ai encore assez d'estime pour te renseigner sur des choses, c'est plus facile de se renseigner en civile, saches que je serais toujours a ta disposition.

Ernesto serra la main Artémis, pour la première fois, il avait parlé honnètement a son "chef", il s'en trouvait grandi, attristé bien sûr de quitter l'Ordre, une sorte de seconde famille pour lui, mais il savait qu'il partait pour son bien, mais surtout pour celui de l'Ordre, ses problèmes avec son frêre ne concernait pas l'Ordre et ne devait pas interférer. Lorsque les deux hommes libèrerent leurs mains, Artémis avait dans sa main un objet élèctronique tout en longueur avec un seul et unique bouton.

Appuies dessus et tu me verras débarquer très peu de temps après, tu peux en abuser, comme ne jamais l'utiliser, mais que je sois dans l'Ordre ou plus, je veux faire revenir la paix. Si je dois y laisser la vie, je veux que ce soit a tes côtés. Bonne chance Arty.

A ces mots, il sortit d'un pas calme et tranquille comme jamais auparavent il n'avait eut, il descendit les marches, passant dans le couloir, pour la première fois, il ne rétorqua pas a la dame du portrait, la regardant pour la dernière fois surement, il ouvrit la porte, il sortit, regardant encore l'intérieur, une fois la porte fermée ce serait fni. Il regarda en haut de l'escalier, ou Artémis le regardait sortir, Ernesto eut un hochement de tête pour son ancien chef, la porte se referma doucement sur Ernesto, dans un dernier "clac" presque inaudible, la porte se réferma sur Ernesto pour ne plus jamais le laisser entrer...

Andrea avait rejoint Artemis, même si elle l’avait fait un peu à contrecœur. Maintenant ? S’il voulait qu’elle reste, il allait devoir lui montrer les vraies valeurs de l’Ordre et ne pas lui mentir, sinon, elle se tournerait à jamais vers les mangemorts. Pendant qu’elle réfléchissait à ce qu’elle venait de faire, Mangemort 76 rejoignit Mangemort 14. Il prit alors la parole, d’une voix vraiment épuisée, mais ce qu’il dit toucha Andrea. Qu’est-ce qu’il s’était passé ? Si Artemis avait déclenché les alarmes, c’est qu’il n’était pas « bon », il était plus démoniaque qu’avant. Voilà donc l’image qu’avait l’Ordre ? Mangemorts et Ordre du Phénix avaient tous deux une sale image, mais Andrea arriverait peut-être à redresser la situation. Il finit par s’écrouler et Mangemort 19 lui proposa son bras pour qu’il s’accroche. Elle ? Ils ne l’avaient pas vraiment aidé. Elle se demandait si elle avait fait le bon choix. Elle écouta cependant ce qu’Artemis répondit. Il semblait ne pas avoir dit tout ce qu’il avait à dire. Mais Andrea n’entendrait rien d’autre. Artemis ordonna à Izzie – une nouvelle membre de l’Ordre qu’Andrea ne connaissait pas – de ramener Andrea au QG de l’Ordre. Andrea n’eut le temps de rien dire, Izzie l’empoigna et Andrea n’eut le temps que de grimacer sous la douleur avant d’être emportée par le transplanage.

Square Grimmaurd. Le Salon d’après ce qu’elle pouvait encore reconnaître. Mais le transplanage l’avait pas mal affaiblie, elle n’avait pas supporté et se laissa tomber sur la chaise derrière elle en manquant de tomber par terre. Ce qu’elle avait vu la laissa sur sa fin. Elle vit les autres membres de l’Ordre mais n’attendit pas l’arrivée d’Artemis et ne fit attention à rien. Elle se dirigea donc vers sa chambre sans rien dire, même si elle tremblait pas mal. Une fois arrivée à l’étage, elle regarda le nom de chaque chambre. Elle tomba enfin sur la sienne, y entra, ferma la porte, et s’assis sur son lit, le regard dans le vide.

*J’aurais dû l’écouter… Dans quoi je me suis fourrée ?*

Alors Artémis avait réussi a libérer l'otage, et un otage de valeur. Il avait longtemps cru la revoir, mais alors qu'il se redresasit sur sa chaise, Ernesto n'avait pas encore réellement réalisée, il allait la revoir elle, pour qui il s'était tant inquiété. S'il n'avait été a la rencontre pour l'échange, il n'en espèrait pas moins que de la revoir. Il monta les escaliers d'un pas calme et posé. Sa main se posa sur la porte donnant sur sa chambre, sa deuxième main descendit sur la poignée. Une boule se forma en son ventre et remonta comme un frisson, était-ce vrai? Pouvait-il vraiment le croire? Il n'en pouvait plus d'attendre, la porte s'ouvrit, elle était là, devant lui. Elle regardait l'extérieur et ne semblait pas avoir entendu Ernesto qui sembla la tirer de ses pensées en laissant grncer légerement la porte. Il s'assied a côté d'elle, ne demandant même pas son accord. Il posa sa main sur son épaule, et tous deux restèrent en silence pendant une poignée de minutes qui en cet instant semblait pourtant quelque secondes. Ernesto avait un petit sourire mais en son fort intérieur, il explosait, son coeur commençait a se ralentir. Son regard ne se détachait d'Andréa, il voyait que quelque chose la tracassait, et dans sa façon de le regarder, Ernesto sentit que quelque chose était différent. Normal, parès avoir été captif aussi longtemps que de ne plus sembler être soi, mais pourtant, Ernesto restait sur qu'il y avait autre chose. Cependant, il ne souhaitait pas savoir plus, il posa sa main sur celle d'Andréa et a peine plus tard, se releva, enlevant la surchemise qu'il arborait qu'il posa sur mes épaules d'Andréa. Pas une parole avait été prononcée, Ernesto appréciait le moment, un peu bêtement, il devait l'avouer, mais il se contentait d'apprécier le moment. Une question lui brulait les lévres, il voulait savoir ce qui la tracassait, mais il le savait, elle lui en parlerait en temps voulu, il espèrait juste ne pas le laisser trop voir. Inexplicablement, Ernesto se leva, Andréa n'avait rien dis, et il lui était soudain apparut que si elle était dans sa chambre seule, c'était pour une raison bien valable, elle devait vouloir se reposer. Il se retourna juste devant la porte, brisant le froid silence de ce moment:

Si tu as besoin de quoi que ce soit, je serais toujours là pour toi.

Il pensait vraiment cette phrase qui aurait pu passer pour réconfortante. Il regarda encore une fois Andréa, il n'avait pas envie de sortir, et préféra rester devant la porte, a attendre, comme s'il avait posé une question ou la réponse était impérative...

Artemis transplana dans le salon du Square Grimmaud et tenta de se calmer. Il avait totalement perdu le contrôle de lui-même pendant quelques minutes et cela avait tout gâché. Satané 76...il aurait du modifier ses souvenirs. Comment avait-il pu négliger un détail si important ? Il donna un coup de pied dans un fauteuil.

* Calme-toi !*

C'était difficile. Comment se calmer ? A cause de lui-même son plan se heurtait à une difficultée imprévue et il avait beau chercher il ne trouvait aucun moyen de réparer ça. Il prit une profonde inspiration et s'assit dans le fauteuil qu'il avait martyrisé peu de temps auparavant. Pouvait-il s'en sortir sans Andrea ? Oui si il se préparait bien...La laissez partir ? Non, impensable, elle se dresserait contre lui et rejoindrait les aurors voir pire. La convaincre ? Lui exposer ses plans ? Dangereux si elle refusait....
Les pensées se bousculèrent ainsi dans sa tête pendant un bon quart d'heure après quoi il décida d'être honnête avec Andrea et d'aller lui parler sur le champ. Elle devait sûrement s'être réfugiée dans sa chambre. Il monta doucemment les marches jusqu'au premier étage en espérant qu'il n'y aurait personne d'autre pour pouvoir lui parler tranquille. Mais il aperçut Ernesto à la porte ce qui était compréhensible quand on connaissait les sentiments du jeune homme pour Andrea.

- Ernesto s'il te plaît....je dois lui parler seul à seul. Ne t'inquiètes pas elle ne risque rien.

Il avait dit cela à tout hasard. Andrea avait-elle déjà parlé de l'étrange comportement de son supérieur ? Artemis rentra dans la chambre et s'assit à côté d'Andrea.

- Je vais être honnête Andrea, mon but actuel est de prendre le contrôle du pays et d'y instaurer un système fort pour régler définitivement cette guerre idiote et permettre aux gens de ne plus vivre dans la terreur. Je ne te cache pas que je ne compte pas prendre le pouvoir de façon démocratique, je vais evidemment tenter une révolution, non sanglante si possible, et une fois au pouvoir je tiens à y rester. Pour cela j'ai besoin d'un Ordre fort et sous mon entier contrôle. Sept personnes me sont soumies via un Serment Inviolable. Si je t'ai fait libérer ce n'est pas pour que tu tombes aussi dans le piège que j'ai tendu, enfin pas seulement. Je ne pouvais pas supporter de te savoir captive. Maintenant tu es libre. Libre de partir. Parce que je sais que je pourrais pas te forcer à rester et que je ne suis pas devenu assez mauvais pour utiliser des sortilèges contre toi.
Tu peux partir si tu le désires, mais j'y mets une condition : Que tu ne te dresse ni contre moi ni contre l'Ordre à l'avenir. Tu peux aussi rester ici, et sache que je ne t'obligerais pas à combattre. Mais tu peux rester si tu le veux, je n'y vois aucun inconvenient.

Il regarda Andrea et elle pu deviner qu'il n'était pas devenu totalement mauvais comme aurait pu le laisser penser ses actes. En vérité il perdait chaque jour un peu plus de la bonté qui était en lui mais la présence de certaines personnes l'apaisait et rendait l'emprise du démon sur sa personnalité moins palpable. Andrea faisait partie de ces personnes.

Izzie venait de transplaner au square grimmaurd avec Andrea. Elle était dans un tel état de surprise qu'elle sentit à peine la jeune fille lui fausser compagnie. Elle avait sûrement elle aussi besoin de réfléchir. Izzie quand à elle avait surtout besoin de prendre l'air. Elle vit par la fenêtre Antares et la nouvelle en train de se battre et renonca donc à aller prendre une bouffée d'air frais et s'avança vers la cuisine. Elle ouvrit le robinet et s'aspergea le visage d'eau fraiche. Les évènements nouveaux tambourinaient dans son cerveau à tel point qu'elle en avait presque le tourni. Elle ne pouvait s'empêcher de revoir le regard dur d'Artemis associé à ces paroles "C'est un ordre.". Que se passait-il ? Que voulait dire "l'Ordre vient tout juste de naître" ? Etait-ce un simple stratagème destiné à effrayer 14 ? Mais dans quel but effrayer un mangemort ? Et les flammes du serment qui ont réapparu lorsqu'il avait donné cet ordre ?... Izzie n'arrivait même plus à réfléchir, cette première mission l'avait épuisé tant mentalement que physiquement et elle voulait d'abord se reposer pour pouvoir réfléchir ensuite à cette situation qui l'effrayait quelque peu.

Andrea était toujours assise sur son lit, regardant le vide. Elle était exténuée et sentait toujours ses poignets et ses chevilles lui brûler, mais elle n’avait même pas envie de regarder l’état de ses chevilles. Ses poignets ? Elle y avait déjà jeté un coup d’œil. Elle était toujours plongée dans ses pensées. Pour le moment, la seule question qui résumait le mieux les autres était « Pourquoi ? ». Elle se sentait fort mal, aussi bien physiquement que mentalement. Mais ne rien montrer était devenu un point fort chez elle. Il y avait juste le retour des choses qui restait à craindre. Après un quart d’heure, plus ou moins, elle entendit la poignée de la porte bouger. Qui pouvait bien venir ? Elle n’eut pas à attendre longtemps pour avoir une réponse à sa question. Ernesto passa la porte, mais elle ne fit même pas attention. Ce n’est que quand il s’installa à côté d’elle qu’elle remarqua réellement sa présence. Il posa sa main sur son épaule et elle ne dit rien. Restant silencieuse, tout comme lui, pendant quelques minutes. Ernesto posa ensuite sa main sur la sienne et se leva aussitôt, se dirigeant vers la porte. Là, il se retourna une dernière fois et lui dit que si elle avait besoin de quoique ce soit, il était toujours là. Elle réussit à esquisser un sourire mais aucun mots ne purent sortir de sa bouche. Elle était encore incapable de parler pour l’instant.

Soudain, Artemis arriva. Andrea tourna la tête et regarda par la fenêtre avec encore plus d’attention qu’avant. Elle essaya même de se lever, mais impossible. Elle laissa donc les choses venir, pas le choix. Il dit à Ernesto qu’il voulait parler à Andrea seul à seul, qu’elle ne risquait rien. Ernesto sortit (désolée, je te fais un peu agir) et Artemis vint s’asseoir à côté d’Andrea. Elle ? Elle tournait toujours la tête, refusant de le regarder. Elle écouta son « discours » et fini par le regarder, mais vers la fin. Qu’entendait-il par « Système fort » ? Elle voulait bien rester dans l’Ordre, mais pas pour servir à une telle cause. Elle voulait simplement empêcher les mangemorts de faire des actes horribles. L’Ordre d’avant. Pas cet Ordre-ci. Andrea resta silencieuse de longues minutes. Minutes qui pouvaient sembler interminable pour Artemis. Mais elle essayait de rassembler les forces qui lui restaient pour réfléchir et pour réussir à former convenablement une phrase dans sa tête afin de pouvoir la sortir correctement à Artemis. Le Chef de l’Ordre qui la considérait comme sa protégée n’existait plus. C’était une évidence. Et ça faisait mal.

« Je veux bien rester avec vous. Mais pas pour ça. Les guerres ne cesseront jamais Artemis. Jamais. Prendre le pouvoir ? Mais as-tu vu comment tu es devenu ? Je ne reconnais plus la personne que je connaissais avant d’être capturée si longtemps, même avant d’être dans l’Ordre. Je suis en train de me demander où est passé le Chef de l’Ordre… »

Elle essaya de se lever. Tentative réussie. Elle risquait de s’effondrer ? Tant pis. Elle se dirigea vers la fenêtre de sa chambre et sentit ses poignets lui brûler encore plus. Tout comme ses chevilles à chaque pas qu’elle faisait. Elle monta ses mains de façon à les voir mais était dos à Artemis. Elle regarda ses poignets blessés, avec des entailles assez profondes causées par les cordes fortement serrées et les mouvements qu’elle avait fait.

*Et j’ai enduré tout ça pour rien ?*

Artemis écouta la réponse d'Andrea sans rien laisser transparaître de ses émotions. Peut-être parce que lui-même ne savait pas trop quoi en penser. Bien sûr il était plutôt content qu'Andrea reste mais il ne pourrait pas la forcer à combattre donc elle ne servirait pas à grand chose. Peut-être allait-elle même tenter de lui mettre des bâtons dans les roues. Une partie de lui était très méfiante mais il hocha brièvement la tête en direction de la jeune fille.

- Comme tu voudras. Dans ce cas il va falloir que tu récupères de ton passage chez les mangemorts. Je vais demander que personne ne te dérange, il faut que tu te reposes.

La jeune fille semblait très affaiblie et vacilla un peu quand elle se leva. La fenêtre reflétait au Chef de l'Ordre les entailles au niveau des poignets qu'Andrea regardait comme avec désespoir. - Il va falloir penser à soigner ça aussi. J'envoie quelqu'un avant que tu ne te couches.

Il sortit de la chambre, laissant Andrea seule avec ses sombres pensées. En descendant l'escalier il eut comme un léger vertige et ensuite son visage reprit l'air dur qu'il arborait quasiment tout le temps à présent. Il devait aller acheter des armes pour l'Ordre, il avait suffisemment perdu de temps comme cela. Avant de sortir du QG, il laissa une note sur la table du salon, elle était écrite en lettres de feu pour ne pas passer inaperçue.

Je suis sorti faire des courses pour l'Ordre. Si quelqu'un a quelques connaissances de bases en médecine, j'aimerais qu'il aille s'occuper d'Andrea. A ce soir.

Il transplana dans un "CRAC" sonore.

Artharoth arriva dans le salon du QG de l’ordre du Phénix. Il avait appris par un membre de l’ordre qu’Artémis avait révélé son vrai visage. Il sourit. Le nouvel ordre venait de naitre. Un ordre basé sur la puissance et sur l’arrivé du plus grand Bien dans le monde. Il s’avança près de la table et vit le mot qu’avais laissé son chef. Il le lut rapidement et monta directement dans la chambre d’Andrea, il avait été pendant un temps infirmier de Poudlard, alors oui il possédait des connaissances en médecine. Il frappa a la porte et entendit la voix d’Andrea qui lui dit d’entré (dsl si je te fais agir Nath ). Il regarda alors toute la chambre et vit qu’elle n’avait pas changé. Puis il regarda Andrea, cette dernière avait bien changé durant toute la période de sa détention par les Mangemorts. Elle paraissait plus maigre, mais en mêmes temps, elle semblait endurcit. Sa présence dans un lieu avait changé, au lieu de sa discrétion habituelle, elle semblait devenus sur d’elle. Elle semblait avoir entendu des choses qui vous change un homme ou dans ce cas la une femme. Il lui dit :

Bonjour Andrea, je suis heureux de te revoir. Je n’ai pas pus passé une nuit depuis ton absence sans pensé à toi. Je suis ici pour soigner tes blessures et ne dit pas que tu n’es à pas, ce serait mentir. Alors laisse-moi te soigner.

Il attendit sa réponse en regardant le ciel. Il essaya de sonder son esprit grâce à la legilimençie. Il vit que ce dernier était confus, en pleine réflexion.

Andrea était toujours près de la fenêtre, se tenant tant bien que mal à l’appui de fenêtre. Si elle avait écouté Artemis ? Bien sûr que oui. Elle l’avait écouté avec regret, constatant qu’il ne semblait pas vouloir changer d’avis si tôt. Maintenant, elle se demandait quel était le vrai ordre qui pouvait porter le nom de « Bien ». Les mangemorts ou l’Ordre du Phénix ? Elle savait qu’elle ne pourrait pas se battre contre les mangemorts comme elle l’avait fait auparavant, ou du moins, ça dépendait de ce qu’Artemis voulait faire et ce que les mangemorts faisaient eux-mêmes. Avait-elle bien fait de revenir ici ? Il fallait peut-être qu’elle se repose, qu’elle reprenne des forces. Mais elle craignait le prochain repas avec tous les membres de l’Ordre réunis. Non. En fait, elle ne voulait même pas manger. Se faire soigner ? Non plus. Elle voulait rester seule. Encore et toujours. La personne qu’elle voulait voir ? Un ami proche d’elle. Mais, malheureusement, c’était peut-être impossible. Elle entendit ce qu’Artemis lui dit avant de partir, Andrea ne pris même pas la peine de répondre, à part peut-être un bref.

« C’est pas nécessaire. »

Mais il avait déjà fermé la porte et semblait décidé à la faire soigner. Plus ou moins quinze minutes plus tard, Andrea entendit quelqu’un monter les escaliers menant aux chambres. Depuis sa détention chez les mangemorts, ayant passé deux mois dans le noir, ses sens s’étaient pas mal décuplés. Elle entendait mieux, voyait mieux. Sentir ? Seulement de l’odorat. Par contre, le toucher, c’était pareil. La vue, le choc lorsqu’elle était revenue à la lumière l’avait quelque peu blessée pendant un moment, il fallait qu’elle se réhabitue. Elle fut interrompue dans ses pensées par le « Toc, Toc » à la porte. Elle devait répondre. Elle pris la parole, à contre cœur.

« Oui ? »

C’était une question masquée. A vrai dire, elle n’attendait aucune réponse, c’était juste pour dire que la personne en question pouvait entrer. Elle ne tourna même pas la tête et constata qu’il s’agissait d’Artharoth seulement une fois qu’il eut parlé. Elle n’avait pas d’abord reconnu la voix, mais elle s’était retournée un peu pour voir qui c’était vraiment, plutôt que de se fonder ses propres soupçons et se tromper. Il lui dit qu’il n’avait pas pu dormir, tellement il était inquiet pour elle, en gros. Il lui dit aussi qu’il était là pour la soigner, et que ça ne servait à rien qu’elle dise ne pas avoir de blessures car il savait que c’était faux. Elle regarda à nouveau des poignets, mais ne voulait pas être soignée. Elle le lui dit simplement, mais sur un ton fort déterminé.

« C’est gentil de ta part, mais je ne veux pas être soignée. Ca passera tout seul. J’ai eu ces marques pendant deux mois et je suis toujours vivante, alors, être soignée ou non, ça n’a pas d’importance. J’aimerais juste être tranquille pour le moment. »