La voilà qui dit qu'elle déteste les potions aussi. Youhou, un nouveau point commun. A ce rythme, vous allez finir best friends forever à la fin du cours. Léger frisson d'horreur. Faut te reprendre, sinon on va finir par penser que t'es sociable quand ça te prend. Par contre, tu ne peux que comprendre son dépit de ne pas avoir fumé avant de venir. Parce que même toi, t'aurais pas été contre. Faut dire aussi que, de base, t'avais pas forcément prévu de partager ton rhum. Alors tu risques d'être moins bourré que prévu. Y'a plus qu'à espérer qu'à deux c'est mieux. Et maintenant elle te demande pourquoi t'as pas séché. Elle veut pas tout un flash back larmoyant pour lui raconter ta vie aussi ? Léger haussement d'épaules.

- Parce que Peverell est ma soeur, du coup j'évite de sécher ses cours. C'pas l'envie qui m'en manque.

T'es même pas sûr qu'elle te dirait quoi que ce soit si tu séchais son cours. Non, c'est juste... Une espèce de marque de respect ? Ou simplement pour attirer son attention un peu plus. Tu lui reprends la bouteille pour descendre deux nouvelles gorgées. De toute façons, mieux vaut finir la bouteille avant le début du cours, sinon ça deviendrait suspect. Ouais, parce que là tu considères encore que c'est discret de partager une bouteille d'eau avec ta voisine. Sachant que tu détestes l'eau en plus. Parce que ça a pas de goût et que ça saoule pas.

- Tu d'vrais r'tirer tes lunettes de soleil, c'le meilleur moyen pour s'faire choper. Même si Evans a pas l'air d'avoir les yeux en face des trous...

M'attendant à une réaction de sa part sur ma connaissance de son nom, la lionne semblait s'en contrefichait royalement. Bien que mes yeux ne pouvaient voir ses mouvements, je déduisais ses mouvements aux vibrations de la table. Yue me décevait, j'attendais bien plus d'elle, de la part de ce que je croyais devenir une certaine amitié, mais ce ne serait pas la première que je me fourvoyais. Simplement tirant un trait sur une histoire qui aurait pu exister, je replongeais ma concentration vers le brun devant moi. M'approchant un peu plus de lui pour que mes mots ne tombent pas dans des oreilles indésirables.

« Tu t'es documenté à la bibliothèque sur...ça ? »

Mais mains s'enlevaient délicatement de ses cheveux pour venir effleurer sa nuque et se poser délicatement sur ses épaules.

Elle retire ses lunettes de soleil. C'est qu'elle est hyper obéissante en fait. Petit commentaire inutile sur ta soeur. A vrai dire, il y a peu, tu ne l'aurais jamais cru non plus. Mais la vie étant ce qu'elle est, vous vous retrouvez pourtant liés. La poisse. Plus pour elle que pour toi d'ailleurs. Parce que tu testes ses limites sans doute encore plus que celles de n'importe qui d'autre. Quant au fait qu'elle soit charmante... Non mais d'où elle parle de ta soeur comme ça elle ? N'importe quoi. Pis charmante, faut l'dire vite, parce que le Doloris qu'elle t'a lancé le soir où t'as appris la vérité, il était pas si charmant que ça.

Tu ne réponds rien. De toute façon, ça ne servirait à rien. Et puis, elle vient de proposer un programme bien plus intéressant. Léger coup d'oeil à la bouteille. Tu bois cul sec un peu plus de la moitié de ce qu'il reste avant de lui tendre la fin avec une lueur de défi dans le regard.

- Tiens, finis.

L'alcool chauffe. Il monte. Tu t'étires sur ta chaise, laisse ta tête partir en arrière en clignant des yeux lorsque la luminosité te paraît trop forte. Le monde tourne un peu. Petit sourire satisfait. Un cul sec met toujours de bonne humeur. Mais quand même, y'a un truc qui passe pas.

- Mais dis pas qu'elle est charmante.

Peut être un peu possessif sur les bords...

Et le voilà qu’il vide une bonne partie de la bouteille. Il ne fallait pas lui répéter de fois à celui-là. Après quoi, regard de défi en sa direction, suivit d’une petite phrase. Elle non plus n’allait pas se faire prier. Elle ne tarda pas à prendre la bouteille, et à la finir d’un trait. Cependant elle sous-estima le contenu de la bouteille. Elle toussa. Sa gorge était en feu. Mais ça lui faisait du bien. Oui du bien de sentir qu’elle pouvait avoir mal. Bizarre ? Non, pas du tout.

- Mais dis pas qu’elle est charmante.

Nyx leva la tête vers lui. Il était posé sur sa chaise, tête en arrière. Lui aussi était bien. Comme elle. Cependant, face à sa remarqua, elle eut un rire. Alors monsieur était possessif c’est ça ? Oui, elle pouvait le comprendre, face à une telle femme… Nyx se passa une main dans ses cheveux, un vieux tic méchant. Elle se contenta de sourire et de se perdre dans la contemplation du plafond. Bizarrement, elle adorait les plafonds, c’était son truc quand elle était à l’ouest. Sourire au coin, ton moqueur.

- Alors… comme ça monsieur est possessif ?

Accord de Malicia pour poster

Encore un jour de levé sur la planète Poudlard. La brunette émergeât lentement du livre qu’elle feuilletait depuis la veille au soir. Installée confortablement sur un fauteuil dans la salle commune des verts, Temperence ne s’était pas habillée ce matin là. Elle n’avait pas cours de la mâtinée alors pour une fois, ses vêtements diurnes étaient restés bien pliés sur le bout de son lit tandis qu’elle traînait dans la salle avec un pyjama constitué d’un débardeur noir, d’un short/caleçon vert et de grandes chaussettes de laines tout aussi noires que le haut. La serpentard était sortie de son dortoir, les cheveux à peine coiffés et le visage toujours marqué par le sommeil dont elle sortait. Lovée dans le siège confortable, elle avait bouquiné, somnolé, observé,... Elle avait sauté le repas et la sonnerie la rappela à l’ordre.

« M*rde ! »

Temperence se leva d’un bond puis se dirigeât vers la chambre pour passer sa tenue de cours à la va-vite. Elle boutonna sa chemise, passa sa jupe et troqua ses chaussettes contre une paire moins épaisses. Elle attrapa ses affaires à la volée et partie en direction du cours, tenant ses livres sous le coude gauche et démêlant ses cheveux rapidement de la main droite. Ses pas claquaient contre les sol de pierre et la trotteuse avançait sur sa montre. Lentement, le retard grandissait. D’abord une minute, puis deux, puis trois et ainsi de suite jusqu’à qu’elle franchit la porte de la salle du cours commun.

Dix. Elle avait dix minutes de retard la brune fatiguée. Elle balaya la salle du regard, à la recherche d’une place libre s’il y en avait encore une pour qu’elle puisse suivre le cours, dans le cas contraire, elle disparaîtrait en espérant que la professeur somnolant sur le bureau ne s’aperçoive pas de sa venue.

Une tête blonde, une tête brune, une tête noire... Il y en avait pour tous les goûts mais pas de place visibles au premier coup d’œil. Elle avait l’air bien maligne la serpentard plantée dans l’encadrement de la porte, les cheveux légèrement fous, la cravate accrochée par un nœud lâche et le visage marqué par des joues légèrement creuse. Elle pivota avec lenteur et trouva une place libre au troisième rang, à côté d’une rousse qu’elle avait du apercevoir au détours d’un couloir.

Un coup d’œil au bureau puis la brunette se glissa  jusqu’à la place n°12 en longeant le fond derrière les pupitres d’Azaël et de Nyx. Sans demander si elle pouvait s’y installer, Temperence posa ses affaires sur la table et s’assit sur la chaise. Elle aurait pu demander mais à la vue du nombre de places libres et de son retard, mieux valait qu’elle s’installe  à une table rapidement et sans histoire.

Correctement installée, Temperence se pencha vers sa voisine inconnue tout en ré-ajustant sa tenue.

« Je peux me mettre ici ?  » La voix était presque inaudible, elle venait de murmurer ces quelques mots avec une voix éteinte mais suffisamment forte pour que la rousse puisse l'entendre sans trop de problème.

Tu l'observes finir la bouteille sans un mot. Mais tu n'en penses pas moins. Tousser pour si peu, quelle petite nature. Mais il faut dire que niveau descente, t'es à un sacré bon niveau. Tu secoues légèrement la tête de gauche à droite pour montrer que ça te blase quand même un peu qu'elle réagisse de cette façon. Nouveau regard vers Evans. Puis sur ta voisine de table. Qui ne trouve rien de mieux à faire de de constater un fait des plus évidents. La veille, tu t'en es quand même pris verbalement à Jiménez devant toute la classe sans aucune pression. Bon, t'étais ivre aussi. Mais ça montre bien à quel point tu caches la chose. Cependant, t'es pas encore prêt à l'avouer.

- Non, j'aime juste pas qu'on s'approche trop d'ma soeur.

Ce qui revient exactement au même, mais passons. Tu préfères amplement changer de sujet. T'attrapes ta plume et un autre bout de parchemin en piteux état pour écrire : "Haïr les potions est tout un art". Et tu le passes à ta camarade.

- A toi d'écrire une phrase.

Ouais, l'ennui, ça fait faire des choses nulles. Mais des fois c'mieux que rien.

T'as l'impression qu'elle prend trois plombes à comprendre ce que tu lui demandes. C'est quand même pas franchement compliqué, ça se passe d'explications. Tu t'ennuies, alors tu fais un truc. Et vu que t'es hyper sympa et que spammer à deux, c'est vachement plus facile, bah t'as trouvé le moyen idéal pour ne pas avoir à parler avec ta voisine tout en le faisant. Si c'est pas beau la vie. Elle finit quand même par avoir une illumination et écris à son tour. Tu lis la phrase ajoutée dans ta tête. Elle s'est pas franchement foulée, mais ça passe. Pis vu le point de départ donné, fallait peut être pas s'attendre à du Baudelaire.

Tu reprends la plume, réfléchissant un instant. Tu jettes un coup d'oeil à la salle, ton regard s'arrête une fois de plus sur Evans. Envie d'être méchant gratuitement. Simplement pour s'amuser. Peut être un peu aussi parce que tu le penses. La phrase suit.


Et le parchemin glisse à nouveau vers la table voisine.

Tu reprends ta contemplation du plafond un instant. Pencher la tête en arrière fait tourner la pièce bien plus vite. T'as l'impression de partir loin, très loin. Comme si tu pouvais quitter cette pièce et ce cours qui t'ennuie déjà avant même d'avoir commencé. Mais la réalité te rattrape en plein vol, et te fait atterrir. T'es toujours bien vissé sur ton siège, à t'ennuyer royalement aux côtés d'une fille que tu tolères parce que... Parce que. Pas vraiment de raison à donner. Juste que t'as envie de faire autre chose que de pioncer. Surtout maintenant que t'es à moitié bourré.

Tu récupères la feuille, lis rapidement ce que t'as raté. Nouveau sourire en coin. Visiblement, sa pensée et la tienne se rejoignent sur ce coup-là. C'est parti pour le pamphlet anti-Evans du jour.

Petit fixe sur la table devant toi. Tu tapotes les doigts sur la table, comme dans un mouvement impatient. Tu veux que le cours commence le plu rapidement possible. Histoire de pouvoir partir dès que c'est terminé. Là, t'as l'impression que les secondes qui s'écoulent durent au moins une minute. Cette faille temporelle est insupportable, le temps ne passe pas. D'ailleurs il ne se passe rien, jamais. L'ennui est toujours bien présent. Alors tu te rabats sur l'activité du moment qui consiste à cracher sur Evans. Mais en rimes. Parce que c'est plus joli. Et que c'est toujours mieux de se prendre la misère en vers. Ça fait passer la pilule quoi. Quoi que dans tous les cas ça risquerait de pas trop lui plaire. Mais tu t'en tapes royalement. Le principal à présent, c'est de faire en sorte que le temps s'écoule un peu plus vite. C'est vrai quoi, t'as pas envie de rester assis ici toute ta vie.

Nouveau fixe. Cette fois sur la plume. Ouais, t'es dans ce genre d'état où n'importe quoi te paraît digne d'intérêt. Comme si t'avais besoin d'être ivre pour réellement commencer à observer ce qui t'entoure. Essayer de voir comment c'est construit. Et cette plume, est vachement bien faite. Et plutôt solide vu le soin que t'en prends et son état actuel. Bon, elle est un peu ébouriffée, du style, on remarque qu'elle traîne au fond de ton sac sans chercher à la protéger une seule seconde. Mais elle n'est pas cassée. C'est de la qualité. Peut être qu'elle vient d'Allemagne cette plume. Ou pas. Tu commences sérieusement à divaguer. Nouvelle phrase sur le parchemin. Tu lis en haussant un sourcil. C'est... Conceptuel comme phrase. Mais tu ne cherches pas trop à comprendre, t'as déjà ta rime en tête, donc tu reprends à la suite.