[RDC] Cuisine & Salle-à-Manger

[ ~ Suite d'ici ~ ]

Libre, Lizzie se sentait enfin libre. Durant les longues heures qui avaient suivi son réveil, la jeune fille s'était sentie comme un oiseau en cage, et enfin elle pouvait de nouveau respirer l'air frais et être maître de ses mouvements sans que quelqu'un derrière ne le lui reproche. Grâce à la complicité de son amie Cliodhna, la sang-mêlé avait pu s'échapper de l'hôpital Ste Mangouste afin de retourner au QG de l'Ordre du Phénix. Si sa soeur d'arme Keira avait tout fait pour l'en empêcher au début - pour des raisons médicales, ce qui était tout à fait compréhensible - cela n'avait en aucun cas réduit la détermination de la franco-anglaise à vouloir retourner auprès de ses compagnons. Il faut dire que la nuit avait été riche en évènements et en émotions. L'affrontement avec les Mangemorts au bunker de Rabastan Lievitch à Loutry-Ste-Chaspoule, les blessures, le coma, le réveil, la capture d'Alicia ... Tout cela était beaucoup trop d'un coup, et bien trop dur à supporter, surtout lorsque l'on était totalement impuissant face à la situation. La bleue et bronze avait parfaitement conscience qu'elle ne pouvait partir comme ça à la recherche de la Serpentard, celle qui lui avait sauvé la vie ce soir là. Elle n'avait pas la moindre idée de l'endroit où elle se trouvait et elle n'était pas en état de se lancer à nouveau dans une mission dangereuse. Mais la jeune fille avait besoin d'être entourée de sa seconde famille, de parler et de réfléchir ensemble, d'établir un plan... Bref, elle avait plus que besoin de se sentir active et s'occuper l'esprit, comme pour se donner l'impression d'être utile malgré la gravité de la situation. Elle n'aurait pu rester sur son lit d'hôpital à attendre et ruminer de sombres pensées.

C'est ainsi qu'après s'être enfuies en toute vitesse de Ste Mangouste - non sans rencontrer quelques péripéties -, les deux amies avait dû prendre le taxi, le seul moyen de transport qu'elles avaient trouvé pour regagner le QG. Durant le trajet, Lizzie ne s'était vraiment pas sentie à son aise. Outre le fait qu'elle ne portait pas de petite culotte par dessous la robe que Clio lui avait dégoté, l'ex-Serdaigle se demandait comment Keira réagirait lorsqu'elle s'apercevrait qu'elle avait disparu. Maintenant que le mal était fait, il était trop tard pour reculer, il lui faudrait affronter la colère de la médicomage à un moment ou un autre. Mais pour l'instant, il y avait des choses beaucoup plus importantes à régler. Récupérer Alicia vivante par exemple. Étant encore un peu faible et fatiguée par son escapade, la Co-gérante du Sanglier Rieur avait finir par s'assoupir dans le taxi, laissant la rouge et or seule à se dépêtrer avec le chauffeur. Une fois sorties du véhicule - non sans avoir oublié de lancer au préalable un sortilège d'amnésie sur le moldu qui s'était montré insistant - les deux sorcières traversèrent une partie de la banlieue chic où se situait le n°23 de la Salamandre Grise, et pénétrèrent enfin dans la bâtisse qui leur servait de repère...

- Eh oh ... Y'a quelqu'un ? demanda Lizzie lorsqu'elle entra dans le hall.

Personne ne répondit. Cependant, des lumières étaient allumées ce qui signifiait que le QG n'était pas vide même s'il semblait n'y avoir personne. Où étaient-ils tous passés ? Soudain, des bruits se firent entendre au loin. Grâce à son ouïe fine lié à son don d'animagie, la sang-mêlé perçut des voix qui provenaient vraisemblablement... Du sous-sol.

- Je crois qu'ils sont dans les cellules, adressa-t-elle à Clio. Tu penses qu'ils sont ... En train d'interroger le Mangemort que l'on a capturé ?

Même si elle n'avait aucune idée de ce qu'il se passait ici, Lizzie ne sentait bizarrement pas très rassurée. Elle se demandait bien quels étaient les membres de l'Ordre présents, qui était ce mage noir, et ce qu'ils mijotaient à l'étage inférieur. Son amie avait du percevoir l'inquiétude qui était apparue sur son visage car celle-ci répondit :

- Je vais voir ce qu'il se passe, t'inquiète pas, attends moi ici.

- Ok, je vais me chercher d'autres vêtements en attendant. J'en garde toujours dans ma chambre ici, juste au cas où. Je serai dans la cuisine, j'ai besoin de manger un petit quelque chose.

Tandis que Cliodhna prit la direction de l'étage inférieur afin d'en savoir plus, la franco-anglaise monta à l'étage et se dirigea vers la chambre qu'elle partageait parfois avec Abygael. En cet instant, la Poufsouffle lui manquait beaucoup, elle avait tant besoin de sa compagnie, elle seule saurait la rassurer. Une fois débarassée de la robe à fleurs et de la veste qui appartenaient peut-être à Keira, la jeune fille vérifia que ses nombreux bandages étaient toujours en place, puis enfila des sous-vêtements propres, un pantalon de jogging gris, un t-shirt Adidas noir, et un large sweet-shirt gris et blanc orné d'une tête de faucon : l'emblème des Faucons de Falmouth. C'était un vieux sweet qu'Orion lui avait donné pour faire du sport. Après cela, Lizzie fit un passage rapide dans la salle de bain d'à côté pour se rafraichir le visage avant de rejoindre la cuisine. La sorcière se servit un verre de lait, et trouva quelques cookies de Mione empilés sur une assiette au milieu de la table. Plus anxieuse que jamais, la bleue et bronze attendit le retour de sa soeur d'arme durant plusieurs secondes qui lui parurent des heures entières ...

« Je vais voir ce qu'il se passe… T'inquiète pas, attends-moi ici », voilà ce qu’avait dit Cliodhna à sa consœur lorsqu’elle l’avait vue inquiète à l’idée de ce qui pouvait bien se passer au sous-sol. Elle avait dit ça sur un ton assuré et s’était empressée de rejoindre les escaliers en quête d’informations, mais elle était en réalité au moins autant angoissée que Lizzie. Effectivement, elle se doutait bien que ce qui s’y passait ne devait pas être très rose et ce n’était pas pour rien si, jusque-là, elle avait préféré rester à l’écart de tout ça…

Lorsqu’elle les avait quitté plus tôt dans la nuit pour veiller dans le salon, rejointe par intermittence par d’autres membres de l’organisation, ils n’avaient encore rien intenté de répréhensible. La brunette ignorait ce qu’ils avaient réellement derrière la tête lorsqu’ils parlaient d’extirper des informations à la Mangemorte, mais elle espérait qu’ils n’étaient pas allé trop loin. Ce n’était, certes, pas l’envie qui lui manquait d’aller personnellement lui régler son compte pour lui faire payer tout le mal qu’ils avaient fait aux siens et notamment pour Alicia qui n’avait pas encore donné signe de vie, mais d’un autre côté elle était convaincue que ce n’était pas la solution… Non, elle avait encore suffisamment foi en la justice pour qu’une toute autre solution s’impose à elle : il fallait au plus vite livrer cette abominable jeune femme au Ministère de la Magie et c’était eux qui se chercheraient de la juger, en bonne et due forme.

Alors qu’elle pénétrait dans la cave, un lieu plutôt lugubre et mal éclairé où elle ne mettait personnellement que rarement les pieds si ce n’était pour gagner l’une de leurs salles d’entrainement, Cliodhna fut rassurée d’apercevoir Mione qui se tenait dans le couloir, postée devant une porte. Si elle était soulagée de sa présence, c’était parce que notre héroïne était convaincue que sa consœur, une jeune mère de famille exemplaire, ne permettrait jamais aux autres de dépasser les limites avec leur interrogatoire, même en de pareilles circonstances. Par contre, ce qui l’inquiétait nettement plus, c’était de savoir que c’était finalement Valens qui avait pris les opérations en main…

« Alors ? fit simplement Cliodhna, avec une expression qui trahissait une certaine inquiétude. J’ai ramené Lizzie, elle est dans la cuisine. Tout va bien, elle n’a pas l’air d’avoir trop de séquelles, malgré sa fatigue… Et vous, toujours pas de nouvelles d’Alicia, je suppose ? Et comment ça se passe avec… ‘fin, qu’est-ce qui se passe là-dedans ? Elle désigna la cellule d’un mouvement de tête. Si t’as cinq minutes, tu pourrais peut-être monter nous faire un petit topo de ce qui se passe ? J’veux pas avoir l’air méchante, mais vu ta tête un bon petit café ne te ferait pas de mal… ».

Mione ferma la porte du cachot, la coupant enfin des odeurs de sang et de brûlé qui s'en exhalaient. Elle ne s'était pas rendue compte de ça avant de pouvoir sentir à pleins poumons l'odeur de renfermé de la cave qui pourtant, en temps normal, lui donnait carrément la nausée. Mais là, après ce qu'elle venait de vivre, n'importe quelle odeur valait mieux que ça...

Clio apparu devant elle, moins pimpante que d'ordinaire mais néanmoins en état moins précaire que Mione. Cette dernière la serra brièvement dans ses bras, comme pour s'assurer qu'elle était bien là. Les traits de l'ancienne Gryffon trahissaient cela dit de l'inquiétude et elle s'empressa de poser des questions à Mione. La jeune femme n'était cela dit pas sûre d'être capable d'y répondre.

*Pas de nouvelles d'Alicia ? Non, aucune. Qu'est-ce qui se passe là dedans ? Des morsures, du sang, du feu et des pansements au vinaigre... Un café ? Si seulement ça pouvait suffire.*

Mais elle ne pouvait décemment pas dire ça de but en blanc à Clio. Aussi elle acquiesça avec un pauvre sourire, précédant la jeune femme dans l'escalier.

Une fois arrivée dans la cuisine, la lumière lui sembla bien trop crue, bien trop agressive par rapport à la pénombre de la cellule qu'elle venait de quitter. Elle avisa Lizzie, éprouvée par son séjour à Sainte Mangouste et la serra elle aussi rapidement dans ses bras. Elle prit un tabouret et se jucha dessus. Cherchant une cafetière pleine des yeux, elle fit chou blanc. Se relevant, elle entreprit d'en faire mais ses mains tremblaient trop et elle dût s'y remettre à deux fois pour verser du café en poudre dans le récipient. Puis, alors que trois tasses de café fumantes lévitaient vers la table et qu'elle se fut rassise sur son tabouret, elle fut obligée de relever les yeux. Ses amies étaient silencieuses mais n'arrêtaient pas de la fixer. Mione pris une grande inspiration avant de commencer à parler.

- Nous sommes quatre : Edjin, Kyara, moi et Valens. C'est lui qui a pris en charge l'interrogatoire. Il, enfin, pas lui mais Ergrin, qui est un peu son... son double maléfique si l'on peut dire, a commencé à... Enfin, on a réussit à avoir des infos. Pas autant qu'on l'espérait mais c'est déja bien. On...on arrive à la fin, il faut peut être que j'y retourne... Elle tenta de descendre de son tabouret mais ce faisant, renversa une partie de sa tasse de café.

S'excusant en bredouillant, elle lança un regard à Clio et Lizzie qui signifiait qu'elle leur dirait tout. Mais plus tard. Dans l'immédiat, elle en était totalement incapable.

Après une minute d’attente environ, Cliodhna revint enfin dans la cuisine, accompagnée de Mione qui n’avait vraiment pas l’air en forme. La jeune femme lui donna une rapide étreinte, avant de prendre place sur un des tabourets. Bien que Lizzie avait une foule de questions à lui poser, voulant tout savoir de ce qu’il se tramait dans le sous-sol, la sang-mêlé resta calme, attendant que sa sœur d’arme prenne elle-même la parole. A bien l’observer, il semblait que la jeune mère de famille n’avait pas vraiment passé sa nuit à dormir elle non plus, elle avait vraiment l’air hagard. Ce qu’il se déroulait en dessous d’eux ne devait vraiment rien laisser présager de bon. L’angoisse de la Phénix monta alors d’un cran. Les mains tremblantes de la propriétaire du Magic Cookies ne faisaient que renforcer cette impression. C’était bien la première fois que la bleue et bronze la voyait dans cet état, elle qui d’ordinaire était toujours souriante et joyeuse, il n’en était rien cette fois-ci.

Un silence de mort et presque insoutenable régnait dans la pièce, Lizzie n’osait pas ouvrir la bouche, Clio semblait avoir perdu sa langue elle aussi. Une fois que Mione parvint enfin à servir le café, non sans quelques difficultés, elle consentit finalement à parler, constatant les regards insistants que ses camarades Phénix lui jetaient. La jeune femme leur révéla qu’ils étaient 4 dans les cellules : Edjin, Kyara, Valens et elle-même, en compagnie du Mangemort qu’ils avaient capturé. Le Serpentard s’était chargé de l’interroger, il avait réussi à obtenir des infos grâce à … « Son double maléfique » ?! WHAT THE FUCK ?! Sa sœur d’arme avait beaucoup de mal à articuler les mots qui sortaient de sa bouche de manière précipitée et hésitante. Elle bafouillait, tremblait, le regard fuyant, et finit même par renverser son café, quittant la cuisine en les plantant là toutes les deux sans aucune explication supplémentaire.

Ok, il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond dans cette baraque, c’était certain. Lizzie avait la très désagréable sensation que Mione ne lui avait pas tout raconté, loin de là, et que l’interrogatoire n’avait vraisemblablement rien d’une partie de plaisir à en voir son état. Une horrible sueur froide s’empara alors de l’ex-Serdaigle, qui devint encore plus pâle, si cela était possible. Ses frères et sœurs d’arme étaient-ils en train de torturer leur captif ? Non, impossible. Elle n’osait y croire, elle ne voulait y croire. Elle n’avait pas prêté serment pour cela, tout ceci allait à l’encontre de ses principes et de ses idéaux, elle ne pouvait concevoir une telle chose. Du temps de son recrutement, Nathalie lui avait juré que la torture ne faisait pas partie des méthodes de l’Ordre du Phénix. Lui avait-elle menti juste pour la rassurer ? Tout semblait s’écrouler autour d’elle …

Jetant alors un coup d’œil à Clio qui paraissait toute aussi livide, la franco-anglaise prit la parole.

- Je ne sais pas ce qu’ils foutent là dedans, mais sérieux, ça craint. Tu as vu la tête qu’elle faisait ? Franchement, tout ça ne me dit rien qui vaille … En plus, je ne sais toujours pas de qui il s’agit …

De nombreuses interrogations se bousculaient une fois de plus dans la tête de la jeune fille. Elle ne savait plus quoi penser de tout cela, elle était à deux doigts de remettre en cause son appartenance à la société secrète … Le monde dans lequel elle vivait semblait basculer … Et puis, à part l’inquiéter davantage, la sorcière ne leur avait pas dévoilé grand-chose. Quelle était l’identité de ce mage noir ? Que leur avait-il appris ? Que comptaient-ils faire ensuite ? Que devaient-ils faire ? ... Soudain, un hurlement sourd, mais parfaitement audible en provenance de l'étage inférieur se fit entendre. Par le caleçon de Merlin ! C'était quoi ça ?! Ils n'allaient quand même tuer le mage noir ?!? Lizzie avait le regard exorbité, comme pétrifiée. Elle avait l'impression de figurer dans un très mauvais film d'horreur ...

- Tu crois que … Qu’on devrait descendre voir ce qu’il se passe ? demanda-t-elle alors à son amie d'une voix tremblante.

Tout compte fait, il aurait peut-être été préférable qu’elle soit restée bien tranquillement dans son lit d’hôpital à Ste Mangouste …

Cliodhna suivit donc Mione dans la cage d’escalier et elles rejoignirent ensemble la cuisine où les attendait Lizzie. De l’extérieur des cellules, la jeune femme n’avait pas pu se rendre compte de grand-chose, mais tout portait à croire que leur prisonnière était en train de passer un sale quart d’heure. C’était en tout cas ce que laissaient présumer les quelques cris qu’elle avait entendus… Voilà qui n’était pas vraiment à son goût et notre brunette comptait bien en toucher un mot au reste du groupe lorsque tout ça serait fini. Ils ne pouvaient pas s’avilir ainsi à s’abaisser au niveau de leurs ennemis... Non, ils valaient bien mieux que ça !

Dans la cuisine, un silence pesant s’installa très vite alors que la petite rouquine s’affaira à préparer du café, sous le regard attentif de ses deux consoeurs qui étaient pendues à ses lèvres, avides d’informations. C’était plus fort qu’elle, Cliodhna devait savoir ce qu’il se passait au sous-sol ! Elle avait l’impression que la situation leur échappait complètement et qu’ils en perdaient leurs idéaux… Si seulement quelqu’un pouvait arriver et reprendre les choses en main ! Que faisait Arya et son infaillible sagesse ? Où était-elle, alors qu’ils avaient plus que jamais besoin d’elle ?

Et lorsque Mione prit enfin la parole, le moins qu’on puisse dire était qu’elle ne fut pas très bavarde. Elle s’en tint à l’essentiel, pour le plus grand supplice de ses camarades qui eurent l’impression qu’on les tenait à l’écart, ne leur divulguant pas l’essentiel de l’information. Le seul point positif, c’était tout de même qu’ils avaient réussi à faire parler la Mangemorte, ce qui annonçait donc de nouvelles perspectives de recherches pour le groupe qui, il fallait bien le reconnaître, tournait un peu en rond depuis quelques temps…

« Laisse, je m’en occupe ! », soupira Cliodhna tout à coup, lorsque ladite rouquine renversa sa tasse en se levant, visiblement pressée de se retirer. Et, à ses mots, la belle sortit donc sa baguette et lança un Tergeo pour éponger la flaque et le marc de café, avant de faire léviter les éclats de la tasse et de les envoyer droit dans la poubelle, à l’autre bout de la pièce. Le tout sans lever les fesses de sa chaise, ce dont elle aurait sans doute tiré un certain sentiment de satisfaction si la conjoncture avait été différente.

Enfin bref, Mione était repartie et, déjà, Lizzie commenta :

« Je ne sais pas ce qu’il se passe là dedans, mais sérieux, ça craint, avait-elle déclaré, confuse. Tu as vu la tête qu’elle faisait ? Franchement, tout ça ne me dit rien qui n’aille… En plus, je ne sais toujours pas de qui il s’agit…

- C’est clair, je sais pas ce qui leur a pris… rétorqua Cliodhna, tout aussi désappointée. Il y a peu de chance qu’on la connaisse de toute façon, tu sais les Mangemorts ne sont pas connus pour être des gens très fréquentables… Nan, moi ce qui m’inquiète, c’est Valens ! C’est quoi ce délire avec son double maléfique ou je-ne-sais-quoi ? Depuis le début, je dis que c’est une mauvaise idée de l’avoir intégré au groupe… et voilà ce qui arrive ! ».

Elle avait dit ça sur un ton amer, regrettant qu’on ne l’ait pas écoutée lorsqu’elle les avait mis en garde. Pourtant, l’altercation qu’elle avait eue avec lui à la Boutique d’Animaux Magiques lui avait semblée suffisamment parlante et révélatrice de son comportement dérangé et instable. À l’image de son humeur, le café de la Lionne lui parut beaucoup trop amer, imbuvable. Elle le laissa donc de côté et sortit machinalement une petite trousse de maquillage de son minuscule sac à main. Il était grand temps pour elle de se refaire une beauté, peut-être cela masquerait-il l’humeur massacrante dans laquelle elle était rendue…

« Tu crois que … Qu’on devrait descendre voir ce qu’il se passe ? demanda alors Lizzie.

- Non, mais t’es folle toi… répondit notre héroïne en levant les yeux au ciel. Enfin, tu fais ce que tu veux, mais moi je ne veux pas être mêlée à ça ! J’en ai bien trop vu pour aujourd’hui et je veux être là si Cissy arrive… Par Merlin, faites qu’elle nous revienne ! … Par contre, on ferait bien d'avertir Keira que t'es ici, elle doit se faire un sang d'encre la pauvre ! ».

(Accord de Clio pour la prise de son libre-arbitre)

Crac

Alicia et l'elfe Thémis apparurent dans la cuisine où se trouvait déjà Lizzie et Clio. Aussitôt qu'elle fut sûre qu'elle et sa maîtresse étaient en sécurité, Thémis commença à appeler à l'aide aussi fort qu'elle le pouvait, jusqu'à ce qu'elle remarque la présence des deux Phénix. Puis l'elfe éclata en sanglots et fut renvoyé dans sa chambre afin que les deux jeunes femmes présentes s'occuper de la blessée.

L'ancienne Serpentard quant à elle, avait de plus en plus froid et ne sentait plus rien. Le froid et ce sentiment profond de culpabilité étaient les seuls choses qu'elle percevait encore en elle. Elle ne vit pas Clio se précipiter vers elle, elle ne la sentit pas non plus que la Gryffon la prenait dans ses bras. Et si son amie lui dit quelque chose, Alicia ne l'entendit pas non plus. Non, elle sentait simplement qu'elle plongeait dans un grand abîme noir et sans fond.

- Protèges-les...

Telles furent ses dernières paroles avant que la jeune femme ne rende son dernier soupir. Alicia expira une dernière fois et ferma les yeux. Lorsque sa vie la quitta, la tête de la Phénix s'écroula contre la poitrine de Clio qui la tenait toujours contre elle. À présent, Alicia n'était plus, mais elle était en paix.

Ne sachant pas trop ce qu’il convenait de faire, Lizzie et Cliodhna avaient en tout cas le net sentiment que la situation au sein de l’Ordre avait dérapé, que quelque chose leur échappait. D’après les dires de la rouge et or, il s’agissait d’une captive concernant le Mangemort. Si la franco-anglaise avait très envie de découvrir l’identité de cette femme, par simple curiosité, elle espérait qu’il ne s’agissait pas d’une personne connue. Qui sait comment elle réagirait … Et puis le moment était peut-être mal choisi, mieux valait ne pas interrompre un interrogatoire, ou une séance de torture … Par ailleurs, l’Irlandaise ne se gêna pas pour clamer haut et fort ce qu’elle pensait de Valens et son « double maléfique », jugeant qu’il n’était pas apte à faire parti du groupuscule depuis son intégration. La sang-mêlé ne savait pas quoi en penser, elle avait seulement l’impression d’avoir du flan à la place du cerveau tant tout cela lui paraissait embrouillé et confus. La nuit avait vraiment été longue …

Tout en profitant pour se repoudrer le nez, sa sœur d’arme rétorqua qu’elle ne souhaitait descendre dans les cellules pour rien au monde, ne voulant pas être mêlée à ce qu’il s’y déroulait. Lizzie la comprenait parfaitement sur ce point, elle-même n’en avait pas vraiment envie non plus, elle était juste inquiète à propos des cris. Clio suggéra plutôt à la Phénix de prévenir Keira sur le fait qu’elles se trouvaient au QG. En effet, la pauvre médicomage devait probablement être morte d’inquiétude si elle s’était aperçue de sa disparition ! Ou folle de rage peut-être …

- Oui tu as raison, je vais …

Mais elle ne termina jamais sa phrase.

Au même moment, un « crac ! » sonore retentit dans la cuisine. La bleue et bronze vit alors avec horreur un elfe de maison déposer délicatement le corps ensanglanté … d’Alicia. La petite créature se mit ensuite à couiner très fort, appelant aux secours, puis disparut, tandis que Cliodhna s’était déjà précipitée auprès de la jeune femme. Lizzie observa la scène d’un air interdit, comme paralysée, avant que les neurones de son cerveau ne se remettent à fonctionner. Immédiatement, elle s’empara de son gallion d’urgence, chose qu’elle s’était apprêtée à faire de toute façon, et envoya un message à tous les membres de l’Ordre : « Alicia est au QG, venez vite ! ». Puis elle se pencha au dessus de sa sœur d’arme, aux côtés de la rouge et or qui la tenait contre elle. La Serpentard agonisait, baignant dans une marre de sang.

- Protèges-les... murmura-t-elle alors avant de fermer les yeux.

- Alicia, tu m’entends ? Réveille-toi je t’en pris ! hurla Lizzie à plein poumons. Il faut que tu te réveilles ! Ne nous abandonne pas ! On a encore besoin de toi allez ! parvint-elle à ajouter d’une voix brisée.

Des flots de larmes se déversaient sur les joues de Lizzie, secouée par des sanglots déchirants. Les mains couvertes du sang de sa sœur d’arme, la sang-mêlé essaya de prendre son pouls, mais elle ne sentit rien, si ce n’est sa peau glacée. Les yeux parfaitement clos, comme endormie, la verte et argent ne répondait plus. C’était trop tard. Alicia était partie. Pour toujours. La franco-anglaise se mit à pleurer de plus belle, totalement effondrée. Tout n’était plus alors que douleur, ténèbres et désespoir.

Alors qu’un crac sonore retentit dans la petite cuisine du 23, Chemin de la Salamandre Grise, Cliodhna n’en crut pas ses yeux lorsqu’elle aperçut un petit elfe qui portait le corps gisant et ensanglanté d’Alicia. Très vite, elle perdit toute notion de la réalité, elle n’entendit même pas que l’elfe appelait à l’aide. À vrai dire, elle n’écoutait plus rien du tout. Elle laissa tomber son nécessaire de maquillage et s’élança vers son amie, la serrant du plus fort qu’elle put dans ses bras et l’implorant de ne pas les quitter.

Son cœur battait encore et elle respira faiblement, rien n’était encore perdu ! Mais que faire ? Notre brunette n’en avait aucune idée et elle se contenta de la secouer dans tous les sens, dans l’espoir qu’elle reprenne connaissance…

« Allez ma belle, rien n’est fini ! balbutia-t-elle entre autres choses, tandis que des larmes commençaient à perler sur ses joues. Tu peux pas nous laisser comme ça, bats-toi ! Tu es forte, je n’ai jamais rencontré personne d’aussi fort que toi… Mais p*tain, qu’est-ce qu’on t’a fait ? Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?! Alicia, je… ».

Mais c’était vain et, plus elle s’affaira, plus elle sentait son amie perdre des forces. Il n’y avait plus rien à faire, mais notre Lionne ne voulait pas l’admettre et se mit à supplier Lizzie de faire quelque chose !

Finalement, « Protèges-les... » furent les dernières paroles de la jeune femme. Elle était morte. Alicia Newman, Alicia Rogue. Sa tendre amie, son ennemie de jadis. Sa sœur d’arme, sa confidente, la femme de Septimus, la mère de son filleul. Cette jeune femme merveilleuse et brillante qu’elle avait rencontré à Poudlard, mais dont elle n’avait su mesurer la valeur que bien plus tard. Cette héroïne des temps modernes qui lui avait maintes fois sauvé la vie. Elle venait de la quitter, dans ses bras, et elle n’avait rien pu faire. C’était injuste !

Tandis qu’Alicia succombait de ses blessures, c’est également une partie de Cliodhna qui se brisait, qui mourut avec elle. Parce qu’une telle amitié, ça laisse des traces et que, depuis toujours, la jeune femme avait été une sorte de guide pour elle. Plus rien ne serait jamais comme avant, il y aurait un avant et un après et la brunette ne savait même pas si elle parviendrait à s’en remettre un jour. Elle pensait à tous ces moments qu’elles avaient passés ensemble. Elle pensait à son mari et à ses enfants, désormais privé de la meilleure mère qu’il soit.

Continuant frénétiquement à caresser les cheveux de son amie, la Gryffondor embrassa doucement son front et passa sa main sur son visage. Déjà, un véritable torrent de larmes inondait le corps de la défunte.

RP avec Ailinn ( mais si certains fous furieux le veulent, ils peuvent nous rejoindre ^^ )

Premier jour chez les Phénix, première réunion, découverte de nouvelles personnes, mon dieu ce qu'elle était stressée. Mais aussi tellement excitée et enthousiaste! Elle avait le sentiment d'avoir trouvé sa voie, la vraie, celle qu'elle cherchait depuis très longtemps depuis sa sortie de Poudlard, depuis 10 ans. A présent elle pourrait vraiment se battre pour défendre ses valeurs. Oui ce serait dur parfois, plus dur que son travail de directrice ou de propriétaire. Mais il n'y aurait pas de routine, tout serait tellement intense, elle allait vraiment avoir le sentiment de vivre, d'aider, d'être différente, de ne pas être rien.

Elle avait embauché une jeune fille moldue pour garder Jude, à la rentrée il irait à l'école, bref il serait écarté de toute cette magie pas toujours bonne, et Noah n'aurait plus à avoir peur de le laisser seul ou en compagnie d'Oswin... Vêtue d'un jean foncé et d'une chemise beige en lin, lavée, maquillée, en bref présentable, Noah transplana à l'endroit qu'Abygael lui avait indiqué, et entra sans bruit à Eagle Place, lieu de rassemblement des Phénix.

L'endroit était calme, propre, assez épuré dans le hall. La petite brune avait très peur de se perdre, aussi elle ne bougea pas pendant un long moment, espérant de tout cœur que Liam ou Abyss viennent l'accueillir. C'était les deux seuls membres dont elle avait connaissance de l'appartenance à l'ordre. D'ailleurs ça lui avait fait un choc lorsqu'Abygael lui avait apprit que son ex préfet était membre de cette ordre secret. Elle se sentait comme une gamine face à lui à présent, malgré leur dix bonnes années d'écart.
Son arrivée dans l'ordre du phénix, elle la devait à Abygael, elles s'étaient rencontrées ... Euh c'était compliqué, toujours est il que Noah avait attiré l'attention de la chef des phénix qui l'avait recontacté quelques semaines plus tard en lui expliquant tout de cette organisation secrète qui luttait contre les mangemorts, mais n'était pas associée au ministère.

Un léger bruit de couvert parvint soudain aux oreilles de Noah pour la tirer de ses songes. La jeune femme se dirigea vers la pièce qui semblait être occupée. Elle était en avance pour la réunion d'aujourd'hui, alors peut être pourrait elle rencontrer des membres avant le commencement. Noah se faisait facilement aimer des gens, elle aimait bien se sentir entourée, alors commencer à créer des liens avec d'autres phénix était sûrement la meilleure chose à faire.

La petite brune entra dans une salle à manger, grande et bien éclairée, elle etait jointe à une cuisine dont s'émanait une odeur de café et de pain grillé. Dans un coin de la pièce, une jeune femme était assise et la fixait d'un regard transperçant. Ces cheveux roux tombant en cascade sur ses épaules, elle fit un signe de tête interrogateur à Noah.

- Bonjour, je suis Noah Alniott, nouvelle dans l'ordre. Et propriétaire du Chaudron Baveur à mes heures perdues...

Noah s'avança vers la jolie rousse afin de lui serrer la main, et afficha un large sourire sur son visage de façon à cacher son anxiété.

Bienvenue chez toi...

PV Noah Alniott

Ailinn, adossée pensivement contre le mur de la cuisine, leva doucement les yeux de son café brûlant en entendant des pas discrets parcourir le plancher d’Eagle Place.

Une fois de plus, la rouquine avait passé la nuit dans leur planque, histoire de se sentir un peu moins seule. Chaque détail respirait le calme et la sécurité, ici… L’odeur légèrement poussiéreuse des tentures, celle, plus forte, du bois des parquets, et le bruissement léger de leurs respirations.
Les nuits d’Ailinn étaient emplies de cauchemars depuis que Phoebe lui avait fait cette proposition fatidique, lui révélant la vérité sur le monde dans lequel ils vivaient. Ailinn ne regrettait rien, mais ne pouvait empêcher son insouciance d’antan de s’envoler dans le lointain tandis que les cieux s’obscurcissaient de songes sinistres.

Cette pièce avait quelque chose de rassurant. Bien sûr, leur garde-manger n’était pas des plus remplis, comme il fallait s’y attendre pour un groupuscule de sorciers aux activités illicites, mais il y avait toujours de quoi faire un bon repas. La cuisine embaumait le bacon, le pain grillé, et des effluves de café noir s’échappaient dans les corridors.

« Bonjour, je suis Noah Alniott, nouvelle dans l'ordre. Et propriétaire du Chaudron Baveur à mes heures perdues... »

Ailinn, encore à demi-somnolente et vêtue de ses habits de la veille, se recoiffa à la hâte, un peu surprise de voir la nouvelle venue si élégante… Elle-même ne portait qu’un vieux jean usé et un large sweat-shirt orné d’un grand oiseau noir proclamant « Don't kill the mocking jay». La grande classe.
L’irlandaise se rendit vite compte qu’elle avait inconsciemment serré sa baguette entre ses doigts, au fond de sa poche, et relâcha sa prise. Si Noah avait réussi à entrer, elle était des leurs.

« Oh bonjour Noah. Bienvenue parmi nous ! Aby m’avait prévenue que tu devais arriver aujourd’hui, mais je crois que les autres ne sont pas encore-là… » s’exclama la rouquine en émergeant de sa tasse de café, après avoir jeté un bref regard vers les étages.

Il lui avait bien semblé que certains des membres de l’Ordre étaient déjà arrivés à son réveil, mais elle avait alors été si profondément ensommeillée qu’elle ne pouvait plus en être certaine.

L’irlandaise fit signe à Noah de s’asseoir, et sortit rapidement quelques couverts d’un placard avant de poser la moitié de l’omelette au bacon qu’elle avait préparé dans une assiette destinée à sa nouvelle sœur d’armes.

« Tiens. Je ne suis pas grande cuisinière, mais j’en ai déjà mangé un morceau et c’est comestible ! » précisa-t-elle avec un petit rire. « Au fait, je suis Ailinn. Je suis plutôt nouvelle aussi, cela ne fait que quelques semaines que je suis officiellement dans l’Ordre…» ajouta la jeune femme sur le ton de la confidence.

Noah avait l’air d’être quelqu’un de bien. Elle devait avoir environ huit ou dix ans de plus qu’elle, mais dans leur situation l’âge importait bien peu. À présent, elles allaient devoir se faire confiance et s’entraider, sans quoi elles finiraient probablement au fond d’un cercueil…

La rouquine chassa ces sombres pensées en versant le reste du café dans deux tasses, et jeta un regard compatissant à la nouvelle recrue. Elle savait si bien ce qu’elle ressentait… Un mélange d’impatience et de trac.

« Stressée, non ? Je me souviens de mon arrivée au QG, crois-moi, je n’en menais pas large ! Tout va bien se passer, ne t’inquiète pas… » tenta-t-elle de la rassurer avant de se taire, consciente qu’elle ne laissait pas son aînée en placer une.

Cela faisait trop longtemps que Liam ne s'était pas rendu au QG des Phénix. En fait, il n'y avait pas mis les pieds depuis une semaine et quelques jours. Ce qui n'était en soit pas énormément. Mais cela avait paru durer des semaines. La sensation de calme qu'il avait ressenti lors de ses premiers passages lui manquait, il en avait tellement eu besoin ces derniers temps.

Et oui, la dernière fois qu'il était venu avait été pour lire cette lettre de Kyara. Celle qui avait retourné tous les membres de l'Ordre qui avaient connu la jeune femme en tant que Phénix. Et cela avait été dur pour le jeune Suédois. Pourtant, il n'avait jamais connu la Miss Blanchet durant ses années ici, tout ce qu'ils avaient échangé sur l'Ordre était lors de sa proposition d'en faire partie. C'était peut être ce qu'il l'avait tant dérangé dans son départ. Quoiqu'il en était, le préfet de Poufsouffle avait reçu les explications qu'il avait cherché une semaine durant. Et il était enfin prêt à revenir voir ses compagnons d'armes. Il avait hâte même.

En discutant avec la concierge de Poudlard qui s'avérait être une Phénix également - comme quoi on pouvait avoir le pire des boulots et faire partie d'une des plus nobles des organisations illégales - le blond avait appris l'arrivée de nouvelles recrues. L'Ordre était en plein recrutement ces derniers temps, ce qui ne déplaisait pas au garçon. Il aimait bien voir de nouvelles têtes. Faire des connaissances et tout, c'était son truc. Mais April ne lui avait rien dit sur l'identité des derniers arrivés. Il en avait été frustré, mais l'excitation de voir leur visage lui avait donné l'envie de retourner au quartier général. En plus de la réunion qui s'y tenait aujourd'hui.

Très tôt ce matin, il avait quitté le château en direction de Pré-au-Lard, et de là, il avait transplané jusqu'à cet endroit privé, à l'accès uniquement réservé aux membres de l'association. De toute manière, elle n'était connue que d'eux. Et en arrivant, il avait eu l'agréable vue sur l'imposant bâtiment. Un sourire en coin, et voilà le Poufsouffle qui se dirigeait vers la porte d'entrée. Il avait de la chance: il ne pleuvait pas cette fois.

Poussant la porte, il pénétra dans le hall où il déposa son manteau en cuir. Il s'était habillé simplement cette fois, un jean foncé et une chemise en jean claire. Pour le garçon les habits importaient peu. Tout résidait dans la coupe de cheveux. Il avançait de quelques pas. Il entendait du bruit dans la cuisine. Des voix s'élevaient, aucune qu'il identifiait comme celles d'Aby, Phoebe, ou April. Sûrement les nouveaux. Excité à l'idée d'enfin les voir et discuter avec eux, il ne put empêcher un sourire nerveux s'installer sur ses lèvres.

Il se décida à se lancer finalement. Il pénétra dans la pièce dédiée à la nourriture de l'Ordre avec une mine rayonnante. Mais celle-ci se muta en moue de surprise. Plus que ça... Il affichait des yeux gros comme des boules de pétanque, sa bouche formait un O et sans qu'il ne put le garder dans sa bouche, un magnifique « Oh Mer**!» s'échappa. Il avait le regard fixé sur une brune, habillée classe, qu'il avait côtoyée pendant un bon moment. Noah Alniott se tenait devant lui, toujours avec son aura aussi confiante et radiante. L'ancienne directrice des Poufsouffles.... Jamais le Nordique n'aurait cru la revoir ici. Non. C'était vraiment le dernier endroit auquel il aurait pensé si on lui avait demandé. Il aurait dit le Chaudron Baveur ou Poudlard. Mais pas le QG des Phénix. Pendant un moment, il resta à l'entrée de la cuisine, ne sachant ni quoi faire ni quoi dire. Il doutait, même s'il ouvrait la bouche, qu'un son en sorte. Alors, il se laissait quelques secondes pour capter ce qu'il lui arrivait. Lorsque ce fut le cas, il parla.

- Ms Alniott! Mais... Qu'est-ce que vous foutez là? Dit-il, avec un grand sourire. Se reprenant et réalisant qu'il n'était pas très correct, il fit: Euh... C'est... Un vrai plaisir de vous trouver là.

Il gardait le vouvoiement. Il savait que maintenant, et depuis quelques temps, elle n'était plus sa directrice, mais cette forme de politesse lui rappelait ses instants avec elle et Ailyne, la soirée à Poufsouffle, et ce qu'elle avait apporté à leur maison. Il était ravi de la voir là.

Toujours un peu choqué mais euphorique, il se tourna vers la deuxième personne présente. Et cette fois, il sursauta si fort qu'il crut tomber à terre. Ses yeux reformèrent de grandes billes vertes, sa bouche restait cette fois fermée. Il eut de gros doutes d'un coup sur sa santé mentale. Il cligna une fois, deux fois, trois fois, quatre fois des yeux, pour arriver à la conclusion qu'il ne rêvait pas. Non, il y avait bien Ailinn Kafka dans cette pièce, assise sur une chaise devant une table. Elle avait l'air réelle. L'était-elle vraiment?

- C'est pas vrai... Susurra-t-il. Une fois son esprit fait à l'idée que la rousse fasse partie de l'Ordre, il articula difficilement: Hmmm... Donc toi aussi... Non, mais vous avez monté quelque chose contre moi? Je comprends rien...

Le fait que sa future colocataire soit là mettait un bazar dans sa tête! Il ne savait même plus comment il s'appelait sur le moment. Tout ce qu'il savait, c'était que les deux nouveaux - nouvelles finalement - étaient deux femmes qu'il connaissait.

La rouse accueillit chaleureusement Noah et se présenta comme étant Ailinn. Elle paraissait jeune et était encore un peu endormie, mais n'en demeura pas moins sympathique, servant à Noah une grande assiette d'oeufs et bacon. La petite brune appréciait déjà cette phénix, rien que pour le bel accueil qu'elle lui faisait, simple mais attentioné.

-Stressée non? Je me souviens de mon arrivée au QG, crois moi que je n'en menais pas large! Tout va bien se passer, ne t'inquiete pas...

Noah répondit d'un sourire approbateur, et arrêta nette sa fourchette tandis que des pas résonnaient dans le couloir de la maison. Une tête blonde et innocente apparu à l'embrasure de la porte, ouvrant de grands yeux surpris en reconnaissant les deux femmes.

-Ms Alniott? Mais qu'est ce que vous foutez là ?! Euh ... C'est ... Un vrai plaisir de vous trouver là!

Noah éclata de rire aux paroles du jeune Poufsouffle et s'exclama :

-Liam, appelle moi Noah maintenant voyons! Abygael m'avait prévenu que tu était dans l'ordre, j'étais trop contente d'apprendre ça ! T'as pas changé, toujours aussi ... Sympathique.

Elle avait faillit dire mignon, mais cela aurait pu être déplacé ou mal interprété...
Elle en était sûre depuis qu'elle avait envoyé à Liam Riu son insigne de préfet deux ou trois ans plus tôt, elle savait qu'il deviendrait quelqu'un de bien, quelqu'un de différent. Il n'était pas juste bon sorcier et loyal, il était aussi d'une douceur et d'une patience que peu de gens détenaient...
C'était tout de même une drôle de sensation que de voir le Poufsouffle ici. À la fin de l'annee scolaire précédente, Noah avait quitté son poste de directrice, mais cela faisait donc à peine quelques mois qu'elle n'avait pas vu Liam, sauf que le découvrir sans uniforme et en ces lieux lui donnait tout de suite l'air plus mature. En même temps pour être phénix à 17 ans, il fallait mieux savoir ce que l'on voulait et où l'on allait. Chose que Noah aurait été incapable si jeune.

Liam connaissait aussi Ailinn qui, comme elle était assez nouvelle, n'avait pas prévenu Liam non plus de son appartenance à l'ordre. Tandis que les deux jeunes gens (oui parce que du coup Noah se sentait presque vieille) échangeaient quelques paroles enthousiastes, Noah servit une assiette pleine à Liam et l'invita à s'asseoir. Ce petit déjeuné était vraiment bon, ce que fit remarquer la nouvelle phénix à Ailinn, lui signifiant qu'elle avait tord de dévaloriser sa cuisine. Noah aurait été capable de faire du bacon noir par sa carbonisation, et des œufs liquides...

- J'ai hâte de voir comment ça va être la vie maintenant ... Jai peur mais j'ai hâte! Enfin avec deux p'tits frères et sœurs d'armes comme vous je ne devrais pas me faire de soucis ...

La sorcière leur adressa à chacun un sourire sincère. Bien sur elle ne connaissait pas bien Ailinn, mais elle lui inspirait confiance, et dés lors qu'elle appartenait aux Phénix, c'est qu'elle ne pouvait qu'être quelqu'un de bien. Il restait un bon quart d'heure avant le début de la réunion, mais la maison ne semblait pas héberger d'autres sorciers pour l'instant. Noah demanda alors avec curiosité:

-Au fait, qui sont les autres membres? Je les connaît peut être ...

Bienvenue chez toi...

PV Noah Alniott

Des bruits de pas résonnèrent dans le hall, et se rapprochèrent d’elles à vive allure. Tiens. Les autres étaient-ils rentrés ? De sa place, la rouquine ne pouvait pas apercevoir de qui il s’agissait, mais la voix toute proche sonna comme étrangement familière…

« Ms Alniott! Mais... Qu'est-ce que vous foutez là? Euh... C'est... Un vrai plaisir de vous trouver là. »

Ailinn s’avança pour voir de qui il s’agissait, et resta stupéfaite, comme pétrifiée, en découvrant l’identité du nouveau venu. Liam. Son colocataire se trouvait là, juste devant-elle, comme si il avait toujours vécu ici. Ce qui pouvait être le cas. Par les chaussettes de Merlin.

« C'est pas vrai... Hmmm... Donc toi aussi... Non, mais vous avez monté quelque chose contre moi? Je comprends rien... »

« Liam ?! Mais que… Tu es dans l’Ordre toi aussi ?! » s’écria la jeune femme, totalement incrédule face à la vision de son colocataire, face à elle dans leur QG.

La rouquine demeura ainsi quelques instants, les yeux écarquillés et l’air ridiculement stupéfait, avant de reprendre contenance et de s’écrier dans un rire franc :

« Eh bien ! Voilà qui va animer notre bon vieux manoir ! »

Ailinn repensa à Antoni, qui se promenait perpétuellement dans son vieux pyjama délavé orné d'un motif de dragons enrhumés, et ne put s'empêcher de laisser échapper un petit rire en songeant à tout ce que lui et Jessy ignoraient sur leurs deux autres colocataires.

Ils avaient l'impression de si bien se connaître et pourtant... Jamais la rouquine n'aurait supposé que Liam faisait partie de l'Ordre !

« J'ai hâte de voir comment ça va être la vie maintenant ... J’ai peur mais j'ai hâte! Enfin avec deux p'tits frères et sœurs d'armes comme vous je ne devrais pas me faire de soucis ... »

Ailinn fut prise d’un élan de sympathie pour la jeune femme, qui semblait prête à leur faire confiance sans même les connaître. Pour l’irlandaise, c’était un concept inconcevable, et elle ne put qu’admirer tant de foi. Bien sûr, elle avait confiance en Liam –surtout depuis leur mésaventure des quais londoniens- mais comment être sûre que Phoebe, par exemple, ne changerait pas une fois de plus d’avis en décidant d’achever le travail qu’il n’avait pas terminé ?

La rouquine chassa ces sombres pensées en se serinant que Phoebe n’avait fait qu’une erreur ce soir-là, principalement dû à l’alcool et au comportement de Raphaëlle, et adressa un grand sourire à sa nouvelle soeur d'arme. Noah pouvait lui faire confiance. Elle ne la laisserait pas tomber.

« Au fait, qui sont les autres membres? Je les connais peut être... »

Ailinn jeta un bref regard incertain à Liam, ne sachant pas vraiment si elle devait révéler leurs identités respectives à la nouvelle venue, mais la jeune femme trouva une nouvelle fois dans les yeux noisette de sa sœur d’arme une franchise qui l’amena à lui faire confiance.

« Eh bien Noah... Je t'avoue que maintenant que je vois Liam, je commence à me demander s'il n'y a pas d'autres de mes amis cachés dans les placards ! Mais pour l'instant, je ne connais qu'Aby, Phoebe et April. »

Ailinn repensa à cette soirée douce-amère, où Phoebe avait décidé de lui faire la peau, avant de subitement changer d'avis et de l'intégrer à l'Ordre... Sans aucun doute, cela avait été le plus curieux de ses anniversaires.

« Sinon... Quelle longue histoire vous a mené jusqu'ici, vous deux ? »

La rouquine tressaillit sous l’eau froide en ouvrant le robinet pour laver sa tasse de café, tout en écoutant ce que les autres avaient à lui dire.

La surprise de trouver les deux jeunes femmes ici étaient encore forte, il n'aurait jamais cru les croiser dans un endroit comme celui-ci. De toute façon, il n'aurait cru l'intégrer lui-même déjà parce qu'il n'avait jamais soupçonné son existence et parce qu'il lui paraissait impossible de rejoindre une organisation comme celle de l'Ordre alors qu'elle était censé avoir disparu. Mais finalement, le voilà avec deux nouvelles qu'il connaissait. L'information mit du temps à être assimilé mais lorsqu'elle pénétra son esprit, il en fut heureux. Une bonne ambiance ne pourrait que participer au bon fonctionnement de la maison!

Ce fut Noah Alniott qui réagit la première en éclatant de rire. C'est sûr que la situation devait être comique, Liam était dans tous ses états. Elle lui indiqua qu'il pouvait l'appeler Noah désormais, et qu'il était toujours sympathique. L'intéressé laissa son regard tombé vers ses chaussures, dans un petit sourire. Il était ravi qu'elle lui dise ça, et le mieux était qu'il pensait la même chose d'elle. Elle n'avait visiblement pas changé. Toujours avec son franc-parler, sa façon bien à elle de mettre en confiance les personnes à qui elle s'adressait. C'était sûrement ce qui avait fait d'elle une directrice hors norme. En plus de sa capacité à gérer des millions de choses en même temps.

Ailinn réagit juste après en exprimant son étonnement. Elle n'était pas au courant qu'il en faisait partie, contrairement à la brune. Il en déduisit qu'elle avait dû avoir eu affaire à Phoebe pour son intégration, alors que Noah avait eu le droit à la chef pour arriver là. Sinon, Abygael aurait dit à la jeune rousse qui s'y trouvait. La Kafka enchaîna:

- Eh bien! Voila qui va animer notre bon vieux manoir!

La jeune femme n'aurait pas pu mieux dire. Leur colocation allait être bien plus intéressante que prévu. Mais comment allaient-ils faire avec les deux sorciers qui habitaient avec eux, Jessy et Antoni? Ils n'allaient pas être mêlés à tout ça, c'était sûr. La seule solution: faire comme s'ils étaient les plus normales au monde. Cela promettait d'être drôle.

La garçon accepta l'assiette que lui offrit son ex-directrice. Il s'installa aux côtés de la rousse qui avait apparemment passé la nuit ici et entreprit de commencer à manger. C'était vraiment bon d'ailleurs! Le bacon était délicieux dans l'omelette. Pendant ce temps, Noah prit la parole:

- J'ai hâte de voir comment ça va être la vie maintenant ... J'ai peur mais j'ai hâte! Enfin avec deux p'tits frères et sœurs d'armes comme vous je ne devrais pas me faire de soucis ...

Le blondinet s'arrêta pour observer la brune. Il se souvenait de ses premières impressions quand il était entré ici. La première fois au QG. Et tout comme elle, il avait autant peur que hâte de commencer. Il était animé par la motivation de vaincre les forces des Ténèbres, mais il savait pertinemment ce qu'elles lui réserveraient s'il croisait leur chemin. Mais il n'y reculerait sûrement devant eux. Il n'y était pas ici pour rien. Ms Alniott continua:

- Au fait, qui sont les autres membres? Je les connais peut être ...

Ailinn fut la première à répondre, Liam en profita pour continuer son petit déjeuner. Il avait entamé la moitié, c'était très bon. Il faudrait qu'il demande qui a préparé cela, pour qu'elle recommence. Lorsque sa soeur d'arme eut fini de lui donner les noms des personnes présentes au sein de l'Ordre, elle se leva. Liam se dépêchait de finir, la réunion approchait rapidement.

Elle leur demanda ensuite ce qui les avait amené ici. Liam n'avait pas une histoire incroyable, c'était un peu sur un coup de tête que Kyara lui avait parlé de l'Ordre. Mais il avait réussi à faire ses preuves et finalement, il était là. Il espérait pour les autres qu'elles avaient une histoire plus intéressante. Finissant d'avaler le dernier bout d'omelette, il allait enfin répondre quand une voix s'éleva.

Dans l'encadrement de la porte, la tête d'Abygael apparaissait pour les prévenir que la réunion allait commencer. Tant pis pour la réponse à Ailinn, la réunion était plus importante. La jeune Poufsouffle se leva pour mettre son assiette et ses couverts dans l'évier, mais les laissa ici. Il laverait le tout lorsqu'il redescendrait. Et c'est accompagné des deux femmes qu'il se dirigea vers le deuxième étage.

Dans chaque ami, il y a la moitié d'un traître.

« J’avais toujours cru le connaître, lui m’avait redonné le sourire, lui avait commencé à partager ma vie en tant que frère, lui l’unique membre de la famille que je souhaitais me composer. Une nuit, j’avais changé sa vie à tout jamais mais lui avait aussi changé la mienne sans s’en apercevoir. Je lui avais promis protection et avec cela mon amour, mon attention, mon regard protecteur qui ne quitterait pas le moindre de ses faits et gestes. En le mordant malgré moi, j’avais fait de lui le seul qui pourrait réellement me comprendre, le seul qui poserait sur moi son visage d’ange sans que j’aie à croiser la peur dans son regard. Si j’avais veillé sur lui durant de nombreuses années, j’avais maintenant l’impression que c’était lui qui me protégeait maintenant. Ses bras étaient réconfortants, son écoute était parfaite. J’aurai pu passer des heures à lui parler de tout et de rien et je savais qu’il ne broncherait pas, qu’il écouterait, commentant mes dires et me faisant rire. Il était à la fois mon petit frère et mon grand frère. Il était une partie de mon âme, un morceau de mon cœur, un souffle de ma vie. Je ne voyais plus ma vie sans mon frère, sans Dwayne. »

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Elenna volait dans la nuit sombre, ses mèches de cheveux fouettant son visage sous les assauts du vent qui la faisait danser dans les nuages, assise confortablement sur son balai. Si son postérieur était installé confortablement, ce n’était pas la même chose dans ses pensées. Son cerveau était en ébullition, son esprit était torturé et sous chaque de ses réflexions, ses yeux s’embrumaient, des larmes se préparant à couler le long de son visage de poupée. Etait-ce de la colère ? De la tristesse ? De l’incompréhension ? Non décidemment, elle ne comprenait pas. La louve qu’elle était avait senti cette haine profonde qui avait fait brûler les entrailles de Dwayne et aurait certainement préféré ne jamais assister à cette scène. Chaque membre de l’Ordre du Phénix portait un regard mauvais sur les Mangemorts mais de là à souhaiter leur mort, non plutôt à souhaiter leur donner la mort, non. La belle n’y croyait pas. Sauf si elle en était obligée, Elen ne tuerait pas un être vivant. Azkaban était fait pour ces personnes adeptes de la magie noire et du chaos. D’ailleurs, il paraissait que ce lieu était pire que la mort elle-même…

Descendant vers le sol, la jeune femme se posa enfin, reprenant son visage et son apparence habituelle. Elle ne savait pas où elle était mais savait où elle allait. Pour la troisième fois de la soirée… *crack*, elle transplana… Le QG de l’Ordre du Phénix se dressait maintenant devant elle. Sans plus attendre, Elenna s’avança dans l’allée centrale alors que la lumière à l’intérieur lui confirmait la présence de quelqu’un. Ses pas étaient rapides et sa démarche montrait clairement l’énergie qui bouillait en elle. Ses sens à l’affut de la moindre chose, elle passa la porte et sentit l’odeur de sa victime du soir. La petite brune avait depuis longtemps appris à gérer ses envies de faire couler du sang, d’autant plus que ce soir, la pleine lune n’était pas de sortie. Les Phénix avaient choisi leur jour aussi par rapport au calendrier lunaire, histoire de ne pas avoir deux oiseaux de feu qui se transformeraient en loup-garou.

Passant de l’entrée à la cuisine telle une furie, la belle avait abandonné son visage souriant et ses traits doux. Ses sourcils étaient froncés et son regard gris semblait jeter des éclairs, voire mitrailler l’ennemi qui n’était plus qu’à quelques mètres. Dwayne avait dû sentir sa sœur arriver, mais pourquoi aurait-il eu à s’inquiéter d’elle ? Pourtant, il aurait dû ce soir-là. Le visage penché sur le plan de travail, le brun devait être en train de se préparer un truc à manger avant le rendez-vous que c’était donné les participants à la « mission Raphaëlle », dans le salon. Elen souffla un coup et sans prévenir, s’élança vers son frère. Elle lui attrapa l’épaule pour le faire pivoter violemment et saisit un des couteaux de cuisine qui trainait sur la paillasse. Cela ne dura que deux secondes mais le brun avait déjà un couteau sous la gorge, tenu par Elenna qui l’aurait tué du regard si elle l’avait pu. Les mâchoires serrées, ce fut plus un grondement que des paroles qui s’échappèrent de ses lèvres.

" Espèce de gros c*n, ça fait quoi de regarder la mort en face quand c’est un ami qui en est le principal acteur ? "

Sa main trembler de rage et des larmes montèrent de nouveau dans ses yeux alors qu’elle se re-visualisait la scène, la baguette de Dwayne pointait sur Liam, le sortilège impardonnable qu’il lui avait lancé.

" Tu n’aurais pas dû faire ça, JAMAIS ! Elle avait crié le dernier mot de sa phrase avant de reprendre la parole. Comment as-tu pu oser lancer un sortilège impardonnable sur Liam ? Tu devrais avoir honte, tu aurais dû aller te cacher dans un terrier jusqu’à ce que le monde oublie ton acte immonde. Où est le frère que j’avais et qui n’aurait jamais levé la main sur un ami ?... "

Mon retour à Eagle Place s'était fait difficilement. Je ne cessais jamais de penser à cet acte que j'avais commis, à ce choix que j'avais fait. Sur le moment même, cela m'avait parut normale, j'étais persuadé qu'il n'y avait rien d'autre à faire. Que le blondinet comprendrait. J'avais fait ça pour des raisons qui, maintenant, m'échappaient. Tout ce qui justifiait l'acte sur le moment même avait disparut. Il ne me restait que ma culpabilité. Je savais que j'allais subir le courroux d'Elenna. Elle serait peut-être la seule qui viendrait directement me le dire, qui ne passerait pas par quatre chemin pour m'expliquer que ce que j'avais fait n'était pas bien. Notre relation était particulière, elle était la personne qui comptait le plus pour moi. Avant Victoire, avant n'importe qui. Je savais qu'elle ne comprendrait pas les raisons de mon acte, elle était tellement pure.

Je sentais que nos façon de voir les choses n'étaient plus les mêmes. Elenna voulait éviter à tout prix de faire des morts, peu importe le camp. Son ambition était somme toute la plus raisonnable, mais je ne pouvais m'y résoudre. Je souhaitais répondre au mal par le mal. Je souhaitais détruire cette ordre noire, je souhaitais anéantir chaque personne ayant, un jour, porté un masque de mangemort. Lorsque je pensais à eux, je serrais les poings, mon regard devenait noir, mon instinct de loup reprenait le dessus. Si je pouvais, je lâcherais cette bête sur ces personnes. Pourquoi aurais-je la moindre pitié pour ces personnes ? Ces assassins, tueur d'enfants. Mes élèves. Ils s'attaquaient à mes élèves, ils les pervertissaient. Ils leur faisaient croire que leur vision était la bonne. Il était si facile de manipuler des enfants.

J'étais dans la cuisine du quartier général. J'avais faim, je ne savais pas quoi me faire alors je restais là, planté devant les armoires à nourritures. D'ici quelques minutes, une réunion débuterait avec les autres. Je ne savais pas si Noah allait me réprimander pour mon acte, elle allait certainement me dire quelque chose et sûrement pas que j'avais bien fait. J'avais cette sensation bizarre, d'une minute à l'autre mon avis se métamorphosait. Un coup je cautionnais mon acte, un autre je le regrettais.

Je stoppais ma réflexion, une odeur familière, Elenna. Elle venait d'arriver. Lâchement, je souhaitais éviter cette confrontation, je savais que ça tournerai mal. Tout comme moi, c'était une sanguine. Elle se contrôlait, certes, mieux, mais elle en restait néanmoins un loup-garou. Je faisais mine de chercher de la nourriture dans les armoires, puis arriva ce qui devait arriver. Sa main se posait sur mon épaule, je pivotais de par la pression mise par Elenna. Je ne répondais pas, je me laissais faire. Je méritais ce qui m'arrivait. Ou pas, j'avais fait ce que j'avais à faire. Tout comme Elenna le faisait en ce moment.

" Espèce de gros c*n, ça fait quoi de regarder la mort en face quand c’est un ami qui en est le principal acteur ? "

J'écoutais, mais je ne la regarderai pas. Mon regard était fixé sur le plafond, je ne le regardais pas vraiment. Lorsqu'elle était dans cet état là, il ne valait mieux pas que je la défie en la regardant droit dans les iris. Je sentais le froid du couteau érafler ma gorge. Même si je savais qu'elle ne le ferait pas, je respirais plus difficilement. Je déglutissais.

" Tu n’aurais pas dû faire ça, JAMAIS ! Comment as-tu pu oser lancer un sortilège impardonnable sur Liam ? Tu devrais avoir honte, tu aurais dû aller te cacher dans un terrier jusqu’à ce que le monde oublie ton acte immonde. Où est le frère que j’avais et qui n’aurait jamais levé la main sur un ami ?... "

Je baissais le regard l'espace de quelques secondes. Elle avait raison, je devrai peut-être m'en aller. Peut-être que ma place n'était plus ici. Peut-être que je n'étais pas ce qu'un bon phénix devait-être. Mais qu'étais-je alors ? J'étais un battant. Une personne prête à tout pour protéger ceux qu'il aime. Et ça, c'était les qualités d'un phénix. La seule différence avec les autres, c'est que tuer, blesser, torturer ne me dérangeait pas. J'accepterai de faire ce genre de tâche pour l'ordre, je me battais pour un monde meilleur. Et un monde meilleur est un monde sans mangemort.

J'ai fais ce que j'avais à faire Elenna. Elle ne parlait pas, nous n'étions pas pris au sérieux. Il fallait qu'elle ait peur. Pour elle, mais pour Liam aussi.

Je ne savais pas si les autres écoutaient notre conversation. S'ils étaient présent, ça ne faisait aucun doute. L'être humain était curieux de nature.

Le frère que tu avais ne vivait pas dans un monde comme celui-là. Nous devons nous en débarrasser, ils ne font que le mal. T'imagine qu'Elfast à de l'influence sur une maison entière à Poudlard ? Elle est directrice des Serpentard puta**. Elle peut les manipuler à son bon vouloir, ce ne sont que des enfants bordel. Ils.. Je n'avais pas pour habitude de pleurer, mais les larmes me montaient. Je les réprimais avec tout le mal du monde. Ils ont tué mes élèves Elenna. Jamais, je ne pardonnerai ça. Ils doivent mourir.

Je me dégageais doucement de son emprise. J'étais maintenant debout face à Elenna. Même si lors de l'attaque du Poudlard Express je n'étais pas encore Professeur, je considérai ces petits comme mes élèves. S'ils n'étaient pas mort, ils seraient venu dans ma salle de classe. Mais non. A la place, il se trouvait dans un monde inaccessible.

Je tuerai quiconque mettre en péril votre sécurité. Je criais et pointais du doigt le mur qui nous séparais du salon. Je sais que tu n'es pas d'accord avec ça, mais c'est comme ça.