Trigger Warning ! Enfin p'tet que oui, p'tet que non, j'en sais rien moi. Bref, attention, drooooooooogues.

LA d'Elius

T'es complètement défoncé. Faut dire que pour te retrouver dans le parc, un matin, sous la neige, à lancer des boules de neige sur Arty tout en courant sur l'étendue blanche jusqu'à tomber dedans, faut que tu le sois sacrément. Il n'y a plus de temps de repos en ce moment. Plus de périodes où t'es clean. Enfin, c'est de plus en plus rare et ça dura rarement plus d'une heure. T'as besoin de t'évader, de penser à autre chose. T'arrives plus à t'en débarrasser, de ces images, de ces souvenirs. Tu es parvenu à les mettre de côté pendant quasiment un an. Mais c'est juste revenu en pleine tronche sans que tu puisses y faire quoi que ce soit. Et assumer, c'est pas ton délire. La fuite, ça te ressemble bien plus. Et la seule fuite que t'as trouvée est totalement chimique. Pilules, poudres, herbes et potions en tous genres.

Et c'est en prenant ce genre de choses tandis qu'Arty se contentait d'une potion concoctée par ses soins que vous en êtes arrivés à faire un bonhomme de neige. Un beau, un grand. Un comme on en voit dans les films, et qu'on a toujours rêvé de faire soi-même. Bah Arty et toi, vous l'avez fait? Vous y avez passé trois plombes, vous avez galéré comme c'est pas permis, sans doute parce que la terre tournait vachement plus vite que vous, mais le résultat est là. Après un dur labeur, de nombreuses tachycardies et un sourire complètement niais sur le visage, Léopold se tient devant vous. Et il est beau, Léopold. Tellement beau que tu te sens obligé de lui chanter une jolie chanson.

Bref, c'est l'heure du cours. Cours de quoi, t'en sais rien, mais Arty semble savoir où aller, alors tu le suis, tout en faisant léviter Léopold derrière vous. Il est beau, Léopold. Magnifique. Sans doute parce que c'est vous qui l'avez fait et que tout ce que vous faites est toujours absolument parfait. Bref, Léopold trouve place à côté de la blondasse de ta maison. Tu l'aimes pas beaucoup. Mais Arty lui dit d'être sympa avec le bonhomme de neige, alors elle le sera sans doute. Personne peut être méchant avec Léopold de toute façon, il est beaucoup trop stylé. Ils peuvent tout au plus être jaloux. Bref, y'a des gens qui arrivent, et soudain, Léopold se met en mouvement. Encore plus stylé ! T'aurais dû y penser toi-même ! Faut croire que cette fille n'est pas si inutile finalement.

Léger mouvement de tête vers le morveux qui semble avoir grandi dernièrement. Juste pour répondre à son regard de salutations. T'es hyoer poli. Ton regard se tourne à nouveau vers Léopold qui se balade tranquille entre les bancs. Le morveux s'approche, appelé par la blondasse. Et Arty se rapproche de toi, comme si il paniquait. C'est quoi encore son problème ? Pas le temps d'y penser. Tu viens d'avoir une idée de génie. Un truc de fou. Tu profites du fait qu'Elius soit à côté pour le héler.

- Hé, morveux, tu m'files ta baguette ?

Ce qu'il fait. L'est obéissant le morveux, c'est une de ses qualités. Et tu te lèves pour rejoindre Léopold. Tu lui intimes de ne pas bouger. Parce que c'est quand même une finition importante. Bon, il lui manque aussi une bouche, mais voilà, chaque chose en son temps. Le bonhomme te regarde, avec ses yeux-boutons hyper expressifs. Arty t'a suivi. Normal, tu lui as dit de venir assister à ce grand moment. C'est un peu comme si votre bébé devenait subitement un grand. Et tu enfonces la baguette d'Elius dans la tête de Léopold, pointe vers l'extérieur. Tu recules d'un pas pour l'admirer avec un grand sourire.

- Parfait !

Regard vers ton pote. Faut qu'il soit d'accord avec toi. Vous n'auriez pas pu trouver meilleur nez. Petit signe vers le morveux, pouce levé, mode mission accomplie, comme s'il pouvait savoir que tu lui avais demandé sa baguette pour faire ça et qu'il était totalement d'accord.

Je venais de me lever que je préparais mes affaires pour la matinée, encore une fois. En effet, la veille au soir, avant de me coucher, j’ai préparé toutes les affaires dont j’avais potentiellement besoin pour mon premier cours. Et il s’agissait du cours d’enchantement, qui se déroulait exceptionnellement dehors. J’ai été visité l’endroit une ou deux fois et fais plusieurs fois le chemin pour être sûre de ne pas me perdre et de ne pas arriver en retard.

Parchemins, plume, baguette, vêtements chauds, tout est prêt et en ordre. Je me dépêche d’aller dans la grande salle afin de prendre un bon petit-déjeuner, le repas le plus important de la journée. Je reste au moins vingt minutes, puis je remonte dans le dortoir. Je me prépare en enfilant les vêtements chauds, je prends les affaires nécessaires et je vais rejoindre le cours.

Dehors, il fait un froid de canard en raison de la neige présente partout dans Poudlard. Il a neigé cette nuit et je trouve ça chouette. Néanmoins, je trouve moins chouette dès lors que je dois me déplacer pour me rendre aux cours, au risque de me casser quelque chose en chemin. Je me déplace doucement mais sûrement et rejoins l’endroit de cours après de longues minutes de marche difficile dans la poudreuse blanche.

Je remarque que plusieurs élèves sont déjà présents ainsi que la professeure. Je la salue timidement et je vais m’asseoir sur un des bancs disponibles tout en faisant attention où je mets les pieds.

Un baiser posé sur ma joue et quelques mots en réponse à mes interrogations, mon petit Matt avait récupéré mon attention, m’arrachant un léger pouffement. Je devais bien avouer que pour le coup il avait raison, les rôles semblaient avoir été échangé tant ma mine ensommeillée ne semblait vouloir m’abandonner. Un coup d’œil espiègle et  j’haussais une épaule. « Juste pas assez.. t’es pas venu me border, ce doit être pour ça ». Même pas le temps de rire discrètement, qu’un postérieur –que je n’avais point vu arriver- prenait place sur mes genoux…  

Interdite un petit instant, j’haussais un sourcil intrigué en regardant Ulysse. Moi je n’étais peut-être pas réveillée mais j’arrivais encore à m’assoir ailleurs que sur mes compagnons de classe. Enfin, en soit, ça ne me dérangeait pas tant que ça -hormis qu’il allait finir par m’écraser au bout d’un moment- mais surtout, mon gourmand de petit serpent à coté, semblait vouloir une part de gâteau lui aussi. Un sourire en coin amusé aux chuchotis,  je posais la tête sur le Rouge et enroulais un instant mes bras au tour. Niveau câlin c’était pas le top, mais bon, il était trop lourd pour que je me lève et le fasse tomber de mes genoux... « Non pas que j’ai un souci avec ton fessier P’tit Loup, mais niveau salutations t’as déjà fait mieux quand même... Salut au fait.». Un bisou sur l’épaule –car différence de taille forcement- et je lui demandais de remettre ses familiarités à un peu plus tard « Si tu voulais bien glisser à coté, j’te ‘refais un câlin plus tard si t’y tiens.. » Coup d’œil à mon écailleux affectueux tout en le poussant doucement de l’index au niveau des côtes. « Tu veux bien te décaler ‘Chou ? A moins que t’offres également tes genoux ?»

Leger pouffement avant que le vert & argent venait à offrir généreusement sa place chauffée -et très certainement son attention- au blond qui prenait place entre nous deux. Je récupérais mes jambes non sans un certain soulagement et levait enfin le nez vers les derniers arrivant que je n’avais pas vu passer. Une bleue, en discussion avec Loreilaï, et Marjorie. Coucou de la main et sourire à cette dernière, bien qu’elle se trouvait totalement à l’opposé, et regard glissant sur le bordel venu de je ne sais où du coté de notre enseignante. C’était là ça tout à l’heure ? Autant ne pas demander et voir ce que Leopold faisait de sa semi-liberté.

Un nez en forme de baguette trônait sur sa bouille neigeuse, rendant désormais son absence de bouche dérangeante, faudrait peut-être trouver quelque chose à lui rajouter. Mais flemme, de me lever, j’attendrais que le bonhomme de neige revienne de mon côté pour agrémenter son visage des coques de marrons que j’épluchais avec soin. A moins que le duo s’en occupe avant… Mâchouillant une des gourmandises qu’Elius avait ramenées, je tendais la main, machinalement, pour proposer les autres à mon voisin. « Avant que je finisse, t’as un creux ? »

C’était ça, les gens gentils disent bonjour. Lui avait oublié, bien qu’il répondît à Elhiya avec un hochement de tête, tout de même, il n’est pas mal élevé. Elle avait l’air d’apprécier Léopold, ce qui réchauffait le cœur du Blaireautin, il faut dire que les élèves souvent étaient un peu limités et fermés d’esprit lorsqu’il s’agissait des illuminations de génie d’Azarty. Mais bon, on ne peut pas leur en vouloir. Par contre, De Lanxorre semblait absolument ravie de la présence de l’homme enneigé, surpris, Arty prit ça comme un véritable compliment. Leur création allait devenir la star du cours d’enchantements, si ce n’était pas magnifique ça. Il était même prêt à s’applaudir lui-même.

Mais le mouvement à proximité le sort de son contentement personnel face à la beauté du bonhomme. Il tourne la tête et le voit. Le plissement d’yeux, il ne comprend pas, ne reconnaît pas surtout. Puis devant les embrassades, les saluts et le cadeau offert à la professeure ça se rallume. Il n’aurait pas pensé revoir Élius si grandi, différent. Mais il s’était déjà dit que les failles temporelles n’existaient pas dans la réalité. Même pas il tique sur le présent qu’il est en train de faire à De Lanxorre. Non, il s’intéresse davantage au regard que jette le Serpenteau à Aza, et lui rien. Même pas il ne peut se réjouir de la fameuse activation de Léopold descendu du banc pour aller danser ailleurs. Ça le fait sourire, tout au plus quand du coin de l’œil il voit leur enfant de neige sautiller autour des élèves. Il était heureux le Léopold. Et Arty s’interrogeait tout en fixant Askin. C’est une blague, sûrement, rien de rien ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il a fait, ou plutôt n’a-t-il pas fait ? Même pas un signe de tête, une mèche de cheveux qui se tendrait vers lui. Le néant, et ça le bouscule plus que prévu. Le cœur qui, brutalement, essaie de sortir de la cage thoracique pour se faire entrevoir. En vain, certainement. Il s’était attendu à une phrase qui pique, qui le ravive et qui le vexe. Mais non. L’autre s’était lassé. Et c’était peut-être ça qui le secouait le plus.

C’est là qu’Elhiya eut la bonne idée d’inviter Élius à s’asseoir à côté d’elle. Elle est pas bien dans sa tête celle-ci. En même temps, elle avait déjà usé de son intelligence pour faire vivre Léopold, il ne fallait pas lui en demander plus. Parce que non. Non. Non. Reste où tu es. Là-bas, loin, très loin. D’ailleurs Arty se rapproche d’Azaël, les autres auraient pu croire que c’était l’arrivée grandiose d’Ulysse qui avait provoqué ce mouvement de recul. Que nenni. Il se protège, le gamin, face à ce qui va arriver. Filer sous les jupes de sa mère, ou plutôt sous la cape de sa nounou. Métaphoriquement parlant.
Le tout s’enchaîne, il ne comprend pas. D’un coup Zaza demande la baguette d’Élius, il a envie de lui crier, non pourquoi tu fais ça lui parle pas éloigne le vite vite vite. Trop tard. Comme si tout se passait vite autour de lui dont l’esprit se focalisait sur l’autre, et seulement sur lui. Sauf qu’il faut bouger, remuer, faire quelque chose, prétendre et reprendre contenance. Rapidement. Il se lève, suit le mouvement, affiche une mine émerveillée devant la baguette d’Askin enfoncée dans le visage de Léopold. C’est que ça lui irait presque bien en fait.

Le Poufsouffle secoue alors la tête dans tous les sens, ébouriffe ses cheveux un peu trop, tenter d’y voir clair alors que l’image de l’indifférence d’Élius face à lui est imprimée dans ses rétines. Brusquement, il se dit que l’arrivée du jeune homme a dilué les effets de la potion qu’il avait prise ce matin. Ce n’était peut-être pas plus mal. « Hein ? Oui ! Absolument parfait parfait parfait ! » Quoi qu’il est toujours à côté de la plaque. Il réagit en retard alors qu’il aurait dû être fan du nez de Léopold, applaudir, lancer des paillettes. Demander à ce que tout le monde admire leur chef d’œuvre, les acclame. Après tout, ce n’était pas tous les jours que descendance reçoit un nez. Mais non, d’une façon qu’il ne comprend pas encore, dans sa tête, à l’intérieur, il fait de grands signes, ça bouillonne. Alors il suit le signe de reconnaissance qu’a son pote envers le Serpenteau, une sorte de remerciement. Tiraillé entre le besoin de se faire remarquer de lui et ne pas l’approcher de trop.

- Bah alors Askin, tu joues plus ? Rien à me dire ce matin ? 

Une manière de dire. Allez là, regarde moi, parle moi, fais quelque chose, n’importe quoi. En quête d’attention toujours, mais surtout de la sienne, les autres là, peu lui importait. Alors il se penche doucement vers l’oreille d’Aza, une sorte de révélation qu’il devait partager. « Lui, j’vais en faire mon amoureux. » Et parce qu’il savait parfaitement y faire, de ses mains, il s’empare de neige afin d’en faire une boule, parfaite, ronde, bien taillée, ou presque. Il n’hésite pas, il fallait forcer l’autre à le regarder, bras tendu il balance la boule de neige, le tout accompagné d’un éclat de rire. Puis les talents d’Arty en matière de lancer ne sont plus à démontrer. « Mieux que la pierre de lune ou pas ? » En souvenir du bon vieux temps. Bien que cette fois ce n’était pas avec rage qu’il l’avait envoyée, plutôt un appel à l’amusement.

Plus que les gens arrivaient, moins Alicia se sentait à l’aise en ce moment. Bon, il faut dire que certains élèves présents ne lui plaisaient tout simplement pas, du coup elle était bien mal en ce moment, puisqu’ils étaient assez nombreux, mais au-delà de tout ça, la situation générale du moment la rendait tout simplement mal à l’aise. C’était peut-être le fait qu’un semblait totalement sous l’effet d’un truc ou deux pas net… Où alors que la réputation de ce cours là était disons peu positive… Non pas à cause de l’enseignante, mais à cause de toutes les possibilités en conneries que certains élèves essayaient. La possibilité d’un cours tranquille était tout simplement détruite au moment même où Artémis avait franchi le cercle, de toute façon…

Découragée et un peu stressée à présent, Alicia déposa son regard sur le sol, l’air pensive. Elle ne pouvait faire qu’une chose, espérer qu’une personne sympa soit à ses côtés sur ce banc et pas un imbécile, ou un dangereux fou, une personne particulièrement méchante… Tant de possibilité.

Au grand désarroi de la blondinette, elle sentait son ventre se crisper légèrement en pensant aux possibilités de voir ce cours partir en fumé. Heureusement, avec de forte chance, rien ne lui arriverait à elle.

Alicia releva la tête, déposant son regard sur la professeur un instant. C’était son premier cours avec cette dernière et autant qu’elle semblait disons plutôt proches de certains élèves, Alicia n’avait jamais eut de cours avec elle et du coup, elle ne savait pas à quoi s’attendre de cette dame. Avec de la chance, elle allait tenir la classe un peu plus calme? Oh… Elle espérait très fort, mais avait très peu d’espoir pour autant. Perdue dans ses pensés en silence, elle se retourna vers le petit Serdaigle pour lui sourire.
« Alors Guéthenoc, tu crois qu’on pourra parler de ta famille un de ces jours prochains? » la jolie blonde lui sourit à nouveau.

HRPG: Bon excusez moi, mais le bordel c'est pas mon truc, je vous ai lus sommairement.


Durant la nuit, la neige était tombée à gros flocons sur l'immense château qu'était l'école de Poudlard. Si la chute des flocons s'était arrêtée, elle avait laissé derrière elle un paysage magnifique, presque enchanteur. Bien que Jade déteste l'hiver et pratiquement tout ce qui l'accompagnait, elle devait bien reconnaitre que le parc vêtu de blanc était d'une beauté à couper le souffle. Étant donné qu'elle n'avait quasiment jamais vu ce spectacle dans sa vie, elle se retrouvait comme une enfant découvrant un tout nouveau monde à explorer, c'était plutôt amusant avouons le.

Après son petit déjeuner, la préfète avait donc flâné dans les couloirs ouverts de l'école, ceux qui lui permettaient de garder un oeil sur ce spectacle. C'était bête peut-être, mais encore un peu et elle irait jouer dans la neige. Ce serait tout de même mieux avec sa petite soeur. Neigeait-il également à Londres ? Si tel était le cas, la bataille de neige des Wilder ne tarderait pas à ouvrir. Sourire aux lèvres à cette idée, la neige la rendait de bonne humeur, qui l'aurait cru ? Elle n'était pourtant pas du genre à apprécier le froid mais dans ces conditions, il se faisait presque acceptable. La chaleur de ses origines lui manquait toujours terriblement, on ne va pas se mentir, mais plus le temps s'écoulait et plus la jeune fille avait l'impression de... s'habituer ? Non, quand même pas. De s'acclimater, disons, de se faire une raison. Elle était coincée à Poudlard pendant encore un moment, ne retournerait certainement pas en Italie pour l'heure, alors il fallait bien s'habituer à cette vie plus si nouvelle, finalement. Poudlard en été n'était pas si désagréable. L'hiver, c'était une autre histoire...

Un léger bâillement s'échappa des lèvres de la blondinette. C'était beau, mais ça avait un côté tranquille... trop tranquille. Pour la garder en pleine forme en tout cas. Une baffe mentale et c'est reparti, néanmoins c'est autre chose qui attira son attention. Elle serrait la lanière de son sac, lui rappelant qu'elle avait cours sous peu. Coup d'oeil à sa montre.

Oh bon sang ! Elle n'était pas en retard, mais ça ne tarderait pas si elle n'accélérait pas un peu le mouvement. Observer le paysage était une chose, rater les cours pour ça, hors de question ! Accélérant le pas, la demoiselle prit la direction du parc. Heureusement que le cours d'Enchantements avait lieu dehors, sinon ça serait la cata. Euh... elle avait vraiment dit ça ? Bon, mettons ça sur la peur d'arriver en retard, le chemin était plus rapide par là. Comme toujours, la curiosité de la demoiselle était à son comble, qu'allaient-ils faire là dehors pour ce cours ? Pour l'occasion, elle avait mit le manteau le plus chaud qu'elle possédait, avoir froid n'était pas dans ses projets. Quelques minutes supplémentaires furent nécessaires pour rejoindre le petit groupe, déjà bien fourni. Elle devait être dans les derniers olala... Du moment qu'elle n'était pas en retard après... WHUT ? Il y avait vraiment un élève qui montrait ses fesses à un autre là ? Et euh... c'était la directrice adjointe qui campait au coeur du groupe l'air énervé ? Oulala mais dans quoi elle avait débarqué encore...

Stoppé dans son élan, Jade analysait la situation. Il ne fallut pas bien longtemps pour trouver des coupables, après tout si Artemis et Azaël se trouvaient dans un cours, celui-ci avec à peu près 95% de chances de virer au n'importe quoi. Et encore, elle était gentille. Secouant doucement la tête comme pour espérer s'échapper de ce mauvais rêve, l'adolescente tourna les yeux vers sa professeure, Miss De Lanxorre. La pauvre, son cours ressemblait plus à une foire aux monstres qu'à un cours. Sourire un peu hésitant et gêné de la part de l'Italienne.

- Bonjour professeure...

Avec tout ce bazar, Jade ne savait pas trop quoi faire ensuite. Elle aurait préféré prendre ses jambes à son coup histoire d'éviter de s'énerver à nouveau, mais bon. Ce n'était pas franchement une bonne idée. Tournant la tête vers Azénor Philaester, la directrice adjointe, la préfète lui fit un signe de tête respectueux.

- Bonjour Madame...

Elle aurait voulu continuer sa phrase, mais ne trouvait pas le bon terme. Madame la Directrice Adjointe ? C'est long et compliqué pour elle à prononcer avec cet accent à couper au couteau. Le Madame devrait suffire hein ? Mordillant sa lèvre, Jade n'alla s'asseoir que par la suite, évitant soigneusement celui qui montrait ses fesses. Une place libre semblait disponible à côté d'Alicia, Jade s'y précipitant comme par peur de se retrouver par terre. Il ne manquerait plus que ça pour commencer le cours. Lentement, la préfète se pencha vers sa compagne blairelle.

- Ils sont tous devenus fous ou quoi ?

Tu dois bien admettre que tu t'attendais à une réaction un peu plus enthousiaste de ton pote. Mais tu n'y prêtes pas davantage attention. Toi, t'es fier de ton idée, t'as pas besoin de plus.Pis il semble s'intéresser davantage au morveux. Léger haussement d'épaules. T'y comprends pas grand chose. Et t'es trop défoncé pour te poser des questions. Pis la révélation arrive, comme ça, de la bouche d'Arty. Tu hausses un sourcils en le regardant. Tu t'es tapes royalement en fait. Tu croyais qu'il avait une meuf. Peut être qu'il en a plus. Ou peut être qu'Askin l'attire davantage. Bon, dans tous les cas, on semble bons pour une bataille de boules de neige. Et alors que tout se déroule le plus parfaitement du monde dans ce cours, voilà la dirlo adjointe qui débarque au milieu.

Et la voilà qui semble vouloir remettre de l'ordre, en faisant un discours dont tu n'écoutes pas le moindre mot. Les leçons de morale, t'as la flemme. Autant passer à la suite. Une question te fait la regarder soudainement. L'auteur du bonhomme de neige ! C'est ton moment de gloire. Et celui d'Arty. Regard appuyé vers ton pote, pour lui faire comprendre qu'il est temps que votre génie soit reconnu à sa juste valeur. Et t'avances d'un pas, le regard fier, pour... Voir Leopold se faire trucider en moins de deux secondes. Aucune idée d'où est passée la baguette du morveux en plus. Si ça se trouve il ne la retrouvera plus jamais ! Instant de panique. Puis tu te rappelles que tu t'en fous et que ça te regarde pas et que le narrateur d'Elius fera bien ce qu'il veut de tout ça. Tu t'avances à nouveau, pour prendre la parole d'un ton culpabilisateur.

- Z'étiez pas obligée de tuer Léopold. C'était le fruit d'un travail d'équipe acharné. Il était parfait. Et vous avez détruit notre travail en un instant, sans la moindre pitié. Miss de Lanxorre était pourtant partante pour qu'il participe au cours, il devait servir par la suite. Vous n'aviez aucune raison de le détruire ainsi. Et en plus, on va perdre du temps, on va être obligé d'en refaire un autre !

Cette fois, le sourire moqueur est de retour. T'es trop défoncé pour jouer la comédie du parfait petit étudiant. Regard vers Arty. Faut qu'il dise un truc lui aussi. Et que vous vous remettiez au travail. Reste toujours Léopoldine. C'est bien aussi après tout.

De deux choses l’une. Tandis qu’il s’approche, le Arty de l’intérieur se fait la malle.
Salut les gars, moi je vais voir ailleurs, là c’est pas tenable. Tu pouvais pas rester là-bas ? Renvoyer une boule de neige à ton tour. Non, il fallait absolument qu’il mette à mal la distance qui les séparait. Vraiment pas sympa. Parce que pendant ce temps là, le cœur du Blaireautin se retournait, encore et encore. A chaque crissement de la neige provoqué par les pieds du Serpentard. Il était à ça de se jeter dans les bras d’Aza. Princesse en détresse.
Boum. Baboum. Boum.
De plus en plus rapide. D’ailleurs c’est fait, le inside Arty prend le cœur et le met dans une petite boîte. Il s’enfuit. Loin, très loin. Avant de chuter devant le silence d’Élius. Cœur répandu par terre, bien que pas encore écrasé. Finalement, la question lui effleure l’électricité cervicale, est-ce que ce qu’il ressentait là, maintenant, tout de suite était normal ? Sûrement pas.

Heureusement qu’il ne contrôle pas trop le Arty de l’extérieur. A peine un écarquillement des yeux, des frissons dans le dos, rien de plus. Un appel dans le regard, viens me chercher, approche, je t’attends. Il l’avait provoqué, il se languissait d’une réponse. Mais l’autre s’en va. What the f*ck. Arty hausse les épaules, lève les bras, il ne comprend pas, il a dû rater quelque chose. Quand même, arrête, qu’est-ce que tu fais là ? baisse les bras t’es ridicule. Un peu de dignité. Mais c’est qu’il a tout fait pour l’amener ici et voilà que le Serpenteau s’en allait se rapprocher d’Elhiya. Ça lui reste là, au bord de la gorge, dans sa bouche entrouverte de surprise si ce n’est d’effroi. Pourtant c’est la colère qui s’apprête à surgir. On ne lui tournait pas le dos, surtout lui, il ne pouvait pas lui tourner le dos, surtout pas maintenant que sa poitrine palpitait fasse à lui. Alors forcément, il est vexé, plus que jamais. Il amorce un fameux t’es sérieux là ? marquant son incompréhension. Mais il est coupé dans ses réflexions, ses émotions en foufelle.

Ce n’est que lentement que le Poufsouffle dévisage la nouvelle arrivée. La Directrice adjointe. Elle avait choisi son moment elle. Peut-être que ça pouvait provoquer une hésitation chez certains, des regrets aussi. Lui se contente de lever les yeux au ciel devant son discours de Madame.
C’toi la sauvage d’abord. D’où on débarque comme ça sans y être invité ? Elle est pas inspectrice des impôts que je sache. La politesse j’vous jure, ça se perd. Le Respect aussi. Puis Arty était un élève très intéressé. C’est juste que le cours n’avait pas encore commencé, alors pourquoi elle s’énervait tellement là ?
Finalement les paillettes arrivent, momentanément il oublie Askin et son indifférence. C’était maintenant qu’il pouvait briller, avec Aza. Montrer au monde entier leurs talents, d’ailleurs, le Vert & Argent a entrevu la brèche de la célébrité lui aussi. Arty lui rend son regard, espiègle. C’était comme s’ils venaient de recevoir un oscar. Il pourrait même le prendre dans ses bras.

Et le malheur. Ça se répand dans le cœur du gamin qui n’était – vous l’aurez compris – déjà pas dans un bel état.
Arty aimait le feu, les explosions, les choses qui brillent et les feux d’artifice. Mais quand c’était propice à la fête, à l’amusement, et non pas au meurtre, au crime, à l’assassinat – beaucoup de synonymes ici. Intolérable. On venait de tuer leur enfant juste devant eux. Le cri déchirant de Munch vient prendre place sur le visage du Blaireautin, il n’en croit pas ses yeux. Il se jette à terre, à genoux, devant le corps fondu de Léopold. Les mains touchent la neige réduite en poussière d’eau. « Noooooon ! » Cet acte abject venait de le transpercer tout entier. Jusqu’à ce qu’il voit l’objet, scintillant dans ses prunelles. La baguette d’Élius, il s’en empare, la met dans sa poche de derrière tandis qu’il se relève, faire face à la meurtrière. Aza est déjà en train de mettre les points sur les i. Lui passer le savon de sa vie, parce qu’elle le méritait, la Philaester. Elle ne s’en sortirait pas ainsi.

- Les auteurs, Madame, c’est nous. Ton appuyé sur le pronom personnel. Il salue, parce que c’est plus classe, ça envoie du lourd et il a l’impression d’être un grand acteur sur une fabuleuse scène. Mais tout de suite il prend un air sérieux, attristé le tout ponctué de rage. Il hausse la voix, lui faire comprendre qu’elle était en train de se passer un sale quart d’heure. On ne détruisait pas les œuvres d’art d’Azarty ainsi. Vous avez pensé à sa femme et ses enfants ? Hein ? Qu’est-ce qu’on va leur dire au juste ? C’est vous qui allez leur annoncer peut-être ? Non je ne pense pas. Index accusateur vers la jeune femme. Puis Aza a raison ! C’est De Lanxorre qui nous a dit que Léopold allait devenir la star du cours, et vous là, vous détruisez tout, vous êtes sans cœur ! Est-ce qu’il avait conscience qu’il parlait à un membre de la direction de Poudlard ? Certainement pas. Il s’en fichait, totalement guidé par le deuil de leur enfant enneigé. Tout ça pour nous montrer que vous savez faire un fouet de feu, c’est fou ces gens qui sont dans un tel besoin de reconnaissance quand même.

Mauvaise foi.
Pourtant, même avec l’adrénaline du truel – duel à trois quoi – qui s’organisait entre Azarty & Philaester, le Poufsouffle ne peut retenir ses yeux d’aller vadrouiller pour rencontrer la silhouette d’Élius. Une main dans la poche arrière, vérifier que le bout de bois y était toujours avant de le prendre entre ses doigts, le faire glisser, tourner, jouer avec. Le fripon lève un sourcil en direction du Serpenteau, il provoque.

Alicia avait eu peine à le croire. Bon, elle commençait à le comprendre, Artémis était un peu bizarre, voir complètement tarré…. La plupart de ses amis, visiblement également. Par-contre le cours devenait de plus en plus chaotique, comme elle le craignait. Si un peu plus tôt elle se sentait anxieuse face à ces têtes plus ou moins connues et une tête moins agréable, voilà que l’anxiété avait tout simplement fait place à un malaise assez impressionnant… Un malaise causé par la paire de fesses un peu trop inattendue, un malaise pour la directrice adjointe qui s’était soudainement joint à ce cours… Ou tout simplement un malaise car elle était coincée dans un vrai zoo ? Un peu de tout ça, clairement. D’ailleurs, elle ne pouvait s’empêcher de se demander… Pourquoi la Directrice Adjointe était présente? Avec un peu de chance, le cours irait un peu mieux malgré Artémis ?? Ou mieux encore, peut-être qu’elle pourrait faire comprendre à ceux qui sont incapables de se contrôler, que Poudlard était une école et non pas un zoo ?? C’était bien beau rêvé….

Alors qu’elle tenait son sac sur elle de façon presque désespérée, la jeune blonde observait la scène en silence. Elle fut rassurée de voir la tête de sa préfète se diriger vers eux. Au moins, Jade allait compenser. Alicia fut assez heureuse de la voir s’asseoir près d’elle. Heureusement, car elle avait réellement peur de voir qui aurait pu prendre cette place vide à ses côtés… Puis Jade était une fille très bien et surtout, elle avait une tête sur ses épaules, ce qui était agréable.
« Eh, si tu veux mon avis, ils étaient déjà complètement fous avant… J’imagine que d’avoir un cours à l’extérieur est loin d’être une bonne idée avec des grands enfants incapables de se contrôler comme ceux-là? » Alicia semblait désespérée. Elle avait un mal fou à comprendre comment des personnes dites intelligente…. Arrivait à être aussi… chaotique, débiles profonds, sans leur tête visiblement et insouciant. Bon, bien sûr, tout le monde ne pouvait être sérieux dans la vie. C’était une chose normale, chacun possède sa personnalité, mais manquer autant de responsabilité ?? C’était une autre chose totalement.

« Tu sais Jade, sa fais un moment que je me demande…. Mais Artémis qui est préfet… C’est complètement absurde, du coup. Qu’est-ce qui est le plus absurde? Qu’il est accepté? Ou que des gens intelligents et réfléchit ait pensé à lui ?? Il a toujours été comme ça? » lui demanda Ali d’une voix basse.
Une chose était certaine, Artémis changeait complètement la face des Poufsouffles. Peut-être qu’un jour ils seraient eux aussi vue comme une grande maison au même titre que les autres… Qui sait.

À présent, Alicia avait terriblement hâte que le cours commence, même si en un sens, elle était inquiète. Qui serait blesser aujourd’hui?

Et puis Artémis et Azaël qui réplique à la Directrice Adjointe, comme ça, sans réfléchir sous l'impulsion du moment pour un... Bonhomme de neige? Non mais, sérieusement, ils avaient quel âge au juste? Ok, il était sympa, surtout qu'il avait commencé à bouger, mais s'était ni l'endroit, ni le moment pour s'amuser... Ils devaient comprendre non?? Ou pas... Certainement pas non. Silencieuse face à la situation, elle préférait rester muette et éviter un éventuel conflit. Si la Directrice Adjointe ou la prof' ne réagissait en rien à tout ça et bien du coup, c'était non seulement fou, mais en plus ils auraient encore plus de possibilités face à eux. Au fond... Ils étaient comme des petits chiens? Il faut leur montrer la limite assez tôt, sinon et bien... Trop tard. Sa donne ça.

C'est donc dans le silence total, qu'elle observa la scène, attentive à ce qui se produisait là.