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Il lui semblait qu’il ne s’était passé qu’un trop bref instant de calme avant que le cours ne dégénère. Cara n’avait eu que le temps d’aller observer avec circonspection les deux lamentables tentatives de Lorelaï. Elle semblait complètement perdue, sa baguette à la main et le néant là où aurait dû se trouver un feu ronronnant. Et Marjorie, l’autre membre de l’équipe, qui se contentait de lancer des regards furieux à je-ne-sais qui. Cara n’avait pas le temps de gérer deux adolescentes en fleur, elle voulait du feu, des flammes, Azarty qui brul... ahem, non, juste des flammes.

- Mademoiselle Peony, je pense qu’il serait judicieux que vous veniez me voir à la fin du cours. – intima-t-elle à la jeune fille. Sauf si vous souhaitez partir de Poudlard sans maitriser un Incend...

Des bruits derrière, des cris. Elle s’était intéressée DEUX MINUTES à une élève, canalisez-vous les cancres, enfin. Evidement, c’était Artemis. Comment avait-il fait pour avoir son badge de préfet, sérieusement ? Et pourquoi s’en prenait-il au pauvre Matt ? Elhiya semblait penser la même chose, puisqu’elle fit ce qu’elle savait le mieux faire : rétablir l’ordre (rien de mieux qu’une femme pour faire le ménage), et... envoyer un sort sur Artemis ? Si même les Serpentards perdaient leur sang-froid. Tu l’entends Elhiya, Artemis qui hurle à la mort ? Oui c’est agréable, mais non tu ne peux pas gravement bruler mes élèves.

- A quoi vous jouez, mademoiselle Ellis ? Même s’il s’agit d’un Poufsouffle, contentez-vous d’obéir à mes consignes plutôt que de vous entrainer sur vos camarades. – le ton était sec, ferme, presque sérieux si les cris démesurés d’Artémis ne se faisaient pas entendre au loin. Il faudrait d’ailleurs s’occuper de lui, non ? Non ?

- Ferme les yeux Arty ! #Aguamenti !

Cara allait donc passer son cours à naviguer de catastrophe en catastrophe. Le jet d’eau passa à quelques centimètres d’elle et alla heurter le paaauvre préfet, qui cessa enfin de geindre. La professeure ferma les yeux quelques secondes, soupirant de soulagement, ou de désespoir. Toujours est-il que lorsqu’elle les rouvrit, Élius était par terre, mouillé, et Marjorie lui criait dessus. Lui, semblait davantage amusé qu’étonné, tandis qu’il glissait un bout de papier entre ses doigts. Pourtant, il y avait une règle immuable en cours d’enchantements, que tout le monde était censé connaître : oui, vous pouviez provoquer une fracture ouverte, oui vous pouviez bruler gravement un autre étudiant. Mais touchez à l’élève préféré de Cara, et vous déclencherez son immédiate rage. La professeure fondit littéralement sur Marjorie, qui se détournait d’Élius, remarquant à peine son visage noyé de larmes. Jaugeant sa jeune élève de toute sa hauteur, son visage n’exprimant que mépris et colère, elle murmura, d’une voix pourtant tout à fait audible pour la concernée.

- Mademoiselle Lunas, demain, dans mon bureau. La retenue commencera à treize heures, et vous pouvez annuler tout ce que vous aviez prévu de faire demain après-midi.

Quelqu’un a prononcé le mot « injuste » ? Effectivement. Mais allez-y, tentez de discuter avec la professeure, dont les yeux jetaient des éclairs. C’est vraiment le bon moment pour un peu de diplomatie.
Cara d’ailleurs, avait d’autres choses à faire, comme aller réchauffer son chouchou, probablement glacé par le sort de Marjorie. Oh wait, quelqu’un semblait déjà s’occuper du Serpentard. Et c’était... Artemis ? Ses brulures et sa quasi-noyade avaient dû lui bouger quelque chose dans le cerveau, le voilà qui redoublait de tendresse. Et c’est qu’Élius n’y semblait pas insensible. Elle connaissait bien ce regard, sa façon de s’approcher de sa cible, tout en gestes mesurés. Cara haussa les sourcils, air interrogateur exagéré, tellement ébahie devant cette scène, qu’elle en oublia de profiter du calme relatif qui régnait désormais sur le cours. C’était les hormones qui rendaient ses élèves fous aujourd’hui, ou bien ?

A propos de fou, il y avait Jayer qui essayait d’allumer son feu torse-nu. Enfin, plus pour longtemps, puisque son pantalon venait également de prendre feu. Et qu’il était maintenant couvert de glace. Il y avait aussi un feu suspect, au loin. Un banc. Et des écureuils, aussi. Le feu dansa quelques instants dans les yeux de Cara alors qu’elle observait les pauvres animaux mourir les uns après les autres, brulés vifs par le sortilège, émettant de délicieux petits cris de terreur et de souffrance... Puis elle se reprit. Mais par où commencer ?

- O’TOOLE – qu’est-ce que c’est que ces cheveux ? – Votre coiffure est la chose la plus grotesque que j’ai vu à ce cours. Rentrez arranger ça au Château, et emmener monsieur Jayer chercher de quoi s’habiller. Et je vous assure que si vous tentez de répliquer – martela-t-elle en voyant Artemis ouvrir la bouche, prêt à déclamer sa tirade probablement remplie de « hé mais c’est pas juste ! » - vous pourrez aller directement au bureau de madame Philaester. Donne-moi une occasion de te virer de mon cours, je n’attends que ça.

- Et vous ! – cria-t-elle en direction d’Azaël. Très bien, je vois que vous avez, pour une fois, obéis à mes consignes – dit-elle en lançant un regard au nouveau bonhomme de neige. Il est moins réussi que le premier, mais qu’importe.

Coup de pied en plein dans la tête du bonhomme de neige, qui tomba mollement au sol.

- Pas mal. Eteignez ce banc, maintenant.

Pivotant, Cara se dirigea vers un groupe qu’elle n’avait pas encore évalué, trop occupée à régler le chaos de son cours. Le première année de Serdaigle (Guéthenoc) s’en sortait plutôt bien, il avait réussi à enflammer ses brindilles dès le premier coup. Sa compagne Allyriane semblait davantage en retrait.

- Félicitations, vous deux. Vous pouvez désormais tenter d’éteindre votre feu à l’aide d’Eolo Procella. Il s’agit d’un sort qui provoque une faible bourrasque permettant d’éteindre un petit feu de la sorte. Attention cependant, car s’il est trop faible, cela ne sera pas suffisant. Et s’il est trop fort, vous allez créer un violent tourbillon. Et je crois que nous n’avons pas besoin de cela aujourd’hui – termina-t-elle avec un sourire à l’attention du duo.

Cara passa ensuite devant Jade et Alicia, qui avaient été les premières à allumer leur feu. Du moins, c’est ce qu’elle avait cru discerner dans le désordre du cours.

- Bravo mademoiselle Wilder, vous faites gagner 10 points à Poufsouffle avec votre Incendio parfaitement lancé. Et que savez-vous du sort Eolo Procella, vous deux ?

Cara leur répéta plus ou moins ce qu’elle venait de dire au duo précédent, passa devant Tris et Loredana qui étaient en bonne voix pour réussir leur sort (Essayez-donc un Calda pour sécher les branches – leur lança-t-elle en passant), devant Ulysse qui semblait bizarrement beaucoup moins sensible à ses charmes qu’au début du cours, puis devant Olivia, qui travaillait seule.

- Vous n’êtes pas en duo, mademoiselle ? – dit-elle en observant sa tentative à moitié réussie. Voyons, mettez-vous donc avec... – brève analyse de la situation, regard qui s’arrête sur Azaël et son banc en feu. Monsieur Peverell, tiens. Vous ne serez pas trop de deux à tenter d’éteindre ce feu, légèrement plus imposant que ce que j’avais prévu, mais bon.

Et le meilleur pour la fin. Cara s’avança à hauteur du duo Elhiya / Élius, assis devant un feu étrangement normal et conforme aux consignes. Comme si lesdites consignes avaient véritablement existé et que quelqu’un les suivait, finalement. Elle murmura un « bien, bien », posa sa main gantée l’espace de quelques secondes sur l’épaule d’Élius, et tourna les talons. Entre temps, Ulysse avait avancé dans le cours, tout seul, et tentait désormais d’éteindre son feu. Comme quoi, il cachait bien son jeu, à faire l’idiot avec ses jouets non-magiques. Le duo Marjorie / Lorelaï était également parvenu à créer un petit feu, c'était donc elles que Cara irait voir ensuite. Mais pour le moment, elle s’approcha du Gryffondor, croisa les bras, et observa sa tentative.

- Mmh. Pas mal, monsieur Daiklan, mais je crois qu’il vous faudrait davantage de puissance pour réussir ce sort. Allez-y, réessayez. Si vous vous sentez capable d’y arriver sans utiliser d’objet moldu – termina-telle avec un sourire en coin.

Trois tours sur moi-même devant ta baguette Elhiya et je suis enfin au sec. En vrai spectateur de ce qui va suivre, je m’assoie tranquillement sur le banc, quand je vois Arty formuler un sortilège en direction du Serpentard libidineux. Les jambes en tailleur, je ne peux retenir un petit rire qui s'envole dans le ciel blanc. C'qu'on a démarré aujourd'hui Arty, ce jeu, ça me rend euphorique. Et les paillettes dans mes yeux scintillent davantage devant les flammes qui s'emparent du banc d'à côté. Ce cours ressemble à une grande fête, d'ailleurs y'a encore des confettis qui tombent de mes cheveux, quand j'y passe la main.

Matt, tu te rapproches et j'en profite pour poser mes iris claires sur tes lignes athlétiques. Doucement, ça glisse, jusqu'à ce que - Oh ! Du feu qui s'échappe pour aller se jeter dans la neige ! Mais ce sont des animaux ? J'en rigole encore de ton visage choqué Arty ! À moins que ça ne soit ta nouvelle coiffure, fleurie, qui me fasse presque mal au ventre. Moi qui n'aime pas l'ennui, ce matin je suis servi. Allez, Elhiya, viens donc t'asseoir près de moi, regarde, on l'a notre feu. Puis y'a Cara qui entre en scène, tu voudrais pas louper ça, crois-moi.

Oh non, mon jouet ! Moue chagrinée devant le départ des deux sorciers... Cara, c'est pas sympa. J'en oublierais presque le barbecue vivant qui piaille encore un peu. Puis un dernier sifflement annonce définitivement la fin du show. C'est ton gant sur mon épaule qui rallume un petit sourire sadique au coin de ma lèvre. Toujours assis, je tente la formulation depuis le banc :