Ai-je déjà dit que le numéro vingt-deux est absolument fascinant ? Non ? Laissez-moi vous expliquer pourquoi : déjà, sa forme est peu commune pour un tire-bouchon. Numéro vingt-deux ressemble en tout point à une clef, sauf qu'il n'ouvre rien du tout à part des bouteilles. Il mesure onze centimètres et deux millimètres, moi je l'aime bien car il tient parfaitement bien dans ma main. Et il est tout en métal : c'est froid le métal, ce qui n'est pas désagréable, sauf quand on le tient trop longtemps dans la main car il chauffe alors un peu. Il est tout bleu ; le même bleu que celui des océans sur les cartes. C'est ma couleur préférée. J'aime le bleu, tout comme j'aime les purées de pommes de terre.

Vingt-deux est agréablement lourd dans ma main, je le fais tournoyer entre mes doigts et parfois il tombe par terre, car je suis un peu maladroit. J'essaie de le faire tomber plutôt sur ma table si j'y arrive : cela attire un peu moins l'attention. Je n'aime pas quand on me regarde. Et quand il chute de haut, ça fait du bruit. Je n'aime pas le bruit. Mais il y a un bruit que j'aime bien, tout de même : celui que fait le tire-bouchon quand je tire sur son étui. Je le fais tout doucement et ça grince très légèrement avec une sorte de "ploc" à la fin.

Une fois le tire-bouchon enlevé de son étui, on peut admirer les cinq tours de la mèche pleine. Un, deux, trois, quatre, cinq : ça, c'est moi quand je fais glisser l'index de ma main gauche autour de la mèche en appréciant le contact du métal sur le bout de mon doigt. Je recommence quand j'ai terminé, parce que j'aime bien. Ce tire-bouchon a souvent servi à ouvrir les bouteilles de papa et maman, moi je trouve qu'il a conservé une petite odeur. Je le porte à mon nez et j'inspire profondément. Mhh, vin rouge, je dirais. Je ne m'y connais pas plus que ça : je n'ai jamais bu d'alcool de ma vie. Mais j'en ai déjà senti. L'odeur est forte. Mais c'est délicat sur un tire-bouchon, surtout que celui-ci est tout en métal. Le métal, ça ne prend pas les odeurs comme le bois. Le bois, ça s'imprègne. Là, c'est du métal.

Le numéro vingt-deux est absolument fascinant. J'aime le poser sur la table et reculer ma chaise pour pouvoir baisser le regard, jusqu'à avoir les yeux au niveau de la surface du meuble. Alors je peux observer le numéro-vingt-deux avec une perspective nouvelle et encore plus exaltante : j'aperçois les fines gravures à sa surface, et de légères rayures dues à un usage régulier. Les tours de la mèche pleine sont très beaux, sous cet angle. Je prends le tire-bouchon dans ma main gauche et je l'avance comme un petit train en faisant "Tchou tchou tchou" : la gare, c'est l'étui que je tiens dans ma main droite. Et ça s'emboîte : le petit train arrive en gare. J'aime quand les choses s'emboîtent.

C'est très amusant, alors je recommence. En plus, ça fait le bruit que j'aime bien. Et ça grince tout doucement... avec le petit ploc... et ça grince à nouveau, le train entre en gare, PLOC ! Et je le fais encore et encore. C'est drôle.

Le cours d'histoire de la magie ? J'ai décroché, je crois.
Non pas qu'il était accroché quelque part et que j'en ai retiré les épingles... Mais... vous m'aurez compris.

Avant que la prof ne puisse répondre, une serpentard annonce qu'elle ne connaît pas le conte et me prie de partager mes connaissances. Mes yeux s'illuminent aussitôt tandis qu'un sourire satisfait prend place sur mes lèvres. Nouveau clin d'oeil pour Orwell, c'est mon heure de gloire ! Je me lève alors aussitôt. Je ne peux pas refuser une telle demande, pas vrai ? Ce serait très égoïste de ma part de ne pas partager mon savoir avec mes camarades incultes.

Alors me voici de nouveau debout, je me dirige directement vers le bureau de la prof. Je retire ce qu'il y a dessus délicatement pour tout déposer sur le bureau de Primrose qui est en train de jouer au petit train avec son tire-bouchon. C'est que j'ai besoin de place. Euh... Attendez, il joue au petit train avec son tire-bouchon ? Mais il est de pire en pire ce gosse. Je reste un instant devant lui, immobile, la tête penchée, comme essayant de donner sens à cette scène, mais je décide qu'il n'y en a probablement aucun.

Alors je me détourne de lui, et hop, je grimpe sur le bureau en un saut de chat parfaitement maîtrisé. Je regarde mon public et écarte les bras pour commencer à déclamer mon histoire avec une emphase digne des plus grands acteurs de théâtre. Ma voix résonne, un peu plus grave que d'habitude, puisque je force sur mes cordes vocales pour être le meilleur des narrateurs.


Je ponctue cette phrase par mon plus beau sourire tandis que je commence à marcher de long en large sur le bureau de la professeure, mimant ainsi au mieux le long voyage de ces trois frères qui nous intéressent.


Baguette sortie, je fais mine de l'agiter avant de faire semblant de m'extasier devant le pont invisible que je viens de créer. Je reprends ma marche, en m'arrêtant subitement avec un air effrayé sur le visage, mains sur les joues, bouche grande ouverte dans un cri muet tandis que je regarde le nouveau personnage apparut uniquement dans mon récit.


J'essaie de prendre une voix caverneuse et froide afin de jouer la Mort au mieux, rabattant ma propre capuche de cape sur la tête.



Je remets ma capuche pour poser un genou sur le bureau tout en délivrant ma propre baguette magique posée sur la paume de mes mains à un Antioche invisible avant de me relever subitement en découvrant ma tête.



La capuche de nouveau sur la tête, je fais la moue la plus triste que j'ai en stock pour mimer la tête de la Mort en entendant cette demande des plus dérangeantes à son égard, et je finis par retirer ma cape d'un geste vif pour la laisser retomber au sol dans un bruit de voile, restant à présent en chemise sur le bureau.


Je mets toujours plus d'emphase dans mon histoire, faisant des gestes de plus en plus grands avec mes bras tellement je suis à fond dans ce que je raconte. A dire vrai, je n'ai même plus l'impression que toute la classe me regarde, je suis juste à fond dans mon histoire.



Je passe mon pouce sous ma gorge avec un sourire bien dérangeant, signe que le premier frère est bel et bien décédé.


Là, j'ai tout donné dans le ton, faut dire que ça parle d'amour impossible avec une morte, c'est pas tous les jours. Et, de nouveau, le pouce sous la gorge. Deuxième mort, mouahaha, cette histoire est géniale.


Ayant enfin terminé ma tirade, je salue mon audience en une révérence parfaitement maîtrisée avant de descendre du bureau d'un bon pour récupérer ma cape avec un sourire empli de fierté. Je reste aux côtés de la professeure, comme si tout ça était parfaitement normal, et je demande d'un air angélique :

- Vous avez des questions ?

Hein, comment ça je prends mon rôle un peu trop au sérieux ?

Léger sursaut quand un tas d'affaires tombe sauvagement sur mon table, obstruant soudainement ma vue sur le merveilleux tire-bouchon numéro vingt-deux. Horreur, malheur ! Qui est ce malotru qui ose perturber mon environnement ? Je me recule soudainement dans un geste défensif, tout en serrant numéro vingt-deux contre moi. Mes affaires ont été bougées. J'avais tout bien placé au millimètre près. Mon visage se tord dans une grimace contrariée. Ce bazar n'a rien à faire sur ma table de travail. Ce n'est pas là qu'il doit être. Ce n'est pas sa place et il n'y a plus de place pour la gare et le petit train. Je prends une grande inspiration puis je pose mon bras sur la table et hop, je pousse le tout d'un seul mouvement sur la table de ma voisine-qui-me-demande-si-je-vais-bien-alors-qu'elle-s'en-fiche. Voilà qui est mieux. Je me sens mieux. Le petit train est à nouveau posé à sa place, comme ma plume et l'ensemble de mes affaires.

Je lève le regard vers le coupable de cette ignominie et c'est le roi des cuistres en personne que j'aperçois. Encore Adams. Ce type est partout. Enfin, cuistre n'est peut-être pas le terme le plus adéquat : son histoire ne manque pas de panache et semble plutôt fidèle à celle que mes parents me racontaient enfant. Rapidement, je me laisse prendre au jeu, soudainement bien plus attentif. Mon regard suit les mouvements du Serdaigle ; le jeu d'acteur est plutôt bon. J'aime bien le théâtre. Quand il conclut son histoire par une révérence, je me lève aussitôt de ma chaise et j'applaudis à tout rompre.

« BRAVISSIMO ! Bravissimo ! » m'exclamé-je.

Puis je me rassois sans un bruit sur ma chaise, le tire-bouchon dans ma main gauche et l'étui dans la droite, et le petit train entre à nouveau en gare. Ploc. Ploc. Ploc.

Il y a une fille qui ne connaît pas non plus cette histoire de frères Peverell, et elle demande à ce que le bleu la raconte. Elle est courageuse je trouve, de dire qu’elle ne connaît pas cette histoire, légende ou conte d’ailleurs ? Non, faut pas réfléchir là, mais écouter. Écouter cet élève bruyant qui a l’air vraiment très très heureux de pouvoir nous raconter cette légende apparemment bien connue. Moi à sa place je ne serais pas vraiment contente, qu’est-ce qu’il peut bien y avoir de si génial à raconter une histoire à voix haute ? Dans la tête, ça fonctionne tout aussi bien, sauf que personne n’entend, c’est vrai. Enfin bref, il s’est proposé, et le voilà qui débarrasse le bureau de la professeur en mettant tout sur la place du Poufsouffle aux tires-bouchons. C’est pas gentil, et puis je comprends pas pourquoi… Ah si je comprends. Le grand bleu prend le bureau pour une sorte de scène, comme au théâtre. Ça promet un spectacle inattendu…

Et pour être inattendu ça l’est, moi qui voulais la légende voilà qu’en plus il nous mime les scènes ! Il faut écouter et regarder les gestes en même temps, se concentrer, bien comprendre ce qu’il raconte. C’est qu’il raconte bien, il faut l’avouer. Il devrait faire des spectacles comme ça à tous les enfants, pour qu’ils connaissent bien leurs légendes ! Je suis sûre que ça rendrait ça bien plus intéressant. Car en plus de connaître l’histoire, j’ai pleins d’idées pour dessiner. Sur une page, trois sorciers avec leur baguette sur la rive d’une rivière en train de faire apparaître un pont. Sur une autre page, ces trois sorciers sur le pont face à la Mort. Et sur trois pages différentes, et la Mort qui donne à chaque personnage l’objet demandé. Encore trois pages différentes, et dessus des zones différentes pour représenter chaque frère et sa mort ! J’ai bien compris l’histoire je crois. Mais quand même, c’est bizarre comme histoire. Sauf que la plupart des histoires, que ce soient des contes ou des légendes, sont bizarres. Prenez le Petit Chaperon Rouge… Il n’écoute pas sa maman, se fait dévorer par un loup qui parle, pour finalement être sortit du ventre de même loup sans être mort. Je passerais les autres exemples que j’ai en tête, mais tout ça pour dire qu’une histoire de Sorciers rencontrant la Mort n’a rien de très bizarre…

Le grand a raconté son histoire, il demande s’il y a des questions, un élève fait une remarque qui laisse entendre qu’il n’a peut-être pas trop aimé le récit imagé, un autre se met à applaudir bruyamment. Il aurait pu se contenter d’un simple petit clap clap sérieusement… Mais bon, passons, je vais faire un effort, car j’ai une question. Oui oui, une question ! Il a demandé si on en avait, alors il est là pour répondre, non ? Alors je lève la main, et je demande sans même hésiter cette fois-ci : «Et les trois objets donnés par la Mort, ils sont devenus quoi ? Ce sont des objets dangereux quand même, surtout la baguette en fait. Quelqu’un les a récupéré ? Ou ils ont disparu à la mort de leur propriétaire ? Ou ils ont été perdus ?» J’ai tout plein d’idées ! Pourtant je m’arrête là, et j’écoute, vraiment curieuse. C’est vrai quoi, ils sont où ces objets magiques ? Mis en sécurité au moins ?

Le grand Serdaigle est renvoyé à sa place, après tout ce n’est pas lui le professeur il n’a donc pas à rester là, devant toute la classe, la dame a raison. C’est donc elle qui me répond lorsque je demande ce que sont devenus les objets magiques offerts par la Mort aux trois frères Sorciers, et il faut bien se concentrer pour la réponse qui vient. Elle nous explique que l’histoire est dans un livre de contes, mais que les trois objets ont vraiment existé, ce qui en fait une légende, puisqu’elle est faite d’éléments réels plongés dans d’autres éléments certainement inventés, ou du moins enjolivés. Je crois qu’avec cet exemple, je comprends bien la différence entre légende, conte et même récit historique. Mais au final, beaucoup de récits historiques servent un peu de légendes, non ? Les gens aiment enjoliver les choses. La partie qui m’intéresse le plus réellement, c’est celle sur le devenir des objets. La cape, la baguette, et la pierre. Le premier est resté avec Harry Potter, le deuxième est dans la tombe d’un ancien directeur de l’école, le dernier perdu dans la Forêt Interdite. Heureusement que j’ai quand même lu quelques livres pour savoir qui sont les deux personnes dont vient de parler la professeure, sinon j’aurai été encore plus perdue ! En tout cas, l’adulte aussi explique bien, plus rapidement que le multiples-noms, mais c’est peut-être même mieux.

Maintenant que l’histoire est racontée en entier et qu’il n’y a plus de questions, la professeure semble décidée de nous lancer sur la suite de son cours. Un travail de groupe, trois ou quatre élèves, pendant lequel on doit écrire une légende avec des gens ou des événements historiques, donc réels. Sur quelqu’un qui a fait un truc qu’on admire beaucoup. Alors tout ça réunit, ça donne un exercice absolument horrible. D’abord parce que je déteste le travail en groupe, je sais pas faire ça, il faut accepter de leur parler et de les écouter attentivement, il faut se mettre d’accord, il faut paraître gentil… Et puis, il faut prendre un Sorcier ? J’en connais pas, les rares que je connais c’est de nom rapidement grâce à un livre. Donc cet exercice va être une catastrophe. J’aurai pu le faire seule, dans mon coin, avec une personne moldue au risque d’être hors-sujet, mais là, ça risquerait de pénaliser les autres élèves avec qui je suis. Et j’ai beau ne pas aimer faire un groupe, je n’aime pas non plus pénaliser les autres, se serait bien méchant. Et puis, c’est qui ce Tobias ? J’ai compris qui était Charlie Primerose, c’est le garçon des tire-bouchons. La place à côté de lui vient d’ailleurs d’être libérée, c’est une chance, il ne me reste que ça à faire : aller m’y asseoir. Alors je prends mon carnet à dessin que j’avais sorti au début, le parchemin sur lequel j’ai noté les phrases du tableau, ainsi que la plume et l’encre pour écrire. Et je me lève, en quelques petits pas j’y suis, et je m’assois. «Bonjour.» Il faut être polie, même si je n’aime pas ce qu’on va devoir faire. Sur le bureau, je dépose mes affaires correctement, puis je demande tout simplement «Tu connais des Sorciers toi ? Et tu sais c’est qui, l’autre élève du groupe ?» On ne va tout de même pas prendre une heure pour des politesses inutiles… On a du travail devant nous.

Il fallait écrire une légende. Tu en étais bouche bée. Comment écrire une légende... puisque de toute manière ce ne sera pas considérée comme légende et donc... ça ne sera pas une légende dans tout les cas. Tes yeux interrogatifs cherchait ton professeur du regard. Des mots incompréhensibles sortirent de ta petite bouche fine. Balbutiant. Une gryffondor vient s'asseoir près de toi, te demandant ton avis, expliquant que ta réflexion avait été pertinente. Tu lui souris. C'était surement Rose Artis. "Je m'installe là, si ça te va. Ta réponse sur l'aspect symbolique que prend le héros de la légende est très intéressante. Est-ce que tu veux partir sur ce genre d'idée ? Je n'avais pas compris le côté politique ou religieux qu'elles peuvent avoir avant que tu n'en parles. Ça pourrait être sympa de partir là-dessus.". Tes joues prirent la couleur rouge de la rose. Te faire un compliment comme ça, de but en blanc, c'était pas loyal. Mais c'était bienvenue. Tes iris d'un bleu pétillant d'or se concentrèrent sur les siens. Tu n'y vis pas une once de méchanceté, mais plutôt de l'honnêteté, de la sincérité. C'était rare entre les murs de ce château. Maudit château aux âmes errantes.

- Je.. te remercie. Et euh.. pourquoi pas ? Je connais pas vraiment de sorciers célèbres... mais j'ai peut-être une idée ?


Tu te racles la gorge. Ta voix est un peu plus enrouée. C'était plus facile de parler devant un groupe que devant une seule personne. Quoi ? Cela vous paraît bizarre ? Non. Devant un groupe, une classe, c'était devant une infinité de personnalité. Ils suivent, ils dorment, ils parlent... mais ne vont pas te confronter directement. Devant une personne, tu es face à face avec les pensées, le regard, les mimiques et expressions. Qui peuvent parfois te décontenancer. Qu'importe, tu te masse la nuque et propose ton idée. Un Edda poétique qu'elle chanteront ou dicteront en fonction des aptitudes. Trois paragraphes de dix vers chacun. Ayant comme modèle Boadicée.

- Je trouve ça un peu bizarre.. pas toi ? Si on écrit une légende sur une légende, ça nous apprends pas grand chose... et si on écrit sur une personne qui n'est pas une légende, ça ne sera pas faire écriture d'une légende. C'est un peu sans-dessus-dessous.

Petite Strix que tu étais, tu commençais à écrire tes idées pour les exposer à tes camarades. Une rime ici, une rime par là histoire d'illustrer un peu ton point de vue. En attendant la réponse de tes deux comparses, tu observes Rose longuement. Grande, jolie bouille, yeux maquillées par la fatigue, elle semblait avoir un caractère plutôt prononcé mais honnête et sincère voir même direct. Sinon, elle ne lui aurait pas fait part de ses impressions aussi rapidement n'est-ce pas ?

- Je m'appelle Automn. Ou Lith'. "Avec prononciation Ly The, comme le the anglais. La langue entre les dents, espacées de quelques millimètres. S'il te plaît". Toi c'est Rose c'est ça ? Enchantée.

Rose, Rose, Rose. Très joli nom. Espérons que ton esprit sois aussi libre que le vent qui libère les pétale d'un rosier un jour ensoleillé du printemps. Et si ce n'est pas le cas, tant pis. Etre quelqu'un c'est déjà exister parmi les mystères des mondes. Ton regard se reposa sur la bouille de ta camarade. Une mèche de cheveux vint se poser le long de ton profil, se détachant des tresses que tu avais fait au préalable ce matin. Elle te gêne, tu te reconcentres donc sur le parchemin, la main dégageant ta mèche derrière ton oreille gauche, tes lèvres formant des plis craquant sur tes joues. Ici, à gauche, serait-ce une fossette nouvellement creusée à l'ombre de tes joues ?