Salle commune

Cette conversation ne menait à rien, la blonde n'allait pas attendre des heures à remonter, et comme disait l'inconnu, si on pouvait éviter
la cohue des premières années hystériques ce serait mieux pour sa santé mentale. Voilà une bonne résolution, séparé les nouveaux sorciers qui s'esclaffent devant le moindre sortilège et les sorciers qui se préparent à passer des examens. Quoiqu'il en soit, l'instant d'après, Soléane avait retrouvé son air froid et leva les yeux au ciel, avant de reprendre la parole d'une façon ironique.

- Et bien je pense que je ferai de même, t'en fais pas, je sais me débrouiller toute seule. Merci de t'en inquiéter.

Après tout, à quoi cela servait de continuer à parler sans but. Ce que faisait Solèane ici n'importait guerre, et encore moins ce que faisait l'inconnu. Alors elle secoua la tête machinalement, et se permit un bâillement quelle accompagna d'un mouvement de la main. En ce qui concernait les devoirs à faire, Solèane était en retard, et se rendait bien compte que ce n'était pas très responsable, mais à ce moment précis, cela l'indifférait.

Soudain, elle sentit une présence à ses pieds. Un fléreur se frottait contre ses jambes, imitant un ronronnement. Un sourire béa se dessina sur ses lèvres. Soléane avait toujours adoré les animaux, de toutes les sortes, toutes les espèces, quelques soit leur monde. Le fléreur semblait appartenir à son interlocutrice. L'animal qui devait ressentir la joie de la russe à en voir un, sautant sur ses genoux l'instant d'après, ce qui fit lâcher un léger rire à la sorcière. Avant que sa maîtresse puisse dire quoi que se soit, Solèane caressa délicatement la fourrure de l'animal, lui grattant le cou, ne faisant à présent plus attention à la jeune fille.

Cela lui rappela ce jour de pluie, à Londres, un été quand elle était toute jeune. Elle en avait trouvé un, devant leur maison. La famille ignorait si il s'agissait d'une pure coïncidence ou si le flereur avait sentie la présence de magie dans cette bâtisse, mais alors qu'il était blessé, c'est devant cette maison qu'il vint se recueillir. Le père de Soléane avait tout donné, tout sortilège et tout remède à base de plante. Mais l'animal ne survit pas. Une bagarre avec un chat, ou un moldu sadique lui avait coûté la vie. Soléane avait été inconsolable. De là lui vint l'amour des animaux.

- Il est adorable. Comment s'appelle-t-il ?

Léger sourire amusé en voyant la blonde revêtir son uniforme de parfaite Serpentard, c’était tellement facile à ajuster en toute situation, Elhiya elle-même se parait d’ironie et de suffisance aisément, tout aussi bien qu’elle. Tellement qu’elle faillit rigoler devant l’attitude de sa comparse qui baillait nonchalamment comme si rien d’autre qu’elle-même ne comptait en ce moment. C’était facile comme comportement, tellement facile et tellement amusant à regarder pour une fois. Mais il avait fallu que Muffin vienne mettre son grain de sel alors que sa maitresse voulait retourner à ses parchemins.

La jeune fléreur avait pour habitude de se coller aux gens qu’Elhiya ne voulait pas voir ou pas parler ces derniers temps, trouvant très certainement risible de se planter sur les genoux de divers inconnus, l’obligeant à être polie pour lui éviter de se prendre un sort entre ses deux oreilles velues. C’était insupportable. Et là bien sûr, le félin ronronnait allégrement, arrachant un léger rire à la jeune sorcière qui clamait qu’elle allait quitter les lieux. Allant jusqu’à se pelotonner sur ses genoux, arrachant un soupire d’exaspération à sa maitresse. Voilà, sa boule de poil recommençait une fois de plus. Au moins là, Muffin n’était pas partie câliner une autre Rouge & Or.

Appuyée contre son mur, les bras croisés, Elhiya sourit doucement, désabusée en regardant son animal se complaire de plus bel en ronronnement. Quelle idée lui avait pris de l’adopter ? Juste car elle n’avait pas eu de cesse de la fixer dans sa cage de la boutique d’animaux magique, du moment où elle avait mis les pieds sur le carrelage jusqu’à ce qu’elle aille au comptoir. Son regard émeraude l’avait suivi à chacun de ses pas, à chacun de ses gestes, l’appelant à elle inexorablement. Muffin l’avait choisi tout simplement, sans que la blonde n’en connaisse la raison. Et désormais, le félin continuait à en faire des choix à sa place.

« Muffin, elle s’appelle Muffin, et si elle te colle comme ça, c’est qu’elle n’aime pas les raisons de ton isolement, quelques qu’elles soient. Où alors que tu as quelque chose à manger dans ta robe. »

Elhiya n’avait jamais trop su comment interpréter les soudaines besoin de son fléreur à se coller aux gens, d’autant plus que c’était rarement pour une croquettes ou une tranche de jambon. L’animal avait adopté Aria avec tellement de facilité que c’en était déconcertant. Idem pour Dey, alors qu’elle pouvait passer une demi-heure à feuler sans raison apparente devant un élève inconnu. Cette race d’animal était supposément être clairvoyante et intelligente, aussi Elhiya n’avait jusqu’à présent jamais essayé de contredire la bestiole

"Tu t'appeles comment d'ailleurs Mademoiselle j'ai besoin de personne?"

C'était de la poudre aux yeux, Elhiya avait mis longtemps à le comprendre, on ne pouvait sciemment pas, dans ce monde avoir besoin de personne. Un jour ou l'autre on n'était plus suffisamment forte pour assumer seule tout ce qui nous entoure. la blonde l'avait apprit peu à peu à ses dépends, en allant chercher son cousin en pleine nuit dans le dortoir des garçons, en accompagnant Luna dans des cimetières, lors de son escapade en Ecosse...

Paradoxalement à sa réelle passion, Soléane n'avait qu'une chouette effraie, qu'elle avait adopté lors de sa première année à Poudlard. Elle avait toujours tenu à avoir la sienne, et non pas celui de son père. Elle l'avait nommé Kira, en l'honneur d'une sorcière russe dont ont avait l'habitude de conté les histoires le soir avant de s'endormir.

Solèane avait toujours fait davantage confiance aux animaux qu'aux humains, sans doute à cause de son frère, mais ne nous concentrons pas avec de sinistres pensées. C'était plutôt que rare étaient les animaux hypocrites et faux, un chien en colère va grogner, un hyppogriffe va se cabrer et un dragon va cracher du feu, tandis qu'un humain va sourire, tourner les talons et se venger par dérrière, détruisant ainsi une personne. Voilà pourquoi il vallait mieux ne faire confiance à personne. Bien sûr, les amis étaient plaisants, on rit, on chante, on boit, on profite. Mais rien de plus. Personne ne sait rien. Soléane n'a jamais posé de questions sur la vie d'un ami, si il lui en parle, tant pis pour lui, tant mieux pour elle.

Elle continua de caressa le félin sur ses genoux, qui s'étalait de plus en plus sur elle, prenant ses aises, et commençait à fermer les yeux doucement pour s'endormir, ce qui ne lui déplaisait guerre. La blonde ne put s'empêcher de hausser les sourcils en écoutant la voix de la serpentarde. "Les raisons de ton isolement". C'était amusant, mais bien que ne doutait pas de la clairvoyance de ces animaux à l'intelligence surprenante, mais elle ne voyait pas en quoi se frotter à elle pourrait résoudre à cela. Surtout que si il sait en effet les raisons, il comprendrait.

- Je n'ai en effet rien à manger sur moi, petit Muffin... Je ne les aime pas non plus, mes raisons, mais on y peux rien, n'est-ce pas ? On vit avec, et c'est comme ça... Jusqu'au jour où une petite bête vient nous câliner. Mais t'en fais pas, je passe pas toutes mes soirées seule, dieu merci. Je deviendrai folle, sinon.

Elle avait dit tout cela en fixant Muffin, qui ronronnait à présent en dormant, avec la main de la russe qui lui caressant la nuque délicatement. Puis elle reporta son regard sur l'inconnue, avant de se présenter et avant qu'un groupe de trois filles de deuxième année pénètrent dans la salle, en gloussant tel des boursoufs.

- On a tous besoin de quelqu'un. De soi. Essentiellement. Soléane Fisher, pour vous servir.

Muffin s’étallait de tout son long sur les genoux de la jeune sorciere, arrachant un léger sourire agacé à sa maitresse. Cette boule de poil en faisait vraiment trop qu’à sa tête, mais au moins avait elle eu le mérite d’arracher un sourire –moquer ?- à la blonde qui la caressait. Oui, bien sur, dire que l’animal avait pu ressentir que quelque chose n’allait pas pouvait paraitre présompteux, pourtant, jusqu’à présent, le félin n’avait jamais effectuer de mauvais jugement sur les personnes au près de qui elle s’attardait. D’ailleurs ca n’arrangeait pas vraiment Elhiya cette histoire, même si elle ne s’était pas vraiment plainte jusqu’à présent, la petite verte ne voyait pas ce que Muffin trouvait précisement à cette fille. Elle était trop enclinte à jouer la parfaite Serpentard à son gout, mais surement était-ce qu’une apparence protectrice.

Or vu l’heure, ce n’était pas le bon moment pour en venir à bavasser avec une comparse de maison qui avait un coup de blues. D’ailleurs, il était même trop tard pour espérer profiter du semblant de quietude des dortoirs, trois gamines venaient d’envahir l’espace de tranquillité de la salle commune. Cependant, au mileu des gloussements ridicules des filles, Elhiya avait entendu les propos de son interlocutrice ainsi que son prénom. Avoir besoin de soi-même était une chose primordiale, malheresement ce na suffisait jamais au final. Mais devait elle forcement le préciser à cette blondinette dont le regard s’était sy longuement perdu dans le pelage de Muffin ? En un leger soupire pendant qu’elle descendait de sa marche d’escalier pour laisser passer les 3 seconde années Elhiya renvoya la politesse, souriant doucement

« Enchantée, enfin je crois, moi c’est Elhiya. Ellis même si on se contrefiche du nom de famille que je peux bien avoir. En tout cas, visiblement Muffin à décrété que t’avais besoin d’un calin ce soir. »

Qu’elle possède le nom d’Ellis ou Becker, ce détail n’avait strictement aucun interet pour son interlocutrice. Cette précision n’eu que pour effet de faire grimacer Elhiya très légèrement qui reposa les yeux sur son fléreur visiblement pas décidé à partir. Une nouvelle volée d’étudiants arrivait, amplissant lentement mais surement le peu d’espace vivable dans la pièce. D’un dernier regard à Soléane, la blonde s’appréta à partir.

« Par contre, je ne vais pas rester ici, ca commence déjà à se remplir un peu trop à mon gout. Garde Muffin avec toi si tu veux, elle sait retrouver ma chambre. Et dans le pire des cas, je serai surement dehors, elle me trouvera. »

Exit la possibilité de faire ses devoirs tranquille, autant sortir prendre l’air, ailleurs que dans cette salle commune verdartre où personne en pouvait ouvrir les fenetre sous peine de finir noyer. Tournat les talon pour gravir la première marche, Elhiya soupira, un élan de sympathie pour la blonde, surement à cause de Muffin, venait de la gagner.

« Sens toi libre de venir si le cœur t’en dit »

Je reprends
|Rp avec Matt ♥|

Je jouais. La tête dans le vague, les yeux dans le vide. Je jouais. Je comptais les moutons funèbres. De cette poussière animée qui tapissent les insomnies creuse de rêves. Le nuit comme une vague et cette sensation interminable de rester coincée dessous. De faire le bouchon, de remonter pour cinq minutes de sommeil avant de se faire de nouveau balader par les heures blanches qui recouvrent l'horloge le soir, de une heure a cinq heures moins le quart. Je ne danse plus la nuit. Je ne cours plus la ville. J'entends même plus son cœur. Je reste sagement dans l'ombre, toujours les mêmes ombres ondulant sur les murs.
J'ai calme la boisson.
Juste pour l’idée d'un ventre qui n'est plus rond.

Mais ce soir j'ai envie de vibrer. De courir. De rire. Comme avant. Parce que si le change se donne pour l'enfant, rien a changé. J'ai pas grandi pour autant. J'ai pas guéri miraculeusement. Je tourne la clef du placard. J’attrape le premier truc qui passe. Une bouteille de Rhum. Voila qui fera l'affaire. J'en bois ici. Vite. J'ai envie de voler ce soir. J'ai envie d'apprendre le vide. La sensation de rien de légèreté que j'arrive pas a me provoquer. Y a plus rien pour me soulever. Plus d’insouciance. Plus d'enfance.
Seule la pluie
Qui laisse couler les pastels sur mes joues.

Je sors, la bouteille sous ma veste. Je sors et je file dans les couloirs. Sans savoir vraiment ou je vais. J'ai envie d’imprévu. Et l’idée de voir comment c'est. De rêver a qui j'aurais été si le Choixpeau n'avait pas picole. Alors les marches filent sous mes pieds, comme si de rien était. J'ai pas a me dissimuler mais je le fais quand même. J'aime jouer des ombres, j'ai toujours aime ça. Alors de point sombre en point sombre. Pour ne laisser comme indice que le frottement de la semelle sur les années d'usure des autres. J'ai les jambes légères. Le corps presque frivole. Je glisse jusqu'au cachot. Et le mot de passe connu passe sur mes lèvres comme une caresse.

J'entre comme chez moi. Concierge je ne crains rien, même si les élèves ne sont pas encore familier de Shae. Le nom viendra, et l'acceptation avec. J'entre et je visite. Je touche a tout. Je passe mes doigts sur tout. J'aime les objets. J'aime leur contact. Leurs fêlures et cabossages. Leurs imperfections. Il y a sur le rebord de la cheminée une boite musique que je me plais a remonter après avoir insonorise les lieux. Une nouvelle gorgée d’élixir. Ce soir j'ai une irrésistible envie de jouer.

Juste pour un verre - ou deux.
Pv ~ Léo

Il est tard, peut-être pas autant pour toi - moi mais cela l'est quand même. Tard pour sortir maintenant, tard pour dormir, tard pour s'amuser mais pourtant, je suis là, debout ne trouvant pas le sommeil, cherchant comment m'occuper l'esprit ou - peut-être autre chose, qui sait. Mais que dire, faire. En temps normal, sans être ici à l'école, il m'aurait été facile de sortir m'amuser. Juste avoir à se balader entre deux ruelles - saluer quelques personnes avec un sourire et attendre de t'avoir dans ma collection. M'immiscer puis sortir, les poches vibrant d'or et d'argent.

Là pourtant, non. Je suis juste debout - hors de mon lit dans la salle commune de ma maison, les Serpents. Et j'attends - toi peut-être. J'ai envie de boire, picoler. Jouer avec corps et esprits. M'ouvrir à d'autres mages-ies. Mais au lieu de ça, je suis juste devant la chaleur qu'apporte la cheminée présente, à observer les flammes danser dans les couleurs des Lions. Gros chat d'or et de sang.

« Qui.. » Non rien, plutôt que de parler, je m'écarte et je reste à attendre pour voir un genre entrer. Rien que le concierge - lion d'après ce que je sais. Il doit penser être chez lui à trifouiller tout ce qui traîne à droite et à gauche. Je pensais venir - lancer quelques choses mais, mes yeux tombèrent sur la bouteille - boisson. Gourmandise. « Tu partages ? » Bon, ce n'était peut-être pas vraiment cela que j'avais eu en tête au début. Bien entendu, j'aurais préféré avoir la bouteille juste pour moi. Mais pas que cela. L'esprit serait certes nourri - mais pas le corps - mon - ton.

Concierge et moi je suis là en demi-pyjama à proposer le partage d'une boisson que je ne pourrais avoir dans ma maison. Au besoin j'aurais toujours d'autres propositions - à voir la réponse et le degré de boisson présente là devant - derrière moi. Je n'avais même pas embarqué ma baguette. Enfin. Si mais pas l'autre quoi.

~ ❤ ~

Jouer a chat. Jouer a rien. Comme un·e gamin·e dans cette salle dont l’accès t'as toujours été refusé. Une impression pénible de rentrer une maison qui n'avait pas été. Et l'envie de tout toucher, la bouteille a la main. De laisser son emprunte invisible partout, d’imprégner la salle de soi. Pour ne pas être oublie·e. Mais il y a une respiration en contre-temps de la valse étrange que joue la boite a musique. Quelque chose qui tranche étrangement avec le tout. Qui me fait brusquement tourner la tête. Un instinct de nuit
dissocie désormais d'un nez trop grand pour nous courber.

Un autre a quelques pas, mais pas une menace. Pas une menace. Pas une menace. Se répéter la phrase pour reprendre le contrôle, pour la laisser prendre le dessus. Pour la laisser me convaincre qu'il n'y a rien de risqué. Parce que les angoisses ont terminé de gagner. Parce qu'en trois morceaux de mots susurrées je me persuade que je parviens a les faire reculer.
Just tonight.

Et je l'observe, comme une animal, comme si il sortait de l'ombre discrètement.
J'ai rien a faire la mais peu importe.
J'ai pas envie d'ennuis.
J'veux juste être insensé·e. Pour essayer
-de respirer un peu plus fort.

L’âme tellement camée par les années que je finis par en rire. Y a plus rien a perdre ici, dans le rayon de lune qui filtre a la fenêtre je vois déjà toute les poussières de moi qui flottent dans l'air. Alors enfant dis-moi, pourquoi t'es la ? Qu'est-ce que tu veux ? Y a pas un mot qui sort de ta bouche, et ça m'angoisse plus qu'autre chose. J'aime pas parler sans mot. J'aime pas la nuit silencieuse. Mais heureusement, ta voix tombe comme un rasoir Et tranche violemment le silence.
D'un grand coup dans le drap mortuaire vidé depuis des heures.

« Tu partages ? »

Un regard pour la bouteille et sur les travers de mon manque de professionnalisme, avant de la reboucher. De la lui lancer. Parce que j'avais ce soir le cœur d'un trublion. Des envies de braver l'interdit, et ce malgré mon age. Malgré une morale imposée. Ce soir je vibrais. Entouré·e par une nombre incalculable de possibilités. De jeux, d'ennuis.
Comme un enfant qui se pique le doigt au bout d'une aiguille
J’étais cette perle de sang
électron libre
pour une nuit.

T'es qui ?
Pourquoi t'es la ?

Tu voudrais pas rester ?
Me filer des idées ?

Juste pour un verre - ou deux.
Pv ~ Léo

Je ne pensais pas avoir de réponse, et pourtant. Iel m'observa d'un coin, rebouchant bouteille avant de me l'envoyer. Confiant.e apparemment en mes capacités de réception. Je l’attrapait - heureusement pour moi - n'est-ce pas ? De ma main gauche, j'ouvris le haut de la flasque avant d'apporter le goulot à mes lèvres pour goûter au breuvage. La première gorgée me fait frissonner, le temps que gorge s’acclimate au degré présenté. La deuxième m'apporta une certaine extase, cela faisait du bien - pas que pour le moral je crois bien.

T'es qui ?
Pourquoi t'es la ?

En voilà des façons de poser des questions. Je reposais ce qui permettait de sceller le flacon sur son haut avant de m'avancer pour le déposer au côté du.e/la propriétaire. Je n'étais pas très joueur quand il s’agissait de gâcher ce style d'or liquide. « Je suis... » quoi réponse, un mec de Serpentard, en manque de tout dans sa petite vie triste des écaillés ? Un Serpentard qui s'amuse tant qu'il trouve profit en retour ? Un jeune prostitué qui s'est perdu dans la salle commune de sa propre maison, attendant de trouver chaussure à son pied, ou plutôt fourreau pour sa... Ahah. Oui, tu as bien compris l'idée si tu en es là. « Personne, un serpentard. » Je l'observais, préférant enchaîner avant de devoir réellement me présenter. « Et, je ne trouve pas le sommeil, le manque de fatigue ou d'activités physiques, je suppose.. » Je manquais surtout d'occupation charnelle, du contact physique. Le mélange de deux genres et/ou personnes. Voire même plus encore, qu'importe la quantité, tant que la qualité est là !

Commençait à faire froid à force de n'être qu'à demi-pyjama. Je m'avançais plus amplement vers la cheminée pour y déposer mon fessier non loin des flammes. J'avais réussi à mettre le nez sur l'emploi de l'intrus.e, iel était concierge. C'est qu'il embauche des gens pas trop mal pour passer balais et serpillières ici. Je n'avais jamais fait attention, navrant. Je soupirais cette école restait d'un ennui parfois.

~ ◄♀♂► ~

Je l'entends pas tu sais.
Je l'entends plus. Depuis des mois.
Y a plus rien qui l'anime.
Je crois que la nuit et morte
On entend plus son cœur résonner contre les murs.
Gronder comme un tremblement de terre.
Sourd.

Il n'y a plus aucun autre bruit que le crépitement des braises dans le foyer de cheminée. Les craquement sec du bois qui cèdent sous la chaleur. Je me demande parfois si les os font les mêmes lorsque qu'on exerce une pression suffisamment forte a chacune de leurs extrémité pour les briser. Peut-être mon autre moi aura tout le loisir de le vérifier un jour. Je ne sais pas. J'aime bien les questions interdites. Celles qui nous vaudrait un aller simple pour l'asile si on les verbalisait. La bouteille me revient et je souries comme un enfant. Qui retrouve sa peluche.

Y a cette envie de vivre qui fait trembler mes nerfs jusque dans mes doigts. Cette envie de vibrer. De se réveiller. Cette envie de respirer. De courir. De tout casser, tout repeindre, et de tout refaire. D'oublier un instant l'enfant qui dort et l'adulte qu'il oblige a être. Et pourquoi ne pas jouer au chat avec la souris que voila. Si il daigne répondre.

« Je suis... Personne. Un serpent. »

Personne. Etre personne. Je ne sais pas comment on fait. Pour y arriver. Mais je sais ce que ca fait quand on y est. Les nuits blanches ne sont pas blanches, a peine clairsemées d’étoiles. On passe des heures dans le fond du lit a compter les moutons funèbres. je rêve d'aiguille d’anesthésie pour endormir mes insomnies. Minuit est la et on ne dort pas. Et puis passe minuit je danse au rythme de ma tachycardie depuis que la nuit ne fait plus de bruits.

« Et, je ne trouve pas le sommeil, le manque de fatigue ou d'activités physiques, je suppose.. »

Y a une odeur de thé chaud quand je te vois. De thé a la cannelle et au gingembre qu'on ingère près du feu les soir d'hiver. Qui réconforte une fois les pieds mouilles par la neiges et les cheveux dégoulinants. Et tu vas t'installer près du feu. J'ai presque envie de te suivre. Mais je prends une nouvelle gorgée avant. Pour sentir le feu dans mon ventre. Pour faire comme si ça allait me porter un peu plus. M'aider a sociabiliser.
J'en rirai presque.
mais il était temps d'essayer.

j'aime la nuit
tous les chats sont gris
y a plus de dénivelé entre les gens.
tu veux jouer ?

Juste pour un verre - ou deux.
Pv ~ Léo

Iel portait la bouteille à ses lèvres, j'en buvais chaque instant, ravalant ma salive tandis que des idées se bousculaient dans ma tête, me chantant de douce mélodie alors que la boîte à musique continuait à s'activer, accompagnant mes viles pensées, mes souhaits, le reste de ma vie.

j'aime la nuit
tous les chats sont gris
y a plus de dénivelé entre les gens.
tu veux jouer ?

Si jouer à chat c'est être la souris. Pourquoi pas. Mais. Pourquoi, que et quoi faire. Se courir après, s'attraper queue ou moustache. La lune ne me semble pas bien haute. Je ne sais pas en fait, quel intérêt. J'essaie juste de masque mes pensées. Quelle chimère peut bien avoir le.a concierge devant moi. Quelle obsession, besoin. « Quel sont les règles ? » Gagner du temps, ou pas. Espérant qu'il n'y en ait pas. Je respirais un coup, me laissant porter par la chaleur qui léchait mon dos. Douce cheminée.

Un pas.
Vers Lui.
Vers Elle.

Je l'observe. Mon dos n'est plus très chaud. J'ignore le frisson qui m'englobe. Je reste là, sans bouger, laissant mes idées voler. Je ne sais même pas ce que souhaitait trouver cette personne en venant ici. Si elle me tolère ou fait - faux, semble-nt, à cause de la bouteille. Les bras longs du corps, comme à l'école. Étrange, s'en est le lieu. Justement. Enfin, le côté surprenant c'est cette posture stoïque, alors que de nature plutôt frivole, j'aime à charmer ceux présents devant. Mais.

Pas ce soir,
Pour une fois.
Ça ne sera pas moi.

Je fermais les yeux, repensant à quelques soirées passées. Puis à ce fantôme. Elle était étrange, d'apparence douce, je pense. Elle m'avait pourtant terrifié. J'avalais de nouveau ma salive. Ce n'est pas une gorgée qu'il me faudrait mais une bouteille pour ne plus y penser.

Je ne serais pas.
Je ne suis pas le loup.
Pas cette fois.

« Que veux-tu ? » Je n'avais pas mis les formes alors que c'était un.e membre du personnel de l'école. Tant pis. Une autre fois, ou jamais, si iel ne dit rien.

~ ❤ ~

J'ai envie de boire encore. Chaque mot, chaque seconde. Chaque cellule qui glisse sur la peau. J'ai envie de respirer un peu plus fort. Couler jusqu'a la dernière goutte, m’évader de l’amphore de terre cuite, rejoindre le sol et m'y dissoudre. Envie de transcendance. De tout gouter, de tout voir, de tout sentir. La mer, les embruns, le gout du sel me manque. La pluie aussi. Cette impression de la peinture a l'eau qui coule sur mes joues. Je m'ennuie de la vie. Et toi tu m'ennuies déjà. Parce que j'ai pas envie de m’épuiser a danser. A essayer, alors que t'auras rien de différent.
Toujours pareil
Fascination
Couleur
et au revoir.
Incapacité émotionnelle a nouer le moindre lien. Peur de tout, de rien. Et s'en foutre royalement, remettre le goulot aux lèvres. Vouloir jouer puis t'ignorer, pour ne pas s'enraciner, nulle part. Danser et voler pour soi, et cesser de se mêler aux autres
Et pourtant.
Je sais pas
Y a comme cette envie de jouer avec tes doigts.
Toi.
Moi.
Le chat.

« Quel sont les règles ? »
Il n'y a
plus aucune regles- que celles
personne ne les suivaient tu sais- que tu inventes
.................................................................................... Je n'ai aucune limite.

J'ai juste envie de vivre, mais ça ne se formule pas. Les mots sont interdits, proscrits. Ils cognent contre les dents mais ne passent pas. Ils crissent comme la sensation de verre pilé sur le palais que donnent les bonbons a la menthe. J'avais envie d’arrêter de les vomir, ces éclats de verre, ces morceaux d'ongles qui déchiraient les lèvres. Envie d'enlever ce gout de tabac froid de mes lèvres. Alors je buvais, je souriais, je dansais. J'avais envie de jouer a la vague sous l'orage, de gronder, de me fâcher. De faire comme si j’étais vraiment en colère.

« Que veux-tu ? »

L'odeur de miel
d'orage
et d'herbe
qui empli la pièce.

Le rhum vole. Arc de cercle parfait jusqu’à tes mans. J'ai pas envie d’être seul.e. J'ai pas envie de voir qu'il n'y a que moi dans une salle vide. De la pluie plein les mains. Des images de bile noire gravée sur la rétine. J'ai pas envie. Et alors que tu bois, je m'approche. Y a de la candeur dans tes yeux. Et je penche la tête, j'adore faire ça. Passer pour étrange. Jouer au chat. Au lynx, au félin. Jouer avec les mots, les attitudes. Pour faire flancher. J'ai besoin de ça, d'une emprise -pas méchante- sur l'autre. L'illusion de maitriser au moins quelque chose. J'ai besoin de jouer. De voler. De m'oublier. Je suis plus très loin désormais. Une vingtaine de centimètre et je ne quittes pas ton regard. Je dessine un instant, j'essaie. Une tension, celle qui amène quelque chose, et sans te quitter du regard je reprends la bouteille de tes mains. Et je ris un peu avant de reboire.
Et mes yeux reviennent a toi
j'arrive plus a cacher comme
je suis intrigué.e.

J'ai juste envie
... de voyager.
-mots a demi murmurer.
pour une respiration
amputée.

Juste pour un verre - ou deux.

« contenu sensible »

Pv ~ Léo

Il n'y avait aucune limite, cette déclaration sonnait comme un soulagement, un réconfort dans l'idée que les ondes, nos ondes s’emboîtaient. Pas de bien ni de mal dans l'idée, juste des envies qui semblaient pouvoir s'agripper ensemble s'assembler dans un soupire, un soupçon d'audace, mémorable, enivrant. Pourquoi pas, cela allait être non pas amusant, mais exaltant. Et iel buvait avant de faire venir à moi, en mes mains, le breuvage de cette soirée, notre soirée. La cheminée enflammait toujours la pièce, mon dos fraîchement vêtu restait pourtant toujours insensible à cette chaleur, mais pas à la sienne.

Levant la bouteille à mes lèvres, je l'observais s'approcher encore et encore de mon corps. La flasque de côté, à ma main, long de mon corps, je restais observateur, laissant le.a lion.ne me devisager, ses yeux embrasaient mes pupilles, m'obligeant à cligner rapidement pour ne pas me sentir partir vers d'autres rives et dérives avant de sentir la bouteille partir pour d'autres horizons, celle de s.tes lèvres qui s'entrouvrirent pour laisser le nectar s'écouler.

J'ai juste envie
... de voyager.

Une inspiration qui se bloque comme un choque. Pourtant ce n'est pas le cas non, juste un soupçon de retenue avant de jeter, d'offrir mon âme au diable. « Voyage avec moi... » Une question comme une demande, une solution, une envie. Je pouvais voir les flammes de sa maison se refléter dans ses yeux. Je voulais être plus qu'une cendre pourtant.

Je souhaitais,
------------------------------Souhaite.
-----------------------------------------------------Pouvoir toucher,
-----------------Ne pas me brûler.

Pourtant, alors que ma main s'avançait vers son torse, elle s'enlevait. Comme si la peur était là. Non. Je m'élançais alors, corps perdu dans le brasier, posant une main contre son cou, avançant ma tête vers la sienne. « Voyageons maintenant. » Tout cela semblait quand même irréel, iel était là alors que sa place ne l'était pas, moi-même j'était présent ici plutôt que dans mon lit. Et pourtant malgré nos différents.ces, maisons, l'attirance restait là, peut-être juste pour ce soir, peut-être pour plus longtemps, juste pour quelques rapprochements humains, physique, mais cela resterait toujours des croisières d'esprits, une traversée pour mon âme, pour tes envies.

------------------------------Mes lèvres s'avancent encore.
----------------------------------------------------------------------------Te frôlent,
----------------------Te touchent.

Mélangeons,
Envie.
Et.

Sang.

~ ♠ ~

Je veux courir. Escalader aux lierres des tours ancestrales qui s’érigent en mon sein. En mon crane. Mes barrières et cette quête pour me retrouver moi. J’arrête de m’épuiser pour rien ce soir. Souffle court-bé.
J'veux voyager sans bouger sans partir.
j'ai une furieuse envie de jouer,
non pas a
mais d’être le chat.

Alors je m'amuse des tensions qui se crée, les pose au paroxysme pour les éliminer. Je joue avec toi comme avec un jouet. C'est drôle les rôles inverses, en général c'est moi qui tangue au gré des gens, des volontés, mais il y a ce soir ce besoin de s'affranchir des limites et de courir a en perdre le souffle. De boire et de ne plus rien respecter de convenable.

Voyage avec moi...

Et j'souris, t'as compris ma demande, j'pensais pas avoir encore un quelconque pouvoir sur les gens, j'croyais pas a tout ça, mais soit. J'ai envie de me laisser porter par l'envie. Les envies, la bruine du soir qui colore mon regard. J'veux m'oublier dans l'instant, profiter de sentir la vie, un peu, de me sentir respirer comme si tout était normal.
J'veux plus me poser de questions.

Pluie et cendres.
lorsque ta main attrape mon cou, l'odeur de la pluie après un incendie.
une odeur fumée, qui pique les narines mais pas desagreable
non pas desagreable du tout.
J'garde mes yeux plantes dans les tiens, c'est pas moi qui flancherait, pas cette fois, c'est toujours moi le premier a ceder au pulsions, j'ai aps envie, pas cette fois. Cette fois tu guides pendant que je joue a la liberté, a celui qui reste et part comme il lui plait.
J'suis la pluie qu'tu pourras pas attraper. Celle qui brule, qui frappe, qui fait mal
et qui rassure aussi un peu.
Alors oui,
voyageons maintenant.
Accroche toi a ma barque, j't'emmene te noyer, suffoquer. Ça libère au final de se perdre dans les bras de mer. Sous l’écume.

J'trouve le gout de sel sur tes lèvres,
sel et cendres tièdes.
arrière gout de miel.
j'trouve l’écume, le sang, les rives sauvages, l'odeur de thym
j'trouve tout ça, et ça n'est plus moi qui joue
l’échiquier se retourne
le jeu peut commencer.
j'ai un besoin de toucher, alors mes mains enserrent tes joues
besoin de connaitre le toucher
la texture,
les courbures
pour les ancrer dans le réel.
Chat
-Souris
a en perdre qui est qui.

J'récupère le sujet comme une voleuse
Vu que Matt a disparu :(
PV Andrew et Elius

T'as passé la journée sur Maugrey Fauteuil. Pas de cours pour toi. Pas l'envie, pas la motivation, pas la détermination. Et surtout, pas l'état. T'as rarement été aussi défoncé. D'où le fait que t'as dormi absolument toute la matinée et une bonne partie de l'après-midi sur ton pote le fauteuil. Et en ce début de soirée, alors que la plupart des élèves vaquent à leurs occupations du style les devoirs, les entraînements de quidditch ou les promenades dans le parc, tu commences à peine à émerger du brouillard cotonneux qui t'entourait tout entier. T'as un mal fou à remettre tes pensées à l'endroit pour qu'elles s'alignent de façon cohérente. Inutile d'essayer de te lever pour le moment, coordonner ton corps relève de l'impossible.

Alors tu te contentes de rester là, au milieu de ta salle commune, les yeux rivés sur un point fixe dans le vague. T'es bien incapable de voir ce qu'il se passe autour de toi. Il te faut une bonne dizaine de minutes pour sortir de ce genre de torpeur. Tu finis tout de même par esquisser quelques mouvement. Une main passe dans tes cheveux avant de revenir vers tes yeux pour les frotter légèrement. Ta vision se fait un peu plus nette. Voilà une bonne chose. Tu restes cependant affalé dans Maugrey Fauteuil. Tu ne te lèveras que lorsque tu auras envie d'aller manger. Dans quelques heures.

Un bâillement quelque peu sonore se fait entendre, sans que tu ne cherches à le cacher de ta main. La politesse ? Qu'est ce que c'est que cette chose ? Tu te rends compte que tu risques fort de rater ton service de ce soir aux Trois Balais à ce rythme. Faudrait que tu songes à te bouger. Dans le pire des cas, tu n'y vas pas. Tu pourras toujours prévenir Leo au dernier moment histoire de l'embêter un peu. Il ne dira probablement rien. En tous cas, même s'il disait un truc, tu t'en foutrais royalement. Le plan de ne rien faire de ta soirée de semble vraiment attrayant. Tu vas sans aucun doute le suivre.

18h15. Andrew s’accordait une pause de cinq minutes. Il était très fatigué. Fatigué et déçu à vrai dire. Les cours s’accumulait, son besoin de tout comprendre lui avait fait prendre un certain retard dans les exercices qu’il avait à faire et dans ses révisions, et sa tante n’écrivait pas. Sa tante n’écrivait pas. Depuis deux semaines maintenant, pas de nouvelles. Andrew était bien trop fier et prudent pour lui même envoyer un hibou alors qu’il n’avait rien à raconter, mais il avait besoin qu’elle lui écrive. C’était vraiment ça en fait, besoin. Et soudain, légère culpabilité. Lui-même n’avait pas répondu aux deux courriers précédents que lui avait envoyé sa mère. Occupé à travailler, il avait repoussé le moment de répondre à plus tard. Et repoussé plus tard aux calendes grecques.

*Il faut que t’arrêtes de merder avec ta mère Andrew… Tu lui écris ce soir, juste après diner.*

Cinq minutes de pause déjà écoulées. Andrew les a perdues à penser à des lettres qui arrivait et qui n’arrivait pas. Il se remet au travaille, plonge dans un parchemin de potion. Un cours passionnant sur les antidotes.

*Pourquoi on se fait iech avec ça… Un bon coup de bézoard et c’est fini.*

Enfin, c’est ce que lui avait dit sa tante. Et à vrai dire, c’est aussi ce qui avait été sous-entendu dans plusieurs de ses cours de potions jusqu’ici. Stop. Andrew replia le parchemin. Pas vraiment son genre, mais il n’aimait pas avoir l’impression de perdre son temps. Il posa sa tête sur ses bras croisés, pour se reposer un peu. Il observait autour de lui. Il aimait ça, observer autour de lui. Pour beaucoup, il n’y avait pas grand chose à dire de situations banales de la vie quotidienne. Pour Andrew, c’était le moment parfait pour essayer de comprendre ceux qui l’entouraient. La plupart des étudiants étaient assez fades, sans intérêt. Tout juste ce garçon qui regardait cette fille. Lui, il était assez intrigant. On aurait dit qu’il était absorbé par son image. Mais ce n’avait rien de ce cliché de l’amour secret, non. C’était beaucoup plus complexe. Plutôt cette fragile frontière entre la déception et la haine. Impossible alors de ne pas se demander ce qu’il avait pu se passer. Mais bientôt le garçon retourna à son parchemin, et ne le quitta plus. Andrew se mit à chercher une autre cible. Il n’avait pas encore remarqué ce garçon, affalé sur ce vieux fauteuil miteux. Rapidement, c’est chose faite. Voila un cas intéressant.

*Ce fauteuil… mais qu’on le jette…*

Le fauteuil n’est cependant pas ce qui attise le plus la curiosité d’Andrew. Enfin tout de même, il ne comprend pas ce que ce fauteuil fait encore là. On se reconcentre. Ce qui était sur le canapé - ou plutôt celui, mais vu l’état dans lequel il se trouvait, l’hésitation était autorisée - avait sans doute beaucoup à dire. Tout le monde travaillait, discutait, et lui il somnolait, à peine vigile, les yeux rougis. Il semblait subir. Littéralement subir. Andrew était fasciné. Il l’avait forcément déjà croisé, dans la Salle Commune ou dans les couloirs, mais ne l’avait jamais vraiment remarqué malgré ses longues séances d’observation. A fortiori, il ne lui avait jamais non plus parlé.

*C’est dans des moments comme ça que je kifferais être un Choixpeau…*

Le garçon sur le canapé se met à bailler, ostensiblement, sans la main.

*Et après on vient nous parler du standing des Serpentards. Entre le canapé et les mecs qui savent pas se tenir… *

Andrew continue à l’observer, la tête toujours posée sur ses bras. Il ne s’en est pas rendu compte, mais la Salle Commune s’est petit à petit vidée de ses occupants, qui ont commencé à rejoindre la Grande Salle pour le dîner du soir. Andrew se lève, presque mécaniquement, toujours dans ses pensées. Il ne regarde pas devant lui, et finit, bien évidemment, par heurter quelqu’un.

Gosses de riches

Avec Aza et Andrew

Rencontre, 15 ans.

RP précèdent : Dans le sens du poil, avec Peter

L.A. d'Andrew

Déjà le crépuscule d'un éternel hiver ondule à travers les vitraux ensorcelés. Ornés de reflets verdâtres, les ombres du mobilier rampent sur le sol de la salle commune. Comme souvent, à contre-courant, je serpente entre les élèves affamés. La démarche légère mais le corps pourtant repu. D'une autre nourriture. Serviette à l'épaule, j'exhibe mon mètre - désormais - soixante-quinze d'effronterie un peu moite. Entrainement de danse, TMTC, maintenant j'ai juste envie d'une douche. Et quand t'es en dortoir, le meilleur moment pour ça est celui du repas. Bref, le regard ancré vers la salle de bain collective, j’accélère le pas. Jusqu'à ce qu'un sorcier se dirige sur moi. Il ne m'a pas vu. Amusé par la situation, je m'arrête et suis ses yeux fixés sur ...Aza ! Trois, deux, un ; les bras écartés, sourire étendu, mon torse accueille l'impact inévitable.

— Oup's, désolé - on y croit - j'suis un peu mouillé. Moue faussement contrariée et deux doigts qui tirent sur le t-shirt en coton noir collé à mon ventre humide. Puis ma main attrape la serviette pour la faire glisser sous le tissu alors que j'ajoute en désignant le vert affalé :

— J'l'ai vu avant toi. J'suis sur le coup, tu perds ton temps. Coup d’œil provocateur, puisqu'il faudra au moins ça pour te sortir de cet état. Sérieux mec, t'as passé la journée ici ? Qu'est-ce que tu fous encore là ? J'veux dire, au château. Vraiment. Tu m'étonnes que ce fauteuil te soit attribué : t'y passes ta vie. Ça me fait rigoler de te voir comme ça, j'en profiterais presque. Rabattant mes cheveux en arrière, j'exagère le trait :

— Je vais me laver - mouvement de la tête - tu me rejoins ? Quoi ? On sait jamais. Sur un malentendu. Clin d’œil sans équivoque avant que je ne pouffe déjà de ma c*nnerie. Tu m'connais à force Aza. Claquant à nouveau la serviette dans mon cou, mes yeux espiègles retombent sur le petit rêveur. J't'examine. Quatre secondes suffisent au gamin précieux que je suis pour déterminer qui tu es. Mes iris intrusives s’attardent sur le col de ta chemise. Sensible depuis toujours à la qualité des matières, je ne peux m'empêcher de caresser du bout d'un doigt l'imperceptible tissage.

— C'est beau, ça vient d'où ? Autrement dit : je le veux.