Un nouveau cours, Archibald pensait à ce cours depuis qu'il en avait eu l'idée. Il lui avait demandé beaucoup de préparation. Il se demandait sous quel angle il allait présenter le cours du jour. Pour l'occasion il avait passé une bonne partie de sa nuit  au fourneaux pour préparer des choses à grignoter pour les élèves. Il arriva en avance pour préparer le cours, il prit 6 tables et rangea les autres dans un coin. Pour ce cours ils allaient avoir besoin de place. Il installa les tables par deux de façon à créer des îlots de 4 personnes. (Cf image)


Puis il posa une jarre de cookies sur son bureau et une sur chaque ilot de tables. Puis il se dirigea vers le tableau où il inscrivit son message de début de cours.





J'espère que vous allez bien, asseyez vous à la table qui correspond à votre année je vous en serais reconnaissant.
Comme d'habitude vous pouvez vous servir en cookies et comme d'habitude je préfère que vous me tutoyez et m'appelez par mon prénom si cela vous dérange n'hésitez pas à venir m'en parler avant que le cours ne commence.


Les élèves attendu.e.s sont :

• Alice Marshall
  
• Ezequiel Espinosa
  
• Daisy Wellington
  
  
• Matilda Grayling
  
• Jennifer Wilson
  
• Elida Cestero
  
  
• Jude Hopkins
  
• Awane de Saint Anthost
  
• Hastur Denn
  
  
• Arthur Digler
  
• Meredith Goldsmith
  
• Gisèle Llobères
  

Premier cours de la semaine ! Il en faut de la motivation pour se lever le lundi matin. Réveil au chant du coq, toilette rapide, petit déjeuner solide composé d'une paire de toasts à la marmelade et d'un chocolat chaud. Et pif paf, me voilà qui passe la porte de la salle de cours, les cheveux encore légèrement en pétard et le col de la chemise pas tout à fait bien mis.

C'est ma deuxième année à Poudlard, je connais donc forcément un peu monsieur Janaster. On s'est nécessairement déjà croisés lors des cours du tronc commun de première année. Mais c'est la toute première fois que je m'inscris à un cours groupé avec les autres années !

Je constate en rentrant dans la salle que je suis la première. Connaissant les habitudes du professeur, je lance un très joyeux "-Bonjour Archibald ! Vous .. heu ... tu va bien ?", accompagné d'un franc sourire. (Oui les habitudes ont un peu la vie dure j'avoue ... C'est pas naturel pour moi de tutoyer les grandes personnes !).

Je cligne des yeux, lis le tableau et écoute les instructions. Je gratifie alors l'enseignant d'un nouveau sourire. "-Whoah trop classe, merci pour les biscuits !". J'ai trop eu raison de venir en avance. Premiers arrivés premiers servis ! Je vais à la table qui m'a été attribuée et je pioche dans les cookies. Dommage qu'on soit divisés en années, j'aurais bien aimé être avec mon copain Arthur. J'espère qu'il va venir en cours ... Je sais que c'est dur les lundi matins pour lui !

Pas grave même si on est pas ensemble, je suis sûre qu'on aura l'occasion de bavarder ou de chahuter un petit peu. En tout cas Monsieur Janaster est hyper sympa. Ça me chagrine d'autant plus d'être assez nulle dans sa matière ... Il faut que je fasse des efforts pour essayer de m'améliorer, au moins pour lui revaloir les cookies qu'il nous a offerts !

Je m’assois et pose sur la table mon petit cartable. Cookie en bouche, je commence à préparer tout ce qu'il me faut : parchemin, plume, encrier ... Aucune raison de me presser,  j'ai un peu de temps avant que tout le monde arrive !

J’accueillerai évidemment les autres élèves par un joyeux "-Salut !" à mesure qu'ils passeront la porte.  

Une nouvelle semaine commence et j'ai déjà un cours de métamorphose à neuf heures. Autant dire que je suis content d'y aller, non seulement parce que le professeur est gentil, mais aussi parce que son dernier cours m'a laissé un sentiment d'euphorie. Au moins, on s'amuse avec lui. Bon, ce qui est perturbant, c'est le fait de l'appeler par son prénom et le tutoyer. Mais à force, on s'y fait. J'ai proposé à Jude d'y aller avec lui et il n'a pas intérêt à être en retard, sinon, je risque de me fâcher. Ou pas. Dans mon dortoir, je fouille mes affaires afin de trouver de quoi suivre le cours correctement. Si j'ai laissé une bonne impression à Archibald pour le dernier cours qu'on a eu ensemble, j'espère que ça sera encore le cas cette fois-ci. Je n'ai jamais voulu décevoir un professeur. La seule fois où ça s'est produit, du moins de manière très violente, c'était en botanique. Alors là, je ne suis pas prêt de l'oublier ce cours et encore moins celle professeur. Après avoir balancé des rouleaux de parchemins vierges, de l'encre, une plume dans le sac et pris ma baguette magique, je sors dans les couloirs du château. J'ai donné rendez-vous à Jude devant la Grande Salle pour neuf heure moins dix. En arrivant devant la Grande Salle, je vois mon petit ami qui m'attend sagement. Je m'arrête un instant pour le contempler. Il est tellement craquant. Mais bon, faut aller en cours. Reprenant mes esprits, je m'avance vers lui et l'embrasse.

- Salut toi, ça va ? Bien dormi ?

En attendant une réponse de sa part, nous nous mettons en route la salle. Sur le chemin, nous croisons Arthur Digler, un jeune homme que j'ai eu l'occasion de rencontrer à la Salle sur Demande lors d'une soirée privée. Il se joint alors à nous pour aller en cours. Au moins, nous serons trois à arriver en même temps. Alors que nous marchons, personne ne parle, comme s'il y avait eu un truc grave. Personnellement, je suis encore très fatigué. Même d'ici, j'entends mon oreiller m'appeler. Et je n'ai qu'une envie, c'est de le rejoindre au plus vite. En arrivant devant la salle de cours, je m'arrête un instant sans savoir pourquoi. Je m'avance, accompagné de mon petit ami à qui je tiens encore la main, puisque je n'ai rien à cacher et d'Arthur. Dans la salle, une élève de ma maison est déjà présente. Je lui adresse un petit sourire avant de me diriger vers le tableau. Il faut visiblement s'installer à une table correspondant à notre année.

- Bonjour Archibald, tu vas bien ?

Je prends place avec mes camarades à une table, celle se trouvant directement face au professeur. Une jarre de cookies s'y trouve. J'adore ce prof, il est tellement parfait, rien à redire ! De Lanxorre devrait prendre exemple, franchement.

Dis-moi, l’ami, tu sais ce qui est parfait pour mal commencer la semaine ? Un cours de métamorphose évidemment ! Tu sais à quel point j’aime être dans l’incompréhension totale quand j’essaie d’apprendre quelque chose, surtout quand cela se passe aux yeux de tous les autres élèves. J’adore me ridiculiser après tout, c’est bien connu. Et le fait que le cours se passe un lundi matin va me permettre d’être de bonne humeur pour le restant de la semaine, c’est évident. Bah oui, je suis toujours fatiguée le premier jour de cours, encore plus à la première heure, du coup je vais encore moins comprendre la leçon d’aujourd’hui. Quel bonheur ! Ça va être tellement bien… Quoi ? Tu ne me crois pas, peut-être ? Il est vrai que je suis une bien piètre menteuse. Et qui pourrait croire que j’aime aller en Métamorphose ? Sachant que je n’y pige rien à rien, ce serait étonnant. Je préfèrerais travailler la Défense contre les Forces du Mal… Je suis mauvaise aussi mais, au moins, j’apprécie la matière.

En plus, ça doit bien faire deux ou trois minutes que je suis bloquée devant la porte de la salle. Je veux pas y aller. Déjà parce que je n’aime pas, mais surtout parce que je ne sais jamais comment m’adresser au professeur. Il veut qu’on le tutoie, mais c’est au-dessus de mes forces. Mes parents m’ont toujours appris à vouvoyer les enseignants et à dire « Monsieur » ou « Madame » lorsque je m’adresse à eux. C’est pour cette raison que j’évite de poser des questions à ce professeur en particulier. Et pour ce qui est de comment je dois l’appeler… Dois-je lui obéir et le nommer Archibald ou dois-je suivre les directives que mes parents m’ont inculquées ?

Prenant mon courage à deux mains, je pousse la porte et pénètre dans la salle. Il y a déjà quelques élèves présents. Je remarque immédiatement un garçon de ma maison, Ezequiel, mais je ne connais pas les autres grands autour de lui. Et puis il y a le professeur, évidemment.

- Bonjour monsieur Archibald ! dis-je avec un grand sourire.

J’ai choisi de mélanger les deux, et il n’a pas intérêt à me faire une quelconque remarque. Je ne pense pas qu’il le fera, d’ailleurs, parce qu’il est quand même très gentil comme enseignant. Ça me rend encore plus triste de ne rien réussir durant ses cours, du coup.

Je me dirige vers les tables pour les plus jeunes lorsque j’aperçois un petit rayon de soleil prénommé Daisy. J’ai l’impression qu’elle a beaucoup grandi depuis la dernière fois que je l’ai vue, mais ce n’est probablement que mon imagination. Je m’assieds sur la chaise qui se trouve juste à côté d’elle et lui offre un beau sourire. Je sais ce que tu dois te dire, l’ami. Assise près d’elle, je risque de ne faire que de lui parler durant le cours. Je vais essayer de me retenir, promis ! Et puis il faut bien que j’essaie de comprendre ce qu’on va faire aujourd’hui, et rien que ça va me prendre la majorité de la leçon. Je pioche un cookie avec tristesse et me tourne vers la petite blondinette.

- Salut ! Tu vas bien ? Prête pour le cours ? lui demandé-je.

Moi, je ne suis pas prête du tout, mais je dois faire mine d’être enthousiaste à l'idée d'avoir une leçon de Métamorphose. Il faut bien montrer l’exemple aux plus jeunes, non ?

Le printemps, c’est une belle saison qui ramène le soleil dans la vie du château. En hiver parfois il y a du soleil, mais pas souvent, surtout ici, et les gens souvent sont moins contents en hiver. Pourtant il y a Noël, il y a la neige, il y a les longues nuits avec les étoiles. Ou pas, s’il y a des nuages ont ne voit pas les étoiles, mais c’est pas grave il y a aussi les feux de cheminée. Bref, l’hiver c’est bien mais le printemps aussi. Après le blanc, ce sont mille et unes couleurs qui viennent remplir le parc ! Des fleurs vêtues de couleurs flamboyantes, des arbres habillés de vert, un ciel dans lequel se bousculent des nuages plus ou moins foncés aux formes diverses et variées qui laissent le temps de rêver. Mais non non non, il ne faut pas rêver là ! Dès le début de cette nouvelle semaine, les cours recommencent, après un week-end de promenades, de dessins et de devoirs bien évidemment. On la commence bien cette nouvelle semaine, comme toujours en réalité, avec un cours de Métamorphose. J’aime bien cette matière, c’est rigolo de transformer des choses. Parfois on change juste la couleur ou on les répare comme dans un des cours en hiver, avant Noël. Ça dépend du niveau aussi, les plus grands jouaient à changer de tenues, à agrandir ou rétrécir des objets… En tout cas, c’est amusant, même si je ne suis pas très forte avec ma baguette. Je sais pas pourquoi, elle refuse de me parler pour s’expliquer, mais il arrive souvent de faire plusieurs échecs, parfois trop comme en Sortilèges. Le professeur est tout aussi amusant que sa matière, il veut qu’on l’appelle par son prénom et qu’on le tutoie, ce qui est contraire à tout ce qu’on apprend aux enfants. Vouvoyer un adulte, l’appeler monsieur machin-truc, oui, mais pas le tutoyer. C’est un peu bizarre au début, mais on s’y habitue, et puis il est gentil donc c’est déjà plus simple de tutoyer quelqu’un de gentil. Je ne me vois absolument pas tutoyer la professeure de Botanique…

La salle est une nouvelle fois organisée différemment des autres salles de cours. Je crois que monsieur Archibald s’est trompé de métier, il aurait dû faire déménageur ou organisateur de maison, je sais plus trop le nom de ce métier mais je sais que ça existe. Au lieu de ça, il fait professeur et organisateur de salle de classe, c’est assez original mais remarquez s’il aime enseigner et changer les choses de place, ça peut être un moyen de combiner les deux. En vrai, c’est peut-être pas une mauvaise idée ! Aujourd’hui, il y a trois îles. Je dois aller où ? C’est facile, il suffit d’entrer dans la salle et de lire le tableau. Je n’oublie pas le «Bonjour !» à l’intention du professeur, d’après Mark c’est important la politesse, même si j’en profite pour lire rapidement les consignes. Au moins, je n’ai pas besoin de rester là devant trop longtemps. En plus, il y a déjà du monde dans la salle, j’aime pas trop ça. Mais bon, je vais quand même m’asseoir à l’île qui correspond à mon année. En fait, il y a les trois premières années ici, et il y a déjà deux personnes installées ! C’est beaucoup, pourtant je ne suis pas en retard puisque ça ne m’arrive jamais. Mais c’est pas grave, je sourie quand même aux deux filles assises : la plus grande, c’est Alice, je me souviens d’elle : elle est super forte en Sortilèges ! Et l’autre, c’est Daisy. Deux Poufsouffles, mais la maison ne m’importe pas réellement. De toute façon, il y a des Serdaigles méchants.

Pour les cours, on a toujours besoin des mêmes choses à quelques détails près. Je sors de quoi écrire, le matériel des Sorciers avec le parchemin, la plume et l’encre, et ma baguette aussi puisque ici, c’est un cours avec de la magie par baguette. Ce serait bête de ne pas l’avoir dans un cours qui se résume tout de même à une grosse partie pratique… En attendant que tout le monde arrive, je contemple un moment le pot rempli de cookies sur la table. Je crois que notre professeur aime les cookies, parce qu’au cours de Noël il y en avait aussi. Il est vraiment étonnant cet adulte ! Je crois que c’est pour ça que j’aime bien la Métamorphose malgré ma mésentente avec ma baguette. Qu’est-ce qui est prévu aujourd’hui ? Le cours de Noël était assez amusant, différent des autres matières. J’ai hâte de savoir ce qu’on va faire !

Lundi matin. Quiconque connaissait Arthur savait très bien qu’il détestait le lundi matin. Après un weekend mouvementé il était constamment obligé de revenir à la réalité toujours aussi dure à digérer après tout ce temps. Les cours. Métamorphose, défense contre les forces du mal, potion, que ça l’intéresse ou pas, il n’avait aucune envie d’y aller. La chaleur de son lit était douce, agréable, réconfortante. Arthur y resta pendant de longues minutes, hésitant, avant d'enfin se décider à se lever. Il s’était préparé et habillé rapidement, ne prenant pas le temps de nouer cette cravate qui ne servait qu’à étrangler et torturer les élèves. Le jeune lion attrapa son sac et mit son ballon ainsi que des parchemins froissés à l'intérieur. Allait-il manquer de quelque chose ? Voyant l’heure, il pressa le pas. Le petit-déjeuner l’appelait bien plus que le cours de métamorphose. Il hésitait d’ailleurs encore à y aller. Seulement, il croisa Jude et Ezequiel sur le chemin. Qui, eux aussi allaient au cours d’Archibald. Il jura intérieurement. Aujourd’hui, la vie en avait décidé ainsi. Il devait venir et à l’heure. Et sans son petit-déjeuner. Le bouclé prit le chemin en leur compagnie mais restait légèrement à l’arrière. C’était toujours froid avec le préfet.

En entrant dans la salle, il souffla. Il était si tôt ? Il n’y avait que Daisy et le professeur. Ce n’était pas dans ses habitudes. Il râla quelques secondes, puis l’agacement disparu.

— Salut Archibald ! Rooh yes des cookies.

Le tutoiement lui allait parfaitement. Il n’avait jamais été attaché aux formalités, dont le vouvoiement. Jude et Ezequiel s’installèrent à la table du centre alors Arthur balança son sac sur la place qu’il jugeait parfaite. Face au professeur, mais surtout, le plus à gauche possible pour ne pas être loin de la Poufsouffle. Sourire aux lèvres, il prit un cookie en main et croqua dedans.

— Ça va Daisy ? Il lui fit un clin d’œil.  

Le Gryffondor s’assit face à Jude. A côté de lui, une place vide. En attendant que les autres élèves arrivent, Arthur croisa les bras sur la table et coucha sa tête contre. Il entendit une voix inconnue entrer et l’ignora. Une deuxième qu’il ignora aussi. Une troisième, mais cette fois-ci il y porta attention puisque cette personne s’était assise à côté de lui. Il se releva et reconnut l’amie de Matt, Jennifer. Elle paraissait connaître Ezequiel. Arthur lui sourit et se décida à sortir ses affaires de cours. Il ouvrit son sac, en sortit un parchemin froissé... puis, une lionne entra. Il arrêta de fouiller ses affaires et l’observa lentement de haut en bas. Elle venait de couper sa jupe ? Intérieurement, il se dit que toutes les jupes devaient être à cette hauteur, puisque c’était bien plus agréable pour les yeux. Le bouclé lâcha du regard sa collègue de maison pour poser son sac à terre. Il se tourna alors vers Daisy avec un grand sourire aux lèvres.  

— Dis-moi ma petite Pouffy préférée... Tu n’aurais pas une plume ou autre chose à prêter à ton Gryffy préféré ? A égalité parfaite avec Matt bien évidemment ! Pour que je puisse prendre des notes... S’il te plaît.

Voilà ce qu’il avait oublié ce matin. De quoi écrire. Pourtant, c’était le plus important, mais son cerveau avait apparemment convenu qu'il fallait y faire abstraction lorsqu’il préparait ses affaires pour la journée. Dans la forme cela pouvait paraître très hypocrite envers Daisy, surtout pour ceux qui ne les avaient jamais vu traîner ensemble et qui ne les voyaient d’ailleurs pas ensemble tout court. Ce qui serait très compréhensible.

Et un nouveau week-end qui s’achevait beaucoup trop tôt... La main encore posée sur son réveil qu’elle venait d’éteindre, Meredith fixait d’un œil endormi les aiguilles qui s’agitaient mécaniquement sur leur cadran. Huit heures et quart. Elle avait déjà grapillé un quart d’heure de sommeil en plus sur son horaire habituel de réveil mais si elle décidait de ne pas faire un saut par la grande salle avant d’aller en cours, elle pouvait peut-être paresser encore une vingtaine de minutes. Non allez, encore quinze minutes et debout ! Certes elle était fatiguée mais le premier cours de la semaine était aussi l’un de ses préférés et elle était plutôt douée en métamorphoses alors… ça valait bien un petit effort. Arrêtant là ces savants calculs dans lesquels les retardataires aguerris deviennent naturellement experts, elle referma les yeux avec délice, replongeant dans un demi-sommeil léger.

Lorsqu’elle les rouvrit, l’heure qu’elle s’était fixée était un peu dépassée. Tant pis, se dit elle en trouvant enfin la force de s’extirper du lit pour aller revêtir son uniforme. Elle prit un peu de temps pour maquiller ses yeux encore légèrement bouffis de sommeil et descendit, sac sur l’épaule, direction la salle de classe. Tant pis pour le petit-déj, de toute façon elle avait rarement faim le matin.
Plus que quelques couloirs avant d’atteindre la classe. Si les élèves qui marchaient devant elle comme des limaces daignaient accélérer le mouvement, elle aurait peut être une chance d’arriver à l’heure pour une fois… Oh et puis zut. Claironnant un Pardon ! agacé, elle se faufila entre eux précipitamment et parvint bientôt sur le seuil de la salle d’où elle constata avec satisfaction qu’elle n’était pas la dernière, pour une fois.

Elle lança un « Bonjour ! » un peu trainant mais enthousiaste à l’assemblée, adressa un sourire poli au professeur et prit le temps de lire les consignes inscrites au tableau. Rien qui laisse présager la nature des exercices d’aujourd’hui, mais elle aurait bien le temps de découvrir ça quand le cours aurait commencé. D’ici là, elle serait peut-être un peu mieux réveillée… Obéissant aux directives, la jeune fille alla donc prendre place à la table de son niveau la plus proche, où une autre fille de sa maison qu’elle ne connaissant pas spécialement était déjà installée et fixait bizarrement les autres élèves. Intriguée, Meredith suivit son regard en direction de leurs camarades mais ne remarqua rien de particulier chez eux. Ils avaient juste l’air d’assez bien se connaitre. Avec un haussement d’épaules, elle reporta son attention sur la table et avisa la jarre de cookies qui s’y trouvait. Miam !  Ok, elle n’avait pas vraiment faim mais un cookie, ça ne se refuse pas. Avant même d’avoir pensé à sortir son matériel, elle plongea une main avide dans la jarre et se saisit d’un biscuit.

- Merci pour les cookies, m’si… Archibald ! se reprit-elle à temps en levant son biscuit devant elle comme elle aurait porté un toast.
 
Jamais elle n’avait vu de professeur insister pour qu’on l’appelle par son prénom mais bon, s’il n’y avait que ça pour lui faire plaisir…
Alors qu’elle continuait de mâchonner son petit-déjeuner improvisé, il lui sembla entendre sa voisine marmonner quelque chose dont elle ne saisit que le dernier mot.

-  Euh... qu'est-ce qui est inattendu ? lui demanda-t-elle un peu confuse, n'ayant de son côté rien remarqué de spécial.

Les autres élèves rentrent, uns par uns. Je les salue tous et répond à leurs salutations. Je les connais presque tous en fait. Au moins un petit peu.

-Salut Eze ! Salut Alice. Ça roule ouais, et toi ? Je suis carrément prête !

Enthousiaste, même si je me sais mauvaise dans la matière. En vrai c'est surtout parce que je sais que ca va être un cours "à la cool", je vais sans doutes pouvoir bavarder et m'amuser un peu. Je salue aussi l'arrivée d'Elida avec un sourire et un petit signe de la main. Puis je suis du regard l'entrée de Jennifer. C'est pour elle que Matt craque si on en croit les rumeurs ? Elle est jolie et sympa, il pourrait y avoir pire ! C'est juste dommage parce qu'on risque de beaucoup moins voir notre copain ... Faudra qu'on trouve quelqu'un pour compléter l'équipe, parce que jouer au ballon à deux avec Arthur, ce sera juste naze.

Puis entre Gisèle. Je la salue d'un joyeux signe de la main. Elle est un peu déglingo mais je l'aime bien. Le genre de fille a pas plaire, ni aux bons élèves, ni aux profs ! Je regarde son accoutrement. Elle a le bas de sa jupe toute déchirée. J'ai une petite moue.  Ça ressemble à une découpe faite à l'arrache. (Je le sais, j'ai déjà essayé de craquer mes jeans comme ça, voire une fois de me tailler un short en jean). C'est pour se donner un genre ou elle a vraiment eu un problème pour "fignoler" la reprise du vêtement ? Je crois que c'est plutôt une provoc du genre "-Ouais c'est déchiré, et alors, ca vous dérange ??"  Je pourrais au cas où lui proposer de réparer sa jupe mais je vais pas l’embêter maintenant avec ca. J'ai pas envie de lui mettre la honte devant la classe. Elle s'est montrée sympa avec moi depuis la première fois que je l'ai rencontrée, je lui ferai pas de crasse !

Et enfin, arrive Arthur. Arthur le terrible. Arthur avec sa tête des lundi matins. Il s'installe à côté de moi (ca c'est cool ! ) et direct il essaye de me taxer mes affaires.

J'ai un léger rire. - T'es sérieux ? T'as pas la moitié d'un balletringue !

Je fais mine de soupirer (un soupir démenti par le sourire taquin que j'affiche en même temps). Puis je sors de mon cartable une plume en rab (un peu moche faut l'avouer mais c'est tout ce que j'ai) ainsi qu'un magnifique papier à lettre rose, filigrané avec des petits coeurs (Que j'utilise pour créer mes cahiers personnalisés). Je lui donne le tout.

-Tiens ! Désolée il me reste que du rose ! (c'est faux) Dis-je avec un sourire taquin. C'est l'occasion de mettre en application les cours d'Archibald ! Formule de changement de couleur, monsieur Diggler ? Dis-je en prenant une grosse voix d'adulte, façon imitation de prof. ("monsieur Diggler", c'est clairement pas Archibald qui parlerait comme ça).  Il ne restera que les coeurs en filigrane qui à priori seront difficiles à effacer ...

- Par contre pour l'encre, j'ai qu'un seul encrier, je suis désolée  ... Tu peux partager avec tes voisins de table peut-être ?  A moins que tu arrives à faire un sort de duplication sans m'exploser mon encrier !

Enfin entre une dernière fille que je connais pas. Une grande ! Je la salue d'un sourire également.

La réponse qui sortit de la bouche de sa camarade de maison n’aida pas à sortir Meredith de sa confusion. Des punaises ?! Une expression de totale perplexité se peignit sur les traits de la jeune fille tandis que sa camarade jetait à nouveau un regard circulaire autour d’elle. Ne sachant trop si elle devait prendre Gisèle au mot, Meredith inspecta d’un œil soupçonneux la surface de la table, allant même jusqu’à se pencher légèrement pour en vérifier le dessous et les pieds. Elle n’avait rien contre les insectes, mais les punaises, c’est quand même dégueu. Fausse alerte visiblement. De toute façon, bien qu’elle ne connaisse pas bien sa camarade, elle avait souvent eu l’impression qu’elle n’avait pas la lumière à tous les étages. A moins que… elle n’avait pas inspecté la jarre de cookies. Les chances étaient minces, voire inexistantes mais maintenant elle n’arrivait plus à s’ôter cette idée de la tête. Son propre cookie lui parut soudain beaucoup moins appétissant. Les pépites de chocolat fondantes s’associaient à présent dans son esprit à autant de petites bestioles venues envahir son délicieux biscuit. Soudain écœurée, la jeune fille le repoussa du bout des doigts vers un coin de sa table et coula un regard peu amène à l’autre rouge et or. A croire que son dérangement était contagieux…

Sur ces entrefaites, elles furent rejointes par une Serpentard blonde qui se présenta à elles avec chaleur. « Oh, salut ! Enchantée, moi c’est Meredith » lui répondit-elle avec un enthousiasme non feint et un grand sourire, sautant sur l’occasion de penser à autre chose qu’aux punaises de l’autre lionne, qui répondit d’ailleurs au salut de la verte avec une étonnante normalité.

L’heure tournait et Meredith entreprit finalement de sortir son matériel avant que le cour ne commence. Se penchant sur sa chaise pour attraper son sac, elle le cala sur ses genoux et entreprit d’en extirper plume, encrier et parchemins, qu’elle disposa soigneusement sur la table. Mais déjà sa camarade de dortoir se rappelait à elle. « Vous avez un miroir ? » demanda-t-elle, fixant la Serpentard et Meredith d’un air préoccupé. Cette dernière hésita à lui demander pourquoi, mais se ravisa ; elle n’avait pas spécialement envie de replonger dans l’esprit tordu de sa voisine. Gisèle devait avoir ses raisons que la raison ignorait.

« Peut-être » se contenta de répondre la jeune fille d’un ton neutre, fouillant à nouveau dans son sac à la recherche du miroir de poche qui s’y trouvait habituellement. « Ah non, c’est vrai, j’ai changé de sac, il doit être dans mon ancien… » ajouta-t-elle en toute sincérité mais sans être désolée pour autant. Peut être que la verte en aurait un, elle.

Jude avait rendez-vous avec Ezequiel devant la Grande-Salle quelques minutes avant son cours de Métamorphose pour y aller ensemble. Le serpent n'appréciait pas vraiment le matin, quitter son lit aussi tôt était une vraie trahison envers son confort, notamment pour une raison aussi stupide. Pourquoi ne faisaient-ils pas cours l'après-midi et le soir ? C'était une question que le Préfet s'était déjà posé. Finalement, cette solution pouvait arranger tout le monde. Il pouvait parier que même les professeurs désireraient dormir quelques heures de plus. Heureusement, il avait une réelle motivation pour se lever de ce matelas pas si confortable que ça et se préparer. Partager un cours avec son petit-ami semblait ne pas être une tâche si compliquée que ça, malgré le fait que c'était l'aube. Encore une fois, il n'allait pas réellement écouter, préférant penser sur tout ce qui pouvait lui traverser l'esprit. Pourtant, la Métamorphose était une matière intéressante selon le serpent mais ses notes devenaient catastrophiques et il n'arrivait pas à se reprendre en main. Faut dire qu'il n'y mettait pas du sien. Il accumulait les retards, les absences parfois mais également les mauvaises appréciations et ne parlons même pas des notes. Elles étaient médiocres. Ce n'était vraiment pas une histoire d'amour qui le liait lui et les études. Il espérait que cette année se termine vite.

Alors qu'il était enfin prêt, se moquant légèrement de la tenue qu'il pouvait refléter si tôt, il se rendit au point de rendez-vous. Il n'attendit que quelques secondes avant de retrouver ce cher Poufsouffle. Lui semblait plutôt déterminé alors que Jude était tout simplement fatigué et manquait cruellement de sommeil. Ses nuits étaient trop courtes. Ezequiel lui demanda si ça allait et s'il avait bien dormi. Le serpent ne voulait pas l'inquiéter alors il fut concis dans sa réponse.

« Salut, ça va et toi ? On fait aller. »

Les deux avancèrent ensuite pour se rendre dans la salle de Métamorphose. Le Poufsouffle ne comptait visiblement rater aucune minute du cours. Jude traîna le pied. Il s'y rendait à contrecœur. D'autant plus lorsqu'il croisa Arthur. Il détourna très rapidement le regard, ne souhaitant pas le saluer pour ne pas s'énerver dès le matin. Les mots pouvaient très rapidement dépasser sa pensée lorsqu'il venait de se réveiller. Il n'était vraiment pas d'humeur matinale. Le Gryffondor se plaça derrière eux, sans lâcher un seul mot. Il avait peut-être compris par le regard de Jude qu'il ne fallait pas le moindre faux-pas. Les mains entremêlés, le couple entra dans la salle. Jude lança un regard vif dans la salle et remarqua que les trois étaient parmi les premiers. Le professeur était là, heureusement sinon il n'aurait pas fallu deux secondes avant que Jude fasse demi-tour et une élève qui semblait plus jeune. Ezequiel salua oralement le professeur tandis que Hopkins, derrière, se suffisait simplement d'un geste de la tête pour faire de même. Au plus grand bonheur de certains, des cookies se trouvaient sur le bureau du prof ainsi que sur chaque table. Le Préfet accompagna son petit-ami pour s'installer sur une table, à côté de lui, suivi de quelques secondes par Arthur qui se positionna en face du serpent. Bonne raison pour ne pas s'occuper du cours. Le Gryffondor attrapa un cookie et salua la jeune élève.

Les élèves entrèrent progressivement, Jude ne prenait pas la peine de se retourner pour voir de qui il pouvait s'agir. Il avait suffisamment à faire avec son petit-ami et Arthur. Une Serdaigle que le serpent avait déjà croisé dans les cours s'approcha pour s'installer à côté d'Arthur. Mais Jude ne s'inquiétait pas d'elle, plus du lion lorsqu'il remarqua qu'il demanda à la gamine une plume pour écrire. Pourquoi prenait-il la peine de venir en cours s'il n'avait pas les affaires nécessaires pour écrire ? Surtout une plume, cela semblait si évident en allant en cours d'en avoir une dans son sac. Il se demanda si ce n'était pas plutôt pour l'embêter alors il attendait la réaction de cette fille pour savoir s'il devait agir ou non. Tout en soupirant légèrement. Celle-ci ne se faisait pas patienter en lui passant une plume et un papier rose avec des motifs ressemblant à des cœurs. Elle lui raconta également qu'elle n'avait pas d'encre, lui conseillant de demander à ses voisins de tables s'ils pouvaient partager. Lassé par cette situation, le Préfet sortit ses affaires ainsi qu'un encrier, et par un regard incita Arthur à se servir s'il en avait besoin. Il se concentra ensuite sur Ezequiel, voulant lui faire comprendre d'un simple regard que la situation commençait à devenir pénible pour lui. Mais peut-être avait-il surestimé sa manière de se faire comprendre, faut dire que ses yeux étaient si petits à cause de la fatigue.