Archibald venait de finir sa gourde quand une première main se leva, Daisy, décidément, elle était motivée. Cela faisait plaisir. Archibald lui donna la parole. Elle donna sa réponse qui n'était pas celle attendue mais l'enseignant comprenait la logique donc il lui sourit et lui expliqua gentiment que ce n'était pas ce qu'il attendait mais que l’étymologie pouvait l'aider à trouver la réponse. Il eut un instant de pause et se souvint que les élèves n'avaient pas un glossaire de sorts à la fin de tous leurs livres. Il prit donc les siens de son sac et posa un glossaire par table. Ils y trouveraient sûrement la réponse.

Il tourna la tête pour voir que Gisèle avait levé la main, surpris d'avoir une réponse si rapide de la part d'une élève restée silencieuse. Il fut donc ravi de lui laisser la parole. Cette dernière utilisa son manuel pour donner la définition même du sort. Archibald acquiesça et félicita Gisèle pour sa bonne réponse.

Les élèves ne répondent pas vraiment, peut-être qu’ils n’aiment pas les lapins finalement. Ou alors ils se disent qu’il est inutile de répondre parce qu’après tout, le sujet ne changera pas. C’est pas bête, de toute façon je n’ai pas répondu moi non plus, sauf par un sourire – les sourires sont souvent très utiles ! En tout cas, après avoir attendu quelques réactions, le professeur se met à écrire des mots au tableau. Trois mots qui ressemblent à des sortilèges, mais le professeur explique rapidement. En fait, il y a deux sortilèges. Et vu que les élèves sur les deux autres tables ont l’air particulièrement grand, plus grand que moi, ça veut dire que seule "ma table" va étudier le sort Lapifors. Je ne le connais pas, pas du tout, jamais entendu parler même pas dans un livre. En même temps, j’ai surtout lu des trucs sur les créatures magiques… Forcément, ça ne va pas m’aider. Et si le professeur semble certain que grâce à ces deux sorts on va comprendre ce qu’on va faire pendant le cours, moi je n’en sais rien. Il n’y a que mon imagination qui me permet d’avoir quelques idées, avec les idées de Daisy. Sauf que ça ne me plaît pas.

Monsieur Archibald se met à distribuer des feuilles, une par élève, et je lis chaque question proposées. J’imagine que celles auxquelles je suis censée avoir les réponses sont les quatre premières. Sauf que je panique un peu : je n’ai aucune réponses ! Comme en cours de Sortilèges. Je n’avais aucune réponses, je n’ai répondu à rien, je n’ai réussi aucun essai avec ma baguette. Peut-être que ça va ensemble : si on ne répond pas, on rate tous les sorts. J’ai pas envie de tout rater encore une fois. Ce n’est pas la même matière, certes, mais ça reste la même baguette. Alors j’attrape ma plume, je la trempe dans l’encrier et je commence à dessiner un petit lapin sur le parchemin en attendant d’avoir une idée. Paniquer, c’est mauvais, je n’arriverais à rien. J’écoute quand même d’une oreille distraite Daisy commencer à parler. Elle n’a pas l’air très sûre d’elle. On peut donc faire des hypothèses ? Le professeur ne nous en voudra pas ? Bien sûr, c’est mieux d’essayer plutôt que de ne rien dire. Je gribouille une tête, des oreilles et un petit corps tout mignon – les lapins sont vraiment adorable. Dessiner à la plume n’est pas facile, mais il faut un début à tout et finalement je ne m’en sors pas si mal : il ressemble presque à mes dessins habituels ! Ça fait joli, ça décors le cours.

Une autre élève parle, une grande puisque ce n’est pas le sort que nous devons faire à notre table. Et puis moi, j’ai une idée qui me vient. Un sort qui sert toujours ! Je ne l’ai jamais essayé, mais je l’ai déjà lu. Il paraît qu’il peut les effets de plusieurs sortilèges. Est-ce qu’il pourrait servir de réponses ? Il faut absolument que je dise un truc, pour éviter que monsieur Archibald se dise que je suis devenue une mauvaise élève. C’est faux, très faux ! Et puis je veux essayer de réussir des essais comme lors du cours de Noël de métamorphose. Alors je lève la main, pas très haut, mais j’ai quand même le droit. «Peut-être qu’on peut arrêter ce sort avec Finite Incantatem ?» Hésitante, timide, mais j’ai parlé. C’est un bon début, alors je retourne à mes dessins – il faut un copain lapin au premier. Mais j’écoute quand même un peu.

La petite blondinette me répond rapidement. Ça roule pour elle, et elle est carrément prête pour le cours. Tant mieux pour elle, j’ai envie de dire. Je lui accorde un sourire, réfléchis quelques instants à la réponse que je pourrais lui donner et me contente d’un :

- Ça va comme un lundi matin en cours de métamorphose.

Traduction : très mal, mais elle n’a pas besoin de savoir ça. Je me contente de piocher un autre cookie tandis qu’elle se met à parler avec un garçon de Gryffondor un peu plus vieux. Je l’entends parler d’une formule pour changer la couleur d’une feuille… oh mince, moi je ne connais pas de formule de ce genre. En fait, je ne connais quasiment aucun sort en métamorphose. J’arrive pas à les retenir, je pense que c’est mon cerveau qui fait un blocage. Sauf pour le charme de désillusion que j’ai expérimenté dans les couloirs de l’école, mais c’est la seule exception.

Pour ne pas déprimer davantage en entendant les gens parler de métamorphose, je me tourne vers les fenêtres et regarde à l’extérieur. Je grignote mon biscuit en observant les oiseaux au loin. De là où je suis, je n’arrive pas à savoir de quels volatiles il s’agit. Ils se contentent de tourner près des fenêtres, comme s’ils voulaient aussi assister à cette leçon. Si c’est ça, ça ne m’étonnerait même pas que ma mère se trouve dans le lot. Tu sais qu’elle est animagus, non ? Moi aussi, j’aimerais bien être capable de me changer en animal. Mais bon, c’est de la métamorphose…

À un moment, j’entends le professeur Janaster prendre la parole. Je me tourne vers lui et l’écoute avec attention, à moitié avachie sur la table. Il dit qu’on peut le vouvoyer si on préfère, et ça c’est chouette. C’est trop dérangeant d’appeler un enseignant par son prénom, tu trouves pas ? En tout cas, moi ça me dérange. Ce qui me gêne moins, en revanche, c’est de travailler avec des lapins. Je me redresse immédiatement lorsque le professeur nous annonce la bonne nouvelle. La plupart des élèves paraissent contents également, et je peux les comprendre. Les lapins, c’est trop bien !

Puis l’enseignant marque au tableau deux formules différentes et déclare que les trois premières années vont travailler sur le sortilège Lapifors. Oh misère… Je connais pas du tout. Et, comble du malheur, il nous distribue des feuilles avec des questions et demande à ce que tous les élèves proposent une réponse. Gé-nial. Vraiment merveilleux. Le temps que je lise les questions avec un désespoir immense, Daisy a déjà répondu à l’une d’elle. Herbifors ? Celui-là, je le connais ! Mais je pense pas que ça ait un lien, d’ailleurs le professeur Janaster dit que ce n’est pas la réponse qu’il attendait. Il dépose un livre sur chaque table, mais je n’y fais pas attention. Il a parlé d’étymologie… Ça peut être une bonne piste. Je laisse deux personnes répondre avant de lever une main timide. Je participe en métamorphose, tu y crois à ça ?

- Pour la première question, on peut se baser sur l’étymologie du sortilège. « Lapi » pour lapin, et puisqu’on est en Métamorphose… ce serait un sort qui permettrait de transformer quelque chose en lapin ? Ou de transformer un lapin en autre chose ?

Je suis pas sûre de moi. Mais bon, il voulait qu’on participe et je l’ai fait, alors il ne va pas se plaindre.

J'affiche une moue un peu déçue en entendant que ce n'était pas la bonne réponse. Mais bon, le professeur ne nous saque pas si on se trompe, il nous encourage et semble malgré tout accueillir les propositions de bon coeur. Tant mieux ! C'est quand même dommage ... J'aurais aimé que le sortilège fasse pousser des oreilles de lapin sur la tête des gens ... comme herbifors.

Je suis un instant distraite par Elida qui dessine des lapins. Je regarde comment elle fait avec curiosité. Moi aussi j'ai l'habitude d'illustrer mes cahiers avec des dessins ! Je suis le tracé de ses dessins attentivement. Toute inspiration est bonne à prendre. Mais malheureusement la première année interrompt son art pour répondre à son tour, preuve qu'elle n'était pas si distraite que ça.

Peut-être qu’on peut arrêter ce sort avec Finite Incantatem ?

Ah ? Ça marche pour plusieurs trucs le Finitemachintrucnem ? Si le prof le confirme, il faudra qu'elle s'en souvienne ...

Le livre avec toutes les réponses est à portée de nos mains au milieu de la table. Ce serait tentant d'y jeter un coup d'oeil mais c'est comme un jeu. C'est plus drôle de chercher un peu avant d'aller voir les réponses !

Peu après, c'est au tour d'Alice de proposer une réponse.

- Pour la première question, on peut se baser sur l’étymologie du sortilège. « Lapi » pour lapin, et puisqu’on est en Métamorphose… ce serait un sort qui permettrait de transformer quelque chose en lapin ? Ou de transformer un lapin en autre chose ?

Qu'est-ce qu'elle parle bien ! Et en plus ce qu'elle dit retient toute mon attention. Mon visage s'éclaire d'un grand sourire. Je regarde Arthur puis Archibald d'un regard brillant. On va VRAIMENT pouvoir transformer Arthur en lapin ? ENORME. Je suis pendue à ses lèvres avec l'espoir qu'il confirme cette hypothèse.

D'autres réponses sont données par "les grands" sur leur problème de sort qui a l'air moins rigolo. Les réponses tardent davantage à arriver. Peut être que les réponses sont plus difficiles ? Ou alors ils ont plus de mal que nous à se remettre du week-end. (Il faut dire que bon ... quand on a pas le droit de sortir à pré-au-lard, les soirées sont forcément moins animées ...

En arrivant, Matila avait visiblement sorti son professeur d'un état de somnolence avancée qui lui fit se cogner le coude, et éviter un juron en répondant à la retardataire d'un ton rassurant :
"Salut, ce n'est rien, j'étais moi même en retard visiblement." Intervention qui eut l'effet escompté. La fillette sourit à son professeur en remerciement, et se détendit légèrement. Les autres élèves n'avaient pas eut l'air de particulièrement remarquer son entrée fracassante, et avaient continué leurs conversations comme si rien ne s'était passé. Cela lui convenait très bien. Et en même temps, c'était un peu vexant, quoiqu'elle fasse, elle passait définitivement toujours inaperçue. Était-ce de la vanité de vouloir être remarquée par les autres ? Est-ce que cela l'intéressait vraiment ? La fillette secoua la tête pour se remettre les idées en place, et forcer son esprit à se préoccuper de choses plus utiles, le cours par exemple.
Dans un premier temps, Monsieur Janaster éclaircit sa consigne sur le tutoiement. Enfin éclaircir, c'était vite dit, il laissait le choix aux élèves de s'adresser à lui comme ils le souhaitaient, ce qui rendait la relation élèves/professeur encore plus floue et aléatoire.
Dans un second temps, il annonça le thème du cours : Pâques. Alors c'était pour ça les cookies ! Là au moins, c'était plus clair. En parlant de cookies, Matilda s'empara de l'un d'eux. Elle n'avait pas pris de petit déjeuné, et ses camarades semblaient déjà avoir bien entamé le contenu de la Jarre, la serdaigle ne tenait pas à ce qu'elle se vide sans son intervention. Tout en savourant le biscuit chocolaté, lorsque le prof demanda à ses élèves si un travail sur des lapins ne leur posaient pas de problèmes, Matilda ne répondit pas. Elle n'avait rien contre les animaux, mais n'étaient pas non plus l'une de leurs adoratrices incontestées. Les lapins étaient des petits rongeurs mignons à la fourrure toute douce mais qui faisaient leurs besoins partout, grignotaient tout ce qui leur passait sous le nez, et se reproduisaient beaucoup trop vite si on ne les surveillaient pas un minimum. Donc bon, pas d'attachement particulier.
Les voisines de tables de Matilda semblaient beaucoup moins indifférente à l'idée de travailler avec des lapins. La Poufsouffle avait l'air particulièrement enthousiaste et exprimait toute sa créativité en matière de métamorphose en proposant notamment de faire pondre des oeufs et pousser des ailes aux rongeurs. Pondre des oeufs pourquoi pas, mais les ailes, c'était peu recommandable selon Matilda. Les lapins causaient déjà assez de dégats au sol en rongeant tous les pieds de meubles, que se passerait-ils s'ils avaient en plus accès aux plafonds ? La petite de Serdaigle de première année n'était pas aussi enthousiaste, à en jugé par son "Oui j’imagine..." perplexe. Peut-être que comme Matilda, elle était inquiète de voir des lapins ailés grignoter tous les recoins de la salle de classe ?

Ah ! De nouvelles consignes. Monsieur Janaster faisait glisser sa craie sur le tableau. Matilda s'empara de sa plume, la trempa dans son encrier et recopia les sorts inscrits : "Lapifors" et "Turn vitae". Ah, le second ne la concernait pas. trop tard, c'était écrit. Au pire elle serait en avance sur les prochaines années.

Matilda enfourna un nouveau cookie dans sa bouche pendant que le professeur distribuait des feuilles à tout le monde, elle réfléchirait peut-être mieux en ayant mangé. Et puis ils étaient délicieux.
Dès que la feuille remplie de question fut déposée devant elle, la fillette s'en empara, la salissant de chocolat. Et voilà, quand elle voulait aller trop vite, ça lui faisait faire des bêtise.
Bon.
D'abord, sortir son livre. Le sort du Lapifors lui évoquait vaguement quelque chose, mais rien de très concret, elle avait dû le lire sans s'attarder dessus, et si c'était au programme de Métamorphose en 1ère, 2ème et 3ème année, c'est qu'il devait être inscris dans le manuel. Les sortilèges étaient inscris dans l'ordre alphabétiques, elle passa donc son doigt sur les "L" avec plus d'attention.Lacus filum...non... Lapifors ! "Transforme l'objet ciblé en lapin."
"Peut-être que ... pour la numéro trois, le sort similaire c'est Herbifors ... qui fait pousser des plantes sur la tête des gens ? C'est un sort qu'on a vu en bota..."
Matilda fronça les sourcils. Elle n'avait jamais étudié Herbifors, mais au vu de la définition du manuel, cela n'avait rien à voir avec le fait de faire pousser des choses sur la tête. Peut-être qu'un autre sortilège existant permettant de faire pousser des oreilles de lapin au dessus de la tête, mais ce n'était certainement pas celui-là. Ou alors Matilda avait mal lu ? Elle ne se laissa pas déconcentré par l'intervention d'une grande sur l'autre sortilège, cela ne l'intéressait pas pour le moment.
La petite de serdaigle intervint à son tour pour proposer Finite incantatem à la dernière question. C'est ce que Matilda aurait dit aussi. Si elle ne se dépêchait pas, elle se ferait sucré toutes les réponses.
"Pour la première question, on peut se baser sur l’étymologie du sortilège. « Lapi » pour lapin, et puisqu’on est en Métamorphose… ce serait un sort qui permettrait de transformer quelque chose en lapin ? Ou de transformer un lapin en autre chose ?" Et zut ! Cela devait arriver, c'est la question à laquelle elle aurait voulu répondre. Il ne lui restait plus qu'une seule question, la deuxième, "Pourquoi l'utiliser ?"
Aucune idée. Il n'y avait aucun intérêt logique à utiliser ce sort. Les lapins étaient des rongeurs, des nuisibles, et avaient peu d'utilité.
Matilda trempa à nouveau sa plume dans l'encrier, afin de coucher sur papier tout ce à quoi pouvait servir un lapin.
- être mignon. Mouais, quelqu'un se sentant seul pouvait voir de l'intérêt à transformer un objet en animal de compagnie, mais il fallait être bien désespéré pour en arriver là.
- grignoter des trucs. Mais là, il devait bien exister des sortilèges de grignotages qui pouvaient faire le travail plus facilement et plus proprement.
- être petit, passer dans des petits endroits. Mais pourquoi faire ?
D'un air peu assuré, Matilda leva la main pour faire part de son incompréhension au professeur.
"Euh... pour la question 2... J'ai beaucoup de mal à savoir à quoi cela pourrait servir de transformer un objet en lapin... à part être petit, mignon et grignoter les pieds de meubles, ça ne sert pas à grand chose..."

La dénommée Awanne n’avait pas non plus de miroir, ce qui ne parut pas contrarier Gisèle outre mesure. Elle adressa même un sourire à Meredith, qui le lui rendit. Cette fille avait quelque chose de bizarrement sympathique, en un sens.

Une dernière élève arriva et le cours put enfin commencer. Enfin, si le prof parvenait à se réveiller… Lui aussi avait un peu de mal avec l’horaire de son cours visiblement. Y aurait peut-être moyen de négocier un décalage d’une heure, à la fin du cours. Pour l’instant ce n’était pas le moment, mais la jeune Gryffondor garda l’idée bien au chaud dans un coin de sa tête. En attendant, Janaster s’était ressaisi et annonça un cours de Pâques à base de lapins, une idée qui fit sautiller Meredith sur sa chaise. Est-ce qu’ils allaient devoir transformer des lapins en poules ? Ou des poules en lapins ? Si elle ne réussissait pas complètement le sort, peut-être qu’elle arriverait à faire un lapin qui pond des œufs. Elle essaya d’imaginer ce que ça donnerait, pendant que d’autres élèves réagissaient à cette annonce. Oui, un lapin qui pond des œufs, ça serait marrant. Genre un ornithorynque, mais encore plus mignon.

- C’est quoi ton prénom déjà ?

L’autre rouge et or tira la blonde de sa rêverie puérile. C’est vrai qu’elles ne s’étaient jamais vraiment parlé, bien que partageant une même maison et un dortoir.

- Meredith, lui répondit-elle avec un nouveau sourire, juste avant que le prof ne reprenne la parole.

- Voici les deux sorts que nous allons étudier ensemble aujourd'hui. Lapifors pour les années de 1 à 3 et Turn vitae pour les autres. Donc, je pense que vous pouvez deviné ce que sera l'exercice pratique d'aujourd'hui.

Turn vitae ? Jamais entendu parler mais elle avait hâte de s’y essayer. Sauf qu’avant ça, Janaster annonça une série de questions auxquelles chacun devrait répondre. Une légère moue se forma sur les lèvres de la jeune fille. Pourquoi fallait-il toujours une partie théorique avant la pratique ? A priori, toutes les informations nécessaires se trouvaient dans le bouquin, elle n’avait pas besoin d’aide pour les lire. M’enfin, tout le monde devait apparemment s’y coller, et ses deux voisines s’étaient déjà empressées de répondre aux questions. Jetant un œil sur le livre ouvert de Gisèle, Meredith y pêcha quelques informations succinctes et se décida à son tour à lever la main.

- Pour les conditions de réalisation du sortilège, il faut notamment que les masses de l’objet de départ et de la créature qu’on veut obtenir soient  peu près égales, c'est ça ?

Voilà, son devoir était fait. Restait à espérer que tout le monde réponde rapidement, qu’elle puisse enfin passer à la pratique !

Archibald écoutait les réponses proposées. Elles étaient toutes bonnes et, ou acceptable. La réponse qui retint l'attention du professeur était celle de Matilda. C'était vrai qu'en soit, les lapins n'avaient pas une grande utilité, il ne parlaient pas, ne jouaient pas, ne chassaient pas. Mais Matilda avait donné la bonne réponse, enfin les bonnes réponses. Pour l'enseignant, deux réponses étaient possibles pour répondre à cette question. Il marqua une pause pour ne pas rire à ses propres pensées et répondit à la Serdaigle.

- Eh bien, pour être franc, je vais accepter ta réponse, le livre dit que c'est utile car ils sont petits et peuvent aller à des endroits où les sorcières et sorciers ne peuvent pas. Mais j'acceptais aussi le fait qu'ils ne servent à rien.

Archibald, continua à écouter les réponses en les approuvant et commença à faire le tour de la salle. Il remarqua les dessins d'Elida et sourit. Elle était douée car ce n'était pas simple de dessiner à la plume. Il jeta un oeil a Jude pour s'assurer que ce dernier aille bien et continua son tour de la salle en souriant aux élèves avec lesquel.les il croisait le regard.

Les cours n’étaient pas faits pour lui, la théorie encore moins, il était plus attaché à la pratique. Le lion n’avait pas l’habitude de participer, il était plutôt du genre à faire comme Jude, c’est-à-dire : dormir. Mais au vu du nombre de questions, tout le monde allait devoir participer, dont lui. Il souffla doucement et regarda les questions. Il cherchait la plus simple... Mais les élèves furent bien plus rapides que lui. La plus enthousiaste était Daisy. Arthur aurait bien fait comme Gisèle, mais il n’avait pas amené son livre de cours. Le bouclé se tourna vers la Poufsouffle et fronça légèrement les sourcils. Maintenant qu’il savait qu’ils parlaient de lapin, il pouvait tout à fait deviner ce pour quoi il s’était proposé volontaire.  

— N’y pense même pas ! Dit-il en plissant les yeux. Toute façon, c’est complètement impossible de faire ça. Ajouta le lion avec un sourire aux lèvres. Il aurait presque pu lui tirer la langue.

Il reposa son regard sur la feuille. Turn Vitae. S’il avait bien compris Gisèle, ce sort permettait de transformer un objet en plusieurs êtres vivants. Finalement, il se rapprochait de deux sortilèges différents.  

— Mmh... Bah Lapifors est une formule similaire, non ? Est-ce que les plus jeunes avaient répondu à la première question ? Il n’avait pas fait attention. Si ce n’était pas le cas, il venait de grandement les aider.  Tant pis. Sinon y a Turn, sauf que ce sortilège transforme un objet en un autre objet.

Maintenant qu’il avait répondu à la question, il espérait que le professeur le laisse tranquille. Il posa sa joue contre son poing et laissa son esprit vaquer à ses occupations.

"Eh bien, pour être franc, je vais accepter ta réponse, le livre dit que c'est utile car ils sont petits et peuvent aller à des endroits où les sorcières et sorciers ne peuvent pas. Mais j'acceptais aussi le fait qu'ils ne servent à rien."
Oh.
D'accord.
Matilda remercia son professeur de lui avoir répondu d'un hochement de tête, et pris à nouveau sa plume pour noter "-> Ne sert à rien" sous la question n°2. Cette réponse la laissait perplexe. Il y avait un sorcier dans ce monde, qui avait inventer un sort de métamorphose à une certaine époque, permettant de transformer un objet en l'être vivant qu'était le lapin, sans que cela n'ait d'utilité particulière. Après tout, c'était peut-être aussi ça la magie, la possibilité de créer des choses juste pour le plaisir de leur création, et pas uniquement à des fins utilitaires. Une forme d'art finalement.
Les réponses des plus jeunes étaient à présent toutes données. Et l'un des grands répondit même à la question sur les sorts similaires, visiblement Turn Vitae avait également pour principe de transformer un objet en animal. Matilda le nota également. Cela pouvait être utile.

Arthur donna une bonne réponse, en effet, la réponse attendue était Turn. Archibald sourit et regarda le reste de la classe. Peu de temps après, Jennifer pris la parole mais répondu à la même question qu'Arthur.

Archibald, sourit à l'élève.

- Jennifer, tu n'as peut être pas fait attention mais Arthur vient de répondre à cette même question. Essaie de répondre à une autre.

Il continua son tour, puis s'arrêta à son bureau, s'assis et commença dessiner. Il avait remarqué les dessins à la table des jeunes années. Donc il voulu dessiner un lapin, un carton de carottes et anima le dessin. Il se leva et le posa à côté du dessin d'Elida. Prit un cookie dans le bocal sur leur table et continua son tour.

- Allez les grandes et grands, il ne reste que trois questions. Elle peuvent sembler un peu compliqué mais je ne suis pas si strict avec les réponses.

Il lança un regard et sourire à Matilda.

Mes yeux brillent en voyant le dessin s'animer et interagir avec celui d'Elida. Énorme ! C'est génial ! Je veux apprendre à faire ça !

Okay ... maintenant je suis convaincue. Je vais me mettre à bosser la métamorphose. Plus jamais je dirais que c'est une matière ch*ante.

Je prend ma plume et prend les notes adéquates dans mon cahier. Ça ne prend pas bien longtemps, notre exercice était plus court et plus facile (et on a surtout été bien plus douées). Une fois fini, je pose la plume et me mets en mode glandage, les doigts de pieds en éventail. Pour une fois que je suis contente d'être plus jeune.

Je me retourne vers Arthur et le nargue, répétant quasi mot pour mot ce que vient de dire le prof.

- Allez les grands, plus que trois questions.

Vu que le prof a l'air d'être aux petits soins pour nous, je profite que les grands réfléchissent pour lever la main et poser une innocente question quand il me donne la parole.

-Archibald ? On utiliserait quoi alors comme formule pour ajouter des oreilles de lapin sur la tête d'Arthur ? Vous pouvez nous montrer ?

D’après Alice, on va transformer un objet en lapin ou transformer un lapin en objet. J’ai du mal à comprendre comment c’est possible. Un lapin, ce n’est pas comme un caillou : il est vivant, il a un cœur qui permet au sang de circuler, il a des poumons pour faire entrer et sortir l’air, il a des intestins et un estomac, il a beaucoup de choses qui lui permettent de vivre. Comme un objet peut-il devenir un lapin ? Bon d’accord ça s’appelle de la magie, mais il ne faut pas exagérer, je me vois mal faire apparaître un lapin. Ça veut dire qu’il faut connaître son fonctionnement interne par cœur, avec les organes et les os pour qu’il puisse vivre ? Je comprends pas. Pas du tout. Ça dépasse les limites cette histoire. Pourtant le professeur ne dit pas non, donc c’est bien ça.

Terminant de dessiner un troisième lapin, je relève la tête pour lire la question deux dont la Serdaigle est en train de donner la réponse. Ça sert à rien d’après elle, même si elle les trouve petits et mignons. Le pire, c’est que le professeur acquiesce, il est d’accord avec elle tout en disant que ce sont des petites bêtes capables d’aller partout. Là non plus je ne comprends pas : pourquoi un animal n’aurait-il pas d’utilité dans le monde ? Chaque créature est utile et contribue à quelque chose, c’est pas gentil pour les lapins de dire qu’ils sont inutiles. Ce n’est pas gentil non plus de dire qu’ils servent à aller partout. Pourquoi un Sorcier voudrait-il envoyer un lapin dans un petit endroit inaccessible ? Cette réponse me laisse perplexe.

Les plus grands répondent, et je délaisse un instant mes petits lapins pour noter quelques réponses sur la feuille des questions. C’est toujours intéressant d’avoir des informations, ce sera utile pour plus tard. Même s’il n’est pas question que je dise qu’un lapin ne sert à rien. Transformer un objet en lapin, ça doit être super bizarre et compliqué, je ne comprends pas comment c’est possible, mais pourquoi serait-ce inutile ? C’est rigolo les lapins, ça saute et c’est tout doux, c’est tout mignon quand ça mange aussi.

Et puis le professeur arrive soudainement et dépose un dessin à côté de moi. Un dessin qui bouge ! Avec de la magie, comme j’ai déjà vu les tableaux dans les couloirs bouger. Je ne peux pas retenir un «Waw !» murmuré en voyant le tout s’animer – c’est trop beau ! Il faudrait vraiment que j’apprenne à faire ça. Tous ces dessins que je pourrais faire et rendre vivants… Avec des feuilles d’arbre qui volent, des branches qui remuent, un oiseau qui vole ! Je sourie, ravie. Même si l’idée de ce cours me semble bizarre, j’aime beaucoup le dessin du professeur.

L’adulte encourage les plus grands, et Daisy insiste sur son idée de transformer un élève en lapin. Je rie un peu, doucement bien sûr, alors qu’elle réclame une démonstration pour poser des oreilles sur la tête d’un humain. Quelle drôle d’idée ! Je me demande comment ça fait. Est-ce que ça pousse directement du crâne et que le fonctionnement de l’oreille s’installe aussi ? Ça doit faire un peu mal quand même. Je reprends tout de même rapidement mon sérieux en levant à mon tour la main pour poser une question qui reste un peu plus sur le sort qu’on va utiliser. «Monsieur ? Comment ça fonctionne, le transforme d’un objet en lapin ? Un lapin, c’est vivant et complexe, il a des organes et un fonctionnement interne bien précis. Et il a un cerveau aussi, ça doit être compliqué de le créer non ? Si on lui donne pas tout ça, ça sera juste un objet en forme de lapin sans vie ?» Parce que oui, j’aime bien les animaux, mais c’est complexe un être vivant !

Je regarde successivement Jude et Arthur. Ils ne s'adressent toujours pas la parole. Je sais qu'à la Salle Sur Demande c'était déjà tendu, mais pas à ce point. Je pense que j'ai loupé un truc entre temps, mais je me demande bien de quoi il s'agit. J'aimerai bien jouer les médiateurs, mais ce sont leurs histoires et je n'ai pas à m'en mêler. Mais ce qui est sûr, c'est que si Jude a l'envie de se confier à moi sur ça, je serai là pour l'écouter. Après tout, c'est mon petit ami et je ne vais pas lui tourner le dos. J'espère que le fait de le fait de rassurer Jude sur son amitié avec Arthur l'aidera un peu, mais je reste perplexe. Il accepte mon cookie qu'il mange avec une vitesse folle, comme s'il n'avait pas eu de nourriture pendant des jours et des jours. Ce me qui tique un peu, c'est le fait qu'il ne manifeste absolument aucun intérêt à mon bisou, même si ce n'est pas grand chose. Et à le voir, il n'a clairement pas l'air prêt à faire le moindre effort pour arranger sa situation avec Arthur, ce qui n'est pas le cas de ce dernier. Au même moment, Arthur lâche une parole qu'il aurait pu se garder... C'est le meilleur moyen pour attiser les flammes. Et j'aurai pu comprendre que mon copain lui rétorque quelque chose, ce qui ne semble pas être le cas. La fatigue doit prendre le dessus. Soucieux pour mon petit ami, je ne fais pas attention au fait que tout le monde est présent et que le cours commence. Seul la fermeture de la porte par le professeur me ramène à la réalité. Il pose d'ailleurs un stock de feuilles blanches devant le lion, ce qui me fait sourire. Au moins, il aura de quoi suivre les prochains cours, du moins, il vaudrait mieux pour lui. Depuis quand on vient en cours sans affaires, surtout les plus élémentaires, franchement...

Archibald commence par son discours habituel concernant le tutoiement et le vouvoiement. Ce n'est pas facile de se faire à l'idée de tutoyer un membre du corps enseignant. Je crois qu'on ne voit pas cela de partout. Mais cela n'empêche pas qu'il y ai un respect mutuel, bien au contraire. Ce n'est pas Miss De Lanxorre qui risque de nous traiter de la sorte, malheureusement. Je repense maintenant à la réponse que m'a apporté la directrice et j'ai hâte qu'il y ai cette fameuse entrevue afin de régler tous les problèmes posés par l'enseignante. Quoi qu'il en soit, Janaster sait mettre ses étudiants à l'aise. Tandis que je l'imite en prenant un cookie que je dévore avec une certaine passion, parce que oui, j'adore ça, il enchaîne avec le thème du cours. Si la dernière fois nous avions parlé de Noël, cette fois, ça sera Pâques. Si j'suis pas à l'aise avec les lapins, je ne m'appelle plus Ezequiel. Oui, c'était naze, mais j'ai voulu essayer de faire un peu d'humour. Tout comme la danse, c'est pas mon truc visiblement. Et le plus surprenant est à venir... mon petit Préfet pose sa tête sur la table et semble fermer les yeux. Stupéfait par cette réaction, je ne sais même pas quoi dire et je ne vais pas me risquer à le réveiller. Et pourtant, il le faudrait, puisque si le professeur voit ça, je n'ose pas trop imaginer sa réaction. Il est bien gentil, mais je pense qu'il ne faut pas pousser non plus... Ce dernier s'approche du tableau afin d'y inscrire ce qui semble être un sortilège : "Lapifors" et "(x) turn vitae (x)". C'est sûrement pour changer des lapins en quelque chose non ? En tout cas, ce qui me plaît, c'est qu'on passe de suite à la pratique, ou presque. Une feuille chacun nous parvient avec une série de question. Après avoir écouté certains de mes camarades, j'apporte moi aussi une réponse :

- S'il te plait ? Je pense que l'une des contraintes liées au sortilège #Turn est la puissance dont le sorcier peut faire preuve. Autrement dit, quelqu'un qui n'a pas assez d'expérience en métamorphose ou même en magie ne pourra pas réussir à changer tout ce qu'il souhaite en autre chose si je puis dire. Peut-être qu'il ne pourra se concentrer que sur des choses élémentaires comme un stylo par exemple.

Mon regard se pose sur Jude. Je passe machinalement ma main dans ses cheveux.