Je regarde successivement Jude et Arthur. Ils ne s'adressent toujours pas la parole. Je sais qu'à la Salle Sur Demande c'était déjà tendu, mais pas à ce point. Je pense que j'ai loupé un truc entre temps, mais je me demande bien de quoi il s'agit. J'aimerai bien jouer les médiateurs, mais ce sont leurs histoires et je n'ai pas à m'en mêler. Mais ce qui est sûr, c'est que si Jude a l'envie de se confier à moi sur ça, je serai là pour l'écouter. Après tout, c'est mon petit ami et je ne vais pas lui tourner le dos. J'espère que le fait de le fait de rassurer Jude sur son amitié avec Arthur l'aidera un peu, mais je reste perplexe. Il accepte mon cookie qu'il mange avec une vitesse folle, comme s'il n'avait pas eu de nourriture pendant des jours et des jours. Ce me qui tique un peu, c'est le fait qu'il ne manifeste absolument aucun intérêt à mon bisou, même si ce n'est pas grand chose. Et à le voir, il n'a clairement pas l'air prêt à faire le moindre effort pour arranger sa situation avec Arthur, ce qui n'est pas le cas de ce dernier. Au même moment, Arthur lâche une parole qu'il aurait pu se garder... C'est le meilleur moyen pour attiser les flammes. Et j'aurai pu comprendre que mon copain lui rétorque quelque chose, ce qui ne semble pas être le cas. La fatigue doit prendre le dessus. Soucieux pour mon petit ami, je ne fais pas attention au fait que tout le monde est présent et que le cours commence. Seul la fermeture de la porte par le professeur me ramène à la réalité. Il pose d'ailleurs un stock de feuilles blanches devant le lion, ce qui me fait sourire. Au moins, il aura de quoi suivre les prochains cours, du moins, il vaudrait mieux pour lui. Depuis quand on vient en cours sans affaires, surtout les plus élémentaires, franchement...

Archibald commence par son discours habituel concernant le tutoiement et le vouvoiement. Ce n'est pas facile de se faire à l'idée de tutoyer un membre du corps enseignant. Je crois qu'on ne voit pas cela de partout. Mais cela n'empêche pas qu'il y ai un respect mutuel, bien au contraire. Ce n'est pas Miss De Lanxorre qui risque de nous traiter de la sorte, malheureusement. Je repense maintenant à la réponse que m'a apporté la directrice et j'ai hâte qu'il y ai cette fameuse entrevue afin de régler tous les problèmes posés par l'enseignante. Quoi qu'il en soit, Janaster sait mettre ses étudiants à l'aise. Tandis que je l'imite en prenant un cookie que je dévore avec une certaine passion, parce que oui, j'adore ça, il enchaîne avec le thème du cours. Si la dernière fois nous avions parlé de Noël, cette fois, ça sera Pâques. Si j'suis pas à l'aise avec les lapins, je ne m'appelle plus Ezequiel. Oui, c'était naze, mais j'ai voulu essayer de faire un peu d'humour. Tout comme la danse, c'est pas mon truc visiblement. Et le plus surprenant est à venir... mon petit Préfet pose sa tête sur la table et semble fermer les yeux. Stupéfait par cette réaction, je ne sais même pas quoi dire et je ne vais pas me risquer à le réveiller. Et pourtant, il le faudrait, puisque si le professeur voit ça, je n'ose pas trop imaginer sa réaction. Il est bien gentil, mais je pense qu'il ne faut pas pousser non plus... Ce dernier s'approche du tableau afin d'y inscrire ce qui semble être un sortilège : "Lapifors" et "(x) turn vitae (x)". C'est sûrement pour changer des lapins en quelque chose non ? En tout cas, ce qui me plaît, c'est qu'on passe de suite à la pratique, ou presque. Une feuille chacun nous parvient avec une série de question. Après avoir écouté certains de mes camarades, j'apporte moi aussi une réponse :

- S'il te plait ? Je pense que l'une des contraintes liées au sortilège #Turn est la puissance dont le sorcier peut faire preuve. Autrement dit, quelqu'un qui n'a pas assez d'expérience en métamorphose ou même en magie ne pourra pas réussir à changer tout ce qu'il souhaite en autre chose si je puis dire. Peut-être qu'il ne pourra se concentrer que sur des choses élémentaires comme un stylo par exemple.

Mon regard se pose sur Jude. Je passe machinalement ma main dans ses cheveux.

Sa tête lourdement posée sur la table, fermant progressivement ses yeux, Jude ne faisait pas attention aux alentours. Ce qui se passait dans la classe ne l'intéressait pas. D'ailleurs, il ne trouvait plus aucune motivation pour les cours. Son année semblait déjà compromise, il était trop tard pour faire des efforts et il n'en avait pas envie. Maintenant qu'il avait l'âge pour comprendre, il se focalisait trop sur l'absence de ses origines, en dépit de tout. Il ne pouvait pas avancer dans la vie sans en savoir davantage. Il avait comme la vive impression d'être bloqué. Cette sensation ne lui plaisait pas mais il la comprenait. Il n'était désormais plus question de petits enfantillages, il s'agissait désormais d'une quête pour une vérité qui n'était peut-être pas si bonne à entendre.

Il fut perturbé dans sa somnolence lorsqu'il sentit qu'un bout de papier vint toucher son visage. Il se releva légèrement pour l'attraper et remarqua que des mots étaient inscrits dessus. Il l'ouvrit et se rendit compte qu'un élève venait de lui proposer un rendez-vous tard, après le couvre-feu instauré près du Saule Cogneur. Jude posa son regard exaspéré sur tous les élèves de la classe, à commencer par ceux autour de la table, peut-être était-ce une idée d'Ezequiel pour lui remonter le moral mais il comprit très rapidement que le mot provenait d'Arthur, lorsque celui-ci laissa apparaître un sourire énigmatique et le rassura, lui demandant discrètement de lui faire confiance mais également de cacher le papier. Jude prit son conseil très au sérieux et l'enfila dans sa poche. Il ne comprenait pas quelles étaient les intentions du bouclé alors il n'était pas sûr de se rendre à ce rendez-vous improvisé. Il allait probablement y songer toute la journée avant de prendre une décision dans le soirée.

Le cours débuta lorsque le professeur annonça qu'il avait préparé l'étude de deux sorts selon l'année des élèves. Il distribua des feuilles où étaient posées des questions. Jude ne prenait pas la peine de la regarder, cela ne l'intéressait pas. Il contempla la vide. Qu'est-ce qu'il était rêveur ce vide. Une fois avoir distribué toutes les feuilles, le professeur rejoignit son bureau et fit comprendre qu'il attendait de la part de tous les élèves une réponse. Le serpent n'allait donc pas pouvoir déroger cette règle. Il faisait preuve d'un grand manque de motivation mais faisait toujours preuve de respect envers l'autorité de Poudlard, enfin, pour la plupart des membres. Ceux qui le méritait. Les élèves commencèrent donc à donner des réponses. Certains semblaient plus intéressés par ce cours que d'autres. Le professeur manifesta sa présence en discutant avec eux, en donnant plus d'informations, le grand devoir d'un enseignant. Le Préfet ne pouvait pas comprendre comment ils pouvaient être si cultivés, mais également comment la passion pour leur matière pouvait être si grande. Ils avaient dû en passer du temps pour connaître tout ça.

Arthur donna une réponse également. Puis Ezequiel. Qui d'ailleurs en profita pour passer sa main dans les cheveux du serpent. Jude appréhendait son passage mais il était désormais dans l'obligation de donner une réponse. Il attrapa violemment sa feuille et regarda les questions. La numéro sept semblait bien lui convenir. En y réfléchissant, mettre fin à un sort n'était pas si compliqué et ça devait être de la même manière pour la plupart. D'ailleurs, une élève qui était bien plus jeune que le serpent et qui devait répondre aux questions sur l'autre sort avait donné la réponse qui semblait également convenir pour le sort des plus grands. Jude conclut donc que donner la même réponse n'était pas forcément un vol puisque les sorts semblaient différents. Il leva la main, le professeur l'interrogea comme prévu.

« Je pense que la réponse à la question sept est #Finite Incantatem. Ça sert à annuler l'effet de certains sorts, je ne vois pas pourquoi ça ne fonctionnerait pas sur... », il chercha le nom du sort sur la feuille pendant quelques secondes, « ... sur Turn Vitae. »

Même lors d'interactions sociales, il arrivait à tout bâcler. Triste vie.

Décidément, Daisy était voulait vraiment changer ce pauvre Arthur en lapin. Archibald marqua un temps de pause en regardant Arthur, il l'imagina en lapin à la manière de Roger Rabbit et cette pensée lui arracha un sourire. Il se tourna ensuite vers Daisy, toujours le sourire au lèvres.

- Pour des raisons évidentes, je ne vous donnerais pas la formule pour ajouter des oreilles de lapin à quiconque et non je ne vous montrerai pas.

Il adressa un sourire à Daisy et Arthur en se demandant s'ils allaient chercher par eux-même ou s'ils allaient simplement oublier cette idée saugrenue. Une nouvelle main se leva, Elida, Archibald n'était pas surpris, l'élève était curieuse et donc il était évident que pour un sort de troisième année, elle allait en avoir des questions. Mais lorsqu'il entendit la question de l'élève, il lâcha le paquet de feuilles qu'il avait. Il ne l'avait pas vu venir celle-là. Il commença à répondre tout en ramassant ses feuilles par terre.

- Cool, cool, cool, cool, cool, bien sûr... Alors...

Il se releva, gêné.

- Excusez moi, j'étais surpris et je ne m'attendais pas du tout à cette question, je l'avoue.  Et pour te répondre Elida, honnêtement, je n'ai pas de réponse officielle à te fournir mais je suppose que c'est le principe de la magie, ça ne s'explique pas, ça se ressent. Termina-t-il d'un air faussement théâtral.

- Pour tout te dire, je me suis toujours demander, et je pense que l'on ne transforme pas vraiment l'objet en lapin mais on lui insuffle la vie et on lui donne la forme d'un lapin, comme quand on change quelque chose de couleur comme au cours de Noël par exemple. J'espère que cette réponse te conviendra et je chercherai la réponse pour te la donner la prochaine fois que l'on se verra.

Il sourit à la jeune Serdaigle, espérant qu'elle était contente de la réponse.  Ezequiel leva ensuite la main et fût interrogé.

- La réponse n'est pas fausse mais Hastur y avait déjà répondu Ezequiel, mais j'apprécie ton effort.

Et comme si l'un faisait écho à l'autre, Jude leva la main pour répondre à une des questions restantes.

- Exactement, Finite Incantatem à également cette utilité.

Archibald remarqua que Jude n'était toujours pas au meilleur de sa forme et ça l'inquiétait un peu. Il ne voulu pas embêter ou embarrasser l'élève en plein milieu du cours donc ne fit aucune remarque.

Il alla s'asseoir sur son bureau et regarda tout le monde.

- Bon, pour faire un bref résumé ...

Il regarda la table des jeunes

- Lapifors est un sort de troisième année qui permet de changer un objet en lapin, on peut l'utiliser pour se rendre dans des petits étroits ou juste pour ... bon principalement pour aller dans des endroits étroits. Dans les sortilèges similaires on trouve Draconifors, Avifors et la Marvel Strike Force.... J'avoue la blague était pas géniale mais il fallait qu'elle sorte. On peut y mettre fin avec un Finite Incantatem.

Il se tourna vers les tables des plus vieux

- Turn Vitae est un sort de sixième année qui permet de un objet en une ou plusieurs créatures. On peut l'utiliser pour plusieurs choses en fonction de la créatures créées. Les créatures créées et l'objets doivent avoir environ les mêmes masses, on ne peut pas changer l'objet en créature magiques, il y a des contraintes de temps et de niveau du sorcier. La durée maximum étant 5 minutes.  Turn est un sort très similaire et on y met fin avec Finite Incantatem.

Il avait la gorge sèche donc, prit sa gourde mais elle était vide donc il prit sa baguette et rempli la gourde à l'aide d'un #Aguamenti. Il rangea la baguette, bu un peu et regarda la salle.

- La particularité des deux sorts étant que la personne qui lance le sort peut contrôler la créature qu'elle a créée, lapin ou autre. Maintenant, nous allons passer à une partie moins marrante. La partie de l'exercice théorique qui est une rédaction.

Il se tourna vers le tableau et se mit à écrire.

Rédaction:

- Voilà, bon courage, si vous avez des questions n'hésitez pas.

HRPG:

Je suis déçue évidemment que Archibald ne nous donne pas la formule demandée. Même si bon ... c'est assez logique.

Mais je n'ai pas le temps de beaucoup m'en préoccuper. Quand le professeur commence l'exposé, je prend ma plume (comme sans doutes d'autres autour d'elle) et gratte à toute vitesse dans mon cahier. Je note tout, j'écoute ensuite les consignes. Comme certains, j'ai un léger sourire au moment où Archibald fait sa blague. Mon père fait le même genre de "blagues à papa". Je regarde de droite et de gauche pour voir si certains la comprennent aussi. C'est une référence typiquement moldue. Assez obscure et ringarde en fait. Mais bon personne s'attarde dessus, alors je finis de noircir mon cahier d'encre.

Une fois l'écriture terminée, au lieu de commencer immédiatement au travail, je pose la plume et réfléchis. Un détail me tarabuste. Lapifors, ca sert à se rendre petit pour aller quelque part, c'est ça ? Du coups on peut cibler les gens en plus des objets, non ? Je vais encore passer pour l'intello de service mais ... me changer en lapin est une perspective qui m’intéresse. Alors je finis par lever la main et poser la questions une fois l'attention du prof obtenue.

"-Archibald. Ca veut dire qu'on peut cibler les gens ou se transformer soi même, avec Lapifors ? En plus des objets ?" Ou alors encore une fois j'ai mal compris et je vais passer pour une gourde.

J’ai peut-être posé une question compliquée. Ou alors étonnante. Car monsieur Archibald en lâche ses feuilles et se met à les ramasser en prononçant quelques mots qui n’ont rien d’une réponse. J’aurais peut-être dû me taire et contenir la curiosité qui s’interroge sur cet art complexe et pas très scientifique qu’est la métamorphose, mais je n’y peux rien si je me pose toutes ces questions ! En même temps, l’art n’est pas toujours scientifique ni concret, tout comme la magie qui est clairement un mystère tout en entier. Malgré tout, l’adulte essaie de répondre après s’être excusé. Ma question – mes questions – l’ont un peu surpris apparemment. Pourtant, tout le monde doit bien se demander ça à un moment dans sa scolarité, non ? Non, pas ceux habitués à la magie. Bref, en tout cas moi je trouve cette histoire d’objets transformés en créatures vivantes assez intrigantes, et le professeur lui-même ne semble pas avoir de véritable réponse, argumentant que c’est le principe de la magie. C’est très étrange, mais j’imagine que c’est une bonne réponse ? Il parle également de vie donnée à un objet que l’on transformerait ensuite en lapin. Pensive, je gratte quelques-uns de ces mots certainement très intéressant sur mon parchemin décoré, puis je lève la tête pour adresser un sourire à l’adulte qui espère que sa réponse me convient et décide de chercher une réponse plus précise avant le prochain cours. C’est une bonne base de réponse je trouve, je peux m’en satisfaire !

Une autre réponse fuse ensuite, un plus grand qui n’a pas l’air très attentif car il répète les propos du fameux Arthur que Daisy veut transformer en lapin. Et un dernier élève parle, il réutilise mon sort pour le proposer à son devoir de plus grand. Ce sort est vraiment pratique, apparemment il peut tout arrêter ! J’ai bien fait de le retenir. Et lorsque tout le monde a parlé, ou peut-être pas tout le monde je sais pas j’ai pas trop suivit, le professeur se met à résumer. Et j’écris, j’écris ! Pas des phrases, juste des mots-clefs parce qu’il parle beaucoup. Je comprends pas trop où était la blague dont il parle, mais passons. C’est un grand exercice que nous devons faire, moi je suis en première année et je vais travailler un sort de troisième année ! C’est la classe en vrai, même si je suis pas trop sûre de ce que ça va donner. Moi et ma baguette… On va bien devoir faire avec. J’écris aussi les informations du sortilège des plus grands, c’est toujours utile de s’avancer dans la partie théorique. Même si ce sort, Turn Vitae, semble demander plus de contraintes que Lapifors. Quoi qu’il en soit, il y a entre ces deux sorts quelques ressemblances d’après le professeur. C’est assez intéressant de savoir qu’on peut contrôler la créature transformée à partir d’un objet. Si on la contrôle, c’est qu’elle n’est pas réellement vivante. Il y a quelques essais à faire.

J’aurais bien posé quelques questions sur cette possibilité de contrôler notre lapin objet. Mais bon, je crois que je l’ai déjà assez embêté, non ? N’empêche, je me demande bien comment on fait. En lui donnant des ordres à voix hautes ou en le guidant par l’esprit ? Peut-être même est-ce autrement. Quoi qu’il en soit, il faut faire le travail. Une rédaction ! Oh, j’adore les rédactions ! J’attrape immédiatement ma plume et un parchemin propre, histoire de lui rendre un truc bien fait quand même, et je lis plusieurs fois les deux sujets. Il a des idées supers trop géniales monsieur Archibald ! Sans plus faire attention au reste, je commence à rédiger. Il ne faut pas écrire beaucoup, mais j’aime inventer alors j’écris sans retenue. Il vaut mieux trop que pas assez, et puis il faut être bien précis ! Et quand j’ai terminé, je dessine en bas le lapin dont je parle, et hop ! Je repars dessiner sur le parchemin du cours. Je ne sais pas trop combien de temps on a, mais en attendant je peux dessiner.

Arthur allait finir par céder. C’était certain. Céder face à une Daisy déterminée à le transformer en lapin, déterminée à au moins lui mettre des oreilles sur la tête et déterminée à l’embêter tout court. Il finirait en cobaye à la fin de l’heure et si ce n’était pas à la fin de l’heure, elle trouverait LA formule qu’Archibald ne voulait pas leur donner. Quelques secondes plutôt, alors qu’il avait senti le regard du professeur sur lui, il avait craint que lui aussi ait cédé à la jeune Poufsouffle. Le bouclé se tourna vers son amie.

— On verra qui se retrouvera avec des oreilles de lapin sur la tête en premier.  

Lueur de défi dans le regard, il fallait qu’il la trouve avant elle. Il avait l’air confiant d’extérieur, mais intérieurement, il savait qu’il n'aurait pas le courage de fouiller tous les livres de métamorphose de la bibliothèque. Il n’y mettait jamais le nez. Peut-être qu’il avait la réponse dans son livre à lui, mais il traînait quelque part dans le dortoir, parmi son bazar.  

Les derniers élèves donnèrent leur réponse, même Jude ce qui étonna Arthur puisqu’il dormait à moitié, et enfin, Archibald résuma et expliqua les deux sorts. Il écouta d’une oreille distraite, préférant penser à la soirée qui approchait. Il attendait la suite, la pratique serait certainement un peu plus intéressante. Heureusement que le professeur était sympa, parce qu’il aurait bien voulu sécher le cours du lundi matin... Surtout lorsqu’il comprit qu’ils ne passaient pas à la pratique. Il soupira.

— Si je te laisse me transformer en lapin, tu le fais pour moi ? Chuchota Arthur à l’attention de Daisy.  

Mais comme elle risquait de refuser et qu’elle était de toute façon occupée à poser une question au professeur, il attrapa la vieille plume qu’elle lui avait prêtée et prit une feuille. Il n’avait aucune envie de le faire. Il jeta un œil au serpent pour voir s’il s’endormait ou pas, puis rebaissa le regard sur sa copie. Il tapotait machinalement dessus avec le bout de la plume. Bon. Puisqu’il fallait le faire, autant s’en débarrasser le plus vite possible.  

En moins de dix minutes, il posa sa plume poussa la feuille sur le côté de son bureau. Pendant ce temps, il allait imiter Jude et dormir.

— On verra qui se retrouvera avec des oreilles de lapin sur la tête en premier.

Je tire la langue en direction d'Arthur. Je sens que je vais le perdre ce défi là ... je suis une truffe en métam'. Même si je connaissais la formule je serais infichue de la lancer sans me faire aider. Il y'a qu'avec une potion que je pourrais réaliser cet exploit.

— Si je te laisse me transformer en lapin, tu le fais pour moi ?

Je grimace.

-Carrément pas ! J'vais avoir bien assez de problèmes avec la mienne de rédac'.

D'ailleurs, il est plus que temps que je m'y mette. Je prend ma plume et commence à rédiger. Sérieuse. Silencieuse pour une fois. Au bout de quelques minutes je me rappelle que j'ai acheté une nouvelle plume auto-correctrice pendant les vacances ! C'est le jour ou jamais pour l'essayer non ? Je suis une tanche en orthographe, et les profs ont l'habitude de m'épingler à cause de ça. Je pourrais sans doutes travailler pour m'améliorer mais ... à quoi bon faire des efforts si la magie permet de s'épargner un truc rébarbatif ??

Je regarde mon parchemin déjà à moitié noirci d'un air critique. Est-ce que je recopie le début ou pas ? Boaaaah non ... la flemme. J'échange mes plumes et continue. Je suis carrément sûre qu'on verra pas trop la différence.

Archibald était en train de de dessiner à son bureau quand Daisy lui posa une question à laquelle il s'attendait. Il lui répondit alors qu'il était effectivement possible de transformer une personne en lapin avec #Lapifors mais que c'était formellement interdit en cours. Il lança un sourire à Arthur qui devrait s'habituer à manger des carottes à en croire la détermination de Daisy à le changer.

L'enseignant se pencha sur sa feuille de dessin et continua son dessin. Il se leva pour prendre les copies d'Elida et d'Arthur. Ce dernier profita du temps d'attente pour piquer un somme. Daisy leva la main et Archibald alla chercher sa copie, il prit celle de Gisèle en retournant s'asseoir.

Les derniers élèves donnèrent leur réponse, puis le prof passa à quelques explications complémentaires avant de leur soumettre un nouvel exercice, une rédaction cette fois. Toujours pas de pratique mais avec un peu de chance, on s’en approchait. Meredith se saisit donc d’un parchemin vierge et de sa plume, et hésita. Le premier sujet était sans doute le plus simple, mais il ne l’inspirait pas vraiment. Elle n’avait jamais eu de lapin. Ce n’était pas faute d’en avoir réclamé un à ses parents pendant des années, rien à faire. Ni pour Noël, ni pour son anniversaire, ni même pour Pâques. Elle avait longtemps été déçue de ne pas avoir sa propre petite boule de poil, qu’elle avait si souvent rêvée et pourtant, des années plus tard, au moment de l’imaginer de nouveau, il ne se passait pas grand-chose dans son imagination…

Le deuxième sujet était intéressant en soi, mais sur le moment elle voyait mal dans quelles circonstances on aurait besoin de transformer un objet en lapin, ou toute autre créature. Pensive, elle tapotait le bout de sa plume sur son nez tout en fixant les consignes inscrites au tableau. Décidément, son cerveau ne s’était pas encore tout à fait mis en état de marche. Mais elle n’allait tout de même pas passer des heures à choisir entre deux sujets. A moins qu’elle ne fasse les deux ? Pourquoi pas inventer un lapin et le mettre dans une situation où elle en aurait besoin pour une raison qu’il lui resterait encore à inventer. Avec un petit claquement de langue agacé par ses propres tergiversations, elle se mit à tracer les premières lettres de sa rédaction sur le parchemin, avec hésitation d’abord puis l’écriture se fit de plus en plus fluide et rapide. Elle constata avec plaisir que les mots lui venaient tous seuls et cinq cents caractères, ce n’était pas non plus très compliqué à trouver. Ayant apposé le point final à sa rédaction, elle prit quelques minutes pour se relire, corrigea une ou deux coquilles qui s’étaient glissées dans les lignes régulières à l’écriture soignée et décida qu’elle ne pourrait pas faire mieux. Quasiment tout le monde avait rendu son travail de toute façon, elle ne voulait pas retarder le cours. Elle n’oublia pas d’inscrire son nom dans un coin puis posa sa plume et fit glisser son parchemin sur le coin extérieur de sa table afin que le prof puisse le récupérer en passant.

Plusieurs élèves donnent leurs réponses les uns après les autres sans que j’y prête une grande attention. Le sortilège dont ils parlent ne me concerne pas car il est pour les plus âgés. Pourquoi m’embrouiller l’esprit en essayant de suivre ce qu’ils racontent alors que toutes mes capacités seront nécessaires pour espérer réussir la pratique ? Mieux vaut mettre toutes les chances de mon côté, tu n’es pas d’accord ? Je ne veux vraiment pas mettre le feu à la salle.

Je relève le nez lorsque le professeur Janaster nous informe que nous allons passer à une partie moins marrante : une rédaction… Il rigole ou quoi ? C’est génial de faire une rédaction ! Bon, évidemment, ça dépend du sujet sur lequel on tombe. Vu que c’est de la métamorphose, la qualité ne sera sans doute pas au rendez-vous. Je vais essayer de m’appliquer, bien sûr, mais je ne ferai pas de miracles. En tout cas, le fait que la partie pratique n’est pas pour tout de suite me rempli d’allégresse. Mon cœur est soudainement plus léger, et c’est avec un sourire aux lèvres que je plonge ma plume dans l’encrier et note sur un parchemin : « Devoir de Métamorphose ». L’écriture est soignée, ce qui me réconforte un peu. Parce que ça signifie que mes mains ne tremblent pas, et c’est plutôt bon signe. En regardant le tableau, je vois qu’il y a deux sujets de dissertation qui m’arrachent un lever de sourcil. Avec le premier, il me faut présenter un lapin imaginaire. Pour le second, je dois réfléchir à une situation où j’aurais besoin de me servir du sortilège pour changer un objet en lapin. Ma foi, ce n’est pas trop mal. En fait, j’aime bien ces sujets et je crois que je vais faire les deux.

Je me mets rapidement au travail, en commençant bien sûr par le premier sujet. Imaginer un lapin, ce n’est pas difficile du tout. C’est même trop simple, et amusant également. Et puis ce n’est pas la peine de faire un brouillon, je rédige tout d’une traite. Ma description est terminée en un clin d’œil. Je me relis rapidement, me masse un peu le poignet et jette un coup d’œil à l’autre sujet. J’ai l’habitude de créer toutes sortes d’histoires, alors cette dissertation ne sera pas très dure à faire non plus. D’ailleurs, je pose le point final après seulement quelques minutes de rédaction. Là non plus, le brouillon n’est pas nécessaire, et je me permets même de ne pas relire ce que j’ai fait. Ma copie rejoint le coin de table, où elle patientera le temps que l’enseignant vienne la chercher.

Décidément la Serdaigle de première année était bizarre. Elle se posait des questions sur le fonctionnement des organes du lapin créé par de la magie. La réponse était pourtant toute bête, c'était magique, pourquoi se questionner sur le fonctionnement ? Cela avait visiblement rendu le professeur bien perplexe, il en avait même fait tombé ses feuilles. Matilda retint un sourire. Il tenta de lui répondre tant bien que mal, ainsi qu'aux autres élèves qui répondaient aux questions restantes, puis le moment vint enfin de continuer le cours. Matilda trempa rapidement sa plume dans l'encrier, et nota avec attention ce que disait le professeur Janaster.
- Sortilège de 3ème année, Matilda se sentit mature d'apprendre un tel sort.
- Utile pour aller dans des petits endroits étroits, ce qui ne répondait pas à la question de l'utilité d'envoyer une créature dans un endroit étroit.
- Sortilèges similaires : Draconifors, Avifors, la Marvel Str.... Apparemment ce dernier était une blague, ce qui obligea Matilda à le barrer. Sa feuille jusque là tenue avec soin était à présent toute raturée. Cela en valait bien la peine.
- Contre-sort : Finite incantatem, classique.
- On contrôle le lapin qu'on a créé, Ah ! Voilà qui était intéressant.

La fillette avait également noté les informations concernant le sortilège étudié par les grands. Il n'y avait jamais trop d'informations.

Arriva alors le moment de la rédaction. Matilda haussa un sourcil en lisant les intitulés. Il y avait encore une blague dans le second, décidément ce professeur était un sacré farceur. Un silence studieux se propagea alors dans toute la classe, mis à part la Poufsouffle et le Gryffondor qui se chamaillait encore au sujet des oreilles de lapin sur la tête, comportement que la jeune Serdaigle n'approuvait pas.  Elle fronça les sourcils, enfourna un cookie dans sa bouche et se pencha sur sa feuille pour canaliser sa concentration. Elle n'aimait pas les chahuteurs. Mais même eux finirent pas s'arrêter de bavarder pour faire le travail demandé.
Matilda était dans son élément. Les rédactions, cela sollicitait juste assez son cerveau pour que l'exercice soit intéressant, sans l'obliger à s'arracher les cheveux pour réussir à le comprendre et à le terminer. Et l'ambiance de travail qui régnait, le son des plumes qui grattaient sur les parchemins, cela avait quelque chose d'apaisant.
Le professeur leur laissa un certain temps pour terminer leur travail, puis ramassa les copies de ceux qui avaient terminé au fur et à mesure. Il fit de même avec celle de Matilda, qui était parmi les dernières à rendre son travail. On ne change pas les bonnes habitudes.

Archibald ramassa des copies, puis se rassit. Il regarda l'heure passer. Il se dit qu'ils avaient de l'avance donc il allaient laisser un peu de temps aux élèves. Cependant, il ne voulait pas que le temps paraisse trop long à celles et ceux  qui avaient déjà rendu leur travail. Il rangea un peu son bureau et se leva. Il regarda l'heure à nouveau, regarda les élèves qui travaillaient toujours et sourit. Il s'éclaircit la voix, alla ouvrir une fenêtre, il commençait à faire chaud et retourna à son bureau.

- Pour celles et ceux qui n'ont pas fini je vous laisser une dizaine de minutes. Pour les autres, en attendant, je vous autorise à discuter entre vous ou alors vous pouvez venir à mon bureau pour discuter avec moi. En bref, vous êtes en pause pour 10 minutes.

Il lança un sourire aux élèves et prit une feuille blanche et un crayon.

HRPG:

Whouuuh ! Séance de bavardages ! Trop bien. Totalement légale en plus.

Je décide de lâcher un peu Arthur pour m'intéresser aux filles autour de ma table.

Il y a Alice et Elida autour de moi. Je les connais ces deux là ! Et l'autre Serdaigle je la connais pas (Matilda). Elle a pas l'air hyper ouverte mais qui sait ... ? Si on parle pas aux gens on risque pas de les connaître. Alors c'est parti, je lance le bavardage.

-Vous avez pris quel sujet vous ? J'ai pris le 2 moi. J'crois que si j'arrive à lancer le sort je l'utiliserai dès ce soir ! Ça va être tellement pratique pour nourrir mes boubouilles d'amour ! Les poils de boursoufflets leur restent toujours coincées entre les dents à mes choupinettes.

Au fait, moi c'est Daisy. Dis-je en direction de Matilda, accompagnant ma présentation d'un sourire.

On va bien voir avec ça si elle est sympa ou pas. Les gens timides m'ont jamais dérangés, c'est la méchanceté que je supporte pas ...