Autour d'une table

Dis moi tout.

Avec Azaël Peverell

Premières interrogations. 11 ans.

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L'impassibilité de la pierre n'a d'égal dans le cachot que le regard indifférent du sorcier quand il plaque son dos contre la chaise. Pourtant le voir interrompre son activité provoque une légère satisfaction et un sourire éphémère sur mon visage juvénile. Mais déjà mes yeux roulent devant le livre tendu, potence trop fragile pour anéantir cette lassitude anesthésiante. Retournant l'ouvrage vers moi, j'annonce ma plainte les sourcils levés :

— Un livre ? Sérieusement ? Mon doigt suit une des lignes du texte sans vraiment que je fasse d'effort pour lire la phrase. Une main posée de chaque côté de l'exemplaire, je pose les genoux sur l'assise avant de m'exclamer face à mon interlocuteur :

— Croient-ils vraiment que l'Histoire s'apprend dans les livres à Poudlard ? À ce moment très précis, je sens une lueur d’extravagance dilater mes pupilles. Finalement debout sur le siège, l'objet fébrilement coincé sous un bras, je poursuis en faisant des grands gestes pour désigner la pièce autour de nous :

— Est-ce que leur enseignement se limite à cette incarcération morose ? Alors que nous serions capables de tant de choses avec plus de liberté ! Depuis mon mirador j'aperçois une cicatrice sur la tempe droite de l'élève et réalise soudain qu'il pourrait me donner quelques renseignements. Comme si de rien n'était, je me rassoie, couvre ma tête de ma capuche noire et lui demande calmement :

— Mais tu devais être là pendant les attaques ? Comment est-ce que ça s'est passé ? - reposant le manuel sur la table - As-tu vu des Mangemorts ? Comment sont-ils ? Après quelques secondes je comprime ma bouche qui s'était étirée diaboliquement à l'évocation des sombres partisans.

Le bon côté des choses, c'est que le gamin sait ce que c'est qu'un bouquin. Bah voilà, il n'est donc pas complètement crétin. On va dire que ça lui fait un bon point. Non, c'est pour la blague hein. Tu te contentes de répondre à sa plainte par un simple hochement de tête. Oui, c'est un livre, et oui, t'es sérieux. T'es pas babysitter, tout ce que tu veux c'est qu'il regarde ailleurs, et fasse moins de bruit pour continuer à réviser. C'est pas comme si t'avais le choix. Il faut absolument que tu obtiennes tes ASPICs cette année. Tu n'as aucune envie de redoubler et de faire une nouvelle année dans ce château. Tu t'y ennuies beaucoup trop. Et surtout, il y a bien trop de règles à suivre ici pour que tu t'y sentes à ta place. Trop de gens aussi. Suffit de voir, même là, dans la salle commune, il n'y a pas moyen d'être tranquille.

Mais le gamin n'a pas tort quand il dit que l'histoire ne s'apprend pas dans les livres. Du moins, c'est loin d'être celle que l'on retient le mieux. Rien que sur tout ce qu'il s'est passé l'année dernière tu pourrais en dire plus que sur ce qu'il s'est passé lors de tous les siècles précédents. Cependant, tu n'es pas bien certain que le fait qu'il soit à présent debout sur sa chaise soit réellement nécessaire. Personne ne lui a donc appris les bonnes manières ? A nouveau adossé contre ton dossier, bras croisés sur la poitrine, tu le toises, attendant visiblement la suite du spectacle. Ou tout simplement sa fin. Et le voilà qui parle de liberté le petit. S'il savait... S'il savait à quel point tu étais d'accord avec lui de ce côté là. Vivement que tout cela change. Il semble soudainement se calmer. Il se rassoit, fout sa capuche sur sa tête, et voilà qu'il se met à avoir l'air tout excité, comme s'il parlait d'un interdit, d'un tabou. Tu peux peut être t'amuser un peu avec lui finalement. Il n'a pas l'air si crétin ce gamin, derrière tous ses grands gestes inutiles.

- J'y étais oui. C'était le chaos. La destruction. Des trucs pétaient de partout. Y'a eu des combats aussi. Mais ça je n'ai pas pu voir, ni participer. Certaines personnes essayaient de nous garder confinés, de ne pas nous laisser rejoindre les zones de combat. Il y a eu beaucoup de cris.

Tu lui adresses un léger sourire. Tu racontes tout cela sur un ton égal. A vrai dire, ce que beaucoup ont vécu comme un traumatisme, ou une peur viscérale, toi, tu ne l'a vécu que comme une montée d'adrénaline. Tu voulais juste aller coller une raclée à l'autre débile de McKinnon. Mais ça a raté à cause de Vacuitas. Et ensuite, t'as dû obéir à Lival comme un bon toutou pour qu'il te ramène à ta soeur. Et ça, c'était juste ennuyant après. Ton sourire s'élargit doucement.

- Cette fois là, je les ai juste vus passer. Mais j'ai déjà parlé avec eux plus d'une fois. Il y a eu cette prise d'otages à la Cabane Hurlante aussi, je sais pas si t'en as entendu parler. C'était avant l'attaque... Et bah j'y étais aussi. Les Mangemorts, ils sont impressionnants. Ils dégagent quelque chose. Pourquoi ils t'intéressent tellement ?

Dis moi tout.

Avec Azaël Peverell

Premières interrogations. 11 ans.

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Le récit du sorcier glisse sur ses traits fins - et les anime à peine - traduisant une impassibilité plutôt intrigante. Bien calé sur ma chaise, je laisse mes jambes battre le vide en cadence avec l'enthousiasme qui m'envahit doucement. Si les Mangemorts sont souvent interprétés par les artistes du cabaret, leur présence dans l'établissement se limite à de très rares commissionnaires qu'ils nous envoient pour régler des insignifiantes affaires avec Père, ainsi que des témoignages - parfois hasardeux - de nos visiteurs éméchés. Alors mes mains agrippent inconsciemment le livre devant moi, pendant que je me délecte des quelques phrases abandonnées par le Serpentard aux yeux verts. Puis nos sourires se rencontrent lorsqu'il entame la narration d'une précédente rencontre avec les masqués dans un endroit que je ne connais pas. Complètement absorbé, le cou tendu au dessus de la table, une déglutition plus difficile que les autres me force à reculer ma tête qui s'enfonce d’avantage sous la capuche sombre. La vue occultée par le tissu, ma bouche bée attrape sa question et la transforme en une moue faussement songeuse. Incapable de me contenir plus longtemps, je déverse mes premières questions toujours dans le noir :

— Hé mais, c'est quoi la Cabane Hurlante ? Qu'est-ce que tu faisais là-bas ? Et d'abord, pourquoi t'auraient-ils libéré ? Doucement, je relève la pelisse pour laisser apparaître deux sourcils suspicieux. Seulement, rattrapé par un puéril fanatisme, c'est à nouveau les yeux illuminés que j'ajoute vivement :

— Ils vous ont torturé ? Désormais cramponné au bois du siège, je me laisse emporter par différents souvenirs de reconstitutions théâtrales. Pas besoin de livre d'Histoire de la Magie, tout le monde connaît la période préférée des sorciers :

— 1970... Un filet de voix rêveur faire vibrer ma gorge et me tire de mes pensées. Le visage harmonieux de l'adolescent me rappelle ses dernières répliques, je m'exclame brusquement :

— Attends, mais t'en connais ?! Je croyais qu'ils étaient masqués et anonymes...

Le gamin semble suspendu à tes lèvres. C'est plutôt amusant de le voir se comporter ainsi. Il a l'air tout particulièrement intéressé par l'Ordre Noir. Et ça tombe bien, parce qu'en dehors de tes rencontres officieuses avec eux, lors de cette prise d'otages, tu était vraiment aux premières loges. Et rien ne t'empêche de parler de cette soirée là. Après tout, ce n'est pas comme si c'était vraiment un secret. Cette prise d'otages a rapidement été divulguée puisqu'ils n'ont guère tardé à vous laisser partir. Le gosse ne tarde pas à te faire crouler sous les questions. Tu te demandes vaguement si y'a un bouton on/off sur lui, ou au moins un truc pour le mettre sur pause, parce que ça risque de vite devenir fatiguant tout ça. Pourtant, tu essaies de te faire patient, et de répondre à ses interrogations l'une après l'autre.

- La Cabane Hurlante c'est la maison la plus hantée de Grande Bretagne. Elle est juste à côté, à Pré-au-Lard. Et j'y étais avec d'autres élèves du château. C'était le dirlo de Serdaigle de l'époque qui nous avait invités. Il voyait en nous l'élite de Poudlard.

Petit sourire en coin de circonstance. T'en es pas peu fier, après tout, c'est plutôt la classe. Et ça permet de montrer qui tu es à ce morveux. T'es pas un mec lambda. Tu fais parti des plus grands ici, et mieux vaut pour lui qu'il soit au courant. Sa dernière question est plutôt bonne. Mais tu vois bien qu'il est suspicieux, qu'il ne te croit pas. T'as pas le temps de lui répondre qu'il en pose une autre. Il ne s'arrête vraiment jamais en fait.

- Non, ils nous ont pas torturés. Juste le dirlo de Serdaigle. Ils sont repartis avec même. Ils voulaient juste nous faire passer un message. Leur message.

Ta voix s'est fait un peu plus mystérieuse encore lors de ces derniers mots que tu lâches. Tu te doutes bien d'ajouter que tu flippais un peu tout de même. Parce que t'as beau être de leur côté, il y avait tout de même ta soeur étoilée avec toi ce soir-là. Et s'il lui était arrivé quelque chose, tu ne te le serais jamais pardonné. Heureusement, tout s'est bien passé pour vous deux. Cela n'a pas été le cas pour tout le monde. Celles qui ont voulus jouer les fortes têtes ont vite été maîtrisées. Et méprisées.

Nouvelle question du gamin. Tu devrais être payé à lui répondre avec autant de patience, c'est un vrai boulot. Tu prends sur toi-même là, pour ne pas juste le renvoyer d'où il vient. Faut dire aussi que t'aimes voir à quel point ton récit le captive. T'aimes ce sentiment de supériorité. D'en savoir plus, d'en avoir vécu plus. Tu connais bel et bien des masqués. Ils ont toujours été plus ou moins sympas avec toi. Certains t'ont même dévoilé leur identité. Mais ça, jamais tu ne le divulgueras. Ils peuvent compter sur ta loyauté.

- Ils sont masqués et anonymes. Mais je ne suis pas le seul à les avoir croisés. Ils sont souvent de sortie. La nuit leur appartient.

Tu aimes laisser planer ce doute sur le gamin. Peut être que la prochaine fois qu'il se baladera, il y pensera. Peut être que la peur prendra alors possession de lui. C'est bel et bien le but recherché ici.

Dis moi tout.

Avec Azaël Peverell

Premières interrogations. 11 ans.

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Sous mes yeux attentifs, le sombre adolescent construit le décor invisible d'un théâtre tellement de fois visité par mon imagination. Sur le thème de la première rencontre avec un Mangemort, j'ai déjà dessiné plusieurs scénarios dans mon esprit d'enfant rêveur. Seulement sa version comporte des imprécisions que mon esprit - exacerbé par le sujet de discussion - ne tarde pas à marteler derrière mon front. Quittant la chaise, je tente vainement d'apaiser le bourdonnement en explorant encore une fois le cachot aux lueurs verdâtres. Mon index et ma voix fluette s'abandonnent contre le mur froid :

— Je ne comprends pas - pivotant vers le sorcier - Le directeur de Serdaigle vous invite dans une maison abandonnée, vous vous y faîtes attaquer, et tu penses qu'il voulait réunir une élite ? Trop de complots ont vu le jour devant mon regard de gamin de cabaret fasciné pour que je puisse passer à côté des failles de celui-ci. Mes bottines s'avancent sur la dalle jusqu'au pied de la table, et fixant le Serpentard j'ajoute :

— Soit il a voulu vous piéger, soit il y avait un traître dans votre groupe. Connais-tu la réponse ? - mes mains se cramponnent au coin du meuble quand je demande quand même - ...une élite pour faire quoi ? Une émanation de vanille poivrée me ramène à un peu plus de légèreté et je m'éloigne de l'élève au visage de marbre pour m'affaler dans un canapé tout proche. Sillonnant l’austère plafond de mes iris claires, je lui dis sur un ton d'utopie :

— En tous cas, je suppose que tu dois avoir hâte d'avoir 17 ans pour te barrer. Moi quand j'aurais plus la trace, je resterai pas ici. Surtout si je connais des personnes aussi puissantes et libres que les Mangemorts. Les bras coincés derrière ma tête remplie d'illusions rassurantes, je ferme mes paupières et en profite pour avancer - l'air de rien - dans la mission que Père m'a donnée :

— Comment il est, le directeur de Serpentard ?

Ce gosse pose vraiment trop de questions. Tu ne penses pas que le Dirlo des Serdaigles a essayé de vous piéger. Enfin, tu ne le connais pas plus que ça, mais ça n'a pas l'air d'être son genre. Oui, tu penses ça en jugeant uniquement sur son physique. Et alors ? C'est une raison comme une autre. Tu te retiens de pousser un soupir. Parce que faudrait que tu lui expliques tout depuis le début, et t'as franchement pas le courage. Mais faut bien que tu lui remettes un minimum le contexte.

- L'élite qu'il voulait réunir devait constituer la nouvelle élite de Kholov, l'ancien Directeur. Il était donc au courant. J'te laisse faire les calculs de base avec ce que tu sais de l'attaque et de Kholov. Ce ne serait pas étonnant qu'il ait été au courant de tout dès le départ.

Et donc qu'il soit à l'origine même de cette prise d'otage. Mais le gamin n'a qu'à se faire sa propre idée. Après tout, il a bien dû entendre des choses. Il n'a pas l'air d'avoir les oreilles dans ses poches ce gosse. Certes, cette soirée à la Cabane Hurlante n'était probablement qu'un piège. Mais tu n'estimes pas avoir été piégé en réalité. Tu estimes simplement avoir été choisi. Le Seigneur des Ténèbres lui-même t'a chuchoté quelques mots à l'oreille. Dont tu étais le seul et unique destinataire. Alors peu importe le pourquoi du comment ils ont fini par débarquer. Ils ont eu le mérite d'animer la soirée. Et de te donner davantage encore envie de te tenir à leurs côtés. Parce qu'ils étaient presque tous présents. Et il se dégageait d'eux une aura de sûreté et de puissance qui t'a plu.

Tu leur as obéi en tous points. Parce que tu crois en eux. Et parce que tu n'avais pas envie de finir dans un coin, privé de toute liberté de mouvement et à leur merci. Oui, le respect que tu as pour eux est teinté d'une crainte difficilement dissimulable. Mais tu t'en accommodes parfaitement. Tu sais ce que c'est que de vivre dans la peur. Et eux te proposent de l'affronter pour la liberté. Il t'est bien impossible de résister à un appel pareil tandis que la quête de la liberté et la volonté de fuir l'ennui sont pour le moment tes seuls objectifs. Le gamin est à présent affalé sur un canapé. Toi, tu ranges toutes tes notes et tes bouquins. Enfin, tu les regroupes en quelques tas quoi.

Tu ne peux t'empêcher d'esquisser un léger sourire en entendant ses propos suivants. C'est vrai que t'as hâte de te barrer d'ici. Tu n'attends que ça. Les cours, les règles, l'autorité.. Non, ce n'est vraiment pas fait pour toi. Une fois tes ASPICs décrochés, tu te barres, et tu décides enfin de faire ta vie comme bon te semble. Enfin... Si tu trouves un boulot qui t'intéresses. Parce que l'héritage que t'as touché ne va pas durer indéfiniment. Il en a même déjà pris un sacré coup. Alors tu vas être obligé de trouver de l'argent d'une manière ou d'une autre. Peut être que tu pourras te remettre à cambrioler des maisons par-ci par-là. C'est pratique pour arrondir les fins de mois. Nouvelle question. Nouveau soupir.

- Il se croit supérieur à tout le monde.

Tu pourrais ajouter qu'il est alcoolique, sadique et s'amuse à torturer des moldus sur son temps libre juste pour le fun, mais t'es pas bien sûr qu'il apprécierait. Alors tu restes à cette descriptions qui, quoi que succincte, est plutôt très réaliste.

Dis moi tout.

Avec Azaël Peverell

Premières interrogations. 11 ans.

RP précédent : Enchantements, premier cours

Mes sourcils se froncent devant l'évidence que je ne sais pas grand chose de l'attaque, encore moins de ce Kholov. Dans mon petit monde - tournant autour de moi, Maman, la danse, le cabaret et ses divertissements - doucement Poudlard creuse sa brèche. J'entends le sorcier ranger ses affaires et enfonce un peu plus mon corps dans la mousse du canapé. Derrière mon oreille, mes doigts trouvent une mèche de cheveux et commencent à jouer avec. Convaincu que je n'obtiendrai pas plus de divertissement que ça de l'adolescent, je laisse mes joues se gonfler d'ennui à nouveau. Fuir cette parenthèse me semble soudainement la meilleure chose à faire. Sans attendre, je me lève d'un bond puis m'approche de la porte qui mène à l'extérieur. Cependant, mes pensées suspendent un instant ma progression sur le seuil et je me retourne en direction du Serpentard pour ajouter :

— Pas besoin de me donner ton nom, je suppose que je vais entendre parler de toi si tu fais vraiment partie de l'élite du château - petit sourire provocateur - Et puis, tu connaîtras le mien bientôt j'en suis sûr. Était-ce vraiment nécessaire de sortir de scène sur un clin d’œil ? Trop tard de toute façon, me voici déjà dans les couloirs, à la recherche d'une nouvelle distraction...

Fin du RP pour nous deux, merci à Aza

RP libre, n'hésitez pas à participer !

Je repoussai les livres qui se trouvaient sur la table que j'occupais. La fine couche de neige qui se trouvait à l'extérieur du château avait repoussé les élèves à l'intérieur pour se tenir au chaud, mais la salle commune n'était pas trop remplie. J'avais assez de place pour pouvoir poser toutes mes affaires, qui ne se résumaient pas vraiment à grand chose : un livre de divination empruntée à la bibliothèque, un calepin, un stylo, un coussin d'un canapé et un oeuf que j'avais piqué le temps du temps de midi. Le livre était grand ouvert à une page au milieu de laquelle trônait un papier déchiré griffonné d’annotations. J'avais décidé que l'ovomancie était ma pratique de la semaine. J'étais née dans les quartiers moldus, endroit où j'ai passé toute mon enfance, et je ne connaissais que les diseuses d'aventures qui n'étaient que des charlatans. Mais maintenant que le monde de la magie s'ouvrait à moi, et que l'une de ses branches est la divination, il ne tenait qu'à moi de la dompter. Je tenais un journal de rêve, essayant sans succès d'y trouver signification. Je n'avais pas encore les moyens de brûler des feuilles ou autres herbes spécifiques, et l'astronomie ne comptait pas dans mes matières préférées. Par contre, l'ovomancie, ça ne demandait que peu de moyen et c'était un vrai défi de pouvoir y trouver des présages : ça, ça me plaisait !

J'installais le coussin par terre au bord de la table, selon ce que je pensais être un angle où le Soleil pointait. J'installai l'oeuf sur le coin de la table et demanda à voix haute : "Va-t-il neiger demain ?" avant de pousser l'oeuf avec mon auriculaire. D'après mon livre, c'était le doigt le plus apte à répondre à des questions précises. J'observai la chute de l'oeuf qui roula sur le côté, par le flanc gauche avant de s'écraser sur le coussin de toute sa longueur. Normalement il ne fallait rien pour entraver la chute, mais comme j'étais incapable de réparer un oeuf avec ma baguette, je préférai le conserver. Donc, l'oeuf avait roulé trois fois avant de chuter hors de la table. La gauche signifie quelque chose de mal, de mauvais. De la pluie ? Sûrement. Je notais dans un coin de la feuille 3°. C'était sûrement la température qu'il ferait demain, donc pas suffisamment pour de la neige. De la pluie alors ? Ouais, la gauche devait sûrement dire de la pluie. Je ne savais pas si l'oeuf c'était ouvert ou pas en tombant, je ne pouvais donc pas signifier la gravité de la pluie de demain. Peut-être serait-ce l'orage ? Arf, c'était bien ma veine.

Je me baissai pour ramasser mon oeuf, mais celui-ci roula hors de ma main pour s'écraser par terre en se fissurant. J'ouvris grand les yeux, laissant l'oeuf comme il était et attrapait mon livre. Si l'oeuf était beaucoup fissuré, cela s'annoncerait grave. A l'inverse, s'il ne l'était pas beaucoup, c'était bon signe. Je jetais un coup d'oeil à la coquille. Je l'attrapai et le retournait entre mes doigts, découvrant la face qui avait touché le sol totalement fissuré. Erf, demain allait être une dure journée. Je me raclai la gorge avant de m'exclamer aux quelques occupants de la salle commune :

-Demain il fera 3° ! Et il y aura de l'orage ! Attention à vous et préparez-vous, ça sera pas jojo ! m'écriai-je.

Galway était concentré sur un petit bout de papier, sur lequel il rassemblait ses idées longuement réfléchies au fur et à mesure. Il fallait préparer l’entretien qu’il redoutait depuis qu’il avait reçu les résultats de ses BUSE, quelques semaines auparavant. Dans l’ensemble ils étaient plutôt satisfaisants, il avait obtenu la plus haute mention en arithmancie, étude des runes et histoire de la magie. Il avait même réussi à avoir un EE en sortilège grâce à la partie théorique notamment.

Mais pour la carrière qu’il visait, celle de briseur de sortilège, il lui fallait également un ASPIC en potion, et c’était là que ça se corsait, car il n’avait obtenu qu’un Acceptable aux BUSE de Potions, et ça n’était généralement pas suffisant pour poursuivre jusqu’aux ASPIC aux yeux des profs. Il fallait donc qu’il arrive à convaincre l’enseignant de le prendre dans son cours malgré ses résultats insuffisants, et ça ne serait pas chose aisée. Il avait un caractère plutôt réservé et n’était donc pas très à l’aise à l’oral, et ce d’autant plus qu’il s’agissait d’un nouveau prof dont il ignorait tout.

Le moins qu’il pouvait faire, c’était de préparer au mieux les arguments sur lesquels il allait s’appuyer. Il aurait largement préféré parler de tout cela dans une lettre mais il avait sans doute moins de chances de montrer sa motivation par ce biais-là.

-Demain il fera 3° ! Et il y aura de l'orage ! Attention à vous et préparez-vous, ça sera pas jojo !

Galway leva les yeux de son parchemin. Il y avait assez peu de monde dans la salle commune, il mit peu de temps à déterminer qui venait de troubler la relative quiétude des lieux. Il s’agissait d’une élève de première année. Galway avait décidé de faire plus d’efforts cette année qu’il n’en avait fait l’an dernier pour l’accueil des nouveaux élèves de sa maison. Après tout cela faisait partie de ses tâches. Quoi qu’il en soit il se souvenait que la jeune élève s’appelait Robin. Et rien d’autre, aucun détail ne lui venait en tête. Peut-être qu’elle ne lui en avait pas donné ?

Quoi qu’il en soit, son caractère enjoué détonnait un peu avec le reste des personnes qui peuplaient cette salle commune. Elle risquait de s’attirer les foudres de quelques-uns qui n’aimaient pas être dérangé ou qui jugeaient certains de ses traits de caractère pas assez en accord avec leur maison. Galway observa les réactions, mais pour le moment personne ne jugea bon de lui répondre. L’indifférence était parfois pire que le mépris, il fallait qu’il intervienne pour éviter que cette petite ne se sente rejetée, outrepassant son caractère introverti qui ne l’incitait pas à aller vers les autres. Il s’approcha d’elle.

-Tu as bien raison d’être prudente face à l’orage Robin, et merci à toi de prévenir les autres c’est une bonne intention. Au cours de ton apprentissage tu sauras maitriser quelques sortilèges pour te protéger des aléas climatiques, comme Impervius, Calda et Consectetuer Dryer dans le cas présent. Au fait, comment tu as su quel temps il allait faire demain, tu as lu un journal moldu ?

Les personnes présentes dans la salle commune ne semblaient pas se rendre compte de l'ampleur de l'information que je leur donnais. Et bah tant pis pour eux, ils auront cas être trempés demain, ça serait bien faire pour eux ! Je jetai un coup d'oeil à mes notes. Malgré les nombreux inconvénients, j'avais réussi à prédire un petit truc. J'espérais juste que ça allait se réaliser. Au pire si tout ne se passait pas exactement comme prévu, j'allais devoir recommencer avec des paramètres plus optimaux. Une voix vint m'interrompre dans ma réflexion. Je regardais cette personne que je ne connaissais pas vraiment, à défaut de l'avoir seulement vu à la rentrée. Il était préfet, ou un truc dans le genre je crois. Peut-être que si je me mettais dans ses bonnes grâces, j'aurais le droit à quelques faveurs ou que les autres m'apprécieraient un peu plus ...? J'avais rien à perdre à essayer.

-Woaaah t'en connais plein des sorts ! Moi j'ai toujours un peu de mal avec ma baguette... Mais bon je m'entraîne. Après je m'entraîne aussi sans baguette, genre là par exemple je faisais de l'ovomancie. Tu connais ? C'est l'art de la divination avec des oeufs. Et c'est lui qui m'a annoncé le temps de demain.

Je repositionnais le coussin, repositionnais l'oeuf sur la table et posais ma baguette dessus avant de formuler un #Reparo. De la fumée violette s'échappa de ma baguette, s'évaporant après une dizaine de secondes. Je jetais un coup d'oeil à mon préfet, avec une mine de chat potté, lui demandant silencieusement de m'aider.

-Je vais te faire une prédiction ! Pose une question à l'oeuf et ensuite fais-le rouler sur la table ! Je retirai mes doigts de l'oeuf, reprenais mon stylo et mon carnet et me tenais prête à tout noter lorsque le Préfet des Serpentards aurait posé sa question. Je voulais l'impressionner avec mon talent indéniable pour la divination. Et avec un peu de chance, il m'en remercierait.

La jeune Serpentard était apparemment une adepte des arts divinatoires, une discipline dans laquelle Galway ne se sentait pas du tout à son aise et qu’il avait abandonné très rapidement, malgré un cours dispensé par le récemment nommé professeur McKinnon auquel il avait assisté, par curiosité. Il était très sceptique en ce qui concernait les méthodes employées dans cette branche de la magie, comme beaucoup de moldus l’étaient face aux diseuses de bonnes aventures et aux horoscopes.

Mais il n’allait pas contrarier sa jeune camarade alors il décida de jouer le jeu. L’œuf était légèrement fissuré et Robin n’arrivait pas à jeter le sortilège de réparation, il s’en chargea donc d'un coup de baguette magique, puis il prit l’œuf dans sa main. Il n’eut pas à chercher la question qu’il allait lui poser bien loin.

-Est-ce que je vais être accepté en classe de potions pour la préparation des ASPIC ?

Puis il lâcha l’œuf délicatement. Il roula vers l’autre bout de la table avant de dévier légèrement sur la gauche, puis il revint vers lui avant de reprendre sa course vers le coin gauche de l’autre bout, s’arrêtant tout près du bord.

Je regardais, les yeux plein d'étincelles, comment mon Préfet répara l'oeuf d'un coup de baguette. Ma réaction pouvait être considérée comme exagérée, mais il faut rappeler que je viens d'un orphelinat moldu. Tout était encore à découvrir pour moi. De nombreuses portes qui s'ouvrent, enfin même des portails à ce niveau là. Tout était magnifique, tout était génial. Un rien me surprenait et me donnait envie d'en apprendre plus. Néanmoins il fallait que je me reconcentre sur Monsieur Lynch qui posait sa question en faisant rouler son oeuf. Je notais tout sur mon carnet sans regarder la feuille, mes yeux étaient fixés sur l’œuf. Et là ce fut le choc. L'oeuf ne tomba pas. J'ouvrai grand la bouche, stupéfaite. Z*t, fallait pas inquiéter l'autre.

-Je... Euh... Je dois vérifier dans mon livre. Je l'attrapai et l'ouvrai avant de me cacher derrière. Mentir n'était pas un problème, mais si je pouvais arranger la vérité autrement, ça ne serait pas plus mal. Le livre était juste une distraction le temps que je réfléchisse. Les potions.. Les potions... Ca ressemble un peu à des cocktails, non ? Je pouvais essayer de broder là dessus.

-Alors euh... Tu... Tu vas travailler dans un bar. Du moins, les présages te le conseillent fortement. Mais pour faire de bonnes boissons, faut être bon en potion, tu ne crois pas ? Après, une carrière dans grand cocktailier c'est pas si mal, non ? Franchement, je ne sais même pas si ce métier existe, mais au point où j'en suis, je préfère qu'il cherche la définition d'un mot qu'il n'existe pas plutôt qu'il se souvienne de mon mensonge.

-Bon euh, les présages sont terminés pour aujourd'hui, il faut que j'aille faire mes devoirs ! J'attrapai mes affaires et repartis sans piper mot en direction de mon dortoir, laissant l'oeuf et Galway en plan. Restais plus qu'à espérer que les bars de Pré-Au-Lard se mettent à chercher des stagiaires et qu'il postule. Sinon j'étais mal. Très mal.

Fin du RP pour ma part, merci Galway ! amour

Pv L'ex traitre

Nuit étrange, absence absolue, l'air tangue un peu comme sur le pont d'un navire en pleine tempête et mon cœur se balance. de droite à gauche. Il dérive et le roulis porte la gerbe à mes lèvres. Il est tard, il est vie, l'envie d'une vie se soir entre les murs du château, plongée dans l'obscurité de la salle commune c'est une bouteille à la main que je termine ma nuit. L'esprit lourd et embrouillé, les yeux fatigués que les doigts frottent de temps en temps comme pour mieux étaler les couches de maquillages dégoulinant de larmes contre mes joues. Sans trop me rendre compte de mon état : je bois.

Porter le flacon aux lèvres pour garder l'impression de respirer même quand tout semble s'être arrêté. je vibre d'une énergie nouvelle, noire et plus destructrice que jamais ou simplement qu'hier, si je savais
facile de se la jouer gamine au bord du gouffre, petite en manque d'amour et d'espoir
la vérité c'est que je suis juste égoïste et puis un peu perdue aussi, un peu paumée dans ce monde d'adulte qui tourne pas rond
et pourtant j'ai essayé

bor-del
tenter de s'adapter
pour essuyer un nouvel échec
je rentre pas dans le moule
j'arrive pas à être
parfaite préfète
ou juste moi ça devient compliqué
un peu trop dur d'exister

et je veux crier
mais peur de réveiller
alors j'attends
rien simplement

où peut-être
un instant
de quoi me faire
mes dents d'enfants.

Je revenais tranquillement de ma ronde de nuit pour rentrer à ma salle commune avec bien entendu un petit arrêt en cuisine récupéré une pomme les elfes ont l'habitude maintenant.
Mur passé, salle commune plonger dans l'obscurité m'attendant à ne pas croiser âme qui vive peut-être le baron sanglant ou un autre fantôme de l'école. Cependant il y avait quelqu'un, une élève qui n'est pas censé être ici à cette heure-ci et surtout pas avec une bouteille qui semble être de l'alcool. Je m'approche alors et je la reconnais, LA reconnaît, elle, elle a qui je dois toutes mes cicatrices...

La dernière fois que je l'ai vraiment vu d'aussi près c'était en cuisine avec Joséphine, dans une petite robe verte cependant ce soir elle semble être dans un état déplorable, probablement qu'elle s'est essuyé quelques larmes pour autant étaler son maquillage. La jeune fille qui me faisait autant peur, cauchemar d'un jeune garçon qui arrive à se convaincre qu'il n'a plus peur d'elle alors que ça lui arrive de revivre ce jour funeste durant ses nuits de ténèbres.
Inspiration, expiration, inspiration, expiration... Ainsi de suite pendant quelques secondes avant de lui dire quelques mots.

-Tu ne devrais pas être ici Ellana... Et surtout pas avec une bouteille... D'alcool j'imagine au vu de ton état.

Mon regard est froid et je reste sur mes gardes surtout avec elle. Princesse enfant qui cache une méchante reine... Un chasseur, il me faut un chasseur pour lui arracher son cœur et la faire cesser de transformer mes rêves en cauchemar.

/!\ de l'alcool et un peu de grossièreté quand même

Beaucoup de douleur mais le silence - lui au moins - savait faire un peu de bien, étrangement. Pas de parasite, de mots sournois prêt à se glisser dans la première faille que je laisserais apparaître. Ou sans doute n'y avait-il simplement plus de place. Je suis comme ce désert craquelé de sècheresse, cette terre aride au cœur de laquelle se réchauffe le venin des serpents mortel. Et je dégoulinais. Sentir le poison glisser de mon cœur pour tomber goûte à goûte sur le sol de la salle commune, celle qui a toujours fait peur, celle qui réveille encore à cette heure les douleurs du passé et la nostalgie des jours un peu plus ensoleillé.

Une âme rentre dans la pièce. Je l'imagine avant de l'entendre. Comme un sixième sens qui n'existe pas. Je l'espère fuyante, un petit première jouant les rebelles, gosses apeuré mais grisé par son uniforme vert et argent, un simple enfant comme petite racaille de son collège moldu qui a dû mal à ce faire aux règles de la maison. C'est pas toi le prince gamin et si tu nous fais perdre des points ; saches que je m'occuperais personnellement de ton cas.

Mais la voix qui se lève dans la pièce jusqu'à me faire relever la tête vers elle, n'est pas celle d'un bambin apeuré mais bien d'un garçon plus grand à l'assurance et au passé commun qui fait remonter le flux gastrique dans ma gorge. Je le dévisage un instant, un étrange sourire un peu méchant, un peu perdu se colle sur mes lèvres. Mes doigts cherchent le diadème que j'ai fait tomber de mes cheveux. Je le pose sur mes mèches décolorées tombant autour de mon visage dans un état pathétique. T'es qui ? T'es qui pour me faire des leçons ? T'es qui pour te croire le droit de parler comme ça avec moi ? Mes yeux brillent de colère. Je me redresse en titubant et serre d'une main la table pour me rattraper, le pointant du doigts, la bouteille dans ma main. Juste un ptit c*n Becker, un sale chien de plus.

Elle me dévisage et j'en fais autant et elle me demande qui je suis pour oser lui faire la morale en glissant une petite insulte au passage, mes souvenirs de ce jour-là en première année font surface à nouveau tous ce qu'elle m'a dit arrive à mon esprit.

-Qui suis-je ? C'est simple, je fais partie de l'élite non . Mais toi tu es qui pour me parler comme ça ? Nous ne sommes pas sur le même pied toi et moi et...

Sourire narquois naissant sur mes lèvres fixant la "petite" princesse dans le blanc des yeux.

-J'ai des autorisations que tu ne possèdes pas. Cela te rappelle-t-il quelque chose "Princesse" ? Tu m'as sorti ses mêmes mots lorsque tu m'as faits ça.

Dis-je en pointant ma balafre sur la joue. Je la regarde se lever titubant et se rattrapant à une table, je me souviens encore de ce qu'elle m'a dit ce jour-là encore...

-Il va falloir rentrer dans le rang miss Lyan, imité tous ces "petits morveux" c'est bien ça ce que tu m'avais dit non . Nous ne sommes pas sur le même pied.

Répliquer les propres mots qu'elle m'avait dits lorsqu'elle m'a attaqué c'est osé, j'avouerais que j'ai bien envie pour la bousculer un petit et la faire s'asseoir pour qu'elle reste à sa place. Je suis persuadé qu'elle va tenter quelque chose contre moi, un sort ou me claquer la bouteille sur la tête. Je reste sur mes gardes face à elle, la connaissant ce serait stupide de ne pas être sur la défensive.