Autour d'une table

Elle me dévisage et j'en fais autant et elle me demande qui je suis pour oser lui faire la morale en glissant une petite insulte au passage, mes souvenirs de ce jour-là en première année font surface à nouveau tous ce qu'elle m'a dit arrive à mon esprit.

-Qui suis-je ? C'est simple, je fais partie de l'élite non . Mais toi tu es qui pour me parler comme ça ? Nous ne sommes pas sur le même pied toi et moi et...

Sourire narquois naissant sur mes lèvres fixant la "petite" princesse dans le blanc des yeux.

-J'ai des autorisations que tu ne possèdes pas. Cela te rappelle-t-il quelque chose "Princesse" ? Tu m'as sorti ses mêmes mots lorsque tu m'as faits ça.

Dis-je en pointant ma balafre sur la joue. Je la regarde se lever titubant et se rattrapant à une table, je me souviens encore de ce qu'elle m'a dit ce jour-là encore...

-Il va falloir rentrer dans le rang miss Lyan, imité tous ces "petits morveux" c'est bien ça ce que tu m'avais dit non . Nous ne sommes pas sur le même pied.

Répliquer les propres mots qu'elle m'avait dits lorsqu'elle m'a attaqué c'est osé, j'avouerais que j'ai bien envie pour la bousculer un petit et la faire s'asseoir pour qu'elle reste à sa place. Je suis persuadé qu'elle va tenter quelque chose contre moi, un sort ou me claquer la bouteille sur la tête. Je reste sur mes gardes face à elle, la connaissant ce serait stupide de ne pas être sur la défensive.

Déjà marre de ce petit imbécile et ce depuis des années déjà. Il a grandit le gamin, il a décidé de venir me tourmenter une fois de plus après avoir joué les faux gentils et maintenant faudrait ramper à ses pieds comme une esclave juste parce qu'il porte un insigne à demi brillant qu'il n'a jamais mérité. Rien que pour ça j'aurais aimé ne pas annoncer ma démission à la direction, juste pour le voir encore un peu morfler dans son coin et pouvoir lui retirer des points, l'envoyer nettoyer les ch*ottes.

Mais il y a comme un goût de trop tard, parfum de demain et je lui en veux. Tellement que ça brille d'un sombre éclat ans mes yeux. Je voudrais prétendre garder mon sang froid, le regarder et poser sur les lèvres un sourire narquois. Faire comme si de rien n'était et terminer cette bouteille d'une dernière gorgée. Oh attend, ça c'est plutôt facile à réaliser. Le liquide coule dans ma gorge, me brule à l'intérieur et je la repose avec un bruit contre la table. Foudroyant des pupilles injectées de sang la gu*ule d'ange du bébé préfet. Puis c'est l'évidence qui arrive. La ferme monsieur parfait ! Puis se jetter sur lui, griffes sorties comme pour tenter de le lacérer en entier. J'vais te tuer.

Elle boit une énième gorgée de sa bouteille qu'elle claque sur la table et elle me regarde d'un air mauvais, comme prévu je reste sur la défensive et elle me demande de la fermer. Je continue de la fixer et ni une ni deux elle me saute dessus disant qu'elle veut me tuer, son état d'ébriété avancée et ma carrure font que j'ai clairement l'avantage sur elle.
Je n'ai qu'à placer ma main contre son épaule et je la repousse pour qu'elle s'assied de nouveau sans pour autant lui faire de mal, je soupir la regardant je ne sais vraiment pas quoi penser d'elle...

-Reste la veux-tu... j'ai quelques trucs à faire et je t'emmène dans ton dortoir. Je n'ai pas le temps pour ses conneries et je n'ai surtout pas envie de te blesser ce soir, pas dans ton état en tout cas... Ho et je suis très loin d'être parfait je dois sans doute tenir ça de toi.

Et puis bon si il s'avère que Lala est blessé, Joséphine va s'en doute se dire que c'est de ma faute, elle sait que j'ai eu des problèmes avec elle et puis je l'ai elle-même menacé indirectement bien que je n'en pensasse pas un mot... Mais bon passons, je cherche si possible un panier de fruits dans la salle commune ce n'est pas que faire des promenades nocturnes c'est agréable mais ça a le don d'ouvrir l'appétit. Cependant je reste quand même sur mes gardes lançant très souvent des petits regards en coin vers Lala.

-Quand tu seras dans ta chambre évite de vomir, tu ramasseras toi-même sinon....

La rage qui monte comme un ouragan, se recule imitant le tsunami. C'est bondir pour lui arracher la tête, lui claquer la nuque contre le sol et lécher le sang qu'il reste sur les doigts c'est en finir avant même d'avoir commencé. Pourtant, rien ne se déroule comme prévu. Parce que, oui, ma petite Lana, tu n'es pas dans un film, parce qu'il n'y a que dans les histoires que les antagonistes parviennent à détruire dans cet état d'ébriété leur ennemi. Et ça me frappe un instant de me rendre compte qu'ici c'est moi la méchante, l'irresponsable, la traîtresse. Que c'est son histoire à lui petit héro traumatisé par mes soins avant l'heure, un récit dans lequel je ne suis que le bâton dans les roues de son carrosse. Rôle étrangement rabaissant pour une princesse de mon rang.

Mais je sens comme l'alcool dans mon sang m'empêche de me battre, m'empêche d'être plus forte à l'image d'un autre jour il semble y avoir une demi éternité. Il me repousse, le fauteuil me ramasse comme son enfant déchu qui rentre à la maison après avoir détruit ses ailes dans le monde extérieur. Je tente de calmer ma respiration. La bouffée d'adrénaline à disparue, seule reste à présent ce mal qui ronge et qui rend la vision floue. Je tente de me relever. Tu tiens rien de moi, j'suis pas ta mère. Commentaire sur la future probabilité de voir mon vomi étalé en haut. Ca me plait pas Il y a des sales elfes pour faire ça puis de toute façon on est pas dans le même dortoir alors je vois vraiment pas de quoi tu te mêles. Ouais c'était pas beau Becker les attaques gratuites. Je fais un pas pour tenter de le fuir mais mes jambes se dérobent et je me retrouve à épouser une nouvelle fois le sol. J'enrage, j'en ai marre. Tant pis, je ne bouge plus. Je me recroqueville sur moi même alors que des torrents salés commencent à couler sur mes joues d'enfant. C'pas juste... L'aveu dans un dernier souffle.

LA de la Princesse.

Voyant qu'elle s'est "assise" dirons-nous malgré l'emploi d'une force modérée, je pars donc à la recherche de quelque chose à grignoter dans la salle commune tout en gardant un oeil sur elle. Je l'entends à nouveau me dire qu'elle n'est pas ma mère et je pouffe de rire.

-Ho si je tiens des choses de toi, et c'est très visible...

Le temps de finir ma phrase qu'elle m'annonce que les elfes sont là pour faire le sale boulot, oui je suis d'accord. Mais bon je ne réponds pas je garde la tête baisser pendant que je fouille un tiroir. Par les poignées d'amour de Merlin (merci Nonoc) aucun élève de cette fichue maison cache en douce de la nourriture ici ou je rêve... Je grommelle un instant avant d'entendre un boucan monstrueux capable de réveiller le monstre du lac, je lève la tête de sursaut me cognant la tête accompagnée d'un "aïe" et me massant le sommet du crâne. Je regarde donc à nouveau en direction de la Princesse déchue et je la vois à terre... En boule comme une petite chose fragile.

Je m'approche d'elle, la regardant de haut savourant cet instant... La boucle est bouclée j'ai tout ce qu'elle n'a plus, la force, le pouvoir, et la volonté. Petit sourire sadique sur mon visage avant de prendre délicatement son diadème qui était à deux doigts de rouler sur le sol, je m'étonne d'ailleurs qu'elle soit encore dans ses cheveux.
Petit soupir Galway ne serait probablement pas content si je laissais Miss ex-préfète comme ça sur le sol même si ce n'est que ce qu'elle mérite. Je me place à côté d'elle et je commence à la porter comme une princesse, ce serait peut-être glamour voir romantique si je pouvais l'apprécier et si elle ne puait autant pas l'alcool... Tout le long du court trajet jusqu'à sa chambre je ne dis pas un mot, cependant une fois posé dans son lit je garde son diadème dans ma main.

-Je garde ça, je te le rendrais demain, une "Princesse" digne de son rang ne devrait pas être vu totalement ivre avec sa couronne. Et puis je suis probablement idiot d'espérer que tu me le demande gentiment... Et ne compte pas sur moi pour te mettre en pyjama, bonne nuit...

Sans un mot je pars en direction des dortoirs pour garçons, vérifié que tout le monde dors et moi-même me coucher posant le diadème de la princesse sur ma table de nuit.

Fin du RP pour moi, merci Princesse ! :kiss:

Chose réglée, le monde s'indigne. Une princesse a terre, que vois-je ? Un ego à la mer ! Et les secondes passent lentement, j'écoute le moindre son, ses pas qui se rapprochent, sa silhouette que j'imagine me surplomber alors que je n'ose faire un geste. Sanglotant silencieusement contre le sol glacé, la respiration haletante, les yeux fermés. Ne pas voir l'état, l'échec, le maquillage qui coule, le corps qui pue. Tenter de disparaître dans une sorte d'infini étrange pour lequel on ne trouve ni de dieux ni d'anges. Je rassemble mes dernières miettes de vie pour tenter de respirer mais bientôt des mains m'attrapent et j'arrête de penser. Ne plus réfléchir, se laisser bercer sans même voir que le précieux est enlever, sans penser qu'on puisse me dépouillé. Belle aux bois dormant déchue, dans un lit aux parfums de roses absent, elle paraissait déjà plus grande non ? La belle au prince charmant. Un latence, des mots qu'on ne comprends pas et puis l'absence. Les doigts sur les draps se referment, ils tirent pour frotter le tissus contre la joue. C'est une image d'enfant blessé, d'ange perdu, c'st une image décadente d'adolescente qui a trop bu.

Fin du RP, merci sale voleur !