Pv w/ Temperence Black

Livre ouvert, plume à la main, tête baissée, assis proprement, passer inaperçu dans cette cohue était un principe de base pour le jeune Asiatique. Il était 19h43, tout le monde revenait du grand festin habituel et en profitait pour discuter entre camarades de maison. De côté, Aido était seul, et s'en portait très bien. Sa plume glissait lentement sur le parchemin, le jeune garçon s'appliquait à chaque lettre. Un travail propre était sa marque de fabrique, quelque chose de presque calligraphié, peut-être une trace de ses activités avec son père ? Une tâche d'encre se forma à cette pensée, il s'en aperçut même pas. Il continua, chassant petit à petit chaque trace de tristesse, les remplaçant par la haine, grandissant dans un recoin de son cerveau, étalant son ombre chaque jour sur l'adolescent.

Il s'arrêta, s'accordant 5 minutes de pause. Il fallait bien qu'il finisse ce papier avant demain. Yokoyama n'était pas le genre studieux - il ne manquerait plus que ça - il s'accordait juste le minimum de temps à ses devoirs pour réussir son année. Il n'était pas un grand bosseur, il réussissait grâce à des bases solides, en faisant ce qu'on lui demandait. Le reste du temps, il le passait ici. A vrai dire, sa salle commune et la grand hall de Poudlard étaient les seuls lieux qu'il fréquentait régulièrement en dehors des salles de cours. Pour le monde qui y passait. S'il n'était pas avec les quelques personnes qui présentaient une quelconque forme d'intérêt pour lui, il s'asseyait et regardait passer. Il traversait parfois, suivant un groupe lorsque leur sujet de conversation l'intéressait, sans dire un mot, puis revenait à son point de départ. Etrange, flippant, psychopathe ? Un peu de tout, il est tellement restrictif de s'arrêter au paraître. Pourtant, dans ce cas là, c'était suffisant.

Il replongea sa tête. Les commérages allaient bon train, certains prenaient leur temps pour descendre les autres élèves des autres maisons, d'autres parlaient à haute voix de leur exploit en cours de Métamorphose - "Mon verre à pied était aussi clair que les verres en cristal de mes parents" - tandis que le reste écoutait, passait, travaillait. C'était une atmosphère sordide et pourtant rassurante. Evidemment, Aido ne notait que les têtes, les charismatiques, les remarquables. Il voyait des ombres flotter autour d'eux, ceux qui n'avaient pas d'aura particulière, comme lui. Enfin rien d'ostensible en tout cas.

Ses cheveux tombaient sur son visage, mais ils n'étaient pas assez long pour couvrir ses yeux. Pourtant quelque chose attira son attention devant lui. Il ne savait dire quoi mais quelque chose, une sorte d'aura justement, familier. Non il ne devait pas relever les yeux. Sa courte paupière se referma, puis il rouvrit les yeux. Toujours. Il devait voir. Qu'est-ce que c'était ? Est-ce que... Non. Il le saurait. Il devait voir !

Sa tête se leva d'un coup, sa bouche était ouverte en un petit "o" angoissé. Il regarda devant, autour, derrière lui. Rien. Il fallait qu'il se reconcentre. Il était obsédé par cela. Aller, hop, il secoua la tête, et repartit dans sa description des Grognan.

Elle traînait dehors. Ses pieds foulaient l’herbe grasse de ce début d’été tandis que les élèves et tous le personnel de Poudlard participaient au repas du soir. Une tradition que Temperence ne suivait pas réellement, préférant sécher quelques repas pour se retrouver face à elle-même, sans bruit ou autre chose pour la déranger dans ces petits moments de calme intense.

L’air chaud fouettait son visage et le soleil continuait d’illuminer la terre anglaise avec ses rayon puissant. Ses cheveux étaient relevés en un haut chignon flou et ses épaules dénudées étaient teintées d’un rose pâle. Un coup de soleil. Foutu peau albâtre. Elle ne pouvait rester au soleil sans protection mais elle oubliait à chaque fois. Elle posa sa main droite sur son épaule gauche et elle ressentit une légère brûlure. Une petite douleur à l’intensité bien trop faible pour faire naître ne serait-ce qu’une grimace de douleur. Lorsqu’elle retira sa main, une trace blanche subsista quelques secondes avant que la peau ne redevienne rouge. Un joli petit coup de soleil qui méritait qu’on lui passe une crème. Si là elle ne sentait rien, demain la chanson ne serait pas la même. La pression de l’eau, lorsqu’elle prendrait sa douche matinale, suffirait à faire naître cette grimace de douleur, la grimace des douleurs idiotes comme lorsqu’on se brûlait la main en la posant sur son chaudron par réflexe.

Elle tourna le dos à l’astre lumineux et passa ses mains sur le haut de son buste, le long de ses épaules et de son visage. Aucune douleur, pas même un picotement. Mis à part ses épaules, le reste ne semblait pas avoir été touché. Un soulagement car elle ne savait pas s’il lui restait suffisamment de crème pour couvrir l’intégralité de son buste. Ce fut donc le pas vif qu’elle retourna vers l’ombre, vers le frais, vers l’intérieur du château magique. En approchant de l’architecture, les bruits qui étaient inaudibles le devenaient et le simple sifflement se transforma rapidement en un réel boucan. Le repas devait tout juste se terminer si bien que tous le plus pressés s’éclipsaient de la Grande salle afin de retrouver le cocon douillet que formait chacune des quatre maisons.

Suivant le flux d’élèves, Temperence se laissa guider jusque dans la fosse aux serpents. Les escaliers pour y descendre était assez large mais suffisamment pour faire descendre le troupeau d’élève avec une rapidité extrême alors elle prit son mal en patience et attendit bien sagement que ses camarades disparaissent pour prendre les marches sans se faire bousculer. Tomber sur les marches de pierre ne lui ferait pas le plus grand bien alors elle préféra prendre son temps. Jouer la casse-cou était drôle mais elle se modérait un minimum le but étant de ne pas se casser une jambe bêtement.

Arrivée dans la salle commune, le bruit l’assaillit de toute part et un groupe d’élèves bouchait l’accès aux dortoirs. Elle ne pouvait donc y accéder et soigner rapidement les rougeurs étalées sur ses épaules fines. Elle soupira et s’enfonça dans la salle commune, à la recherche d’une place calme où peu de gens serait susceptible de lui affliger des coups sans en avoir conscience. En déambulant dans la salle commune à la recherche de la place parfaite, Temperence attrapa un verre de jus de citrouille rafraîchissant avec une ou deux douceurs qu’elle avala lentement. Le sucre coula dans sa gorge et fit frémir ses papilles. Si elle ne mangeait que très peu, les bonbons, eux, passaient tout seuls la frontière de ses lèvres. Gourmandise.

Cherchant du regard une place maintenant que son taux de sucre dans le sang venait de monter, elle se dirigeât vers une table légèrement excentrée sur laquelle seul un élève se trouvait. cette table serait parfaite alors elle s’en approcha puis voyant le garçon travailler et surtout concentré dans sa tâche, elle décida de s’installer sans faire de bruit à côté de lui. elle aurait pu se mettre en face, certes, mais pour cela elle aurait du faire le tour mais cela lui demandait du courage et du courage, elle n’en avait plus. A trop brûler au soleil, elle se fatiguait inutilement à moins que ce ne soit là le problème délicat du jeun qu’elle faisait sans réellement s’en apercevoir.

Toujours silencieuse, elle attrapa un livre et balaya les pages du regard, attendant que le garçon relève les yeux vers elle pour lui demander si elle pouvait rester assise là, s’il n’attendait personne ou s’il voulait juste rester seul pour apprendre ce qui semblait être une leçon de Soin aux Créatures Magiques. Lorsqu’il relèverait la tête, Temperence lui sourirait gentiment tout en lui demandant si elle pouvait rester ici et lui tenir compagnie le temps que la salle commune ne se vide, rendant par la même occasion l’accès aux dortoirs possible. Elle lui enverrait un doux « Bonjour, est-ce que je peux rester ici ou bien veux-tu que je disparaisse ? » en espérant que la réponse serait la première option.

Sa tête dodelinait à mesure que la fatigue se faisait sentir. Ses mains se faisaient moites, ses jambes s'engourdissaient, ses paupières s'alourdissaient, son corps entier s'affaissait. Les Grognan s'effaçaient de son cerveau, sa plume ralentissait sur sa feuille. Aido sentait ses idées vagabonder dans les profondeurs de ses souvenirs. Il repensa à Mary, les bonnes années qu'il avait passées avec elle, ce qu'on appelait... De "bons souvenirs" ? Non, pas totalement. En réalité, rien n'occupait vraiment son esprit ces derniers temps, il était vide de tout appétit intellectuel, l'absence de stimulation mentale le frustrait. Mais surtout, cela le faisait régresser, rien ne lui donnait envie de s'accrocher à ce qui le maintenait ici. Il avait besoin d'aller plus loin, voir, expérimenter, s'élever.

Sa tête se releva justement lorsqu'il sentit le remuement des chaises et de la table. Ses yeux injectés de sang scrutaient la salle à peine éclairée, se vidant à mesure qu'avançait sa montre. C'était une fille, à côté de lui, qui était visiblement à l'origine de ce remue-ménage. Une fille. Déjà. Aido n'était pas vraiment connu pour être du genre très populaire auprès des filles, trop banal, trop renfermé, trop froid, trop distant, trop petit, trop pas dans les critères anglophones de beauté sûrement, mais bon quelle importance. Et puis, cette fille était... Cordiale. Discrète, polie, elle pensait ne pas le déranger, mais était visiblement intéressée par ce qu'il faisait. Aido feignait le dédain, mais elle avait plus attiré son attention que ce qu'il voulait transparaître. Mais malgré ses efforts, elle avait remarqué son mouvement de tête, elle savait qu'il l'avait remarqué. Au revoir tout projet de devenir Auror - pratique quand on n'en avait aucune intention.

- Bonjour, est-ce que je peux rester ici ou bien veux-tu que je disparaisse ?

Bon. Attention, alerte, tentative d'approche classique et de sociabilisation venue de l'extérieur. Veuillez dérouler la méthode appropriée pour ce genre de situation gênante et angoissante. Première réaction : il rougit. C'est pas possible, pourquoi il y avait toujours un bug à chaque fois dans le procédé ? Bon parfait, reprenons. Il y avait déjà quelque chose à noter : sa façon de parler. Un petit jenesaisquoi, moins British que latin. Vu l'intonation, le Japonais pariait sur le français, mais rien de très fiable. Bien, sinon, physiquement parlant, le type caucasienne, sûrement plus vieille que lui, mignonne. Alors, quel était le but ? Qu'est-ce qu'elle avait derrière la tête ? Non c'était louche, il devrait lui dire de partir, elle ne lui disait rien qui vaille. Et puis, il avait un devoir sur les Grognan à terminer. Il ne voulait pas non plus d'une petite conversation sans aucun objectif, sans aucun intérêt particulier, du small-talk pour rien...

Ou alors, elle ne voulait peut-être pas parler. Juste rester ici. Qu'est-ce qu'il y pouvait ? Et si c'était lui qui voulait parler en fait ? Les Grognan, oui, c'était mignon, mais pas grand-chose de super intéressant. C'était même barbant, il fallait qu'il arrête de se voiler la face, il détestait les Soins aux Créatures Magiques. Horrible professeure d'ailleurs. Et puis, il ne connaissait aucun dernier année. Elle pourrait le renseigner sur les futurs épreuves, les personnes, les projets de carrière, les anciens élèves, les anciens professeurs... Il y avait certainement quelques intérêts dans cette entretien.

Analyse terminée, programme "sociabilisation" accepté, application du protocole en cours. Laissant sa plume sur le côté de son parchemin, Yokoyama esquissa un petit sourire. Il s'était bousculé tellement de questions dans sa tête qu'il avait l'impression de l'avoir plantée sans réponse pendant plusieurs minutes, mais il n'en était rien, trente secondes s'étaient écoulées tout au plus. Il se racla la gorge, il n'avait pratiquement pas parlé depuis le début de la journée, il redoutait une voix faiblarde et peu assurée.

- Non, reste, je t'en prie. Il s'arrêta, cherchant sur quoi enchaîner. J'ai pratiquement fini ce devoir, c'était juste pour m'occuper l'esprit. Un autre petit moment gênant, il osa se tourner entièrement vers son interlocutrice : Dis moi, d'où viens-tu ?

On repassera pour le tact.

Alors que les premières années arrivèrent dans la salle commune des Serpentards, un jeune garçon essaya tans bien que mal a ce détaché du d'élèves surexcité à côté de lui.

Ils commencent sincèrement à me gonfler... Oui on est à Poudlard, oui on va étudier la magie...Rah... Je serais prêt à parier qu'il y a des né... Moldus chez les Serpentards... Il faut que je me trouve un coin tranquille...

Jace chercha une place libre sur une des tables présente dans la pièce, presque toutes les tables sont prises sauf une, où il y a un garçon et une fille qui ont l'air d'être un peut plus âgés que lui.
Alors qu'il s'approcha d'eux, il sortit un livre de cours sur les Défenses contre les forces du mal.

-Bonjour, désolé de vous déranger, je peux me joindre à vous ? Si ça vous dérange pas bien entendu.

Jace paraissez très serein et calme pour son arrivée à Poudlard. Tout en attendant leurs réponses il posa ses yeux bleus azur tour à tour sur la jeune fille et le garçon.

« Non, reste, je t'en prie. »

Un oui. C’était un oui. Elle pouvait donc rester ici et contempler ce qui se passait dans cette salle commune avant de monter prendre une douche et panser ses brûlures solaires. Dès que la salle désemplirait, elle filerait vers les escaliers et irait faire tout ce qu’elle avait à faire avant de s’éclipser de sa chambre pour aller explorer les couloirs de l’établissement sous les rayons célestes de la sœur du soleil. La lune. Avec un peu de chance, elle ne se prendrait pas un coup de lune pour compléter le coups de soleil.

« J'ai pratiquement fini ce devoir, c'était juste pour m'occuper l'esprit. » Le garçon ne semblait pas à l’aise mais Temperence ne l’était pas réellement non plus. La sociabilité faisait partie des choses qu’elle ne savait pas manipuler donc elle ne pouvait en tenir compte au garçon possédant des yeux en amandes et au visage marqué par les traits d’une autre culture. « Dis moi, d'où viens-tu ? » Il avait l’âme aventurière. Il ne commençait pas sur des questions banales comme le faisait la plupart des gens, non. Une personne normale aurait commencé par un « Bonjour comment tu t’appelles ? ». Une question banale et inutile en ces lieux où l’on se connaissait tous de vu.

Etrangement, cela ne dérangeât pas plus la brunette. Depuis la discussion avec sa petite sœur songeuse, elle se moquait bien de savoir ce qu’il y avait de marqué sur la carte d’identité des gens, savoir ce qui se cachait dans leur esprit ou dans leur cœur était beaucoup plus intéressant. Et puis pour connaître réellement une personne, savoir son identité ne servait à rien. Un nom ne faisait pas tout.

« Merci beaucoup de me laisser m’installer par ici.. » Sourire doux, sourire sincère. La brunette mélangeât la gestuelle pour rendre son remerciement plus sincère car s’il avait dit non, elle serait sûrement partie à l’assaut du château pour en visiter les moindres recoins. Elle serait sûrement retournée se percher haut sur les murs lorsque le soleil aurait quitté le ciel pour laisser place à sa sœur la Lune. « Je viens de France, en théorie, j’ai du sang anglais dans les veines mais je pense qu’il y a trop longtemps que ma famille vit en France pour considérer que le sang britannique coule toujours dans mes veines... et toi ? d’où viens-tu ? Il est rare de croiser des personnes aux traits asiatique dans ce coin du monde... » Il demandait, elle relançait. Elle n’allait pas être la seule à s’ouvrir à cet inconnu, lui aussi devait jouer le jeu sinon il n’y avait pas de jeu pour apprendre à se connaitre.

Silence.

Calme.

Quiétude.

Entente.

Tout semblait se passer avec sérénité entre le duo de serpents qui venait de se créer autours de cette table de travail. Ils allaient parlé en attendant la fin du brouhaha dans l’endroit. Ils allaient échanger des formalités venues d’un autre monde avant de se séparer et reprendre le cours de la vie d’élève lambda se fondant dans la masse.

« Bonjour, désolé de vous déranger, je peux me joindre à vous ? Si ça vous dérange pas bien entendu. » Question. La brunette releva le regard vers le petit bonhomme qui venait de s’immiscer dans la discussion naissante entre les deux verts.

« Oui, pourquoi pas, ça ne me dérange pas » Temperence lui sourit, l’invitant à s’asseoir par la même occasion. « Et toi, d’où viens-tu ? » Temperence s’adresse directement au nouveau de la table. S’il venait, autant l’intégrer et ne pas le laisser sur le côté. A eux trois, sur cette table, ils couvraient les âges des élèves de l’académie. L’un était jeune et semblait en première année, le second était plus vieux, sûrement en milieu de scolarité tandis qu’elle, Temperence, était en dernière année ici, pas très loin de la fin.

La jeune femme châtaine leva son regard vers Jace.

"-Oui, pourquoi pas, ça ne me dérange pas." Elle lui sourit et l'invita à s'asseoir.

"-Et toi, d'où viens-tu?"

La jeune garçon s'installa alors à leurs tables, posa son livre.

"-Merci. Ho...eh bien, je suis Britannique, je viens de Teddington, c'est à côté de Londres. J'ai entendu que tu étais française.
J'y suis jamais allez, mon père que c'était très beau. Il y est aller une fois ou deux pour des portoloins.

Jace était légèrement intimidé en présence des deux élèves plus vieux que lui. C
Il commença à lire dans son manuel "Comment soigner une morsure de loup-garou ?"

Prenant un peu plus d'aisance :

"-Hum... Je crois que je possède des origines Écossaise venant de mon père. Je n'en suis pas sûr, je ne suis pas proche de cette branche de ma famille.

Jace replongea dans sa lecture, curieux de connaître la suite de ce chapitre.

C'était à se demander ce que lui-même avait derrière la tête. Aido n'était pas des plus à l'aise, c'était d'ailleurs tellement palpable que l'atmosphère était devenue elle aussi malaisante. Le Japonais voyait bien dans le regard de son aînée une incompréhension, une petite question en suspens. Il déglutit. Ses mains frottèrent son pantalon noir, laissant une petite trace de sueur inaperçue dans la pénombre de leur salle commune. Il ne parvenait pas à soutenir le regard de cette fille, ils n'avaient rien en commun à part leur maison. Ils avaient quelques années d'écart et pourtant, ils engageaient ce qui semblait être une longue conversation.

Elle le remercia de la laisser s'installer ici -alors que franchement, qu'est-ce qu'il y avait à remercier ? Son extrême gentillesse de lui laisser disposer d'une chaise qui ne lui appartenait pas le moins du monde, d'un espace qui était autant le sien que celui d'Aido ? Machinalement, il lui adressa un sourire, celui adapté lorsqu'on n'a rien à dire, histoire de faire bonne figure et montrer que la remarque a bien été prise en compte. Elle aussi souriait.

- Je viens de France, en théorie, j’ai du sang anglais dans les veines mais je pense qu’il y a trop longtemps que ma famille vit en France pour considérer que le sang britannique coule toujours dans mes veines... et toi ? d’où viens-tu ? Il est rare de croiser des personnes aux traits asiatique dans ce coin du monde...

La France ? Le fromage, la baguette, le béret, le vin ? Une image cliché de la jeune fille se formait dans son esprit, la Tour Eiffel en arrière plan. Il ne connaissait rien de la France. A vrai dire, il n'avait pas vu plus que l'Angleterre et le Japon, dont il n'avait pas le moindre souvenir. Il ne connaissait pas le monde extérieur. Est-ce que les Français sont aussi orgueilleux et imbus d'eux-mêmes que laissent penser l'idée générale ? Ce n'était pas ce qu'il ressentait au premier abord.

Cette première sensation à propos de la brunette était le calme. Tranquille, discrète, posée, bien sur elle, une fille soucieuse de son image, c'était ce qu'elle dégageait au premier abord. Elle paraissait ouverte aussi. Mais cela faisait bien longtemps qu'Aido ne s'arrêtait plus aux premiers abords. Il partait du principe que la personne était tout simplement l'opposée de ce qu'elle prétendait être à la première entrevue. Peut-être était-elle cette Française typique qu'on pouvait voir à la télévision moldue ?

- Tu aimes la France ? Est-ce que c'est mieux ici ou là-bas ? Demanda-t-il, les yeux dans le vide mais vissés bien loin du visage en face de lui. Pour ma part, je suis né au Japon. Sur une petite île, loin de Tokyo. Autant préciser, elle le croirait issu de cette mégalopole hors du temps, bien trop dure à vivre pour les sorciers à cause de cette technologie envahissante. Mais j'ai vécu principalement en Angleterre, dans la banlieue de Londres. J'ai toujours été le seul petit asiatique. Déclara-t-il doucement, comme dans un rêve. Une pause, avant de reprendre. Je m'appelle Yokoyama. Euh. Non. Ce n'était pas par cela qu'on commençait habituellement. Aido Yokoyama je veux dire. Aido tout simplement.

Comme à son habitude il parlait vite, et sa dernière phrase se confondit dans les bruits de pas et de chaises, sa voix ayant baissé de plusieurs tons afin d'être à la limite de l'inaudible. Ses yeux aussi avaient plongé vers ses chaussures. Il eut soudainement envie de partir, voyant son incapacité à converser normalement et souhaitant tout de même garder une certaine réputation, qu'il ruinait à mesure qu'il ouvrait la bouche.

A ce moment-là, une petite tête brune aux cheveux longs fit son apparition, retenant l'attention des deux Serpentards. Brutalement, il s'installa devant eux, sortant un livre, leur demandant s'il pouvait s'incruster. Euh. Non. Outre son âge, le jeune garçon devenait alors une personne en plus, à qui il devrait poser des questions, s'intéresser à lui, le connaître, l'intégrer. Autant la perspective de discuter avec une dernière année était plaisante, autant celle qui s'offrait à lui concernant le jeune garçon était beaucoup moins attirante.

Aido était prêt à lui lancer une remarque méprisante, lui sommant de retourner d'où il venait, mais bizarrement, la jeune inconnue lui offrit une place parmi eux. Aido regardait, sans aucune expression notable, le petit poser son livre sur la table, complétant la ronde des âges. A eux trois, ils représentaient trois périodes différentes de la vie d'étudiant à Poudlard. La découverte, première année. L'habitude, 4e année. Et la sortie, dernière année. Aido devait avoir 3 ans d'écart avec chacun d'entre eux, et être le milieu ne lui plaisait pas tant que ça. Il était l'intermédiaire entre deux âges canoniques.

Pendant que les deux conversaient, Yokoyama remarqua le titre du livre que le jeune Serpentard avait posé sur la table. Quelque chose sur les morsures de loup-garous. Qu'est-ce qu'un première année faisait avec ce genre de livre ? On était pas censé découvrir la magie à ce moment-là ? On voyait pas les loup-garous beaucoup plus tard, non ?

- Qu'est-ce que tu fais avec ce livre ? Tu as été mordu par un loup-garou c'est ça ? Lança-t-il, ironiquement, lorsqu'il se replongea dans les pages.

Sourire.
« Tu aimes la France ? Est-ce que c'est mieux ici ou là-bas ? » Première question. Question qu’on ne lui avait jamais posée. Elle n’eut le temps d’écarter les lèvres pour laisser naître une réponse que le brun repris la parole. « Pour ma part, je suis né au Japon. Sur une petite île, loin de Tokyo. Mais j'ai vécu principalement en Angleterre, dans la banlieue de Londres. J'ai toujours été le seul petit asiatique. » Voix lointaine. Voix rêveuse. L’adolescent semblait un peu perdu dans ses songes. « Je m'appelle Yokoyama. Aido Yokoyama je veux dire. Aido tout simplement. »

Un petit sourire apparut sur les lèvres rosées de la brunette. Etrangement, l’asiatique lui plaisait bien. Un peu rêveur en plus d’apparaître légèrement maladroit. Un petit rire cristallin s’était échappé de la gorge de la brunette lorsqu’il s’y était repris pour lui donner son identité, une identité au sonorité typiquement asiatique pour le nom de famille. Le sourire de la brunette était accueillant, elle était contenant de le connaître un peu plus même si elle aurait trouvé presque amusant de ne découvrir son nom qu’au moment de leur séparation.

C’était maintenant à elle de se découvrir un peu. Elle allait, comme une fleur, retirer la première couche de l’anonymat. Elle allait commencer par se présenter comme le faisait les adultes en se serrant la main avec une poigne pleine de promesses ou de coups bas. « Je suis Temperence. Temperence Black. » Petit sourire gentillet avant de reprendre la parole et de la garder encore un peu, juste histoire de se dévoiler lentement face au garçon toujours inconnu. « Je suis enchantée de faire ta connaissance. »

Les joues légèrement rougies par tant de politesse, Temperence choisit de répondre à la question encore fraîche dans son esprit avant de la laisser tomber dans les oubliettes de son esprits. « Ahah, oui, j’aime beaucoup la France, c’est vraiment un pays superbe mais je ne pense pas réellement pouvoir comparer les deux pays... Les deux cultures sont différentes et le Royaume-Uni n’a rien à voir avec la France. » Courte pause et respiration, le plus dur était à venir et pour cela la brunette allait avoir besoin de réflexion. Comment décider du pays où elle se sentait le mieux ? Dur choix. Choix cornélien. « Hum... Je ne sais pas trop où je suis mieux... La France me manque oui mais l’Angleterre est superbe aussi et cela fait juste une année que j’y vis. Un jour je te donnerai ma réponse.. » Suspense. Promesse de retrouvaille alors que la discussion de la rencontre était à peine entamée. « Mais pas de suite. » Sourire taquin. La voix de la brunette venait de marquer un léger haussement vers les aigus, un brin de taquinerie dans la voix. Tandis qu’elle attendait la réponse, le petit bonhomme s’était pointé à la table et Temperence l’avais accueillit à bras ouvert sous le regard peu consentant du japonais.

Temperence écoutait ce que le petit bonhomme avait à dire sur ses origines. Pas très palpitant mais très intéressant quand même. Il aurait été plus drôle qu’il annonce à la table qu’il venait des States, ce grand pays si original par rapport à l’Europe occidentale. La brunette n’avait jamais réellement fait attention au mélange culturel qui l’entourait mais peut-être qu’elle y trouverait ce qu’elle recherchait... Des gens des quatre coins du monde ici pour étudier la magie dans une école mondialement connue. Le petit bonhomme ne resta pas bien longtemps dans la discussion, préférant retomber dans le lecture de son bouquin.

Couverture sombre.
« Qu'est-ce que tu fais avec ce livre ? Tu as été mordu par un loup-garou c'est ça ? » Une pic. Un coup de lame tranchant de la part du plus âgé des deux jeunes serpents. Aido semblait avoir un caractère bien trempé et il maniait l’ironie avec grand art. L’action malheureuse fit naître un sourire sur le visage de la brunette. Si l’un commençait à lancer les hostilités alors que la scène de rencontre n’était même pas terminée, comment se passerait la scène de fin ? Bain de sang ou bain d’amour ?

Légèrement en retrait, enfoncée dans sa chaise, Temperence observait la petite joute qui prenait forme sous ses yeux. Elle n’allait pas prendre par à cette première pic, ne connaissant aucun des deux assez bien pour choisir quel camp supporter. Observatrice, voila ce qu’était la brunette pour ce début d’échange ensuite elle serait..... elle ne le savait pas encore.

« Pourquoi un petit bonhomme comme toi s’intéresse à un sujet si complexe ? Tu sais que tu as toute ta scolarité pour apprendre des choses à leur sujet et que tu auras peut-être des cours sur le sujet aussi... » Voix douce. Contraste formel avec la question du japonais.

Je venais de m'installer que l'asiatique me lança une pique.

-Qu'est-ce que tu fais avec ce livre ? Tu as été mordu par un loup-garou c'est ça ?

Je le dérange ça se voit... tans mieux, cela ne me fait absolument ni chaud ni froid.
Je regarde un instant le titre du livre, lève mes yeux bleus en direction du garçon. Et tout en le fixant je lui lança une pique a mon tour.

-Disons simplement que si un jour tu es trop tête en l'air, et que tu te fais attaquer par un loup-garou. Tu seras bien content que j'ai lu ce chapitre.

J'ai un léger regard de défi suite à sa légère pique, mais je me dépêche de changer cela, mieux ne vos pas me frotter à quelqu'un beaucoup plus vieux. Plus vieux plus de savoir. Et le savoir c'est le pouvoir.

Aido c'est son nom si je ne me trompe pas, j'ai cru l'entendre en arrivant.
Et Temperence de la famille Black.

Deux personnes différentes à première vue.
Le garçon semble beaucoup plus direct dans ses propos bien que froid à première vue.

La fille en revanche, semble beaucoup plus chaleureuse, bien qu'elle ait l'air d'être timide. Sans doute une façade... Je ne l'a pas connu après tout.
Bien que nous semblions tous assez différents. Notre points communs qui me saute aux yeux, c'est que nous sommes tous les trois introvertis à première vue. J'ai le sentiment, que quand la discussion va avancer, il va y avoir deux chemins à première vue.

Soit nous allons bien nous entendre tous les trois. Mais vue comment c'est partie entre Aido et moi, je n'y crois pas trop...
Soit ça va se transformer en joute verbale entre le dit Aido et moi, et la demoiselle va observer.

Temperence. Black. Autre information, pas des moindres, ça en disait déjà beaucoup sur le personnage. Temperence, c'était très français ça, mais cela lui évoquait le calme. Jusqu'ici, il ne s'était pas trop trompé. Il y avait un background plutôt cohérent derrière ses traits fins. En revanche, le Black venait un peu noircir le tableau. Un minimum de connaissance en histoire de la magie permettait au premier venue de tiquer à l'évocation de son nom. Car celui-ci était assez récurent dans les personnages principaux de cette tragédie. D'un côté comme de l'autre, s'il ne se trompait pas. Alors, de quel côté était-elle ?

La France et l'Angleterre. Une réponse incomplète, à la limite de la réponse en fait. Un "peut-être" plus qu'un "Oui" ou un "Non", qui était dû à son manque d'éléments de comparaison sûrement. Un manque de temps principalement. Une année seulement en Angleterre, contre 15 ou 16 en France, elle était peut-être encore en manque de sa terre natale. Le manque du pays, l'avait-il déjà ressenti ? Il lui semblait que oui, mais quel manque ? Celui de Reading ou celui du Japon ? Aido rêvait en l'écoutant, pendant qu'elle lui promettait une réponse plus tardive. Marque d'affection ? Est-ce qu'ils se parleraient vraiment une autre fois ?

Mais ils n'étaient pas seuls. Le petit avorton s'était installé et s'instruisait toujours sur son bouquin. A vrai dire, Aido commençait à regretter sa froideur, il n'était pas toujours comme cela. Après tout, ce petit pourrait bien devenir un grand personnage. Qu'est-ce qu'il lui prenait de réduire toutes ses chances de grande carrière, déjà maintenant ? Cela ne lui ressemblait pas. Il lui fallait avoir la sympathie de la plus grande partie de Poudlard. Il adopta un regard plus doux et...

- Disons simplement que si un jour tu es trop tête en l'air, et que tu te fais attaquer par un loup-garou. Tu seras bien content que j'ai lu ce chapitre.

Bon ben disons qu'il ferait une exception pour celui-ci. Ses yeux de merlan frits s'étaient posés sur le Japonais, et ce dernier le trouvait très condescendant, dans son attitude. Il était attaché à la hiérarchie, jamais il ne se serait permis de répliquer pareillement à Temperence. Principe de base dans toute société, les aînés, c'est sacré. Comme les vaches en Inde. Ou les koalas. C'est sacré c'est tout.

Et puis, quelle remarque stupide. Déjà, tête en l'air. C'était bien mal le connaître, mais soit. Yokoyama montrerait à cette demi-portion qu'il n'était pas tête en l'air, tout le contraire. Ensuite, une attaque de loup-garou. Rare mais peut arriver, certes. Mais qu'est-ce qu'il ferait dans ce cas ce gamin ? Avec ces pauvres petites connaissances théoriques lues dans un livre du château, il réussirait à stopper sa transformation et à le soigner de la malédiction ? Mon dieu, que d'innocence. Ou d'ignorance. A quelques lettres près, on confond souvent.

La dernière année tenta une réplique plus douce, plus tempérée (ahaha), elle se rangeait même de son côté. C'est vrai que c'était complètement délirant, mais en soit, la curiosité n'avait pas de limite, même la raison ne pouvait l'arrêter. Et si le garçon lui avait répliqué que ce n'était que par pure curiosité qu'il avait emprunté ce livre, Aido n'aurait rien eu à remarquer, juste à acquiescer et s'en vouloir. Mais là, c'était bien immature. Sa remarque fut totalement ignoré au final, pas plus de réponse. Il aggravait son cas.

Ses yeux en amande glissèrent vers Temperence. Regard appuyé, ils roulèrent en une marque de mépris total. Ce serait lui le condescendant maintenant. Après tout, il avait commencé la bataille, il n'avait pas encore baissé les armes.

- Oh intéressant, c'est vraiment adorable de ta part. Du coup, j'espère que tu resteras avec moi pour les années à venir, je ne voudrais pas devenir loup-garou en sachant que tu me pourrais me sauver.

Ironie quand tu nous tiens. Mépris, et dédain, meilleurs amis au monde. Oui, bien sûr qu'il profitait de son statut de 4e année et du statut de 1ère année du garçon - dont il ne connaissait rien à part les origines d'ailleurs. Et c'était si valorisant, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?

- D'ailleurs, autant tester quand tu auras fini de lire, non ? On se trouve un loup-garou, je lui propose de me mordre et tu pourras mettre en pratique tes connaissances, finit-il, sourire en coin, le buste droit, les yeux baissés en direction de sa victime.

La discussion allait vite se transformer en malaise pour la brunette qui ne voulait pas rentrer dans cette joute verbale pour l’instant. Elle trouvait inutile d’entrer maintenant dans le vif du sujet, elle préférait attendre un peu que le nœud entre les deux soit plus ferme et serré. Etre au centre des conflits n’était pas sa tasse de thé et les laisser évoluer de cette manière non plus, en générale elle était plus du style à essayer de trouver la solution avant que le problème ne grossisse mais là, elle préférait attendre. Attendre que les choses aillent plus loin qu’une simple divergence d’esprit. Elle ne pouvait décemment pas prendre un des deux partis car pour elle les deux avaient raison.

Si Aido trouvait cela inutile, il avait raison. La population en loups-garous sur la terre des Angles n’avait rien de bien florissante. Il y en avait assez peu et les chances pour que le petit bonhomme se fasse mordre étaient assez minimes. Pas inexistantes mais minimes. Mais d’un autre côté, peut-être que le gosse n’avait pas tout à fait tord. S’il comptait devenir voyageur, cela pouvait lui servir ou même juste pour sa culture général. Il n’y avait pas de mal à s’instruire de choses peu utiles, juste pour le fun d’avoir de la connaissance à ramener si le moment se montrait judicieux.

D’un côté l’asiatique.
La position de Temperence était assez peu confortable tout de même. La politesse aurait voulu qu’elle mette fin à ce cinéma peu important ou qu’elle disparaisse de l’endroit avec simplicité et sans se faire remarquer pour faire comme si elle n’avait rien vu. Rien vu, rien entendu. Elle ne voulait pas se mêler à ce genre de bagarres, elle avait d’autres choses à faire. La brunette ne se voyait pas expliquer aux préfets que cette bagarre était apparu à cause d’un livre tout bête sur les morsures de loup-garou et d’un mot placé au mauvais endroit, au mauvais moment.

Attrapant un livre au hasard sur la table, Temperence l’ouvrit devant elle à une page sans importance et laissa la joute verbale continuer son cours. Peut-être que si elle trouvait que cela allait trop loin elle prendrait l’initiative de calmer la situation mais pas tant que la situation était aussi peu importante. Avec son livre sous les yeux, les autres serpentards trop curieux penseraient sûrement à une altercation bénigne sur une connaissance remise en cause et non à de la moquerie pure et dure.

« Disons simplement que si un jour tu es trop tête en l'air, et que tu te fais attaquer par un loup-garou. Tu seras bien content que j'ai lu ce chapitre. »
« Oh intéressant, c'est vraiment adorable de ta part. Du coup, j'espère que tu resteras avec moi pour les années à venir, je ne voudrais pas devenir loup-garou en sachant que tu me pourrais me sauver. »
« D'ailleurs, autant tester quand tu auras fini de lire, non ? On se trouve un loup-garou, je lui propose de me mordre et tu pourras mettre en pratique tes connaissances. »

C’était magique. Un sourire naquit sur le visage aux joues creuses de la brunette qui dut se mordre la lèvre inférieure avec violence pour ne pas laisser s’échapper le rire qui menaçait d’exploser au fond de sa gorge. Elle trouvait l’attitude des deux garçons merveilleuse. En dix minutes à peine, ils avaient réussi à la faire rire... Rire... Une chose qu’elle n’avait pas fait depuis un moment.

Les dents encrés dans sa lèvre.
Temperence posa ses deux mains sur sa bouche pour contenir le rire grandissant en elle. Ils venaient de lui rappeler les bienfaits du rire et de la vie en même temps qu’ils venaient de lui faire oublier la douleur du coup de soleil brûlant ses épaules rougies.

Le pourpre aux joues, Temperence retira ses mains de son visage de porcelaine une fois le fou rire passé. Elle avait les larmes aux yeux et la réaction exagérée montrait la fatigue chez la jeune fille en plus du manque de rire évident dont elle souffrait. Il était vrai qu’elle souriait souvent pour ne pas dire tout le temps mais il y avait un monde entier entre un sourire et un éclats de voix cristallin que l’on appelait rire vrai. La brunette offrit un nouveau sourire aux deux garçon en reprenant son souffle et en regardant rapidement derrière elle pour s’assurer que les quelques curieux suivant cette discussion privée d’un oreille clandestine soient  retournés à leurs occupations personnelles.

« Excusez moi de ce spectacle étrange mais il faut dire que vos idées sont.... particulières ? »

Temperence croisa ses bras sur la table et posa sa tête sur son coude, observant avec attention les deux personnes masculines à ses côtés. L’air était électrique et la brunette espérait avoir réussit à baisser un petit bout de cette tension palpable entre les deux. Étrangement, elle s’imaginait bien une ballade en forêt pour faire peur au jeune serpentard, au petit bonhomme mais s’aventurer dans la forêt interdite par une nuit de pleine lune n’était peut-être pas très judicieux. Surtout sans l’avale d’une personne connaissant déjà les lieux et Temperence doutait fortement que la professeure de SACM accepte facilement de les emmener se promener dans les bois juste pour une histoire aussi stupide qu’une divergence d’opinion.

Je continuais de le regarder, j'allai répondre à ses quelques « commentaires » mais au lieu de ça, j'entendis un éclat de rire très cristallin qui venait de la jeune fille qui ne pas parler beaucoup depuis que je suis arrivé.

Au son de son rire, je ne pus m'empêcher de sourire et de lâcher un léger rire à mon tour.

Alors qu'elle reprend son souffle je la regarde.
Je baisse les yeux sur mon livre, avant de relever la tête et de poser tour à tour mes yeux sur la jeune et sur le garçon.

-Plus sérieusement.

Dis-je avec un léger sourire.
Je ferme mon livre et leur montre la couverture.

-J'aime lire. Tout et n'importe quoi. J'ai ouvert se livre et s'est tombé sur « comment soigner une morsure de loup-garou ».

Je m'arrête de parler quelques instants le temps de reposer mon livre et de l'ouvrir à la page ou je me suis arrêté.

Et je relève la tête une dernière fois.
-Mieux vos prévenir que guérir, non ?

Bien que l'asiatique semblât d'humeur sec, je commençais à les apprécier ses deux là.
Après tout je ne suis qu'en première année, ils peuvent m'apprendre beaucoup de choses.

J'appréhende tout de même la réponse du garçon, sans doute le fait que j'ai retourné sa pique contre lui... ça n'a pas dû lui plaire...
Disons que j'essaye de changer les choses désormais, au lieu de se faire une guerre à coup de pique. Essayons plutôt de faire connaissances.
Tu peux être gentil après tout....

Plus d'un mois sans rep, je récupère
Si problème vous savez où me trouver
Avec Elius

Cette année s'annonce un peu plus compliquée que les précédentes. Tu t'en es toujours sorti jusqu'à présent. Sans même réellement travailler. T'as sans doute eu de la chance. Mais peut être que t'es un peu plus intelligent que ce que les gens pensent. D'ailleurs, pour être sûr de te barrer au plus vite de ce château que tu hais de tout ton coeur, t'as plus trop le choix maintenant. Tu dois t'assurer d'obtenir tes ASPIC. Sauf que t'as pas mal de lacunes à rattraper dans certaines matières. Comme l'histoire de la magie ou les potions. Le genre de trucs que t'as totalement laissé de côté parce que ça ne t'a jamais intéressé. Mais tu te retrouves maintenant à devoir ingurgiter tout un tas d'informations dont tu n'as strictement rien à faire, en espérant t'en souvenir pour les recracher lors des examens de fin d'année. Autant dire que t'as du mal à croire une chose pareille possible.

Mais tu tentes le coup. A part quelques heures, t'as pas grand chose à perdre. Alors tu t'es posé dans la salle commune sur une table de travail, livres d'histoire de la magie grands ouverts. T'as aussi récupéré les notes que t'as passé Alhena. Histoire d'utiliser ses résumés et de mieux cibler les événements importants à côté desquels tu n'as pas le droit de passer si tu espères vraiment avoir ton exam. T'essaies de faire tes propres fiches, mais c'est pas franchement un succès. Sans doute à cause de la tronche des parchemins qui traînaient au fond de ton sac depuis deux ans. Ouais, ça retire une certaine propreté et une certaine clarté à ce que tu écris. Tu pousses un soupir, laissant ton front se coller contre l'ouvrage ouvert sur la table devant toi. Tu t'en sortiras jamais. Même avec l'aide d'Alhena, tes tentatives de bosser sur de l'Histoire de la Magie sont vouées à l'échec. T'es même pas foutu de retenir les dates d'anniversaire des gens qui t'entourent, alors de là à ressortir la date d'un traité dont tu te fous royalement... Faudrait pas trop t'en demander non plus.

Tu finis par te redresser pour jeter un coup d'oeil aux notes que t'as pris lors du dernier cours. Celui sur le secret magique. T'as surtout listé les idées des autres élèves en fait. Pour savoir vers qui ils se tourneront lorsque la guerre qui leur fait si peur sera déclarée. Mais il y a aussi quelques notes plus utiles actuellement pour tes révisions. Alors tu te penches dessus, en essayant de retenir un maximum d'éléments. Au moins, c'est quelque chose d'un peu plus intéressant que la révolte des Gobelins.

T'es totalement absorbé par tes révisions. C'est à peine si tu jettes un oeil en sentant un gamin qui se plante non loin de toi. Tu t'en tapes, tant qu'il ne s'approche pas plus. Il va s'installer sur la chaise en face de toi, mais tu ne lui portes toujours pas la moindre attention. T'es bien trop occupé à essayer de retenir un minimum ce que contiennent les notes devant toi. Mais c'est peine perdue. Surtout quand le gamin se met à prendre la parole. Tu daignes enfin poser le regard sur lui. Un regard totalement vide de toute émotion. Simplement... Indifférent.

- Pas mon problème, va voir ailleurs si j'y suis.

Sauf que tu sens son regard sur toi. C'est pas le truc le plus simple pour continuer les révisions. Déjà que t'as vraiment du mal à te concentrer sur un sujet qui ne t'intéresse pas de base, là, c'est même plus la peine d'y penser. Tu pousses un soupir, en levant les yeux des parchemins et des bouquins qui recouvrent la table pour t'appuyer contre le dossier de ta chaise en observant à ton tour le gosse en face de toi. Vu sa tête et sa taille, il est sûrement en première année. Alors pourquoi il vient t'embêter toi alors qu'il pourrait aller jouer dehors avec des gosses de son âge ? Y'a écrit nounou sur ton front ou quoi ? Tu pousses un léger soupir avant de pousser un livre d'histoire de la magie vers le gosse, avec un sourire moqueur.

- Tiens, lis ça, tu pourras parler d'ennui après.

Toutes ces révisions, ça te gonfle. Alors tu te décides à faire un peu de tri dans tous les parchemins qui s'étalent devant toi, histoire de les regrouper par thème ou époque commune. Tu devrais peut être faire une espèce de frise chronologique, ça pourrait peut être t'aider à mieux visualiser à quelle époque se situe quel événement...