Devant la fontaine du Ministère

D’après Valens, l’exécuteur testamentaire, la personne qui était chargée de livrer son héritage, serait pour le moment très difficile, voire impossible à trouver. Heureusement, il avait eu l’intelligence de demander à son elfe de maison de suivre le notaire. C’était déjà une première piste à suivre, constata Lizzie, en espérant que celle-ci se révèlerait fructueuse. Le jeune homme enchaina directement avec la description de sa famille, répondant à la remarque que lui avait faite la Phénix. Ecoutant attentivement, la bleue et bronze faillit avouer qu’elle ne comprenait pas grand à ce chose à ce qu’il essayait de lui expliquer. Le Serpentard parlait « d’outil », de « forge de sang », et d’une éducation qui visiblement se transmettait de génération en génération et qui n’avait rien d’une partie de plaisir. Il les qualifiait de manipulateurs, impitoyables et d’inhumains. Et apparemment, elle avait un lien de parenté avec ces gens là ? Chouette, cela promettait de joyeux repas de famille en perspective … Si le vert et argent affirmait que ses parents n’étaient pas dingues, ils avaient tout l’air de l’être aux yeux de la franco-anglaise qui commençait à méchamment flipper. Elle en déduisit qu’ils allaient devoir affronter une famille de psychopathes, prête à tout pour récupérer ne serait-ce qu’une babiole en guise d’héritage … Dans quel pétrin était-elle tombée …

C’est alors que Valens fit appel à son elfe, nommé Hugin, qui se matérialisa aussitôt. Lizzie l’observait d’un œil méfiant, non pas qu’elle n’avait pas confiance, mais tout simplement parce qu’elle n’appréciait vraiment pas la compagnie de ces créatures. D’après lui, le notaire était toujours présent au Ministère, l’espionnant tout en se cachant derrière des pots de fleurs … Par la barbe de Merlin, avec un elfe aussi bête, ils n’étaient vraiment pas sortis du sable … Levant les yeux au ciel d’un air dépité, l’ex-Serdaigle était vraiment pressée d’en finir avec cette histoire qui ne venait que de commencer. Son frère d’arme congédia alors son serviteur et l’emmena jusqu’au bureau du notaire. Ce dernier sortait tout juste de la pièce, et le Phénix en profita pour l’interpeller. Cependant, l’homme ne se montrait pas très coopératif face à l’insistance du Serpentard. Ce dernier se tourna vers elle, en quête d’un soutien. La sang-mêlé sentit qu’il était à son tour de prendre la parole, elle prit alors les devants.

- Nous sommes vraiment désolés de venir ainsi vous déranger Monsieur, mais tout ça est très important, fit-elle d’un ton grave. Je suis Miss Elizabeth Jane Parker, j’ai appris il y a seulement une dizaine de minutes à peine que je figurais sur ce testament. Et je ne comprends absolument pas pourquoi, je n’ai aucun lien de parenté avec la famille Fenwick. J’aimerais vraiment avoir quelques réponses sur le sujet car tout cela me semble assez invraisemblable.

- Je suis navré Miss Parker, je n’ai rien à vous dire, la séance est levée. Si vous n’y étiez pas, c’est votre problème, pas le mien.

En plus d’être désagréable, le vieux bougre ne voulait pas en découdre, restant coûte que coûte sur sa position. Pourquoi une telle attitude ? Avait-il des choses à lui cacher ou voulait-il simplement embêter son monde ? Loin de se laisser abattre, la jeune fille revint à la charge en se montrant plus insistante.

- Ecoutez Monsieur, j’aimerais seulement connaitre le lien qui m’unit à cette famille, rien de plus. Cette demande me semble légitime, je suis tout de même l’héritière ! N’auriez-vous vraiment pas quelques minutes à nous consacrer s’il vous plait ?

- Je crois que vous ne saisissez pas très bien, jeune fille. Je suis notaire, vos histoires de familles ne m’intéressent pas. Je ne fais que mon travail. Et maintenant laissez-moi tranquille, j’aimerais passer, sinon j'appelle les gardiens !

Cette fois, le ton était monté du côté du notaire qui commençait sérieusement à perdre patience. Lizzie quant à elle, était entre la frustration et le désapointement, bien qu’elle ne montrait rien de ce qu’elle pouvait ressentir. C’était tout de même incroyable ! Etait-ce trop lui demander ? Visiblement oui, car l’homme ne voulait absolument pas démordre. C’est dans ces moments là que la franco-anglaise aurait tellement aimé pouvoir utiliser la formule « Impero », l’affaire aurait été vite réglée. Mais bien évidemment, c’était impossible, sauf si elle voulait passer un petit séjour à Azkaban. Malheureusement, l'art de la menace n'était pas vraiment l'un de ses points forts, et elle ne voyait pas comment s'y prendre autrement. Jetant un nouveau regard à son partenaire, elle lui fit comprendre que la situation semblait peine perdue. Ne voulant pas qu’un scandale éclate en plein cœur du Ministère, la bleue et bronze espérait que Valens puisse trouver des arguments convaincants pour faire flancher le notaire, c’était leur seule chance d’en savoir plus.

Visiblement, l'irritable bonhomme n'était pas sensible au charme féminin et Lizzie n'eut pas davantage de succès que lui. Instinctivement, Valens se doutait que l'homme n'était pas si effroyable qu'il le paraissait. Ce dernier ne s'était pas débarassé de la transmission du colis pour rien. Il comprenait les risques de cette affaire et ne tenait pas à disparaître du jour au lendemain. Le serpentard ne pouvait pas lui en tenir rigueur, au nom de quoi se sacrifierait-il pour des gens qui lui étaient totalement inconnus? Leur parler même ici comportait un risque non négligeable. A l'évidence, pour lui, le jeu n'en valait pas la chandelle.

C'est pourquoi le vert et argent eut quelques remords à agir de la sorte. Il n'avait pas le choix, il le savait. Pour trouver les informations dont ils avaient besoin, il n'y avait pas d'autre voie. Le notaire avait déjà fermé son bureau mais pas assez vite pour que le phenix n'en ai vu sommairement le contenu. Ayant repéré deux dossiers jaunes récents mais dissimulés en hauteur sur la pile de dossiers oranges plus anciens, il poussa un léger soupir. Tandis que le notaire commençait déjà à s'éloigner en ignorant royalement les deux gêneurs, le renégat Fenwick appela son elfe à nouveau.

- Hugin?
- Oui M...
- Chut. Discrètement et rapidement, j'aimerais que vous alliez dans ce bureau pour me rapporter les dossiers jaunes en haut dans le meuble central.
- Tout de su...
- Chut! Discrètement j'ai dis.

Sans un mot de plus, l'elfe disparu pour réapparaître au même endroit en vacillant et en menaçant de tomber. Il portait en effet deux dossiers jaunes et... une pile de dossiers oranges. L'elfe souffla un message à son maître qui répondit sur le même ton, mais en se passant la main sur le front.

- Hugin vous rapporte les jaunes et les presque jaunes.
- C'est très bien mon ami, donnez moi les jaunes et... bien... cachez vous immédiatement avec les presque jaunes, personne ne doit les trouver.

Aussitôt, l'elfe regarda à droite et à gauche avec un air de conspirateur avant de disparaître avec les dossiers en question. C'était une manière plus efficace et moins dangereuse de le congédier. Et puis, Hugin ne pouvait rien faire de mal avec une pile de dossiers quand même... Hm... hein... franchement... naaaan... quoique...
Repoussant à plus tard ses idées alarmistes, il héla le notaire qui avait déjà parcouru plusieurs mètres, suffisamment fort pour se faire entendre mais sans crier toutefois.

- Et bien au revoir monsieur et merci de nous avoir reçu. Toutefois, je me sens un peu coupable de vous avoir acheté des dossiers sur vos clients. Vous êtes bien certain que c'est vraiment légal?

L'homme s'arrêta aussitôt, restant sans bouger quelques secondes tandis que le doute, la peur, la colère et son envie de partir bataillaient en lui. Pourtant, il se retournerait. Il n'avait pas le choix. Sa réputation était tout. Un notaire était un homme de confiance assermenté, détentaire de secrets. Si les gens avaient le moindre doute sur le fait qu'il puisse vendre leurs informations, un simple doute, il serait sous peu sur la paille. Rien ne serait prouvé, mais les gens laisseraient ce risque à d'autres. Tout le monde faisant de même, il n'y aurait plus "d'autres".

Ainsi qu'il était prévu, il se retourna brusquement l'air particulièrement énervé.

- Je ne vous ai jamais vendu...
Sa phrase mourut sur ses lèvres en apercevant les dossiers jaunes et le maître chanteur en profita.

- Ce n'est pas ce que s'apprête à dire votre compte en banque à Gringotts pourtant, étrange. Pourquoi recevoir une telle somme de ma part et pourquoi me donner ces dossiers si vous ne les vendez pas. Ce doit surement être une confusion en effet. Néanmoins je crains que certaines personnes ne se méprennent sur vos intentions et viennent à penser que ce don désintéressé ait un quelconque rapport avec les dossiers que vous m'avez transmis.

- Que faites vous avec... Comment avez vous... Vous n'oserez pas... Sale petit...

Coupant court à ses exclamations qui allaient se faire de plus en plus insultantes, Valens accentua la pression afin de l'abattre avant qu'il n'ait le temps de reprendre ses esprits, profitant de l'état de choc qui était sien pendant qu'il était en train de comprendre ce qui arrivait.

- Surtout si mes remords poignants ne pouvaient plus être contenus et que je sois obligé de me confesser de manière larmoyante auprès de mon ami et confident. Qu'il travaille au chicaneur est bien entendu parfaitement fortuis. D'un autre côté, je suis certain que le contenu de ces dossiers ne doit pas être important et ne risque pas de l'intéresser. Il est bien connu que les amis ne mêlent pas travail et vie privée, surtout les journalistes.

Blèmes, suant, les yeux exorbités, le notaire fit quelques pas vers eux la main tendue. Son monde était en train de s'écrouler tandis qu'il ressentait la morsure du piège qui se refermait sur lui. Bien entendu, la plupart des éléments étaient du bluff. Ceci dit, il n'avait aucun moyen de le savoir, ni la moindre volonté d'en prendre le risque. D'autant plus que, si l'adolescent ignorait beaucoup de choses pourtant naturelles aux jeunes de son âge, il avait été entraîné justement à ces jeux de mensonges, de pressions et de chantage. Depuis qu'il était en fuite, il avait essayé de se défaire de son éducation... cependant elle revenait à chaque fois au galop.

- Toutefois, je suis persuadé qu'entre gens de bonne volonté, nous arriverons à dissiper ce léger mal entendu n'est ce pas?

Après avoir été pris à la gorge et avoir vu sa vie potentiellement voler en éclat, il était plus que disposé à se rattacher à cette lueur d'espoir. Le phénix confia les dossiers à sa consoeur tandis que le notaire rouvrait fébrilement son office afin de discuter... à l'écart d'oreilles malvenues.

- Oui oui bien entendu, entrez, entrez...

Le bal des questions commençaient.

- Pourriez vous nous dire en substance pour commencer en quoi consistait le testament, dans quelles circonstances il a été formulé, ce qu'il a d'étrange et pourquoi nous n'en entendons parler que maintenant?

- Et bien. Si je situe bien qui vous êtes, votre grand père paternel, Allen Black, a laissé un testament inviolable avant son mariage à votre grand mère paternelle qui était une Fenwick. Il a d'ailleurs étrangement pris le nom de son épouse ensuite. Sa procédure était plutôt étrange. Ce testament, une fois écrit, était non seulement irrévocable, mais il était surtout hors de portée de n'importe qui, y compris de lui même. J'ai également vu qu'en sortant de mon office qu'il se lançait un sortilège d'oubliettes sur lui même. Du coup, il n'a pas du se souvenir qu'il l'avait contracté.
Quand à la teneur, elle est plutôt succincte et peu usuelle...

Un léger sourire flotta sur le visage du jeune homme. Son grand-père avait été malin. Sans même savoir à quoi il s'exposait, il avait réussi à déjouer le contrôle de la famille. Même la forge de sang n'avait pas pu lui enlever cela. Les autres testaments avaient tous été détruits pour la simple raison qu'ils dépendaient de ceux qui les avaient écris. Dans la plupart des cas, après avoir été... "modelés", il retournaient d'eux même le retirer. Cette fois, c'était différent...

Alors que le notaire s'éloignait, Lizzie voyait ses chances d'en savoir plus disparaitre à son grand regret. Mais c'était sans compter sur son acolyte qui n'était pas près de lâcher aussi vite l'affaire, et qui ne manquerait surement pas d'arguments pour lui soutirer les informations qu'ils souhaitaient entendre. Une fois de plus il fit appel à son elfe pour que celui-ci pénètre dans le bureau du notaire afin de récupérer quelques documents qu'il avait pu voir. Et encore une fois, la créature à tête de chauve-souris ne se montra pas très douée ... La sang-mêlé se demandait pourquoi Valens tenait-il tant à s'affubler d'un cornichon pareil. Mais bon, c'était toujours mieux que rien. Lorsque Hugin disparut une nouvelle fois avec une pile de dossiers qui ne leur serviraient pas, le vert et argent interpella le notaire qui avait surement cru être tiré d'affaires. La bleue et bronze qui commençait à comprendre petit à petit le plan machiavélique que son frère d'arme avait mis en place, l'observa faire sans rien dire.

- Et bien au revoir monsieur et merci de nous avoir reçu. Toutefois, je me sens un peu coupable de vous avoir acheté des dossiers sur vos clients. Vous êtes bien certain que c'est vraiment légal ? lâcha-t-il.

Apparemment, cette phrase eut un grand effet sur l'homme car ce dernier s'arrêta avant de revenir sur ses pas, très mal à l'aise. La peur se lisait sur son visage. Si la franco-anglaise avait toujours reconnu les talents de sorcier du Serpentard, notamment pour son sens de l'imagination et de la stratégie, elle n'avait jamais soupçonné qu'il puisse être également expert dans l'art du chantage. Le jeune homme semblait posséder un bon nombre de talents cachés, et cela ne faisait que renforcer le caractère énigmatique qui se dégageait de sa personne. Comment avait-il pu bien apprendre à agir de la sorte ?

Dès que le Phénix parvint à capter toute l'attention du notaire, ce dernier consentit finalement à les laisser entrer dans son bureau pour régler ce "malentendu". Le vert et argent confia alors les dossiers jaunes à Lizzie, tandis que celle-ci lui jeta discrètement un regard à la fois satisfait et impressionné. Une fois à l'intérieur et bien installés, son camarade commença alors l'interrogatoire. Le vieux sorcier leur révéla que son grand-père décédé du nom de Allen Black avait conçu un testament inviolable peu avant son mariage avec une Fenwick dont il prit bizarrement le nom. D'après lui, le testament une fois rédigé ne pouvait plus se trouver en possession de quiconque, y compris de son propriétaire. Ce dernier avait même pris soin de modifier sa mémoire afin d'oublier qu'il avait écrit ledit testament.

La jeune fille se demandait pourquoi ce Allen Black avait agit de la sorte. Une telle procédure ne pouvait signifier qu'une chose : il avait probablement souhaité que ce testament ne se retrouve pas entre de mauvaises mains, et il avait voulu très certainement protéger quelque chose, son héritage, ou même quelqu'un, son héritier ? Mais de quoi ? De la famille Fenwick ? Pour quelle raison ? Autant de questions auxquelles il faudrait trouver des réponses ...

- Et pourquoi aurait-il fait ça ? demanda alors Lizzie. Avait-il une raison de garder tout cela secret et caché, même de lui-même ? Est-ce en raison de ce que contient le testament ? L'héritage ? S'agit-il d'un objet de grande valeur ? D'un objet magique et puissant qui ne devrait pas tomber entre de mauvaises mains ?

- Je suis navré Miss Parker, mais je ne sais pas absolument pas de quoi il s'agit. Comme je vous l'ai dit, Monsieur Black a fait en sorte que personne ne puisse mettre la main sur son testament et son héritage, sauf son héritier légitime. Je me suis seulement contenté de surveiller sa descendance, afin qu'une fois le moment venu, je puisse remettre ce document à la bonne personne. J'ai d'ailleurs à cet effet gardé un addendum sur le document afin que le nom de l'héritier reste toujours le dernier de la lignée.

- Et donc, vous êtes certain qu'il s'agisse bien de moi ? interrogea-t-elle à nouveau.

- Cela ne fait aucun doute, la magie ne ment pas vous savez, rétorqua-t-il.

- Mais puisque vous avez accès à ces informations, vous ne pourriez pas au moins me dire quelle est mon ascendance ? Mon lien avec cet homme ?

Le notaire s'était mis soudainement à pâlir, Lizzie le remarqua mais attendit sagement sa réponse.

- Écoutez je ... Je ne peux rien vous dire de plus, répondit-il d'une voix tremblante. Je ne sais pas, je ne m'en rappelle pas ... Par pitié laissez-moi maintenant, je ... J'ai ... J'ai prêté serment. Je ne peux rien dire ! Vous en savez déjà trop ! S'ils savent que je vous ai parlé, ils s'en prendront à moi !

- Qui ça "ils" ? De qui parlez-vous ?!, s'exclama l'ex-Serdaigle.

- De votre famille ! lança alors le notaire en pointant son doigt en direction de Valens. Je sais de quoi ils sont capable !

L'homme avait l'air paniqué, il semblait presque à deux doigts de pleurer, il avait les yeux exorbités, le visage horrifié, il semblait complètement effrayé ... Lizzie sentit elle aussi la peur l'envahir. Elle se tourna vers Valens, le regard inquiet. De quoi parlait-il ? De quoi était donc capable les Fenwick ? Qu'avaient-ils à craindre ? En tout les cas, si le notaire avait passé un serment inviolable avec le défunt, nul doute que leur quête d'information s'arrêtait là. Il faudrait chercher par eux-mêmes désormais.

Consultant de temps à autre sa coéquipière du regard, le serpentard vit qu'elle semblait satisfaite que cette première barrière ait pu être franchie de la sorte. Certes, la méthode n'était pas des plus reluisantes, cependant, pour l'avoir apprise d'eux, leurs adversaires du jour emploieraient les même... l’efficacité avant tout. S'engouffrant dans la brèche, s’accrochant aux fils d'espoir que laissait échapper l'homme de loi, sa compagne posa alors les mille questions qui lui venaient à l'esprit, celles qui l'effaraient et l'intriguaient tour à tour. Néanmoins, Allen avait bien fait son travail et le notaire ne put pas leur dire grand chose sur les raisons ou l'objet du testament. Le dernier mâle Fenwick avait bien une idée de la réponse à l'une des questions, mais en parler devant le notaire aurait été une erreur. L'avalanche de question lui fournissait déjà suffisamment d'informations comme cela. Tous deux eurent tout de même la confirmation que le testament ne visait pas une Elisabeth Parker homonyme de Lizzie, elle était belle et bien le récipiendaire des dernières volontés d'Allen Black en tant que personne.

Les question de sa complice allèrent crescendo jusqu'à déclencher une crise de panique. Une crise qui montrait que la fin de l'entretien arrivait à grand pas. Ils l'avaient pressé un pas justement au delà de la limite et le pauvre homme avait perdu pied. Dans un environnement intimiste, cela n'aurait pas posé problème. Au contraire, au sein du Ministère, il valait mieux être prudent. Un esclandre pouvait rapidement se retourner contre eux. Les précautions que le notaire avait prises n'étaient pas uniquement signe de sa prudence mais également de sa crainte.

Proche de l'hystérie, il brandit un doigt accusateur vers le jeune Fenwick, arguant qu'il savait de quoi les "siens" étaient capables. Le menton reposant dans la paume de sa main, Valens haussa les sourcils avant de pousser un soupir.

- Non, croyez moi, vous ne savez pas. Estimez vous en heureux.

Le serpentard savait ce que pensait savoir l'homme de loi, ils pensaient tous à la même chose. Si les pressions et le chantage s'avéraient inefficaces, il arrivaient que certaines personnes ne "disparaissent". Elles n'étaient pas nombreuses, ou du moins très peu nombreuses à avoir des attaches, mais suffisantes toutefois pour que la rumeur laisse planer une ombre menaçante, pour que tous se demandent "Et si le prochain c'était moi". Ceux qui les avaient cotoyés de prêt ou de loin craignaient de se voir torturés gratuitement et exécutés. Il n'y avait rien de plus inexact malheureusement, les choses étaient loin d'être aussi simples. Leur fils avait suffisamment souffert pour le savoir. Les quelques disparus n'étaient rien par rapport à ceux qui revenaient... et qui ne seraient plus jamais eux même. Ceux qui ne revenaient pas nourrissaient la forge et vivaient en son sein d'une certaine manière. Les autres partaient pour un fabuleux voyage dont ne revenait qu'une coquille que l'âme n'habitait plus. Une ombre menaçante, mais dissimulant une vérité trop abominable pour être utilisée ainsi. Il fallait une certaine dose de mesure afin de ne pas liguer les gens contre soi.

Basculant un instant sa tête en arrière, le jeune homme se leva en rassurant leur "victime".

- Ne vous inquiétez pas, nous ne vous mettrons pas en danger plus longtemps. Nous allons vous laisser en paix et tout cela ne sera plus qu'un mauvais rêve... à une condition.

Le notaire qui avait poussé un soupir de soulagement leva un oeil désespéré.

- Comme vous convenez que l'héritière se trouve ici, indiquez lui l'exécuteur testamentaire auquel elle doit se présenter pour recevoir son du. C'est le moins que vous puissiez faire.
- Non... Je... Je... Non... Allez vous en!
- Dites nous simplement ce qu'il vous est possible de dire pour nous indiquer la voie sans vous mettre en péril.
- Comment? Hm... Cherchez l'oeil rouge dont les larmes de sang abreuvent la tamise.
- Merci bien mon bon monsieur. Je vous souhaite... une bonne fin de journée. Et il me semble qu'au vu de votre labeur, des vacances seraient tout à fait méritées, loin.

Sortant du bureau, Valens savait que leur interlocuteur ne se ferait pas prier, attendant que les choses se tassent. En attendant, il faudrait se débrouiller avec l'obscure piste qu'il leur avait laissé. Pour se faire, il avait besoin de la matière grise de sa comparse et éventuellement de sa connaissance des lieux.

Aujourd'hui était un grand jour pour Alex : Il venait passer sa formation de transplanage. Il n'avait pas dormi de la nuit car il était très anxieux. Il était passé par la cheminée du dortoir et avait utilisé de la Poudre de Cheminette. Arrivant dans une cheminée du Ministère, il avança timidement dans le hall. Il y avait beaucoup de monde, car c'était l'heure ou les gens embauchaient. Il voyait voler des papiers, qui étaient des notes de services. Il regarda à sa droite et vit qu'un peu plus loin une grand fontaine avec une statue au centre se trouvaient là. Il avança vers elle car il devait prendre l'ascenseur qui le conduirait au Niveau 4. Il s'était approché pour voir la fontaine, et voyait que les gens jetaient des petites pièces, et cela pouvait porter bonheur, il fit de même et pris une petite pièce dans sa poche et la laissa tomber dans l'eau. Ce fis un petit *plouc*. Il vit un ascenseur sur le côté, à côté de bien d'autre, et se dirigea vers lui. Il demanda à ce qu'on l’emmène au Niveau 4.

La situation semblait de pire en pire. Plus Lizzie cherchait à obtenir des révélations, moins elle en avait et plus elle avait l'impression de s'enfoncer dans un terrible guêpier. A voir le visage paniqué du notaire, une menace terrible pesait sur lui, et sur eux ? La jeune fille ne connaissait pas la famille de Valens, elle ne savait rien d'eux, jamais elle n'avait abordé le sujet avec son frère d'arme, mais visiblement il ne valait mieux pas se frotter à ces gens. Cependant, au vue des circonstances, aurait-elle le choix ? En tout cas, le vert et argent ne semblait pas plus choqué que cela lorsque le vieil homme avait brandi un doigt accusateur à son encontre, assurant d'une voix posée que ce dernier ne savait de quoi les siens étaient réellement capables, et qu'il devait s'estimer heureux. La Phénix ne savait pas si cette déclaration était sensée la rassurer elle aussi.

Quoi qu'il en soit, il était évident que l'entretien touchait à sa fin, aussi, le Serpentard annonça qu'ils allaient enfin le laisser tranquille... A condition que le notaire leur indique l'identité de l'exécuteur testamentaire avant de partir définitivement. Mais ce dernier refusa catégoriquement, il semblait sur le point d'exploser. S'apprêtant à les chasser de son bureau, Valens proposa seulement d'obtenir de lui un indice, le sorcier lâcha finalement " Cherchez l'oeil rouge dont les larmes de sang abreuvent la Tamise. ". Ok une énigme à résoudre, super ... D'ordinaire cela ne posait aucun à problème à Lizzie, elle adorait résoudre les énigmes aux contraires. Faisant partie de la maison Serdaigle, elle avait été entrainé à cet exercice depuis son entrée à Poudlard. Mais dans la situation actuelle, elle s'en serait tout de même bien passé !

Les deux Phénix finirent donc par partir, laissant derrière eux un notaire particulièrement chamboulé parce qu'il venait de se passer. De nouveau dans l'Atrium, près de la fontaine, Lizzie restait silencieuse, réfléchissant aux dernières indications du vieil homme. L'oeil rouge ... A quoi cela pouvait-il faire référence ... Les larmes de sang abreuvant la Tamise ... Qu'est ce tout cela pouvait-il signifier ? Une pensée lui vint alors. Le sorcier faisait-il référence à cette grande roue bordant la Tamise que l'on surnommait le "London Eye" ? Possible, mais quel rapport avec l'exécuteur testamentaire ? Elle ne voyait pas non plus de lien avec les larmes de sang ... La sang-mêlé devait bien reconnaitre qu'elle butait grandement sur cette énigme. Son camarade aurait-il une idée ?

- Dis-moi Valens, je n'arrête pas de penser à ce que nous a dis le notaire : "Cherchez l'oeil rouge dont les larmes de sang abreuvent la Tamise." Je ne vois que le London Eye comme possible référence, mais j'ai du mal à faire le lien avec notre histoire. Qu'est ce que tu en penses ? demanda-t-elle.

La jeune fille espérait que pour le coup Valens soit plus inspiré qu'elle !

Après avoir quitté le bureau du notaire, c'est face à la fontaine qu'ils se retrouvèrent une nouvelle fois. Ayant obtenu plus de questions que de réponses, il leur fallait désormais faire montre de réflexion. A la poursuite d'une vérité qui semblait leur glisser des mains, tous deux se raccrochèrent à l'allusion étrange que l'homme effrayé leur avait transmis comme piste. Le serpentard savait que ce n'était pas un mensonge, il l'avait lu dans ses yeux. Un moyen de se débarasser d'eux, probablement, quelque chose qui ne le mettrait pas trop en danger, sans aucun doute, néanmoins pas un mensonge. Prendre le temps de creuser la piste était donc important... d'autant plus que c'était là la seule dont les jeunes gens disposaient.

Tout ce que cette phrase évoquait à sa complice dans Londres était l'Oeil de Londres. D'après la description de Lizzie, cela semblait être une grande roue à aubes. Pourquoi pas? Il ne fallait pas forcément arrêter les recherches à cette piste mais un début était toujours bon à prendre. Cherchant à se monter encourageant, le vert et argent lui répondit de manière optimiste.

- Cela parait plausible. Et vous connaissez bien mieux que moi la ville de Londres. Je vous fais entièrement confiance sur ce point. Si nous sommes bredouilles sur cette piste, nous chercherons les points de vue élevés de Londres qui ont vue sur la Tamise.

Néanmoins, un début n'était pas suffisant, il fallait encore pouvoir le relier au reste de la phrase afin d'identifier plus précisément l'homme qu'ils cherchaient. L'exercice demandait toujours de connaître Londres, mais également de réfléchir sur les liens possibles entre les concepts... et là, le jeune homme pouvait servir, même sans bien connaître Londres. Quelque chose de rouge devait être significatif et servir de point de repère. Il restait à trouver quoi.

- L'oeil rouge... Si l'oeil correspond au London Eye, pourquoi rouge? Un uniforme? Une livrée? Y'aurait-il des gardes en faction près de cette roue? Un restaurant avec des serveurs habillés de rouge peut être? Un bâtiment peint en rouge?

A moins que cette référence ne soit pas du tout un indicateur de lieu mais plutôt de temps. C'était tordu mais pas impossible.

- Ou bien... Y'aurait-il un moment de la nuit où le bâtiment serait illuminé de rouge? Ou un jour où des feux d'artifice rouges sont lancés? Ou alors dans banderoles rouges de sorties?

Malgré toutes ces hypothèse, rien n'expliquait les larmes de sang qui abreuvaient la Tamise. Restant pensif, se caressant le menton entre le pouce et l'index, le comparse de l'héritière fortuite songea alors à quelques hypothèse un peu farfelues et éloignées du raisonnable. C'était plutôt mauvais signe en général. Lorsque l'on réfléchissait ainsi, c'est que la liste des idées les plus rationnelles étaient désespérément vides.

- Hm... N'y aurait-il pas des abattoirs ou anciens abattoirs non loin de cette roue? A moins que ce soit une indication, non sur le lieu, mais sur l'identité de notre homme. Son métier par exemple, un boucher? Ou une particularité physique comme deux cicatrices sur les joues? Un symbole gravé sur sa maison? Remarque cela pourrait tout aussi bien être la signification de son nom.

En bref, ils avaient des idées, toutefois ils risquaient tout de même de patauger un peu... Dans la Tamise.

Taylor venait de sortir de la salle numéro quatorze, celle où il venait de passer son examen. D'après lui tout s'était très bien passé, il était parvenu à garder son sang froid et à faire utilisation de la magie sans baguette avec une rapidité qu'il n'avait encore jamais atteinte.

Je m'améliore, pensa t-il. Cependant il était encore très loin de maîtriser l'art de la magie pure avec une aisance suffisante pour s'en servir en combat. Il était bien beau de pouvoir faire sortir de la lumière de sa main, mais si il fallait cinq minutes de calme absolu pour lancer chaque sort, ses nouvelles capacités ne lui étaient d'aucune utilité. Il décida intérieurement de se remettre à l'entraînement dès son arrivée auprès d'Era, et il entreprit sa marche vers la sortie du ministère avec gaieté.

Il longeait à nouveau le couloir de dalle noires lugubres, parsemé de ses petite lumières rougeoyantes. Au fond, il distinguait déjà la grille dorée de l'ascenseur qu'il allait devoir prendre pour remonter vers l'atrium. Un petit son aiguë puis la voix de la jeune femme annonçait: 4ème étage, département des capacités magiques. La grille s'ouvrit et deux jeunes sorciers en descendirent. C'était deux jeunes garçons qui, vu leurs accoutrement, vivaient encore à Poudlard. Ils ne devaient pas avoir plus de seize ans. L'un avait les cheveux longs et bruns, tandis l'autre était blond aux cheveux courts. Il lui sembla voir un instant lui-même et son meilleur ami, Oliver, à l'age de seize ans. Les jeunes passèrent et Taylor vit la grille se refermer doucement. Ne voulant pas attendre la prochaine nacelle, il se précipita et passa en trombe dans l'ascenseur, direction...

-L'Atrium !!

Le vieux carré métallique s'éleva dans les airs, et de grands bruits plaintifs émanaient du système de circulation.

-Un peu d'huile agacerait moins les oreilles, je comprends pourquoi les gens du ministère sont toujours à bout de nerfs.

Une petite minute de patience fut demandée au vagabond, et il était arrivé à l'Atrium. Sur le chemin, l'ascenseur s'était arrêté deux fois, laissant entrer une multitude de gens qui n'avaient pas hésité à écraser le jeune sorcier contre les parois. La cage se vida, et il put enfin respirer à son aise. Il se trouvait à nouveau dans la plus grande salle du ministère où trônait la magnifique statue de pierre à la vue de tous.Et alors qu'il ne s'y attendait vraiment pas, il vit au travers de la foule sa douce petite lionne.

-Era ?! Mais qu'est ce que tu fais là ? A l'appelle de son nom la rouquine s'était retournée, ravis de croiser celui qu'elle cherchait.

Je suis tombé sur ça se matin. Alors je me suis dit que j’allai venir t'encourager, je ne suis pas arrivée trop tard au moins.

Dans la main de la jeune fille se trouvait un petit parchemin, sur lequel figurait l'écriture de Taylor. D'une calligraphie, pressée et bâclée, on pouvait distinguer en petite lettres: Demain RDV ministère, passage de l'épreuve pour magie sans baguette.

La jeune femme s'était réveillée bien après Taylor ce matin là. D'ailleurs celui-ci avait du quitter la maison car elle ne le trouva nulle part.

Alors qu'elle s'apprêtait à prendre son petit déjeuner, son regard fut attiré par un papier gisant au sol, sous le plan de travail.

- "Demain RDV ministère, passage de l'épreuve pour magie sans baguette." lut-elle à voix haute.

C'était donc pour ça que son compagnon semblait si nerveux la veille au soir ! Il n'avait presque pas touché à son repas et semblait perpétuellement concentré. Ni une ni deux, Era se dit alors qu'une petite surprise à son amoureux serait la bienvenue. Elle regarda l'heure sur sa montre, la matinée était déjà bien avancée.

- * Tant pis pour le p'tit dej'. *

Elle se précipita alors à la salle de bain pour s'habiller convenablement et transplana ensuite dans un tourbillon violent. Elle atterrit dans une petite rue adjacente à la cabine réservée aux visiteurs, et après avoir vérifié que personne ne l'avait vue, elle entra dans la cabine qui s'enfonça dans les profondeurs du ministère de la magie.

Une fois dans l'Atrium, elle marcha d'un pas vif en direction des cages d’ascenseurs. C'est alors qu'une voix qu'elle connaissait bien la héla parmi la foule.

- Era ?! Mais qu'est ce que tu fais là ?

- Je suis tombé sur ça se matin. Alors je me suis dit que j’allai venir t'encourager, je ne suis pas arrivée trop tard au moins.

Elle tendit alors le morceau de papier à son compagnon qui le regarda avant de poser à nouveau son regard sur la jolie rousse.

- A vrai dire je viens de terminer.

- Oh... Alors ? Comment ça s'est passé ?

- Bien d'après moi, mais je préfère ne pas trop m'avancer, on verra bien. Tu viens ? Retournons chez nous, c'est vraiment trop bruyant ici.

Il tendit sa main pour attraper celle de la lionne et tout deux regagnèrent la sortie dans les rues de Londres avant de transplaner dans leur accueillant chalet.

Fin du rp.

C't'envie de fou de cracher sur ce sol vertueux, sol que foulent ces hautes personnes, soit-disant, que bon nombre de pauvres aurors complètement aliénés à leur vieux gouvernement pisseux. Arrête de regarder le sol et sourit à ces têtes, nous étions près du but, j'avais un rôle à tenir essentiel, peut-être déterminant. Un poids indéfiniment lourd sur mes épaules. Fallait se retenir de les foudroyer du regard et s'en tenir aux salutations diplomatiques que les bonne gens se doivent de préserver, celles que le ministère, celui que j'étais entrain de fouler, nous revendiquait de préserver.

Ploutch.

Sous terre ; imaginez le truc, t'es en dessous, et au dessus de nos têtes, y'a les moldus qui se bousculent, les moldus qui marchent à tue-tête, qui s'embrassent, qui discutent, et qui n'imaginent pas même un seul instant le monde véritable qui existe autours d'eux. Gerbant. Je passai devant foule de gens, d'employés comme d'invités. Invités, ouioui, à cette fameuse petite fête de ce cher Sudworth. Il s'prend vraiment pour le centre du monde celui-là. Tellement pour le centre du monde, en mettant à ses pieds tous ses p'tits pions, ses petits serviteurs, qu'il n'imagine pas un seul instant qu'on puisse le berner...

« Votre baguette. »

Je lui souris, aimablement, peut-être même trop aimablement, c'en était même insupportable. Qui étais-ce, je men contrefichais. Un simple employé payé pour énoncer la même phrase, effectuer le même geste, et ce continuellement, sans même se rendre compte, par ce simple fait, ce simple fait d'effectuer les mêmes choses aux mêmes instants pour chaque personne arrivée, qu'il était complètement esclave des directives, qu'il perdait complètement en travaillant ; c'est pas ça, le travail, c'est juste une perte de temps que de s'adonner à ces ridicules faits chaque jour pour penser bien gagner sa vie. Ne pas dire un mot, ne pas ouvrir la bouche ; parler que lorsqu'on le demande. Directives difficile à suivre lorsqu'on est habitué à l'ouvrir, mais compte tenu de la suite des évènements, j'étais en ce moment tout à fait apte à me la fermer. Si je ratais ce premier pas, adieu la gloire... Les autres, eux, y étaient déjà, du moins pas tous encore. Cette première mission se passerait bien, même très bien, je le sentais, et mon instinct ne me trompait jamais.

« Quelles sont les raisons de votre visite, mademoiselle ?
- Mon cher monsieur, voyez-vous nous étudions en ce moment-même l'histoire du ministère de la magie ; j'ai été chargée d'effectuer un exposé sur votre grandissime enseigne. »

Ne pouffe pas de rire, ne pouffe pas de rire, tu y crois dur comme fer ! Tu es très studieuse, tu adores l'histoire de la magie, ta prof t'adore, et elle t'a jugée la meilleure pour faire un exposé... Sur le ministère de la magie. Bon sang, le mec a l'air d'me croire. J'époussetai machinalement mon ensemble d'écolière, et lançai un regard des plus admiratifs à ce pauvre employé inconscient de sa condition précaire, tout en pressant mon carnet de parchemin contre ma poitrine bombante et ma plume frétillante dans la paume de ma main.

« Ca sera l'affaire de quelques instants, dans une heure je serais partie monsieur. Je crains de ne pas pouvoir me satisfaire avec de simples manuels... Une ancienne mangenmage ne devrait pas tarder à mes présenter quelques lieux. »

Alors que le garde relevait son regard vers le mien, quelque peu hésitant, une nouvelle venue fit irruption derrière nous. Nous nous regardâmes. Nous nous reconnûmes. Haute, yeux ruiselant, crinière blonde, prestance. Sans nous connaître, nous nous connaissions. La disciple, sourire taquin, présenta sa baguette à son tour tout en questionnant, tout à fait naturellement, l'employé sur sa vie, comme on parle à vieil ami d'entant.

« Bien, je viens accompagner cette jeune fille, Jana Van Oaklyn, pour son exposé.
- Prenez ceci vous deux. »

Il nous tendit un badge ruisselant. Je lui offris un de mes plus beaux sourires, le remerciant chaleureusement, et après quelques autres petits contrôles d'ordre rustique, nous pûmes enfin nous détacher du corps des forces de l'ordre. A mon plus grand plaisir, mes lèvres retombèrent, laissant s'estomper le sourire figé qui s'éprenait sur mon visage. D'un regard circulaire, mes yeux se posèrent finalement sur les ascenseurs.

Il est temps que les secrets remontent à la surface...

Mais avant tout, il restait l'essentiel. Parfois de simples friandises peuvent faire tout basculer. A présent face à face, près de la fontaine, acolytes que nous étions nous observions avec défiance mais complicité. Cette femme avait une classe et une tenue qui laissait transparaître l'expérience engendrée. Mais plus encore. Si c'était bien 94, et dès que nous aurons la certitude même que nous nous reconnaissons, c'est à dire dans quelques secondes, si elle me reconnaissait comme 01, alors nous formerions un beau duo de choc. Un duo de blondasses, c'est vrai, mais pas que...

Emportés par la foule, qui nous traîne nous entraîne, écrasés les uns contres les autres nous ne formons qu’un seul corps. Et le flot sans effort nous pousse enchaînés les uns contre les autres.

Et voilà comme je me démenais entre ces gens, ces gens, ces gens, amassés devant la fontaine du ministère de la magie de laquelle jaillissaient des bras d’eau, devenu libres un instant, pour venir s’écraser de nouveau dans la masse de son élément. Et voilà comment je me retrouvais au Ministère de la Magie. Au moment opportun qui plus était. ce même jour où était donné une petite fête en l’honneur de Mr. Sudworth et son fan-club.

Vu que Kyara étant membre de ce dernier, nous avions décidé, nous derniers membres de l’Ordre du Phénix, d’y aller faire un tour; ou du moins, d'y marquer notre présence. Le ministre, bien que protégé par ces Aurors, et même le ministère, plus ou moins délaissés par ces derniers, seraient susceptibles d’accueillir des invités non souhaités, encore moins que nous. Nous ignorions nous-mêmes l’identité de ces invités indésirables, nous étions-là pour le découvrir, et pourquoi pas, trouver des informations intéressantes entre ces murs qui pourraient nous servir.

“ - Bonjour,
- Votre Baguette, je vous prie, me demanda l’un des gardes en poste, je lui remis et j’attendis quelques instants laissant mon regard voguer vers la foule toujours plus en mouvement, pour quelles raisons venez vous au ministère Mr...?
- Mr. Shelley. ll se trouve que mon appartement a été investi par des squatteurs, lesquels j’aimerai bien voir partir.
- Quels genres de Squatteurs ?
- Des Bandimons. En nombre très conséquent. Je viens donc quémander aide et service au ministère.

Convaincu par mes réels arguments, il y avait vraiment un peu trop public parsemé sur les murs, sur les fauteuils, sur les cartons de mon petit appartement de l'allée des Embrumes, et peut-être rassuré par mon identité de directeur de Serpentard, le garde me laissa passer non sans me rendre ma chère et précieuse baguette.

Je me plantais sur place, et regardais autour de moi. Il y avait de fortes chances pour que certains secrets remontent à la surface. Et je devais, et nous devions pouvoir les intercepter, espérant qu’ils ne tombent pas entre de mauvaises mains.

RP unique pour passage d'une formation.

La jeune femme atteignit le seuil du Ministère de la Magie. Le motif de sa venue était toutefois différent. Ahlys ne venait pas en auror mais en candidate. Elle allait tenter pour la seconde fois de passer sa formation d'animagie. Elle s'était entraînée d'arrache-pied depuis son premier passage.

L'homme à l'entrée la connaissait bien ; il la voyait arriver presque tous les jours. Néanmoins, protocole oblige, il la fouilla et inspecta sa baguette.
- Il me semble que vous ne travaillez pas, aujourd'hui, s'étonna-t-il en la lui rendant.
- Exact. Je viens pour la formation d'animagie.
- Alors je ne vous mets pas en retard ! Bon courage, Miss Maplestone !

Ahlys lui adressa un sourire tendu, remercia le garde et, parce qu'il insistait gentiment, accepta de prendre un verre si jamais elle réussissait l'examen. L'homme échangea un regard victorieux avec son collègue ; l'auror leva les yeux au ciel et attrapa le badge qu'on lui tendait avant de se mettre en marche pour le Département des Aptitudes Magiques.

[Autorisation de Jana pour jouer sa perso]

"Ethaaaaaaaan ! J'dois m'absenter, t'sais le Ministère... La gamine, son exposé laaaa...
- Ouais, j'garderai ta fille, comme d'hab. Mumuse toi bien !"

Clélia tira la langue, quelle fausse excuse et son cousin la croyait. Ou peut-être faisait-il semblant d'y croire, il savait que la femme ne portait plus le ministère dans son coeur depuis son mandat de Magenmage. Ou alors ça avait toujours été le cas mais elle n'en avait pris conscience que bien plus tard. Tous ces hypocrites, ces lécheurs de bottes la faisaient frémir, le pire c'est que le nouveau ministre, Sudmachinchose semblait les adorer, à tel point qu'il avait créé son fan club. Pas mégalo le type ! L'ancienne directrice de Poudlard s'habilla avec classe, ce n'est pas parce qu'elle allait "aider pour un exposer" qu'elle ne devait pas être bien vêtue. Et puis, on sait jamais ce qui traine dans ces endroits, un journaliste et HOP ! nous voilà dans le Chicaneur avec des cernes et les cheveux en bataille... Finie réputation chérie, finis les rendez-vous galants, fini tout.

Habillée donc, d'un jean noir, de bottes à talons hauts assortis et d'une chemise blanche - et couverte par son éternel manteau de cuir noir - l'ancienne Gryffondor prit d'un air décidé le chemin du Ministère. Elle passa par les rues moldues qui grouillaient de monde, voilà de tous petits vers que l'on pourrait écraser d'un simple "Avada" si l'on pouvait... Ah ! Si seulement il n'y avait pas toutes ces lois débiles à leur sujet... Puis entra dans le Ministère.

Au niveau de la sécurité, une blonde habillée comme une élève essayait de se débattre avec l'agent de la sécurité à propos d'une histoire d'exposé. Ah, bah ça devrait être elle, 01. Clélia plaqua sur son visage un sourire avenant et s'avança.

"Bon sang ! John comment vas-tu ? Et ton dos ?
- Mademoiselle Skywolf ! Voilà longtemps qu'on ne vous avait vue ici. Oh ça va, vous savez ce que c'est... Mais mon dos me fait toujours aussi mal...
- Je vous ai déjà dit d'aller consulter, ça devient urgent. Et ta femme, tes enfants ? Les aînés sont à Poudlard il me semble ?
- Ils vont bien... James et Laura sont entrés l'années dernières, ils s'y plaisent. D'ailleurs..."

L'employé coula un long regard vers l'élève, la Skywolf sourit et leva la main.

"Bien, je viens accompagner cette jeune fille, Jana Van Oaklyn, pour son exposé."

L'agent hocha la tête, visiblement soulagé de voir qu'une ancienne Magenmage s'occupait du cas de la jeune fille. La gérante d'Ollivander's tendit sa baguette au fameux John qui la lui rendit quelques minutes après. Il tendit ensuite deux pass aux visiteuses et souhaita à la plus âgée une bonne journée. Les deux femmes partirent vers les ascenseurs, l'une et l'autre soulagées de ne plus avoir à sourire comme des idiotes. Clélia fit quelques grimaces comme pour détendre ses joues, bon sang que ça faisait mal de faire le Chat de Cheshire !

Arrivées non loin de la fontaine, elles se firent face. Elles devaient savoir si l'autre était réellement celle qu'elle attendait... Normalement oui, du moins d'après la description qu'elle avait reçue, ce devrait être 01, mais on n'est jamais trop prudente. L'ancienne directrice sortit un paquet de M&Ms de son sac et observa la supposée Jana. Elles avaient mis au point un système de reconnaissance, sans s'être jamais vues -ce qui éveillerait moins les soupçons- elles arriveraient ainsi à agir comme il se doit. Il ne manquerait plus qu'on confonde un Mangemort avec un Pigeon [ #privatjokeFranck ] !

"Tu veux un M&Ms ?
- J'en veux bien un oui, un vert s'il vous plait."

Clélia sourit et lui tendit la douceur, s'octroyant le plaisir d'un rouge puis rangea le paquet. Elle laissa fondre le chocolat dans sa bouche tout en prenant la direction des ascenseurs, suivie par la 01. Deux blondes, deux Mages Noires, elles allaient faire des étincelles... Et maintenant, en route vers leur prochaine destination, au plus profond du Ministère.

'Tain y avait du monde... Un de ces peuples, dans le hall du Ministère, c'était à en avoir le tournis! Bien sûr, c'était le bâtiment magique le plus important de Grande-Bretagne (si l'on exceptait Poudlard), bien sûr il y avait ce meeting là, le premier où le Ministre allait causer directement devant ses électeurs, bien sûr un type aussi bien foutu ça rameutait des foules... M'enfin, je ne m'attendais pas à ça. Ça, ça grouillait de partout, ça laissait à peine assez d'espace et d'oxygène pour qu'on pût passer correctement. A Pré-au-Lard aussi il y avait du monde mais la proportion n'était pas comparable. Et c'était presque tous des gamins que je connaissais, que j'avais déjà croisé au moins une fois au village. Là c'était une masse informe d'inconnus, de visages anonymes. Je n'aimais pas ça. Pas du tout. J'eus un soupir.

Il me fallait pourtant avancer, me faufiler à travers la foule. Personne ne prêtait attention aux autres, on se bousculait, s'écrasait, se pressait, se frottait les uns contre les autres sans jamais conserver souvenir de leurs visages ou de leurs corps. Je me frayais un chemin avec des gestes durs mais pas brusques. Si mon air morose pouvait choquer dans le petit village coquet où j'habitais, ici il se fondait dans le décor. Peu nombreux étaient les sorciers qui arboraient un sourire sur les lèvres, la large majorité ne s'accordait pas le temps de sortir de cet expression grave qui devait s'être gravée sur leur visage avec le temps. En d'autres circonstances, en un autre temps peut-être aurais-je trouvé cela triste. Présentement cela m'arrangeait.

Je passais sans m'arrêter devant la fontaine, évitant de la regarder. Il y avait quelque chose de dérangeant dans cette statue, dans ce lieu même, quelque chose qui m'horripilait sans que je sus pourquoi. Cela n'avait gère d'importance, j'avais conscience que mes nerfs étaient à fleur de peau depuis... Un rien m'agaçait.

Je me plaçais dans la file devant le poste de garde, attendant mon tour en regardant autour de moi l'air de rien... Hé mais! Une fraction de seconde j'entraperçus une silhouette qui ne m'était pas inconnue, cependant la femme s'évapora avant que je ne pus mettre la baguette dessus. N'était-ce pas l'ex-très-jeune-directrice-de-Poudlard ? Un flot de souvenirs la concernant me revenait, qui n'augurait rien de bon. Mais était-ce seulement elle ? Je n'en étais pas si sûre. Impossible désormais de le vérifier : la foule était bien trop dense. Comme quoi, cette surpopulation avait vraiment tout pour me déplaire.

Bientôt je fus moi-même en face de l'employé de la sécurité :
- Bonjour mademoiselle.
- Bonjour.
- Veuillez me remettre votre baguette, s'il-vous-plaît. Bien qu'il ne me plût pas le moins du monde de remettre ma baguette à quiconque, encore moins un lourdaud du Ministère, je me pliais à la procédure sans broncher. Après l'avoir enregistré, l'homme me rendit mon bien et continua : Raison de la visite ?
Il en avait déjà vu passer un tas, de visiteurs, pour me parler avec cette nonchalance -tout juste prenait-il la peine de me regarder dans les yeux.
- Commerce international. Je m'intéresse à des produits étrangers pour ma boutique, des objets artisanaux du Sénégal, je souhaiterais en importer un petit stock et avec toutes ces histoires de normes, d'accords de commerce, bref de paperasse, je viens me renseigner sur la possibilité de cet importation et sur la procédure à suivre.
Le sorcier acquiesça machinalement, récupéra le badge que venait de lâcher la machine à côté de lui et me le tendit.
- Tenez. Niveau 5. Passez une bonne journée, dit-il avec un léger signe de tête.
Je saisis le badge et le remerciais, me dirigeant ensuite vers les portes d'or par lesquelles on pouvait accéder aux ascenseurs. J'ignorais au juste ce que je venais faire ici. Quelques lettres dans un journal, bien mince piste. Bah, je ne tarderais pas à le découvrir.

[Post Unique]

- INTRUS AU DEPARTEMENT DE LA JUSTICE MAGIQUE ! INTRUS AU DEPARTEMENT DE LA JUSTICE MAGIQUE ! résonna alors une voix amplifiée à tous les niveaux du Ministère faisant sortir tout le personnel de ses bureaux, baguettes en main, prêts à intervenir tandis que les portes d'entrée se refermaient une à une.

La salle de transplanage sera définitivement inaccessible à partir du 21 avril.
Si d'ici là vous n'avez pas réussi à sortir, vous serez considérés comme attrapés MDR

J'aimerai me trouver sur les toits de Londres, la nuit, voir la lune éclairer les rues sombres de la capital, me sentir étouffer par ce trop pleins de liberté que les hauteurs offrent, me sentir étouffer par ce trop pleins de liberté, me sentir écraser par celle-ci, plutôt que d'être, comme en ces instants, pressé comme un citron dans les cages d'ascenseurs du Ministère de la Magie. Par ces gens, ces gens affolés.

- Avancez !
- Mais y a plus de places ! Ca ne sert à rien de pousser nom d'un verracrasse !

Fallait que ça tombe ce jour-là ! Qu'il y ait une merdouille au département des créatures magiques que je quittais alors, avec l'intention de me rendre au département de la justice magique pour y jeter un œil ou deux. Car, en effet, A peine avais-je fais deux pas qu'une grosse explosion se fit entendre derrière l'une des grandes portes de laquelle, comme un monstre prêt à dévorer ses proies, sortie une épaisse fumée noire.

Sans que je puisse comprendre ce qui m'arrivait ou ce qui arrivait, était-ce du au hasard ?, je fus entrainé vers les ascenseurs, poussés par les gens apeurés, et les employés prêts à renvoyer une brebis égarée dans le bon chemin. J'étais bloqué. Je jurais, et me résignais à me laisser emporter par la foule. Encore une fois.

Je n'étais pourtant pas au bout de mes surprises; Arrivant à l'Atrium, alors qu'une longue liste y serpentait - on devait signer un registre pour prouver qu'on était bien sortis du ministère- une nouvelle menace planait. Il y avait des intrus au département de la justice magique. Un grondement monta dans la foule, un grondement de peur, un grondement vibrant de murmures, vibrant de souvenirs noirs, et effrayants. Qui pouvait bien s'introduire au département de la justice ?

Et si, en chacun d'eux, ils espéraient ne plus entendre leur nom, ne serait-ce que au détour d'une conversation, et si personne n'osa le prononcer, ce nom apparut, aussi éblouissant qu'un flash, à leur esprit. Les Mangemorts.

Les Mangemorts étaient-ils de retour ? Je ne me posais pas la question, la réponse paraissait en outre évidente depuis plusieurs temps déjà. Peut-être me trompais-je, mais ce qui était sûr, c'est que ces personnes introduites dans le département de la justice n'y était pas juste pour le plaisir d'y être ou pour faire une mauvaise blague.

Devais-je y aller ? Il y avait des Aurors partout. Je vis passer Joe Parker. Les zones devaient toutes être très bien gardées. Ce serait trop risqué d'y aller. Et puis, je pensais à Aby. Kyara. La jeune fille ne devait pas quitter le meeting du ministre, elle était surement en sécurité...mais la gérante de wadiwasi...se trouvait normalement au département des mystères.

Je ne pouvais rien faire pour elle. Elle était notre dernier espoir de pouvoir trouver quelques renseignements susceptibles de nous mettre sur une bonne piste. En outre, elle risquait de se faire attraper si elle ne se dépêchait pas de déguerpir. De plus, je ne pouvais me mettre en danger avec pour seul résultat d'avoir deux membres de l'ODP sur trois attrapés.

Pour le moment, il fallait se retirer sans bruit du ministère, et observer. Notre second plan d'attaque se mettrait alors en route.

-Veuillez Signer ici, je vous prie.

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