Devant la fontaine du Ministère

J'aimerai me trouver sur les toits de Londres, la nuit, voir la lune éclairer les rues sombres de la capital, me sentir étouffer par ce trop pleins de liberté que les hauteurs offrent, me sentir étouffer par ce trop pleins de liberté, me sentir écraser par celle-ci, plutôt que d'être, comme en ces instants, pressé comme un citron dans les cages d'ascenseurs du Ministère de la Magie. Par ces gens, ces gens affolés.

- Avancez !
- Mais y a plus de places ! Ca ne sert à rien de pousser nom d'un verracrasse !

Fallait que ça tombe ce jour-là ! Qu'il y ait une merdouille au département des créatures magiques que je quittais alors, avec l'intention de me rendre au département de la justice magique pour y jeter un œil ou deux. Car, en effet, A peine avais-je fais deux pas qu'une grosse explosion se fit entendre derrière l'une des grandes portes de laquelle, comme un monstre prêt à dévorer ses proies, sortie une épaisse fumée noire.

Sans que je puisse comprendre ce qui m'arrivait ou ce qui arrivait, était-ce du au hasard ?, je fus entrainé vers les ascenseurs, poussés par les gens apeurés, et les employés prêts à renvoyer une brebis égarée dans le bon chemin. J'étais bloqué. Je jurais, et me résignais à me laisser emporter par la foule. Encore une fois.

Je n'étais pourtant pas au bout de mes surprises; Arrivant à l'Atrium, alors qu'une longue liste y serpentait - on devait signer un registre pour prouver qu'on était bien sortis du ministère- une nouvelle menace planait. Il y avait des intrus au département de la justice magique. Un grondement monta dans la foule, un grondement de peur, un grondement vibrant de murmures, vibrant de souvenirs noirs, et effrayants. Qui pouvait bien s'introduire au département de la justice ?

Et si, en chacun d'eux, ils espéraient ne plus entendre leur nom, ne serait-ce que au détour d'une conversation, et si personne n'osa le prononcer, ce nom apparut, aussi éblouissant qu'un flash, à leur esprit. Les Mangemorts.

Les Mangemorts étaient-ils de retour ? Je ne me posais pas la question, la réponse paraissait en outre évidente depuis plusieurs temps déjà. Peut-être me trompais-je, mais ce qui était sûr, c'est que ces personnes introduites dans le département de la justice n'y était pas juste pour le plaisir d'y être ou pour faire une mauvaise blague.

Devais-je y aller ? Il y avait des Aurors partout. Je vis passer Joe Parker. Les zones devaient toutes être très bien gardées. Ce serait trop risqué d'y aller. Et puis, je pensais à Aby. Kyara. La jeune fille ne devait pas quitter le meeting du ministre, elle était surement en sécurité...mais la gérante de wadiwasi...se trouvait normalement au département des mystères.

Je ne pouvais rien faire pour elle. Elle était notre dernier espoir de pouvoir trouver quelques renseignements susceptibles de nous mettre sur une bonne piste. En outre, elle risquait de se faire attraper si elle ne se dépêchait pas de déguerpir. De plus, je ne pouvais me mettre en danger avec pour seul résultat d'avoir deux membres de l'ODP sur trois attrapés.

Pour le moment, il fallait se retirer sans bruit du ministère, et observer. Notre second plan d'attaque se mettrait alors en route.

-Veuillez Signer ici, je vous prie.

Spoiler:

Bien sûr, c'était trop beau pour être vrai. À peine avais-je esquissé un geste vers la porte ouverte sur un monde de secrets prêts à être découverts que les ennuis commencèrent. Il y eut du remue-ménage, probablement la sécurité qui rappliquait. Les mangemorts étaient plus discrets et moins nombreux. Génial. J'enlevais aussitôt la capuche et le morceau de tissu qui masquait mon identité, cela n'irait qu'en ma défaveur s'ils voyaient que je cachais mon visage. La fumée s'était dissipée, ne me laissant plus le temps de m'éloigner de la porte. Avec amertume, je pensais aux mangemorts qui avaient filé. Pas de doute, quel grand Ministère était-ce là pour que des mages noirs y pénètrent impunément! Je fus interpellée par un homme, un parmi tant d'autres en uniforme. Il devait être le plus gradé de la troupe car les autres semblait attendre qu'il agisse le premier.

- Mademoiselle ! Vous ne pouvez pas entrer dedans. Je vous demanderai de bien vouloir retourner à l'atrium je vous prie !

"Vous ne pouvez pas entrer"? Il disait ça sérieusement? Il y avait des mangemorts dans le bâtiment et il me faisait un rappel du règlement.
- Vous en êtes sûr ? C'est bien dommage. J'imagine que seuls les Langues de Plomb ont accès aux mystères impénétrables du Ministère... J'aurais aimé être Langue de Plomb.

De la façon dont me regardait mon interlocuteur, il était évident qu'il n'aimait pas la désinvolture avec laquelle je lui parlais, pas plus que mon comportement général. Mais enfin, pour le mettre dans ma poche, il aurait déjà fallu par ne pas s'approcher de la porte et il était trop tard pour s'en soucier. Il s'approcha de moi avec un air quelque peu suspicieux -- on se demande bien pourquoi. Quoi qu'il en soit, le monsieur demeurait poli et c'est avec une voix lisse qu'il me demanda :

- Puis-je voir votre badge je vous prie ?
- Bien sûr. Frustrée de perdre du temps avec de futiles procédés, je plaçais sous ses yeux mon beau badge de visiteur tout en énonçant clairement d'un ton où transparaissait mon énervement : Abygael Thompson, visite pour raisons professionnelles.
- Je vais devoir vous demander de bien vouloir me suivre je vous prie.
- Très bien. J'obtempérais mais tout en les suivant mon sang s'échauffait. Cela commençait à sérieusement me gaver ses manières, le Ministère était en état d'alerte et il prenait le temps pour des civilités? Il agissait avec le même rythme qu'un jeune en vacances à Amsterdam. Je ne manquais pas de lui faire partager mes sentiments avec une pointe d'ironie: Très pertinente votre question sur le pourquoi de l'état des lieux. Eh bien, figurez vous que j'ai croisé des MANGEMORTS à l'instant et avec l'alarme j'imagine qu'ils n'étaient pas seuls! Alors je vous prie de vous bouger et de régler mon cas rapidement pour passer aux choses sérieuses et éviter des MEURTRES d'innocents! Il y a des jeunes là haut bon sang de dragon!

J'espérais qu'aux autres étages la sécurité était plus efficace. Que Kyara était en sécurité. Je maintenais l'inquiétude à distance, me disant qu'elle était avec des Aurors et surtout sa baguette magique.

Je n'avais aucune raison de lui répondre mais dieu que j'avais envie de lui coller une tarte à celle-là. Elle rouspétait et osait insinuer que nous n'étions qu'une bande de bons à rien alors que nous l'avions surprise en plein délit ! Je levais donc les yeux au plafond pendant que les ascenseurs nous menaient jusqu'à l'atrium. Mes collègues derrière moi se chargerait de verrouiller les portes du département car nul doute que les Aurors allaient vouloir venir vérifier les lieux et mieux valait que rien n'ait été dérobé.

- Atrium ! dit la voix désincarnée de l'ascenseur pendant que je poussais doucement notre "prisonnière" vers les gardiens de l'entrée.

Il y avait foule à présent, les gens étaient entassés comme des sardines. Certains semblaient apeurés tandis que d'autres attendaient la suite des évènements d'un air curieux. Bien entendu, les journalistes étaient les pires et ce fut adroitement que je les évitais et que je poussais notre jeune femme dans une petite pièce attenante.

- Vous deux ! Surveillez-la. Je vais prévenir les Aurors de sa "situation". Mademoiselle, je vais devoir vous prendre votre baguette. Vous pourrez la récupérer à votre sortie du Ministère, si vous sortez. Je vous souhaite une agréable journée au Ministère de la Magie. Vous verrez avec mes collègues de la Justice Magique ce qu'il en est.

Et sans plus de cérémonie, sa baguette en main, je quittais la pièce en priant pour que la relève arrive bientôt. Je sentais la migraine se pointer et cela risquait de me rendre malade. Du coin de l'oeil, je cherchais rapidement un Auror à qui refiler toute cette histoire puis quand mon travail fut fait, je redescendis plus bas.

[Les aurors prendront la relève]

Je venais d'arriver dans l'atrium, je savais ce que j'avais à faire. Les moindres détails de mon "plan" étaient entièrement assimilé, il ne me restait plus qu'à mettre en oeuvre ce que j'avais mis 10 minutes à éclaircir au maximum. L'atrium commençait tout doucement à se vider, de nombreuses personnes étaient encore présente alors que, normalement, l'entierté du ministère aurait déjà dû être évacué. Je soupçonnais les personnes présentes d'être trop curieux pour sortit au plus vite, l'homme était fait ainsi, sa curiosité surpassait souvent beaucoup de chose, dans ce cas-ci peut être même l’instinct de survie ? Je poussais peut être ma réflexion un peu loin, les personnes encore là n'étaient pas en danger de mort, jusqu'à preuve du contraire aucun mangemort, ni tueur en série n'avaient été aperçu ici même, la présence d'intru n'était surement pas suffisante pour déclencher l'instinct de survie d'un être humain. Je m'enfonçais dans ses pensées, tout à fait inutile, tout en marchant vers l'endroit que je désirais rejoindre, malheureusement je n'arriverai pas tout de suite à destination. En effet, après une vingtaine de pas une voix venait me tirer de ma réflexion.

Monsieur Parker ! On a besoin de vous là-bas Le type qui venait de m'adresser la parole pointait son doigts vers une pièce à l'écart de l'atrium. Une jeune femme a essayé de forcer une porte du département des mystères, nous l'avons arrêté. Je pense que c'est à vous de prendre la relève maintenant !

Le gars semblait sur les nerfs, il avait été sec. Je n'aimais pas trop ça, mais je me devais de comprendre la situation. Des intrus sur le lieu de travail, ça faisait pas toujours plaisir. De plus, cette jeune fille semblait avoir voulu forcer une porte de son département. Je le regardais dans les yeux et lui répondait, essayant de rester le plus cordial possible.

D'accord, merci Tom. Je vais m'occuper d'elle tout de suite.

Je lui demandais ensuite plus de détails sur ce qui s'était passer et ce qu'il avait pu observer de la jeune fille. Je n'allais pas aller la questionner sans savoir tout ce qui était arrivé au département des mystères. Après une ou deux minutes, le récit de Tom était terminé, je pouvais me rendre dans la pièce pour interroger la fille. J'avais retenu chaque détails donné par Tom, la fille avait été trouvée au département des mystères alors que les intrus signalés avaient été retrouvé au département de la justice.. Y avait-il un lien entre toute ses personnes ? Je ne pouvais pas encore établir de connexion entre eux, ni accusé cette fille de quoique ce soit. Avant d'entrer dans la pièce, je prenais une grande inspiration puis poussait la porte. La jeune fille était entouré de deux autres personnes, sûrement des collègues de département de Tom. Je ne connaissais pas leur prénom, ni leur nom. Je ne voulais pas d'eux dans la pièce, sans parler je les regardais, une fois l'un puis l'autre, d'un regard je leur demandais de s'en aller. Il semblait avoir compris, ils avaient mieux à faire que de rester ici et attendre la fin de l'interrogatoire. Puis, je n'avais pas besoin d'eux. Je regardais la fille, je ne la connaissais pas. Inconnue au bataillon, jamais croisée. Je m'approchais d'elle et lui proposais de s'asseoir.

Asseyez-vous, je vous prie.. Alors quelle est la raison de votre présence au ministère ? Plus précisément dans le département des mystères a essayé de forcer une porte qui, si elle était fermé, vous était interdite d'accès ?

Le monsieur ben, il avait pas l'air content. Il me regardait avec sa colère toute contenue. Cela ne devait pas être drôle, vraiment, de travailler pour le Ministère. Le moindre faux pas et la presse s'en emparait, ou si elle ne le faisait pas il y avait toujours un imbécile pour entamer une procédure judiciaire ou faire un scandale. Il était donc fortement déconseillé pour eux de parler autrement qu'avec cette voix polie, affectée qui me tapait sur le système.

- Vous deux ! Surveillez-la. Je vais prévenir les Aurors de sa "situation". Mademoiselle, je vais devoir vous prendre votre baguette. Vous pourrez la récupérer à votre sortie du Ministère, si vous sortez. Je vous souhaite une agréable journée au Ministère de la Magie. Vous verrez avec mes collègues de la Justice Magique ce qu'il en est.

J'aurais pu être compréhensive, peut être, s'il n'y avait pas des mangemorts dans les parages avec Franck dans je ne savais quelle situation et Kya enfermée dans une salle de conférence à l'étage. Mais le fait était que des êtres auxquels je tenais se trouvait en danger, que ces bons messieurs faisaient obstacle à ma volonté d'agir, alors la compréhension n'était pas à proprement parler dans mes priorités. Ils avaient choisi leur métier, ils avaient choisi leur vie pourrie, ils avaient choisi d'avoir à faire face à ce genre de situations. Qu'ils assument. Moi je n'avais pas choisi de travailler pour le Ministère, de fliquer toutes les personnes qui y entraient, d'être caressant avec des gens que j'avais envie de démonter, d'avoir des horaires exigeantes pour au final passer plus d'heures à s'ennuyer qu'autre chose. Je n'étais pas le citoyen modèle qui servait son gouvernement et qui avait oublié la raison de sa présence ici. J'en payais le prix mais c'était mon choix. Alors je l'em*erdais ce type qui m'escortait, j'em*erdais sa mine de gentil faux-c*l comme j'em*erdais son regard noir révélateur de la colère qui ne sortait pas.

- Au revoir monsieur l'hypocrite! Et j'ajoutais à cela un pied de nez pour fêter son départ.

Ses acolytes m'emmenèrent à ce qui avait l'air d'une salle d'interrogatoire. Un cube gris vide hormis deux chaises et une table voyez le genre. Ils m'expliquèrent qu'un Auror allait prendre la relève. C'était bien plus cool. Dans le fond j'aimais bien les Aurors pour ceux que j'avais connu, ils avaient de beaux idéaux et en même temps ils en avaient dans le pantalon. Enfin, je ne connaissais plus personne dans l'équipe actuelle de gardiens de l'ordre, les choses avaient changés. À ce qu'on disait Mr le Ministre aimait les savoir prêts de lui, à assurer sa sécurité. Le meeting confirmait les rumeurs, Sudgeworth avait gardé les Aurors pour lui en plus de ses gardes du corps personnels... Il était bien loin le temps de Maugrey Fol-Oeil.
Parallèlement à ma satisfaction égoïste, j'étais inquiète de la façon dont le Ministère gérait ses effectifs. Il n'y avait plus autant d'Aurors qu'avant, était-ce judicieux de demander à un Auror de mener un interrogatoire somme toute assez banal pendant que des mangemorts se balladaient par là ? J'en doutais et j'aurais préféré enduré la présence de sombres idiots en sachant que les Aurors s'occupaient des mangemorts plutôt que l'inverse.

La porte s'ouvrit, interrompant mes réflexions. Je reconnus immédiatement Joe Parker de l'équipe de Poufsouffle. Un bon poursuiveur et un agréable coéquipier. Mais lorsqu'on découvre sous une capuche la gardienne de son équipe que l'on appréciait et tenait en haute estime, on a tendance à relativiser. Je le saluais d'un "hey Joe" avec le sourire, je n'étais pas non plus encline à mettre tout le monde sur le même balai. Enfin pas trop.

- Asseyez-vous, je vous prie.. Alors quelle est la raison de votre présence au ministère ? Plus précisément dans le département des mystères où on a essayé de forcer une porte qui, si elle était fermé, vous était interdite d'accès ?

- Je suis venue au Ministère parce que je voulais me renseigner sur les conditions administratives pour importer des produits sénégalais. Et puis comme j'étais sur les lieux, je me suis permise un petit tour au légendaire département des mystères pour voir à quoi ressemble l'endroit du Ministère qui aura fait le plus couler d'encre. Quand je suis entrée, il y avait déjà des gens dans le couloir. Deux femmes. Je crois... Je crois qu'elles avaient fait du bruit avant parce qu'il y avait un employé qui leur parlait. Il leur demandait de déguerpir et elles n'ont pas bougés. Je ne savais pas les identifier mais il me semble que l'une d'entre elles se distinguaient par une tenue bizarre. Le genre "j'appartiens aux forces du mal ou à un groupe d'ados satanistes". Elles m'inspiraient pas trop et quand il y a eu l'alarme comme elles ne paniquaient pas moi j'ai paniqué. Elles se comportaient calmement, comme avant un match de Quidditch quand le temps est idéal et qu'on va jouer contre l'équipe la plus pourrie de la région, que l'attrapeur malade s'est fait remplacé par son frère inexpérimenté et myope et que l'un des poursuiveurs a la phobie des cognards. J'ai tout de suite pensé qu'elles étaient pas là juste pour épancher leur curiosité maladive et qu'elles avaient un peu d'expérience dans ce genre d'actions. Donc j'ai lancé des sorts et l'un d'entre eux a touché la porte. J'ai entendu un bruit comme si elles se barraient, je me suis retrouvée seule devant une porte ouverte sur la zone 51 des sorciers anglais... Alors ouais j'ai craqué.

Ma mémoire m'avait fait faux bonds, je connaissais cette jeune fille. Déjà qu'il m'avait parut bizarre qu'elle me salue en m'appelant par mon prénom, je comprenais maintenant pourquoi. J'aurais dû m'en rendre compte tout de suite, comment avais-je pu oublier la gardienne de l'équipe de Quidditch des Poufsoufles à l'époque ou, moi même, faisait partit de cette équipe. De mémoire, je dirais que nous n'avions pas connut beaucoup de victoire ensemble, mais ce n'était pas le principale. Au fond de moi, je n'étais pas un grand compétiteur.. Enfin je ne dis pas, j'aimais beaucoup gagné mais perdre ne me dérangeait pas plus que ça. Contrairement à d'autre, la défaite ne me transformait pas en monstre sanguinaire cassant tout ce qui lui passait sous la main. Chez les Poufsoufles, je ne pensais pas avoir rencontré ce genre de personne mais nul doute qu'à Poudlard il devait y avoir un certain nombre. Abygaël Thompson, cette jeune fille si calme et gentille (en tout cas de ce que je me souvenais d'elle) aurait pu violer la lois et essayer de forcer une porte dans le ministère. Mes souvenirs me forçaient à penser qu'il ne s'agissait que d'un simple malentendu. Je lui avais demandé des explications, avant de la reconnaître, je ne reprit pas la parole pour le montrer, j'attendais juste qu'elle me parle et j'aviserais par la suite.

Je suis venue au Ministère parce que je voulais me renseigner sur les conditions administratives pour importer des produits sénégalais. Et puis comme j'étais sur les lieux, je me suis permise un petit tour au légendaire département des mystères pour voir à quoi ressemble l'endroit du Ministère qui aura fait le plus couler d'encre. Quand je suis entrée, il y avait déjà des gens dans le couloir. Deux femmes. Je crois... Je crois qu'elles avaient fait du bruit avant parce qu'il y avait un employé qui leur parlait. Il leur demandait de déguerpir et elles n'ont pas bougés. Je ne savais pas les identifier mais il me semble que l'une d'entre elles se distinguaient par une tenue bizarre. Le genre "j'appartiens aux forces du mal ou à un groupe d'ados satanistes". Elles m'inspiraient pas trop et quand il y a eu l'alarme comme elles ne paniquaient pas moi j'ai paniqué. Elles se comportaient calmement, comme avant un match de Quidditch quand le temps est idéal et qu'on va jouer contre l'équipe la plus pourrie de la région, que l'attrapeur malade s'est fait remplacé par son frère inexpérimenté et myope et que l'un des poursuiveurs a la phobie des cognards. J'ai tout de suite pensé qu'elles étaient pas là juste pour épancher leur curiosité maladive et qu'elles avaient un peu d'expérience dans ce genre d'actions. Donc j'ai lancé des sorts et l'un d'entre eux a touché la porte. J'ai entendu un bruit comme si elles se barraient, je me suis retrouvée seule devant une porte ouverte sur la zone 51 des sorciers anglais... Alors ouais j'ai craqué.

Elle avait beaucoup parlé, vraiment beaucoup. Je n'étais pas sûr d'avoir tout retenu, en tout cas le principal devait l'être. Je la regardais dans les yeux. Deux femmes bizarre comme des.. euh.. je n'avais pas compris cette comparaison avec l'équipe de Quidditch. Elle avait qualifié ces deux femmes comme ayant l'air d'appartenir aux forces du mal.. hmmm.. Mangemort, au ministère ? Je ne savais pas trop comment prendre son histoire, elle me semblait crédible, mais d'un autre côté la façon dont Abygaël avait réagit me semblait maladroite, une personne censé serait parti ou aurait appelé quelqu'un pour s'occuper des deux filles bizarres. Peut-être étais-ce sous le coup de la panique, son cerveau n'avait peut être pas réagit assez efficacement, il ne fallait pas lui en vouloir après tout Abygaël était plutôt jeune et n'avait aucune expérience dans de tel situation. Je voulais croire à son histoire, je ne l'imaginais pas avoir mal tourné. Qu'est ce que je devais lui dire ? Peut être pas grand chose.. Je dois peut être la laisser partir, de toute manière nous n'avons aucune autre version de l'histoire si ce n'est celle de l'employé du ministère. J'irais lui demander, plus tard s'il n'avait pas croisé les deux personnes dont parlaient Abygaël, ce qui pourrait ajouter (ou enlever) de la crédibilité à son histoire. Avant de la laisser partir, j'allais lui poser une autre question.

Excuse moi Aby, je ne t'avais pas reconnue tout de suite, ça fait tellement longtemps.. le Quidditch, Poudlard,.. J'ai envie de croire à ton histoire mais, comme tu dois t'en douter, je ne peux pas te faire confiance à 100%. Je vais te laisser partir mais, avant ça, peut tu me décrire les deux personnes que tu dis avoir vu, celle qui n'avait pas l'air net ?

La jeune femme avait répondu avec des sanglots dans la voix. Jendy O'Hara. Elle ne s'était pas attardée sur son nom, et avait enchaîné directement d'un ton un peu hystérique.

- Où est mon mari ? Où est mon Jagang ? Où est MON MARIIIIII ?! Mon mari... Il a disparut... Dites moi que vous savez où il est ? Il est parti aux toilettes un peu plus tôt... Et l'alarme... Enfin... Je l'ai perdu... Et cette chose m'a sauté dessus... Je... Dites moi s'il est sain et sauf mademoiselle...

Era la regarda en haussant les sourcils de surprise. Elle ne s'était pas du tout attendue à ça. La rouquine observa longuement Jendy. Elle semblait être une jeune civile apeurée, et inquiète pour son époux. Que devait-elle faire alors ? Era était un peu perdue. Cependant, elle ne pouvait pas se permettre de laisser partir cette jeune femme, aussi innocente fut-elle, avant d'avoir la certitude qu'elle était aussi blanche qu'elle le paraissait.

Era se mit alors à faire les cent pas. Alors qu'elles avançaient vers la fontaine du ministère, la lionne ralentit le pas.

- Je ne peux pas vous laisser partir tout de suite, je pense que vous comprenez pourquoi. Votre mari a du sortir, ou au mieux, être pris en charge par un de mes collègues, vous le retrouverez vite, ne vous en faites pas. Mais j'ai besoin d'avoir des réponses. Suivez-moi.

Era contourna la fontaine, et se dirigea vers une petite pièce non loin des cheminées. C'était un bureau minuscule, il y avait seulement un vieux bureau en bois mité sur lequel reposait une pile de dossier, et deux chaises installées de chaque côté. La lionne fit signe à Jendy de s'asseoir en face d'elle, puis commença.

- Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemin...

Era avait abandonné son ton trop aimable, et s'adressait sérieusement à la brune. La tension était montée d'un coup. Elle sortit un calepin de la poche de sa cape et attrapa la plume qui était posée sur la pile des dossiers. Sur son papier, elle inscrivit le nom de Jendy, puis plongea son regard dans celui de la jeune femme.

- Pourquoi étiez-vous au ministère aujourd'hui ? Pour quelle raison n'avez-vous pas quitté le ministère lorsque l'alarme a été déclenchée, et que faisiez-vous au département de la justice magique ?

Premier point noir. C'était là que les intrus avaient été repéré, et Jendy se trouvait à cet endroit précis. Coïncidence ? Etait-elle aussi innocente qu'elle voulait le faire croire ? Era était sur ses gardes, son regard d'ordinaire bienveillant, était emplit de suspicion.

- Et pour finir, pourquoi cette chose vous a-t-elle couru après ? Vous l'aviez déjà vue avant ? De quel endroit sortiez-vous avant de nous demander de l'aide ?

Beaucoup de questions. Peut-être un peu trop d'un coup, mais Era était prête à les répéter autant de fois qu'il le faudrait, jusqu'à ce que la brune ait répondu à chacune d'entre elles.

J'espérais que Joe me croirait parce que j'étais des plus franches. Evidemment, j'avais légèrement modifié la version originale et en outre omis un certain détail concernant mes activités non rémunérées mais je ne pouvais guère faire mieux si je tenais à vivre non enchaînée. J'essaie de concilier tant bien que mal l'OP et mes valeurs, pour certains aspects c'était parfait mais la clandestinité et l'honnêteté ne faisaient pas bon ménage. Alors j'évitais autant que possible de mentir, nonobstant je pratiquais le passage sous silence. Et puis, il était vrai que si je n'avais pas fait partie du groupuscule, les choses se seraient passés de manière similaire. Je n'étais pas curieuse pour un sou.

- Excuse moi Aby, je ne t'avais pas reconnue tout de suite, ça fait tellement longtemps.. le Quidditch, Poudlard,..

- 'Y a pas de dragon, lui souris-je. [version sorcière de l'expression "'Y a pas de lézard", ndlr]
J'étais plutôt physionomiste, un sacré atout dans mon boulot à vrai dire, les visages et les gens marquaient mon esprit. Pour autant j'avais conscience que ce n'était pas le cas de tout le monde. Joe avait réussi à me retrouver dans sa mémoire même si ce n'était pas le cas au premier coup d'oeil. Pour la majorité des gens ce n'était de toute façon pas le cas au premier coup d'oeil.

- J'ai envie de croire à ton histoire mais, comme tu dois t'en douter, je ne peux pas te faire confiance à 100%. Moi non plus je me ferais pas confiance à 100% mais chuut. Je vais te laisser partir mais, avant ça, peut tu me décrire les deux personnes que tu dis avoir vu, celle qui n'avait pas l'air net ?
- Eh bien je n'étais pas proche d'elles et elles étaient de dos alors j'ai surtout vu deux silhouettes féminines. L'une avait une plastique de mannequin, fine et grande. Un mannequin avec une capuche noire sur la tête. D'ailleurs elle était tout en noire. L'autre était châtain clair et avait un gabarit plus moyen.

J'attendais la réponse d'Abygaël, une bonne description des deux jeunes filles dont elle parlait pourrait lui être d'une grande aide, en effet si jamais Tom me confirmait cette histoire de deux jeunes filles rôdant au département des mystères et que sa description était la même que celle que Aby allait me donner, l'histoire de l'ancienne gardienne des Poufsouffles ne s'en verrait que plus renforcer. Par contre, dans le cas contraire je ne savais pas trop comment je devrais réagir. Déjà, je convoquerais une nouvelle fois Aby au ministère mais je ne m'occuperais plus d'elle, en effet je n'étais pas le mieux placé pour m'occuper d'elle, je ne pouvais me charger de l'interrogatoire d'une personne que je connaissais. La preuve en était, depuis que j'avais reconnu Abygaël je ne pouvais m'empêcher de penser à cette jeune fille à l'air si calme que j'avais connu il y avait plusieurs années, ce qui pouvait fausser mon jugement.

Eh bien je n'étais pas proche d'elles et elles étaient de dos alors j'ai surtout vu deux silhouettes féminines. L'une avait une plastique de mannequin, fine et grande. Un mannequin avec une capuche noire sur la tête. D'ailleurs elle était tout en noire. L'autre était châtain clair et avait un gabarit plus moyen.

Description plutôt vague, je ne pouvais identifier une personne grâce à ce genre de détails. Par contre, j'en avais assez pour comparer avec Tom, on verrait bien un peu plus tard. Je réfléchissais à ce que je pouvais faire, peut être établir un genre de profil. Pour être sur de ne pas oublier les précisions d'Aby, je sortais mon carnet de note de ma poche arrière ainsi que mon stylo. Ensuite, je pris le temps de noter chacun des mots, ayant une importance dans ma recherche, qu'avaient prononcée Abygaël. De mémoire, je ne me souvenais pas avoir croisé ce genre de personne dans les couloirs, mais il ne fallait pas s'attendre à autre chose. Le ministère était tellement grand que la probabilité de croiser une de ses personnes, si elles existaient vraiment, était trop grande. Je ne savais pas trop quoi rajouter. Je me contentais de réfléchir en silence, après quelques secondes qui avaient dû paraître longue pour Abygaël, je repris la parole.

Bon, tu peux y alle0r. Tu risque d'être convoqué dans les prochains jours. Une enquête va être ouverte et on va devoir te poser encore quelques questions. Merci pour tes réponses et à très bientôt.

Je plongeais ensuite dans mes pensées. Lorsque la porte claqua derrière la jeune fille, je me mettais à réfléchir tout haut. Son histoire me paraissait louche, toute façon il me serait très facile de la vérifier. En attendant, je ne pouvais rien faire. Je n'avais que sa version des faits, je ne pouvais que m'y fier. J'allais me mettre à la recherche de Tom, le type du département des mystères. C'était vers lui que je devais me diriger à présent, pour voir ce qu'il avait à me dire. Je sortais dans l'atrium, jetant des regards de tout côté, où est ce qu'il était passé lui ? Il n'était pas là, il devait être retourner dans son département. Je n'avais pas envi de descendre. Je sortais mon agenda ainsi que mon stylo, le même que toute à l'heure. Je notais à la date de demain : Discution avec Tom à propos de Thompson ! IMPORTANT. Je prenais ensuite le chemin du guichet, j'avais encore quelques petites choses à faire. Tout en marchant, je regardais autour de moi. L'atrium commençait à se vider, petit à petit.

L'auror me mena jusqu'à la fameuse fontaine du ministère. Et devant celle ci, elle ralentit légèrement ses pas, comme réalisant que finalement, elle devait m'interroger un peu mieux que ça. Et me*rde, ça marchait pas aussi bien que prévu cette histoire. J'étais pourtant quasi sure que si j'avais été avec le mec, j'aurais pu partir absolument tranquille. En lui filant mon adresse surement...

- Je ne peux pas vous laisser partir tout de suite, je pense que vous comprenez pourquoi. Votre mari a du sortir etc...

Après ce long discours fort passionnant et rassurant que j'ai pris la peine de retenir et d'écouter avec grande attention, elle m'invita à la suivre, je m'exécutais, tremblotant quelque peu de peur et d'angoisse et regardant dans tous les coins, faisant mine de chercher du secours dans cette situation absolument Terrifiante il faut l'avouer.
Arrivant dans une pièce un peu reculée, elle me fit m'assoir sur une chaise en face de laquelle une table grise m'attendait. Terriblement glauque l'endroit quand même.
Redoublant dans mes manières de me frotter les bras pour les rechauffer, de replacer des mèches derrière mes oreilles avec une rapidité sans égale, de respirer un peu trop vite, trop fort, je me perdais moi même dans mes propres sensations. Confondant la peur que je devais mimer, et la joie d'avoir réussi la mission. L'angoisse de la Jendy ayant perdu son époux était plus forte.
L'auror perdit vite son air de gentille fille et enfila son masque de froideur qui cadrait parfaitement avec la pièce et l'ambiance.

-

Pourquoi étiez-vous au ministère aujourd'hui ? Pour quelle raison n'avez-vous pas quitté le ministère lorsque l'alarme a été déclenchée, et que faisiez-vous au département de la justice magique ?

Griffonnant des trucs sur un bout de papier pour rajouter à la scène un sens encore plus pathétique qu'elle ne l'était déjà, levant les yeux très rapidement vers elle mais fuyant son regard, je commençais à me dire qu'elle était pas très rassurante la rousse. Les Aurors décidément, on avait beau les traiter de gentils, les conditions dans lesquelles elle plongeait une jeune femme ayant paumé son mari et venant de se faire peloter par un ... une chose, n'étaient pas très délicates.

J-J'étais avec mon m-mari. Enfin Fu-futur mari. On avait des papiers à faire parce que Jagang est étranger et et on nous a envoyé dans ce département... Je... vous savez c'est flou. Mais Jag est allé aux toilettes personne ne m'a dit de sortir et... et cette chose m'a sauté dessus cinq minutes plus tard... A ce moment je crois que l'alarme s'est déclenchée... Et Et Et je me suis dé-débattue pour fuir la bête... Pendant des secondes... des minutes, des heures... Quelqu'un est entré, quelqu'un à vous... J'ai réussi à partir pendant qu'ils s'occupaient et... Et vous vous connaissez la s-suite.

Cette jeune femme devait être une nouvelle recrue chez les aurors. Sa façon de faire était très particulière. Elle avait quelque chose qui vous mettait mal à l'aise et les larmes n'avaient beaucoup de difficulté à couler... Elle s'etait pas présentée et mettait la personne en face d'elle coupable même si celle ci était innocente. Certes, ça n'était pas mon cas, mais mon numéro était bien rodé je le sais. Il était impossible de me placer directement coupable du premier regard.

- Et pour finir, pourquoi cette chose vous a-t-elle couru après ? Vous l'aviez déjà vue avant ? De quel endroit sortiez-vous avant de nous demander de l'aide ?

Je ne sais pas... il m'a surprise p-pendant que j'attendais mon é-époux... Il passait ses pattes sur moi... me disait des choses terribles et obscènes en ...en collant sa bouche à mon oreille... Je frissonnais en me passant une main sur mes oreilles aussi, comme pour en enlever la tâche. Les larmes redoublèrent et je me rendais compte que je me mettais moi même à croire à mon histoire. Non, mais vous pensez vraiment que c'est mon genre de connaitre des immondices dans le genre ?! C'est à vous de faire gaffe qu'elles ne viennent pas violer les gens comme moi ! Je me levais précipitamment, me mettant à fixer intensément la jeune femme. Mademoiselle, je vous l'ai déjà dit, j'étais dans un des bureaux... J'attendais mon mari... Je veux le retrouver et rentrer chez moi. Vous ne vous êtes même pas présentée.... J'ai besoin d'une douche et vous devriez mieux garder les bâtiments dont vous êtes en charge...

La brune était terrorisée, littéralement. Era, assise en face d'elle, écrivait sa déposition. Sans sourciller, la lionne laissait sa plume courir le papier. Elle avait du mal à ne pas compatir, elle aurait voulu se montrer plus humaine, plus chaleureuse, mais pour garder son objectivité elle se devait d'être impassible. Mais alors qu'elle terminait de griffonner les derniers mots, les nerfs de Jendy semblèrent lâcher :

- [...] Mademoiselle, je vous l'ai déjà dit, j'étais dans un des bureaux... J'attendais mon mari... Je veux le retrouver et rentrer chez moi. Vous ne vous êtes même pas présentée.... J'ai besoin d'une douche et vous devriez mieux garder les bâtiments dont vous êtes en charge...

Cette fois la jolie rousse leva la tête de son parchemin et plongea ses prunelles bleues dans celles de la femme assise en face d'elle. Elle n'avait pas du tout apprécié le ton employé par la brune, aussi anxieuse soit-elle.

- Mademoiselle, je comprends bien que vous êtes stressée, nerveuse et inquiète, mais ce n'est pas une excuse à vos paroles, et je n'admets clairement pas que vous remettiez en cause la sécurité au ministère. Il y a eu une faille, nous allons la trouver, trouver les intrus, et les mettre hors d'état de nuire, et bien évidemment, nous allons trouver votre mari. D'ailleurs...

Era sortit alors sa baguette, fit apparaître son patronus et lui demanda d'aller chercher son collègue, Joe Parker, afin qu'il retrouve Era dès qu'il le pourrait. Le cheval argenté galopa alors gracieusement en laissant derrière lui une fine traînée bleue.

- Voilà, comme vous avez pu l'entendre, j'ai demandé à mon collègue de nous rejoindre. Pour répondre au fait que je ne me suis pas présentée, je n'en vois pas la nécessité. Vous avez seulement à savoir que je suis Auror, et que je veille à la sécurité des sorciers. Point. Mais si vous souhaitez m'appeler, alors appelez-moi Era.

A nouveau, un sentiment de culpabilité rongeait la lionne. Elle n'aimait pas agir ainsi, mais elle se devait de garder ses distances, et surtout, bien que l'histoire tienne plus ou moins debout, la réaction de O'Hara était quelque peu démesurée. Mais bon, après tout, certaines personnes exagéraient tout sans arriver à prendre de recul, peut-être que la brune faisait partit de ces gens-là...

Mon emportement sembla troubler l'auror, celle ci gardant son calme et son air sérieux et professionnel continua :

- Mademoiselle, je comprends bien que vous êtes stressée, nerveuse et inquiète, mais ce n'est pas une excuse à vos paroles, et je n'admets clairement pas que vous remettiez en cause la sécurité au ministère. Il y a eu une faille, nous allons la trouver, trouver les intrus, et les mettre hors d'état de nuire, et bien évidemment, nous allons trouver votre mari. D'ailleurs...

La jeune femme rousse, en collaboration étroite avec son patronus de la forme d'un délicat cheval d'argent, l'enloya chercher son collègue. Le regardant les yeux encore trempés de larmes, je m'abreuvais de ses formes vagues, profitais de sa présence qui donnait à l'endroit une dimension beaucoup moins glauque et le vis galoper vers le compagnon de l'auror. Presque ému par cette apparition féerique, j'en oubliais un peu le sens de ma venue. Il me fallu quelques temps pour me ressaisir et me rendre compte que meme si les larmes étaient feintes, c'était quand même des larmes et chacun sait comme pleurer ça fatigue. Ainsi, les paupières lourdes, les oreilles bourdonnantes, je me rassis avec fracas sur ma chaise.

- Voilà, comme vous avez pu l'entendre, j'ai demandé à mon collègue de nous rejoindre. Pour répondre au fait que je ne me suis pas présentée, je n'en vois pas la nécessité. Vous avez seulement à savoir que je suis Auror, et que je veille à la sécurité des sorciers. Point. Mais si vous souhaitez m'appeler, alors appelez-moi Era.

Pardonnez moi, je me suis emportée... Mais... Mais la situation m'effraye un peu vous comprenez ? J'ai eu très peur de voir cette bête m'agresser et ... et l'absence de mon m'angoisse vous ne savez à quel point, déclarais-je en me prenant la tête dans les mains. J'ai perdu mon calme aujourd'hui, je vous prie de m'excuser... Vous savez ça ne m'arrive pas tout le temps d'être dans un tel état d'anxiété... Mais j'ai eu terriblement peur. Je me rends compte que le mal est passé et vous avez sans doute raison. Mon époux doit avoir quitté le ministère lors de l'alarme, pensant que j'aurai fait de même...

Je poussais un dernier soupir en essuyant mes larmes d'un revers de main. Mon lourd maquillage marbrait mes joues et rajoutait un côté pathétique à la scène.

J'étais dans l'atrium, je me dirigeais vers le guichet. Je devais demander quelques choses à l'homme qui recensait les entrées et sorties du ministère. L'atrium était presque vide. J'essayais rapidement de repérer la chose qui m'avait attaqué tout à l'heure, mais personne ne lui ressemblait. Je m'en doutais un peu, il avait réussi à fuir. D'ailleurs, je me demandais comment une chose pareil aurait pu sortir d'ici discrètement, c'était impossible. Quelqu'un l'aurait remarqué. La chose devait se cacher quelques parts dans le ministère, attendant peut être la nuit pour s'en aller ? ou alors, il était sortit. Si c'était le cas, il avait pris une apparence humaine, obligatoirement. Une chose pareil ne pouvait pas passer inaperçu même dans une foule immense.

Je m'approchais du guichet quant un patronus s'approchait de moi, un cheval. Je savais à qui il appartenait, c'était Enigmera. D'ailleurs, la voix qui s'échappait de l'animal formé de fumé confirmait ce que je pensais. J'écoutais attentivement Era m'expliquer la situation dans laquelle elle se trouvait. Je réfléchissais puis, finalement, repoussait ce que j'avais à faire à plus tard. La jeune fille avait besoin d'avoir des nouvelles de son mari. Ce que j'allais lui donner dés que je le pourrais. Je m'approchais d'un employé du ministère et lui montrait mon insigne. Ensuite, je lui demandais de jeter un coup d'oeil à sa liste.

Excusez-moi.. Pouvez-vous regarder si un certain Jagang De Maldor est déjà sorti du ministère ?

Bien sûr.. Hmmmm Jagang.. Jagang.. Jagang.. Non monsieur, pas de Jagang. Il n'est pas encore sorti ou alors il l'a fait sans passer par moi, ce qui est peu probable car tout le monde passe par moi.

Ok merci.

Je ne savais même pas à quoi ressemblait ce Jagang, ne pouvant donc pas le reconnaître dans la petite foule encore présente, je me dirigeais vers Era. Très rapidement, je rejoignais la pièce que m'avait indiqué son patronus. Deux personnes étaient présentes, ma collègue ainsi que la jeune fille de tout à l'heure. Je lui faisais un sourire compatissant avant de reprendre.

Madame, si j'ai bien compris vous cherchez votre mari. D'après les registres, il n'est pas encore sorti. Ne vous inquiétez pas, il ne doit pas être bien loin. Peut-être même est-il dans l'atrium en ce moment.

Je m'approchais alors discrètement de Mera et me renseignait sur les questions qu'elle avait déjà posé à la jeune fille. Elle s'appelait Jendy O'Hara, bon à savoir. Après une ou deux minutes, ma collègue m'avait tout expliqué à voix basse. Elle m'avait renseigné sur tout ce qu'elle savait. Je réfléchissais un peu, observant du coin de l'oeil la jeune fille.

Vous pouvez y aller, on va pas vous garder plus longtemps, ça doit être dur pour vous en ce moment. Aller chercher votre futur mari.. J'aimerais que vous veniez au bureau avec votre mari quand vous reviendrez faire signer vos papier.. On aura sûrement quelques petites questions à vous poser. Avant de partir, ça serait aimable d'écrire sur ce bout de parchemin votre nom et prénom ainsi que votre adresse et le nom d'un ou deux amis proches.. C'est au cas où on aurait du mal à vous contacter.

[RP Unique]

« Se retrouver à huit heures trente au Ministère de la Magie un jour de congé, ça ne devrait pas être permis » se murmura l'auror, plantée devant la gigantesque fontaine de l'atrium. Et oui, aujourd'hui Kao devait passer son examen d'occlumancie. Après l'avoir déjà raté une fois, elle s'était finalement décidée de se donner une seconde chance. Elle avait échoué de peu, ce qui signifiait que cette fois-ci, il y avait plus de chance pour que la réponse finale soit favorable. Du moins, c'est ce qu'elle espérait.

Le ministère était encore calme à cette heure, ce qui ne serait certainement pas le cas durant l'après midi. C'était toujours blindé de monde ici ! Mais bon aujourd'hui, la jeune femme passerait son examen et c'est tout. Après, elle rentrerait chez elle et se calerait dans le canapé pour le reste de la journée en se mordant les doigts, en pensant à son examen qui serait à ce moment là terminé.

Au lieu de se diriger vers le Département de la Justice magique comme à son habitude, la jeune femme se dirigea vers la salle d'examen qui lui était attribuée, en l'occurrence la numéro deux. Elle sortit tout de même une nouvelle fois sa convocation de son sac pour vérifier, on ne sait jamais... Plusieurs minutes plus tard, Kao se retrouva finalement devant une grande porte noire, derrière laquelle devait se trouver le jury compétent qui jugerait sa prestation. Un peu stressée, elle souffla un bon coup, retroussa ses manches de sa robe de sorcier noire et ouvra la porte à l'aide la poignée. Cela ne servait à rien de rester derrière la porte à angoisser, plus vite c'était fait, mieux ce serait.

RP unique, désolé.

Je venais de passer mon examen de Transplanage. J'espérais que cela se passerait aussi bien que l'examen d'Animagie que j'ai réussi à acquérir avec succès dés le premier coup. Il fallait que j'attende un bon quart d'heure avant la réponse des examens, et ce délai pouvait être manifestement dépassé car cela faisait pratiquement une heure que je patientait devant la fontaine du ministère où on pouvait visiblement jeter des pièces au fond de l'eau malgré que d'autre chose s'y trouvait. Des bières vides, des bouts de papiers. Des détritus pour résumé de personnes qui ne respectent pas le développement de la nature, et cela m'énervait très fortement. J'avais une envie de trouver ses personnes et vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me démangeait. Le respect, ils connaissent ? C'est incompréhensible de jeter ça alors qu'une poubelle se trouvait juste à côté qui était quasiment vide.

Mais ce n'était pas ça qui me dérangeait le plus en ce moment, c'était le conclusion de mon examen. Le temps déroulait alors que je patienta de plus en plus et ceci se faisait de plus en plus long. Ils avaient l'air d'avoir du mal à choisir, et c'était compréhensible sûrement, on ne prend pas une décision en quelques minutes. Je les comprenais très bien sur ce sujet, mais laisser patienter une personne depuis une heure, c'était juste vexant. Ils auraient mieux fait de m'envoyer un hibou lorsque la réponse sera enfin donnée. Lors de mon regard vers la fenêtre sans me faire voir, ils avaient toujours l'air de réfléchir sur ma décision, cela m'inquiétait un petit peu.

Une personne rentra dans le ministère avec un dossier classé où les lettres étaient marquées en grand au dessus, ça apparaissent "Dossier Akize T. Xiraz", il manquait plus que ça, un dossier pour mon nom pour vérifier mes compétences si ma réflexion est juste. C'était étonnant de douter de moi juste pour un permis. Si cela aurait été un recrutement pour un métier, je comprendrai, mais là c'est totalement différent et ma peur d'être refusé montait. Cette personne, je l'avais déjà vu quelques fois en passage à Poudlard pour vérifier les capacités des professeurs. La gentillesse n'avait pas l'air d'être une de ses qualités, d'ailleurs il avait l'air d'en avoir aucune. J'étais sûr qu'il allait faire baisser mon niveau d'être accepté et cela me rendait perplexe. Je prit une pièce pour passer le temps et la jeta dans la fontaine. Des éclaboussements très faible jaillit de l'eau et ça faisait très joli.

Je regarda encore une fois par la fenêtre si ils avaient décidé d'annoncer la nouvelle, mais ce n'était toujours pas bon. Cette fois-ci, je regarda plusieurs minutes. Ils discutaient beaucoup en compagnie de cet homme qui est arrivé il y a quelques minutes maintenant. Certains étaient sûrement pour, d'autres contre, c'est évident. Mais seul le jugement de Petrus sera nécessaire je pense. Lui ne parlait pas, il écouta les jugements des autres en prenant des notes sur un cahier. Je fus content lorsque je le vit se lever. Il arriva vers moi. J'étais impatient pendant les secondes qu'ils prenaient pour arriver alors que j'ai su patienter pendant pratiquement une heure. C'était étrange mais ça se comprenait. C'était l'heure du grand jugement. Je fit semblant d'attendre en étant content alors qu'au fond de moi, j'avais qu'une envie, c'était de sauter sur lui et de lui demander la réponse alors que celui-ci ouvrit la porte et marcha jusqu'à la petite passerelle où je me tenais.

La nuit venait de tomber lorsque Gabriel prit une décision qui modifierait de manière radicale le reste de sa vie, lui faisant prendre un cours qu'il avait par le passé beaucoup envisagé mais qu'il n'avait encore jamais osé mener à bien. Seul, le dos courbé et les mains croisées, assis sur un large fauteuil en velours vert, au coin d'un feu qu'un serviteur moldu venait artisanalement de lui allumer - s'y prenant d'ailleurs un nombre remarquable de fois, tant la technicité humaine laisse à désirer, le vieil homme venait d'atteindre, quelques secondes plus tôt, son quatre-vingt-dix-neuvième anniversaire. Qu'avait-il accompli ? Quelques décisions anecdotiques. Rien qui, pour le coup, ait modifié en profondeur quoi que ce soit.

C'est sur ce sentiment d'inaccomplissement personnel et d'impuissance que Gabriel, mélancolique mais doucement apaisé, décida que la nuit qui débutait serait sa dernière. Quelques notes de piano comme seul vêtement, et un verre de vin comme seul compagnon, la veillée de l'ancien ministre de la magie semblait prendre une teinte profondément décalée ; lui qui avait toujours eu une soif disproportionnée de puissance, rejetant dés lors qu'elles se présentaient à lui toutes les occasions qui auraient pu l'éloigner de son ambition, venait d'embrasser cet être si séduisant que certains appellent "le déclin".

Toute montée induit une phase de re-descente.

- Plus la montagne à gravir est haute, plus le retour prend de la valeur.

Ce qu'il avait gravit lui paraissait d'une impossible fadeur : son déclin n'étant pas à la hauteur de l'image qu'il s'en était faite, à quoi bon continuer ? La vie, dans la conception très particulière qu'il s'en faisait, ne pouvait être qu'une quête infinie de ces montées et de ces descentes qui lui font prendre une tournure à la fois grandiose et méprisable, chacune des ces deux phases étant nécessaires pour l'appréciation de l'une comme de l'autre. Ayant cette déplorable impression que la quête était terminée, à quoi bon continuer ? A quoi bon continuer à donner un sens à son existence, si celle-ci n'est plus marquée par la recherche esthétique d'un pouvoir si longtemps convoité, mais si vite et durablement perdu ?

Il restait à Gabriel quelques détails pratiques à régler. Quitte à se laisser aller, autant le faire jusqu'au bout ; autant mettre en scène les choses de telle sorte qu'elles soient vécues avec extrémisme et sans nuances.

Le vieil homme revêtit un costume dont la valeur esthétique et sentimentale lui était particulière. En flanelle grise, portée avec une chemise blanche et une cravate bleue marine en soie tressée, la tenue était celle qu'il avait porté lors de sa prise de fonction en tant que ministre de la magie, poste qu'il avait convoité une quarantaine d'années avant d'arriver à l'atteindre.

Gabriel se fit conduire, en voiture moldue, jusqu'à l'endroit où se situait le Ministère de la Magie. D'une marche déterminée, il pénétra dans l'institution et, sans prêter aucune attention à la multitude de sorciers présents, marcha droit jusqu'à la célèbre fontaine.

L'ancien ministre prit quelques instants à songer à ceux et celles qu'il avait entrainé dans sa course, ainsi qu'à ceux et celles qu'il avait éliminé ; il se mit à rire, de ce rire nerveux dont sont pris les fous qui s'apprêtent à commettre un acte inconsidéré. Gabriel sortit de la poche intérieure de sa veste une arme moldue dont n'importe quel sorcier aurait pu se prémunir s'il en avait la volonté. Il regarda le plafond, et déclara ;

- Mon vieux, je t'emmerde…

Puis, il plaça le canon de son walther P38 dans sa bouche, et appuya sur la gâchette. Son corps s'écroula en arrière : Gabriel, dans une marre de sang, le visage explosé et le costume tâché, agonisa quelques instants avant de s'éteindre, mollement affalé sur le rebord de la fontaine.