La jeune femme ne put s'empêcher de sourire en entendant la première phrase prononcée par la victime de son inattention. La grimace qu'il fit ensuite, fit s'atténuer le sourire amusée, même si son regard d'un bleu clair brillait toujours d'amusement. Lorsqu'il lui rendit les friandises destinées à son père, elle pencha la tête légèrement avant de ne prendre que quelques unes.

Je t'en laisses certaines, pour me faire pardonner. Et pas question de refuser, je t'ai déjà fait mal au bras en plus de me ridiculiser. Donc ça atténuera un peu ce moment de gêne.

Se disant que sa venue n'étant pas programmée, qu'elle n'était du coup pas attendu, la Snow s'installa sur le bord de la fontaine, pour observer la fourmilière qu'était le ministère en cette heure de pointe. De plus elle pouvait aussi observer le garçon, surement un des camarades à Poudlard. Son malaise était presque palpable.

* Il est mal à l'aise à cause de la bouscule, de ce qu'il m'a dit ou de sa tenue ?.. Peut être les trois à la fois. D'ailleurs.. Il est étonnamment bien habillé pour une visite ici.*

Tu es convoqué pour une audience ou quoi ?? Elle lui montra d'un signe de tête sa tenue, avec un sourire polie quoi que curieux. A, au faite je m'appelle Lyria. Et toi? Tu es en quel année ?

Regardant à présent, le jeune homme plus sérieusement, elle attendit sa réponse. Elle voulait discuter un peu, afin de retrouver son père qu'à l'heure du déjeuner, au moins elle serait quasiment sûre de ne pas le déranger.

HRPG:

La jeune femme, eut envie de relever la tête de son compagnon mais retint son geste. A la place elle écouta en silence ce que racontait Jeris. Quand elle entendit la raison de la présence de ce dernier au ministère, elle ressentit presque de la peine pour lui. Toujours assise sur le bord de la fontaine, elle remarqua que l'on voyait ses jambes, rougissant un peu elle remit sa cape pour les cacher.

* Un stage ici... Ca peut ouvrir des portes, j'espère qu'il rentrera dans un service pas trop ennuyeux... Mais en même temps il ne sembles pas très enthousiaste*


Il venait de lui poser une question, quelque peu idiote.. En effet, elle n'était pas des plus connues mais tout de même !! Amusée et vexée en même temps, Lyria le fixa un instant.

Enchantée aussi, je serais en septième année également. Dis moi... tu n'as pas l'air de vouloir venir ici faire de stages. Tes parents ne prennent t'ils pas en compte tes envies ? Car.. Tu devrais pouvoir faire ailleurs si tu le voulais.. On ne peut imposer les choix comme ça..

Elle était réellement intriguée par la réponse qui allait venir, ce qui s'était entendu dans la véhémence de ses propos. Car elle ne comprenait pas comment ces parents.. Les siens n'étant pas du tout comme ça. Au contraire ils la laissaient depuis toujours, pour ainsi dire, libre de ses choix. Quoi que.. En y réfléchissant bien, ils tentaient chacun à leur manière d'attirer les filles plus dans un monde que dans l'autre.

* Sont ils si différents au final... ? *

L'avant-midi c'était passé en un claquement de baguette. Heureusement la jeune Oubliator avait réussir à clore quelques dossiers et compléter de la paperasse qu'elle jugeait inutile. Ce qu'elle ne savait pas encore c'est un qui incident magique chamboulerait son après-midi, mais nous n'en étions pas rendus là. En fait, Axelle avait plutôt décidée de s'octroyer une pause déjeuner. À cette heure, il y avait un peu moins de monde et, si elle se dépêchait, la brune pouvait s'octroyer un peu de calme dans l'une des petites cafétérias des lieux.

Higgs quitta donc rapidement son bureau, après s'être assurée que la sécurité était en marche et la porte bien verrouillée -sait-on jamais !-. Elle fit un arrêt aux toilettes publiques où elle retoucha brièvement son maquillage et passa une main dans ses cheveux pour leur redonner un peu de volume. Les cernes sous ses yeux n'étaient pas trop visibles et, au mieux, signifiait à quel point elle se donnait coeur et âme dans son boulot. Ajustant cette belle chaîne en or  massive sur le léger décolleté de sa robe marine.

Alors que la sang pur hésitait entre deux possibilités de repas, soient un panini au thon et calmar ou alors la fameuse soupe à la bièreaubeurre, elle ne remarqua qu'au tout dernier moment l'obstacle qui se dressait devant elle et ne put l'éviter. Son corps amortit l'impact, vif mais peu douloureux, et Axelle recula d'un pas. Son regard toisa d'abord la sorcière, avant de devenir un peu plus surpris. Comment réagir à cette rencontre tout à fait hasardeuse ? Higgs n'aurait-elle pas pu foncer dans une pure inconnue, pour ensuite poursuivre son chemin ? Mais non, évidemment. La personne qui se dressait devant elle était nulle autre que Valentina Boccini.

Bizarrement, les deux sorcières ne s'étaient jamais liées d'amitié lors de leur scolarité et s'étaient perdues de vue dès leur sortie de Poudlard. La sang pur savait que son ancienne camarade de classe était devenue professeur à Poudlard et qu'elle avait fréquenté pendant un bon moment William. Ce qui rendait donc la scène délicate lorsqu'on connaissait un peu tout les détails de l'histoire.  

Que savait-elle ? Ce fut la seule question que se posa la sorcière, avant que son regard azuré ne se porte sur la blonde qui s'exclama :

- Axelle Higgs, rien que ça !

Ne sachant pas comment interpréter ce «rien que ça !», Axelle garda le silence, alors que la sorcière poursuivit :

- Pardon pour la collision. Faut que j'arrête de rêvasser sans cesse, ça m'apprendra.

Si elle savait le nombre de fois qu'elle avait subi des collisions dans cet atrium. Axelle effectua un petit geste négligent de la main pour lui signifier que ce n'était rien.

- T'inquiète, personne fait attention à personne, ici, expliqua la jeune Oubliator en désignant la dense foule qui faisait tout sauf regarder devant eux. C'en était presque désarmant.

Reportant son attention sur l'ancienne Serpentard, Axelle reprit la parole :

- Et que nous vaut la visite d'un membre de la célèbre Académie de Poudlard ? questionna la Higgs avec un sourire difficile à déchiffrer qui se peint peu à peu sur ses lèvres charnues.

C'était le seul sujet de conversation qui lui était venu à l'esprit. Tout de noir était vêtue son interlocutrice, on aurait presque dit qu'elle se présentait à des funérailles. Enfin, lorsque l'on visitait le Ministère, valait mieux viser sur la sobriété et l'élégance, surtout si l'autorité magique nous reprochait quelque chose. Ces temps, avec les divers attentats et méfaits qui avaient lieu, la sécurité avait redoublé et les interrogatoires fréquents. Bien sûr, il pouvait y avoir d'autres hypothèses concernant la venue de son ancienne camarade de dortoir : peut-être venait-elle porter plainte ou alors régler un détail administratif comme un statut d'animagus ou un héritage. N'y avait-il pas eu un décès dans sa famille, récemment ?   

Valentina apprit à son interlocutrice qu'elle ne travaillait plus à l'École de Sorcellerie. Cette nouvelle surprit Axelle, d'autant plus que la jeune femme occupait le poste de Défenses contre les forces du mal depuis un moment déjà. Il y eu une brève pause, mais cela fût assez pour mettre la puce à l'oreille de la sorcière. Oh ? Qu'est-ce que la blonde ne disait pas ? Plusieurs hypothèses germaient dans la tête de la sorcière qui garda le silence. L'italienne dissimula ces petits secret derrière un sourire, puis ajouta :

- Ils avaient vu un méchant oiseau et ils ont cru que c'était moi. Ils ne font pas la différence entre une pie et un corbeau, tu comprends...
- Hm-hm, Axelle hocha la tête avec compassion, comprenant parfois l'incompétence dont pouvait être capable ses collègues.

Notamment certaines membres du Comité des inventions d'excuses à l'usage des Moldus. Elle avait eu vent de ce dossier car ses talents de sorcière avaient été requis pour effacer la mémoire d'un couple moldu, éméché, qui avait aperçu la scène. Les pauvres, ils avaient été salement traumatisés. Pour s'amuser un peu, la Serpentard avait effacé un peu plus que nécessaire, à un tel point que l'homme avait oublié être le petit copain de la femme. Apparemment, ils étaient ensemble depuis un moment. Enfin, c'est ce que la jeune rousse n'arrêtait pas de hurler. C'était plutôt rigolo de voir la jeune femme s'époumoner et ne rien comprendre alors que, plus que perturbé, le moldu ne savait pas du tout comment calmer cette folle furieuse. C'est en pouffant de rire que la sorcière avait quitté la scène. Austin l'aurait détesté s'il avait entendu cette histoire, mais il avait disparu et William, lui, avait bien ri quand elle avait raconté l'anecdote.

Bref, par professionnalisme, Higgs n'ajouta aucun détail sur cette histoire d'autant plus que, de toute évidence, la Boccini n'avait rien à voir dans ce bête meurtre.

- Je savais pas que tu taffais au Ministère. Me dis pas que t'es Auror... ? questionna-t-elle.

Était-elle ironique parce qu'elle n'avait pas une bonne opinion de l'autorité magique ou parce que le métier d'auror ne cadrait vraiment pas avec Axelle. Ou peut-être les deux.

- La bonne blague ! lâcha Higgs avec le même genre de sourire. Nope. Je suis Oubliator, ça un peu plus de classe, je trouve. Pis j'ai moins de chance de me casser un ongle, fit la sorcière en agitant sa main droite fraîchement manucurée de la veille.

Elle avait un peu de chance sur le coup, car ce n'est pas tout les jours que ses ongles étaient aussi bien entretenus. Souvent cassants, elle devait sans cesse utiliser de sortilèges de soin s'ongles afin que leur look soit acceptable. Reportant son attention sur son interlocutrice, la sang-pur chercha un sujet de conversation. C'était un peu difficile avec une connaissance qui s'avérait l'ex de son copain. Finalement, Axelle lâcha le premier truc bidon qui lui traversa l'esprit :

- Et tu as pu rencontrer Petrus, l'homme de ces dames ?

-Grand dieu, non ! Je suppose que Petrus Sudworth passe plus de temps dans son bureau qu'ici, avec es employés !

Ah, ça, c'était bien vrai ! Axelle réprima un éclat de rire, mais offrit un regard rempli de sous-entendus à son interlocutrice. Même en n'étant pas une employée du Ministère de la Magie, Valentina avait pu deviner la réalité de celui-ci. En effet, il était rare de voir l'homme déambuler dans les corridors du Ministère de la Magie. Dans la mesure du possible, il envoyait ses sous-fifres effectuer diverses tâches à travers les étages, et plutôt que de montrer son joli faciès au peuple sorcier, il préférait les communiqués écris. Pourquoi ? Bonne question. Tout le monde avait sa petite hypothèse à se propos, mais sans doute très peu avait mit le doigt sur la vraie raison de son absence. Pour sa part, Axelle croyait fermement que le Ministre souffrait d'anxiété profonde et de paranoïa, ce qui l'empêchait de sortir. Un sourire c'était dessiné sur les lèvres pulpeuse de la verte et argent, alors que la blonde reprenait la parole :

-Tu le côtoies souvent, toi, notre très cher ministre ? On entends peu parler de lui, ces derniers temps, à la Gazette du Sorcier.

Pour toute réponse, Axelle secoua la tête de gauche à droite. Si à une époque elle aurait pu côtoyer le ministre de près, c'était aujourd'hui chose du passé. Elle l'avait peut-être croisé une fois depuis son embauche au sein de l'équipe d'Oubliator et leur rencontre avait été très... protocolaire. Hochement de tête, poignée de main sèche, quelques paroles qui se voulaient encourageantes mais énoncés sur un ton insipide.

- Cette Vivian n'a peut-être plus la même fougue qu'auparavant, répondit la sorcière avec un petit sourire de vipère collée aux lèvres.

Elle avait toujours considérée la rédactrice-en-chef de la Gazette du sorcier comme une fouineuse prête à tout pour mettre le grappin sur le dernier potin, mais sa fougue semblait s'être estompée depuis quelques mois. Avait-elle reçu des menaces ?  

- Heureusement qu'il existe quelques têtes brûlés qui n'ont pas peur de coucher sur le parchemin ce qu'ils pensent vraiment. Comme les journalistes du Wizz Hard Press.. Enfin, même s'il faut parfois lire entre les lignes ou, encore, le Chicaneur, poursuivit la sinople tout en chassant d'un geste de la main une mèche rebelle qui s'aventura trop près de ses iris azurés.

Ce RP se passe il y a un an. Mais le narrateur étant un vrai flemmard, il ne l'écrit que maintenant.
(RP unique)
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Il y avait du nouveau dans la vie d'Anthony. Il y en avait d'ailleurs eu beaucoup depuis 4 ans. 4 ans, c'était le temps qui était passé depuis qu'il était parti de Poudlard. 4 ans, c'était le temps qui était passé depuis qu'il avait rompu tout contact avec son père. Mais aujourd'hui, il devait lui parler. Beaucoup de choses avaient changé.

Le jeune homme avait eu des opportunités pendant ces 4 ans. Et à présent, il était prêt à affronter son père la tête haute. Il n'était pas juste fonctionnaire au ministère. Il n'était pas juste joueur de Quidditch. Il n'était pas juste vendeur dans une boutique. Aujourd'hui il était son propre patron, capitaine de son équipe et surtout, il était loin du ministère. Pendant ces 4 ans, il avait trimé pour en arriver là.

L'attrapeur avait donc donné rendez-vous à son père, aujourd'hui, quelques temps après l'annonce de sa promotion. Il avait mis du temps avant de prendre cette décision. Comme à son habitude, il était arrivé dans le hall du ministère un bon quart d'heure avant. Il attendait donc que son père arrive, près de la fontaine de la Fraternité. Une belle image pour cette rencontre, non ? Pendant qu'il attendait, Anthony repassait ce qu'il voulait dire à voix haute. Au milieu de la foule, on aurait pu le prendre pour un fou.

- Je suis gérant d'Ollivander's ! Je suis patron maintenant !... Non non non, c'était nul. Trop réjouis. Je suis gérant d'Ollivander's, la boutique de baguette sur le Chemin de Traverse. Mais non, c'était débile, tout le monde connaissait Ollivander's ! Papa, je suis gérant d'Ollivander's depuis trois jours. Non, non et non. J'ai été promu. Maintenant, je suis gérant d'Ollivander's. Pas mal...

Mais, il n'avait plus le temps de réfléchir. Au loin, il voyait son père arriver. Toujours ce même visage dur, sans expression. Le jeune homme épousseta rapidement ses vêtements et regarda son père déambuler. Antho prit une grande inspiration pour marcher vers lui. Il avait longuement pensé à fuir aussi pendant qu'il réfléchissait à la meilleure façon de l'annoncer. Maintenant, il ne pouvait plus faire demi-tour. C'est donc lentement qu'il se rapprochait de son père, avec un pas qu'il ne voulait pas hésitant. Il devait être sûr de lui. La tête haute devant celui qu'il l'avait autant ignoré, et dévaloriser.

Une fois à un mètre de lui, il le salua. Un simple salut. Une poignée de main. Un bonjour. Rien de plus. Pas d'effusion, pas d'émotion. Anthony ne ressentait rien pour celui qui lui faisait face. Ni attachement, ni compassion et encore moins d'amour. Rien. Il était devant un inconnu qu'il avait entraperçu au cours de sa vie. Un voisin de pallier, un passant dans la rue, au mieux un collègue de bureau avec qui on avait rien à partager à part le boulot. Anthony regarda cet homme qu'il avait connu. Il vieillissait. Assurément, l'âge pesait sur ses épaules. Des cheveux blancs apparaissaient, sa peau n'était plus aussi lisse mais sa poignée de main était toujours aussi ferme, son visage toujours aussi hermétique à toute expression. Bon, ils n'allaient pas rester là. Antho ne voulait de toute manière pas s'éterniser. Il était là juste pour montrer à son père sa réussite. Pour lui montrer qu'il était capable, lui démontrer qu'il avait tort.

- Je voulais te dire merci commença Anthony. Merci pour toutes ces années où tu t'es affairé à me traiter d'incapable, à me descendre plus bas que terre, à m'oublier, m'ignorer. sa voix ne faisait rien ressortir. Aucune haine, aucune émotion. Son regard était planté dans les yeux de son père, aussi dur que son visage. Grâce à toi, je me suis battu. J'ai toujours voulu être le meilleur, j'ai toujours cherché à monter, à ne pas rester au sol. les mots sortaient comme des flèches, précises et rapides, il enchainait sans que son père puisse parler. Aujourd'hui, j'ai réussi. Grâce à toi, j'ai réussi. Toi qui voulais que je sois comme toi, qui me voyait travailler ici, qui voyait ma vie toute tracée... J'ai tout fait pour éviter d'être comme toi, dans ma carrière, dans ma vie. Te montrer que ta vie n'était rien, qu'elle n'était pas aussi belle que ce que tu ne le prétendais. Est-ce qu'ici, il y a une seule personne qui connait mon existence ? Celle de ta femme ? Celle de ta fille ? Non, parce que tu t'en fous. Tout ce que tu vois, c'est toi. Toi, toujours toi. Ta carrière si parfaite. il crachait ses mots avec un sourire en coin nerveux. Il cacha ses poings dans ses poches. Aujourd'hui, je suis venu te dire que j'avais réussi ma carrière. Tu te rappelles de ce job à Ollivander's que tu qualifiais de "sous-métier" ? Aujourd'hui, je suis le gérant de la boutique. Gérant de la boutique la plus réputée de toute l'Angleterre ! Je ne suis pas au ministère, mais je suis reconnu dans le monde entier, au même titre qu'Ollivander en son temps. Tu vois, je t'avais dit qu'on pouvait réussir autrement qu'au ministère. Ton fils est bien plus connu que toi à présent. Et en plus de ça, je suis devenu capitaine de l'équipe de Quidditch. Tu sais, "ce sport de débile" comme tu disais si bien. Ce sport, il amène la gloire. Tu n'as jamais connu ça dans ta vie "parfaite". La gloire de se faire aduler, d'attraper une coupe, d'entendre son nom scander dans tout le stade. Tu vois, ma vie c'est ça aujourd'hui. La reconnaissance et la gloire. Grâce à toi. A ta folle envie de me voir comme toi.

L'attrapeur aurait pu encore continuer. Mais il avait dit tout ce qu'il avait à dire. Maintenant, il attendait une réponse, même si ce qu'il avait dit n'en attendait pas forcément. Même de la haine, le voir partir sans un mot... Il attendait une réaction. Il regardait son père, épiant la moindre réaction de sa part.

- Alors comme ça, tu penses avoir réussir ta vie en vendant des baguettes et en volant sur un balai ?
- Bien plus que ça. Je n'ai pas seulement réussi. Je suis reconnu aujourd'hui pour ça. Tu crois bien avoir réussi ta vie en la restant planter derrière un bureau à écouter les ordres de tes supérieurs. Tu vois, moi, je n'ai plus de supérieur. Je suis mon seul chef dans tout ce que je fais. C'est ça la réussite pour moi.

Son père ne répondit pas. Il hocha de la tête avant de faire volte face et de partir. Tant qu'il était à portée de voix, le gérant d'Ollivander's dit une dernière phrase à son géniteur.

- C'est ça, fuit comme tu l'as toujours fait. C'était sans doute la dernière fois qu'on se voit.

Il ne se retourna pas pour autant. Le capitaine de l'équipe attendit de ne plus avoir son père dans son champ de vision pour partir, non sans une certaine satisfaction. Il lui avait montré qu'il avait fait ce qu'il voulait de sa vie. Qu'il n'était pas un incapable. Et surtout, il lui avait jeté les dernières idées qui lui restaient encore sur le cœur. Anthony partit donc du ministère sûr d'avoir pris la bonne décision, et assuré de pouvoir vivre sa vie comme il le voulait, sans même penser à son père. Maintenant, il le savait, il n'avait plus rien à attendre de lui. Une fois en dehors du ministère, il transplana dans les environs d'Ollivander's et reprit sa vie là où il l'avait laissé avant cette rencontre. Un peu plus apaisé, un peu plus sûr de lui et surtout, certain qu'il avait trouvé sa voie.

RP Privé avec Luia Luminos

L'heure tardive avait fait fuir la plupart des employés, alors qu'il se trouvait dans le hall du Ministère, assis sur la margelle de la statue. Ce vide, en devenait presque angoissant, bien qu'il le préférait largement à la fourmilière habituelle des horaires moins avancées. La statue d'ailleurs, paraissait bien plus imposante, dans ce contexte, alors qu'elle dominait largement l'homme assis à ses pieds. Les yeux posés sur les symboles qui se mouvaient continuellement, au plafond, Gabriel laissait errer son esprit à diverses réflexions, qui n'avaient pas particulièrement de rapport les unes entre les autres.

Des pérégrinations mentales de l'homme, un souvenir émergea, chargé d'émotions, image de son premier amour désormais lointain. Rien n'avait pu entacher le bonheur de ce souvenir, peinture de son visage, où ses yeux teintés d'un bleu gris et ses lèvres au gout de miel lui faisait encore ressentir une ivresse adolescente.

Profitant de ce sentiment euphorique, Gabriel se saisit de sa baguette, et la pointant devant lui sans viser quelque-chose de précis, chuchota deux mots.

— Spero Patronum

Le filet argenté qui s'échappa alors de sa baguette se rassembla pour former la silhouette d'un oiseau de proie, un balbuzard pêcheur, lequel s'envola immédiatement pour tournoyer dans l'immense salle, alternant des battements d'ailes et des phases de plané. La lueur émanant du patronus portaient des ombres mouvantes, fabriquées par le faste de l'imposante pièce, sur les lambris des murs et le parquet si bien lustré du hall.

Une ombre, rapide, anthropomorphe, bien que déformée, au niveau des immenses portes dorées alors entrouvertes, attira son attention et son regard. Ce fantôme obscur semblait être annonciateur de l'arrivée de quelqu'un dans ce lieu devenu sanctuaire pour l'homme. Retour à la réalité oblige, une nouvelle pensée vint effleurer son esprit alors déjà déconcentré. La personne dont son esprit ranimait le souvenir était désormais lointaine, et sa seule certitude était qu'il ne la reverrait probablement jamais.

La patronus dont la forme s'évasait déjà, finit de disparaître avec la félicité du souvenir, faisant taire les quelques lueurs qui pouvaient avoir révélées la présence de Gabriel en ces lieux, à la personne masquée dans l’entrebâillement des portes.

Clic, clac, clic, clac. Les talons de Vivian raisonnaient à chaque fois qu'ils se posaient sur le sol de l'atrium du Ministère de la Magie. S'il y avait bien quelque chose qui la définissait, c'était l'efficacité et le travail bien fait. Ce n'était d'ailleurs pas pour rien qu'elle dirigeait d'une main ferme la rédaction de la Gazette du Sorcier depuis toutes ces années. Et pour une femme c'était toujours plus difficile d'arriver à ce genre de position et de la conserver, même si les temps évoluaient. Lorsque la Strugatsky s'était mise en tête de relever un défi, il n'y avait plus rien qui pouvait la détourner avant qu'elle y arrive. Armée de son café macchiato sans sucre dans une main ainsi que de son sac dans lequel se trouvaient son calepin et sa plume à papote dans l'autre, la journaliste marchait d'un pas décidé à travers les nombreux sorciers qui passaient autour d'elle.

Aujourd'hui, la raison de sa présence était bien évidemment une interview pour le prochain numéro de la Gazette. Nora Weaver, la Directrice du département de Contrôle et Régulation des Créatures Magiques, l'attendait probablement pour répondre à la question épineuse de l'exportation illégale des Occamys d'Inde. C'est alors que du coin de l’œil, la rédactrice remarqua une personne qu'elle ne s'attendait pas à trouver ici. Aaron Jiménez était tranquillement installé sur un banc à lire le dernier numéro de la Gazette. Après avoir mentalement noté l'excellent choix de lecture du directeur adjoint de Castelbruxo, elle tiqua en se demandant ce qu'il faisait là. Dans ses souvenirs, il était censé être retourné au Brésil il y a peu et non se trouver au Ministère de la Magie de Londres. Elle s'était peut-être mélangé dans les dates mais ce n'était pas son habitude.

POUDLARD EST ATTAQUÉ ! AIDEZ NOUS !

Durant quelques instants, les pensées de Vivian s'arrêtèrent, le temps qu'elle intègre l'information qui venait de raisonner dans l'atrium. Puis ce fut un brouhaha monstrueux alors que tout le monde s'agitait en s'affolant dans tous les sens. Mais chaque chose en son temps, elle aurait probablement plus d'informations sur la situation à Poudlard dans quelques minutes. Par contre, se renseigner sur la présence d'Aaron elle pouvait le faire immédiatement. D'ailleurs il semblait particulièrement serein alors qu'il se dirigeait vers l'ascenseur. Accélérant le pas, elle arriva à son niveau et prit directement la parole sans prendre le temps de paraître particulièrement polie.

- Que faites vous au Ministère de la Magie ? Ne deviez-vous pas être retourné au Brésil comme monsieur Kholov l'avait annoncé ? Etes-vous au courant de cette attaque ?
- Je ne répondrais à aucune de vos questions, maintenant dégagez, j'ai rendez-vous avec le Ministre de la Magie.

Sur ces mots, la porte de l'ascenseur se referma devant le nez de Vivian, qui se retrouva seule au milieu de la pagaille ambiante. La réaction d'Aaron avait été très rude et même si elle ne le connaissait pas si bien que ça elle n'avait pas eu l'impression que le brésilien était quelqu'un d'aussi malpoli. Sans aucun doute, il y avait gobelin sous mornille dans toute cette histoire, son instinct de journaliste le lui disait bien. Aussi, la sorcière changea de direction pour se rendre en urgence dans le bureau des Aurors et les alerter du comportement étrange duquel elle venait d'être témoin. Surtout que Mr. Jiménez lui avait dit aller voir le Ministre de la Magie alors qu'aucun de ses nombreux informateurs du Ministère ne l'avait mise au courant.