Aileen rentra en soupirant dans la salle commune. Elle avait eu une sale journée, entre ses cours qui ne semblaient jamais finir et la scène assez particulière qu'elle avait surpris dans les cachots avec le préfet de Serdaigle. Elle était maintenant plus riche d'un livre qui ne lui appartenait pas, avait rencontré deux sorcières qu'elle ne connaissait pas et avait contribué à sa mauvaise relation avec Riri.

Mais quelle idée de faire vomir un autre élève en plein couloir aussi, il fallait être particulièrement sadique pour humilier quelqu'un de la sorte. Même si ce dit élève avait commis une violence auparavant, il existait des sanctions appropriées à ce sujet.

Décidément elle haïssait de plus en plus les figures de pouvoirs, quand ils n'abusaient pas de leurs pouvoirs, ils se contentaient de laisser bêtement passer toutes les atrocités possibles. Et à voir les Aurors qui servaient le ministère....entre Sean et Vhagar on pouvait rapidement conclure que ces derniers servaient davantage leurs propres intérêts que ceux du public.

C'est en se dirigeant vers les canapés de la salle commune presque vide qu'Aileen se rendit compte qu'elle n'était peut-être pas si malchanceuse que ça après tout...Asclépius, propriétaire du livre que Riri lui avait confié, semblait rêvasser sur les sofas de la salle. Parfait. Elle pourrait ainsi simplement lui refiler le livre et partir, elle aurait fait sa BA du jour, n'aurait pas empirée sa relation avec l'aigle, et n'aurait pas à brûler un livre.

Elle se rapprocha donc du jeune homme à moitié endormi avant de l'interpeller.

-Asclépius? Désolée de te déranger mais j'ai quelque chose pour toi.

Elle sortit le livre de son sac et le lui tendit.

-Riri m'a dit qu'il s'agissait du tien, il est pris avec une Gryffondor donc il n'a pas pu te le remettre en main propre.

La rousse attendit donc patiemment que le serpent daigne reprendre son livre pour partir.

Les journées de Peter avaient rallongé à vue d'oeil, ces derniers temps ! Entre les cours et la chasse aux tags, cette nouvelle manie qu'avaient pris les élèves de Poudlard, le jeune sorcier, préfet de serpentard, ne savait plus où donner de la tête. Alors, lorsqu'il pouvait profiter d'une pause bienvenue dans son horaire, il prenait ses clics et ses clacs et allait s'enfoncer dans les cachots, au plus profond du Château, pour profiter du calme.

Peter passa donc la lourde porte menant à la salle commune de serpentard, après en avoir donné le mot de passe, dans la perspective d'une détente bien méritée. Il n'y avait personne dans la salle commune, qui baignait dans les reflets du lac noir, si ce n'étaient deux élèves, un qu'il n'apercevait pas et Aileen O'Leary. Cette jeune apprentie sorcière, Peter la connaissait bien car, quelques mois plus tôt, elle avait sorti Peter d'un mauvais pas à l'infirmerie après une baignade. De plus, il lui arrivait encore bien d'avoir cours avec la jeune fille à la chevelure de feu. Ils ne se connaissaient pas si bien que cela au final, mais le peut qu'ils en savaient l'un sur l'autre avait suffit pour qu'ils s'apprécient.

Le jeune préfet s'approcha alors du canapé où quelqu'un, à sa voix on aurait dit un homme, semblait lui faire la conversation. Peter craignant de faire peur à sa camarade de maison, lui passa délicatement la main dans le dos pour la saluer avant de reprendre son chemin :

- Bonjour, Aileen !

Etant donné l'atmosphère de paix et de décontraction qui planait dans la salle commune, il avait prononcé ces mots avec un grand sourire aux lèvres. Arrivé à hauteur de la jeune sorcière, il put enfin voir qui était le garçon confortablement installé dans le canapé : Asclépius Underlinden ! Peter et lui n'avaient jamais été présentés, pourtant cela faisait un petit paquet d'années qu'ils se fréquentaient dans la maison vert et argent. Peter avait développé un certain respect pour son homologue serpentard, talentueux duelliste, bien que celui-ci soit un garçon et qu'il descendit d'une très grande famille de sorcier. Peter n'aimait guère ces gens qui se mariaient entre eux et avaient une histoire familiale forte et liée à la magie. Lui aussi descendait d'une famille très ancienne mais deux circonstances majeures l'avaient fait tombé dans l'oubli : le meurtre de la plupart des McKinnon lors de la première guerre contre Voldemort, et le mauvais choix du peu de descendants qui restaient de se faire discret. Ces mauvais choix culminaient par le mariage du père de Peter avec une moldue et son choix de renoncer à vivre dans le monde magique sauf pour son petit emploi de planqué au ministère ... Et Peter devait bien le reconnaitre, s'il n'aimait pas les descendant de grandes familles, c'était bien parce qu'il avait failli vivre leur vie mais qu'il en avait été privé par une flopée d'imbéciles en avaient voulu ainsi ! Il ne put cependant s'empêcher d'incliner la tête en un salut respectueux devant son homologue serpentard, Asclépius.

Il ne fallut que peu de temps pour que son camarade la débarrasse de son livre. Le temps d'un remerciement et de formules de politesse. Un sourire aux lèvres, Aileen s'apprêtait à retourner ces dernières avant de quitter lorsque le jeune homme en face d'elle la prit de court. Parlant de Riri, de sa présence avec une rouge et or.

O'Leary.

Elle tiqua sur l'utilisation de son nom de famille, tiqua sur le refus d'utiliser son prénom plutôt que le nom porté par tant de sorciers et sorcières, tiqua sur la distance qu'il venait juste de mettre entre eux avec une simple expression. À voir son sourire taquin, il ne s'agissait nullement d'une quelconque preuve de respect qu'il aurait pu avoir pour son aînée. Il s'agissait presque d'une correction pour avoir utilisé au préalable son prénom.

Comment préférer l'utilisation de quelque chose d'aussi impersonnel que son nom de famille?

-On dirait bien que Riri prend de mauvaises habitudes. Traîner avec des gryffons, faire vomir des serpents, à se demander comment il a eu son poste de préfet.

Le préfet des aigles n'était guère haut dans son estime. Elle ne pouvait donc se résoudre, au contraire d'Asclépius, à utiliser le nom de Vacuitas en parlant de lui.

-Pour ma part Underlinden, je cherchais simplement un endroit pour lire en paix. Ils se font rares de nos jours.

Aileen s'apprêtait à couper court à la conversation, prétextant vouloir retourner lire justement, lorsqu'une main se glissa délicatement dans son dos. La serpentard se figea quelques secondes, le temps d'entendre un :

- Bonjour, Aileen !

Elle se détendit en entendant la voix de son préfet, Peter McKinnon. Elle n'était pas particulièrement proche de ce dernier, mais l'appréciait toutefois assez pour accepter ce contact. Il fallait dire que depuis leur mésaventure à l'infirmerie, ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de se reparler. Certes ils étaient dans quelques cours ensemble, mais Aileen était davantage aux côtés de Nya dans ceux-ci.

-Bonjour Peter. Comment ça va?

L'irlandaise se retourna et croisa le grand sourire de son préfet. La bonne humeur étant contagieuse, elle ne pût s'empêcher de lui retourner son sourire.

Bien qu'il fut vautré sur son canapé, il était clair que c'était Asclépius qui dominait la conversation. Il la dominait de part sa confiance en lui et son éducation. Ce subtil cocktail faisait en sorte que quelque soit la personne qui se retrouve face à lui ou la disposition des acteurs dans une pièces, le metteur en scène c'était lui. Il avait cette capacité à disposer des sujets de conversations et à les amener où il le voulait comme le maitre d'hôtel avec la table à manger. Peter était admiratif. Le serpentard venait en effet de faire valser la question d'Aileen, à laquelle Peter ne répondrait jamais :

- Bonjour Peter. Comment ça va ?

- Vacuitas, prendre de mauvaises habitudes ? En faisant son travail de préfet, il prend de mauvaises habitudes ? Drôle de façon de voir les choses … Qu’en penses-tu, McKinnon ?

Peter resta coi un instant. Son regard passant d'Aileen à Asclépius, il tentait à grande peine de jauger la situation. Il avait personnellement toujours eu de bonne relation avec Riri et avait eu vent d'une pseudo-rivalité avec son camarade serpentard ci-couché, mais il n'y avait prêté aucun attention. Ces derniers jours, il avait eu vent de l’intransigeance du préfet des serdaigles envers certains serpentards, mais ils avaient prit rendez-vous pour régler la chose, en attendant il devait se murer dans le rôle particulier de l'équilibriste ...

- Oh ... Eh bien je pense qu'en tant que préfet, on est bien souvent amené à prendre des décisions incomprises ou controversées alors ...

Et il leur renvoya un regard interrogateur ... C'était incroyable la façon qu'il avait soudainement d'effacer son titre de préfet ! Il du se reprendre et demander avec une voix plus forte et cette fois dénuée de toute hésitation :

- En fait, à quoi faites vous allusion ?

Peut-être qu'Aileen allait pouvoir se changer les idées, penser à autre chose qu'à l'irritant préfet bleu.

Peut-être que les vaches allaient pouvoir voler un jour aussi.

- Vacuitas, prendre de mauvaises habitudes ?

Soupir de la rousse. La présence de Peter n'avait pas réussi à changer le sujet de discussion, et maintenant elle ne pourrait plus partir avant d'avoir conclu la conversation avec les deux jeunes hommes.

En faisant son travail de préfet, il prend de mauvaises habitudes ? Drôle de façon de voir les choses… Qu’en penses-tu, McKinnon ?

Utilisation du nom de famille encore une fois. Les deux jeunes hommes n'étaient donc pas proches non plus.

Abus de décorum. Les cachots étaient supposés être un endroit de détente non pas un endroit ou le garde-à-vous était autant la norme que des révérences.

Peter ne semblait pas plus à l'aise qu'elle dans la situation, voir même beaucoup moins. Il prit quelques secondes avant de répondre un hésitant :

- Oh ... Eh bien je pense qu'en tant que préfet, on est bien souvent amené à prendre des décisions incomprises ou controversées alors ...

Voir le préfet ramer dans le vide tel un politicien était assez...Drôle?...Triste? Il ne semblait nullement à l'aise de parler de Riri, les deux devant probablement se connaître au vu de leur poste commun. Peut-être même l'appréciait-il?

-En fait, à quoi faites vous allusion ?

Il était plus assuré cette fois-ci, regardant Asclépius et elle d'un regard interrogateur afin d'obtenir les informations qui lui manquaient pour bien saisir la situation.

Nouveau soupir.

-Je viens de tomber sur Riri Vacuitas, préfet de Serdaigle, qui faisait vomir une serpentard plus jeune dans les couloirs. Selon lui il s'agissait d'une juste punition car elle avait auparavant attaquée une Gryffondor.

Aileen planta ses yeux droits dans ceux de Peter.

-Avez-vous vraiment les droits, en tant que préfet de faire ainsi souffrir les élèves sans titre? Ce n'est plus rendu de la légitime défense quand on parle de faire vomir quelqu'un d'autre!

Plus le temps passait, plus il lui semblait que l'autorité était corrompue peu importe ou elle se trouvait. Ceux ayant le badge approprié pouvaient blesser, tuer sans conséquence. Vhagar lui avait même prouvé en tuant en plein jour. Violence légitime d'un état gangrené.

Apparemment, la réponse de Peter avait déçue sa camarade de maison, il n'en était que plus désolé, mais il n'avait surtout pas voulu dénigrer Riri sans le savoir ou déforcer sa position de préfet. Quant à son ignorance de l'épisode litigieux, cela fit soupirer Aileen, il ne pouvait quand même pas être au courant de tout ce qui se passait dans ce bahut ...

- Je viens de tomber sur Riri Vacuitas, préfet de Serdaigle, qui faisait vomir une serpentard plus jeune dans les couloirs. Selon lui il s'agissait d'une juste punition car elle avait auparavant attaquée une Gryffondor.

*Ah ouais ben on comprend mieux ... Maison de brigands ...*

Mais la jeune élève de serpentard avait repris par une interrogation avant que le préfet n'ai eu le temps de rouvrir la bouche :

- Avez-vous vraiment les droits, en tant que préfet de faire ainsi souffrir les élèves sans titre ? Ce n'est plus rendu de la légitime défense quand on parle de faire vomir quelqu'un d'autre !

Peter avait bien envie de lui répondre qu'ils n'avaient pas besoin de titre, étant préfets ils étaient investis d'une mission qu'ils étaient présumés remplir dans les règles jusqu'à ce qu'un membre du personnel du Château les contredise. Mais ce qui aurait pu partir dans une longue plaidoirie pour le respect de cette fonction que Peter assimilait à un sacerdoce fut envoyé aux oubliettes car déjà l'aristocrate remuait sur son fauteuil. Encore une fois Asclépius menait les conversations sur son sofa comme d'autres l'auraient fait sur une cathèdre. Peter se sentait particulièrement mal à l'aide de voir son opinion balayée ainsi.

- Quelle partialité, dans ton discours… La Serpentard qui attaqua la Gryffondor, n’était-elle pas coupable, elle aussi ? D’une violence, qui ne pouvait prêter à caution ?

Le jeune préfet était abasourdi de voir comment le jeune aristocrate transpirait ses origines privilégiées par tous les pores de sa peau et à chaque instant. Bien que le jeune serpentard semblait soutenir une thèse favorable à la fonction de préfet et à l'action de Riri, Peter restait méfiant, le jeune aristo allait finir par confirmer le proverbre "in cauda venenum" ...

Mais Asclépius préféra envoyer valser le livre qu'il avait du lire un peu avant l'arrivée de Peter. Tiens, c'était un Lockhart ! Le serpentard apprécierait-il lui aussi le charme de l'ancien professeur de Poudlard ? Mais le serpentard chaussait déjà ses lunettes et entreprit de leur lire le règlement d'ordre intérieur.

*Oui, bon, t'as le droit d'humilier des gens et puis ?*

- La violence est à vomir. Il me semble que cette Serpentard a reçu sa punition. Inutile d’épiloguer dessus : je n’estime pas que Vacuitas ait mal agit, ou qu’il ait supposément abusé de son statut. Nous ne sommes pas, ici, dans cette institution, dans un ersatz de société totalitaire qui viserait l’oppression des élèves « sans titres », « sans badges », « sans médailles »… Sinon, O’Leary, voici que tu serais à la fois opprimé par McKinnon, et moi-même en ce moment !
Mais, après tout, peut-être, cette institution… N’est-elle qu’une simulation de ce qui nous attend dehors ?

*Non mais on ne comprend pas un broc de ce qu'il raconte, lui !*

Peter voyait bien où son camarade serpentard voulait en venir et il trouvait cela beaucoup trop fourbe comme analyse pour lui. Rien que la façon dont il s'exprimait lui semblait fourbe. Ce fut probablement pour cela qu'il réussit à abandonner son ton hésitant :

- Si seulement on savait réellement ce qui nous attend dehors ...

Ensuite, il se tourna vers Aileen :

- Quant aux actes de Riri, comme les miens ils sont présumés conformes au règlement. Mais je vais tâcher de tirer ça au clair, s'il y a bien quelque chose à en tirer.

Pour se maintenir au pouvoir, un prince se doit d'avoir accès aux trois choses suivantes :

-De l'habileté - Chose dont Asclépius semblait avoir à profusion, ayant gagné la coupe de duel, étant en 5e année et maniant les mots comme des sorts bien placés.

-De l'argent - Autre chose dont Asclépius ne semblait pas manquer, les Underlinden étant assez bien nantis.

-De la violence - Seule chose qu'Aileen n'avait pas vu Asclépius utiliser, même s'il devait en être capable au vu de ses talents de dueliste.

Le serpentin serait-il un monarque en puissance? Soit Peter semblait détenir un pouvoir en apparence, mais irait-il jusqu'à l'utiliser devant le leader né? L'irlandaise était assez curieuse à ce sujet, mais pour cela il fallait que l'allemand casse une règle devant le préfet. Chose qui ne semblait pas être proche d'arriver, Asclépius ne devait pas être stupide.

Et voilà que le préfet promettait de voir Riri, de lui parler. La rousse n'était pas sure que cela mène à grand chose, le bleu et elle ne voyaient définitivement pas les choses de la même façon. Points de vues opposés, attitude biaisée des deux côtés. Peut-être que Peter serait l'interprête qu'il leur fallait.

Après tout, il ne pouvait pas être uniquement mauvais, il avait sauvé la rouge, il avait épargné Nya et ses tentatives de soudoiement séduction, il n'avait pas trainé Ellana devant un professeur. Même si ses méthodes n'étaient pas toujours très appropriées, et son comportement assez détaché, il y avait peut-être de quoi à sauver....Et peut-être qu'elle se faisait un film au sujet d'une personne qui la méprisait. La rousse changea donc de sujet,

-En parlant de ce que le monde extérieur nous réserve....Avez-vous entendu parler de l'ouverture du Heurtoir?

Le projet de Dragon, son mentor, celui qui lui apprenait comment se battre, comment survivre. Son projet de salle de combat ne l'étonnait donc aucunement...il y avait même un gala d'ouverture prévu pour l'établissement, gala qu'elle ne manquerait pour rien au monde.

Peter avait fini par clôturer la discussion sur Riri, les préfets et le Règlement d'une façon un peu pompeuse, il ne fallait pas le nier. Mais, comme toujours avec l'autorité, on se trouve dans des situations qui sont tout sauf simples. Asclépius avait fini par se détourner de la conversation, rendant perceptible à la vue de Peter le nom en lettres dorées de Gilderoy Lockhart. Ils devaient bien avoir cet illustre auteur en commun. Le noblion serpentard partageait-il avec l'écrivain le trait de caractère des génies incompris ?

Ce fut Aileen qui relança la conversation sur un sujet bien plus réjouissant !

- En parlant de ce que le monde extérieur nous réserve ... Avez-vous entendu parler de l'ouverture du Heurtoir ?

Gilderoy Lockhart ne fit pas d'effet très longtemps, déjà Asclépius rapportait son intérêt sur la conversation, redonnant ainsi à la conversation son intérêt, et cela bien que l'intérêt qu'il porta à la conversation fut en réalité une interrogation, laquelle put donc être qualifiée par Peter d'interrogation intéressante.

- Le Heurtoir ?

Ne lisait-il donc pas les journaux ? La presse avait la fâcheuse tendance à ne plus relater de fait mais à répertorier des opinions ces derniers temps, néanmoins Peter continuait de la consulter quotidiennement, plus par habitude que par intérêt, et il avait fini par y dénicher une information à peu près dénuée de toute trace de subjectivité : l'ouverture du Heurtoir. L'absence de subjectivité concernant l'article résidait dans le fait qu'il ne s'agissait en réalité pas d'un article que le jeune préfet avait consulté, mais d'une offre d'embauche, comme stagiaire dans le dit établissement. Peter avait envoyé sa lettre de motivation mais avait du essuyer un refus, il fallait dire que son curriculum vitae était aussi maigre que lui. Mais cela ne changeait rien au fait qu'une grande soirée de gala était organisée pour l'ouverture de ce club privé d'entrainement à l'art du duel et qu'il comptait bien s'y rendre, il était majeur !

- Oui, moi j'en ai entendu parlé ! Ils vont organiser un gala pendant les vacances pour fêter leur ouverture. J'avais pensé à y aller pour ma part ...

Et là-dessus, il décocha un regard interrogateur aux deux serpentards. Ce genre de soirée était l'occasion de rencontrer des inconnus mais aussi de découvrir des personnes que l'on avait sous son nez de façon différente, cela ne l'aurait pas dérangé qu'ils y aillent aussi, cela lui aurait au moins épargné la gêne d'arriver seul ...

Spoiler:

Le temps coulait, filait, courait, et la rousse n'avait pas bougé des canapés. Elle avait passé beaucoup plus de temps que prévu à papoter avec ses deux camarades de maison. Pas que la situation était désagréable, loin de là, mais elle avait un rapport pour le cours de Benbow qu'elle devait remplir, un livre sur les potions à lire et pas mal de travaux personnels. Alors elle fit au plus court, répondant à Asclépius d'un rapide :

- Il s'agit d'un établissement permettant l'entrainement et la pratique des sorts et duels à l'extérieur de Poudlard. Le propriétaire est un ancien Auror et le gérant un médicomage. Ça à l'air vraiment intéressant

Et voilà que Peter renchérissait, parlant même d'aller au gala d'ouverture. Elle avait reçue une invitation d'ailleurs, Dragon ne l'aurait pas oublié après tout...Une petite idée germa dans sa tête.

-Quelle coïncidence! J'ai reçu une invitation de la part du Heurtoir aussi, si tu n'as personne pour t'y accompagner,voudrais-tu qu'on y aille ensemble Peter?

Elle se tourna alors vers Asclépius, ne souhaitant nullement l'exclure.

-Si cela t'intéresse, on pourrait y aller à trois Underlinden. Sortir un peu de Poudlard ne pourra pas faire de mal.

La rousse était excitée à présent. L'idée d'un gala, avec probablement une bonne partie du gratin sorcier d'invité l'intéressait au plus haut point. Il fallait qu'elle en parle à Nya, voir si elle comptait y aller elle aussi.

-Ça me fait penser qu'il faut que j'aille en parler à Nya! Désolé de mettre un terme aussi abruptement à notre petite discussion mais je vais devoir filer. Je ne voudrais pas me retrouver à sortir après le couvre feu. Après tout...il y a des préfets qui rôdent.

Et sur un clin d'oeil à Peter et un signe de la main amical à Asclépius elle éait sortie de la salle commune, marchant d'un pas décidé vers le portrait de la grosse dame pour attraper Nya.

Suite de ici

Galway entra dans la salle commune d’un pas énergique ce soir là, déterminé comme jamais auparavant. Il se planta au milieu de la pièce, prit une grande inspiration et… rien ne sortit. Le brouhaha des conversations, les élèves qui travaillaient, qui lisaient le journal… il n’osait pas interrompre, bouleverser, attirer l’attention. Et pourtant il fallait qu’il le fasse, c’était son rôle.

Il avait réfléchit toute la journée à ce qu’il allait faire, ce qu’il allait dire. Il n’était resté que peu attentif en cours et n’avait ressenti qu’une petite pointe de gêne en rendant ses devoirs bâclés. Mais il avait entendu les chuchotements et les murmures toute la journée et en avait déduit que d’autres tracts avaient été diffusé, et que la nouvelle s’était répandu rapidement.

Ce qui rendait la chose difficile c’est qu’il ne savait pas comment ses camarades se positionnaient par rapport à ce qui était dit dedans. Il discutait rarement avec les autres de sujets aussi profonds que ce qu’il assimilait à une orientation politique chez les moldus. Il savait que beaucoup de sorciers qui avaient mal tourné avaient étudié à Serpentard, et que c’était le principal pourvoyeur de mangemort, mais il se refuser de penser qu’un de ses camarades allait commettre de tels actes dans le futur, même ceux qu’il n’aimait pas.

Pour autant, est-ce qu’ils allaient soutenir les actions des phénix ? Après tout, eux aussi étaient un groupe illégal, Galway était loin de savoir tout d’eux. Et puis tous ne seraient peut-être pas autant sensibles qu’il ne l’était aux arguments du tract, il pressentait que certains allaient considérer ça comme étant du domaine du « monde des bisounours ». Mais il devait au moins lancer le débat, connaître les avis de chacun, pour voir s’il y avait quelque chose qui pouvait être fait collectivement.

Alors que les doutes l’envahissaient, il décida d’aller s’asseoir sur un canapé libre de la salle commune. Cette fichue timidité ! Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui ? Il avait tout préparé, toute la journée ! Il décida de sortir le tract qu’il avait réduit pour le mettre dans sa poche, et il le relut une énième fois pour se donner du courage. Il resta un moment à le lire, puis il leva les yeux et vit deux élèves de première année qui se dirigeaient vers lui en se disputant.

C’était le moment ou jamais. S’il ne le faisait pas maintenant il n’aurait jamais le courage, se trouverait toujours une excuse. Il se leva et parla d’une voix forte et claire, pour couvrir le brouhaha.

-S’il vous plaît ? Je… ben voilà, ce matin je suis tombé sur ce tract, je pense que d’autres l’ont lu aujourd’hui. Et voilà, de mon point de vue ce qui est écrit nous concerne tous, qu’on soit d’accord ou pas. Je voulais savoir qu’est-ce que vous… enfin comment vous réagissez par rapport à ce qui est écrit ?