Après avoir décidé de ne plus parler de la conversation à haute voix, pour ne pas se faire attraper par des oreilles un peu trop curieuses, Rose prit un crayon qui se trouvait devant elle et un bout de papier perdu entre les feuilles de la plus jeune, puis lui donna dans quinze minutes, mais où ? Elle n'avait même pas été fichu de le trouver du premier coup. Elle attendit la réponse de sa cadette avec un sourire plein de malice et le cœur qui commençait à accélérer la cadence de ses battements.

La petite Rose reprit le crayon avant de parler :

_J'ai déjà entendu parlé de ce fonctionnement de magie mais tu ne penses pas plutôt que le flux magique traverserait l'objet ou la créature, peu importe, de cette manière ?

Toute sa phrase en avait presque perturbée la Serpentarde, qui ne s'attendait pas à ça. Mais elle se doutait bien que c'était pour répondre oralement à ce qu'elle lui avait dit auparavant. Elle était intelligente et savait faire diversion et ça, ça lui plaisait. Alors elle regarda ce qu'elle écrit sur le papier :

Ok, RDV à côté de la statue de Serpentard au parc. Pour le plan : ne pas se faire prendre ?

La statue, pas bête comme endroit ! Étonnamment, la plus vieille des deux n'en avait même pas eu l'idée. Pour le plan, c'est sûr que c'était mieux si elles ne se faisaient pas prendre. Elle n'avait pas vraiment envie de passer des heures et des heures en colle, et surtout de faire perdre des points à la maison qu'elle aimait tant. Etre une verte et argent, quand nos parents et grands-parents ou encore d'autres ancêtres ont tous été dans cette maison, ce n'est pas rien. C'est comme si un énorme respect et la peur d'être virée de la bas étaient là depuis qu'elle était toute petite.

La cadette la regardait avec un air angélique, qui lui prouvait qu'elle savait aussi bien manipuler qu'elle. Elles s'étaient bien trouvées. Elle lui sourit à son tour, reprit le crayon, tout en parlant et écrivant en même temps :

_Non justement, regarde. Tu vois comme ça le flux contourne la créature -ou l'objet- pour atterrir là. Mais sinon tu peux aussi faire comme ça, ou encore comme ça. C'est comme tu le sent en fait.

N'importe quoi. Du grand n'importe quoi. Mais il était là le génie de la conversation! Ça n'avait aucun sens et pourtant tout cela semblait si logique pour les autres.

OK pour l'endroit, bien joué. Pour le plan, ouais en effet c'est mieux  , penses-tu à qqc que je devrai prendre ? à tout de suite !

Y avait des heures et des heures d'entraînement pour ne pas dire ce qu'elle écrivait et inversement!

Elle attendit la réponse de son amie, au cas où elle penserait à quelque chose à prendre ou non, pour pouvoir s'en aller discrètement, en décaler avec sa cadette. Elle avait vraiment hâte de s'amuser enfin. Surtout avec Rose.

Rose n'attendit pas bien longtemps la réponse. La grande Serpentarde reprit le crayon et commença à écrire en même temps de lui répondre oralement.

_Non justement, regarde. Tu vois comme ça le flux contourne la créature -ou l'objet- pour atterrir là. Mais sinon tu peux aussi faire comme ça, ou encore comme ça. C'est comme tu le sent en fait.

Cette double conversation était vraiment étrange mais cela faisait rire intérieurement Rose. Tout ce qu'elles disaient toutes les deux n'avait absolument aucun sens ou si, par le plus grand des hasards, ça en avait un et bien il fallait être parfaitement perché pour réussir à comprendre. Il fallait une très grande concentration pour que la jeune fille ne s'emmêle pas les pinceaux d'ailleurs. Ce qu'elle craignait le plus c'était une boulette de sa part mais bon. Ça n'arriverait pas, il ne fallait pas que ça arrive. Le tout était de rester calme et détendue. Tout en l'écoutant, elle regarda le bout de papier pour voir le message de sa camarade.

''OK pour l'endroit, bien joué. Pour le plan, ouais en effet c'est mieux    , penses-tu à qqc que je devrai prendre ? à tout de suite ! ''

Rose réfléchit alors à toute allure, encore. Ce petit jeu lui faisait travailler les méninges. Ça, c'était sûr. Elle se dit que c'était un bon entraînement pour améliorer sa réactivité et puis elle se rappela que justement, pour qu'elle soit réactive, il fallait qu'elle arrête d'avoir mille pensées différentes qui n'avaient rien à voir avec ce qu'elle était censée faire. Pour gagner un peu de temps elle fit comme si elle était en train d'étudier le schéma qu'aurait fait son amie pour lui expliquer sa ''méprise''. Qu'est-ce qui serait utile pour elles pour pouvoir aller dans un endroit dangereux ? Déjà leur baguette. Mais ça, c'était plus qu'évident. Ensuite, peut-être qu'amener un peu de prudence et beaucoup de courage mêlé une pointe de folie. Mais bon, ça, ça faisait partie de leur personne et donc, logiquement, ça s'emporte partout. En réalité, elle ne savait même pas où elles iraient. Enfin... elles ne l'avaient pas précisé à voix haute mais c'était comme si elles avaient communiqué par une troisième voie. La voie mentale... Ouais, dit comme ça c'était flippant mais c'était vrai. C'était comme si depuis leur première rencontre elles étaient connectées... Donc l'interdit était la forêt. Qu'est-ce qu'il serait utile là-bas ? Une fois une baguette apportée elles avaient une boussole, de la lumière et de quoi se défendre et attaquer au cas où en danger apparaîtrait. Une idée traversa alors son esprit qui la fit légèrement sourire et elle reprit le crayon pour écrire une dernière fois.

''Si tu as une carte ou une cape d'invisibilité prends-les, sinon ta baguette suffit. A+''

Tout en écrivant elle dit :

_Donc si j'ai bien compris c'est impossible que le flux magique fasse ça. Tout du moins pas avec cette forme de magie. C'est ça ?

Vraiment, ce petit jeu était très drôle mais elle avait tout de même hâte qu'elles se revoient en tête à tête. Ce serait beaucoup plus simple et elles pourraient enfin dire des choses cohérentes. Rose fit tourner entre ses doigts son crayon en faisant semblant d'admirer un dessin qu'elle avait fait puis regarda de nouveau son amie.

Ce petit jeu amusait beaucoup les deux amies, inventer une conversation complètement irréelle pour en cacher une autre beaucoup plus sensée. Elles parlaient d'un devoir et écrivaient le plan qu'elles étaient en train de manigancer pour sortir de l'école ce soir. Tout cela était assez dur à mettre en forme en même temps, sans se tromper dans ses paroles. Elles allaient enfin faire quelque chose ensemble, encore mieux, elles allaient affronter l'interdit, l'inconnu, toutes les deux cotes à cotes. Rose appréciait vraiment la plus jeune, et cela même si elles ne s'étaient vu qu'une fois auparavant. Il y avait quelque chose de spécial entre elles, tout cela était inexplicable pour la plus vieille des deux pour le moment, mais un sentiment de protection était présent envers la petite Serpentarde.

Elle lui avait demandé sur papier si elle pensait à quelque chose qu'elles devraient emportées avec elles, au cas où Rose n'y aurait pas. Pour aller dans cette forêt, il valait mieux pensé à tout.

''Si tu as une carte ou une cape d'invisibilité prends-les, sinon ta baguette suffit. A+'' lui écrit-elle tout en sortant :

_Donc si j'ai bien compris c'est impossible que le flux magique fasse ça. Tout du moins pas avec cette forme de magie. C'est ça ?

Elle réfléchit à ce qu'elle devait prendre. Bon, la baguette était la première chose. Mais ça, elle l'avait toujours sur elle. Ensuite. Une cape d'invisibilité ? Elle n'en avait malheureusement pas. Il est vrai que ça lui aurait été très pratique dans certaines situations qu'elle s'était fourrée. Une carte, pas bête. Elle pensa aussi à prendre quelques potions qu'elles avaient confectionnées sa mère et elle.

La Serpy rétorqua :

_Oui voilà c'est ça. Je pense que tu as compris l'essentiel, j'espère que tu réussiras ton devoir, et ce seras un peu grâce à moi, j'suis contente !

Tout en lui écrivant :

"C'est noté, j'ai pensé à quelques potions aussi, sait-on jamais. Bon je vais préparer tout ça, à tout de suite la belle."

Elle lui sourit comme si elle était fière qu'elle ai compris tout ce dont elles avaient parlé sur le flux magique, puis vint vers elle pour l'étreindre encore une fois, par une réelle envie cette fois-ci. Ses bras entourèrent le corps de la jeune Verte et argent, et lui chuchota :

Ne te défile pas s'il te plaît..

Elle finit son câlin, lui fit un petit bisou sur la joue, comme deux amies qui se quitteraient pour la soirée, puis se leva et alla dans sa chambre préparer son sac pour partir à l'aventure dans la forêt interdite.

Son aîné sembla réfléchir quelques instants à ce qu'elle venait d'écrire puis répliqua :

_Oui voilà c'est ça. Je pense que tu as compris l'essentiel, j'espère que tu réussiras ton devoir, et ce seras un peu grâce à moi, j'suis contente !

Intérieurement Rose riait aux éclats. Si elle écoutait ne serait-ce qu'un traite mot de ce qu'elle venait de lui dire pour son devoir sur les flux magiques elle était juste très mal barrée. C'était une belle diversion. En même temps elle avait aussi écrit une nouvelle fois sur le bout de papier qui était maintenant totalement gribouillé de leurs écritures respectives.

"C'est noté, j'ai pensé à quelques potions aussi, sait-on jamais. Bon je vais préparer tout ça, à tout de suite la belle."

La belle ? C'était elle ? Tout ce qui avait dit plus tôt s'envola immédiatement de son esprit. Ce signe d'affection désarçonna la jeune fille. Non pas qu'elle était surprise qu'on la qualifie d'un tel adjectif. Ce n'était vraiment pas hautain ou une marque de supériorité qu'elle prenait mais elle savait que c'était l'une de ses armes pour manipuler et parvenir à ses fins. Elle était dotée d'une certaine beauté enfantine qui en charmait plus d'un. Ce qui la surprenait était cette réelle tendresse qui se dégageait de son amie. Elle savait qu'un lien était en train de se créer avec cette sœur de nom mais jusqu'à maintenant, elle ne savait pas trop comment l'expliquer... c'était plutôt comme si tout ça n'était qu'un rêve. Un drôle de rêve où elle avait une amie facilement sans qu'elle n'ait envie de la manipuler pour son bien à elle seulement. Contrairement à l'effet que cela devait produire chez les petites filles de son âge qui étaient ravies de se voire gagner l'amitié de leur aîné Rose commençait à avoir peur. Ceci n'était vraiment pas dans ses habitudes et son corps tout entier lui criait que cet attachement qui les liait était dangereux et que baisser sa garde ne la mènerait qu'à de la souffrance et de la tristesse. Pourtant une part d'elle-même, une toute petite voix au fin fond de son âme, lui chuchotait qu'elle devait saisir cette chance. Que cela ne servait à rien de se méfier de tout le monde. Que si elle devait passer sa scolarité à calculer chacun de ses mouvements pour que chacune de ses paroles, chacun de ses gestes soit parfaitement orchestré pour son but final et bien il serait bien qu'elle ait une amie avec laquelle elle n'aurait pas besoin de jouer un rôle. Quelqu'un en qui elle aurait... confiance ? Cela pourrait même lui permettre de décompresser et de se comporter comme une fillette de son âge. Un étrange combat intérieur se déroulait au fond de son âme pourtant invisible au reste du monde.

Un sourire tendre illuminait le visage de sa camarade et elle l'étreignit une fois de plus. Cette fois-ci Rose fut moins surprise et malgré la voix qui lui hurlait aux tympans elle apprécia cette marque de bienveillance. Sa voix douce lui murmura alors à l'oreille :

_Ne te défile pas s'il te plaît..

Rose resta silencieuse, ne pouvant tout simplement rien dire. L'aîné retira ses bras et l'embrassa gentiment sur la joue comme l'aurait fait sa grand-mère. Non... comme l'aurait fait une amie puis partie. La première année regarda sa progression du regard et passa sans même s'en rendre compte sa main sur sa joue. Elle ferma les yeux et secoua doucement la tête. Elle commença alors à rassembler ses différentes affaires et à les ranger en partie dans son sac. Elle se leva à son tour, son manuel dans les bras ainsi que quelques feuilles. Avant de se diriger vers son propre dortoir elle mit en boule la preuve du délit qui allait se produire et le jeta dans la cheminée en flamme. Le feu était déjà en train de dévorer la papier quand Rose traversait la salle commune pour son dortoir.

Ces canapés en cuir, Keira les aimait.

Ils étaient noirs, comme ses cheveux. Comme ses yeux. Comme la plupart des pensées qui lui passaient par la tête alors qu'elle y était assise à fixer les flammes de la cheminée d'un regard distrait, aussi. Elle aurait pu jurer que ces canapés avaient quelque chose de magique : si elle s'y asseyait, leur couleur teintait son esprit et envahissait ses pensées. Malheureusement, ça ne semblait pas être le cas. Nombre d'élèves riaient sur ces fauteuils. C'était juste elle, et une de ses bizarreries.

Les flammes dansaient dans le petit cadre en pierres de la cheminée. C'était une de seules sources de lumière, comme toujours. On était le soir, donc les quelques rayons de soleil filtrés à travers l'eau du lac, qui parfois ajoutaient une lueur verdâtre à la pièce, étaient endormis. La jeune Sanders avait en réalité horreur de l'obscurité de la salle commune. Elle s'y sentait à l'étroit, comme si elle y étouffait. Ça manquait d'air, de fenêtres, de naturel.

Las, elle observa les gens autour. Deux amis rigolaient ensemble sur un des fauteuils en face. Une fille qui devait plutôt se situer dans sa tranche d'âge était recroquevillée par terre. Elle semblait penchée sur un devoir. C'était beau, cette détermination. A moins qu'elle ne soit en retard pour le rendre. La plupart des élèves qui s'acharnaient d'une telle façon sur un devoir le soir étaient en détresse. De l'autre côté, il y avait aussi une très jeune élève. Sûrement une première année. Elle avait l'air un peu perdue ; cela fit sourire la brune. Ça lui rappelait sa propre arrivée à l'école. Ses premiers jours. La première fois où elle avait pris place sur ces fauteuils en cuir, le cœur battant.

A l'époque, leur couleur était étanche.
Mais ce n'était plus le cas.

Un soupir, et elle replongea son regard dans les flammes dansantes qui lui brûlaient la rétine. Elle n'avait plus qu'un an à tirer ici. Et après, ces canapés arrêteraient de déteindre.

Cette salle commune m'accompagnera jusqu'à la fin de ma scolarité à poudlard. Remplie par des canapés en cuir noirs, une cheminée avec un feu envoûtant dans l'âtre et des élèves un peu partout, cette salle avait des fenêtres donnant sur le lac.

Tous les élèves présents parlaient avec quelqu'un, sauf une. Elle avait de magnifiques cheveux noirs, était plutôt  mince, et elle scrutait attentivement le feu. Si j'allais lui parler, me rembarerait-elle?

Bon peut importe. C'est l'occasion révée de nouer des liens. Je m'approche, m'assois à côté d'elle et lui dit:
-Bonjour, je m'appelle Niùt Johnson et je suis en première année, et toi?
Je sais qu'elle m'a entendue.

D'habitude je n'aime pas les canapés en cuirs mais ceux-là sont confortables. En attendant que l'autre Serpentard me réponde, j'examine les personnes présentes. Une jeune fille est accaparée sur un devoir qu'elle n'a apparemment pas rendu dans les temps et est aidée par une personne plus âgée. J'ignore comment elles s'appellent, mais bon , ce ne sont pas mes affaires.

Et je rapporte mon attention à la brune assise à côté de moi. On dirait qu'elle est plutôt gentille, mais c'est difficile à dire quand on ne connais pas les gens. En tout cas, elle avait l'air d'être quelqu'un d'être réservée, une de ses personnes qui sont là mais que l'on ne voit que si on y fait attention. Mon père était une de ces personnes. Il a été la seule personne que j'ais jamais connue qui me réconfortais quand je faisais des cauchemars, quand j'avais besoin de quelqu'un. C'est l'homme qui m'a élevée, cet homme que j'ai aimé plus que tout au monde, pendant que ma mère était trop préoccupée par elle-même pour même me remarquer. Mon père m'a abandonné il y a six ans, obligeant ma mère à se rappeler qu'ils m'avaient adoptée. Je me suis jurée de retrouver son agresseur, et ce sera peut-être la seule que je tiendrais, mais je tiendrais cette promesse.

Altercation auditive - une voix lui parlait, essayait de dérober son regard à ces flammes qui toujours dansaient. Keira n'en voyait pas l'auteure, mais c'était une voix féminine. Et jeune. Peut-être la petite jeune perdue de tout à l'heure, elle ne savait pas. En tout cas, elle avait un drôle de prénom. Pas très courant ; mais la Sanders ne pouvait pas se permettre de faire une quelconque remarque à ce sujet. Quand on s'appelait Keira Plectrude, on avait rien à dire.

Pendant un moment, elle fut incapable de détourner son regard des flammes. Elles l'envoûtaient juste. Elle ne sentait pas grand chose, et ne pensait rien non plus. Elle était juste fixée. Comme si de la glue avait attaché son regard à cette teinte d'orange mouvante. Ce n'était pas très poli. La p'tite allait sans doute croire que Keira l'ignorait. Ce n'était pas le cas, en réalité. Elle avait bien envie de lui répondre, au moins par politesse. Mais d'abord, il fallait qu'elle la regarde. Qu'elle l'examine un peu, comme elle aimait à dire.

Elle se força à fermer les yeux une seconde pour décoller son regard de son point dans la cheminée et enfin pouvoir regarder celle qui avait pris place à ses côtés. C'était bien la petite perdue. Pas grand chose de spécial à remarquer sur elle - rien qui ne sorte de l'ordinaire. C'était une première année comme une autre.

« Je m'appelle Keira Sanders. Je suis en dernière année... Bienvenue à Serpentard, alors. »

Elle avait dit ça d'une voix douce, gentille. C'était pas vraiment de ses habitudes. Elle aimait plutôt tromper les petits, leur faire des farces. Mais pour une fois, elle avait peut-être envie d'être un peu plus aimable. Et surtout, elle considérait qu'intégrer un petit à la famille était chose très importante. Elle voulait que cette jeune fille se sente bien là où elle avait atterri.

« Tu te sens bien, ici ? Moi, je n'aime pas la salle. Mais c'est sans doute personnel. »

Peut-être que ce manque de fenêtres ne dérangeait que Keira, oui. Peut-être qu'elle était la seule à trouver ça stupide de construire une salle commune sous terre. Mais elle s'en fichait.

Une voix brisa le silence qui s'était installé entre les deux jeunes filles.
Je m'appelle Keira Sanders. Je suis en dernière année... Bienvenue à Serpentard, alors.

Elle avait une voix douce, agréable.
-Tu te sens bien ici? Moi je n'aime pas la salle. Mais c'est sans doute personnel.
Voulant engager la conversation, je répondais:
Merci! C'est vrai que cette salle a un côté malsain, peut-être que c'est parce qu'elle est sombre. Des fenêtres aideraient peut-être? Je me sens étouffée, en fait. C'était peut être le fait d'être au milieux de gens que je ne connaissais pas, qui m'oppressais? Mais sinon, être entourée de gens qui sont probablement comme moi me rassure, car si nous sommes à Serpentard, c'est que nous avons des points communs. Enfin, c'est comme ça que je le vois, et toi? Attendant la réponse de la dernière année, mes pensées se ramenèrent encore à mon père, à comment ça ce serait passé si il avait vécu, aurait-il laissé ma mère me traiter comme elle l'a fait? Peut importe. Ça aurait pu se passer autrement, mais ce n'est pas le cas. Alors, maintenant je dois tourner la page, passer à autre chose. Et ça y est, les larmes commencent à rouler sur mes joues, laissant une marque humide et salée sur mes pommettes. Puis, evidemment, une série de sanglots me faisait tousser.
Entre deux sanglots, je dis:
Excuses-moi, Keira, ce sont de mauvais souvenirs qui reviennent. Ou plutôt, la fausse réalité dont tout le monde rêve.

C'est dans ce genre de moment que j'aimerais avoir quelqu'un pour m'aider, pour me calmer, me réconforter.

Keira était rassurée de ne pas être la seule à ne pas aimer l'ambiance de la salle. C'était glauque, c'est vrai : surtout quand on remarquait ces décorations de type crânes qui traînaient un peu partout. Comme si la maison était vraiment associée au mal et à la magie noire. Ce n'était pas avec une décoration pareille que les stéréotypes allaient finir par mourir - enfin. Arrêter de coller aux écailles de tous les serpents. Car à force, c'était un peu agaçant.

« Oui, si nous sommes dans la même maison, c'est que nous avons des points communs, » répondit Keira en souriant. « Mais nous avons aussi chacun nos différences. »

Rassembler des élèves qui avaient des qualités similaires, c'était bien ; ça formait une sorte de petite famille. Même sans connaître tous ses camarades, il y avait une sorte de lien entre eux. Lorsqu'elle en croisait un, Keira se sentait comme connectée à lui. C'était inexplicable, mais c'était comme ça. Après, elle n'aimait pas non plus mettre tout le monde dans le même sac. Comme partout, il y avait les bons et les mauvais. Les gentils et les méchants. Et partager une même ambition et force de caractère ne signifiait pas qu'on pouvait forcément s'entendre.

Sans que Keira comprenne pourquoi, la petite blonde se mit à pleurer. La chinoise n'était pas très surprise, cependant. Peut-être la petite était seulement émotive. Sa maison lui manquait. Ou sa famille. Un truc comme ça. Tout le monde avait ses instants de mélancolie, ou presque. La brune n'avait jamais eu ce problème là. Elle aimait le manoir, mais elle n'en était pas folle. Elle appréciait ses parents, mais ils ne lui manqueraient pas vraiment s'ils venaient à disparaître. Après tout, ils l'étaient déjà à moitié. Toujours au travail, jamais à la maison. Pendant les vacances, Keira ne voyait ses parents que très tôt le matin.

Un peu hésitante, Keira posa une main bienveillante sur le dos de la petite Niùt. Elle se sentait un peu mal à l'aise, n'étant pas habituée à offrir du réconfort à quique ce soit, mais elle voulait faire de son mieux. La gamine avait sûrement besoin de quelqu'un en cet instant - et puisque la brune était là, elle n'allait pas se défiler. Elle lui passa donc un bras autour de la taille pour lui offrir sa présence.

« Ne t'en fais pas. Ça arrive. Il faut aller de l'avant. Ne regarde jamais derrière. »

Et avance. Avance vers tes ambitions, ta grandeur future. Avance là où Serpentard essaiera de t'amener si tu es assez forte pour suivre le chemin.

-« Oui, si nous sommes dans la même maison, c'est que nous avons des points communs. Mais nous avons aussi chacun nos différences. »

Je souris. Elle n'avait pas tord. C'est vrai qu'il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac, qu'il n'y a personne sur cette terre qui n'est pas unique, mais je préfère voir les qualités que les défauts, les points communs plutôt que les différences.
Tout le monde mérite d'être traité à sa juste valeur. Même ma mère.

Et rebelote, les souvenirs reviennent.
Quand les larmes commencèrent à couler, les sanglots à me secouer, je disais:

Excuses-moi, Keira, ce sont de mauvais souvenirs qui reviennent. Ou plutôt, la fausse réalité dont tout le monde rêve.
Keira me posa une main amicale sur l'épaule, puis passa sa main autour de ma taille, c'était exactement de ce genre de présence dont j'avais besoin.

« Ne t'en fais pas. Ça arrive. Il faut aller de l'avant. Ne regarde jamais derrière. »


C'était cette phrase qui m'avait fait comprendre que je n'était plus seule, que je devais reprendre ma vie en main et arrêter de ne penser qu'au passé. C'était peut-être un peu hâtif, mais je savais qu'elle serait là pour moi en cas de besoin.

Keira.

C'était un nom original, mais bon, je peux pas trop parler vu le nom que mes parents m'ont collé, avec un nom suédois et un physique particulier, j'ai de quoi me faire charrier. Non. Il faut que j'arrête de me lamenter sur mon sors, il faut relever la tête et marcher droit devant.

Droit Devant...

La brune avait du mal à comprendre comment certaines personnes pouvaient souhaiter ne pas être répartis à Serpentard. C'était la maison aux valeurs nobles, la maison de la grandeur, de la ruse. La maison de l'ambition. Pourquoi quelqu'un refuserait-il à tout coût d'être placé chez les verts et argents ? Vraiment, Keira aimait sa maison, et elle ne se voyait pas ailleurs. Même six années après sa répartition, avec le recul : elle n'aurait pas pu être mise ailleurs. Hors de question de se retrouver à devoir répondre à une énigme à chaque fois qu'elle souhaitait aller s'écrouler sur son lit, et puis de toute façon, elle n'était pas assez ouverte d'esprit. Pas question non plus de se retrouver chez ces jaunes qui manquent d'ambition... Et pour la maison restante, n'en parlons pas : Keira aurait préféré quitter l'école que d'y rester une seconde.

« Nous sommes quand même chez nous, ici. On s'amuse bien, il se passe des trucs drôles. Et on oublie temporairement le reste. »

Première tentative de la rassurer ; c'était vrai pour la Sanders. Au château, elle oubliait un peu sa famille, le manoir et toutes les manières qu'elle devait y prendre usuellement. Le château, c'était un autre monde, une autre vie. Elle était plus libre, elle respirait : mais cette bouffée d'air avait un coût.

« On ne dirait peut-être pas comme ça, » ajouta-t-elle avec un sourire narquois, « mais dans mes premières années j'étais un vrai petit cyclone. Aujourd'hui encore un peu... Tu sais, l'autre fois, je suis allée en classe en portant une armure du château. »

Keira ne comprenait toujours pas pourquoi elle avait vêtu cette armure avant de rejoindre le cours de potions, mais la prof en avait bien rit et personne ne lui avait fait d'horrible remarque. Elle avait juste un peu amusé la galerie, alors qu'elle s'était attendue à un renvoi... Comme quoi ! Mais faire le clown en classe n'était pas dans les habitudes de la Serpentard. Loin de là. Elle préférait y être calme, et réserver la tempête pour les couloirs - même si, à Poudlard, les murs avaient des oreilles.

« Ah ! Je ne t'incite pas à suivre mon chemin, loin de là, » ajouta Keira en ricanant. « Essaie juste de ne pas trop te faire marcher dessus. Mais ça devrait aller, non ? Et si ça ne va pas, on t'apprendra. »

« Nous sommes quand même chez nous, ici. On s'amuse bien, il se passe des trucs drôles. Et on oublie temporairement le reste. »

Elle avait raison, je n'en avais pas encore eu l'occasion, mais je les avais bien vu, ces élèves qui passent leur temps à rire, à se taquiner, et pour être honnête, j'étais jalouse, jalouse de n'avoir personne avec qui partager des fou-rires.

« On ne dirait peut-être pas comme ça, » ajouta la Serpentard avec un sourire narquois, « mais dans mes premières années j'étais un vrai petit cyclone. Aujourd'hui encore un peu... Tu sais, l'autre fois, je suis allée en classe en portant une armure du château. »

-C'est vrai? Et tu n'as pas eu de problèmes?

Si elle n'en avais pas eu, cela changerait totalement ma perception de Poudlard. Et si elle elle a pût aller en cours habillée en chevalière, pourquoi moi je ne pourrais pas aller voir le directeur en pyjama? Ou déguisée en Nounours?

« Ah ! Je ne t'incite pas à suivre mon chemin, loin de là, » ajouta Keira en ricanant. « Essaie juste de ne pas trop te faire marcher dessus. Mais ça devrait aller, non ? Et si ça ne va pas, on t'apprendra. »

Ce n'était pas trop mon genre de me laisser faire, au contraire, je préfère marcher sur les autres.

Tu n'as pas trop à t’inquiéter sur ce point.Et je voulais que tu saches que je t'admire, tu es jolie, gentille, attentionnée, alors peut être que suivre ton chemin ne serait pas une mauvaise chose, car je veux devenir quelqu'un comme toi. Keira, pourquoi m'aides-tu? Tu ne me dois rien...

La jeune Niùt parut surprise du coup de l'armure. Ouais, fallait dire que ce n'était pas très courant, et c'était quelque chose qui ne pouvait arriver qu'à Poudlard. « Non, je n'ai pas eu de problèmes, mais c'est parce que j'ai eu de la chance. La prof de potions a été cool. Si ça avait été Denger ou Blanchet, j'te dis pas... » Elle ricana un peu pour appuyer ses propos. Elle se souvenait encore de ce cours de botanique, où les élèves, et surtout les rouges et or, semblaient avoir décrété de faire le bazar. Résultat, une élève exclue avant même le début de la classe, et une prof qui semblait être à bout de nerfs. Dans le cours de Blanchet, un élève - bizarrement, encore un lion - avait eu le culot de se ramener en costume de licorne. Keira n'avait pas trouvé la jolie professeure méchante, pour le coup. Elle lui avait juste ordonné de se changer.

Keira était contente de ne pas avoir à s'inquiéter à ce que la jeune fille se fasse marcher sur les pieds. Elle s'y était attendue : rares sont les Serpents qui se laissent facilement piétiner ; mais l'entendre de la bouche de Niùt rassura Keira quant à la décision du Choixpeau. La suite des mots qui sortirent de la bouche flattèrent énormément l’ego déjà surdimensionné de la brune. Qu'elle soit jolie, elle le savait déjà ; mais l'entendre lui faisait toujours plaisir. Gentille et attentionnée, en revanche, elle n'avait pas entendu ces mots la décrire à de nombreuses reprises. Au fond, elle l'était un peu, quand elle le voulait. Quand elle souhaitait y mettre du cœur. Car, quiconque était proche de Keira pourrait vous le dire : elle avait beau agir comme une petite peste, elle avait un bon cœur.

« Je ne sais pas. Peut-être que tu me rappelles simplement moi, il y a quelques années. »

Sur ces paroles, la brune se releva. Elle était très fatiguée, il était sûrement temps pour elle d'aller se coucher ; et la petite tête blonde l'imiterait peut-être.

Fin du RP

Thomas était assis la comme si de rien était mais du coin de l'oeuil il l'aperçu, qui? la preféte Keira Sanders il restait planté la en la regardant sa chevelure et son teint dépassait toute la beauté des autres elle embaumait la piéce d'un doux parfum qui transportait le jeune sorcier, oui, Thomas était amoureux il la regardait bêtement, mais, elle n'avait pas l'air de le remarquer, sur le canapé il s'approchait lentement, mais, soudain il se sentit ridicule et s'èloignat de la preféte et se sentit mal a l'aise mais, cette fille a chamboulé sa vie son caractére, sa beautè, son intelligence, son humour tout lui plaisait sauf une chose il se sentait mal a l'aise a cause de la différence d'age lui qui était encore premiére année par rapport a cette femme qui était si mâture, mais, il tenta tout de même une approche et lui dit:


<< Bonjour, je suis nouveau ici >>

il attendait alors la réponse

Sarah était enfin de retour à Poudlard, pour une nouvelle année qu'elle espérait tout aussi productive que l'année d'avant. Elle traîna avec elle sa grosse valise pleine de vêtements, maquillage, perruques de couleurs différentes de la couleur naturelle qu'elle avait et autres accessoires de cours dont elle aurait besoin. Après avoir tout ranger correctement à sa place aux dortoirs des garçons, elle avait pu souffler quelques instants ; en effet, plutôt faiblarde, la demoiselle était déjà épuisée. Assise sur son lit, elle resta là durant un bien long moment, à penser. Ils pourraient faire un effort et lui donner une place au dortoir des filles quand même... Enfin, bref, question d'éthique et tout ça ; bullshit !

Après quelques instants, Sarah s'était rendue dans sa Salle Commune, histoire d'aller tenter de faire connaissance avec quelques collègues de Serpentard. Il fallait bien qu'elle essaie tant bien que mal d'être sociable, non ? Sauf que, comme à son habitude, elle fonça directement s'asseoir auprès du feu, sur les canapés, jouant nerveusement avec ses quelques mèches de cheveux. Son regard bleu se posa sur le feu face à elle ; décidément, elle n'était vraiment pas à l'aise avec le contact aux autres ; elle n'osa s'approcher de personne.

Ses yeux se promenèrent un peu partout dans la salle, s'arrêtant parfois sur quelques groupes qui conversaient, les conversations venant résonner à ses oreilles. Au final, elle était trop lâche pour tenter quoique ce soit, alors elle attendait juste que quelqu'un vienne par miracle l'aborder, même si ce n'était pas sûr. En effet, Sarah s'assumant pleinement comme garçon-fille, c'était... compliqué de se faire des amis. Surtout pour elle qui avait en plus de ça, de base, du mal à s'approcher d'autrui. A côté d'elle, il y avait un jeune homme qu'elle ne connaissait pas, et elle n'osait pas vraiment placer un mot, se tortillant parfois sur elle-même. C'est après de longues, longues minutes qu'elle demanda finalement d'une voix masculine sonnant aigüe et cristalline, sans pourtant regarder la personne auprès d'elle ;

- Excuse-moi, ça ne te dérange pas si je prend cette place ?