Suite de ici

Galway entra dans la salle commune d’un pas énergique ce soir là, déterminé comme jamais auparavant. Il se planta au milieu de la pièce, prit une grande inspiration et… rien ne sortit. Le brouhaha des conversations, les élèves qui travaillaient, qui lisaient le journal… il n’osait pas interrompre, bouleverser, attirer l’attention. Et pourtant il fallait qu’il le fasse, c’était son rôle.

Il avait réfléchit toute la journée à ce qu’il allait faire, ce qu’il allait dire. Il n’était resté que peu attentif en cours et n’avait ressenti qu’une petite pointe de gêne en rendant ses devoirs bâclés. Mais il avait entendu les chuchotements et les murmures toute la journée et en avait déduit que d’autres tracts avaient été diffusé, et que la nouvelle s’était répandu rapidement.

Ce qui rendait la chose difficile c’est qu’il ne savait pas comment ses camarades se positionnaient par rapport à ce qui était dit dedans. Il discutait rarement avec les autres de sujets aussi profonds que ce qu’il assimilait à une orientation politique chez les moldus. Il savait que beaucoup de sorciers qui avaient mal tourné avaient étudié à Serpentard, et que c’était le principal pourvoyeur de mangemort, mais il se refuser de penser qu’un de ses camarades allait commettre de tels actes dans le futur, même ceux qu’il n’aimait pas.

Pour autant, est-ce qu’ils allaient soutenir les actions des phénix ? Après tout, eux aussi étaient un groupe illégal, Galway était loin de savoir tout d’eux. Et puis tous ne seraient peut-être pas autant sensibles qu’il ne l’était aux arguments du tract, il pressentait que certains allaient considérer ça comme étant du domaine du « monde des bisounours ». Mais il devait au moins lancer le débat, connaître les avis de chacun, pour voir s’il y avait quelque chose qui pouvait être fait collectivement.

Alors que les doutes l’envahissaient, il décida d’aller s’asseoir sur un canapé libre de la salle commune. Cette fichue timidité ! Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui ? Il avait tout préparé, toute la journée ! Il décida de sortir le tract qu’il avait réduit pour le mettre dans sa poche, et il le relut une énième fois pour se donner du courage. Il resta un moment à le lire, puis il leva les yeux et vit deux élèves de première année qui se dirigeaient vers lui en se disputant.

C’était le moment ou jamais. S’il ne le faisait pas maintenant il n’aurait jamais le courage, se trouverait toujours une excuse. Il se leva et parla d’une voix forte et claire, pour couvrir le brouhaha.

-S’il vous plaît ? Je… ben voilà, ce matin je suis tombé sur ce tract, je pense que d’autres l’ont lu aujourd’hui. Et voilà, de mon point de vue ce qui est écrit nous concerne tous, qu’on soit d’accord ou pas. Je voulais savoir qu’est-ce que vous… enfin comment vous réagissez par rapport à ce qui est écrit ?

Nawuele revenait d'une petite expédition dans la foret interdite, une routine pour elle à vrai dire, mais toutes les bonnes choses ont une fin, alors il était grand temps de rentrer. Sa journée n'avait été que plus banal, mise à part que oute la journée durant, elle avait entendu les élèves déblatérer avec ferveur, ou, inquiétude sur l'apparition des tracts émanant de l'Ordre du Phénix, de quoi égayer leurs journées,  tiens. Trainant silencieusement un peu partout, elle avait écouter les divers réactions des élèves, mais bien évidemment elle n'avait entendu que des réactions positives, car bien évidemment  ceux allant en sens inverse de l'opinion public, savaient qu'ils avaient intérêts à se faire discrets, encore une chose qui ne change pas de chez les Moldus d'ailleurs.

C'est en pénétrant dans la salle commune qu'elle se rendit compte que celle-ci était un peu plus calme qu'à l'ordinaire, sauf si on comptait une voix mal assurée prenant la parole, sans doute un préfet faisant la morale, ou un m'as-tu-vu cherchant un peu d'attention en prétextant un discours quelconque. Elle s'approcha de la source du bruit pour essayer de reconnaître de qui il s'agit, et identifia rapidement la personne qu'elle connaissait simplement de nom. S'adossant contre un mur elle l'écouta en silence.

-S’il vous plaît ? Je… ben voilà, ce matin je suis tombé sur ce tract, je pense que d’autres l’ont lu aujourd’hui. Et voilà, de mon point de vue ce qui est écrit nous concerne tous, qu’on soit d’accord ou pas. Je voulais savoir qu’est-ce que vous… enfin comment vous réagissez par rapport à ce qui est écrit ?

Elle jeta un coup d’œil autour d'elle attentant une réaction quelconque, aucune visiblement. Poussant un soupir, elle se décida à prendre la parole, sans hausser la voix, elle parla d'un ton simple et clair.

- Des belles paroles, voilà ce que j'en pense. C'est bien beau de dire de résister à la tentation et d'en faire un laïus bien pensant, mais il faudrait peut-être agir pour que personne n'y cède justement. Les mangemorts eux,  n’hésitent à recruter directement si je puis dire, quand d'autres se contentent de balancer occasionnellement quelques recommandations. Alors certes, ce discours réconforta peut-être des personnes, et alimentera les ragots quelque temps, mais ceux faisant le choix des forces du mal sont généralement des personnes isolées qui ne seront certainement pas dissuadées pas avec ça.

Elle avait parfaitement conscience qu'elle allait se faire passer pour la sorcière dark et froide, après tout elle aurait du faire elle aussi un discours sur l'amour et l'amitié, et le terminer en sautant dans  les bras de tout le monde. Mais cela aurait été inutile, elle préférait s'exprimer au nom de ceux pensant comme elle au fond d'eux, et il y en avait certainement beaucoup, sinon les mangemorts n'auraient certainement pas autant de recrues.

Me voilà dans la salle commune, la plupart des élèves travaillent, lisent des livres de la bibliothèque, d'autres observent le feu de la cheminée.
Une salle bien calme comparée a d'habitude, des voix qui s'élève pour expliquer leurs cours à leurs camarades, et moi, je reste à l'écart préférant être seul que mal accompagné, et surtout pas par des poids morts.

Tout allez pour le mieux, jusqu'au moment où, un élève  un peut plus âgé que moi entra précipitamment dans la salle commune.
Que veut-il ?
Pourquoi être aussi pressé ?
Un détraqueur arrive ?
Non. Il essaye de prendre la parole à voix haute, avec un tract dans la main.
Qu'est-ce que c'est ?
Ho...J'ai entendu quelques mots dans les couloirs aujourd'hui par d'autres élèves.

-S’il vous plaît ? Je… ben voilà, ce matin je suis tombé sur ce tract, je pense que d’autres l’ont lu aujourd’hui. Et voilà, de mon point de vue ce qui est écrit nous concerne tous, qu’on soit d’accord ou pas. Je voulais savoir qu’est-ce que vous… enfin comment vous réagissez par rapport à ce qui est écrit ?

L'Ordre du Phoenix ? Ha oui, j'ai lu quelque histoire sur eux, il y a jadis.
Harry Potter. L'Ordre du Phoenix. Tout le monde connaît l'histoire.
Ellana rejoint l'autre préfet ? sans doute pour le soutenir ou quelque chose dans ce genre-là.

Une jeune femme brune, au vu de sa taille et de sa démarche, je devine que c'est une dernière année sans aucun doute.

- Des belles paroles, voilà ce que j'en pense -Ho... Intéressant, au vu des paroles que j'ai entendus dans les couloirs. Elle ne doit pas manquer de courage pour parler de l'Ordre ainsi.-C'est bien beau de dire de résister à la tentation et d'en faire un laïus bien pensant, mais il faudrait peut-être agir pour que personne n'y cède justement. Les mangemorts eux,  n’hésitent à recruter directement si je puis dire, quand d'autres se contentent de balancer occasionnellement quelques recommandations. -Elle n'a pas tout à faire tort je dois l'avouer, l'Ordre devrait sans doute un peu plus se bouger s'ils veulent des membres.- Alors certes, ce discours réconforta peut-être des personnes, et alimentera les ragots quelque temps, mais ceux faisant le choix des forces du mal sont généralement des personnes isolées qui ne seront certainement pas dissuadées pas avec ça. Et elle a encore une fois raison. Je ne vois pas en quoi l'Ordre peut aider en distribuant des tracts...

Soupir légèrement.

-Je ne suis pas d'accord

Ho ! Ellana prend la parole devant tout le monde ? Cela m'étonne d'elle de ce que j'ai pu voir aujourd'hui.

J'ai également lu les messages. Certes le discourt sens le pouffy à plein nez mais, malgré tout ils ont raison, on se bat pour nous, pour notre survie. Il est si facile de détruire mais quelles sont les peines que nous pouvons avoir à construire ou reconstruire quelques chose ? La souffrance est partout. Et il est simple pour eux de nous manipuler, de nous mettre des beaux idéaux en tête .

Toute chose souhaite nous manipuler et nous mettre des idéaux parfaits en tête. C'est un jeu pour tout le monde, et ça m'amuse également.

C'est facile d'être fataliste, c'est facile de se résigner... Mais c'est bien trop simple... On est connu pour avoir de l'ambition, triompher par tous les moyens, on est connu pour se battre et non pas se laisser corrompre par un mal qui nous ronge déjà bien assez. Je ne suis pas pour les Phénix, mais nous sommes devenus insensibles à l'horreur des événement. Qui donc n'en a pas moins bien dormi la nuit qui a suivit l'attaque de l'école, combien n'ont même pas été horrifié par la vue du sang que les masques ont rependu parmi vos amis, vos camarades, de simple inconnus qui n'avait rien fait ?

Que voilà de belles paroles Ellana, cela m'étonne de toi je dois l'avouer.
Je ferme donc mon cahier, et je commence à parler d'une voix une peu plus forte pour qu'ils puisse m'entendre.

-L'Ordre du Phoenix n'est plus ce qu'il était il y a jadis. Désormais ce n'est plus qu'un groupuscule illégal, qui veut faire bouger les choses en lançant des tracts ensorcelés, en disant de nous battre. Sans chef, si on tente quoi que ce soit on se fera descendre en quelque seconde.... Et le Ministère... restent le Ministère.

Le château manquait d’animation. Cela dépitait Ester, la remplissait de rage envers ses camarades. La peur, le chaos étaient-ils devenu à ce point habituel pour que personne ne réagisse à une lueur d’espoir ? Qu’on partageait ou non l’avis de l’Ordre, il y avait tout de même beaucoup à dire sur ce qu’il s’était passé cette nuit. Seul point positif de sa journée, en explorant le château ce matin elle avait eu la confirmation qu’elle n’était pas toute seule. Et puis il y avait elle aussi.

La dernière année arriva dans la salle commune, particulièrement de mauvaise humeur, ne parlant à personne. Elle ne savait pas elle-même à quoi elle s’était attendue, tout ce qu’elle savait c’était qu’elle avait espéré plus. On avait l’impression que tout le monde s’en fichait de ce qu’il se passait, que des inconnus puissent aller et venir à leur guise dans le château. On avait l’impression que personne ne se sentait concerné, que ce soit par le mal ou par le bien. La verte s’en rendait compte maintenant, même lorsque ça avait été les Mangemorts qui étaient venus promulguer la peur, il n’y avait eu que des Phénix pour réagir. Quelques Aurors aussi sans doute, une ou deux exceptions pour les autres. C’était effrayant. Cela remettait tout en question. Pourquoi se battre pour la liberté et la paix après tout, si tout le monde se plaisait dans la guerre ? A quoi bon risquer sa vie si de toute manière personne s’en fichait ? Pour Ester, la réponse était toute trouvée. C’était pour lui qu’elle faisait ça. Un peu pour elle, pour se venger. Mais les autres alors ? Pourquoi faire tout ça ?

- S’il vous plaît ? Je…

Ester tourna la tête, surprise d’entendre une voix se démarquer des autres. Elle n’avait à ce moment cependant aucun espoir que cela puisse concerner l’Ordre. En fait, ce fut peut-être bien la première fois de sa vie que la sorcière ne chercha pas à faire des hypothèses mentales sur les actions futures des gens qui l’entouraient.

- Ben voilà, ce matin je suis tombé sur ce tract, je pense que d’autres l’ont lu aujourd’hui.

Sans le montrer, sans quitter sa mauvaise humeur, Ester redoubla d’attention. Voilà qui était plutôt bien, très bien même, pour remettre sa journée sur un bon balai. Que la réaction soit positive ou négative au moins elle aurait quelque chose à dire. Des noms à donner, même si pour une fois Ester espérait que ce serait dans le bon sens. Qu’est-ce qu’elle aimerait pouvoir un jour contacter les Phénix en leur disant « Cette personne dit vouloir nous rejoindre ». Peut-être serait-ce pour aujourd’hui ?

- Et voilà, de mon point de vue ce qui est écrit nous concerne tous, qu’on soit d’accord ou pas. Je voulais savoir qu’est-ce que vous… enfin comment vous réagissez par rapport à ce qui est écrit ?

Le texte avait fait écho aux tourments de son cœur, voilà ce qu’elle en pensait. Ester en avait tremblé, lors de sa lecture lorsqu’on lui avait envoyé le document avec son ordre de mission. Ce texte, elle aurait put l’écrire d’elle-même tellement qu’il disait juste. Tellement que ça lui ressemblait. La douleur, la haine, la peur. Tout y était. Même l’incitation à se relever qui lui causait encore tant de mal parfois. Ces mots, Ester les voyait comme un serment, un pacte qu’elle faisait avec elle-même et avec l’Ordre. C’était une promesse de ne jamais cesser le combat, de ne jamais renoncer à se battre quand qu’il resterait une once de malheur sur cette terre. Il le fallait. Pour nos frères tombés aux combats et pour leur famille. Pour nous eux. Pour nous. Pour les générations à venir. N’abandonnez jamais.

La sorcière attend alors, elle attend. Que quelqu’un n’ouvre le ballet des réponses. Que quelqu’un soit contre, que quelqu’un soit pour. Fallait ouvrir le débat, faire réagir, puisque la lecture seule n’avait pas suffit. Et puis une voix s’élève. Ester se renfrogne encore plus. Des mots, de la haine, du désespoir. Elle avait tord. Sur presque tout. Ce fut néanmoins quelqu’un d’autre qui vînt à lui dire. La blonde du cours de métamorphose, celle qui aime étrangler puis faire des câlins. Ester ne l’a connait pas, elle ne s’était pourtant pas imaginée avoir des points commun avec elle. Encore moins un avis similaire. Elle avait raison. Le mal et la souffrance était devenu banal au point que plus personne n’en avait rien à faire. Il était si facile de briser une vie, une famille. Elle-même pouvait en témoigner, il ne suffisait que d’une formule… Ce que la bonde disait donna des frissons à Ester qui dut se retenir pour ne pas en rajouter une couche. Il fallait qu’elle fasse attention à ne pas trop se mettre en avant. Et puis vînt le tour d’un minet de parler. Un jeunet qui n’aurait jamais dut se mêler de la conversation, non pas parce qu’il n’en était pas capable ou qu’il n’en avait pas le droit, mais parce qu’à son âge il n’aurait jamais dut avoir besoin de s’en préoccuper. Seulement, dommage pour lui, nous nous, le monde était ainsi fait maintenant et même les enfants ne pouvaient plus se contenter de vivre leur vie. Il y avait toujours des problèmes de grands pour venir tout gâcher.

- L’Ordre du Phénix a toujours été un groupe illégal petit et par ces tracts ils ne font que répondre à celles que les Mangemorts ont eux-mêmes distribué dans le château il y a quelques semaines… répliqua-t-elle d’abord à l’intention du garçonnet avant de se tourner pour parler au groupe. Je suis d’accord avec blondy, il n’est pas nécessaire d’être de leur côté ni même de les approuver pour voir qu’ils ont raison. Le monde c’est de la folie ! Alors je compte bien me battre pour obtenir ce qui me revint de droit.

Elle reporta son attention sur le jeune garçon. Elle était peut-être dur, trop impliquée, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. En une certaine mesure, Kohane avait raison. Il fallait tout détruire pour tout reconstruire.

- Quant à ton ministère, sais-tu seulement qu’il y a parmi les Aurors des sorciers prêt à tuer des élèves sous prétexte qu’ils se sont retrouvés là où il ne fallait pas ?

La première réaction vint d’Ellana, une camarade qu’il connaissait bien et avec qui il s’entendait bien. Elle se positionna à coté de lui, comme pour montrer qu’elle le soutenait dans sa démarche. La première prise de parole était venue de Nawuele, c’était la réaction qu’il redoutait, froide, résignée. Elle semblait en désaccord avec lui mais au moins elle avait répondu à son invitation au débat et à la prise de parole. Il préférait avoir des gens avec des avis différents que des gens désintéressés par ce sujet très important.

Ellana lui répondit, que la résignation était une solution de facilité, et que cette banalisation de l’horreur était tout ce qu’il ne fallait pas. Galway avait un point de vue assez proche du sien et il lui sourit pour le lui faire comprendre. Cette fille avait souvent l’air mélancolique mais elle gardait beaucoup de force en elle, une volonté de se battre.

Deux autres personnes prirent la parole et le débat s’orienta sur la confiance qui devait être accordée aux phénix. Un jeune garçon était refroidi par le coté illégal de ce groupe, préférant se fier au ministère. Jusqu’à il y a quelques semaines, il avait le même point de vue que lui. Galway était né-moldu et il n’avait pas la même culture sorcière que la plupart des personnes présentes. Il n’avait jamais rencontré de membres de l’ordre ou des mangemorts, n’en avait discuté avec personne qui les connaissait non-plus. Tout ce qu’ils savait d’eux il les avait appris dans les livres ou en cours, c’était assez théorique. Entre un groupe illégal inconnu et une autorité établie, on avait souvent tendance à choisir la deuxième voie, parfois à tord.

Mais lors de l’attaque il avait pu voir la manière dont ils avaient rassemblé les élèves dans la grande salle, notamment les plus jeunes, et l’avaient sécurisé. C’était la meilleure chose à faire selon lui et c’était eux qui l’avaient faite. Rachel, une amie de Nyx qui était également présente, prit la parole pour défendre l’ordre et surtout pour dire que selon elle, le ministère n’était pas digne de confiance. Elle porta des accusations assez choquantes à leur encontre. Est-ce qu’elle savait des choses ? Est-ce qu’elle avait vu des choses ? Durant l’attaque ?

Galway réfléchit un peu, il avait lancé le débat mais n’avait pas encore donné son point de vue, là où il voulait en venir. Il essaya de rebondir sur les différentes interventions, notamment la première.

-Nawuele, tu as dit quelque chose de très juste à l’instant. Ceux qui font le choix des forces du mal sont généralement des personnes isolées. C’est tout à fait ce que je pense. Et les responsables de l’isolement de ces personnes, ce n’est pas l’ordre ou le ministère, ou les professeurs ou même le directeur absent. Les premiers responsables c’est nous.

Il marqua une petite pause pour accentuer cette dernière phrase qui pouvait paraître choquante.

-On a la réputation d’être la maison qui a formée une bonne partie des sorciers qui ont mal tourné, et je doute que cette réputation soit injustifiée. Ce qui veut dire que les sorciers qui sont le plus susceptibles de rejoindre les mangemorts, ceux qui sont isolés des autres, partagent le même lieu de vie que nous, pour la plupart depuis plusieurs années. C’est nous qui devrions être les premiers à voir ces personnes isolées. C’est nous qui devrions être les premiers à aller les voir, leur proposer de l’aide.

Nouvelle pause. Il était bien conscient que ce qu’il disait était en contradiction totale avec son comportement de tous les jours, ceux qui le connaissaient l’avaient sans doute remarqué aussi. Mais le fait de dire tout cela le libérait profondément, toute cette lassitude, cette frustration accumulée depuis l’attaque semblait s’envoler.

-Il ne s’agit pas de combattre les mangemorts par la magie, pas dans un premier temps en tout cas. Il s’agit d’empêcher de nouveaux sorciers de les rejoindre, je pense que c’est à notre portée. Moi-même j’ai un caractère plutôt introverti et je vais assez peu vers les autres. Mais j’ai été nommé préfet et je suis prêt à travailler sur ça… si d’autres sont prêt à faire des efforts aussi, je ne pourrai pas assumer cette tâche tout seul.

Ester mordillait sa langue. Si elle avait put se mettre des baffes, elle l'aurait fait. Elle ne savait pas ce qu'il lui avait prit de parler ainsi du ministère. Peut-être de voir un élève si jeune les idolâtrer. Peut-être avait-elle eu peur pour lui. Peur qu'il puisse une jour découvrir qu'il avait tord, quitte à le payer comme beaucoup de personnes avant lui. Pour le reste, la verte restait encore prudente. Elle savait bien qu'avec le chemin qu'elle s'était choisi, qu'elle ne pourrait pas sans cesse rester neutre et invisible. Il fallait qu'elle apprenne à assumer ses croyances même lorsque, comme dans le cas présent, cela engendrait un risque pour ses proches et elle.

Le préfet relançait la discussion, maintenant le débat en vie. C'était une forme de discussion qu'appréciait particulièrement la verte, elle écouta donc attentivement ce qu'il avait à dire, acquiesçant sobrement lorsqu'elle était du même avis, restant de marbre lorsqu'elle y voyait une objection. La distribueuse de tracts était par ailleurs heureuse de constater que dans l'ensemble, elle était d'accord avec tout ce qu'il disait. Les premiers responsables c’était eux. Cela lui redonnait de l'espoir, l'envie de se battre au moins un peu pour les autres aussi. Parce qu'au final les mangemorts aussi se battait pour eux-même. Alors Ester se battrait pour les autres. D'ailleurs elle l'avait toujours fait.

- Je partage ton avis Galway, mais tu te trompes sur un point crucial.

Laissant le temps de la réflexion aux autres et plus particulièrement au préfet, Ester chercha a remettre ses idées en place. Il ne fallait pas qu'elle paraisse trop impliqué. Elle n'avait pas le droit à l'erreur. C'était une occasion bien trop belle et il fallait la saisir.

- L'isolement peut être un facteur, mais c'est loin d'être le seul et ce n'est certainement pas celui qui a le plus d'importance. Sans divulguer de nom, je connais quelqu'un qui se bat du côté des mangemorts... Et je peux t'assurer que cette personne est loin d'être solitaire, bien au contraire !

Ester fit une pause. Pour se calmer. Pour marquer. Pour tenter de contrôler cette colère sourde qu'elle renfermait à l'intérieur de son cœur. Ça faisait si mal d'en parler, si mal de se souvenir. Il y avait tant de chose qui n'était désormais plus possible, tant de rêve brisé.

HRP : Rachel a 17 ans.

La verte ne se souvenait pas avoir déjà assister à un débat avec les serpentards. Sans doute était-ce la première fois qu'elle osait réellement s'exprimer. La première fois qu'elle en voyait l'intérêt.

Pendant que les autres parlaient, elle dévisagea les personnes présentes. Première année. Ou dernière. Cela ne changeait rien. Il n'y avait personne ici qui n'avait jamais souffert à cause de cette guerre, personne qui ne souffrirait pas encore. Et presque tous qui serait obligé de faire un choix.

La voix ne Nyx ramena l'étudiante au moment présent, lui donna la nausée. Jamais elle n'aurait dut se mêler à cette conversation, elle se mettait trop en danger. C'était elle, après tout, qui avait passé la nuit depuis pour les coller. Nyx la connaissait assez bien pour pouvoir déceler quelque chose, si jamais elle faisait une gaffe. Parler sur le dos du ministère c'était déjà bien assez. Avouer que l'on connaissait un pro-mangemort... elle n'aurait jamais dut le faire. La née-moldue laissa donc le petit groupe continuer le débat sans elle. Elle ne lâcha qu'une dernière phrase, ampli de tristesse et de regret, pour répondre à sa meilleure amie.

- On est trop jeune pour être aussi défaitiste.

Pourtant...

Le plus doux des repos: S'endormir quand un être aimé veille sur vous

Pv Choups • LA Mutuel • Suite de Try again, Dig deeper • Autorisation de Galway pour reprendre le sujet(k)

J'avais la tête qui tournait, le sol était loin d être stable à les yeux, et la maigre tentative de me lever de la salle de classe des cachots avait été o fructueuse. J'avais vu des millions d etoiles me brouiller la vision et un relent de nausée m'avait submergée. L'adrénaline, la colère et le semblant de remord m'avaient subitement quittee alors que du coin de l'oeil, j avais regardé Ulysse mal en point disparaître. J'aurai du être ravie, voir même soulagée de l'issue final de cette altercation avec le Rouge, mais ce n'etait pas le cas. Il n'avait eu de cesse d'essayer de discuter alors que nous n avions jamais eu rien à nous dire, et c'etait a peine défendu. Même si ses sorts n'avaient pas été retenu, le blondinet n'avait pas vraiment attaqué, me laissant un arrière gout d'inachevé. Une victoire facile ne m'intéressait pas, je ne voyais pas pourquoi il a était senti obligé de se contenir autant.


Et Jace... s'il n'était pas venu, je supposait qu'on nous aurait retrouvé au petit matin en train de gire dans l'eau imbibée de sang, inconscients. Pourtant, ca ne m'avait absolument pas perturbée contrairement à la façon dont Ulysse avait, tout compte fait, décidé de ne pas me blesser. Mon épuisement n'était du qu' a ma mauvaise gestion de sortilèges trop puissant que je ne pouvais maintenir longtemps, dans un sens il fallait mieux pour le blond, sans quoi j'aurai tenu la promesse de l'envoyer à Ste Mangouste... un soupire douloureux m avait échappé, incompréhensible, et j'avais laissé mon cousin me récupérer dans ses bras après s être levé.

J'avai posée ma tete contre son torse, m'agrippant au mieux a lui avec les dernières forces qu'il me restait, prenant soin de ne pas croiser son regard. Sans un mot nous étions rentré dans notre salle commune verte et argent. Il y avait personne vu l'heure, seule la cheminée crepitait de temps à autre et quelques bavardages s'elevaient des dortoirs. Je soupirais a nouveau, je ne voulais pas monter et voir les filles, surtout que le sortilège de transe n'allait pas tarder à me faire disparaître d ici une 10aine de minutes. Jace l'ignorant, il m'avait deposée avec délicatesse sur un des sofas face à l âtre fambloyant, m'adressant un regard attristé ou inquiet. Je n'étais pas bien sure, jusqu'a présent il n'avait jamais posé ce genre d'yeux sur moi...


Au delas de son cote protecteur qu'il m avait deja vaguement montré , la lueur percue dans l'azur de ses prunelles avait raconté autre chose... Ca avait été bref, ca n'avait durer qu'un instant, le temps qu'il ricane devant la souffrance du blond, mais je l'avais clairement vu, cette part d'ombre... non ... ce plaisir de s'y abandonner... Je ne l'avais jamais décelé chez mon cousin avant ce soir, et même si je n'avais plus toutes les facultés, je n'avais pas rêvé. Mon esprit controla les paroles qui sortaient de la bouche, sans que je ne puisse rien faire  

Pourquoi?..".

Entrant dans la salle commune vide à cette heure-ci, je pose délicatement Elhi sur un sofa face à la cheminée, elle devait reprendre des forces, je la regarde, je suis inquiet, la jeune femme forte et sans peur aussi faible...
Cependant j'espérais sincèrement, qu'elle n'a pas vu ma part d'ombre que j'essaye de cacher depuis 4 ans.

Je m'étais installé à terre lui laissant le sofa. Restant avec elle, je ne pouvais pas la laisser seule, on ne se regarde pas directement dans les yeux, mais je l'entends nettement, je l'entends me demander pourquoi ?

-Pourquoi ? Tu penses que je t'aurais laissé là-bas sans rien faire ? Tu es ma famille Elhiya ! Personne ne t'agresse sans en payer les conséquences.

Je tourne la tête vers elle un instant, elle est fatiguée... Je vais veiller sur elle, je ne la quitterais pas.

-Je pense qu'il faut que je te dise autre chose après que tu sois en état...

Je me redresse pour lui faire un bisou sur le front, digne d'un frère protecteur.

-Reposes-toi.

Et je m’assois de nouveau, restant auprès d'elle.