Cours III : Cette fois ça commence !

LA d'Aoi

Dernier cours à 15 ans pour Mered

Pourquoi le réveil sonnait-il toujours quand on dormait profondément et qu’on s’était évadé dans un rêve merveilleux ? Dans ce dernier, j’étais avec ma sirène Nyx, enlacée de ses bras, juste toutes les deux. La réalité était tout autre ! Dortoir des Serdaigle bondé et une armée de filles agitée comme jamais. Les plus âgées se maquillant pour aller en cours, croyant que charmer le prof leur octroierait de bonnes notes. Stupides demoiselles !

Je finis de maudire leur comportement et j’enlevai mes couvertures. Un froid polaire envahit mon corps engourdi, je ne serai jamais du matin… Bon allez on se bouge Mered ! Sortie du lit, je pris la direction de la douche, seul réveil efficace pour moi. Il restait à peine de l’eau chaude ce jour-là. Ça m’apprendrai à jouer les flemmardes et de gratter des minutes de sommeil au lieu d'émerger !

Lavée, je m’habillai de la tenue réglementaire et attrapai mon sac. Prêt la veille pour ne rien oublier, enfin si ce n’est mon esprit. Qu’il était lourd le bougre ! J’avais mis quoi là-dedans ? Me souvenant du cours du jour, je compris. Nouvelle leçon de botanique. Enjouée de revoir la sublime rousse Miss Lynch et angoissée de ce qu’elle nous aurait préparée, je décampai de ma salle commune sans rien avalée. J’étais déjà pas en avance, hors de question d’arriver en retard !

Au moins il faisait beau sur la route des serres. Belle nature chantant son habituel refrain. Le printemps pointait le bout de son nez avec une verdure apparente ou encore de jolies marguerites tapissant mes pas. Un peu d’air frais mais trop peu présent pour activer mes méninges. Que cette matinée allait être longue… J’allais devoir m’en remettre à la chance et ma mémoire. La chance de prime abord, plus viable qu’un cerveau éteint.

Destination atteinte, regard furtif lancé à l’intérieur, j’aperçus ma professeure du jour. J’entrai et observai la salle à la recherche d’une tête connue. Déjà pas mal de présents malgré l’heure matinale. Beaucoup de visages nouveaux ou alors trop flous pour être identifiés. J’étais pas la seule pas fraiche à en voir certains qui se comportèrent comme s’ils étaient dans leur dortoir. Ah si, il y avait ma petite sœur, installée à côté d’un garçon. Ben tant qu’il ne lui faisait aucun mal après tout, j’allais pas m’interposer. Il n’y avait aucun mal à échanger des mots, tant que ça resterait des mots… Bref tout ceci ne me regardait pas !

Déambulant entre les bancs, je me rapprochai du bureau de ma formatrice que je prie le temps de saluer d’un « Bonjour Madame » étouffé. Envisageant de prendre une place de devant, je remarquai qu’une camarade de maison y était déjà installée. Malgré mes yeux embrumés, je ne mis pas longtemps à mettre un nom sur cette silhouette. Miroir de l’âme tu étais là ! Finalement ma chance avait déjà parlé. Qui de mieux que cette fille pour m’aider ? Enfin une touche d’excitation et de bonheur depuis mon levé.

« Bonjour Aoi, je peux me mettre là ? », lui demandais-je avec un sourire sincère et pointant du doigt la place libre à ses côtés.

L’azur s’empressa de m’inviter à me poser. Ce que je fis balançant le fardeau de mon dos dans un vacarme. Désolée, je pus retenir sa masse avec mes muscles toujours dans les bras de Morphée. Je déballai mes fournitures, attendant le début du cours. Pour changer, je ne feuilletai pas mon manuel que je connaissais par cœur et entrepris de converser avec cette asiatique.

« Comment vas-tu Aoi depuis la dernière fois ? J'suis contente de te revoir ! Par contre j’suis pas certaine de pouvoir t’être utile ce matin… Pourvu que Miss Lynch soit sympa avec nous ! »

Étirement poussif saupoudré de bâillements, mon comportement parlait pour moi. J’étais à plat avant même d’avoir commencé. J’espérais que la métisse souhaiterait discuter ou sinon je partirais dans une sieste improvisée. Pas très sérieux pour mon image je sais. M’en veux pas ma binôme, j’étais un aigle de nuit arraché trop tôt de son nid.

Pas envie de parler, encore moins de s’insinuer dans les discussions des autres, il était bien trop tôt pour ça, une seule et unique chose pouvait la motiver : qu’on lui dise qu’elle pouvait retourner dans son lit. Sauf qu’avec l’enseignante déjà présente, et les autres élèves en train d’arriver, il ne fallait pas espérer voir le cours être annulé. A moins que quelqu’un ne se fasse mordre par une plante. Et encore…

Regard dans le vague, mouvements difforme depuis la porte d’entrée, bruissement de sac posé sur les tables ou par terre, trop d’animation pour une heure si matinale. Pour peu, elle ferait bien comme l’autre Serpentard en train de ronfler sur sa table, mais ce n’était pas vraiment discret. Les voix de celle qui avait joué Rose et son compagnon table s’élevèrent en un chuchotement désagréable, alors qu’en arrière, le binôme d’Artémis en venait à le houspiller légèrement. Des quelques mots que la blonde avait captés, c’était relativement justifiable, l’enthousiasme du Jaune pouvait paraitre quelque peu agaçant quand il s’y mettait. Mais visiblement, le gosse n’en avait rien à faire vu qu’il se confondait en effusion d’affection verbale en vert l’écailleux. Décidément, ce môme devrait apprendre à ferme sa bouche de temps à autre pour le bien de chacun, et surtout pour le sien. D’ores et déjà agacée, la blonde se retourna et lui adressa un léger sourire en coin en soupirant.

« Dis, Arty, tu veux pas le laisser dormir, ou lui déclarer ton amour après le cours ? C’est un peu trop tôt pour t’entendre déjà jacter sans t’arrêter. »

Non, être aimable le matin c’était bien trop demandé, et même si c’était pour s’adresser au petit Pouffsoufle. La porte de la serre s’ouvrir une nouvelle fois, lui faisant lever le nez sur Aoi… Elle aussi était là, décidement, elle se croisaient régulièrement ces derniers temps. Sans un signe de salutation, elle la regardait prendre place au tout première rang. Il aurait été inconcevable que la petite aiglonne se mette ailleurs. Vraiment désolante cette fille. Elle avait reçu son message ou la chouette s’était perdue en route ? Quoi que c’était bien son style de faire semblant de n’avoir rien eu… Et c’était les verts qui étaient difficiles à vivre hein ?

Son bougonnement silencieux concernant la Bleu fut dérangé par un garçon qui s’installa à ses côtés, jamais vu, pourtant, vu qu’il arborait un peu de vert sur sa tenue, il devait lui aussi faire partie de la même maison. Flemme de dire bonjour, elle se contenta d’un très léger signe de tête alors qu’il demandait si le cours n’avait pas été changé. Aucune idée, Elhiya n’avait fait que suivre le planning qu’on lui avait demandé de suivre, c’était déjà pas mal. D’un haussement d’épaule, elle signala qu’elle s’en fichait. Artémis, quant à lui, se sentit concerné et tenta une réponse hésitante. Haussement de sourcil surpris, il était vite décontenancé ces derniers temps le petit blond, c’était bizarre. Appuyant sa tête sur sa main, la blonde soupira.[/i]

« Ca a une quelconque importance qu’on ait changé l’ordre des cours cette année ? »

Non, franchement, on s’en fichait pas mal, le résultat était le même. A la limite autant essayer d’etoffer ce genre de débat avec les deux filles du premier rang. Aoi semblait avoir une copine –c’était possible ça ?- Très certainement de la même maison d’insupportable qu’elles, elles auraient forcément un mot à dire là-dessus.

Il me regarde et me fait plonger dans son regard. Je découvre ses magnifiques yeux bleus… Je suis comme hypnotisée, n’entendant pas ses paroles. C’est lorsqu'il baisse ses yeux vers mon livre qu’il me délivre de son envoûtement.

Son regard se tourne alors sur mon livre et il m'explique qu’il s'est installé à côté de moi parce que c'était la place idéale... "ni trop devant, ni trop derrière"... Oui, j’avoue que c’est d'ailleurs pour ça que je suis mise ici. Mais je suis déçue... tu croyais quoi Aria ? Qu'il s'était assis à côté de toi pour tes beaux yeux peut être? Tu ne le connais même pas… Et puis, si on est dans cette serre, c'est pour travailler. Je dois arrêter de rêver...

Je viens de baisser ma tête vers mon livre lorsqu'il décide de se présenter : il s'appelle Jace... Mes yeux cherchent de nouveau les siens mais son attention se dirige vers ses affaires. Je devrais lui donner aussi mon prénom du coup. Mais juste avant, rapide coup d'œil derrière moi, je constate qu'il reste encore plein de places de libres. Tout le monde n'est pas encore arrivé. Nous avions encore un peu de temps pour discuter… enfin… s’il le voulait.

En chuchotant, je lui dis : "Moi c'est Aria". Je le regarde de nouveau et je sens une chaleur envahir mon visage. C'est moi où il fait chaud ici ? Fixant mon regard droit devant moi, mon esprit s’évade quelques secondes. Mes doigts se mettent alors à entortiller le bout de mes cheveux attachés en tresse. Lorsque je m’en rends compte, je fais tomber délicatement ma main droite qui effleure les doigts de Jace. Un frisson s’empare de mon bras… Ma peau s’électrise… Je retire aussitôt ma main et la pose sur mon livre. Faut que je dises quelque chose, et vite ! A voix basse, je lui lance : "euh… et... t'es en quelle année toi ?" Bon... ce n'était pas la meilleure des questions qui existait mais ça permettait de faire comme si de rien n’était… et de discuter un peu…

Castielle se sentait déjà beaucoup mieux que quand elle était arrivée. La classe s'était déjà bien remplie et même si elle se sentait un peu vexée que personne ne soit venue s’asseoir au même bureau qu'elle, la jeune sorcière se félicitait d'avoir choisi cette place.
Elle était suffisamment proche pour entendre et voir ce qui se passait devant, et suffisamment loin pour que personne ne fasse attention à elle. Et puis il y avait ce type devant elle. Le dénommé Arty.
Ce genre de personne fascinait Castielle. Elle n'en avait pas rencontré beaucoup dans sa vie. Peut-être deux, à tout casser.
C'était une petite boule d'énergie positive, 5 min assise derrière lui et l'Américaine se sentait joyeuse. Elle n'était plus ni stressée, ni inquiète, ni rien, elle avait le sourire et ça faisait du bien !

Quand Joie-de-vivre man avait appuyé le nez de Ne-m'appelle-pas-Zaza avec un petit poup! comme on le ferait avec un chaton tout mignon Castielle se mordit le poing pour ne pas rire.
* Il est en train de câliner un Serpentard clairement de mauvaise humeur ce matin, dans le plus grand des calmes * se dit Castielle, mi-impressionnée mi-troublée. * Mais bon ça va, le Serpentard -Azaël si j'ai bien suivi- à l'air de l'apprécier suffisamment pour ne pas lui mettre son poing dans la figure *
En revanche les deux autres vert et argent sur le banc d'en face semblaient être moins conciliants que Ne-m'appelle-pas-Zaza.

« Est-ce que tous les Serpentards ont cette tête-là ? Blasé ou énervé ? C'est quand même pas une constante, si ? » se demanda Castielle. Puis elle pensa à Rewynia et mais se dit que ; non, franchement, ce n'est pas une constante, il doit bien y en avoir des sympas dans le lot. Ça devait juste être dû à l'heure matinale (y a des gens qui ne sont pas du matin, c'est comme ça, ça arrive)

D'ailleurs même avec les membres de leur propre maison ils ne sont pas tendres, les deux assis devant Arty et Azaël n'étaient pas spécialement amicaux entre eux. Le garçon avait posé une question sur l'ancien emploi du temps et la fille juste à côté lui avait plus ou moins bien fait comprendre qu'on s'en fichait pas mal.

Comme plusieurs des élèves présents avaient pris et ouvert leur livre de cours sur le bureau Castielle les imita, tout en continuant de regarder et d'écouter.

"Moi c'est Aria "

Aria... C'est joli comme prénom.
J'ai l'impression qu'elle cherche à regarder mes yeux, j'hésite à tourner la tête vers elle.
Pourquoi hésite-tu sombres crétin ?! Aucune idée... Je n'ai pas envie de jouer avec elle.
Je ne sais pourquoi...

Tout en me faisant la lecture, je remarque qu'elle s'entortille les cheveux, je tourne légèrement la tête pour la voir faire.
C'est mignon.

Qu'est-ce qui m'arrive...
Elle me voit, je tourne vite la tête, je me sens légèrement mal à l'aise... Mais ce n'est pas de façon désagréable étrangement...
Elle fait tomber sa main, qui me frôle les doigts, la sensation provoque comme une décharge électrique j'allais retirer ma main, mais elle l'a fait avant.
Je rougis légèrement... Étrange....

-Se racle la gorge-

-euh… et... t'es en quelle année toi ?
-Quoi ? -perdu dans son esprit- Je suis en cinquième année. Et euh... Toi ?

Je venais de finir ma phrase que je remarque un petit quelque chose sur son visage.
-Tu as un cil sur la joue. -avec mon index et mon pouce je prends le petit cil et lui tends- fait un vœux.

Tout en la regardant, bizarrement, j'ai du mal à soutenir son regard... première fois que ça m'arrive...
Elle a quelque chose de particulier cette fille, je ne saurais dire quoi... Il faut que j'arrive à la revoir en dehors des cours.

(LA mutuelle entre Aria et moi.)

Il a l’air surpris de ma question mais néanmoins, il me répond. Il est donc en cinquième année, juste une année de plus que moi. On a donc quasiment le même âge.

Il m’informe ensuite que j’ai un cil sur ma joue et ni une, ni deux, il pose délicatement ses doigts sur ma joue et me le retire. Je sens un énorme frisson glacée traverser tout mon corps. Et voilà que mon cœur se met à battre vite et fort. Mais qu’est-ce que j’ai ? Pourquoi il me fait cet effet ? En moins de cinq minutes, j’aurais eu chaud et froid… incroyable…

Il me regarde avec mon cil sur le bout de son index et me demande de faire un vœu. Il a l’air d’avoir du mal à soutenir mon regard… en même temps, j’avoue que pour moi aussi ce n’est pas évident. Ces yeux bleus m’hypnotisent… C’est la première fois qu’un garçon me fait cet effet-là. C’est bizarre… Voulant camoufler ce que je ressens, je choisis de lui répondre avec humour :

Bah non… – lui lançais-je en essayant de garder un air sérieux – c’est pas comme ça qu’on fait… – J’attends quelques secondes pour voir sa réaction puis enchaîne – Normalement, tu dois laisser le cil sur la joue de la personne. Elle fait un vœu et après, elle doit se donner une petite claque sur la joue où elle pense que son cil est. – Je conclus en rigolant : Mais tu viens de quelle planète ?

-Bah non c’est pas comme ça qu’on fait…
Je tourne la tête en sa direction, en la regardant dans les yeux. Mes yeux me trahissent pour le coup, ils montrent complètement que je suis totalement à côté de la plaque...

-Normalement, tu dois laisser le cil sur la joue de la personne. Elle fait un vœu et après, elle doit se donner une petite claque sur la joue où elle pense que son cil est. Mais tu viens de quelle planète ?

Je fronce les sourcils.

-Se donner une claque ?! Mais c'est stupide. Si je trouve celui qui a inventé cette règle...

J'arrête de parler quelques instants, en essayant de bien comprendre ce qu'elle vient de me dire.

-Bah... Je viens de celle-ci.. Tu en connaît d'autres toi ? -en lui souriant- J'avais vu un moldu le faire il y a plusieurs années... Je penser que ça ce faisais comme ça...

Je la regarde encore un peu.

-tousse-

Je commence sincèrement à me sentir mal à l'aise... J'espère que le cours va bientôt commencer, j'ai besoin de changer de sujet, et d'être concentré sur autre chose que son regard.
Elle est magnétique cette fille.

-Je ne connais pas bien, les coutumes moldus, ma mère ne voulait pas que je m'approche d'eux. Tu en sais plus a leurs sujet que moi. -toujours en souriant-

Les visages défilaient, les voix s’élevaient, mais la japonaise n’y prenait pas par et continuait d’observer son environnement. Autour de la salle, ou encore pendant du plafond, la jeune fille voyait des sujets d’étude plus intéressants les uns que les autres. Malheureusement, elle se doutait bien que le cours d’aujourd’hui avait peu de chances de porter sur le filet du diable ou encore la tentacula vénéneuse. Une voix familière sortit tout de même la brunette de sa déception. Près d’elle, une rousse flamboyante reconnaissable entre mille, son reflet de l’esprit, Mered. Ses yeux verts l’avaient déjà repérée, et elle s’avançait, souriante. Evidemment, lorsqu’elle demanda si elle pouvait prendre place, l’aiglonne s’empressa d’acquiescer. Le cours serait encore meilleur avec elle à ses côtés. La rouquine s’assit en jetant bruyamment son sac sur la table, s’attirant un regard surpris de la japonaise. Sa camarade avait l’air exténuée, ou tout simplement pas assez réveillée. Aoi sourit, se demandant si elle était la seule dans ce château à être matinale. Sans attendre, Mered sortit ses affaires tout en lançant la conversation.

- Comment vas-tu Aoi depuis la dernière fois ? J'suis contente de te revoir ! Par contre j’suis pas certaine de pouvoir t’être utile ce matin… Pourvu que Miss Lynch soit sympa avec nous !

- Tout va bien, et toi ? Tu as l’air fatiguée. Et ne t’en fais pas, la Botanique, c’est ma passion, je prends les choses en main !

Elle agrémenta son exclamation d’un clin d’œil complice. Les deux filles étaient complémentaires, alors il était normal que si l’une des deux flanchait, l’autre soit là pour prendre la relève. Elles étaient telles des coureuses de relais Moldues, elles travaillaient en équipe. Elles s’étaient prouvé par le passé qu’elles pouvaient compter l’une sur l’autre et que dans le fond, elles étaient les mêmes, comme des sœurs spirituelles.

Il fronce les sourcils, perplexe, me disant trouver ça stupide. Je le laisse cogiter à ce que je venais de lui expliquer. Ça m’amuse de le voir comme ça. Et… de nouveau, il me regarde… Et moi… Je fonds… encore une fois… Ces yeux sont toujours aussi envoutants… toujours aussi ensorcelant...

Il reprend finalement la parole, me délivrant de son emprise. J’apprends ou plutôt je comprends que sa mère n’aime pas les moldus. Ça y est, nous y sommes… Mon sang se glace... Je soupire et baisse la tête, chagrinée.

Qu’est-ce que je m’imaginais ? Déjà, c’est un Serpentard et tout le monde connait la rivalité qu’il y a entre nos deux maisons… Et pour couronner le tout, il est surement issu d’une famille de « Sang Pur » qui déteste les moldus. Rien que d’y penser, ça m’énerve... ça bouillonne en moi...

Je tourne la tête pour lui dire ma façon de penser. Mais en le regardant, j'en suis incapable... ma colère a disparu... Non, il ne peut pas faire partie de cette catégorie-là. Réfléchis Aria... Il a dit « ma mère » et pas « je ». Il est surement différent. Et s’il était tellement attaché à ces valeurs, il ne se serait même pas assis à côté toi. Une petite voix m'implore de lui laisser une chance.

D'une voix calme mais dépitée, je regarde devant moi, dans le vide, et lui dis : « oui, je les connais plutôt bien étant donné que j’ai vécu avec eux ».

Voilà… c’était dit… et maintenant, j’ai peur de sa réaction… peur qu’il se lève et parte s’asseoir à une autre place… peur qu’il me regarde avec dégoût… Je ferme les yeux en attendant une réaction de sa part… Ne part pas Jace…

Elle soupire et baisse la tête. Ai-je dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?
J'essaye de me concentrer sur ce que j'ai pu dire pour la mettre autant mal à l'aise.

Elle semble vraiment mal, est-ce parce que j'ai dit que ma mère ne voulait pas que je m'approche des moldus ?
Elle tente de me regarder, je vois de la colère dans ses magnifiques yeux bleus, qui disparaissent presque totalement une fois le contact visuel effectué.

Une née-moldus... je comprends mieux sa réaction.
De base je me serais levé et j'irais rejoindre une autre personne. Je tourne la tête en direction de mon manuel de botanique.
Quoi faire... Je l'aime bien cette fille. Je n'ai pas envie de bouger.
Il faut que je trouve quelque chose à dire et vite.

-Tu sais... -petit moment de silence qui dure plus longtemps que je ne le penser-J'ai eu des amis moldu quand j'étais plus jeune.

C'est bien je trouve, mais cela est loin d'être suffisant, parle de père, ça devrait lui donner le sourire à nouveau.

--Mon père les trouve intéressants, il est fasciné par les voitures.

Ça c'est bien... Je dirais qu'il manque encore un petit quelque chose...
Je relève la tête et la regarde de nouveau.

-Tu pourrais peut-être m'apprendre les coutumes moldus, et moi je peux t'apprendre les coutumes des « sang pur » si ça t'intéresse.

Toujours en lui souriant et regardant ses yeux bleus.

LA d'Arty

Le Pouffy à tes côtés ne semble pas vraiment vouloir comprendre que son surnom ne te plaît vraiment pas. Tu lèves les yeux au ciel en entendant son commentaire. Si toi t'es une mijaurée, tu te demandes bien ce qu'il peut être. Mais tu préfères ne pas répondre. Après tout, il finirait bien par se lasser si tu l'ignores, non ? Et bien non. Parce que voilà ton doigt qui atterrit tout droit sur ton nez. Mouvement de recul de ta part. Tu lui lances un regard un peu plus agacé cette fois. Non mais c'est vrai quoi, il peut pas juste te foutre la paix ? Tu veux bien être sympa avec lui parce que tu l'apprécies, mais même pour tes potes y'a des limites à ne pas franchir.

Mais il ne semble pas comprendre. Il continue son petit speech, toujours avec son sourire colgate. Il essaie de négocier en plus. Et puis, c'est quoi ce clin d'oeil, tu lui plais ou quoi ? Pas le temps de répondre que votre voisine de devant se retourne pour le faire à ta place. Tu ne peux qu'être entièrement d'accord avec ses propos. Tu la désignes à ton voisin d'un geste du pouce.

- Tu vois, Arty. Tu devrais l'écouter. Et ne jamais me déclarer ton amour, parce que ça c'juste flippant. Et Zaza, dans les conversations, c'est jamais. T'as compris ? Ja-mais.

T'espères avoir été clair sur ce coup. Parce que la prochaine fois, tu te barres de là. Un petit changement de place tranquille pour aller te mettre au premier rang. Parce que même ça, ce serait mieux que de se coltiner ce Pouffy débordant de bonne humeur et de bons sentiments. Parce que oui, tu l'aimes bien. Mais dès le matin, il est quand même vachement difficile à supporter, faut bien l'avouer. Un autre Serpentard débarque alors pour s'asseoir devant toi. Tu ne le connais pas. Mais à peine arrivé, le voilà qui vous pose une question. T'as bien envie de laisser les deux autres répondre, après tout, il ne s'adressait pas à toi, et tu mérites bien dix secondes de tranquillité vu l'énergumène que t'as à côté de toi.

Mais non, Arty est complètement perturbé. Il galère, il bafouille. Et le voilà qui renvoie la question vers toi. Et il a très mal commencé ton nom. Ta main part directement pour lui coller une claque à l'arrière du crâne. Oups, réflexe. Tu lui lances un regard insistant. Même s'il ne l'a pas dit en entier, le message est clair. Chaque fois qu'il essaiera de t'appeler comme ça, il s'en prendra une. Et qu'il s'estime heureux, parce que venant de quelqu'un d'autre, ça aurait été un sort, et pas des plus sympathiques. Et voilà la blondinette qui soupire qu'on s'en tape des changements d'emploi du temps. Elle a l'air d'aussi bonne humeur que toi. Le cours promet d'être hyper long. Haussement d'épaules de ta part.

- J'saurais pas te dire, j'ai jamais retenu mon emploi du temps. Mais la bota, c'toujours le matin j'crois bien. Pourquoi, t'préfères aller en cours avec Lefebvre ?

Tu peux comprendre. Lynch et Lefebvre, ils n'ont rien à voir l'un avec l'autre. Lynch est plus du genre sévère, distante. T'as bien vu sa réaction l'année précédente quand l'autre imbécile de McKinnon et toi aviez décidé de régler vos comptes durant son cours. Lefebvre, lui, est juste complètement à l'ouest. Du moins c'est l'impression qu'il donne. Ses cours se barrent toujours en vrille, et pour peu qu'on lui fasse un compliment il se met à rougir et à être tout content. Plutôt facile de se le mettre dans la poche. Et même si tu trouves ça toujours aussi étrange qu'il puisse avoir des vêtements de poupée dans son bureau, on peut dire que c'est sûrement le prof du château que tu préfères. Sans doute parce qu'il est l'un des seuls à ne t'avoir jamais puni...

Les yeux toujours fermés, j’attends… J’ai l’impression d’attendre une sentence… sa sentence… Les secondes qui s’écoulent me paraissent extrêmement longues. Je me sens mal et j’ai envie de pleurer. Mais je ne dois pas craquer… surtout pas maintenant.

« Tu sais... » Deux mots sortirent de sa bouche… deux mots qui mirent fin à cette attente insoutenable. Je m’arrête de respirer pour me concentrer sur chaque parole qu’il va dire. « j'ai eu des amis moldu quand j'étais plus jeune » Je respire de nouveau, soulagée. J’ouvre mes yeux qui sont humides, mon regard se portant toujours dans le vide. Mon cœur bat fort. Il enchaîne : « Mon père les trouve intéressants, il est fasciné par les voitures.» Nouveau soulagement. Mon cœur devient un peu plus léger par ce qu’il vient de m’annoncer. Je sens son regard posé sur moi pendant qu’il reprend : « Tu pourrais peut-être m'apprendre les coutumes moldus, et moi je peux t'apprendre les coutumes des « sang pur » si ça t'intéresse. »

C'en est trop pour moi, c'en est trop pour mon petit cœur. Je tourne la tête et croise son regard. Ses yeux bleus m’hypnotisent de nouveau et je fonds de nouveau devant lui. Deux larmes coulent de mes yeux et je les essuies aussitôt. Ce ne sont pas des larmes de tristesse. Non, bien au contraire, le fait qu’il soit toujours là, à côté de moi, est un réel soulagement pour moi. J’ai l’impression qu’il pourrait m’apprécier malgré mes origines.

Je médite sur sa dernière phrase où il me propose qu’on en apprenne plus sur les habitudes des autres. Est-ce qu’il s’agissait d’une sorte d’invitation pour qu’on se revoie ? Lui et moi ? Juste nous deux… en dehors des cours ? Je parcours son visage du regard, sans rien dire, me perdant dans chaque recoin que mes yeux veulent bien me montrer. J’ai envie de toucher ses cicatrices qui sont sur ses joues… j’ai envie de passer ma main sur ses cheveux noir de jais… Mais que m’arrive-t-il ? Pourquoi je ressens tout ça pour lui ? Je devrais dire quelque chose mais le seul mot qui me sort de la bouche est : « Merci », émue. Mais j’arrive tout de même à trouver la force pour enchaîner : « Ce serait réellement avec plaisir, Jace, de partager tout ça avec toi ». Je lui adresse un sourire, tout en me disant qu’il fallait continuer de parler. J’ai envie d’en savoir un peu plus sur lui. Je lui demande alors : « Tu viens de quel coin ? »

Plus j'étais en train de parler, plus son sourire revenait.
Ce qui me provoqua une sensation de bien-être que je n'ai pas ressenti depuis un moment.

Elle tourne la tête vers moi, et je vois deux larmes. Surpris. Littéralement. Je ne sais trop comment agir surtout ici en plein cours...
J'ai qu'une envie ses de la prendre dans mes bras et la serrer aussi fort que je le peux.

Ce n'est pourtant pas des larmes de tristesse que je vois.
Elle réfléchit quelques instants en fixant mon visage... Ma cicatrice a la joue.
Sans que je m'en apercevoir je porte ma main à ma joue droite et frotte ma cicatrice.
Devrai-je utiliser le sortilège ? Je n'en sais rien, je n'ai pas honte de ça... Quoi que...
Si je dois expliquer toutes mes cicatrices à une personne je voudrais que ce soit elle.

-Merci.

Me dit-elle de ça magnifique petite voix.

-Ce serait réellement avec plaisir, Jace, de partager tout ça avec toi.

Heureux, je suis heureux comme je ne l'ai jamais été depuis plusieurs années maintenant, mes yeux trahissent la joie qui s'empare de moi. Mais je vois dans son regarde qu'elle va encore me parler, à mon grand plaisir.

-Tu viens de quel coin ?

me demande-t-elle, m'a réponse ne se fût pas attendre très longtemps.

-Je viens de Teddington c'est dans le grand Londres. Nous habitons en pleine ville, c'était plus facile pour passé inaperçu que vivre loin dans les plaines. À ton tour, parle-moi de toi.

Lui dis-je en souriant. Je veux la connaître par cœur, lui montrer que les serpents ne sont pas toujours aussi froids qu'on le paraît, lui montrer, que si la personne est attachante on peut s'attacher nous aussi.

Aoi avait la forme contrairement à moi. Elle ne devait plus reconnaître l’élève dynamique et motivée rencontrée à la bibliothèque. Ce matin mon reflet avait hérité d’une fille endormie presque inerte, sacré contraste avec la Mered qu’elle connaissait. Je comptais sur cette fille pour me sortir de ma torpeur pour lui prouver que ce n’était qu’un mauvais passage, que je serai au taquet dans ce cours et que je ne laisserai pas porter par l’étendue de ses capacités.

Ses paroles me rassurèrent davantage. Ma camarade semblait confiante dans cette matière et était prête à me sortir de cette mouise. Chacun son truc, les cours manuels n’étaient pas vraiment le mien, tant mieux s’ils correspondaient à ses préférences. On se complétait totalement de la sorte. J’attendais réellement de la voir en action pour évaluer son niveau. Le cours promettait rien qu’à l’imaginer me montrer la panoplie de ces compétence en botanique.

« Super Aoi. Oui, le matin et moi on a jamais été ami… Une idée de sur ce quoi on va travailler aujourd’hui vu ce qui nous entoure ? En tout cas je ne miserai pas sur les Snargaloufs, on les avait étudiés en première année. »

Souvenir mémorable de mon incroyable chance. J’avais réussi à en récupérer les gousses dès mon premier essai et sans la moindre égratignure s’il vous plait ! J’avais encore des choses à montrer à Aoi, la maîtrise relative de l’aléatoire en faisait partie. Nous verrons cela lors de la pratique, en attendant je réfléchissais de mon côté pour répondre à ma propre question. Les yeux parcourant la classe, je cherchais à identifier notre sujet d’étude du jour.

Le corps d’Elrin flottait au gré des remous qui se tordaient, convulsaient, grondaient. Avec un sourire béat, elle tendit l’oreille pour savourer le chant si particulier du monde aquatique. Un tableau nuancé de vert et bleu déroula ses motifs quand elle ouvrit les yeux. Où que portait son regard, une chape d’obscurité mettait une distance entre les profondeurs du lac et elle-même. Un peu déçue, elle ne put qu’imaginer la vie cachée parmi ces ténèbres. Quand donc pourrait-elle échanger un highfive avec le calamar géant ? Aurait-elle l’occasion de trinquer en compagnie des sirènes ou de ligoter un Strangulot avec des anguilles ? Et s’il existait une version anglaise du Loch Ness n’attendant que de prendre le thé au fond du lac ?

Radieuse à l’évocation de ces hypothèses, Elrin déploya la musculature de ses jambes et plongea vers les abysses. Rien ne valait la caresse maternelle de l’eau pour se détendre ! Aussi étrange que cela parût, Elrin ne souffrait pas de claustrophobie dans cet élément. Au contraire, elle se sentait partout, et surtout, ailleurs… Une forme nouvelle de liberté gagnait la sorcière qui pivota sur elle-même dans un flot de bulles. La fraîcheur marquée de l’eau ne l’atteignait pas, signe probable que ses origines suédoises dominaient. Après tout, il n’était pas six heures du matin qu’elle barbotait déjà en bikini !

Les prochaines minutes s’écoulèrent en apnée, Elrin œuvrant grâce au sortilège de Têtenbulle quand l’air manquait. Finalement, une pluie dorée ponctua la surface - signe que l’astre du jour prenait le relai - et Elrin jugea bon de remonter. Elle émergea à toute vitesse, éblouie par le soleil naissant, essoufflée mais satisfaite. Trois minutes et quarante secondes, record battu !

Mais le temps n’était pas aux réjouissances oisives. Car aujourd’hui se tiendrait un cours de Botanique à huit heures, et Elrin avait quelques détails à régler avant de rejoindre les serres. Aussi devait-elle se mettre au travail. D’un geste souple, elle agita sa baguette magique qui diffusa alors une chaleur douce mais suffisante pour la sécher en quelques minutes. Puis elle s’empara d’un miroir qui traînait dans sa besace et, langue tendue, regard figé, elle s’attaqua aux préparatifs.

- Allez Hyvä, épate-moi encore une fois, susurra-t-elle à l’attention de sa baguette.

Elle passa un doigt cajoleur sur l’orme blanc qui la composait tandis que ses pupilles distillaient une once de malice. Hyvä en main comme si elle tenait un crayon, elle posa l’extrémité sur sa peau d’albâtre et se concentra. Une touche par ici, un reflet et une ombre par là… Elrin marqua un arrêt puis fronça les sourcils.

Trop épais ce trait !

Elle corrigea l’erreur d’un mouvement avant de s’autoriser un large sourire. Voilà qui était mieux.

Le manège dura encore quarante bonnes minutes. Ou peut-être cinquante. Elrin n’avait jamais vraiment compté ses heures, incapable d’adhérer à une notion aussi liberticide que celle du temps. Il rongeait des milliards de personnes au quotidien ; pourquoi donc s’en encombrer et gâcher son existence à le combattre ? Lui porter un quelconque intérêt revenait à le renforcer, ni plus ni moins. Quoi qu’il en soit, Elrin cessa de travailler lorsque son ouvrage lui parut abouti. La sorcière arrangea sa chevelure puis, après avoir réquisitionné Hyvä une dernière fois, elle partit vers les serres d’une démarche guillerette.

Non contente de négliger l’heure, Elrin se montra de surcroît très lente pour effectuer le trajet. Rien ne l’enchantait plus que de contempler la beauté sauvage d’un végétal ou d'un animal ; de même, elle se plaisait à saluer tout le monde et conversa avec son arbre préféré, un chêne vénérable qu’elle avait rebaptisé « Wide » en raison du port très évasé de ses branches qui offraient un abri facile. Au terme d’une promenade inégale, Elrin franchit l’entrée de la serre de Botanique.

Elle fut aussitôt happée par une tourmente olfactive. Terre, humidité, sueur, hormones, bois et essences végétales se mêlaient avec incertitude, envahissant toute la pièce et les narines de la sorcière qui s’arrêta pour compenser le brusque changement de température. Sa longue robe noire à liserés rouges, tenue indispensable à Poudlard, la démangeait. Rah, elle détestait tellement ce truc informe ! A certains égards, elle adorait le monde magique mais devait bien admettre, pour avoir côtoyé les Moldus pendant onze années, que les sorciers observaient des pratiques très médiévales.

Parfois trop aux yeux d’Elrin qui résista à la tentation de suivre le cours en bikini.

Non pas que ceci la gênerait. Mais elle n’avait pas une envie folle de se mettre Madame Lynch à dos alors qu’elle affichait un besoin maladif d’apprendre. L’enseignement était l’un des rares domaines où Elrin se montrait calme, telle une parenthèse soucieuse de lui rappeler que le Choixpeau avait failli l’envoyer à Serdaigle. Elrin Eredin, une élève volontaire et attentive… Ça sonnait presque comme une blague. Quel professeur aurait pu y croire sans preuves ?

Enfin, ce détail ne valait pas tant que le cours n’avait pas commencé. Elrin se fendit d’un sourire taquin et approcha les rangées. Alors qu’elle se déplaçait, sa natte virevolta en traçant une ligne au vert sombre, soulignée par un tatouage en forme d’arbre qui épousait les contours de son visage. Dessiné avec un tel sens du détail que ses branches nues paraissaient vivantes, il jurait étrangement avec la végétation de la serre.

D’un « Bonjour » chaleureux, la jeune femme salua leur professeure, Madame Lynch - qui décidément ne semblait pas très matinale. Elle avisa la salle bien remplie et compta pas moins de dix élèves. Un noyau solide s’était formé autour du troisième rang là où le premier, sans grande surprise, avait été boudé. Des Serpentard et Poufsouffle composaient ledit noyau ; Elrin se mordit les lèvres avec amusement quand un garçon, manifestement très attaché à sa quiétude, asséna une petite claque sur le crâne de son voisin trop invasif. Chacun était tactile… à sa manière. Non loin, deux camarades – y compris une Gryffondor qui aurait pu être sa petite sœur - entretenaient une discussion en apparence très émouvante et dont Elrin soupçonnait déjà le contenu. Jouant de sa voix cristalline pour interpeler le couple qu’elle observa d’un air entendu, la sorcière dit à voix haute :

- Attention, vous allez enflammer les plantes à force de rougir ! On pourrait faire cuire un œuf de Basilic sur vos joues. Si jamais, le grand chêne pas très loin d’ici est idéal pour quelques bisous discrets. Byyyyye !

Elle se détourna d’eux sans plus de cérémonie et chercha une place. Indécise, Elrin finit par s’en remettre au hasard. C’est alors qu’elle pointa tour à tour un doigt sur chaque siège vacant et récita dans un murmure :

- Am stram gram, pic et pic et colégram, bour et bour et ratatam… Am, stram, gram !

Son index désignait le quatrième rang où une Poufsouffle semblait perplexe mais très intéressée par la discussion des autres élèves. Plus exactement, il montrait la table située derrière le Serpentard-colle-m’en-une et le Poufsouffle-touche-mon-tralala. Ni une ni deux, Elrin se fraya un chemin vers la brune et, toujours parée de son grand sourire, la couvrit d’un regard azur.

- J’espère qu’il n’est pas trop tôt, dit-elle en s'asseyant avec nonchalance. Moi c’est Elrin. Elrin Eredin. Vu qu'il nous reste quelques minutes, pourquoi ne pas faire un brin de causette ? Je ne crois pas t’avoir jamais vue auparavant, donc ce serait cool d'y remédier !

Comme à son habitude, Scylla avait emprunté une multitude de livres qui encombraient son dortoir.
Il y en avait sous l'oreiller, sous son lit, sous ses draps, sur sa valise, c'était à n'en plus finir.
Plutôt ordonnée, il n'y avait que les livres avec lesquels elle se permettrait cette fantaisie de rangement. Vivre sans livres, pour la jeune fille, signifiait presque s'arrêter de respirer, de vivre. si elle avait le choix, choisirait-elle la magie ou les romans ?

La nuit précédent le cours de botanique, la Serdy avait fait une insomnie, vous savez, celle qui vous rappelle à chaque minute puis heure qui passe, que le journée du lendemain sera longue, très longue.
Redoutant un célèbre décompte d'hippogriffe pour réussir à fermer l'oeil, elle se décida discrètement à se plonger dans un des livres de botanique qu'elle avait emprunté, et elle se réveilla le lendemain matin dans une position des plus excentriques, le bouquin sur le nez.
Le paragraphe sur les Snargaloufs avait eu raison de ses dernières forces.

Plus personne dans le Dortoir, l'adolescente enfila rapidement sa robe, passa en éclair dans la salle commune des serdaigles, personne ne s'y trouvait non plus. Elle n'osait mène pas penser à l'heure qu'il était.
Paniquée à l'idée d'arriver en retard au cours, elle se mit à courir dans les couloirs du château, se trompa du coup trois fois de chemin, avant de sortir enfin dans le Parc et de dévaler la pente jusqu'à arriver à la serre où devait avoir lieu le cours.

Essayant de reprendre son souffle et de paraitre décontractée, elle pénétra dans la serre et dut se résoudre à l'idée qu'elle était en retard, trop en retard. Le cours, heureusement, n'avait à priori, pas débuté. Cependant, beaucoup d'élèves avaient déjà pris place et il ne restait pas beaucoup de choix.
Elle salua son Professeur du jour, une jeune femme et décida d'aller s''installer au troisième rang occupé dans la salle, où une Gryffondor avait pris place derrière deux élèves qui semblaient se conter fleurette.

Salut, je peux m'installer à côté de toi ? Je m'appelle Scylla au fait, et toi ?

La bleu et bronze avait dit tout cela en souriant: inutile d'être en retard et en plus malpolie...