Un Serdaigle répond juste après toi. C'est vrai que t'as vaguement entendu parler d'un philtre de Mandragore. Pour ramener ceux qui ont été pétrifiés à la vie. Comme quoi, finalement, les plantes et les potions peuvent se montrer un peu utiles de temps en temps. Enfin, encore faut-il avoir été pétrifié, et tu vois mal comment ce genre de truc pourrait t'arriver. Et voilà Arty qui semble avoir retrouvé la parole. Tu le regardes pendant qu'il répond, te demandant vaguement s'il boude encore ou non. Parce qu'en fait, quand il fait la tronche, bah c'est hyper reposant. T'as trouvé une super technique pour l'arrêter quand il parle trop. Une claque derrière la tête, et le tour est joué.

Tu hausses un léger sourcil lorsqu'il demande à la prof si vous allez tous mourir. Parce qu'il paraît que le cri de la Mandragore adulte et si puissant qu'il peut tuer. T'en sais pas grand chose, tu ne t'es jamais vraiment penché sur le sujet, mais tu veux bien le croire. Ainsi donc, cette plante serait plus intéressante que ce qu'elle paraîtrait au premier abord. C'est pas plus mal, peut être que ce cours sera un peu plus intéressant que le précédent, et qu'au lieu de te faire victimiser par un Snargalouf tu pourras faire mumuse avec des Mandragores pour faire peur aux gens.

Tu te demandes si Arty est sérieux lorsqu'il demande si vous allez tous mourir. Vous êtes en plein cours, tu te doutes que Lynch ne va pas soudainement se transformer en une immense psychopathe qui arrache sa Mandragore de terre pour tuer tous ses élèves avec son cri strident. Ou alors elle aurait probablement de gros problèmes par la suite. En fait, elle aurait de gros problèmes tout court. Mais t'es bien placé pour savoir que les profs du château sont loin d'être des enfants de coeur. Tu te demandes vaguement si Lynch a les mêmes penchants pour la torture sur élève que certains de ses collègues.

Tu esquisses un sourire en entendant ce que te chuchote Arty. Tu ne peux t'empêcher de lui répondre avec un immense sourire que tu veux totalement détaché. A voix basse, bien entendu.

- Pas pour longtemps... Comme tu l'as si bien dit, on va probablement tous mourir dès que Lynch aura décidé de déterrer sa Mandragore. Ce fut un plaisir que de te rencontrer Arty ! On va mourir ensemble, si c'est pas magnifique !

Difficile de passer outre ton ton ironique sur ce coup-là. Mais le blaireau t'as cherché au début du cours. Même si t'es pote avec, tu peux bien lancer une petite vengeance, non ?

Miss Lynch annonça le début du cours.

Maintenant, il fallait que je me concentre. Plus de distraction autorisée, plus de Jace, plus de yeux bleus… non, juste un cours dans lequel je dois me concentrer et me donner à fond.

L’enseignante nous présente un pot contenant une plante. Je la reconnais tout de suite, me rappelant l’avoir déjà lu dans mon manuel de botanique. Elle nous demande alors de donner des renseignements sur ce qu’elle venait de nous montrer.
Les réponses fusaient dans tous les sens ne me laissant pas le temps d’en placer une. Même Jace avait déjà répondu.

Je récapitule mentalement tout ce qui vient d’être dit. Une plante de mandragore, servant à fabriquer un philtre pour soigner la Prétrification. Leur cri est puissant : ceux adulte peuvent nous tuer alors que ceux bébé ne risquent que de nous assommer. Son philtre sert également à rendre une apparence normale aux personnes victimes de métamorphoses et/ou de sortilèges.

Ok… bon bah, on a fait le tour là je crois, non ? Qu’est-ce que je pouvais ajouter de plus ? J’ai une idée en tête mais je ne sais pas si ça va apporter un plus au cours. Je lève la main et tente :

- La mandragore grandit comme un humain en passant aux différents stades de la vie : bébé, enfant, adolescent, adulte et vieillard.

Bon… j’espère que mon intervention aura servi à quelque chose.

Pour être sérieux, il avait même sorti du parchemin, pour écrire comme ça, les réponses des autres, bien intéressantes, bien que personne ne semblât avoir noter le pouvoir mortel de la plante qui se trouvait parmi eux. Tout va bien, aucun élèvene  s’inquiète, ils étaient bizarres. Mais encore, Arty restait calme, étonnant compte tenu de la situation délicate et dangereuse dans laquelle il se trouvait, dans laquelle ils se trouvaient tous, en fait. Petits regards en coin de temps en temps. Apparemment, d’après le Serpent de devant, même un bébé mandragore peut assommer. C’est le pompon, quoi. La Poufsouffle de derrière ne tint pas compte de ce détail tout de même important. Non mais j’veux dire, on s’en fiche que la mandragore puisse guérir si elle nous tue avant de toute façon ? Non, vous n’êtes pas d’accord ? What the point ?
Les réponses s’enchaînaient, rapidement, le cerveau d’Arty commençait à siffler, doucement mais sûrement, il essayait de surveiller la plante là-bas, loin de lui. En fait il avait bien fait, de se mettre dans le fond, il aurait pas supporté être devant elle, cette plante tueuse d’hommes.
La direction était-elle au courant qu’on étudiait de tels spécimens ?

Il entendit alors la réponse d’Elhiya qui se suivit de… menaces ? Ah non mais là, il allait craquer le pauvre. Une plante dragon, armée non pas de feu mais d’un cri assassin, et Elhi qui lui prévoit des soucis.
Arty déglutit et posa sa plume. Et ça s’enchaîna. Vite. Les paroles de Azaël. Il jeta un dernier regard vers la mandragore. La déterrer ? Pourquoi est-ce que la prof ferait-elle ça au juste ? Les yeux du Poufsouffle s’agrandirent. Ah non, non non. Et puis le fait que Zaza était heureux de mourir avec lui, ça fait toujours plaisir, mais tant qu’à faire, Arty voulait éviter. Pourtant, même cette fameuse déclaration ne le fit pas sourire, elle n’empêcha pas le reste de se produire. Il n’avait pas saisi, lui, l’ironie. Contrairement à l’autre, tout grand sourire, il était fou dîtes-moi.
Et ce sentiment, trop commun, habituel chez Arty. Cette boule qui le prend sous l’estomac et vient déclencher des tremblements, partout, surtout dans ses mains. Il se mordit la lèvre inférieure, fortement, pas le moment de faire une crise d’angoisse. Quoi que. Il toucha ses oreilles, d’un coup, et si elles s’étaient déjà mises à saigner à cause du monstre vert ?

- T’es sérieux là ? Non, non, non, non, non, non, non. J’veux pas mourir moi. Vous restez-là si vous voulez. Sapristi c’est trop le pompon. J’reste pas là, j’m’en vais !

Zaza avait réveillé chez lui cette peur qui le prenait, tout le temps avant, au détour d’un couloir trop silencieux, une rue sale plongée dans le brouillard, un étranger avec un regard chelou. Ça faisait longtemps que ça ne lui été pas arrivé, depuis l’allée des embrumes, et la rencontre avec l’Auror. Depuis, il s’était calmé, Poudlard c’était tranquille, il connaissait, même les chouettes ne lui faisaient plus peur.
Mais là, une mandragore. No way.
Une expression d’épouvante sur le visage, Arty se leva d’un mouvement brusque. Oubliant d’ailleurs au passage son parchemin, puis il quitta sa chaise le plus vite possible. Ne pas rester là une seconde de plus. C’était pas super comme réaction parce qu’il aurait pu laisser un message, avertir les autres de leur mort prochaine. Crier sauve qui peut. Non, il s’enfuyait, tout seul, direction la sortie. Vite.

Et boum. Son effroi l’avait complètement aveuglé, en regardant ses mains prises de spasmes, il n’avait vu. Son voisin avait réagi lui aussi, rapidement. Arty avait presque foncé dans Azaël qui se trouvait devant la porte. Assommé, l’esprit du Poufsouffle était déjà loin, bien qu’il sentît tout de même le vert & argent le ramener prestement à sa place. Genre il ne s’est rien passé, du tout. Un détail, une broutille.
Le jaune & noir se retrouvait donc à sa place, alors qu’il voulait prendre ses jambes à son cou, quitter la serre. Les bras ballants, il ne savait plus comment faire. S’évanouir était donc la prochaine option, au moins il ne sentirait rien si la plante dragon venait à le tuer.

Alors que tu pensais faire une simple blague au Pouffy, et que ça l'amuserait quand même un minimum, bien que ce soit à ses dépends, sa réaction est des plus surprenante. Le voilà qui dit qu'il ne veut pas rester là et qu'il préfère s'en aller. Tu le regardes en fronçant les sourcils, te demandant s'il est sérieux ou s'il retourne ta propre blague contre toi. Mais le voilà qui se lève d'un coup pour se diriger vers la porte avec un air complètement affolé. A croire qu'il pense vraiment mourir durant ce cours s'il y reste. T'avais pas l'intention de lui foutre une trouille pareille. Et sans même t'en rendre compte, tu te retrouves sur tes pieds aussi pour lui barrer la route.

Faudrait que tu songes à arrêter de toujours de retrouver au milieu de n'importe quelle histoire qui se passe en cours. Parce que ça devient tout de même hyper redondant. Tu l'attrapes par les épaules et le ramène à sa place pour le rasseoir sur sa chaise avec un léger sourire d'excuse en direction de Lynch. Histoire qu'elle voie bien que t'es de bonne volonté sur ce coup là, contrairement à la fois où t'avais décidé de pourrir McKinnon gratuitement uniquement pour le fun.

- Excusez-le, Professeure, j'crois qu'il est pas dans son assiette. Mais ça va passer.

Tu te rassois à ton tour en gardant une main sur l'épaule d'Arty. C'est qu'il en serait presque vraiment inquiétant à rester comme ça sans bouger. Il fait quoi, là ? Il attend l'heure de sa mort parce que tu l'as empêché de la fuir ? Tu pousses un léger soupir. C'est pas ton truc de t'inquiéter pour les autres. D'autant plus que toute cette histoire te paraît d'une futilité sans nom. Mais t'as pas franchement le droit de juger les peurs de ton camarade. Alors une fois n'est pas coutume, tu perds ton sourire de tête à claques pour essayer de le réconforter un minimum, assez bas pour qu'il soit le seul à t'entendre.

- Hé, tu nous fais quoi, là ? C'était une blague, hein, déstresse. On va pas mourir ici, Lynch est pas complètement cinglée. Enfin j'crois pas. Enfin c'pas la question, mais j't'assure que "tuer tous les élèves du cours", je doute que ce soit au programme. Alors respire un bon coup et souffle un coup. On dirait qu't'es constipé là...

C’était complètement débile, là, cette réaction. Mais il n’avait pas pu s’en empêcher, l’inconnu et la perspective de pouvoir mourir à cause d’une plante, non merci. Sans façon, on passe. Mais Azaël l’avait rattrapé, soudainement, alors il n’avait pas eu le choix. Maintenant qu’il était assis de nouveau il fallait qu’il essaie de se reprendre, sinon c’était la honte, les points en moins, les questions de la prof et j’en passe. Or Arty n’aimait pas se faire remarquer, surtout pas par une quelconque autorité, les adultes, c’était pas son truc non plus.
C’est tout d’abord la main sur son épaule qui le fit prendre conscience de la réalité qui l’avait soudainement dépassé. Le Poufsouffle cligna des yeux et fronça le nez, prendre conscience qu’il avait un visage, aussi. Il tourna alors sa tête dans tous les sens et posa ses mains sur ses genoux, les serrant fort. Réaliser qu’il était composé d’une enveloppe corporelle, dans un cours de botanique, à Poudlard, avec des camarades & une professeure. C’était indispensable.
Il essaya même de se concentrer sur les paroles basses de Zaza, écouter les mots, sagement. Le calme refaisait doucement surface, bien qu’il restât un peu sonné. Il aurait voulu répondre, avec une répartie de gamin que c’était l’autre qui avait l’air constipé. Non mais ho. Mais pas la force, pas l’envie peut-être sûrement non plus.  

- C’est toi là. Il chuchotait aussi, toujours, mais il refusait de regarder le vert & argent, pour le moment. Il était trop essoufflé, ce qui venait. hacher. ses paroles. Ça me terrorise. Ce genre de trucs-là. Tu sais, de ne pas savoir, la suite, la peur tout ça. Y’a trop de mauvaises images, après, dans ma tête.

Une mauvaise blague quoi. Arty se doutait que ses mots ne faisaient pas grand sens, mais il ne savait pas expliquer, qu’il souffrait d’une anxiété beaucoup trop chronique et qu’il s’inventait constamment des scénarios chimériques dans son petit esprit. Épuisant.
Il reprenait doucement son souffle, il décida même d’étirer ses bras, mais les paroles de sa voisine de devant, Elhiya, vinrent de nouveau le glacer. Il avait été au centre des attentions, et oui, il n’avait pas fait gaffe, il y a quelques instants, que le vert & argent s’était adressé à la prof avant d’essayer de le remettre en mode normal, et maintenant il entendait même remuer derrière-lui. Le Poufsouffle aurait donc voulu entrer en lui-même, là maintenant, se mettre sous la table. Après la peur, le ridicule. Mais ça, il gérait beaucoup mieux. La honte, ça tuait pas.

- Ça va, ça va, merci, crie pas sur Zaza, c’pas de sa faute, l’a pas fait exprès.

Peut-être n’avait-elle pas parlé si fort, mais il avait l’impression d’être saoul, alors forcément, ça n’aidait pas.
Il fallait tout de même noter le comportement vachement héroïque de son voisin serpent. Il ne s’y était pas attendu, Arty, que ce soit Azaël qui le sauve en mode superhéros. C’est pour ça qu’il avait dit ça, parce que sans lui il serait déjà loin, en même temps, ça pouvait pas être pire que là maintenant. Mais bon, dans quelques minutes il reprendrait son comportement habituel, rien de grave. Tant que la prof ne faisait pas de gestes brusques avec cette plante tueuse d’hommes quoi.

Voilà Arty qui essaie de s'expliquer après les quelques mots que tu lui as adressé. Tu ne comprends pas bien pourquoi il a eu une crise de panique comme ça, parce qu'il est très difficile pour toi de concevoir qu'il puisse avoir peur d'une plante sous prétexte qu'elle pourrait le tuer. Ah, ouais, en fait, dit comme ça, ça rend la chose tout de suite plus rationnelle. Mais si on replace tout dans son contexte, on se doute bien qu'une Mandragore entre les mains d'une prof de botanique qui donne un cours, c'est pas non plus le top de la dangerosité. Pas franchement de quoi vouloir partir du cours en mode urgence totale, et panique incontrôlable. Tu lui réponds aussitôt, histoire de le calmer un peu plus.

- Désolé, vieux. Mais franchement, tu peux te détendre, va rien t'arriver ici, t'inquiète pas.

Et voilà la Serpentard de devant vous qui s'en mêle. Elle se tourne vers toi avec un air bien peu agréable sur le visage. Comme si c'était le moment de venir t'embêter, t'es en pleine séance consolation avec un Pouffy, c'est déjà ta bonne action de la journée, alors faudrait pas non plus qu'on s'amuse trop avec tes nerfs. Elle te colle la crise d'angoisse de ton pote sur le dos en plus. Non mais de quoi elle se mêle, celle-là ? Tu lui as juste fait une blague, c'est quand même pas de ta faute s'il a décidé de tout prendre au premier degré. T'aimes bien Arty, mais tu vas pas non plus le surprotéger en t'empêchant de faire des blagues sous prétexte qu'il prend les choses trop à coeur. Faut qu'il s'endurcisse un peu le blaireau, il n'a plus onze ans.

D'ailleurs, il répond à ta camarade avant toi, lui affirmant que ce n'est pas de ta faute. Un petit sourire se dessine sur tes lèvres. C'est que c'est sympa quand même quand quelqu'un prend ta défense comme ça. Mais bon, tu préfères amplement gérer tes conflits toi-même. Et comme dit précédemment, là, ce n'est pas le bon moment. Tu lui réponds en chuchotant.

- Mêle-toi de ce qui te regarde toi, Arty c'est un grand garçon, il a pas besoin que tu joues la maman pour lui, va materner quelqu'un d'autre.

Tu sens quelqu'un qui te tapote l'épaule. Tu te retournes pour voir la Pouffy de derrière vous qui te tend deux objets. Une paire de cache-oreilles et une boule en moumoute cheloue. Tu la regardes en haussant un sourcil. Qu'est ce qu'elle te veut avec ses trucs elle encore ? Ils se sont tous donnés le mots pour te prendre la tête le plus possible ? T'as pas le droit d'être sympa avec un de tes potes deux secondes sans que tout le monde cherche à se faire une place dans l'histoire ? Tu lui lances un regard noir avant de lâcher quelques mots à voix basse.

- Tu m'as pris pour ta poubelle ou quoi ? Garde-les tes m*rdes ! Et j'te conseille de pas me toucher encore une fois.

Non mais c'est vrai, quoi ? Pourquoi elle t'a tapé sur l'épaule, d'abord ? Tu détestes qu'on te touche, les contacts, c'est toi qui les initie, sinon ça t'angoisse. Et contrairement à Arty, toi, quand t'as peur, tu ne fuis pas. Tu t'énerves. Et donc tu arrêtes de réfléchir. Tu agis sans penser une seule seconde aux conséquences, et tu te retrouves dans un pétrin pas possible. Tu prends une profonde inspiration avant de te ré-affaler sur ta chaise en relâchant tout l'air, comme pour faire redescendre la pression. Faut que tu retrouves ton calme pour la suite du cours, t'as pas envie de t'attirer une nouvelle colle à planter des fleurs, c'est vraiment pas ton délire.

Petite pichenette sur le bras d'Arty pour attirer son attention. Tu lui adresses un sourire que tu veux rassurant et.. amical. A croire que tu peux vraiment te montrer sympa des fois. On va dire que ça dépend simplement des gens à qui tu t'adresses. Et en ce qui concerne Arty, faudrait vraiment être un sacré crétin pour être volontairement méchant avec lui. Légèrement moqueur, tu lui adresses quelques mots pour détendre un peu l'atmosphère.

- Tu viens d'utiliser ton joker, c'était la dernière fois que tu m'appelais Zaza.

Zaza n’était pas la figure la plus rassurante qui soit, mais effectivement, Arty se calme, rapidement. Le Serpentard lui avait fait une blague, très mauvaise, mais il ne lui en voulait même pas. C’était lui-même le problème, toujours réagir comme ça, sans réfléchir, au quart de tour. Ennuyeux. Toujours est-il qu’il essayait de se reconcentrer un petit peu sur le cours, sans quoi toute cette histoire allait mal se terminer, à coups sûrs. Les autres élèves, la prof, tout ça. Mais son petit épisode n’était pas passé inaperçu, Elhiya qui s’y mettait & Castielle ensuite. Mais une chose à la fois.
Effectivement, Arty avait pris la défense d’Azaël, une raison inconnue. Alors qu’Elhiya lui avait tout de même sauvé la vie, non il se mettait du côté de son voisin. Étonnant, peut-être même un peu trop bizarre. Mais Elhiya avait quelque chose de normal, ses réactions étaient logiques, non pas prévisibles, mais il la connaissait, et l’appréciait. Alors que Zaza, c’était autre chose, c’était le sujet d’observation d’Arty. Et malgré son comportement de bougre, il l’aimait bien. Donc voilà. C’est pour cette raison que lorsque le Serpentard alla envoyer bouler son amie, il se contenta de faire une moue gênée, et sa bouche se crispa.

Et elle dévoila l’histoire des chouettes, comme ça, sans crier gare. Mais il l’ignora, totalement, peut-être que ça passerait inaperçu. De toute façon, elle était partie bouder, les bras croisés, comme une enfant de 10 ans. Et c’était lui le bébé, qui avait besoin d’être materné, mais oui bien sûr. Arty soupira, il s’occuperait d’Elhiya plus tard, s’excuserait, lui ferait des cupcakes, tout ça. Pour l’instant il devait surveiller Zaza. Et oui, l’autre enchaînait les bourdes, genre vraiment. Il parla insolemment à la Poufsouffle de derrière. Cette fois, le visage du jaune & noir se tordit complètement. Ça n‘allait pas ce comportement, là, il fallait qu’il rattrape, vite.
Il se tourna alors vers Castielle et lui fit une mine désolée, il s’excusait silencieusement pour l'attitude de son ami. Rien de plus, il fallait juste qu’elle comprenne qu’il n’était en rien responsable des réactions d’Azaël, voire même qu’il les trouvait déplacées. Mais c’était son copain, alors bon.
En plus, le petit lascar là, il ne perdait pas le nord. Cette histoire de surnom, on en viendrait jamais à bout. Il n’accepterait jamais. Même pas cette heure-ci, compte tenu des événements, il se laisserait appeler Zaza. Tsss. Le Blaireau se demanda alors soudainement si le problème du contact physique marchait avec tout le monde chez Zaza. Arty, en bon scientifique, posa alors sa main sur le bras du Serpent.

- Tu vas me faire brouiller avec tout le monde. Reste sage. Sourire enchanteur, charmeur, comme il savait si bien le faire. Puis il leva les yeux au ciel. Ah la la A-za-ël ! Qu’est-ce que je ne ferais pas pour toi !

Il pouffa doucement. La provocation, peut-être que Zaza ne réagirait pas, qui sait. Hypothétiquement, il devait commencer à s’habituer au caractère & à la présence d’Arty. Qui sait.
Bon allez, on fait genre de s’intéresser à ce maudit cours sur les plantes mangeuses d’hommes. Qui soit dit en passant, auraient besoin de chaussettes pour passer l’hiver. Non mais franchement, quelle idée.

Sa question n'eut pas l'effet escompté. Mépris, incompréhension, maladresse. Parfait, sa voisine était le genre "tro d4rk" pour répondre à une question sachant pertinemment que si elle s'en fichait comme elle le prétendait, elle pouvait toujours économiser sa salive, son énergie - et par ailleurs éviter de répandre son haleine répugnante - pour répondre. Les deux derrières étaient plus enclins à discuter, malgré que le Poufsouffle soit légèrement névrosé à première vue. Aido n'était pas certain d'être si impressionnant que ça et pourtant, l'inconnu se mit à bégayer. Bref, deux personnes totalement indignes d'intérêt au premier abord, à part le Serpentard. Il l'avait déjà remarqué, le genre beau gosse rebelle, qui jouissait d'une bonne popularité. Enfin, normal quand on était en dernière année.

Lynch, Lefebvre ? Cela portait à réflexion, mais pas le temps de répondre, une pensée frappa son cerveau. Il avait totalement oublié de remplir son journal de rêves, et l'évocation de Lefebvre le rappela à l'ordre. Il fouilla de suite dans son sac, sortant le petit carnet et laissa sa plume remonter le fil de son rêve. Pendant ce temps, les conversations allaient bon train mais il ne s'en préoccupait pas, il n'entendait rien en vérité. Il était dans une bulle où ses réflexions oniriques se métamorphosaient en véritable mot. Il prenait ce carnet très à coeur car, depuis quelques mois, il se sentait comme investis d'une mission : repérer les coïncidences pas si coïncidences que ça. Celles qu'on prend pour le fruit du hasard mais qui ne le sont pas le moins du monde. Et il estimait que ses rêves étaient déjà une source d'inspiration.

Sa bonne mémoire lui permettait d'écrire exactement ce qu'il s'était passé dans son rêve, à quelques détails près. Et Lefebvre y figurait, sous l'apparence d'une Mandragore. Bien loti dans son pot en bronze, il tentait d'expliquer à une classe vide le fonctionnement d'un réveil moldu, tout en poussant des cris horribles de temps à autre, telle la Mandragore qu'il était. Et dans la classe passaient plusieurs personnes. Des corps sans visage, qui l'obligeait à recommencer tout depuis le début. Et Aido, qui connaissait parfaitement le fonctionnement d'un réveil, était obligé d'écouter la Mandragore Lefebvre recommencer et réexpliquer, dans un cercle sans fin. Au-dessus de lui, figurait sur le tableau un symbole circulaire où deux arcs se faisaient face, flèche pointée l'un vers l'autre, dessiné avec une craie rouge.

Il était au bout de sa page lorsque la professeure commença son cours. Elle avait posé une question, que le jeune Serpentard n'avait pas entendu et les élèves commençaient à répondre. Derrière, une réponse fusa de la part du garçon :

- ... Mandragore.

Sa tête se releva si vite qu'il sentit ses vertèbres craquer. Ses yeux fixaient le bureau de Lynch. Un plant de Mandragore, similaire à celui de son rêve, trônait à côté d'elle, fièrement, la tête du professeur d'Etude des Moldus en moins. Que ? Comment ? Non. Pas possible. Enfin si. Si c'était possible, une autre coïncidence. C'était une journée particulière il le sentait. Il y avait une mbiance mystique ici, quelque chose entre cette Mandragore, lui et le garçon derrière. Le seul moment qu'il ait entendu depuis tout le cours venait de lui. Il entendait maintenant les réponses des autres, qui intervenaient histoire d'intervenir. Comme sa voisine qui ne remporterait pas la palme de la meilleure réponse.

Pendant qu'il laissait les autres répondre, il se tournait vers le groupe, souhaitant ne parler qu'à son comparse de maison. Cela avait l'air animé, l'ambiance était tendu autour du Poufsouffle. Peu importe, il allait détourner le sujet de conversation pour répondre :

- Je dirais Lynch. Je pense que Lefebvre est en fait un centaure qui essaie d'intégrer les Moldus pour recueillir leurs réveils afin de les utiliser contre les sorciers, lui souffla-t-il, assez fort pour que le groupe entende mais pas suffisamment pour que le reste de la classe puisse en bénéficier. Du coup, Lynch me paraît plus fiable. Et toi ? Déclara-t-il finalement avec un sourire imperceptible.

Il était très intéressé par son avis bizarrement, beaucoup par celui des deux autres mais bon s'ils voulaient réagir, à leur bon plaisir. Il se tourna alors vers le tableau, feignant l'intérêt. Ce qu'il venait d'avouer était le résultat de son interprétation, qu'il savait complètement délirante mais il voulait tester leur réaction, voire s'ils étaient assez imaginatifs et curieux pour être intéressant. lui-même n'y croyait pas, mais il existait peut-être un véritable lien entre ce cours et son rêve. Peut-être découvrirait-il des choses intéressantes qui pourraient étayer son propos ? Il avait hâte de ces deux heures en compagnie de Lynch et de Lefebvre.